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LANGUIES ROMANES
Tome LVIII
VI- SSH1« — TOMB VIII
SOCIÉTÉ DES LANGUES ROMANES
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* * •
REMARQUES
AU SUJET ET A PROPOS DE l'ÉDITION d'UNE VERSICm* °^
DU BEUVES d'AIGREMONT
Tout à la fin de mon édition des Quatre Fils Aymon,
après avoir présenté en un ensemble les principaux carac-
tères qui autorisent à ranger en familles dé rédactions
les divers manuscrits du poème, je disais : « Il reste à
formuler pour chacune des familles déterminées la filia-
tion exacte des versions qu'elles embrassent ».
Un premier pas me semble fait dans cette voie par la
publication du Beuv es (TAigremont, première branche du
poème, d'après les mss. de Metz, Montpellier, TArsenal,
Peterhouse, Douée d'Oxford. En une thèse de 74 pages
(Greifsv^ald, 1913), M. Karl Kaiser donne les 987 pre-
miers vers d'après ces cinq manuscrits, et nous apprend
(p. 10) que la seconde partie du Beuves d'Aigremont, où
ces mss. se séparent en une version M Mz et une version
A P D, sera prochainement publiée par MM. Theel et
Geipel.
La division du travail a des inconvénients que signa-
lent et déplorent les économistes. Ici, M. Kaiser, mar-
chant le premier, s'est honnêtement cru tenu de donner
non seulement sa part du texte, mais aussi de composer
une sorte d'introduction générale visant le Beuves (TAi-
gremont en son entier. Je suppose que MM. Theel et
Geipel l'ont aidé, mais travail à trois est rarement parfait.
Après avoir rappelé qu'avant 1909, il n'existait de texte
imprimé des Fils Aymon que le Renaus de Montauhan,
de Michelant, M. K. traite de l'édition que j*ai donnée
ici et dans la coUeetion des publications spéciales de la
Société des Langues Romanes : « Castets, lui aussi,
donne seulement une édition du ms. ]a\ Vallière, et en
introduction et en appendice, des remarques sur les autres
manuscrits. Evidemment, il ne songe pas à rédiger un
•
. •• • .
6 . •'*•. Rïl^AROUES AU SUJET
ouvrage {(Piiû'* caractère absolument critique : Anschei-
lief;id'witrér auch gdt Kein abschtiessend Kritisches Werh
y/'iClxUffên ». Il cite mêm-e, à Fappui de cette opinion, ce
'•'-que j'ai dit dans mon introduction, à propos d'une remar-
que de Zwick visant l'édition de Michelant. S'il eût con-
tinué à lire, il aurait constaté que je promettais surtout
de faire autrement que le premier éditeur, c'est-à-dire
de ne pas toucher au texte sans en avertir et sans en
donner la raison.
Mais M. K. veut bien reconnaître que mon édition est
bonne et que les notes et les explications que je donne
au sujet des manuscrits, sont très supé^rieuTes à ce que
l'on avait jusque-là ; et je n'aurais qu'à me réjouir, s'il
ne se hûtait d'ajouter que notes et explications n'éclai-
rent qu'en partie les rapports compliques des manuscrits
entre eux.
« Donner et retenir ne vaut », dit le proverbe. L'on
aurait e^i à la rigueur le droit de parler ainsi, car je ne
pouvais, dans l'état où je trouvais la question, m'enga-
ger dans un détail minutieux au sujet de manuscrits
représentant des versions très différentes les unes des
autres, mais il eût fallu dire d'abord que, dans la descrip-
tion des manuscrits, dans de longues notes au texte,
enfin dans l'appendice, j'ai jeté les bases d'une classifi-
cation des manuscrits en familles d'après les rédactions
qu'ils nous ont conservées et que, tout à la fin, j'ai pré-
senté un résumé de ce classement (1). On devait le dire,
parce qu'en fait c'est sur ce classement que l'on s'est
appuyé pour éditer la première partie d'un Beuves (TAi-
gremont d'après les manuscrits A P D, M Mz, et c'est
également grâce à lui que MM. Theel et Geipel ont
reconnu que, pour la seconde partie, ces manuscrits
offraient deux versions absolument distinctes, l'une con-
servée dans A P D, rautre dans M Mz.
(1) DaiiB uji article à part sur lee dernières pivhlications rela-
tives aux Fiîs Aymon j'arvais déjà tracé un clafisement général en
partant de L. V. Eevue des L. romanes, année 1908, pp. 490-604.
DU « BEUVES d'aIGREMONT »
J'admets volontiers qu'un jeune romanisant peut se
croire tenu à une discrétion qui n'est pas obligatoire pour
les vétérans de la maison ; mais quel péril y avait-il à
reproduire des lignes comme celles-ci : « M Metz ont un
Beuves d Aigremont particulier... A P ont un Bernes
(TAigremont autre que celui de L, mais dont la première
partie concorde avec celle de M Metz »? — C'est cette
première partie commune aux quatre manuscrits que
vous imprimez. En y ajoutant, à partir du v. 740 (sur les
987 du texte) le ms. Douce (D), vous ne faites que mettre
à profit les indications que j'ai données sur ce manuscrit,
auquel manquent de nombreux feuillets au commence-
ment et dont j'ai imprimé la première page en consta-
tant qu'il suit la version A.
Dans ce dédale en apparence inextricable des manus-
crits des Fils Aymon, j'ai tracé des avenues où il est
aisé de se retrouver ; mais j'aurais préféré n'être pas
contraint à le rappeler. Remarquez d'ailleurs que, soit à
la description des manuscrits, soit dans l'appendice, soit
même dans les notes au texte, j'ai multiplié les résumés
et les citations, celles-ci dur j longueur plus qu'ordinaire,
parce que je tenais à faire triompher la vérité, peu soup-
çonnée jusqu'alors, qu'à côté de la version représentée
par un seul ma:iasi*.rit, 1:î manuscrit La Vallière que j'édi-
tais, il était d'autres rédactions très différentes de celle-là
et très différentes entre- elles Je n'avais pas dédaigné de
consulter la vieille prose française qui représente un ms.
perdu de la *^imil!e P A M Metz pour la première partie
du Beuves (TAigremotit, et les mss. M Metz pour la
seconde. A ce .-ropos, j'imprimais, ou à peu près, toute
la seconde partie du Beuvs (TAigremont d'après M. D'ail-
leurs, par les r?i{;t.r»iis de A et de P à la description des
manuscrits, aimsi que par les résumés et des com.pariai-
sons partielles, je donnaivS les éléments les plus néces-
saires à l'élude de re remaniement si curieux du grand
poème. J'avais donc appris avec une réelle et sincère
satisfaction, que j'aurais le plaisir de lire le commen-
8 REMARQUES AU SUJET
cernent irri[»rimé, et j'ai étr d'autant plus étonné que ma
préparation antérieure du sujet fût mise en oubli.
L'exemple à lui seul de Matthes montre où l'on en
était avant mes travaux. En 1875, parlant du ms. Douce
dont on lui avait communiqué des extraits, il déclarait :
<( le manuscrit ne réclame pas d'auti^e examen. Il con-
tient la plus ancienne version de Renaus^ la version tra-
ditionnelle » (1). Or, ce n'est pas à la version tradition-
nelle de Renaus, c'esitoàndipe à celle du ms. La V allier e,
impriméei par Michelant et connue de Matthes, qu'il faut
comparer le ms. Douée, mais, au moins pour le commen-
cement et la fin à la version A P. Notez que Matthes avait
feuilleté le ms. A (Arsenal), puisqu'il en mentionne un
passage, p. xxvii du Renout van Montalbaen. Entre feuil-
leter un manuscrit et le lire, il y a loin.
M. Kaiser, dans la Literatur, ou bibliographie, men-
tionne la thèse de R. Zwick sur la Langue du Renaut de
Montauban. Mais ce travail d'un esprit sagace contient
des inexactitudes, et, comme ni la description des mss.
n'y est suffisante, ni le sujet lui-même ne pouvait être
utilement traité en raison de l'infidélité du texte tel que
Michelant l'a édité, je crois bien faire de corriger ici
quelques-unes de ces inexactitudes. La thèse de Zwick
est de 1884. S'il eût connu le ms. La Vallière lui-même,
il aurait eu un terrain plus solide, malgré le manque
d'homogénéité du manuscrit (2).
A la page 13, Zwick énumère les contradictions maté-
rielles, sachUcfe Widersprûche, qu'il a relevées dans le
texte du poème :,
1** La femme de Renaud est d'abord dite Aélis (Miche-
lant, p. 117, V. 10; Castets, 4420) ; dans toute la suite
elle est appelée Clarisse.
(1) L'on a le texte de cette lettre à la, ppemière page de mon
Appendice, p. 906.
(2) J'eo donne la deecription minutieufie à mon Appendice, B.,
p. 920-925. On ne comiprend point que Michelant néglige de faire
ïa moindjre allusion à l'aspect si particulier du manuscrit qu'il
éditait.
DU (( BEUVES d'aIGUEMONT »
2® Les Fils Aymon, dans leur fuite, sont d'abord logés
par Termite Gautier (Michelant, p. 133, v. 30 ; Castets,
V. 5059). Plus loin il reparaît, mais sous le nom de Ber-
nardt (Michelant, p. 362, v. 33 ; Castets, v. 13797).
3** La première partie raconte conunent les quatre frè-
res, après la malheureuse partie d*échecs, s'enfuirent de
la cour dans les Ardennes. Lorsque, plus loin, Renaud
conte sa rupture avec l'Empereur, il ne mentionne point
d'une syllabe la partie d'échecs et fait venir les cheva-
liers directement de la Cour en Gascogne.
J'avoue voir une simple différence entre les noms attri-
bués à la duchesse plutôt qu'une contradiction. Il s'agit
de la même personne, et l'an sait que jongleurs et copistes
se gênaient peu avec les noms propres. Il en est bien
d'autres exemples dans les Fils Aymon (1).
Quant au Gautier et au Bernard, ce sont deux person-
nes distinctes. Les Fils Aymon, revenant de la course
où Renaud a conquis la couronne du roi, s'arrêtent à Poi-
tiers chez leur hôte Gautier. Il semble que ce soit le même
personnage qui les a hébergés lorsqu'ils se rendaient avec
Mangis dans le Midi, après qu'ils avaient été si affectueu-
sement reçus par leur mère à Dordonne (Michelant, p. 98;
Castets, V. 3697). De toute manière, Gautier n'est pas un
ermite. Dans le Morgante, Pulci le transpose à Paris,
m«iis ne se tromipe point sur sa quailité : E' solean questi
sempre per antico Dismontare alla casa di Gualtieri (xi,
ott. 30).
Bien plus loin dans le récit, lorsque les Fils Aymon
sortent du passage souterrain par où ils se sont évadés
de Montauban, ils se trouvent dans un bois, et les frères
de Renaud lui conseillent d'aller demander l'hospitailité
à son ami l'ermite Bernard. Celui-ci les accueille de son
mieux (Michela.nt, pp. 362-364 ; Castets, 13793-13853). J'ai
donné, dans l'appendice, la forme que cet épisode a prise
(1) Hervi de Lion (v. 1449) et Hervix de Loeenn© (v. 3560)
sont le même pereonnage, mais le t«rouvère ne songe qu'à la rime.
10 REMARQUES AU SUJEf
dans B (1). Dans A il diflèr© de L par des détails de
forme. Il y a donc à noter, non point une contradiction
dans le texie, mais une erreur de Zwick ; et cependant
il disposait du texte de Micihelant. Comment a-t-il pu
transposer à Poitiers un emiitage de la forêt légendaire
de .la Serpente, près Montauban ? L'ennui est que ces
choses, une fois imprimées, peuveoit faire autorité.
J'en vie<ns à la troisième contradiction. D'après Zwick,
lorsque Renaud naconle à ses dieva'liers comment il a
rompu avec l'Emipereur, il ne dit pas un mot de la funeste
parlie d'échecs et ne fait pas allusion à l'épisode des
Arde utiles. Il y a là, pour Zwick, ujie double contradic-
tion. Il renvoie à Michelant, p. 277 (Castets, v. 8610-8073.
Of. 8708-8724).
Notons successivement .les passages où il peut être ques-
tion de la partie d'échecs.
Sous Momtessor, dans les Ardennes, Renaud a une dis-
cussion av^ec Fouques de Morillon. Il y rappelle qu'il a
joué avec Berlolais avant de le tuer d'un coup d'échi-
quier (Michelant, p. 67 ; Castets, v. 2620-2630).
<3uand la duchesse, sans les recormaître, reçoit ses
enfants revenus des Ardennes, elle leur raconte comment
ses fils ont dû se réfugier dans les Ardennes à la suite de
la mort de Bertolais. Mention est faite explicitement de
la partie d'échecs (MicheJant, p. 90 ; Castets, v. 2399-
2410).
Dans la délibération des barons du roi Ys, où l'on exa-
(1) P. 964-966. Le iiom de rermite y est omis, par raie de ces
négliigences dont B est coutumier, très occupé qu'il est d'amplifier.
Il est dans Epiiud et rédition Maurice Bauche, si altérées que soient
ces reproductions. Dans ie Rinaldo en vers, Termite est de la
geete de Olermont, ce qui dérive de ce qu'ont dit de lui les frères
de Renaud : « Bernarz l'ermite qui ja fu vostre dru ». Au
chant II du Morgante, l'abbé qui donne l'hospitalité à Roland,
lui déclare que son nom est Chiaramonte^ qu'il est issu de 'l'illus-
tre geste et neveu ou cousin du paladin Renaud. Tout c^la dérive
du passage des Fi! s Aymcji,
DU (C BEUVES d'aIGREMONT » H
mine s il faut, au non, livrer les Fils Aymon à CJiarle-
magne, »le viccwnite d'Avignon résiime le Beuves d'Aigre-
mont (1) et imeintion.ne que Renaud a tué Berlolais d'un
coup d'échiquier : « pa.r tel devision Conques puis ne
pol estre Irovés ens el roion ». Ceci peut être, à la
rigueur, considéré connne une aUusion à l'épisode des
Ardennes.
. Il n'est pas dit de façon exp-li-cite que Bertolais et
Renaud eussent joué ensemble, et il est insisté sur ce que
l'on avait omis, après la mort die Beuves, d'obtenir l'adhé-
sion des Fils Aymon à la .paix. L'on donne pour raison
de l'acte de Renaud la rancune qu'il gairdait à Charle-
magne.
Les mss. B C V A P M ont une forme conxmu'ne de
celte délibération où le vicomitè d'Avignon fait aussi res-
sortir que Ton avait omis de réconcilier les Fils Aymon
avec l'empereur, tandis que Ton n'avait pas oublié Vivien
d'Aigremojit, frère de Maugis. Ceci est sans doute pour
expliquer comment ce personnage n'a aucun rôle dans
les Fils Aymon, Il est fait mention de la mort de Berto-
lais, mais sans aucun, détail. Plus sûrement encore que
dans le passage correspondant à la version La Vallière,
il n'est pas fait allusion à l'épisodi© des Ardeniies 2). Mais
il faut reconnaître qu'il est surtout question de l'aiiitago-
nisme des Fils A}^Tnon et de Chademagne, et que rien
n'obligeait à s'étendre sur ce qui n'est pas essentiel.
J'en viens enfin au passage visé par Zwick. Les faits
y sont présentés plutôt d'après la version A P, dont l'on
a le tlexte dans mon introduction, p. 146-147, mais sans
que Renaud parle expressément d'une partie d'échecs.
Je m'étais demandé si ce ne serait point par le fait de
copistes (p. 143) ; mieux eût valu dire que si la partie
n'y est ])as, Ton y retrouve l'échiquier et l'emiploi que
Renaud en a l'ait :
(1) Michelant, p. 166; Castet£, v. 5888-5923.
(2) L'on a ce texte daii6 mon édition, à l'Appendice, p. 954-958.
12 REMARQUÉS AU SUJET
Je pris un eskekier c on ot d*or pai^nturé ;
Berlolai en feri .1. cop desmemuré,
.1. neveu Chaiiemagne que im^t avoit amé.
8626-8628.)
La différence entre la version L et la version A P est
que, d^ans la seconde, quand Renaud se plaint à Char-
lemagne de la brulalité de Bertolais, remipereur Tinsuilte
mais ne le frappe poinL Renaud, dans ce premier dis-
cours, pense uniquement à expliquer comment il a été
amené à se révolter contre son suzerain et à se mettre au
service du roi de Gascogne. Il négdige donc sa quereille
avec Bertolais, rappelle qu'il a demandé à Charles répa-
ration pour la mort de Beuves et, qu'insulté par Tempe
reur, il a tué son neveu d'un coup d'échiquier. Rieji ne
l'obligeait à dire qu'en jouant avec Bertolais ii avait été
frappé «par ceJui-ci. Mais le coup d'échiquier est le témoin
de cette (première partie dti drame.
Dans le second et bref discours, non mentionné par
Zwick, que Renaaid adresse, un peu plus bas, à ses hom-
mes (v. 8708-8724), il rappoUe encore la mort de Beuves
et le coup d'échiquier.
Zwick a donc tort d'affirmer catégoriquement que, dana
le discours de Renaud, il n'y a pas une syllabe de la
partie d'échecs ; il y a le coup d'échiquier et la mort de
Bertolais,
Ainsi s'évanouissent les conlradictions qu'il avait cru
constater.
Mais il ne s'en est pas tenu là. Le texte du ms. La
Vallière offre ceci de particulier que d^ v. 1 au v. 6594
(Miohelant, p. 1-174), les vers sont rimes (1) ; que du
V. 6595 au v. 12587 (Michelant, p. 175-330) ils sont asso-
nances ; que le reste du texte e»i rimé. L'on est donc
(1) Dans oe1>te première partie, plusieuDs des autres manus-
crits ont une laisse afisona«ncée que j'l^ reiproduiite en note au
V. 5003. Est-ce un reste d'une première rédaction qui aurait été
écrite en assonances?
DU « BEUVES D*AIGREMONT ». 13
porté à supposer que la partie en assonances- est «plus
aniciedine, au moins pour la forme, que le reste du poème,
et il est d'ailleurs d'autres raisons encore pour Tadmettre.
Mais quand Zwick affirme (p. 14, 1. 23, sqq.) que lanti-
quité de la partie assonancée est prouvée parce qu'il n'y
reste à peu près aucune traice de la première et qu'il ren-
voie aux "trois conitradietions qu'il croit avoir relevées, il
se trompe.
J'ai insisté sur le discours du comte d'Avignon, dont
Zwick ne iieml i>as compte, parce qu'on l'a précisément
dajns la partie rimée et que les faits y sont présentés à
peu près exactement comme dans le discours de Renaud
lequel est dans la partie assonancée : il y a le coup
d'échiquier, mais non la querelle de Renaud et de Berto-
lais. Le nom d'Ardennes n'y est pas prononcé. Dès lors,
il ne peut plius être parlé des contradictions que Ton pen-
sait avoir relevées entre «la partie rimée et la partie
assonancée. Dans oelle-ci, Fouques de Morillon reproche
à Renaud la mort de Bertolais, neveu de Charlemagne
(Michelant, p. 182 ; Castets, v. 6888), et souvent il y est
question de la mort de Beuves. C'est en s'appuyant sur
d'autres remanques plus im'portantes que l'on est porté
à juger que le poème est formé d'éléments d'abord dis-
tincts, dont l'on a fini par former un tout où les soudures
n'ont jamais complètement disparu.
Le Beuves d'Aigremont bien que destiné à se trans-
former en une introduction générale aux Fils A y mon, fut
d'atK)ird une composition indépendante. Il garde presque
absolument ce caractère dans le texte, le plus ancien,
celui du ms. La Vallière [L], où il s'arrête vraiment au
vers 1701. Aoi vers suivant commence la Chanson des Qua-
tre Fils Aymon :
Dus Aimes de Doixlone .1. gentis chevaliers
Sans doute, dans cette forme antique du Beuves d'Ai-
gremont, il est fait une petite place au duc Aimes, mais
on y était forcé par la nécessité de créer un lien entre une
14 REMAROUES AU SUJET
œuvre d'un cara«ctè.re archoïqu^, dont le succès avait dû
être grand, et le récit des aventures des Fils Aymon. On
ne pouvait choisir plus noble et grave vestibule. Dès ior»,
il ne devait plus être reproduit à iparl. Mais, bien que
déjà modifié dans le texte I^i VaHière; il était destiné h
Têtre encore et bien davantage. On devait, par un progrès
natupel, aller plus loin, achever la fusion des deux poè-
mes en un seul. L'on y était encouragé par l'importance
et le succès du Maugis (ÏAigremont et peut être du Vivien
de Monbranc, compositions d'un genre romanesque dont
la première a plus de 9000 vers, où l'ami des Fils Aymon
est définitivement présenté comme .le fils de Beuves d'Ai
gremont, où l'on a.p(prend d'où il lient sa science d'en-
chanteur et comment, grâce à lui, Renaud possédait
Bayard 'le cheval-fée, et Froberge, l'épée rivaile de Du-
ramdal.
Dès lors, on n'hésita pas à prendre des libertés plus
grandes avec le Beuves (TAigremont et les Fils Aymon
eux-mêmes. Il sem'Me cependant que, d'abord, l'on n'osa
point refaire le Beuves (TAigremont en entier. Les manus-
crits B C donnnt, en effet, le texte ancien jusqu'au vers
1262. Puis, dans l'intention de relier étroitement les deux
poèmes, le récit est complètement refait jusqu'au vers
1987. L'on alla plus loin et l'on rédigea à nouveau le
Beuves d'Aigremont d'un bout à l'autre, tout en gardant,
du mieux que l'on pouvait, les dommées les plus intéres-
santes du texte primitif. Au point de vue esthétique,
aucun de ces remaniements n'égale la beauté sombre du
vieux Beuves d'Aigrement, mais ils plaisaient .parce qu'ils
unissaient en une seule composition le court poème et la
Longue histoire des Fils Aymon : ils réussirent au point
que, seul, le ms. La Vallièi'e représente aujourd'hui le
premier âge de ce qui devait peu à peu constituer le
cycle des Fils Aymon, tel que le Moyen-Age l'a lu et
admiré, se pénétrant de plus en plais de l'élément roma-
nesque. Ainsi transformé, il eut l'honneur de servir de
DU « BEUVES d'AIGREMO^T » 15
point de dépairt aux premiiers essais de la poésie cheva-
leresque italienne.
On ne peut donc qu'approuver les jeuiies romanisants
qui ont eu la penisée d'imprimer un des Beuves-d Aigre-
mont de la .seeonide époque, tel qu'il a été conservé dans
une -faniiiUe de manuscrits.
Une introduction, (p. 6-15) mentionne d'abord, comme il
a été dit plus haut, rédition de Renakis de Montauban
de Michedant o-t eelle que» j'ai donnée sous le titre de la
Chanson des Quatre Fils Aymon dans la Revue des Lan-
gues Romanes et dans la collection des éditions spéciales
de notre Société. Puis vieint l'énumération avec renvois
à mon édition des mss. que j'ai connus et plus ou moins
utilisés. L'on a eu tort dé ne pas mentionner le ms. 701
de la Bibliothèque natioale (1). En tête de la longue ana-
lyse que j'en ai faite (p. 180-242) j'ai dit sans doute qu«
le Beuves dAigremont y est supprimé, mais j'ajoute qu'il
en est tenu compte dans la suite, et j'en donne aussitôt
la preuve. L'on aurait dû comprendne que pour moi, par-
tant de la version ancienne, le Beuves d'Aigremont s'ar-
rête avant radoubeanent des Fils Aymon et la queirelle
de Renaud et de Bertolais. M. Kaiser, prenant la forme
plus récente pour base, mène le Beuves dAlgremont jus-
qu'à l'endroit où Cliariemagne apprend que Renaud et ses
frères se sont réfugiés dans les Ardennes. Or, dans le
ms. 764, c'esit seulement au f. 6, reeto, que l'on est à ce
point de la narration. Je ne professe pas d'admiration
pour cet interminable roman, mais il date du XIV* siècle,
puisque des tapisseries dont les sujets lui sont empruntés
sont portées à des inventaires de 1389 à 1420 (v. mon
(1) L*oai aurait dû meniionner, sinon mes Mâcher ches où il est
si souvent question du nus. de Montpelliefr dont l'on se sert, mais
le Maùgis d'Aigremont, d'a(>rès le ms. P et les mss. M C. A la
page 315 Ton a des remarques importantes sur le ms. P que l'on
utilise aussi pour ce Beuves (TAigremont. On oublie trop que dans
tous les mss. des Fils AymoUy il ya des traces de l'influence du
Maugis d* Atgremont.
16 REMARQUES AU SUJET
édition, p. 243, 244). H n'y a rien de téméraiFe à sup-
poser que ces inventions, ont contribué à la forme que
rhi-sloire des Fils Aymon a prise> en Itailie (1).
M. K. aviait d'abond peinsé à prendre ipour base de son
travail le ms. A, (Arsenal), mais il a été rebuté par la
mauvais ortographe et la difficulté qu'il a trouvée à lire
les premieirs feuillets (2). Il a donc préféré le ms Mz
(iMetz), qui est établi avec soin et plus correct, mais
je ne crois pas que l'on y ait une forme plus anciemie,
bien au contraire.
Aux pages 10-15, l'on a un résumé de la partie du
Beuves d'Aigretnont, éditée par M. Kaiser, où il est com-
paré aux autres versions. A propos de la petite intro-
duotion générale qui précède le Beuves d'Aigremonl,
M. K. dit bien qu'elile n'existe dans aucun autre manus-
crit que ceux dont il se sert, sauf le ms. de Venise, mais
il ne dit rien de ce que ce diernier manuscrit présente
ici de particulier. Dans la petite introduction de la version
suivie par M. K., le meuirtre de Lohier est omis, bien
qu'il soit la cause de la mort de Beuves d'Aigremont.
V ne l'omet pas ou tout au moins l'ajoute :
Seignors, oes chanson de grand nobilité ;
Elle est de voir estoir, sans point de fausseté ;
Ains n'oïstes meilor en trestot vostre aé ;
Si com Karies de France, li fort roy coroné,
Gueroia li dus Bues d'Aigremont la cité.
Karies le fist ocire, le fort roy coroné,
[Puis que] dus Bues ocist Lohier l'aduré,
Renau[s] ocist après Bertolais le membre.
Le rappel de la mort de Lohier a tout l'air d'une cor^
rection, mais elle était justifiée, puisque du meu-rtre du
fils du roi découlent tous les malheurs qui suivent. Il est
(1) Ganelon y déploie une activité qui fait penser au rôle qu'il
tient dans les romanfi italiens; maie il y a d'autres indices encore.
(2) La photograiphie donnée à mon édition est prise de ce manus-
crit. L'écriture ee/t bonne.
DU (( BEUVES D*AIGREMONT » 17
étonnant que M. K. qui publia précisément l'éJpisode de la
mort de Lohier, n'ait pas trouvé intéressante la correc-
tion fournie par le ms. de Venise (1).
Un peu plus bas, dans le tecte praprememt dit, la
versioni publiée par M. K. donne pour raison de la colère
de Cliarlemagne contre Beuves son reifus de servir le
roi dans sa guerre contre ies Saxons. V imagine, au con-
traire, que Beuves n'a pas voulu suivre l'empepeur dans sa
guerre en Espagne. Cette variante dérive du texte lui-
même de M. Kaiiser. Simon dit à Beuves que ses frères ne
veulent pas se«rvir le roi :
Ne ale«r en Espaigne par desus Esclavons {v. 278).
et, pLus loin, la duchesse rappelle encore que Doon a
nefu.&é de suivre le roi en Espagne (v. 322).
La version La Vaililièire, suivie en cela par B C, donnait
pour raison de la colère du roi que Beuves remplit mal
son devoir envers lui par amour pour son frère Doon,
le vassal rebelle. On crut, pilns *lard, bien faire en imagi-
nant que Beuves s'était séparé de Charies dans une de
ses guerres les plus difficiles, celle de Saxe. Avec V on en
vient à la guerre d'Espagne, à laquelle ia Chanson de
Roland et le Pseudo-Turpin avaient conféré une gloire
incomparable. Mais dans le courant «des Fils Aymon, je
ne crois pas qu'ii soit ■tenucomiple des changemenils intro-
duits au commencement dti Beuves dAigremont, Puisque
l'on mentionnait V pour la petite introduction, il eût été
bon d'avertir de ses traits particuliers en cet endroit.
Mais M. Kaiser, en 'partant de la version qu'il édite,
s exposait à négliger certai-ns des traits caractéristiques
de la version La Valilière. Je suis ici dan® la nécessité
de ciler ses oaroles :
« Le commencement propre «de l'épopée a sa scène à
(1) V. Deux manuscrite de VHUtoire des Fils Aymon, daitt la
Revue des Lanigufifi Romaines', amnée 1887, p. 54 suiv. Il y est ques-
tion des mss P et V. A propos du ms. P, je conte comment je
Tai découvert eoue un titre inexact d'un fac-mmilé à T usage de
l'Ecole dee Chartes.
2
18 REMARQUES AU SUJET
Paris, à la cour d« Cha-riesi. Tous les barons s'y sont
rendiis, sur rordre- de rempereoir, à ia Penteicôte. Seul,
Beaives d'Aigiremont a osé se» tenir à iVécart. Chaiiiles
exprime son méconitenitemenit de la désobéissanice de Beoi-
ves. Il .accuse Bouves et ses frères d'avoir causé, par teur
absence, la mort, de Baudoin et de maint autre vai liant
chevaiier dams des guerres antérieures. » Ceci est exact
des 'manuscrits A P M Mz, mais ne l'est pas des mss.
L, B, C, où il est longuement question de Doon. de Nain-
teuil et de la guerre qu'il avait soutenue contre Charles.
C'est par affection, je le disais plus haut, pour Doon que
Beuves se dispense de servir le roi. Ainsi, tout, à l'entrée
du poème, tes noms de Beuves et d'Aymes paraissent
encadrés de ceux de personnages faisant déjà partie de
l'épopée. Substituer à des souvenirs féodaux d'un carac-
tère si pairticulier et vivant, un rappel des guerres de
Saxe fut une idée fâcheuse. On entrait ainsi dans cette
voie de la convention banale où en Italie l'on devait aller
si loin.
Si, dans le cours des Fils Aymon, Ton rencontre la
mention d'une guerre de Saxe, de Baudoin, de la reine
Sebiie, de la défaite de Guiteckin (v. 5134 suiv.), c'est
comme de choses toutes récentes ; on revenait de cette
guerre, et le vieux Doon de Nanteuil allègue, pour ne
point suivre le roii en. Gascogne, contre les Fiis Aymon,
que Ton arrive à peine de Saxe et que dleipuisi cinq ans
il n'a pas vu sa femme. Il y a donc contradiction entre
ce passagenci et lia mention d'une guerre de Saxe au
commencement du Beuves d*Aigremont ; mais les irema-
nieurs ne s'inquiétaient pas pour si peu.
Les deux mesisagers que Charles envoie à Beuves «dans
L B C, Enguerrand et Lohier, répètent taxtuelement, à la
manière homérique, les reproches que Chademagne fait
à son vassal, et par conséquent parlent de Doon de Nan-
teuil. M. Kaiser avertit qu'il n'a pas à s'occuper du pre-
mier messager, qui ne figure pas dans la version qu'il
édite ; mais soit dlans- les conseils de modération que ia
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 19
ducheisise donne à son mari, *soi<t dans le discours de
Lohier, soit dan® la réponse de Beuves, il est question
der Doon de Nainteuil et de la guerre qu*il soutint contre
Chanleanagnie. C'es-t un trait important de la version
L B C. Les résumés dé M. K. n'en gardent rien.
En énumérant îles parents sur le concours desquels
Beuves déclare compter, M. K. ajoute là Doon, Aymes et
Girard, un Gamiar, fils de Girard (p. 13). Garnieir est
un fils de Doon, neveu, par conséquent, de Girard. Le
roman de Gui de Nardeuil commence :
Oï aivez de Aye, la bêle d*Avignon,
De Garnier de JVantuel^ le nohile baron j
Près lu de parenté Girart de RoussiUon,
Et fu cousin germain Regnaut le fix Aymon
Dans Je ms. A, un de ceux dont M. K. se sert pour
établir son texte du Beuves (ÏAigremont, je .reniconire,
au f* 7, verso, A, dans le discours d*Otes : Et Garnier
de Nantuel et son père Doon » ; f. 9, recto. A, dans la
plainte de Maugis : « Et Doon de Nantuel et Garnier,
le siens fis ».
Il est possible que l'erreur de M. Kaiser ait pour expli-
c-alion que, *par inadvertance, il ait mail interprété un
passage du texte qu'il ipublie. Aux vv. 675-678, Beuves
dit qu*ill appellera à son aide son firère Girard, Doon de
NanlueJ « Et Garnier le son fil que il a engenré. »
Mais que dit le ms. A au passage correspondant ?
Ains menderai mon frère, Girairt le redouté.
Que il me vienne aidier o son riche hamé.
Et Doon de Nantuel qui moult est ibel armez.
Ne Garnier ii siens fite n'i sera obliez.
M. K. en extrait les variantes ainsi que de P. Les
voici pour le vers en question : « Ne G. A P ; n'i sera
obiliez A. » Cette façon de présenter les variantes n'est
20 îtÊMARQUËS Au SUJET
pas san'S i.nioon(véni6nt, car l'oni peut en imduiro que pour
la jpesite. le vers est identique à celui de Mz que je cite
textoiellement, et qui est :
Et Gamier le son fil que il a engenré.
Si M. K. avait pris note du vers, entier de A, il eût
Iiiésilé à attribuer Garnier pour fils à Girard.
Pour la parenté des Fils Aymon, en tant que menibreô
de la geste de Doon de Mayènce l'on a, je crois, l'es-
sentiel dans mes Recherches, p. 78-85 (/?. des L, Rom.
1886, tome xxx, p. 61-67).
Pour en Rmr avec ce que M. Kaiser nous dit du com-
mencement du Beuves (TAigremonij je rappelle qu'à l'ap-
pendiioe dfe mon édition (p. 911), j'avertis que le poème,
dans le manusicrit Laud, à la difiérenee de toutes les
autres versions, commence par une très courte introduc-
tion où Charles se plaint de Beuves et Doon lui répond.
Je donne ensuite les 110 premiers vers de cette version.
L'on y voit que remipei^eoir reproche seuLeanent à son
vassail de ne pas venir à la: cour quand il y est con-
voqué.
Pair. II. fois ai le duc ja. à ma cort mandé.
Il n'i daigne venir, ne m'a contnemamdé.
Il est donc résoloi à marcher contre le duc, à prendre
sa ville et à le faire pendre comme un larron.
Doon reproche à l'empereur d'avoir enlevé à Beuves
le pays de Basque et la Navarre, et maintient, en termes
rapi^elant ce que dit Aymes dans d'autres versions, que
les frères de Beuves sont puisiaants et le soutiendront.
Donc iil n'est question, «dans ce manuscrit, ni d'une
guerre de Saxe, ni d'une guerre d'Esipa'gne, et il faUiait
l'indiquer d'un mot. Le lecteur ne devinera jamais que
L B C V Ld ne savemt .rien d'une guerre de Saxe où
Ciliarles fit de grandes pertes . i>arco que de nombreux
vassaux lui avaient refusé leur concours.
DU « BEUVES D AIGREMONT » 21
« D'après lets mss. A P M .Mz ei V, Bernes va dans
sa chambre et s*arme. » Il fallait ajouter lo ms D (Douce)
qui commenoe précisément à cet endroit, et dont M. K.
donne les variantes au bas dé son texte. L'on avait déjà,
dans mon" édition, icette première page de D que j avais
déchiffrée d'après une photographie (p. 907-908). Mais
dxms lia version L B C, quand la commune est venue,
« comme esfoudre courant », à Taide de son seigneur,
le duc reDaraît :
A icele envaïe es vos Bue von errant,
Et issi de la chambre sans nul delaiement,
Et a \iestu raubenc, lacié Velme luisant,
Et ot ça i nie Fespée à son senestre flanc,
Et estcria ses homes : N'aies mie atarjant.
v. 678-683.
Les gens de Beuves avaient àù quitter la salJe pour
aller .revêtir ileufis armes défensives (v. 635-642). Beuves
en avait sûrement fait autant, car dès le premier choc
I^hier lui eût fendu la tête si un de ses chevaliers ne
s'était jeté au-dievaai.t de Téipée et n'avait sauvé son sei-
gneur aoi prix de Sia vie. Il convenait donic de mentionner
attssi L B C, d'autant plus que c'est layersion la plus
ancienne. 1(1 y aurait lieu de cpmpareir ici la forme du
récit dans L B C avec celte du ms. de Metz qui, pour
ce court épisode, diffère tedlement de P A M que M. K.
a dû donner au bas ce texte pour les w. 687-730. Mais il
eût l)ieni fait de donner jusqu'au v. 772, où commence
une laisse en- ment.
Quand Maugis iparaît en scène, on nous dit seulement
qu'il avait 16 ans et qu'il jouait habilement de la harpe
et diu violon : l'on vise les mss. A P M Mz. Mz ne donne
pas l'âge de Maugis à cet endroit. A y donne 16, P donne
20. Mz donne 13 ailleurs, au v. 708, qui n'a pas de con-
trepartie dans les autres manuscrits. Il fallait dire que
Maugis a 16 ans d'après A et ne pas faire supposer un
aecord des manuseri'ts. Mais pourquoi mentionner uni-
22 REMARQUES AU SUJET
quemeoit, ©t <te ipréférentce, ses <lalenls de musicien ? Ce
n'est pas sous cet aspect que le fils de Beuves, Télève
d'Oriande, est destiné à figurer dans la suite. Est-il pos-
sible que les vieux conteurs n'aient trouvé ici à adimirer
dans Maugis que des talents de jongleur auxquels nulle
part ailleurs il n'est fait adlusion ? Le texte donne tout
autre chose. Beuves est dans sa saMe, attendant l'entrée
du fils de l'empereur : il est richement vêtu, s'entretient
ave ses vassaux :
Cliques dex ne fist home, pair le mien essïemt,
Qui iplus eûst en lui proëce et hardement.
550 Sa moillier sist lés Ixii qui molt ot le cors gent,
Et Amaugis ses fiex qui li joe devant.
Il harpe et si vïele, molt savoit d'estrumens,
De l'art de nimgremant sot il le maistrement,
Par dte devant le duc faisoit enchanteme>nt
555 Qui sont bed et cortois et plaisant à la gent.
le' est cil Amaugis — ce saiciés vraiement, —
Qui embla Kademaine par dievant Montauben
Et poila à Raignaut qui estoit ses parens ;
I[l] li irendi prison, que le virent .VII. cent.
C'est te texte de iMz donné par M. K. L'on, voit aux
Varianbes de P A que Maugis doit sa connaissance des
enchantements à l'art de Tolède. Cela dérive du Maugis
d'Aigremont (632-639 ; cf. 1064, 2537-2545). Jamais on
n'aurait pensé à présenter uniquement le courageux
cousin' de Renaud comme un. joueur de harpe et de vielle.
Celte donnée est prise des moyens qu'Espiet, le gentil
neveu d'Oriandle, emploie pour calmer Bayard (M. d'Aigr.
2310 suiv.) et cedle des J^ux d'enchantement de l'endroit
où Espiet amuse l'amiral de Paterme et sa cour (ibid.,
2154 suiv.), et surtout de Tépisode assez agréable d'Espiet
et de Charlemagne (ibid., 5609-5718).
On aurait pu mettre quelque chose conune : Maugis qui
égaie ses parents par des jeux d'enchanteur.
Au «numéro 95, quand Beuves a ordonné aux survivants
DU « BEUVES D AIGREMONT » 23
des fidèles de Lohier de rapporter à Charlemagne le
corps de son fils, M. Kaiser résume ainsi la suite : « Ils
emportent leur seigneur sur une bière. Le duc les accom-
pagne jusque devant la ville. »
C'est abrégé d'après le texte de Metz que M. K a im-
primé, mais c'est, en outre, présenté comme une forme
commune à toutes les versions. Il n'en est rien : nulle
part peutr-être n'édiate plus évidemment la différence entre
L B C et la rédaction adoucie de P A D M Mz.
Dans Metz, aussitôt 'Lohier mort, les vingt survivants
de ses chevaliers rendent leur épée à Beuves qui les épar-
gne pour qu'ils rapportent son fils à Charlemagne. Il leur
en donne l'ordre tout en justifiant son acte par les me-
naces que lui a faites Ldiier. ïï a eu iradson de se d)é-
fendre et ne regrette rien. Qu'on le dise au roi. Il ne
fera rien pour lui et ira l'attaquer avec cent mille hommes.
Henri, qui ipai^le pour les s-urvivanilsi, répond seoilemeoit
qu'il s'acquittera exactement de ce mandat. Il ne témoigne
aucune indignation, bien que son seigneur, en sa qualité
de messager, eût dû être respecté par le duc, vassal de
son père.'
Beuves s'occupe de faire fabriquer une bière et prépa-
rer deux chevaux :
Une bière fist faire, charpenter et doler
Et fist .II. fors chevaus gentilment acopler.
L'on place le corps dans la bière que l'on couvre d'un
drap venu d'outre-mer. Beuves accompagne le cortège
jusque hors die la cité.
Le remanieur n'a pas compris que l'homme qu'il nous
dépeint ainsi, aurait été incapable de tuer Lohier.
Dans L B C, Beuves, après la mort du fils de Charles,
ordonne de tout tuer :
Mar en escKaperont li petit ne li grant !
Le trouvère ici le laisse à son œuvre de carnage et
avertit des conséquences désastreuses qu'aura dans la
24 REMARQUES AU SUJET
suite le meurtre de Lohier. Puis, sans transition, Ton
voit Beuves appeler Savari, celui des chevaliers du fils
de Charles qui avait repoussé dans le fourreau Tépée que
son seigneur dégainait déjà à la fin de son premier dis-
cours (édition, v. 542). Beuves n'en dit pas long, encore
tout fumant de colère et de sang : « Vassal, garde-toi
de tarder. Videz tôt ma ville sans aucun délai. Vous por-
terez à CharJemagne, Lohier, son vaillant fils. Je n*ai pas
d'autre tribut à lui envoyer. S'il veut me faire la guerre,
je lui ferai du mal. »
Savari, qui avait l'âme fière, répond plus hardiment que
l-e Henri de l'autre v-ersion : « Sire, ne vous troublez pas :
il vous donnera du souci. Avant la fin du mois de février,
soixante-dix mille hommes, armés de fer et d'acier, vien-
dront à votre porte. Vous n'éviterez pas d'être en péril.
Songez à vous garder, vous en aurez besoin. Vous serez
sûrement occis, c'est certain. Nul homme au monde ae
pourrait vous sauver ; seul le pourrait le Seigneur Dieu,
le vrai Justicier. » Il quitte le duc sans plus larder, et
peu s'en fallut, à ce que j'ai oï conter, que Beuves ne le
fît pendre comme un larron. Les gentils chevaliers em-
portent [le corps dans leurs bras] ; quand ils sont hors
d^ la ville, ils le chargent sur un sommier. » {Edition,
715-736).
Pour l'enlèvement du corps à bras et non dans un©
bière, j'ai préféré ici la leçon de B C à celle de L, en
raison de tout le contexte où l'on voit si bipen les gens de
Lohier très pressés de sortir d'Aigremont ; mais, au
V. 736 L lui-même' dit aussi : « Desus m-etent le cors, ne
volren* alargieir. »
I^s deux narrations diffèr»e/nt pour le fond autant que
pour la forme. 11 fallait en avertir et ne pas donner à
croire que la version mollo, affadie de Mz fut ici sem-
blable à celle de L B C, que partout l'on retrouverait le
Beuves qui fait fabriquer une bière pour le corps de
T>ohicr, le couvre d'un draip précieux, se joint au cortège
funèbre. Tout cela est invention de seconde époque.
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 25
touche au fabliau. I>e même, le nom de Savari, le cou-
rageux vassal, devait être mentionné.
C'est à CCS parties significatives des textes qu'il faut
toujours regarder, si Ton prétend reconnaître et mar-
quer les caractères distinctifs des versions de nos trou-
vères. Le Beuvés qui ord<mne à Savari de « vider tôt sa
ville », n'aurait point pensé à rendre honneur si minutieu-
sement aux restes de son ennemi. Il fallait à Savari un
courage incomparable pour oser lui parler aussi franche-
ment, et le trouvère a raison de remarquer qu'il s'en fal-
lut de peu qu'il ne le fît pendre.
Dans son introduction, M. Kaiser avertit que pour faci-
liter la .comparaison des versions du Beuves d! Aigremoni
dont une seule, la version L, est imprimée, il a rédigé
pour le Beuves (ï Aigremoni tout entier un tableau synop-
tique où le contenu «de chaque version est présenté d'un
bout à l'autre en courtes formules. « J'ai placé les diffé-
rentes versions à côté l'une de l'autre, de sorte que l'on
voit bien les ressemblances et les différences (p. 8). »
Ce tableau remplit de la page 16 à la page 27. Aux
pages 16^17, il est à quatre colonnes, répondant aux ver-
sions A P M Mz, V, Ld, B C L. Mais, aux pages 18-19,
l'on a une colonne de plus pour M Mz qui se sépare de
A P (D), et aux pages suivantes, l'on a six colonnes,
parce que B C s'est séparé de L.
Il me semble certain qu'en préparant ce tableau, M. K.
a d'abord résumé à part chacune des versions étudiées.
C'était déjà un travail utile, mais il a tenté davantage.
Dans ses diverses rédactions, le poème contient toujours
des parties semblables ou ne différant que peu, mais
dont Tordre varie suivant les versions^. Il a donc été séduit
par le désir de faire ressortir les ressemblances et les
différences de «es parties, en les mettant face à face. De
là, des Iranisposilions fréquentes, parfois fort étendues,
et la destruction de l'ordre du récit, ce qui est un incon-
vénient réel. Il l'a senti et a tâché d'y remédier par d'in-
génieuses dispositions typographiques et par de courtes
26 REMARQUES AU SOIET
ûkdications, réparant de son mieux le désordre créé. Les
versions qui ont le moins souffert de cette opération de
dissection, sont A P D, V, Ld, c'est-à-dire Jes moins an-
ciennes, celles où les remonieurs se sont donné Le plus
libre champ. J'aurais procédé .plus simplwnent et pris
pour base ou point de départ fa version L qui estia plus
ancienne, et j'aurais respecté pour chaque version l'ordre
du récit ; puis, j'aurais repris à part la liste des res-
semblances et des différenceis. C'aurait été un peu plus
long, mais l'on s'y reconnaîtrait avec plus de facilité et
de sécurité.
Un exemple. Pour la vereion M Mz, il est annoncé,
page 18, que le roi part en guerre contre Beuves .d'.Mgre-
mont, qui a tué son (ils Lohier ; mais, cette guerre n'ap-
paraît qu'à la page 22, après que Beuves est mort et
enterré. C'est sans doute pour marquer une concor-
dance avec d'autres versions. Tout se brouille ainsi, et
l'oiidiie des faite est. interverti dans L môme où, page 23,
après Ja mort de Beuves, il reparait pour informer ses
frères de la guerre dont il est menacé par le roi. Tous
les encadrements n'y font rien, on se perd, et cependant,
ces récils et leurs principales diflérences ne sont pas
chose nouvelle ipour moi. Mais je regrette que M. K. ait
tellement escompté la docilité du lecteur. S<ni travail n'est
vraiment utile que pour V, dont l'accès est diffîcile et qu'il
résume clairement et sans transposition.
J'ai de la peànc à recomposer la fin de Ja version MMz.
Passe pour la trajieposiUoa de Ta mort de Beuve» qui
est déplacée pour compilaine aux versions plus récente»,
mais que se passe-t-il entre le moment où la duchesse
encourage son fils Mai^is à venger son père avec l'aide
de son oncle Girard el de son cousin Rejiaud, et oedui
où éclate la «piereUe entre Bertolais et Heneitd ? J'avais
le soin d'imprimer, d'après M, une analyse avec très
longs ovtrails de toute cette fin du Beuves d'Aigremont
■w 4dilJon, p. 972-980), supposajit' d'ailleurs que l'on se
"fVliorteraït, [>our la partie d'éoliecs, è la citation donnée
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 27
à la description du ms. de Montpellier (p. 160). Je crois
qu'on eût bien fait d'y retgander. On eût aussi noté
qu'après le retour dte® traîtres è Paris, Girard et Doon,
frères de Beuves, font la guerre à Charlemagne. Oetle
guerre a lieu, mais elle est à peine indiquée. 'Gharles
se décide à faire des concessions aux ducs et la paix
est conclue. Girard éleva un couvent en l'honneur de
saint Pierre et Charies créa ceux de la Charité et de
Vergeloi. Mais ils négtligènent de s'assurer f assentiment
des Fils Aymon et de Maug^is. Charles agit en cela folle-
ment et plus tard le paya cher.
Ici est placée la formule habituelle qui avertit de la
fin d'un poèlme :
Explicit la Mort dus Buef d' Aigrement
Dans cette version, comme dans L, les Fils Aymon pro-
prement dits commencent à la venue, à Paris, d'Aymes
et de ses fils avant la partie d'échecs et la mort de
Bertolais (1).
La courte guerre se retroiue au même endroit dans
les versions L et B C ; mais dans L elle est présentée
de manière assez semblable à ceMe qu'elle a dans M Mz.
Girard et Doon défient Charies et le poursuivent jusques
sous Paris :
L'esperon ne donast por plain .1. val d'arçent
Leui^ gens les réconcilient. Girard, en souvenir de cette
paix, él^ve des égalises et Charlemagne fondé la cité de
Bonevent (Michelant, p. 45 ; Castets, v. 1689-1701).
L'on attribuait à Girard la fondation de l'abbaye de
(1) Avec cette différence que Tadoubetnent, des Fik Aymon dans
M Mz, comme dansi A P D a lieu bien plu» tôt, avant que Charles
sache la mort de Lohier, tandis que dansf L l'adoubement est placé
après la courte guerre, tout juste avant la partie d'échecs. B G
donne une forme intermédiaiTe, place Tadouibement après la paix
conclue du vivant de Beuves.
28 REMARQUES AU SUJET
Vézelay où, d après une légende 1res répandu©, l'on pos-
sédait les restes d'^ sainte Madeleine (2). L'auteur de
M Mz a voulu pnéiciser, aitriibue à Oirand la construciion
de Saint-Pierre et à Charles ceHe de k Charité et de
Vézélay. La parenté originelle des deux versions en cet
endroit paraît évidente, anais comment penser à rapppo-
eher les deux passages s'il ne reste aiucune trace de la
forme donnée dangi M ?
M. Kaiser a Hinilé le champ de ses roclierches à un
tel excès que rien, chet lui, n'avertit que l'on a, dans
la partie assonancée de L, c'est-^-^lire dans le texte 'e
plus ancien du poème un résumé du Beuves tïAigremont,
résumé qui, ou bien dériAe des versions d'après lesquelleis
il édite le Beuves, ou bien a servi de base à elles et ù
d'autres, ce qui est plus probable, vu l'archaïsme de la
versification.
Dans la délibération des barons du roi Ys, le vicomte
dWvignon raconte longuement les causes de la rupture
de Renaud et de l'empereur. Comme j'ai été dans la né-
cessité de corriger et compléter le texte de L en cet
endroit, je citerai ici mon édition pour le Jecteur, qui ne
disposerait que dé celle de Micheknt :
« Je l'ai bien oï dire, et de fi le savom.
Que Charles tint sa cort à la cist de Loon.
5890 II i manda Girairl, le duc de Rosillon,
Et Doon de Nantueil et duc Bue d'Aigremon ;
[N'i degnierent venir, poi dotèrent Challon.
Li rois en fu dblens, plainst soi à ses barons.
Tx>ihier i cnvoira, n'avoit encor girenbn,]
5895 A .CGC. chevaliers [qu'il ot à] compaignon ;
Se meslerent an duc el palais d'Aigremon.
(2) Jacques de Voragine T>e(paroduit encore cet/te légende à la
fin du XIII* fiiècle, une vingtaine d'année© aiprè* Ja découverte ( ?)
<le8 reliques en Provence. L'égili«e aibbatiaJe de la Madeleine (1906)
à Vézelay eet le plu» grand monument roman de la Fran<?e actuelle.
DU <( BEUVES d'aIGREMONT » 2(1
Tant i momlia [la noise] et la g.namde lançon,
[Ja li trancha Ja teste H dus Bues d'Aigrcmont.
Charlies en fu dolens et mou'lt enr fu embrons.
5900 Puis en fu grans la gaierne et puis Tacardoison.
Che fu à une feste saint Joha« le baron
Que Charlips tint gran.t cort à Paris sa- maison
Et] înen<la en. conduit le duc Buef d'Aigremon.
El conduit ( -harlemagne fut tués à bandon,
59(fâ Puis en dura la guerre longement, oe savom.
Girairs le guerroia, li dus de HoeiHon,
Et dams F), de Nam'tueil pa^r fîere comtençon,
KaiT il estoieml frère, que de fi le set on.
Il desicoinifireint Charle, lui et ses coimpaignons;
5910 S'ennestora Saint Père de Cluigni le baron
Et puis la Charité et Verzeiai selonc,
Saiwt Beneoit sur Loire le où si moine sont.
Tel hofior i fist [Dex por Girart et Doon]
Que acopdé se furent en .1. jor à Charlon
5915 Et trestout lor parages, fars tant que lor nevou
Qui estoient adonques bachelor et guilon.
Onques ne volrent quenï>e à 'lui acordisson.
llenaus Je haoit molt de vielle gonguecon ;
Por çou tua il puis Bertolai le baron,
5920 A Paris, en la salle, devaoït le roi Charlon,
D'un eschekier d'argent, par tcd. de vision
Conques puis ne pot estre trovés ens el roion.
*
J'ai (reproduit en appendice (p. 954-^8) lai délibération
lelle au'on la dans B C V A P \I et Haitton d'Oxford. Le
discours du comte d'Avignon y est aibrégé. La compa*
raison de ces lextes mènerait loin. Il suffît ici de remar-
quer que lies neveux des ducs, cest-à-dire les Fils Aymon,
n'avaient pas été compris dans la paix. Ainsi s'explique
le droit qu'ils s'arrogeront de récLimer réparation pour
la mort de Beuves. Ce motif ressort également dians le
discours que Renaud adresse à ses barons et où il se
30 HEMARQUES AU SUIET
justifie d'abord d'avoir rompu avec rempereur, puis de
rester fidèle au roi Ys, bien que oekii-ci Tait trahi (1).
Zwick avait i^emarqué, comime je lai noté déjà, que
dans oe discours de Ilenaud il n'est pas question de la
fuite dans les Ardeones ; c'est vrai (et dans le discours
du comte d'Avignon' non pJus, à moin® qu'on n'en voie
une trace au v. 5922), mais quand il affirme qu'il n'y
reste pas une syllabe de la partie d'échecs, il se trompe:
il eri reste l'essentiel, la conclusion, l'échiquier et l'em-
ploi que Renaud en fait (2). D'ailleurs, Zwick no fait
point d'allusion au discours du comte d'Avignon.
Dans la partie rimée, à l'épisode dies Ardennes, Re-
naud, tâchant de ramener Fouques die Morillon à la pensée
de conseillea* à Ohariema^ne de faire la paix, présente
une justification de sa conduite. Ohades l'avait frappé
.si fort que Ile sanig avait coulé jusqu'à ses pieds. Dans
sa cdlère il saisit l'échiquier avec lequel il avait joué avec
Berlolais et tue le neveu de l'empereur. Aucune allusion
n'est faite à la mort de Beuves, mais ceile de Lohier est
mentionnée (Michelant, p. 67 ; Castets, v. 2515-2535).
La: version die l'Arsenal diffère en plusieuns pointa.
Les mauvaises rimes sont des altérations du texie de L.
Forques die MoriMon a Regnaut apelé.
Vasisiaut, mont estes fox, mont vos ai esgardé,
Qui encontre Chadon aves chastel fermé.
Il ne vous laira mie en uais vostro hérité.
5 FoiPques, ce dit Regnaus, trop en aves parlé.
iMont me baiez forment, le sçai de vérité.
Car j'ocis Bertholai de l'eschaquier quarré.
Certes n'an puis néant, mont m'en a puis pesé ;
(1) Mkhelant, p. 227-228; Ca&tets, v. 8610-8673. Un peu plus
baa, Renaud pMmonoe un second discours, mais beaucoup moins
long, où sont encore mentionnés et le meurtre de Beuves et la mort
de Bertolais tué d'un coup d'échiquier. Michelant, p. 229-230,
Castete, v. 8708-8724.
(2) Zwick, ueber der Sj/rache des Renaut von Montavban, p. 14.
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 31
Mez lit eûst Richart le cuer dou ventpe oslé ;
10 Et moi feri il si, isaichez de vérité,
Que le samc dje mon chief vis à mes- pietz couler.
De maitalenit que j'o, cuidai vif forcener.
Je saisi [rjeschaquier dont nous aivieiii» jouet,
Bertholai en feri, tout To escervelé ;
15 Sar moi fu deffendanit ; or m'en saves mal gré.
Car en parles à Charle, le> fort roi eoronné .
Ce seroit mont gnant joie, -c'estienis acordé,
S'en iroie à ma mère qui tant m'a désiré.
Par Dieu, oe dit Forcon, ains l'arois comparé,
20 Por amor Bertholai ares le ehief copé.
(Fol. 16, verso A.)
Il n'est 'plus question de Lohier, mais d'un péril que
Richard aurait couru. A substitue Riichard à Guichard en
d'autres endroits de cet épiisade. Of. w. 2191, 2219, 2274.
C'est simple confusion/ de noms, mais L .suffit pour témoi-
gner d'une forme perdue où Guicha'rd avait un rôle. —
Il semble qu'éditer le Beuves d' Aigremont à pairl, et ne
pas avertir des endiroits des FUs Aymon où il y est
référé, soit un travail incomplet.
Reprenons au »taiblieau synoptique la part faite à la ver-
sion M Mz (p. 22, 24).
Au soir de la bataille sous Troyes, devrait-on dire,
comme on le fait «pour les autres versions, des faits sont
présentés ainsi :
Girard (souligné) conseiiHe »la soumission.
Les frèreis sont d'accord.
Girard négocie avec Charles.
Charles, sur le conseil de Naymon», consent à par-
donner.
Dans les résumés correspondlants, les députés qui vont
demander la paix à Charfes sont indiqués. Pour A P D,
c'est Fouques. Or, M. Kaiser donnant Je texte du Beuves
d'après le ms. Mz qui, pouir la première partie, concorde
avec A P D, a dû établir ce résumé de la seconde partie
32 RKMARQUES AU SUJET
de M M z avec un soin particulier. Mais voici ce que j ai
imprimé moi-mémo û&ns mon appemlice, p. 978 :
Les à\jtcs décidenit d'envoyer des messagers demander
la paix. Ce sont Pons, Richier, Araadex .li^ vont au tref
du roi :
Premerain a i>a;rJé clan>l Amadex le prous.
Cliarleis consulte Ogier, Salemon, Hue du Maine, Galeran
de BuiUon.
Par dessus tons les nuirez apefla il \nimon.
Ils Tengageuit à pardonner :
Dex pandomna sa mort à Longis le baron.
Charles appelle Amadex et imipoee ila condition que
Beuves viendra le servir à Paris avec sept cents vas-
saux. Les trois mesisagers reviennent. Sur le conseil de
Girard, les ducs se isoumettent. Dans la prose, le rôle
d'Amadeus est attribué à Etienne (aillemand Steffen).
Au résumé cornespondlant de L deux messagers sont
indiqués, mais iils ne sont pas nommés : ce sont Fouques
et Amadeus {édition. : v. K3C3;Micheibnl, p. 37). Le pre-
mier a été mentionné conmie neveu de Girard (v. 1331)
et le seconid, au vers suivant, comme dans M : « El Ii
preus Amadieus qui tant par fu vaillant ».
Dans B C Ton envoie égaliement Fouques, neveu de
Girard, mais le nom d' Amadeus est remplacé^ pair celui de
Pacooi.
Qui ne verrait que le rapport de M et de B C à î^ efcc
manqué par Amaideus pour li'un, par Fouques pour Tau-
tre, et qu'en supprimant et les noms des messagers et
la part. qu'ils prennent aux négociations, on fait disipa-
raîtire les marques des rapports des veirsions ?
Il est à crainidre que M. Kaiser n'en ait pas eu le sen
timent. A la version \\ au même endroit, ii résume :
Fouques et Doou coniseilAemt la soumission.
DU <( BEUVES D*AIGR£MONT » 33
Les frères sont d accord.
Il négocie âvec Ohadrlés.
Qui, il î
A la colonne A P D il y a : Fouques négocie avec
Charles. A la colonne M Mz il y a : Girard négocie avec
Charies, et je viens die dire que cette expression trompd.
Pourquoi à V n'a-t-on mis que ce il anonyme ?
Revenons à la suite d'après le ms. M. C'était te jour
de la Pentecôte. Charles tenait sa cour à Paris. Il s'était
accordé avec de duc de Roussillon. Jamais on» ne vit si
riche cour. L*on y comfytait 15 rois, 30 ducs, 60 comtes.
Charles portail sa couronne. Surviennent Renaudl, Akuid,
Guichard, Richard et leur père Aymes. Aussitôt que le
roi a vu celui-ci, il lui dit de compter sur sa loyale
amitié : il traitera généreusement ses fib. De Renaud
il fera son sénéchal. Alard et Guichard porteront le daia-
gon, et Richard pofftera le faucon» du roi.
Sire, répond le duc, nous vous obéirons. Mais vous nous
avez fait toirt, quand, malgré votre sauf-conduit, Beuves
d'Aigremont a été tué. Sachez, Em'pereur, que cela me
pèse : si nous ne vous redoutions, nous en tirerions ven-
geance. Mais puisque mes frères Girard et Doon vous
Tout pardonné, je vous le .pardonne aussi.
Aymes, dit le roi, c'est parler sagement. Le duc fut
coupable envers moi, je ne puis le cacher, quand il tua
mon fils que j'aimais tant.
Là-dessus les Fils Aymon s'emportent et Renaud parle
en leur nom :
Sire, chen dist Renaut, qui fu li graindrez hom.
Chevalier nous feïstez, néer ne le povon ;
Durement vous haon, ja ne vous cheleron,
Pour la mort au duc Buef, le sire d'Aigremon,
5 Quer à nous ne feïstez pez ne acordoison.
Kallemaines l'oï, si drecha le menton.
Adonques rougi Kalle aussi comme carbon.
« Renaut, fui toi de chi, fix à putain, garchon.
A moulR petit s*en faut, ne te met e« prison. »
3
34 REMARQUES AU SUJET
10 « Sire, chen dist Renaut, ne seroil pa'S reeon.
Puis que ne J'ameiKlez, à itant itou* taison. »
A liant ]e l«ssierent li .IIII. bacheler.
Renmil lo fix Aymon l«âsa alsnt ester.
Aalart et Guicharl Ve vont neconforler.
15 El puis après mengié, S'Ierent behourder.
Et H ^uqnan-t s'osdeent el prennent à jouer.
Renaut et B«rt^i si ont ■pris .1, tablier
Et uns esche?, d'ivoine, si pristrewt à jouer.
Hé Dex ! là granl nwirlii« les convint desaevper.
20 Reinaoït et B^telai sunt au jouer assis,
El la.nt i ot joué que il s ot e6tri«.
Rertelai le dama fix à putain, chetis,
El a hauoliié la paume, si le ieti ou vis.
Tel birfe li donna que 1© sanc est saiHis.
25 Et quant R^iaut le voit, si en fu moult ma^rris,
'1 saiidi Teschequier qui fu à or massiis,
S'en feri Bertelai tresi par mi lieu du vis
Que Irestout le fendi entresiques ou pis.
Mort l'avoit étendu, or eet levé -le oris.
On m'excusera de pep^oduLne ce texte, si altéfl-é, que
j'ai déjà donné dans mon édition (p. 159-160), mais vrai-
ment j'y suis contraint.
Résumons. Aymec, malgré les prévenances de Char-
lemagnc, lui dit qu'il n'oublie pas le meurtre de Beuves
et qu'il ne pardonne que nia^ré lui. Otârlemagne rap-
pel'le è son 'tour la mort de son file Lohier.
Renaud intervient au nom des quatre frères .déclare leur
rancune ; entné eux et Charles il n'y a fias eu d'accord.
L'empeireur te traite de « Hx à p... » et le meoiace de la
prison.
id se résigne à se taire.
^ d'échecs.
Lais el Renaud jouent enseml)le. Querelle. Ber-
aite ausisi Renaud de « (ix à p... » et lui donne
3 buffe (fue le sang jaillit.
DU (( BEUVES D*AIGREMONT » 35
Renâud saisH l'échiquier et tuie BM^olais.
Dame deux parties bien distinctes : dans Tune, Ay-mes,
Chaiilemâgne et Renaud; échangeait reproches, menaces
et rempeneur va jusqu'à l'inaiiite girossière, à propos
de la mort de Beuves et de celle de Lohier ; dans la
seconde, BertoJais et Renatid seuls, aucune plainte à
Oharlemagne, un acte de viodence que Renaud châtie aus-
sitôt.
Dans M. Kaiser il n'est question ni de l'oubli impru-
dent d'Aymes et de ses fils, lors de la conclusion de la
paix (1), ni du bon aiccueil fait è Aymes et à ses fils par
remtpepeuir, ni de la discussion entre Aymes, Charlema-
gne et Renaud. L*on a, par contre :
Partie d'échecs.
Quereil'le entre Renaud et Bertoliais.
Renaud demande justice à Charlles.
Celui^i l'insulte.
Renaud demande compte de la mort de Beuves.
Charlemagne le frappe de la main.
Renaud tue BerLolais.
Or, nous avons vu que Renaud demande compte à
Charlemagne de la mort de Beuves bien avant tout con-
tact avec Bertoliais, qu'il ne se plaint pas à l'empereur de
l'outrage que lui a fait son neveu, que bien au contraire
il en tire vengeance sur le champ. Nulle part Charles
ne le firappe.
La conception était cependant intéressante. Aymes et
ses enfants sont revenus à la cour par prudence, mais
ils ont toujours sur le cœur le meurtre de Beuves, d'au-
tant plus qu'on les a oul)liés dans la paix. Cette idée
quentre les Fils Aymon et l'Empereur aucune réconci-
liation n'est intervenue, est le point de dépa«rt de ce qui
suivra, car Renaud, qui s'est tû devant l'empereur, ne
(1) J'ai fini ipar renoncer à découvrir, dans les tableaux de
M. Kaiser, aucune mention de la couirte guerre et de la ipaix
d'après la version M Mz. C'est cependant ceUe dont il a édité le
commencement.
36 REMAROUES AU SUJET
peut pas laisser impunie l'outirageante .pravocaiion de
Bertolais.
Dans ma note sur le manuscrit viii (Metz) que d'abord
je n'ai connu que d'après l'aitide de Mone, je disais :
a Un trait padriiculier à M-Me4z : afvaaot la quenelle de
Beirtolais et de Renaud, Ctiarlemiagne a déjà fort mal-
traité Renaud qui lui avait <re{>roctié La mort de Beuves.
J'ai mentionné ces passages plus haut dans la desoription
du maniuscrit de 'Montpelilier ». (Edition^ p. 267.) On était
done bien averti.
D'où vient cette erreur, qui fait disparaître une des
parties les plus caraetérisUques d'une version 7 D'une
confusion de fiches très probablement. Je m'aperçois, en
effet, que le résumé de la partie d'échecs est calqué sur
celui de la version L. La seule différence est que dans
L Charlemagne frappe Renaud de son gant, tandis que,
d'après M. Kaiser, il le frapperait de sa main, dians
M-*Mz. Cette différence vient sans doute de oe que le seul
coup que «reçoive Renaud dans M-Mz est une buffe^ mais
c'est Bertolais, non Cliarles, qui l'aippilique.
C'est dans la version L que l'on a i'origine de la fowne
que le récit a prise dans M-JVIz. Quand Renaud, battu par
Bertolais, insulté par rempereur, lui demande compte de
la mort de Beuves, ill aUègue que si ses oncles et son
père se sont accordés à ce sujet avec Charles, pour lui
il ne s'y résignera point. Il y avait là xm moUif qui per-
mettait de remanier le comm^noemenit des Fils Aymon à
l'endroit où éclate entre eux et Charles la longue et im-
placable guerre (v. Fils Aymon, v. 1932-1933). On retrou-
vait d'ailleurs ce motif dans le discours du comte d'Avi-
gnon cité plus haui (v. 5915).
Pour en finir sur ce /point, j'ajouterai que, dans l'édi-
lion de te prose franiçaise, publiée par la Librairie Mau-
rice Bauche, avec illustrations de Robida, l'on a une tra-
duction assez fidèHe de la fin du Beuves d^Aigremoni
d'après M Mz. Cette prose a tous les défauts du monde,
mais elle représen4e un manuscrit qui, pour le Beuves^
DU « BEUVES d'AIGREMONT » 37
était coirformle à M Mz et, pour le restei, à A P D. Il n'asï
pas inutilie d'y regarder.
Dans le ms. Laud, d'après le Pésumé de M. Kaiser,
c'est aussi avant toute querelle avec Bertolais que Re-
naud demanide compte à Charies' de la «mort, de son oncle.
Le nom de la mère des Fils Aymon, Aye, est men-
tioné pour la version V (p. 24). Dan® M Mz elle est dite
Marguerie. Dans A elle est dite Ermians et Ermenjart. Ces
différences sont à noter pour toutes les versions. Pour-
quoi seulement Aye et à propos d'un, seul manuscrit ?
Conmient M. Kaiser résume-t-rl, d'après A P D, ce
même épisode -de la partie d'échecs et de la mort de
Bertolais ?
Partie d'iébhêcs.
Querdlle de Renaud et de Bertolais.
Renaud diemande justiee à Charles.
Celui-ci l'insulite.
Renaud demande compte de la mort de Beuves.
Renaud' tue BeTtolais.
Cette disposition est en soi suspecte, parce que Charles
n'y répond pas à la seconde réclamation de Renaud.
Voici d'ailleurs ce que je lis dans A P.
Après la paix condue avec Charlemagne, Aymes vient
à la cour avec ses fils : Maugis s'y trouve aussi. Le roi
aiccueilte le duc avec joie, embtrass© lui et ses fils. On
dîne, puis les uns vont behourder, les autres jouent aux
échecs et aux tables (1). Renaud et Bertoilais, neveu de
Charlemagne, jouent aux échecs. Bertolais se fâche et
frappe Renaud au visage. Texte d'après P :
75 Come Renaus le vit, si comence à enfler.
Por l'amor Ohaillemagne ne l'osa adeser.
Il s'en va à Karion l'empereor clamer.
Sire, drois emperere, je ne vos os irer.
Vos m'adobastes primes, je ne le puis celer.
(1) P omet de metationii'er qu© l'on jou© à c€b deux jeux L'Ar-
senal foOTnit le complément, f® 12, recto B»
38 REMARQUES AU SUJET
80 iMon oncle m'aoeïtes dont j'ai le ouer iré,
Et vostr^i niés meïsmes m'a [il] hui bufeté.
Guidiez que ne m'en doit, emperere, peser ?
La mort Buef d'Aigremont vos vodrai demander,
Que vos m'en» fêtes- droit, par le cors .S. Omer,
85 Ou se ce non, danz rods, il m'en devra Reser.
Come Karles l'oïj ôi comence à ninfler,
Les euils à roeillier, les sorcilz à lever,
La soe lede cliiere fist moult à redoter ;
Mauves garçon puant en a Renaut clamé :
90 A pou que ne vous vois de ioa paume doner.
Come Renaus l'oï, preot soi à retomer,
Et regarde ses frère® que il devoit amer.
Bien connut lor corrages, color prist à mo^er.
De moult grant hardement se' prist à demenler.
95. H iprent .L esdiaquier que moult pooit peser ;
M voit ses anemis eautor lui aûner ;
BertoJai en feri canque il pot esmer
Amont parmi le chief , que il ne pot durer ;
Le cervel li espant, les eulz li fet voler ;
100 De si haut com il fu^ l'a fet juz craventer.
L'ame s'en est alée dou vaiMant bacheler (1).
Des variantes de A, je note les plus importantes. Après
le V. 80, A ajoute : Mais pais en aviens feite que le [savent]
li per(S'). Il remplace 81-84 ainsi : Vostre niés Bentholas
m'a si féru ou nez Qu'à po-lli oil dou chief ne me sont
jus volez. Il a la pais brisie qu'avient fetet loer. Si vueil,
biax sire [roi], me fêtes amender. Ou se ce non, [danz
rois], mont devra moi peser. — V. 89 : malvais garçon
enflez.
(1) Edition, p. 146-147. — Com(>airez les wem 92-96 avec le die-
couni de Renaud (édition, 8621-8627) :
Li rois m'en apela malvar» garçon* esuBé,
Je «reigardai mes ftneines que molt avoie amé,
Je conui bien lor cuer» et lor ruiste fierté.
Et mi anemi furent devant moi assemblé.
Où les alasse querre, quant là fxireint trové?
Je pris \m escîhekier c'on ot d*or painiuré, etc.
DU << BEUVES d'aIGREMONT » 39
Dan« la deecripliom du ms-. P j'ai insisté &ur la res-
semblance de ceiite fomie du récit avec ce que l'on trouve
dlan-s le diseotirs où Renaud raconte à ses chevaliers
coimnent il a rompu avec rempereur (édition, v. 8610
suiv.). Il y dit dlainemeiirt; qu'exaspéré par la manière
ins'ultan'te dont Chariemagne a accueilli sa demande de
réparation de la mort de BeuveS', il a tué Berto^lais, neveu
de l'empereur, d'un coup d'échiquier. Pourquoi n'est-il
pas question de la partie d'échecs proprement dite ? Elle
a tout l'air d'une imitation de la querelle de Baudoin et de
Chariot dans Ogier ; elle n'avait pas dans les Fils Aymon
une importance comparable à celle du grand événement
antérieur du meurtre de Beuves, commis avec l'agrément
du roi, par violation, du sauf-conduit donné au duc. Le
coup d'échiquier pouv^ait paraître ta (rappeler suffisam-
ment. On pourrait examiner s'il n'y eut pas de confusion
entre Lohier ou Looïs tué par Beuves, et Bertolaîs tué
par Renaud- ou un de ses frères, mais la place manque-
rait ici.
Il est regi^table que M. Kaiser, s'éloignant des textes,
ait imaginé deux réclamations distinctes de Renaud. La
ppemiére, visant Bertolais serait accueillie pair une insulte
de Charles. La seconde viserait la mort de Beuves.
L'on a vu, au contradre, que Renaud se plaint une
seule fois, qu'il parle d'abord de la mort de Beuves, puis
sans interruption de l'outrage qu'il a subi du fait de Ber-
tolais. La paix étant brisée par l'acte dti neveu du roi, il
menace de réclamer vengeance de la mort de Beuves.
Charles répond par des insultes. Renaud voit l'indi'gna-
tion de ses frères, ta joie de ses ennemis : il prend un
échiquier et tue Bertolais.
Tout cala est d'autant plus intéressant qu'on le trouve
déjà dans la version La Vallière, au discours de Renaud.
J'ajoute qu'encore ici le souvenir de la trahison dont
Charles ne s'est point lavé, domine tout. C'était inévi-
table ujie fois le Beuves (TAigremont devenu partie inté-
grante des Fils Aymon. Le sommaire de M. Kaiser ne
40 REMAJH^^UËS AU SUIET
laisse riiein entrevoir ni de cette cancepiion, ni diu lien de
la version L et de k version; P. Or, pour cette partie, le
texte de P était imprimé déjà.
Si M. K. n'a rien trouvé qu'« Aymo« eises fils à Paris »
pour renwplir rintervaUe enilre la conclusion de la paix
et la partie d'échecs, c'est peut-être qu'il a lu un peu vite
le texte de P et d'A. L'on y voit qu'Ayjwesi et ses fils se
renconitrenit avec Maugis et les frères d'Aymess, esU' un mot
avec leur parenté dont la présence et l'aititude pèseront
sur .la- diécision de Renaud et qui combattront pour lui
dans la mêlée qui suivra la mort de Bertolais. Pour ma
pairt, je n'aurais pas hésité à en indiquer quelque chose ;
la place ne manquait pas : une demi^colon/ne est ireetée
en blanc.
Il est agréable à l'œil de voir à trois colonnes consécu-
tives : Karl erhàlt Kande, mais pour A P D cela v^it d-ire:
Charles apprend la mort de- Beuves et la irévolte de Girard
qui assiège Troyes ; pour M Mz, entendez : Charles
apprend que Beuves assiège Troyes. Pour V le sens esl
le même que pour A P D.
Un des inconvénients de ces courtes formules est qye
l'une peut glisser à la place de l'autre sans qu'on s'en
aperçoive. C'est le danger des fiches de îtoute nature,
paiTce qu'elles «tendent à parler aux yeux plus qu'à l'esprit.
En voici un assez probant exemple.
Version A P D, n° 121, à la dernière ligne de la
colonne, on lit : Bues und Brûder sind einverstanden,
J'entenids que Beuves et ses frères Girard et Doon sont
d'accord pour accepter le conseil que Foirques ou Fou-
ques leutr donne de se soumettre à Oharlemagne. Je me
rappelle encore que, dans une autre version, B C, Fou-
qus tient aussi un sage discours :
Girarl, ce dist Foucon, por î'amor Dieu entent.
Entre vos et Doon et Aymon le ferrant
Et cil autre baron, n'estes mie sachanit.
Que combatez à Ohar'le l'empereor puissant.
DU <( BEUVES D^AIGREHONT » 41
Bueves ocist Lohier à s'esioée trenchant.
Se Charles en a duel, De m en vQi>& merveililant.
Et il les engage à s'accord<er avee l'empereur. Les ducs
y consenitenit et vont demaiider grâceà leur seigneur.
Ils osterent lor dras de muete et de randon ;
Trestot nu en lor braies
Ils implorent sa merci. C'est le grand coupable, Beuves
d'Aigremont, qui parie : il prie le roi de lui pardonner
la noort «de Lohier. Donc, à cet endroit, Beuves est vivant.
Mais dans la colonne de A P D dont il s'agit, il a été
enseveli au haut de la page. Il ne peut donc figurer au
bas, à moins d'erreur, car dans cette colonne la suite est
continue et sa«ns transposition de partie. Je regarde à
mon édition (p. 145) où j'ai pirécisément imprimé la fin
du Beuves d'après les mss. A P, et je constate, eo effet,
que les ducs qui viennent solliciter le pardon de l'empe-
reur sont Girard et Doon. Beuves est mort depuis iooig-
teamps, et la gueripe qui prend» fin, a eu pour cause le
désir légitime de ses frères de se venger de la trahison
dont il a été victime.
D'où vient l'erreuir ? Au bas de la seconde colonne
et sur la même ligne l'on a : Die Brûuder sind einver-
slanden. Cela devait figurer à «la première colonne, doit
y être replacé, et l'indication donnée à la première doit
être reportée è la seconde. En effet, cette colonne est
attribuée à la version M Mz, où le récit développé de la
guerre, dont les pfincipauix faits se déroulent autour de
Troyes, est placé a-près la mort de Lohier, que Charles
veut faire expier à Beuves.
Dans les deux premières colonnes de la page 22, la
part faite à Doon de Nanteuil est insuiffisante et trom\pe.
A la première colonne (A P D) il est mentionné comme
amenant un renfort à Girard de RousiUon, quand celui-ci,
assiégeant Troyes est attaqué par Charlemagne. Or, Doon
est déjà mentionné dans A (f. 10, recto-vérso) aussitôt
qu'on apprend l'approche de Chademagne et quand
42 REMARQUES AU SUJET
Girard part avec vme avanjt-gaTde à Jia. pemconire des
royaux. Il laisse Doon devant la ville assiégée en lui
confiant le conwnaîîid'ement de l'os^. Les deux avant-
gardes se choqueîi»t. Girard est bie«sé par Richard de Nor-
mandie, mai© remonte e« selle grâce à Faide de son
neveu Fofques. Girard, désespéré des pertes que font
les siens., fait venir Doom à son secours. Mais Charlema-
gne arrive avec le gros de son armée. Galeran de Bouillon
surprend le camp des ducs et y met le feu. Dix mille
bourgeois de Troyes font une sortie.
Et s'en vinrent es loges, là où fu la fumée.
Le jor ont gaaignet mainte chape forée ;
De l'or et de largent ont tant com lor agrée.
Girard reconnaît que son armée est desconfile et di* à
Forques qu'il faut battre en retraite. Girard et Doon se
consultent pendant la nuit et acceptent la proposition
de Forques de se soumettre à l'empereur :
Sire, ce dit Doon, il parole avenant.
Car le faisons ainçois, por Dieu onipo»lent.
Adonc a fait Girars au duc ottroiement.
Girart de Rocillon a le plait créante
Que il querra la pais et qu'il soit acordés.
Forques monte un mulet, prend un »rameau d'olivier,
se rend à la tente de l'empereur et négocie avec lui.
Je donne ici' te résumé de M. Kaiser :
Girard assiège Troyes.
Charles rapprend.
Il convoque son armée.
Il approche avec 100.000 hommes.
Girard l'aip prend.
Combat.
Combats singuliers.
Renfort amené par Doon.
Autres combats.
DU « BEUVES d'aIGREMONT )> 43
L'armée de Giraixl bat en retraite.
Le combat est initeirompu durant la nuit.
Forques conseille la soumission,
[Les frères] (1) y consentent.
11 fallait donner à Doon la pairt qui lui revient. La
place matérielle ne manquait point, puisqu'à la troisième
codoTMie, ceMe de V, on lia trouvée, de sorte que des indi-
cations données pour V manquent à la colonne A P D,
ien que communes aux deux versiionfs. Eti' procèdent ainsi
on rend impossible de reconnaître les points où il y a
concopdaince, et tout aussi bien différenceis intéressaotes.
Ainsi, dans V la sortie des bourgeois est placée avant
l'arrivée des troupes du roi, mais elle est du moins indi-
quée. Dans A elle est motivée par la surprise du camp
des ducs habilement exécutée par Galeran. Il fallait la
mentionner, puisqu'on le fait pour V, mais comme ceoi •
Ga;leraji surprend le camp des ducs. Les bourgeois font
une sortie et pillent le camp.
Ce sont ces deux actions qui décident du réisuUat final
de la journée. Si V a vraiment transposé la sortie et
supprimé le rôle de Galeran, il a fait du tort à la nar-
ration.
Le meurtre de Beuves, d'après la version B C (p. 21,
5* colonne) est exprimé ainsi : Griffon tue Buef ». Pour
la version L (6* colonne) l'on a deux personnages : Fou-
quet transperce Beuves; Griffon le décapite ».
En réalité, Fouques de Morillon a aussi une part au
crime dans B C. C'est lui qui a réglé la part de chacun.
Il promet à Griffon de tuer le cheval de Beuves, et il tient
parole : dès lors Griffon n'a plus qu'à percer le duc
désarçonné. C'est une variante de L, où d'abord le uuc
est désarçonné par Griffon. Beuves i-eprenait son cheval,
mais m\ traître le lui lue. Survient Fouques de Morillon
qui perce le duc d'un coup de lance. Griffon tranclie la
tête à Beuves.
(1) C'est à cet endroit que le nom de Beuve» a été placé par
erreur, comme je l'ai expliqué pJiUB haut.
44 REMARQUES AU SUJET
Tuer le cheval de l'adversaire lôtait Tacte le yins
déloyal. L ravait attribué à un traître anonyme. B C l'at-
tribuent à Fouques de Morillon.
Il importait de laisser à Fouques tout son reilief. C i «t
précisément celui des membres de la geste des traîtres
dont le nom reparaîtra le pil»ui& souvent dans les Fii.s
Aymon. Renaud et lui se querellent sous Montessor
(2515-S539). Quand Renaud et ses frères coirbaltert a!i
guet-apens de Vaucouleurs, c'est Fouques de Morillon
qui tes défie (6880-6899). H blesse gravement Renaud
(6965-6970), qui le tue d'un coup de Broberge (6985-6994).
Ripens, qui se charge de pendre Richard, se déclare un
neveu de Fouxjues de Morillon (10323). Les fils de Fou-
ques de Morillon, Comstans et Rohars, provoquent les
fils de Renaud, Aymonnet et Yvonnet, au duel, où ils
succombent (16742-17787).
Il fallait donc mettre, pour la version B C : Fouques
de Morillon tue le cheval de Beuves. Griffon perce Beuves
de sa lance.
Pour A P D, M. K dit seulement de la mort de Beuves :
« Bueves est blessé* mortellement ». Par qui ?
Je relis A, f. 8, vereo A et B. Griffon a^itaque Beuves.
D'un coup de lance il lui fausse Técu. Beuves riposte
par un coup d'épée qui glisse sur le casque de Griffon
et blesse son cheval devant Tarçon. Griffon saute en
« piez » et se couvre de son écu. Survient toute sa
pairenté : Hardr, Forques de Morillon, Moran, Sanson
et Béranger. Beuves combat comme un lion « crestez ».
Escoz [Forques] de Morillon le perce d'un coup de lannco
et le renverse à terre. Garin [Griffon] de Hautefeuille
remonte à cheval quand il voit le duc Wcssc i\ morl.
Beuves se retire à l'écart :
Contre Oriant se couche, si a Dieu reclamé,
Il souhaite que son fils Maugis croisse en courage et
le venge de Gharlemagne.
DU « BEUVES D AIGREMONT » 45
Puis a pris .1. poil d'erbe lies liri enmi le pré.
De &a main le saingixa, de par Dieu Ta usé
Ou nom de Jhesu Crist qui le mont a formé.
L'ame s'en est alee, le corps ^ est deviez.
Les points à noter étaient les noms, des adversaires.
Griffon et Fouques ou Forques, presque toujours les
mêmes ; le souvenir de Maugis et la communion d'un
brin d'herbe. La plaice ne manquait pas : il y a des
espaees en blane dans la coilon(ne. Se borner à dire que
Beuves a été blessé à mort ne suffît pas, d'autant plus
qu'aux autres colonnes le récil de ïa mort de Beuves
est T>eaucouip moins écourlé. A la ve^sion L l'on a :
Fouques transperce Beuves. Griffon Je décapite.
La querelle de Bertolais et de Renaud, dans les ver-
sions B C, L, est facile à étudier, puisque Ton a L dans
l'édition de Michelant et dans la mienne, et que j'ai
imprimé, dans ma description des manusciils (n. 150-158),
la partie de B C où est cette quereWc.
Résumé de M. Kaiser pour B C.
Partie d'échecs.
Querelle de Renaud et de Bertolais.
Renaus demande justice à Charles.
Charles le traite de poltron (feigling).
Renaus lui demande compte de la mort de Beuves.
Charles le fnappe de la main droite.
Renaus «tue Bertolais.
Voici un résumé d'après le texte lui-même :
Berthelot trahe Renaud de « fix à p... ».
Renaud répond qu'il lui donnerait de la main dans le
visage s'il n'était le neveu de Chariemagne.
Berthelot Je traite encore de « fix à p... » et le frappe
au visage du poing droit.
Colère des frères de Renaud qui leur promet de se
venger.
Il va à Charles et se plaint de l'acte de Berthelot.
Charles le tiraite à son tour de « fix à p.. . » et menace
de le faire epiprisonneir.
46 REMARQUES AU SUJET
Renaud demande compte de la mort de Beuves.
Charlemagne le frappe au visage de son poing droit.
Renaud revient auprès 'de ses frères et tue Berthelot.
Il y aurait plusieurs choses à noter : Renaud est trois
fois de suite insullté dans les mêmes termes, — ses frères
s'indignent — Chairlemagne le menaee de la prison.
Mais, nulile part, Renaud n'est traité de lâche, de pol-
tron. L'auteur de B C préfère un terme d'une vulgarité
grossière et cependant moins énergique : Je reproche de
lâcheté est le plus outrageanit que l'on puisse faire à un
seigneur féodal. Où M. Kaiser l'a-t-il pris ? .
Pasisons à .la version L, que M. K résume ainsi :
Partie d'échecs.
Querelle entre Renaus et BertoJiais.
Renaud demande jusitiee à Charles.
Cedui-ci Tinsulie.
Renaud demande compte de la mort de Beuves.
Chaules le frappe de son gant.
Renans tue Bertolais.
Regardons au texte.
Bertolais appelle Renaud fel cuverl renoié » et 'ui
donne un telle buffe que le sang coule. "^
Renaud demande justice à 'Charles,
Celui-ci l'aippeille « malvais garçon, coart ».
Renaud, traité de renégat et souffleté par le neveu,
traité de lâche par l'oncle, demande compte de la mort
de Beuves et déclare que si son père et ses oncles ont
pu se réconciJiier avec l'empereur, il n'est pas lié par cet
accord.
Charles le frappe de son gant.
Renaud s'en va, rencontre Bertolais et le tue.
C'est donc à L que M. K. a emprunté, pour ra.ttri-
buer à B C, le reproche de lâcheté fait par Charles au
vaillant Renaud.
Mais il se trouve ici une donnée qu'il eût été bon dft
noter. Renaud- ne se juge pas lié par l'accord que sou
père et ses oncles ont consenti avec l'empereur au sujet
DU <( BEUVES d'aIGREMONT )) 47
de la mort de Beuves. Ijà est Tarigine de cette rancune
persistante qui a pris, dams M Mz, le développement
complet que nous avons signalé plus haut.
Celte transposition du reproche de oouairdise est de
nature à tromper gravement, car elle altère le caractère
des deux versions. Dans L les insultes de Bertolais et
de Charlemagjie visent Thonneuir même de Renaud et
doivent le loucher au vif : elles sont dans la tonalité
féodale de tout le poème. B C ici, comme presque par-
tout, fait tort à la dignité du sujet.
Quant Bertolais a été tué, Clhademiagne ordonne de
saisir Renaud. I.es Fils Aymon, soutenus par leur pa-
renté, sa défendent vigoureuisement, mais finissent par
céder au nombre et prennent la fuite. Dans les manus-
crits B C V Ld, Ton a ici une première intervention de
Tenchaniteur Maugis en faveur des Fils Aymon. IjCS trois
frères de Renaud sont faits prisonniers et Charles les
enverrait à la potence, mais Maugis endort les gardes
de la prison et délivre ses cousins.
Les versions A P D, M Mz, L et la prose ignorent
cette invention. Le texte afférent de B C est dans mo*i
édition p. 154-158.
Résumé de B C pair M. Kaiser.
Mèilée générale.
Les Fils Aymon et Maugis prennent la fuite.
Ils sont poursuivis.
Seul Renaut s'échappe.
Les quatre autres sont emprisonnés.
Maugis pense à une évasion.
Grâce à un enchantement de Maugis, ils s'enfuient.
Comime aux versions V et Ld, M. Kaiser a imprimé
d'abord le nom de Maugis en italique, sans doute pour
a'ppeler Taittentdon sur cette première intervention du
fils de Beuves. Mais ici cette indication n'est pas jus
tifiée. Voici, en effet, ce que donnent les manuscrits
B G (1).
(1) J'ai imprimé autreioifi ce curieux éfxieode des Fik Aymon
dvM la chartre d'après lie ms. C (Nationale, 766) dans les notes
48 KEUARQUES AU SUJET
Mêlée génémlo.
Les Fils Aymon preoMnent la fuite.
Ils sont poursajâvis.
Seul' ReiDiaud s^échappe.
Ses trois frères sorU fails prisonniers.
Charles veut les faire pendre.
Aymes proteste : on ne peut les pendre comme des
larrons. Que Charles les tienne en prison- en les nour-
rissant mal : ils mourront bientôt. Ogier et Naymes par-
lent dans le même sens. Les voilà donc dans la charlre
profonde.
Se Mûugis lor cousin pooit estre conté !
Renaud, quand l'armée eut cessé de le poursuivre, était
revenu vers «la Franee, à la recherche de «es frères. Il
se cachait près d'Orléans, où on» lui avait dit que Charies
allait sa couir.
Oiez une aventure ; ichou est vérités,
Que Maugis ila trouva qui bien est doctrines ;
D'ingromanche et des ars ert sages clers letrès.
Il vient à Renaud et lui demande qui il est. « Je suis
un homme déshérité, né à Dordonne ».
Maugis insiste et demande son nom. Renaud se fait
enfin connaître. Maugis le baise cent fois et lui promet
de délivrer ses frères. Il fera payer à Charles la mort
de son père tué par trahison.
La nuit venue, Maugis va è lia cour ; Reciaud reste à
Tatlendre. Maugis se «i^^nd à la charlre ; elle était gardée
par deux cents hommes armés. Les gaites lui deman-
dent qui il est. Il se fait passer pour un pauvre homme
qui cherche im logis. 11 jette son charme, les enohante,
de Maugis d^Aigremont, p. 363-366. C'est exactemeiub le même récit
que dons B, avec les négligences habituelleB du copiste de C,
mais aussi avec des leçons intéressantes..
DU « BEUVES D*AIGREMONT » 49
et ils s*«einfdarment. Mëugis en-tre dan-s la prison et tire
ses cousias du cachot. Il se fait reconnaître d'eux.
Puis vinreint à Reoiaiit soz l'oilivier romé.
On voit ile« différences. Maugis n'est pas indiqué
comme ayant pris part à la mêlée générale, ni comme
s étant enfui avec les- Fils Aymon. Il n'a été ni fait pri-
sonnier, lii incaiicériél avec les frères de Renaud. Il n'a
pas eu là méditer, dans :ta chartre, sur les moyens d'en
sortir.
Il apparaît ici, comme dans ia version La Vallière
(v. 36^43), quand après avoir volé un trésor à Orléans,
il vient à Firaproviste trouver ses cousins à Doî^dofme
et, dès iors, s'attache à leur <îestinée. L'imitation est
flagirante, et le trouvère en avertit quand il s'écrie :
« Oïea une aventum ! » — Ijc ms. C dit : « Oïez une mer-
veille ! », et c'est probablement la meilleure des deux
leçons. Déjé, aivant que Maugis se 'mo.ntre, il' disait que
les Fils Aymon ne demeureraient point dans la prison
si leur cousin Maugis savait qu'ils y sont.
De toute manière, lé résumé de M. Kaiser diffère abso-
lument de ce que Ton a au texte de la version B C.
D'où vient ce déswecopd ? Sans doute de ce qUe, dans
les versions V et iLd les faits sont présentés comme dans
le résumé figurant à la colonne B C, avec cette seule
différence que dans ces deux versions Aymes et Girard
intercèdenl en faveur des quatre prisonniers et qu'il est
fait inention de l'enterrement de Bertolais.
Dans B C l'on a Vu la proposition assez singulière
qu'AjTnes fait au roi. Il ne sohge qu'à épaifgner à ses
(ils un sup{>lice déshortorant. Ogier et Naymes l'approu-
vent. C'eist un souvenir de la légende d'Ogier, et il est
naturel que le trouvère' ait pensé à lui. Il est étrange que
mentionnant ailleurs les prières d'Aymes et de Girard,
l'on n'ait point dit un< mot de l'iniervention d'Aymes
dans B C. Mais l'identité des trois colonnes, pour le
reste, prouve assez que, pour l'emprisonnement, l'on a
4
50 REMARQUES AU SUiET
été dominé par \e souvenir de V Ld, à moins, qu'il n'y
ait eu simple mélange et cooifusion) de fkheiS'.
Dans ma desicriptioii du 'manuscrit da Venise, j'avais
résumé en gros iles faits depuis le moment où Charles
airme chevaliers les Fils Aymon jusqu'à la trahison d'Her-
vieu de Lausanne à Montessor. Je disiposais de ressour-
ces incomplètes, et cei>endant ted point me paraît devoir
être rappelle.
Quan*d Renaud a éité battu par Bertolais et qu'il s'est
plaint à l'empeipeur.
Charlemagne l'oï, ne flist ne o ne non.
D'après M. Kaiser, Chademagne l'insulte.
Plus bas je dis que Renaud, avec ses cousins Vivien
et Maugis et ses frères, prend la fuite. Je ne vois pas le
nom de Vivien au résumé de M. K. Mais où il est bien
difficile que je me sois trompé, c'est à l'endroit où
Maugis sort de la prison avec ses cousins. Le trouvère
a imaginé un em-bellissement d'après le passage des Fils
Aymon, où l'enchanteur enidort les pairs et l'empereur
lui-même (v. 11612-11549) et d'après celui où, la nuit,
Maugis vient au camp, enchante les gardes de Charles
et l'emporte enidormi à Montauuban (v. 12538-125 72),
je le résume ainsi : Maugis entetnri les gardes dire que
leur sort sera décidé le lendemaini matin. Puis Charles
descend lui-même dans la chartre, où Maugis le défie et
déclare qu'ils seront secourus. Il endort Charles et tous
ses seigneurs à l'aide d'un « cha-rme », sort avec les
autres prisonniers, dépouille les barons qu'il transporte
dans la chartre et place Charles, toujours endormi, à la
porte de la prison pour la garder. Cela fait, ils s'en vont,
et près des « fourches » ils trouvent Renaud qui était
venu à leur aide..
j\''y a-t-il pas Jià une invention d'aulant plus intéres-
sante qu'elle semible iparticuliène au manuscrit de Venise?
Pour les Fils Aymon, il suit en gros B C, y. compris
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 51
lenlèvomenit de Obarlot, fils de Tempepeiur, que Maugis
endort et porte à Tremogne.
On ne comprenid pas que le résumé -de V omelte un
Irait si oaracléri&tique. L'on auirait le droit de se deman-
der s'il n'a pa.s été •égalemenib ouiblié au résumé du ms.
Laud qui, d'une manière générale, diffère peu de celui
de Veni«e.
Ce doute n'est satvs doute point fondé, mais il serait
excusaible, car l'on constate parfois telle omission que
rien n'explique.
L'idée de pkycer Renaud près de la potence, atten-
dant le moment de secourir ses frères, est prise de l'épi-
sode célèbre où Richa«rd court un si grand danger d'être
pendu par Ripeus.
Dans la versiom x\ P D, lorsque te messager dé Char
iemagne, Othes, lui raipporte que l'aecord a été conclu
avec Beuves, la nouvelle est fort mal reçue, parce que
l'on a garanti au duc qu'il pouvait venir en toute sûreté.
Et quamt Charles loi, si a .L pou pensé ;
Damedieu en jura, le roi de majesté.
Se il le puet tenir, il sera encruez.
' Surviennent alora les traîtres qui trouvent un homme
déj<à tout iprèt à écouler leums propositions.
Oez quel aventure il a illec trové.
Grifonméis de Sorance et ses compains Hardré
El Guenelon. ses fix en .sont au roi aies,
Le roi ont appelé à .L conseil privé.
[Fouques] de MorilILon avoit avent parlé.
Sire, dit il au roi, mouit (par est grant viité
Que li dus a vos fil oci et decopé.
Nous vous le gadterons se il vous vient à gré
A tout .1111.'' hommes fervestus et armés.
Que si li dus i passe, tous sera decopés.
Quant Charles les entent, les en a merciez.
Signors, dit ii, se fere le poés.
52 REMARQUES AU SUJET
Je VOU& doîirai [é touô] et chaatiaux et citez.
Et il li ont SOT isains ©t promis et juré.
De Tostse sont parliz à tout .V."* d'a-rmés-A
De Parils sont issuz. Or les «ontfonde Dé !
En .1. bois s'iembucherent, quei mal fut il planté !
Je cile d'après le ms. A. L'on a vu que l'empeifeur
était tout prêt à biem accueillir le conseil des tipaîtres^
Que donne M. Kaiser ?
OUias rievient [lauprès du roi] (1)
De« traîtres préparent une em^bueicade.
Or, pour les autres versions, sauf Laïud, il y a le
nécessaire. Pa»r exemple, pour V, l'on a :
Ganelon vient à Charles.
Il propose de surprendre Beuves.
Charles hésite à commettre- un tel acte.
Enfin il s'y décide joyeusement.
Les traîtres préparent l'embuscade.
On voit tout ce qui manque au résumé de A F D.
Il n'est rien dit de 11 'accueil que le iroi fait à la nouvelle
de la paix, rien des propositions quei lui fait Fouques
de Morillon au nom- et en présence ide Griffon^ Ganelon,
Hardré. Toute la famille des traîtres est là ! Rien non
plus de la réponse de Clharles ; et quand! les traît'res par-
tent pour leur vilaine besogne, on les désigne comme
des imconntus : Desi traîtres !
Dans le résumé di© M Mz, qui est plius eomiplet, je
retrouve encore la formule : des traltties. Or, je lis,
dans M :
Guenelon apela son neveu Aloris,
Fouques de (Morillon i refu autresi.
Hardrez et Berenguier que Dex puist maleïr.
Chil ont mis à reson Kalle, le ûx Pépin.
(1) Il y a en allemand : Othes hehri heim, Ce»! le même sens.
DU <c BEUVES D AIGREMONT » 53
5 Sire, che a dit Gii<é«ez, entendez eha à mi.
Or voue vi-etii li dus Buesi à vostire court servir,
Et ôunt en sa compengne .C. chevalie^ns de pris.
Moult grant honte lest chen, par Dieu qui n« menti,
(Quant vous amez cheli qui Lohier vous mordri.
10 Se vous le vouliez, par le corps .S. Rémi,
Nous irochirrion., sire, corne vostr© enemi.
Baron, dit Cterlemaignes, par boaine foi Totri :
Quoi que vous en fâchiez, ne soit pas sus moi mis.
Sine, «chen a dit Guenez, le matin mouveron
15 0 .111.™ olievaâiers as elmez d'Avignon.
Guenez, chen dist le roi, chen seroit trahison,
Quer nous avon mult bien donné trievez Bue von.
Sire, chen a dit Guenez, oez autre reson :
Ja n'i metez vos mains, emj>erere frans hom.
20 Guenez, chen dist le roi, or feitez vostre bon.
Adonc en sunt parti [Grifo^] et Guenelon,
Et [Fouques] et Hervis, Aloris et Samson.
Des traîtres, ces cb©val!ieir& dont les noms dans Tépo-
pée symbiD^lident toute fonme à& perfidie ! Mais ii n'y
avait qu'à faire comme ipour la version V, où on Et que
Ganelon vient pitoposer è OharJes de surprenidne Beuves.
Examinons de plus pr^ le Tésumé «de M Mz.
Des traîtres viennent à Charles.
Ils conseillent de surprendre Beuves.
Charles hésite à approuver un tel acte.
Enfin il s'y décide.
Rencontre.
Combat.
Les tpaîU^es sont en plus grand nombre.
Beuves est tué paa* GaneJon.
La mort de Beuves aurait dû être présentée aufcren»ent.
Il y a d'abord duel entre Griffon et Beuves. Ijc déioyal
Griffon tue le cheval de Beuves, mais ceîkii^î, d'un o^up
d'épée, abat Griffon et son cheval.
lyors escrie li duz : N'i garrez, desloiaus !
54 REMARQUES AU SUJET
Second duel enitr© Griffon et Beiives, tous deux à pied.
Mais Ganelon survient et perce Je duc d'un coup de lance.
Blesé à mort, k bon chevalier tombe. Griffon se jette
sur lui, soulève son haubert de mailles et lui plonge son
épée dans le corps.
L'ame s'en est partie du vaillant chevalier.
Puis lui a dit Grifon : Or as tu ton louier
Pour le fix Charlemaigne l'empereur au vis fier,
Que lu feïs ocbire à duel et à pechié.
C'est biem Griffui qui achève Beuvee que Ganelon
n'a fait que blesser .11 fallait donc mettre une formule
analogue à ce que l'on a employé à la version L, et dire :
Ganelon transperce Beuves et Griffon le tue.
J'avais cité un long passage de M, où l'on a la mort
de Beuves, daius mes Rechercher, p. 212-214 (Cf. pour
le transport du corps à Aigremont, p. 135), et je l'avais
résumé aux Corrections et Compléments de mon édition,
p. 988, à propos de l'erreur que l'incorrection des textes
m'avait fait comnvettre au sujet de la mort de Beuves dans
B C, à ma note au v. 1472.
Je regarde encore à la colonne de L (p. 25). On n'y
donne pas le nom des messagers qui vont deniander la
paix à Charles. Ce sont Fouques et Amadeus. Or, Fou-
ques est nommé pKJur les versions A P D, V, B C, et dans
L c'est lui qui parle au roi et lui tient im long discours.
Le personnage, neveu de Girard, est important, et son
nom ne devait pas être supprimé.
Dans ce même résumé de L, quand les traîtres ont tué
Beuves, on dit simplement qu'ils s'en retournent. C'est
supprimer le trait le plus archaïque de cette version.
Pendant le combat, Fouques de Morillon a percé Beu-
ves d'un coup de lance. Aussitôt il crie à ses hommes
de combattre courageusement, car le duc est occis et il
faudra faire un présent de sa tête à Charlemagne :
Et cil ont respondu : A Deu beneïçon.
DU i( BEUVES D*AIGREMONT » 55
Grifes d'Autefeuille décapite le duc et plus tard il remet
la tête à Charlemagne.
Sire, ce dist Grifons, or oies mon semblant.
Ves ci la teste au duc qui ovra malement,
Ki ocist vostm fi] si desmesuréement.
Comme Charles l'oï, sel flst molt liéement.
Amis, ce dîst li rois, ci a moJt bel présent.
(1683-1687.)
C'est atroce, j'en conviens, mais Test-ce plus que le
meurtre d'Enguerrand et de Lohier, que devait protéger
leur qualité de messagers ? Mais Charles et les traîtres
ont i>éché gravement contre la loyauté : Beuves venait
avec le sauf-conduit de l'empereur. Celui-ci se déshonore
en prêtant l'oreille aux suggestions des Ganelon et Griffon
d'AutefeuiJle. Dès lors, les Fils Aymon sont autorisés ù
proclamer que le droit est de leur c6té (1).
Tout l'édifice féodal semblait s'écrouler dès que le vas-
sal ne pouvait plus compter sur la parole de son suze-
rain.
On aurait pu mettre : Les traîtres reviennent et Griffon
remet au roi la tête de Beuves .
Je regrette d'avoir encore à relever une inexactitude
aux dernières lignes qui achèvent le tableau synoptique.
Quand les Fils Aymon, échappés des mains de Charles, se
sont réfugiés dans l'Ardenne, où ils bâtissent le château
de Montessor, sur la Meuse, ils vivent gaîment, se croyant
en sûreté. Mais Charlemagne finit par apprendre l'endroit
où les jeunes chevaliers ont trouvé un asile. 11 convoque
ses armées à Paris et informe ses barons de son dessein
d'aller attaquer les Fils Aymon. On se rend aussitôt à
Montloon, où la grande armée est définitivement rassem-
blée (Edit., vv. 1970-1989).
(1) Leur proteetation 6*exprime eouivent en la formule ezoellente
et bien française: i Force n*esit pas droit ».
56 REMARQUES AU SUJET
Or, après la mention de la construction de Montessor,
voici comment M. Kaiser présente les faits»
Pour les versions A P D, M Mz, V, ILd :
« Quand Charles l'apprend, il march« contre eux. »
Pour la version B C :
« Quand Charles Tapprend, il marche conlr* eux avec
une airmée. »
Pour la version L :
« Après sept ans, Charles l'apprend et rassemble une
armée à Montloon. »
Ces courtes affirmations ne sont exactes qu'en partie.
La forme elle-même est improipre. Il fallait ou son armée
ou l'armée de ses barons, de ses vassaux. Mais, dans
ces abrégés, on songe au fait principal. D'après ce que
Ton a sous les yeux, le ms. L serait seul à mentionner que
l'armée est réunie à Montloon. Je ne dirai rien de V et
de Ld, ni de M, pour cet endroit du récit, mais je vois
dans mon édition à la description des mansucrits, p. 139,
pour A P, et p. 158, v. 262, pour B C, des textes portant
que l'armée est réunie à Montloon. Je sais que pour B C
le texte de D que je cite ne suffirait pas, à la rigueur, et
que mieux eût valu citer davantage et confirmer par
C (1), mais Montloon y est mentionné. En indiquant ce
détail pour L seulement, on crée entre ce ms. et d'autres
une différence qui, en ce point, ne répond pas à la' réalité.
Or, il s'agit de parties imprimées et à la disposition de
tout lecteur des Fils A y mon.
M. K. a placé a-près le tableau synoptique un relevé des
laisses avec leurs rimes pour tous les manuscrits du Beu-
ves d'Aigremont. On sait l'utilité générale de ces tableaux
et le parti que, dans certains cas, on en peut tirer. A en
juger par un coup d"œil rapide, oe travail a été fait avec
toute l'exactitude possible. Je m'attendais à trouver quel-
(1) J'aurais mi-eux fait de contimier la citation jusqu'au v.
Tôt dnÀt à Monlaon hes a fait aûnor. — L'on rejoint L à la laisse
suivante : A Monlaon fu KaJez rempererez au vil fier etc. (B. f . 13,
verso B. Cf. C, f. 67, verso B.)
DU « BEUVES D^AIGRJEMONT » 57
ques Jig<nes indiquant des endt-oits où la comparaison des
rimes serait alléguée comme confirmant ou suggérant
quelque idée sur les rapports intimes des manuscrits.
Mais depuis la page 15 et dernière de l'introduction, Fau-
teur s'est tenu pour dispensé d'écrire rien qui ressemble
à l'expression d'une pensée personnelle. Je ne vois pas
trqp pourquoi Y<m fait pour B C une numérotation des
laisses en chiffres romains, à partir du point où cette
version se sépare de L, tandis que l'on ne le fait pas
pour M Mz, quand ils se séparent de A P D.
Il a été fait usiage de cette' njumérotation de la seconde
partie de B C au taibleau synoptique ; mais je crois que
ces procédés de transposition ont phi tôt nui à la clarté
et entraîné des erreurs ma'tériel'les.
De la page 32 à la page fîmale 7i, ïon a la première
partie du Beuves d'Aig remont, d'aipirès la version com-
mune aux mes. A P D M Mz. Le soin avec lequel M. Kai-
ser m'avait dénoncé comme n'ayant pas eu la pensée
d'établir une édition critiqiie des FUs Aymon m'avait fait
espérer que le court texte qu'il donnait serait pour lui
une occasion de metilre en œuvre cet esprit critique dont
s'honore justement l'érudition moderne. Je m'imaginais
naïvement que les esOraictèneiS des divers manuscrits
seraient mis en relief et comparés, que les meilieures
leçons seraient introduites dans de texte ou tout a« moins
détachées précieuôemienjt des autres* Dans l'espace étroit
où il se limitait, et avec les ressources dont il disposait,
tout liui deve-nait si aisé ! Cet espoir a été déçu. M. Kai-
ser édile à peu près sans correction d''aucune sorte sa
copie du manuscrit de Metz et place en note toutes les
variantes de A P D M. Il laisse au lecteur la tâche d'y
découvj'ir la meUleiire 'leçon. Nulle part il ne témoigne
de préférenoe, et véritablement j'ai cherché sans aueun
résultat une ligne qui m'éclairat sur ces raipporls com-
pliqués qui relient les mss. et que je n'avais, paraît-il,
fait comiaître qu'incomplètement. Il n'y a rien qu'un défilé
de variantes au bas des pages, une sorte de cinéma où
58 REMARQUES AU SUÏET
marchenit de front A P DM. Mieux eût valu reproduire
franchemont les cinq textes, \e> volume- n'en aurait guère
était grossi, car le système d'abréviation® employé n'éco-
nomise <ju« pou de pLace. L'on aurait ainsi conservé les
diversités diialectales et d'autres dont M. K. ne tient pas
toujours compte (1).
L'on a parfois la hardiesse d'impriimer en une suite
dans les variantes un passage où tous les manuscrits
sont d'accord couiire Metz pour ajouter ou remplacer.
MetZj com»me P ot B, est un de ceux qui peuvent trom-
per par la correction et l'homogénéité très apparentes
de l'ensemble, sous laqueile se dissimulent des altérations
du texte, tandis que les 'défauts de A M C sautent a«ùx
yeux. Je m'en suis trop aperçu, quand j'ai imprimé
Mcâugis d'Aigremonl d'après le ms. P. Sans M et C, en
bien des endroits, je ne m'en serais pas tiré.
A tel endroit un bon texte est déipecé en forme de
variantes et il faut tout un travail pour le reconsiituer.
Du vers 759 au vers 763, M. K. donne a^u texte, d'après
son manuscrit Mz :
Li dus Bues d'Aigremont a s'ensengne escrïee :
« Ferés, franc chevalier, por le cors de dou père.
Ja n'en eschapra .L, n'ait la teste copée. »
Il tint traite l'espee qui vaut une contrée.
Ëns el caple le fîert sans plus de demoree.
Voici ce qu'on lit aux variantes :
59-63 ersetzen : 1. Or oiez que fist Bues (Oi. q. Bueves
f. A) a la chiere membree (bêlement a celée D) P A D ;
Le duc B. s'en toma coiement a cheJee M. 2. En une (sa)
chambre entra (en e. M) s'a la (sa D M) brogne endosse
P A D M. — 3. Et le hiaume lacie et (s'a) la targe
(1) Dial.^ti8c1i>p' VarUmten honnten selbstverstàndîich nicJvt
heriichsichtigt werden. P. 10. Maie il eet -^'autrw particularités
qui disparaifisent aussi.
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 59
cobree (D dore) P A D. — 4. Et a çaimle l'espee qui
y&\i une contrée P D. Puis n saint le bon brant a langue
d'or ouvrée A. — 5. En la meM-ee vint (entra D) tneslot
de randonee (n*i a fet areslee- M), saniz nule demoree D)
P M D ; En la saàe revi-ns-t par moult grant aïree A.
C'est établi avec un soin méticuleux, je le reconnais
bien volntiers, mais il valait mieux faire comme on la
fait ailleurs, par exemple pour le long passage de Metz
(687-70) où Ton. donne en une suite la version de P A M
(12 vers) avec ses variantes propres. Ici A présentait :
Oies «cïue Buei\'e.s fist à la ohiere meanibrée.
An une chambre entra, sa la broigne endossée
Et le hyame lacié, sa la large cobrée ;
Puis a saint le bon branc à langue d'or ouvrée.
5 En la sale revinsl par mont grant aïrée.
(Arsenal, f. 4, verso B.)
Les seules différences entre mon texte et celui qui,
pour A, se dégage des variantes, sont purement ortho-
graphiques : An, broigne, hyame, branc, mont, mais elles
n'en sont pas moins caractéristiques du manuscrit de
l'Arsenal. On voit quelle peine s'imposerait celui qui vou-
drait retrouver un texte dans les variantes qui ne se
rapportent point à la version imprimée.
J'en suis à regretter de n'avoir pas imprimé ma vieille
copie de A, au moins pour le Beuves (T A ig remont. On
la lirait telle qu'elle est, non dépecée et défigurée, comme
on l'a vue en forme de variantes. Et cependant, je le
redis, ce relèvement est fait avec un soin extrême. Mais
si un vers n'apporte qu'une aJtération orthographique
ou • |)Ou im'ixïtilante, il n'est pas noté.
Ainsi, quadid Cliarlemagne arme chevaliers Renaud et
SCS frères^ il dit à son sénéchal, dans le ms. A :
Aportés moi les armes qui furent Codoez
Que j'ocis en bataille à mon branc aceiré.
60 REAtARQUÉS AU SUJET
Mz domne la forme cordrée, qui est prpbaj^lement la
meiilleure, celie d'où vient ce roi -de Cèdre ou de Chypre
que menitioninent ici ieis éditions populaires de notre vieille
prose ; mais on «fût bien fait de citer les vers de A en
note aux vers 909-910, On- aurait ainsi la certitude . qu'il
est parlé de ce roi fabuleux dans d'autres mss. que Mz.
Si j'ai pris le soin de revenir au texte de A, pité plus
haut, c'est qu'il rappeàte le passage correspondant du
ms. La A'allière et de B C (v. 678 sq.) dont j'ai padé
déjà :
A icele [envaïe] es vos Buevon errant,
et que M. K. omet à son résumé général du Beuves d'Ai-
gremont (p. 13).
La fidélité au majiusorit choisi est recommandable, mais
lorsque 1 on a en main le moyen de corriger sûrement,
ne faut-il jamais en avoir le courage ? Lohier dit, aux
vers 783-784 :
Sire dex, disit Loihiers, voirs père omnipotent.
Qui en la sainte Virge preïs avancement.
N'èist-ce pas inintelligible ? J'aurais audaicieuisement
emprunté « aombrement » que donne P A. C'est con-
forme à la phraséologie pieuse du Moyen-Age, et cela
se comprend. Quiant à « anoncement », indiqué comme
variante de M, c'est sans doute l'origine de ce singu-
lier « avancement », mais je vois mal comment Tannon-
ciation s'arrangerait avec « preïs ».
L'on eût bien fait d'introduire au texte, après 600, le
vers de A confirmé par P :
Ou Bauduins fu mort qui tant estoit prodons.
Cette reprise (diu commencement du poème est toute
naturelle dians la bouche de Lohier, quand il reproche
précisément à Beuves d'avoir refusé son service pour la
DU (( BEUVES D*AIGREMONT w 61
guerre de Saxe, où périt Baudoin (1). De même, à k
page 57, Ton aurait pu faire passer au texte la version
P A M, au lieu d'y laisser lia déelamationi froide que
dorme Mz.
Il n'est point de règle absolue, et f estime qu'il est bon,
quand rien ne s'y oppose, de se reprocher du vrai texte,
tout en fournissiant en noie 'les moyens d'apprécier la
valeur de la correction. C'est dilflcile, délicat, affaire
de mesure et de sens, et ce- n'est .point obligatoire, mais
c'est enfin faire œuvre de critique. Par contre : chi non
fa, non falh, mais alors ne parlons j>oint d'édition cri-
tique.
«Que quelques fautes malbérieiUes se soient mêlées è
rimprimé, c'est péché véniel, et nul n'en est exempt.
J'en ai rapidement noté quelques-unes :
P. 40, var. à v. 202 : au lieu de Buvon, lisez : Buévon.
P. 40, var. à v. 206 : au lieu de grenu, lisez : crenu.
P. 41, var. à v. 219, A, lisez : mont.
A l'addition de A, au v. 224, lisez : et fervestu.
P. 42, var. 4 v. 244. On n'a pas compris que, suivant
sa mauvaise habitude, A fait un vers de deux (1). Le
premier hémistiche doit donc être rapporté aii v. 243 et
le second au v. 244, où, au lieu de « vaillissaînt une
a stèle » l'on a « ne i>erde une cinelle », ou cenelle, que
l'on n'aurait pas dû imprimer civelle, H ne manque pas
ici de vers entier dans A ; deuix y sont à demi représentés.
P. 45, var. à v. 316, lisez : Ja nus.
V. 403, au lieu de : De .1. pars i avra, corrigez : De
.II. pâ.rs ce que donnent le sens et la leçon de A que
4
(1) La duchefifie, dans se» coneells à son mairi, rappelle la mort
de Baudoin, v. 324, et Lohier la meniionne en son premier dis-
cours, y. 675, quand il parje de la guerre de Saxe. Il ne fait que
reproduire oe que Charlemagne a dit à ses barons, v. 57. Ces
répétitions matériedle» sont un des- caractères de notre vieille
épopée.
(1) Dans mon édition, j'eoi ai noté les exemfxlee pour la fin du
poème. V. vv. 16036, 16037, 16166, 16161, 16169, 16178, 16230,
16283, 16482, 16577, 17351, etc.
62 REMARQUES AU SUJET
Ton a omise. P a : D'imibes pars, ce qui revient au
mèm«e.
V. 409, à la rime, lisez : argue. F. d'impression.
P. 51, var. à v. 73, lisez : Çaiens.
P. 52, yar. à v. 487, «lisez : les esgaridenl.
P. 53, var. à v. 519. Au lieu de : remest à l'ennuie,
lisez : Termine. P. donne : dermile.
Var. à V. 522. Au lieu de : corusté, lisez : cousté.
Dans l'aidditiion au v. 530 du texte, lisez aux variantes :
Por Tamor de Karlon : P (A de son père).
V. 782, au lieu de : crarent, lisez : cravent.
V. 978 : Chaple(s)maine.
Conclusion, — M. Kaiser a bien lu et reproduit la
partie du Bcuves (TAigremont •c|u'il avait entrepris d'édi-
ter d'après le manuserit Mz. ; il a relevé patiemment les
variantes don-nées par les autres mss. de la même faimlle.
Mais il a eu l'ambition de montrer qme sa connaissance
du sujet et son éducation philologique lui permettaient de
tenter davantage ; il a composé une sorte d'introduction
générale ou de préliminaires : cela forme la première
partie de «sa publication. A ce propos, j'ai dû noter qu'il
commence par utiliser, sans le reconnaître, ceux de mes
travaux où les manuscrits sont décrits et classés en
familles. J'ai réclamé contre cette expropriation incor-
recte dans l'intérêt de la vérité et doi droit. .Quelques
lignes auraient suffi pour s'acquitter envers mon édition
des Fils Aymon. L'on, a préféré prendre sans autre expli-
cation, oubliant le mot si juste d'Horace :
distat, sumasne pudeniter An rapias (Bp. I, 17, 44).
Mais, pour ce qui suit, M. Kaiser a négligé, de parli
pris, l'étude de mon édition et de nombreux articles que
j'ai publiés sur les Fi^s Aymon, dans la Revue des Lan-
gues romanes. Il y eût trouvé des ressources qui lui au-
raient permis d'éviter les nomibreuses erreurs et confu-
sions que j'ai eu l'ennuyeuse tâche de relever. Je n'y
reviens pas et me borne à adresser une recommamlation
DU (C BEUVES D*AIGREMONT » 63
à oeux qui voudraient étudier la qvtesiioa des rédactions
du Beuves d'Aigremont : qu'ils se gardent des résumés
et tableaux de M. Kaiser.
II
Je. voudrais ne pas iaisser .sans lemarques d'un carac-
tère général une discussion laborieuse et longue, où Ton
était obligé de .se conformer à Tordît s-uivi par l'auteur.
Il me paraît bon d" aller, quand rien ne s'y oppose,
du simple au composé. L'étude des scienees naturelles
peut être proij>osiée en modèle : on y part des organismes
rudimentaires et l'on suit le progrès qui les transforme.
Or, la philologie est, elle aussi, une science de la vie.
L'on possède plusieurs rédactions du Beuves d Migre-
mont, La rédaction La Vallière est plus courte, moins
chargée, et plus airchaïque. Elle renferme en outre, dans
La suite du poème, des germes de changements ou
développements que l'on relève dans les autres rédactions,
et même un résumé du Beuves (TAigremont. Enfin elle
est antérieure pour l'ensemble et, sauf quelques points
douteux, au Maugis (TAigremont, dont toutes les autres
formes du poème ont subi l'influence. C'est donc par elle
qu'il faut conunencer l'étude générale du sujet.
EWe est d'aildeurs imiprimée.
L'on doit passer ensuite à La version B C. EWe offre
une première modificaition du plan. Elle suit L tout
d'abord et s'en sépare seulement à un moment de la
bataiUe sous Troyes, mais donne l'exemple de reporter
en anrière, immédiatement après la conclusion de la paix,
la venue des Fils Aymon à Paris, où Cliarle» les
adoube chevaliers. Par cela seul la fusion du Beuves
d'Aigremont et des Fils Agmon est réalisée. Après la
mort de Beuves, ses fils Maugis et Vivien sont présentés
aux côtés de leur mère, tandis que, dans la version La
Vallière, Maugis n'apparaît que bien (pkis loin (Michelant,
p. 97 ; Castets, v. 3643) et qu'il est à peine fait mention
64 REMARQUES AU SUJET
d'un Vivian dans un veirs suspeiot d'interpolation (Cas-
tets, V. 8170).
Une fois la soudure des dieoix poèmes faite ©t Maugis
introduit en scène, les tronvères eiusicent pu s'en tenir lii,
mais Ton avait lu te MaugU (TAigremont, et. l'auteur de
B € a procédé à une réfection générale où l'élément
romanesque a pris une grande part, où l'on a respeoté
seulement la partie centrale du poèime : MicWant, p. 175 ;
Castets, V. 6595. — Miciieilani., p. 330, Castets, v, 12587.
Un remaniement, mieux compris pour l'ensemble, a
lieu dans la version A P D. Le Beuves d! Aigrement y est
précédé d'une' introd'uotion, mal rédigée, mais qui ean-
bnasse en fait les Fils Aymon. Pour affirmer son indépen-
dance, le trouvère ne s.uit pas d'abo-rd le ms. La Vallière,
coammie B C avaient fait : il n'hésite point à renouveler le
fond' et la forme du Beuves d'Aigremont. Le premier mes-
sager envoyé à Beuves est sopiprimé. L'adoubement des
Fils Aymon recule encore en arrière, est placé après la
mort de Lohier, Si Charles réunit une année ix>ur ven-
ger son fils, un arnangeime'nt a lieu emtire lui et Beuves et
ses frôes. Ainsi, la grande guérie <jui, dams L B C, suivait
la mort de Loliier, a lieu après la mort de Beuves.
Une fois la paix conclue, Aymes^ scis fils et Maugis
viennent à la cour où ils sont bien accueillis, amais la mort
de Bertolais a les conséquences que Ton sait et les Fils
Aymon s'enfuient dans les Ardennes.
Il est à noter que A P D ne mentionnent rien de l'em-
prisonnement des frères de Renaud et de leur délivrance
pair Maugis : cette version fait un choix parmi les inven-
tions de B C. On n'a qu'à feuilleter ta» prose française
qui suit A P D d'une manière à peu près régulière à
partir de rentrée dans les Ardennes. Si, pour la seconde
moitié du Beuves d'Aigremont, elle s'en écarte, c'est que
là elle suit la forme que le i^éolt a prise dans M Mz, où
après radoubement des Fils AynM>n, eux et leur père
revienneniL à Dordonine aussitôt que l'on a appris à la
cour que Lohier a été tué par Beuves.
DU « NEUVES d'aigremônt » 65
CharJeima'gne raiSsembk son armée pour châtier le
meurtrior de son fils. Mais celui-ci a obtenu Tappui de
ses frères Girard et Doon : ils assiègent Troyes. Après
um long et ruide combat, les duios envoient Pons, Amadte'X,
Richier demander la paix. Elle- est aecordée ; les ducs
viendront à Paris servir Tempereur.
Mais Beuves est tué ipar les traîtres, et Maugis se
promet de venger son père avec laide de ses oncles
Girard et Doon et de ses cousins, fils d'Aymes. Ainsi il
est inlroduit dans laetion. La guerre est très brièvement
résumée comme dans L et B.
A partir de la querelle de Renaud et Bertolais, M Mz
se rattachent à la version La Vallièire ; mais Mz est
incomplet à partir du point où Maugis se fait ermite, et
M imagine un pèlerinage en Palestine tout particulier ;
d ailleurs le ms. est très incomplet à la fin et le dernier
feuillet en eist encore- aux combats devant Jérusalem. Il
est à noter qu au commencement du pèlerinage le texte
de M comprend quatre parties : L Le départ de Renaud et
sa rencontre avec Maugis h Constantinople (texte de L) ;
IL Une transition de 33 vers amenant les pèlerins à Acre ;
III. Là on rejoint le texte de B qui, dès lors, est suivi
pour 221 vers représentant 275 vers de B ; IV. M prend
alors une marche particulière.
Il semble donc que, sauf pour le Beuv&s d'Aigremont,,
où l'on se donnait une plus grande liberté, el pour la
fin du poème, les pemanieurs puisaient à leur gré daius
rancienne version L et dans la rédaction B C. I^ version
A P D, sa'Uf toujouTS pour le Beuves d'Aigremont, est
un compromis entre L et B. Ainsi, le champ des compa-
raisonis est assez limité, car on revient toujours à Tume de
ces deux versions, avec les différences de détail que l'on
peut suipiposer. Si A P D imagine un épisode romanes-
que après rensevelissement de Renaud, c'est uniquement
pour mettre au poème comme une signature d'auteur. Mais
cette version eût mieux fait de ne pas placer à Creoigne,
qui n'a, semble-t-il, jamais existé, la sépaHure de Renaud
qui tne pouvait être qu'à Tremogne. 6
66 REMARQUES AU SUJET
On a pii'rfois employé le terme do tnaditiannelle en
parknt de lelle ou telle versioïi'. ElUe ne me semble
autorisée que pour la vorsion La Vallière, qui se retrouve
pour le fonid sous toutes les aulnes, niais la diffusion de
B C et de A P D fut pJius gra>nide probatotement que celle
de L dont il ne reste qu'un .seul ihanoiscrit^ A l'étranger
on lisait lantôt une version, tantôt l'autre, et bien, des
parti cuîlari tés que l'on y a notées dans les imitations des
Fils Aymon ont leur origine dans telle ou te.lle des rédac-
tions françaises.
Il faut enfin noter que A P D et M Mz qui chacuine, à
sa façon, diffèrent de la version I^ VaJliène pour le
Beuves d'Aigremont beaucoup plus que B C, s*eni éloi-
gnent moiaiis que celte vetrsion-ci pour le reste du poèane.
Il ne faudrait domc pas leur supposer partout une indé-
pendance envers L pkis grande qu'elle n'est. Ainsi, j'ai
été aidé^ jxjur la fin si difficile du poème, par les mss.
A et P, qui, en cette partie, concordent avec L jusqu'au
V. 17737 où B y revient après s'en être séparé au v. 12587.
Je regrette de n'avoir pu connaître D pour une partie
plus élendue de la Vin, où d'ailleurs il concorde avec A P.
I^a version A P D se retrouve en fait sous la prose
française dont je fais voloinltiers mention et à laquelle j'ai
consacré un chapitre de mon appendice (p. 969-984). Je
me suis cru autorisé à dire qu'elle a été faite suir un
manusicrit j:)erdu du poème, N", semblable è A P D, si ce
n'est qu'il suivait M Mz pour la seconde partie du Beuves
d'Aigremont et revenait au texte de L pour la captivité
de Charlemagne à Montauban. Ma'is je ne rappelais point
une preuve décisive de la réalité de ce manuscrit. Dans
notre prose, quand Charleanagne sort de Montauban, Re-
naud lui prête ou hii doufue, on ne sait trop, son cheval
Bayard, que le roi d'ailleurs lui renvoie dès qu'il est
revenu à son camp. Dans les textes en vers des Fils
Aymon, il est queslioiu, à cet endroit, d'un cheval liard
et j'avertissais en note, au v. 12916, que là était sans
doute, par confusion de mots, l'origine de la pensée, si
tu « BEUVES D^AIGREMONT » 67
peu naturelle, de comfier îe fidèle et merveilleux destrier
de Renaud à Charlemagne. Mais je n'aurais pa-s dû me
borner à mentionner, sans plus, que cette altération du
récit se retrouve dans le RincUdo italien en octaves. Citons
le résumé que M. Bajna donne du vieux poème italien :
« Chapleflàiagne irrité a.ocuse ses barons de Tavoir trahi
et défie Renaud. Celui-ci, en courtois gentilhomme qu'il
est, remet Charles en li'beirbé, lui rend sa couronne im-
périale et les douze épées, et voudrait aussi lui donner
Bayard, mais l'eïnpereur, une fois revenu au camp, ren-
voie le dieval et commande l'attaque ide 'la forteresse »
(lUnaldo da Montalbano, p. 61).
Il est évident que l'auteiur italien s'appuyait sur un de
nos textes en vers. Il l'a modifié et enrichi en bien des en-
droits, mais là on reconnaît la marque itallienne. Ce texte
était-il identique en tous j>oints à celui dont dérive notre
prose ? Non, et pour la captivité de Charlemagne à Mon-
tau'ban, au lieu de suivre le même texte que notre prose,
il préfère la version B A P à la version La VaMière
qu'en cet endroit notre prose reprend. Ainsi, tandis qu'elle
nous montre Charlemagne s'éveiUant de lui-même du
sommeil où Maugis l'a plongé par un enchantement, le
Rinaldo fait intervenir Renaud qui, à l'aide d'herbes dont
Maugis lui a enseigné hx vertu, -réveille rempereur (1).
Dans nos mss. A P B C V c'est Roland oui rend ce
service à son oncle, ou plutôt qui tire de son aumônière
et remet à Naymès l'herbe dont il suffit de toucher Charles
pour qu'il s'éveille (2) ; mais l'on peut admettre que
l'auteur italien ait mieux aimé confier à Renaud le soin
de tirer son seigneur de l'engourdi ssement où Maugis l'a
mis.
Il est très probable que le ms. dont l'auteur italien
s'est servi, procédait pour cet épisode des textes APEC
V, mais pour le reste il revenait à la version A P, tout
comme notre prose. En ceUle-ci l'on a vraiment un équi-
(1) P. Ra}na, Riruddo éta Montcdhanoy p. 60.
(2) Voir ce iMissage d'aiprès B en note au; v. 12771.
68 REMARQUES AU SUJET
valent, si enlaidi •qu'il soit, du Renaud de Monlauhan dont
s'est in-spirée l'épopée italienne.
Le p'Pemier qui ait claipement averti de la diversité des
rédactions du Beuves d'Aigrement, est M. Pic Rajna.
Dans son étude sur le Rinaldo da Mont-albano (Boiogna,
1870), il compare le Buovo italien aux deux versions fran-
çaises qu'il connaissait, le Renaus de Mielielant et le ma-
nuscrit de Venise, et il comstate que le texte italien suit
tanlôL l'une, ta-nlôt l'aoïtre des vers-ion^s françaises. Il en
vient à conclure que le texte italien doit dériver d'une ver-
sion française diiïérant à la fois du texte édité par Miche-
lanl et du ms. de Venise. L'on sail aujounl'hui que Les
versions du Beuves d' Aigrement conservées sont nom-
breuses et que plusieurs ont probableaunt péri.
Mais le lecileur de M. Raj«a est surtout frappé de l'in-
fluence que ri'Uiustiro critique attribue au Beuves d' Aigre-
ment sur La constitution et »le développement de Tépopée
chevaleresque italienne. « Je noterai surtout, dit-il, que
ce roman doit être compté parmi les premiers qui sont
venus en Italie, parmi ceux qui, dans des temps très
anciens, ont dû êiire chez nous les plus familiers aux
chanteurs et aux auditeurs. En fait, qui ne connaît les
incessantes inimitiés entre la race de Clermont et celle
de Mayence ? Sur elles repose la fable d'un grand nom-
bre de nos compositions italiennes, du Morgante entre
tant d'autres ; il on est peu qui les ignorent complète-
ment. Or, cet aïiili^gonisme n'apparaît point dans les
romans français, et il serait difficite de trouver un autre
acte d'hostilité entre les deux familles, si ce n'est ce
meurtre de Beuves accompli par des traîtres appartenant
à cette race (1). Je suis donc persuadé qu'il faut recon-
naître ici le germe d'où a crû graduellement une grande
I>lante qui, malheureusement, a envahi beaucoup plus de
(1) C'est du moins vrai des textes plus ancieins que les Fiis
Aymon, Mais l'idée de réunir les traîtres en une famille a pu être sug-
gérée par le procès de Ganelon où tfgure sa parenté de trente barons,
dont Pinabelqui sera son chaippion. Boland d'Oxford, f. 68. sqq. Pour
Pinabel, voir Fil8 Aymon, 1695, 16843, 17790.
DU <( BEUVES d'aIOREMONT » 69
place qu'il ne convenait, qui a ravi la lum/ière et la nour-
riture aux autres parties du cycle » (p. 21).
Ces observations si intéressantes m'ont eegagé à recher-
cher convmient apparaît et se constitue, danis notre Beu*
ves dAigremont, oeAle ge®t© des traîiiree dont les méfaits
sont si fréquents da-ns les romanis italieais.
Dans la version La VaJlière, elle est présentée ainsi :
En France ot .1. linage cui Dame Dex mal dont ;
Ce fut Grif d'Autefueiille et son fîl Guenelon,
Déranger et Hamdré et Hervi de Lion,
Antiaumes li félon, Fouques de Morillon.
(Michedant, p. 39 ; Casteite, 1447-1450.)
Avec des variantes, suivant les versions, le personnel
des traîtres est ainsi constitué.
Leur cri de guerre est Hautefeuille ! du nom du fîef
imaginaire attribué à Grifes. C'est lui qui, dans cette
version, même rattaque contre Beuveis et lui tranche la
tête ; c'est «lui, en'fîn, qui remet à Charlemagne l'odieux
trophée. Dans ce texte, le plus ancien de tous, Ganelon
a un rôle second:aire. Le trouvère, pour introduire celui
que sa trahison en Espagne avait rendu célèbre, le sup-
pose fils de Grifes ; mais c'est bien celui-ci qui mérite
notre attention.
J'attends ici l'indulgeiioo du lecteur. J'ai dit, je crois,
quelque part, que nos trouvères se faisaient lire et expli-
quer les chroniques latines. Si, dans le texte La Val-
lière, il est dit seidement, au début de la Chanson :
Toute est de vodre es'toire, sens point de fauseté,
les man'usorits A, P, M, Mz ajoutent :
A Saint Denis en Fra'nce que Dex a tant amé,
La trove on cl rolle o l'autre autorité.
C'est se vanter de conter une histoire authentique, de
la tenir de clercs « leltrez » qui savaient lire le latin mais
ne te comprenaient parfois que très imparfaitement. De
70 REMARQUES AU SUJET
tradu€tion-s où rimiagiiiati on avait déjà sa part, l'aiidi-
teur gardait des souvenips épars, noms propres de per-
sonnages ou de lieux, faks matériels, et il transformait
ensuite le tout au gré de sa fantaisie .11 est donc très
possible (1) q«e le Beuves d'Aigremont ait eu pour base
moins une légende transmise oralement que les passages
de Gnégoire de Tours que j'ai rapportés et étudiés dans
mon introduction aux Fils Aymon, Ce que je vais dire
n'est qu'une application è Grifes de Hautefeuille d'un de
ces textes de Grégoire.
Tout d'abord, j'avais accepté que Grifes ou Griffon
représentait Gripon, le plus jeune fils de Charles Madel
qm, après la mort de son père, avait recherché l'appui de
Hunald d'Aquitaine et s'était rendu ainsi odieux aux Aus-
trasiens (introduction, p. 40, n. 1). Celle hypothèse me
paraît aujourd'hui inutile et doit être écartée. Il est, en
effet, dans Grégoire de Tours, un Grippo qu'une inteH-
ligence imparfaite du liatin a pu faire considérer comme
un traître responsable de la mort de Bobo (Beuves).
L'on est à Carthage, où se trouvent Bobo, Grippo et
EvanJlhius, qui ont été chargés d'une mission auprès de
l'emperciur Maurice. Un de leurs serviteurs franks ayant
tué un habitant dox pays, le senior, ou préfet de la ville,
vient avec tout le peuple au logement des Franks, les
engage à venir sans a-rmes comférer avec lui. On leur pro-
met .la sûrelé. Mais à joei'ne Bobo et Evantliius sont-ik
sortis qu'ils sonit mis à mort. Grippo s'arme, et, à la tête
de ses hommes, va à la rencontre des Carthaginois. II
proteste contre le meurtre de ses compagnons, tuiés en
violation du droit des gens, quand ifls venaient pour
assurer la paix avec l'empereur. Le préfet calme les
(1) Je raisonne ainsi ipar dé^ir de si!ii]f>lificatioii et de clarté :
dèei qu'il y eut des chroniques écrites, on ne pouvait procéder
comme au temps des aèdes homériques, mais le travail de oofDB-
titutioQ de légendes ne s'en faisait pas moins. Pou<r les chansons
de route, le Beuves d' Aigremont mentionne seulement t Sonete et
chançonetes » (v. 417), mais cela n'exclut pas les chants de guenre.
DU (( BEUVES d'aIGREMONT » 71
esprits «et -conduit Grippo à Maurice qui montre mio
grande indignailian et promet que les coupables seront
punis suivant ce qu'en décidera le roi OhiJdebert.
Je laisse ici de côté le personnage de Bobo ou Beuves
en qui je crois avoir suffisamment prouvé qu'il faut voir
le Beuves d'Aigremorit de Tépopôe. Mais il y a, diaiis le
récit de Grégoire, un autre personnage d^ont une incom-
plète intelligence du latin iK)Uvait faire suspecter la
loyauté. C'est Grippo, le seul des dépuités franks que les
Carthaginois aient épargné, rhomane qui consent à aller
négocier avec J'empereiir au sujet de la mort de ses coil-
lègues. Il y avait eu trahison, le sauf-conduit avait été
violé ; on pouvait soupçonner Grippo d'être de conni-
vence avec les Carthaginois. Pour des esprits ignorants
et simplistes, iJ n'y avait plus qu'un pas à faire pour
imaginer que Grippo avait préparé le crime par luie
entente secrète avec l 'empereur Maurice lui-même.
Les peuples guerriers n'aidmettent point d'èttre vaincus
sans que quelque trahison s'y soit mêlée. Quand Renaud
apprend que Grifes de HautefeuiHe tendi un piège à ses
fils, il donne une première formule d'une manière de voir
dont lies exemples ne sont pas rares dans l'histoire :
Haï, Fraiiice ! dist il, desor totes miltor,
Ains ne fustes encone nul jor sans traïtor !
(V. 17131) (1).
Il est vrai que «l'empereur est Maurice et non Cbar-
lemagne, mais pour ceux qui composaient les Chansons
de Geste ou les ente-ndaient chanter, il n'y avait eu, au
Moyen- Age, qu'un empereur, Charles.
Le domaine de Beuves n'a pas de précision géogra-
phique. On voit seulement qu'une fois que ses frères lui
ont amené leurs renforts à Aigrement, il ileur faut pas-
(1) Je ne puis renvoyer à l'édition- de Michelaflit parce que pour
la fin du poème il a quitté la vea»io«i La Vallière et donne la
réduction B C jusqu'à la légende pieuse.
72 REMARQUES AU SUJET
&er par la Lomibardiie pour aUer ai^iéger Troyes. Le
trouvère situe donc le fief de Beuves assez loin dans le
Midi. Mais par les personnages de Beuves et de Grifes,
l'on ^retrouve om- contact avec la réalité.
Une fois Grippo convaincu de- trahison, l'on n'avait
pilus qu'à lui constituer une famiUl©. On lui, donne Gane-
lon pour fiils, et pour pareets d'autres personii^ges pris
au hasard; ou en raison de leur mauvaise réputation.
Ainsi est créée, en face de la geste des baron^ loyaux,
une race, une geste de traîtres qui, en Italie, prendra,
dans l'épopée, une place que M. Rajna, avec raison, a
jugée- excessive ; mais j'estime que si, dans les Fils
Aijmon proprement dits, son activité mauvaise ne s'était
pas continuiée jusqu'au dueil entre les fils de "Renaud et
ceux de Fouques de Morilllon, les Italiens l'eussent oubliée
ou négligée comme le Beuves d'Aigremont lui-même.
M. Rajna continue ainsi le développement que j'ai cité
plus haut : « Puisque le Beuves d'AigremorU, excepté le
premier livre du roman en prose et les endroits corres-
pondants du poème dti ms. palatin, est très peu connu
de nos romanciers, nous aurons, ici, à remarquer le fait
très curieux d'une narration tombée de bonne heure dans
l'oubli, mais qui a survécu dans ses effets, lesquels sont
devenus un des ca'radères Jes plus saillants cte notre
littérature romanesciue. » Puis il exprime l'opinion que
r antagonisme des deux gestes a dû se déveîlopper lente-
ment : pour qu'il se montre établi dans les esprits et
infiltré dans toutes les parties dti cycle, « il conviendra
de supposer qu'avant que le roman? chevaleresque ail
pris racine sur les rives de l'Amo, les inimitiés entre
Mayence et CHermont ont été la matière d'un bon nom-
bre de poèfftes aujour'hui perdus ou que l'oft n'a pas
encore retrouvés ». M. Rajaa serait doîic disposé à adinet-
tre que l'évolution s'est accomplie d'abord drurani Tâge
de la poésie' franco-italienne.
Mais dans la Chanson des Oucdre Fils Aymon, que ies
lia/liens ont connue dès le XIIP siède, la parenté des tral-
DU « BEuvÈs d'aigremont » 73
1res, opposée à celle des baronis loyaux, a son action
depuis la mort de Beuves d'Aigremont jusqu'au daiel des
Fils de Rerxaud, tout à la fin du poème. li n'est donc pas
nécessaire de chercher ailleurs ou de suppiôser des poè-
mes perdus. Griffes de Hautefeuillé, Ganelon et les autres
soni présentés déjà en un lignage distinct, et quand les
fils -de Fouques sont accrochés au gibet, Gàinelon promet
à ses parents qu'il tirera vengeance dé rouilirage.
Iil dist voir li U^aïstres, ains ne deigna mespnendire.
Puis vendi toz les pers, s'en fîM les ciliés pjiemire.
(1779^17800)
Ainsi R^ijcevaux est aniwncé dans. les Fils Aymon.
Dans la vers-ion B C on imagine que Renaudl, dans l'inlé-
rêt de sa famille, se réconcilie avec Ganelon et les siens:
« si sont enitrebaisié ». Ainsi se gâtaient ies textes. Il est
bien à regretter que Michelant n'ait pas suivi le ms.
La Vallière jusqu'à la fin, ou mis du moins en citation
les différences essentielles;
La question des rapports des Fils Aymon et de l'épopée
i laiienne est aussi oom-plexe qu'étendue. J'ai averti sou-
vent qu'il y faut tenir compte du Maugis d'Aigremont et
inême de la Mort de Maugis. L'on doit aussi regarder au
ms. 764 de la Nationale. L'on y a la conception d'attri-
buer à Kenaud toute une longue série d'aventures en
Orient. Le traître Ganelon, qui apparaît souvent dans la
partie antérieure au départ de Renaud, forme le projet
de le tuer quand il viendra sans armure se soumettre au
roi. f^es Pairs sont informés et décident d'aiocompagner
eux-mêmes Renaud et de le proléger. Un des espions,
dont ce roman fourmille, en avertit Ganelon :
Quand Guesne renterudi, Jheis<u Grisl maugréa ;
A son lignage dist qu'autre tour trouvé a.
Quant ira outre mer, espier le fera
Et le fera mordrir ; ad ce fait s'accorda
Alory et Hardré et ceulz qui furent là.
7i REMARQUES AU SUJET .
Cette donnée a été utilisée par les Italiens qui l'ont mise
en action : Ganelon no cesse de tendî^e partout le réseau
de ses complots i
Bayard et Maugis sont tiraBsportés, par un nuage mira-
culeux, de Rome en Teire-Sainte. Pulci, pour ramener
Renaud et Richard sur le champ de bataille de Ronce-
vaux, a recours aux démons serviteur^ «de Maugis, tirant
ainsi un. franc parti «des talents de lenchanteur, ce que le
romancier français n'eût »pas osé •faine, bien que déjà daiis
le Maugh d^ Aigremont (v. 5751-5754) Maugis contraigne
les diables à faire tomber ses diaînes.
Si, dans les poèmes romanesques, l'on rencontre des
tournois en Orienl, le ms. 7M nous en offre un exemple
à la cour du roi Richier, à Acre. «
Il n'est pas jus<iu'à l'anneau d'Angélique, dont Ton ne
trouve l'exemple dans le cycle des Fils Aymon. A la nais-
sance de Maugis, sa mère lui met à l'oreille un anneau
merveilleux :
...ja qui le portera
Anemis ne m^ufez ne l'enfantosmera
Ne d'adeser à lui mil pooir n'avéra.
Ne vers ne autre beste nwl mal ne li fera.
(vv. 84-87.)
Il est vrai que la Dame du I^c avait déjà donné à Lan-
celot un anneau qui conjurait tous les maléfices et que si
l'anneau d'Angélique, mis au doigt, détruisait tout en-
chantement, il tenait de celui de Gygès la propriété de
rendre invisible : il suffisait de le placer dans la partie
gauche de la bouche. Mais à l'auteur du Maugis revient
d'avoir eu Ja .pensée d'iinlrodiiirPe dans un cycile épique une
donnée empruntée aux romans bretons, et il va plus loin
en confiant réducalioai de Maugis à la Fée Oriande, qui
finira par en l'aire son amant. Il part en quête de sa
famiHe, et le hasard le m»èiie à Tolède, où il se fait une
grande réputation par sa science. Il plaît à la femime de
Marsile : elle l'avait
DU « BEUVES d'aIGREMONT » 75
...durement aamé.
Ses amors li envoie coiement à celé.
(v.2553.)
L'explication cl*un songe de Galafre vaut à Maugis la
faveur du vieux roi et de son fils Marsile.
Un espion apporte la nouvelle que l'amiral de Perse
a débarqué avec toute son armée. Galafre va à la rencon-
tre des ennemis, mais est tué dans le combat.
Les Persans mettent le siège devant Tolède. Un géant,
Estorfaus, survient, se disant frère de Braibant, qui a
été tué autrefois par Charles, surnommé Mainet, quand
il était au service de Galafre. il altaciHc une î)orte de la
ville. Marsile et Baligant, avec quarante hommes, vont à
lui, mais le géant fait Marsile prisomiier. Les autres se
réfugient dans la ville.
Cependant, Maugis et la reine se divertissaient amou-
i^usement, quand arrive la nouvelle de la prise de Mar-
sile. Maugis s'awne, mo.n»te Bayard) et va provoquer le
géant. Après un premier combat, il accepte de suivre
Escorfaus à son camp. Il est convenu que si Maugis est
vainqueur, il pourra trancher la tête à l'amiral de Perse,
En attendant, on lui remet Marsile avec lequel il rentre
à Tolède.
Le lendemain matin, second combat. Maugis tue le
géant, et les seigneurs de Perse lui remettent l'amiral, à
qui Marsile tranche la tête.
Aquilant do Maiogre, parent de l'amiral de Perse,
repart furieux pour sa ville, Valdoirmant. Les Persans
choisissent alors pour seigneur Baligant, frère de Mar-
sile. C'est lui, avertit le trouvère, qui secourra Marsile, A
Uoncevaux, contre Charlemagne.
Marsile fait Maugis sénéchal.
Moult l'aime la roïne au gent cors acesmé.
Ouamt il ont leu et aese, si font lor volenté.
(v. 3203.)
76 REMARQUES AU SUJET
Aquilaat de Maiogre a défié Marsile, qui décide de kii
faire la guerre et envoie contre lui une armée com-
mandée par Maugis.
Maugis attaque Valdormant. Le roi Aquilant avait pour
femme Ysane, sœur de La mère de Maugis* Du haut des
murs elle remarque le chevalier, apprend ses exploits et
qu'il est chrétien. Aussitôt elle s éprend de lui :
Ne sera imès aese en trestot son vivant,
S'aura de lui eu son bon et son talant.
(v. 3252.)
Aquilant, dans une- sortie, est tué i>ar Maugis. Ysane
déplore d'abord Ja mort d'Aquilant et maudit celui qui
en es-t raulèur :
Mes vos Tavez sovent eai reprovier oï
Que joene dame a tost obliez viol mari.
Autresi lost mist elle Aquillant en obli
Por l'amor de Maugis qu'ele par amoit si
Que dormir ne pooit ne par nuit ne par di.
(V. 3320.)
Maugis assiégeait vainement la viUe. La reine Ysane
lui fait savoir son amour et il accepte un rendez-vous
dans la ville, Les amoureux, s'en remettant à Espiet du
soin de les garder, ne ipensaient guère plus qu'à user
de la liibeirlé qui leur était donmée, quand, juste à temips,
Ysane voit à l'oreille de Maugis l'anneau que sa sœur,
la duchesse d'Aigremoiit, y avait placé le jour de sa nais-
sance. Elle comprend qu'il est son neveu et liui raconte
sa propre histoire. Il n'est plus question d'amour entro
eux.
Maugis, aux prises avec le roi Brandoine, fîk d' Aqui-
lant et d'Ysane, finit par le vaincre, lui appi-end que
leurs mères sont sœurs. Brandoine ee fait chrétien, la
paix est conclue, tous les gens du pays sont baptisés :
Qui né volt croire en Dieu, si ot le chief copé.
(v. 3862.)
DU « BEUVES d'aIGBEMONT » 77
Revenu à Tolède, Maugis s'abandoujhe sans réserve à
son amour pour la reine, femme de Marsile,
Et li vilamz le dit, et si est verilez,
Tant va li poz à levé que il i est quassez.
(v. 3880.)
Un jour que les amanlis s'étaient endormis, et qu'Espiet
s'était laissé, lui aussi, aller au sommeil, .près de la porte
où il eût dû veiller à leur sûreté, un sarrasin, Sorbrin, à
la recherche de son époirvier, aperçut les coupables par
une fenêtre qui donnait sur un jardin. Il va aussitôt
les dénoncer à Marsile qui court à la chambre, suivi de
tous ses barons :
Ovrez, pute, dit il, venus est vostre jor.
Anqui serez destruile avec vo lecheor
Qui giSit en vosire chambre desoz vo covretor.
(v. 3^7.)
La reine est fort épouvantée. Maugis lui dit de se défen-
dre courageusement, et il se transforme en un animal
merveilleux :
Car aviz fu Marsile et à la gent deôvee
Maugis ère une bisse de .XV. raijnz ramee»
Onques si bêle rien ne fu de mère née.
D'oir estoient les cornes, la teste en haut levée,
Desus chascune hranche .L pierre ot formée
Qui pliis reluisoit cler que chanideille alumee.
(v. 3986-)
Les païens sont tout étonnés. Marsile, l'épée à la main,
saisit la reine par les cheveux, juare qu'il se vengera de
Maugis s'il peut le saisir ; pour elle, il la fera brûler
vive (v. 39^).
La reine se souvient fort à propos du moyen qu'em-
ploie Iseut pour échapper à la vengeance du roi Marc
êh EEHUBOTES AU «CJET
(\tmigt9 dAigremoni. noie au v. i»>15) : e-ILe promet de
traverser sans vëiemetA an fco d'épînes. comptant qu elle
subira répreme sans danger. puisqu'eDe n'a pas eu plus
de rapports avec Mausis qu'avec la bêle que l'on voil
(v. iwl).
flans la note au v. i»>irj je rappelLe aas<F>î que le début
de fyett^ a%>^«Uuv a -^^a m»vi«4e ^ktii> la Mr^ri ffAHu^. où
Aloraain. avant averti s*>q frère* «ie l'iaÛdéLifeé de Geniè-
vie, Agravain se cuaree de surj^rendre ie> coupables.
Quand Lan*?ek»t entre dans b chambre de la reine, Agra-
vain et ses chevaliers le voient i*ar une f»niêtre ouverte
sur le v-erger. lîs veulent enfoncer la porte, mais Lan-
€sek>l, l'épée à la main, les disperse et rejoint scm cousiu
Bohor. Plus tard, il apprend que la reine doit être brûlée
\ive : il attar|ue l'escorte qui la comJuisait au supplice,
la déii^-Fe et l'emmène a^^ec lui au château de la Joyeuse
fhwde (v. P. Paris. Rom, de hi 7. /î., \ . p. 33^^4).
Bien que ie héros du MaugU dWigremoni soit em-
prunté à une Chanson de Geste, que tout le personnel
épique y figure, que batailles et sièges en oecupeol ime
bonne partie, c'est néanmoins un roman par la conception
générale et sou\"ent par la nature des idées. Le trou-
vère s'est propose de donner à la Chanson des Fils A^TUon
les antécédents qui lui manquaient : dans quelles circons^
tances sont nés Maugis et son frère Xi^ien, à qui Maugis
doit-il sa science d'enchanteur, d'où viennent Bavard, le
cheval-fée et Froberge, Tépée comparable aux plus illus
Ires, comment Maugis et Vivien relrouAeront-ils leurs pa-
rents, telles sont les questions auxquelles il doit être ré-
pondu ; de nombreuses aventures où Maugis apparaît,
soit comme tel chevalier de la Table-Ronde, soit conane
enchanteur, soit comme un guerrier de l'épopée ciassique.
forment un ensemble d'un caractère mixte dont le détail
peut nous sembler manquer d'originalité vraie, mais qui,
au Moyen-Age. dut intére^^er. La part faite aux enchan-
tements de Maugis el de son allié fidèie, Espiet, le beau
nain-^oilet, ne\'eu d'Oriande la fée, le combat de Maugis
DU (( BEUVES d'aIGREMONT » 79
et de Noiroti, Fenchanteur païen, ne lassaient point Tatten-
tion. La promptitude avec laquelle Maugis s'éprend des
belles dames devait suggérer aux Italiens Tidée de prê-
ter un penchant pareil à son cousin Renaud, La narra-
tion est facile, écrite en utie langue exce'llenle, semée do
proverbes, de majximes, de développements moraux
(v. 1888, 3022, 3320, 3880, 4116, 4125, 4139, 4326, 4846,
4954, 5009, 5863, 7183).
Les braniches secondaires du Cycle des Fils Aijmon
n*ortt qu'un intérêt médiocre dans norro littérature épi-
que, mais au point de vue de T influence du cycle sur
le roman italien, il en va tout autrement ; au delà des
monts elleis profitaient de l'atitorité du granid poème et
offraient en outre des éléments nouveaux à la curiosité i
Faut-il parler des dates ? Le Maugis est antérieur aux
copies que nous avons des Fils AymoUj sauf peut-être le
ms. La Vallière. Le ms Laud, dont la version est une de
celles où il est fréquemment visé, est die 1333 (v. édition
des Fils Aymon à la note sur les ms. d'Oxford, pp. 915,
920). Quant à la veirsion du ms. 764, Paulin Paris la sup-
posait, l'on ne voit pas pour quelle raison, du commen-
cement du XV* sièc;le et jugeait qu'elle avait eu peu de
succès (Histoire Littéraire, xxii, pp. 704-705) (1). Mais
son existence est constatée, en 1390, 1420, dans des inven-
taires de tapisseries. Pour qu'en 1420 l'on trouve, dans
l'inventaire du dmc de Bourgogne, un « grant vielz » tapis
de Brebant, où était représenté comment Renaud vainquit
le roi Danemont devant Angorie (Cf. ms. 764, f** 111,
sqq. et mon édition p. 223 sqq.), il faut que ce roman ait
été i>opulaipe depuis longtemps. On peut donc le repor-
ter fort en arrière dans le XIV® siècle. D'ailleurs, les
(1) P. Paris dit encore que Maugk, d'après cette version, se
remaria en Orient. Nulle part je n'ai vu que l'ancien amant
d'Oriande et de la femme de Mainsile se eoit marié. Il y a là
quelque coniusion entre Maugis eb Aymonnet que Renaud avait
promis pour époux à la belle Sinamonde (édition, p. 224 et 228,
note 1).
80 REMARQUES AU SUJET
pr-emièpes copies n«e furent sans doute pas établies avee
le luxe» de notre exemplaire dont les enluminures sont
de grande valeur et fournissaient d^intéressanJLs sujets
pour les tapisseries.
L'on ne saurait trop se rappeler, h ce propos, ia con-
cltision qui termine la belle étudo de M. Rajna sur la
Rotta di Roncisvalle : « Les productions étrangènefi con-
tinuèrent à être connues dans leur propre langue, non
seulement durant tout Je XIV® siècle, mais jusqu'au dé-
clin du XV® ». 11 convient de lire Pu Ici et Boiardo et
Arioste lui-même en tenant compte de ces paroles. Gan-
guené ne nous disait-il pas que « les anciens romans fran-
çais et espagnols étaient devenus la lecture favorite
d'Arioste, si l'on n'ose pas dire sa principale étude ? ».
Certes, c'est aux romans bretons que Ton pense le plus
souvent, en lisant le Roland Furieux, mais le poète ne
pouvait ignorer le parti que l'on avait déjà tiré, en France,
de l'histoire des Fils Aymon, et il avait là conune une
justification de la manière dont la l^ende épique était
posée dans le Morgante, \e Roland Amoure^ux et dans les
compositions populainas plus anciennes, telles que le
Rinaldo.
Ferdinand Castets.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
AVANT-PROPOS
Parmi les papiers ûe Chabancau se trouvait une iis-le
sur fiches des noms propres qui se rencontrent dans les
poésies des troubadours. Nous vivons hésité, penditnt
quelque lemps, à la publier. Nous ne savons pas si elle
est complète, et, d*ailleairs, iJ est difficile de faire des
listes qui le soient. Nouis croyons cependant pouvoir ia
publier, pour plusieurs raisons.
D'abord il semble, d après les exemp-laires des Gedichle
der Troubadours et des Werkc der Troubadours, de
Mahn, qui appartenaient à Chabaneau, qu'il ait relevé
soigneusement tous les noms propres qui se trouvent
dans cas deux coilectioiiis. Il a dû faire de même pour
le Choix des poésies des Troubadours de Raynouard.
Il semblait donc bien que Chabaneau ait relevé tous
les noms proprets qui ont attiré son attention, dans les
poésies lyriques de troubadours. Nous disodis poésies
lyriques, parce que La plupart des poèmes didactiques
nu iiarratifs paraissent avoir été laissés de ôôlé.
D'ailleurs, quekfues notes qui se trouvaient parmi les
fiches donnent les indications suivantes. Dans l'une on
lit : « Relever G. de Cabreira [P. de Corbiac rayé], G.
de Calanso. B. de Paris, Flamenca [souligné ainsi], Jaufre
[B. de Boni rayé], Novas de Iherelge, Breviam, Croi-
sade [Chanison de la], Guerre de Navarre, Biographies
j\es Troubadours] ».
Sur une autre fiche, on lit : « Reste à dépouiller :
Flamenca, les poèmes historique-s, G. de Calanson, G.
de Cabrera, Breviari, les vies des Troubadours ».
Jusqu'à quel point le rdevé fait par Chabaneau est-il
complet ? Il y a évidemment des lacunes ; je m'en suis
82 OXOMASTIOIF: des TROUnADOlRS
aperçu en le feoiilletani quelquefois, et ce sont ces lacu-
nes, dont je ne puis pas fixer rimpoptance. qui m'piil
fait hésiter d'abord à publier cette liste. Il y manquait en
particulier le rellevé des noms contenus dans les Inedita
publiés par M. \ppel et dans les Inedila du ms. Cam-
pori ; beaucoup de poésies déj.à publiées ne jvaraissent
pas avoir été dépouillées. J'ai essayé de combler toutes
ces lacunes, sans me flatter d'y avoir complètement
réussi.
Cependant, je crois que celte liste rendra des ser\ices,
comme instrument de travail. Il n'y en a encore aucune de
ce genre, et nos études souffrent de cette lacune (1).
Evidemment, il serait très désirable d'avoir, pour lan-
cienne littéralure provençale, un Dictionnaire des noms
propres, dans le genre du Proie nzalisches Supplemenl-
Wœrierbuch, d'Emile I-evy, avec citation des passages,
identification des noms, discussions historiqties, commeiv
taires, etc. Mais qui se chargera de cette besogne ?
Quand sera-t-elle. possible ? Et qxii l'entreprendra, après
la tourmente actueile ? En attendant, nous offrons aux
p4X)vençali&tes un simple instrument de travail, un peu
fruste peut-être, mais qu'on pourra polir et compléter
à loisir à mesure que les lacunes apparaîtront (2). Nous
serons très reconnaissants aux lecteurs de la Revue qui
voudront bien nous signaler, en cours d'impression, ces
lacunes et les erreui^ qui sont inhérentes à des travaux
de ce genre et qui sont peut-être pllus nombreuses dans
celui-ci, par suite des circonstances. Un supplément sui-
vra sans doute ce travail ; nous faisons appel à toutes
les bonnes volontés pour qu'il soit complet.
Il a paru, récemment, un travail de M. F. Bergert,
Die von d^^n Trobadors genannten oder gefeierien Damen,
Halle, lOb'l. [Beihefie zur Zeitschrift fur romcùnsche Phi-
(l) Sainle-Palaye avait dressé une liste des noms propres ; elle se
trouve dans ses papiers.
"Z) C'est dans cette intention que nous avons laissé des blancs assez
importants entre les dittérents arlicles.
OXOMASTIOrE DES TROUBADOURS 83
lologie, XLVI]. Le relevé -des nom.s des feanmes chan-
tées par les troubadours paraît complet (1), et l'auteur a
ras«emWé, sur chaeune d*edles, tous les renseignements
qu'il a pu trouiver. C'est un travail fort méritoire et qui
pendra de grandis servi<;es. Noujs y renvoyons quelque-
fois pour ceirtaims reuiseignementsi comiplémentaires :
formes qui se trouvent dans les variantes, différences de
graphie, etc. Nous citons également, d'après cet ouvrage,
les noms de plusieurs fenunes auxquelles il est fait allu-
sion d«ins les poésies des troubadour-s, quand elles ont
pu être identifiées : ces noms sont mis entre crochets.
Nous ne disons pas la part qui nous re\dent dans
cette puiblication. Elile a cons-islé surtout à contrôler les
renvois qui nous 'paraissaient douteux, è vérifier de nom-
breux points de détail, de tout ordre, à comibler les lacu-
nes, et, dans la partie purement matérielle, à compléter
les fiches, où les noms des troubadours étaient presque
tous en abrégé. Nous n'avons pa« cru devoir indiquer tou-
jours par un artifice typographique (crochets, astérisques,
etc.), nos .a/dditions ou nos changements. Nous ne l'avons
fait que dans certains i>assages, qui nous ont paru plus
importants que d'autres. En principe, tout ce qui est entre
parenthèses a été ajouté par nous au travail primitif de
Chabaneau.
Le classemeht des troubadours est fait d'après l'ordi^e
alphabétique du Grundriss, de Bartsch. Les pièces sont
indicfuées par les premiers mots du premier vers.
Chal>aneaii avait admis, dans sa liste, les Senhals ou
noms de convention. Mais je ne crois pas qu'il les ait
tous relevés. Nous avons ajouté la plupart des autres
d'après Bergert.
Nous avons dépouillé les ensenhamens de G. de Ca-
lanso, Fadet ioglar (éd. W. Keller), de G. de Cabreira
(^l'après Milà, Trobadores en Espann, p. 205 sq.) et de
JL de Paris (d'après Bartsch, Denhmaler),
(ï) Nous n'avons relevé que quelques lacunes de peu d'imporlance.
84 OXOMASTIOl E DES TROUBADOURS
Il «est arrivé quelquefois que Chaibune-au n fait ses dé-
pouillements d après des éditions diplomatiques de manus-
crits (surtout d'après les textes publiés dâJis YArchiv,
tomes XXXIII et suivants), où les attributions de pièces
ne sont pas toujours exaetes. Nous avons corrigé les
erreurs qui ont pu se produire de ce chef quand nous les
avons remarquées ; mais pllusieurs peuvent nous avoir
échappé. lEn général, les renvois qui ®e trouvent à la fin
do chaque article du Grundriss de Barlsch permettront
de retrouver le nom du troubadour auquel la pièce appar-
tient.
Pour les troubadours dont il existe des éditions, nous
avons pu, en gé»néral, ajouter aux noms propres des ren-
seignements historiques : par exemple pour Bertran éo
Born (éd. Stimming, 3* éd.), Uc de Saint-Cire, Peire
Viidal, etc. Ces renseignements, il est à peine besoin de
le dire, n'ont pas la prétention çVèire complets.
En ce qui concerne les j>ersonnages historiques, comme
les rois d'Aragon ou de Casti'lle, les empereurs d'Alle-
magne, etc., ffious avons tâché d'établir une cJassifîcation,
Abréviations. — Xous avons laissé quelques aibrévia-
tions d'ouvrages cités par Chabaneau, quan-d elles ne
présettitent pas de dif fi cu-lités.
Le nom de Bertrax de Born, revenant souvent, est
cité quelquefois par les deux initiales : B. B.
Xous citons, quand il j a lieu, le Grundriss de Bartsch
sous la forme abrégée Gr.
On trouvera quelquefois aussi les \\ crj;c der Trouba-
dours de Mahn et les Geàichte der Troubadours du même
cités en abrégé : M. Ged. M. \V,
.V. B. — Les feuilles contenant les lettres A et B ayant
dû être tirées ava-nt que j'aie pu terminer la. révision
rompilèle des poésies des troubadours, les additioiiuS,
assiez noanbreuses, à ces deux premières lettres paraî-
tront dès le prochaiin numéro de la Bévue.
J. Anglade.
LISTE DES NOMS PROPRES
QUI SK RENCONTRENT DANS LES POÉSIES
de8 Troubadours
Abdenago. — p. d'Ailvergne, Dieus vera vida,
•Abel. — P. de Coiibian, v. 17. P. Ciirdenal, Tostemps
azlr, Peii^e Vidnl, Bem jrù\c (Vivern e cVtsiiu. R. de
V^queiras, Ar vci escur e trebol ce/. Zor/j, Atrcssi com
Ut {jamH,
TAuiLAis (Var. Alhinais^)]. — G. Ad^mar, Lanquan ici
florir rcspifja. (11 s'atril cVAlbi: il faut lire quAlhi lais.)
AiîiRo. — Malfro Krnieiigaml, Tempa en qnicu mo seii
espanda,
Abraam. — P. (1(^ Corbian, 17. Uostang Reix^ngiiior, Si
com Irobïun clar cl viclh icsiamcnL Zorzi, Alrcssi com
lo ijamcl. GiUiiiKUi, Jeu un sui purs uls aubes Iroba-
dors. F. d«e Marseilk, Scnhcr Dieus.
Absalon. — Ariiaut de Maruoil, Tau m'abellis em plalz
(Epilro). P. do Corhian, 20. Zor/i, S'ieu Irobcs plazcr
a veiulre. [), de Paris.
AcHiLLEs. — B. de Paris.
AcH\. — C'oriiel (père), Vu sirveutes.
Acre. — R. d'Alaiiianou, Qui que semai. Roiiiface de
Castelkiie, Sitôt no m'e^ fort gaia:. M. de Montaudon,
L'auir^ier fui eu paradis. Peirol, Pos flum Jordan. R.
de Vaquoiras. .1/* lei escur e trebol cet. Ricas Novas,
Pos partit an lo cor. Rostaiig Berenguier, Pos desamar.
Tomiers, Si col [lacs molins. F. de Lunel, Roman.
86 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Adam. — A. Daniel, Lo ferm voler. B. de Bondeilhs,
Tôt aissim pren, B. de Bom, Moût me plai quan vei.
B. Carbonel, Dieus fes Adam. Cercamon, Lo plaing
comenz. F. deMarseille, Vers Deus. G. de Poitiers,
Farai chansoneta, G. de Caibeslaiih, Ar vei qu'em ven-
gut als iorns loncs. Gavauda, Patz passien ven del
senhor. Idem, Un vers farai pos me someilL H. d'Au-
penga, Ar quan semblol [oill del fraisse, Serveri de
Girone, Del mon volgra... P. de Corbian, 1. Zorzi,
Atressi çom lo gamel. Dante de Majamo, Sel fis Amors.
Advmelox. — B. de Paris.
Adastres. — \^. de Paj-is. (C'est, d'après M. JeaTiroy, la
forme du ms. Bartsch imprime Odastrbs.)
Ademar. — Tenson avee R. de Vaqueiras.
AdONELLA. — Cf. DONELLA.
Aelis de Montfort. — B. de Boni, Domna.
Aenac. — Troubadour cité par R. Vidal, Abrils issia,
V. 1189.
Aeneaws. — G. de Calanso'n, Fadet, 110-111.
Aengris. — Riohaixl d'Angleterre, Dalfin, ieus voill
deresnier,
Aenric. Cf. Enric.
Aereill (?). — G. de Berguedan, Bernartz, ditz de Bais-
seil. Lire Creill^ Cresseill ?
Aeson. — G. de Calanson, Fadel, 79.
Africa. — Raimoiii de Tors, Ar es dretz queu chante
parle.
\
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 87
Agaitz (Saill d'). — Cf. Saill.
Agalborgen (i\a Galborgen). — Gui de Cavaillon, Maii-
tel vil. Cf. Galborg.
Agamemnon. — G. de Calanson, Fadet, 190.
Agen. — B. de Boni, Quan la novela flors. Mong*e de
Montâudo.ii, Pois Peire d'Akergn: a chantai.
Agenes. — Bertraii et Mateus, Seigner Berlran, per la des-
conoissema, Pierre III d'Aragon, Peire Sdlvatge, en
yreu pezar. B. A. Moncuc, Er quan li rosier, G. P. de
Cazals, Enqueras sil plagues, Uc de Saint Cire, Un
sirvenies voill far. Comte de Foix, Mas qui a flor,
Agnes. — C. de Poitiers, En Alvergne. Un vers forai.
R. d'Orange, Parliers... eu chan. Agn^s, servante,
da^ns Carbonel et Rocin (Gr. 82, IS). N'Aines dans
Ricas Novas. Un vers voil coniensar. N'Anhes de Roca-
coart, B. de Born, Dona puois de mi. N'Agnes, R. de
Vaqueiras, Truan, mala guerra. N'Aynes d'Arc, Guil-
lem de la Tour, Pos N'Aimerics. Agnes de Gimel,
Comte de Poitiers, Companho fatai. N'Agnes de Lenta,
R. de Vaqueiras, Truan, mada guerra.
Agneseta. — Cf. Borgert, p. 92, 91.
Agnesina (i\). — Rofm, Rofin, digalz. Agnesinna de Polo-
c;nac, A'Ibertet, En amor trob; cf. Bergert, p. 92. A. de
Saluss-a, a. de Belenoi, Tant er d'amor.
Agot, Agout. — G. del Baus, En Gui a tort. Ricas Novas,
Un vers voil comensar. N'Agout (ou N'Amieu), Blaeas-
sct, Guerra mi plai. Raimon Agout. Cadenet, De nulla
ren. E. de Barjok, Una Valenta. G. Faidit^ .46 cantar
me dei ; Ab cossirier ; Ar es lo mons vermels ; D*un
dolz bel plazer; Ges nom tuelh; Jauzens ab gran; Mon
cor e mi ; Per loi del temps ; Pel messatgier ; Sitôt
nonca; D'un amor.
88 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Ai;hadiva (i\'). — Sordel, Qui se membra. Id., Ailant ses
plus. Id., Ensenhamen,
Agremon. — Guilhem de Bergiiodaii, Joglars not de&co-
nortz.
Aguilar (Posson d'). — R. de Vaqueiras, Senher mar-
ques,
Aguolan. — G. de Cabrera, Cabra.
AiA, — Anonyme, Cour d Amour, P. Raimo-n, Ar ai ben
ctamor, G. de Cabi^era, Cabra. Paus de CajKluieil, Hu-
mils et francs.
AicELiis ( = Ezzelin). — G. Raimon, Cant eu venc d'On-
ffar*i<t. (Aucune pièce de G. Roimon ne co.ramence
ainsi. C'est la pièce Gr. '^^29,3 : ce vers est le^ premier
de la deuxième stroplie). Aizeïjx : Uc de Saint Cyr,
Canso quer leu.
AicELMA, — Temson de Gmizcnet et d'En Raeanbaut. (Bct-
toni, Catiz, di B. Amoros, n° 344).
AiDO. — R. de Vaqueiras, Scnhcr Miurques.
AiGAR. — B. de Born, Rossa tan crcis,
AiGLA (L'). — Aicail dei Fost^al, Entre dos reis.
AiGLENTLNA (kl piuecla). — R. de Vaqueiras, Aon puesc
saber.
AiGuriA. — R. de Vaqueiras, Ilonrat Marques. Cf. Bei-
gert, j). 08. G. de Cabi-era, Cabra
AiGiJNA, AiiJNA (\'). — Alaixîabru, Llverns vai.
AiGLiNA DE Sarzan. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
(Sarzana est dans le di-strict de Cevante, prov. de
Gênes.)
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 89
Aiglon (rei) (^^^Egioa, Juges, III, 15). — P. de Cor-
bian, 19.
AiGo^N. — P. Card-enal, Pcr fols ienc.
Aima (lN') de l'Espatla. — R. d'OraInge, Escouiatz,
(E'spaila est plutôt un nom commun ; cf. Appel, Prov.
Chr,\ n° 36).
AiMAN (N'). — n. de Du.rfort, Turc Malec.
AiMAR. — G. de C'abi>era, Cabra.
Al MARS. — B. de Boni, G es eu nom desconorl. Id., Un
sirienles faiz, K. de Barjols, Beh Gazanhs, B .de Va-
quoirns, TuU me pregofi. N'Aimars i.o Mi:sciiis (do
Limog<^.s?), B. de Born, Bem platz car. .X'Aimars (de
Poitiers), B. de Boin. Quan la novela fhrs. G. de
Borueil, Flaimj e sospir, G. de Sant Gregori, Ben
tjrans aïolesa. Cf. encore Gr. 4.
AiMENs. — P. Cardewal, Cel que fe. (Ce n'e^l pas pro-
bablement un nom propre.)
AiMERic (de Marbona). — Duraiwl de Pernas, En ialeuL
G. iUquier, Al car onrai senhor (Aimerics lo vielhs).
P. Vidal, Pos ubert ai. \\. Gaueelm, Qui vol aver com-
plida. B. de Tors, Per Vaiinen Pascor. B. de Vaquei-
ras, Ao m'agrada.
AiMERiG (N'). — P. Bogier, Per far esbaudir (AinieriA^s
lo /os, c'est-à-dire Aimeric de I^iira, neveu d'Ermen-
garde). B. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon. (Ijc même
sans doute ; cf. Milà, p. 88 et Anglade, MéL' Chaba-
neauy p» 739.)
Aimeric (roi de Hongrie). — P. Vidal, Ben vin a gran
dolor.
Aimeric [de Belenoi]. — Tenson avec Arnaut Catalan.
90 ONOMASTIQUE DES TROUDADOURÔ
AiMERic DE Pégulhax. — G. Figueira (Cf. Gr., 10, 9),
Ane tan bel cop ; kl., N'Aimerie gueus par (Gr, 10. 36),
G. d^e la Tour, Pos N'Aimerics. Fortunier, Si N'Aime-
ries te demanda (est-ce bien Aime rie de Pégulhan ?).
Foxa (Jo<an de) le cite deux fois : cf. Romania, IX, 54,
68. Contre Aimeric de P., "cf. Uc de Saint Cyr, Antan
fez coblas, Aimeric se nomme encoi-e dans ses tensons
avec Albeirt, Bertran Daurel, Elias, Gaucebn Faidit,
Guilhem Raimon ; Gr, 10, :i, 0, VS, 35, 37.
Aimeric (X'). — Aimeric, Pcive del Pney. (Le trouba-
dour Aimeric ; cf. Cbabaneau, Biogr, des Troubadours,
p. V^99.)
Aimeric (de Monlréial?). — H. de Miraval, .1 Dieu me
coman,
Aimeric. — G. de Cabrera, Cabra,
AiMiERS. — Zarzi, En tal désir,
AiMo. — A. de BeJenoi, Aram destreifjn, B. Marli, Quan
Terba, G. de Cabrera, Cabra,
AiMON (la terra Sanh). — B. de Boni, Quan la novela
flors, (Ccsl-àndire l'Angleterix; ; Stimming, B, de Born,
3« éd., p. 177.)
AiMONEï (jongleur). — U. de VaqueiraiS, Senher marques.
AïoLS, Aous. — Bonafe, Senh' En Blacatz. l\. d'Oran.ge,
Apres mon vers.
Aire (La ciutat d'). — B. de Boni, Un sirvenles falz.
Aix, Aies (lo senber d'). — B. de Born, Pois Venfadorns,
Aix (le juge d'), B. Garbonel, .Si anc nul temps. Aix,
II. d'Orange, En allai rimeta. Complainte du roi
Robert.
Aines, Ai.vesina. Cf. Agnes, Agnesina.
ONOMA8TIOLE DES TROUBADOURS 91
Ajol. -^ g. de Cabrera, Cabra.
Akis. — G. de CaJanson, Fadet, 148.
Ajanes = Agenes. — Paire 111 d'Aragon.
Alaisina YstELDA. — A. Ysekia, A Na Carenza,
Alaman. — Anon., Ja no cugei. A. de Pegulhan, Cel que
s^irais ; En aquel temps, B. de Born, Mon chan fenisc.
CaJega Panza, .1/' es sazo.s. F. de Liinel, Al bon rei.
Gavaiida, Senhors, per /os voslres, G. de Poycibot,
SHeu anc jorn, G. de Bonieil, Dcls bels digz (Il s'agit
die Frédéric Barbe lousse). G. de Calanson, Bels senher
Dieus, G. 4o Saut Desdier, S'en lot me* bot. Joan d'Au-
biisson, PJn NïcoleL L. Cigala, Se mos ciians fos (Il
y ^'sî. <ii cslioii aussi .;e Veniperaire, Piiiis rioute d'AUle-
niagiie : Frédéric II ?). P. de Marseille, .16 marri-
men, P. Vidal, Bon' aventura ; 'Ben viu a gran dolor,
P. de Caslelnou, Hotmail nom cal, Pisiol-eta, Ane m/iis
nuls hom. Poire Bi^inoii, Pus partit an, B. de Beljoc,
An Peire m'er (il y est question de Frédéric II). R. de
Vaqueiras, Senhor marques, B. de Tors, .Ir' es ben
clreitz. Un Templier, Ira e dolor.
Al aïs, AuAZAIS. • — (Jf. AZALAIS.
AuAMANDA. — B. dé Born, D'un sirventes nom cal, G. de
Borneil, Sius quier conseil, Bernart Arnaut d'Arma-
gnac. Cf. G/'., 244, 12 (Giiiraiit d'Es>panha), où on lit
Xa L'Amada ; Bergert, p. 58. P. Cardenal, A lotz farai.
Ai.AMANUA. — B. de Born, Bem platz. Id., leu chant,
G. de Berguedan, Un sirventes ai. P. Vidal, Ma volun-
latz. B. Vidal, Abril issia, B. de Vaqueiras, Aras pot
hom. M., Gat^lambei. Tomiers, De chantar (Frédéric II),
B. de Miraval, Qui bona chanso, P. de la Caravana. Al-
baric, Ami<^ Guibert, P. de Marseille, .46 mjarrimen.
G. Biquier, De far chanso, kl. Temson avec le comte
92 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Henri et le sieur d'Alest. Anonyme, Bona dompna. B.
A. d'Armagnac, Lombartz, Frédéric de Sicile.
Alamano. — B. d'Alamanon, Amies Guigo; Ja de chanlar.
Alanes. — Bertran det Boni, Pois la gens. (Il faut lire
Alaves, les habitants de la province' d'Alava, en Na-
varre).
Alavso. ■*— Fauro et Falconiiel.
Alai». -r- Durand de Paornat?, En lalenl.
\lai»s. — B. de Boni, Ane nos pol fur. (I) s'agit d'AIep,
en Syrie ; Sliniming, B. de Boni, o"* ckI., \k 189.)
Ai.Ani (Sanl). — G. Bi(iuier, fl. de Mm, vhausetz, G.
de S. Gregori, Drcg e razos,
Albana (ALbe la longue). — P. de Coii>ian, 32.
AinANHA. — B. Carbonel, Si une nul temps, P. Vidal,
M oui es bona 1er ru. Pujol, Cel gui sulvet,
Aldau. Cl*. Aliar.
Albaric (N). — Uc de S. Cire, Un sirvenies (Alberic da
Boinauo). (ï. encore, l'c de S. Cire, Messonget et Su-
diier, Denkmàler, I, 320.
AijiAnic u: BoncaotixoN. — G. de Cabrera, Cubru.
Alberjatz. — Tenson d'All>erjatz et de Gamli.
Albert (\') (maR|Uos). — B. de Vaqueiras, Senher nuu-
ques. Tenson entre lui ot \\. de Vaqueiras, Arum di-
,gah. N'Albert. G. <le Berguedan, Amie marques.
Albert (N), de Sisteron. — G. Ademar, Tant es d'amor.
Teniî^on d'Albert et du Mon ge. Tonton de G. Faidit et
dWlbeit de Sisiteron.
OXOMASTiÇlUE DES TROUBAFMDURS 93^
Albert. — A. de Pégulbam, Alberi, chauseiz ; Amies
.V Albert, (Cif. sur ce «persantiage G;.B€rtoni, Ricerohe
sui irovatori mmori di Genova, 1'* éd;, p. 20 du iirdgie
à part). Tcnson avoc S, Doria (le même ?)
Alberu. — R. Vidal, Abrits issia. (Aubière, Puy-de-
Dôm-e, d'après W. Bohs.)
Ai.ni. — G. Ademar, Chantan dissera. Cf. supra, Albilais.
G. Bi-guier, Qui a sen, M. de Mouiaudon, L'aulre jorn,
Albiges. — P. Vidal, Mos cors saletfra^ Cornet père,
Un sir vente s,
Albertet. — lenson d'Albertet et de En Peire. Cf.
oincare Uc de l'Escuire, De mots ricos. Cf. A. Jeanroy,
Poésies provençales inédites^ p. 35 du tirage à part.
Chabaneau voulait lire Ar.nËRTET de Sàvoya. tje ms. a
Albertet de Sa,
AiBRicx (N), de Ronnan<& ? — Vc de S. Circ^ ^fes«ongel
un sirventes. (C'est Alberico de Romane, ef; siupra,
s. V. Al.DARIC.)
Ai.Bi.ssoN. — Dai*phin d Aiïvergne, Reis pois, Albuxon
(pros e valons .ves<^onte,s*^a .d'). G. de Puycibot, Una
grmis amors. Gui d'Usfîel, Ben feira ciiansoti.
Ai.cAis. — p. Cardenal, lu clerc si fan paslor,
Ai.ci BA. — Allusion a îlolopbeme ? P. de Bussînbac,
Sirventes et diansos {en Valcnba al rei),
Alda. — Zorzi, Airessl com la gamel,
Aldaer. — G. de Cabrera, Cabra.
Aldenai. — Guiraudo, Gr, n® 230.
Aldeon. — G. de Cabestamh, Gr, 242, 7, v. 58. (Les
mss donnent des textes différents : Malleon A G I,
Aldenn R, om, H V.)
AijM .%RDc> (En). — Mareabni. p. ^83. (Ce renvoi eilip-
tic|oe Aé^fsaé VArchir^ T, 50, p. 283» où se trouve le
lexte d'une eobla que Chabaneau vei^ attribuer à un
aulre Mareabrun : Biogr, p. 3l^».)
ArEGRET. — B. c4e \>ntado«r. Amor^ et queus,
ALEfiRET. — Se n€»nroe à ki Bn (ie Arti p€ureisson.
Ai^AGRi. — P. i'ardenal, La* amairita (autre forme.
YsF.xoRi) ; Li clerc .s-i fan pastor : Seiiher X'Eble ;
Tdn son vàUn.
Ai.EST (Ms. l ) — A T'aies. — J. Boi^el, i>irQ damor,
AixsT (I» se»nher d'). — Tenson a\ec G. Riqiiier.
Alest. — G. de Borneil, Umilr'ier.
Alexandre. — Anon., Ben en nescis. Anon., Lo sen vol-
(ira (allusion). Ja de razon. A«on.. Tre^i cauofi 8on.
A. de Péuguliaii, Ara par ben; En aguel temps. A. Ik-
niel, Er vei vermeUh, B. ALbaric, leu ame lai, B. de
Born, A lolz die. G. Faidil, Fortz chauza. G. Fabre,
On mais vei. Deux Guillems, Guilhems prims lest. G.
Magret, Uaiga pueja. G. de la Tor, De las donas
(\Iahn. Gedichte, II, 233). Guiouet, En Raymbaui
pros, dona. G. Riquier, Tenson avec Henri de
Rodez et Marques. \'At de Mous (sans autre indica-
tion). Palais de Savieza. P. Cardenal, Tostems vol-
fjram. P. de Corbian, 33. P. de Ladils, Mossen Ramon.
P. Violai, Ben viu a gran ; Sim laissaïa. P. de (3ap-
dueil, Ar nos sia capdels ; Tuit dison. R. de Vaqueiras,
Ao magrada. ; Senher Marques. Rostang Beresnguier,
Si com trobam. Ug. de S. Douât, Siri entes ai ois. 0.
de Calanson, Fadei, 05-96. G. de Cabrera, Cabra.
Amxandres (Bels). — Il s'agit d\ine dame : G. le Ros,
A la mia Je.
ONOMASTIOÏE DES TROIBADOURS 95
Alexandri. — Alexanidri, En Blacasset,
Alexandria. — P. Raimojî, Lo doliz chans, A. d*Orlhac,
Ay Dieus. R. de Vaqu^iras, Non puesc saher, Tem-
plicr (Un), Ira c doior,
Ai.FAR (Hugonel d'). — R. de V^queiras, Honratz mar-
ques. Cf. Far.
Alc.ais (Los). — B. de Born, AI dons nou, Eble d'Ussel.
Gcs vos port mon escien, P. Cardenul, Razos es,
Ar.GAYA. — G. de Montanihai^ol, Gr. 225, 8 ; éd. CouJet,
A^III, toniad»a.
ArxiARBi, Algaravia. — G. Riquior, El nom de] ver Dieu.
le de S. Cire, Guillem Fahres.
Alcuessa. — Tomiers, Si col flacs, (Frontière d'Espa-
f2?ne, miïiis où ?) .
Algines (Oomlat d). — A. d^iu Luc, En chanfarel.
[Alice de France]. — B. de Boni, Gr. 80, 40 (allusion).
Alîar, Albar (Sauc fîlh d'). — P. Vidal, Ges pet temps,
Auo. — P. Vidal, éd. Anglade XXXIII, 54 (Gr, 364, 16).
[Alix, sceuF de Philippe- Auguste]. — B. de Boni, Gr,
80, 40,
TAlix de Roissillon]. — G. de S. Desidier, Gr. 23'i, 10 ;
cf. Bergert, .p. 18.
Almansor. — P. rarden4il, Oi/o/? som al refreilor. R. Vi-
dal, Abrils issi^ji.
Almarln. — Isinarl, Dd sonei.
Almars (Domna \'). — Caslelloza, Ja de chanlùr.
96 0\i»iJAfiTJOl E iât-^ TltUli:Ai*ai
Aluiiil. — 11. oe V^ueirafe. TryAK. moio çuerm. Cf.
JEIloitz.
\Lu*i. < f. VrJVAI T J»* AL^►^.
AiJtic-f. — 11. de Toi*^. .4miî> ♦.r<lu^rrm.
Al M. \i\Hi (\vvi, — IWiTiiiH\ >niu El. Biacaiz.
\u Xi, — B- (ie Paris.
\iALK\HATZ. - lî. d*' \>iitj»dour, lit luuit pcrduî : To-
jiorl <ffti> sui : Li' russuni'tis. \1, ik* Xlonlaïuion, .lis*?/
rum tt'l tfu u t^siai. IV^in»!. Ah p^-at. jui : 1m grau alt-
prau.sa, Jîira^ \o\a«, I^its fuiviit, li. d<» ralinera. Oi-
\jAi:R\iii:. — A!l*^rtrt, Vo/jt/r, dipaiz, l.aKk*iK»t, A'o «ai
<;<J rotthi^iL C<*w/k' de Poitk^rv, £« .Urrrwijr (= Fmrai
un vers). G, de ItorDeiJ. JL<^ chajisunria, J, d Aubos-
s«»u- Tos/rw /fofia. Moine de Xioul^iKlon, L'autre /o^^i-
K. VwiaL l^/i/fî /««iti (Xîv^niliel ?K l <• <4e S. Cire,
\i\LR\Hi:j. — < f. i^u]^ra. F*. Vi<iaL
Al\irv. — U, Vi<d:iJ. iaKiicHiUIus,
\\yjj\\ (Peifiis iV). — G, P. lie Ca?<il>, D'una Jeu chonso.
P». (U^ Vliraval, (li^ui^onela jarai,
\\iKU\. < f. AlAMAM»A.
\\iM»^»H- — 0. FiiriJ^ira. Am lati brj cnp^
\m%i.ru (\*). — F<»lqDeit de Marseillie, dir no m^abrits
MiMz. (VA. de Xarp^j.va). G, ni<]uier, .4/ pus noble ^
fjtt pu*i taien. (\*A. w: \arbo\a, fils diu premier), G.
Riquier, Tant m en honraiz. (Ex Amalric), G. Riquier,
Per re non puesc. Joan EsleAe, Aî^^i col malananii.
I
OXOMASTIQUE DES TROUBAOOURS 97
A.MAMEL'. — Uc de Alurel, Ges ^ïtot bos prelz,
Amanieus (D'Armtigruïk; ?). — P. €ârde«Ra.l, Tenda» t
Iraps,
Amaxeus (De la Broqiiern). — Ameiis de la Br., Quan
reverdejon, '
Am.wieu [De Sescas]. — A. de Sesi^as, /l vos qu ieu am.
Ciivnlier Lunel, Lcmirler mcntre quez ieu,
Amanieu de Lebîiet. — R. de Carnet, Ara$ quan vei,
Amàtieus DEL Paiars. — U. Vidal, Abrils issia. (W,
Bohs : Na Maheu de Palars.)
[AMAïiSTi] = A'méthysle. — G. de Cabestanh, Ar vei quen
lejigui.
Amblartz (i\'). — B. de Born, Ges de far sirvenles.
Amei.is. — Uc do la Bacailaria, Per grazir la bona estrena,
G. de Cabrera, Cabra.
Amia (Doii^^n). -t- Sopdel^ Gr, 437, /.
Amic. — G. de Cabrera, Cabra,
A MIC (Sonhcr). — G. de Ber^rued^n (?), Arnndeta de ion
cliantar. ^
Amics Privatz. (Les deux inleriocuteiirs &e donnent ce
nom.) Anonyme, Amies privatz, gran guerra.
Amic (Mais d'). — La Ijoba de Pennautier, dans H. do
Miraval. {Gr. 406, 4, 9, 24, 34, ,V, 38, 44, 46 et Be sai
que ; Qf. Bergert, p. 32.) , , . .
Amic (A Mon Amic). — D. de Pradas, Tant sent al cor.
Id. El temps quel ro^sinhols. ;
, 4
Amic (\I«m Tar). — P. \ wlaL Apy^tiisr e ta.^<*tr^
.Viac* (Beis Amies ears). — P. Viciai. Bels Amies carîf.
\\iiER. — O. tie • alaiis*Mi. f»i*/el (nis. h).
\miel- Cf. Bldcââset. s^. w A«.oiT.
Ayii.iî\ï Tz. — SïHrtiel. Pitoi-i n*^m teiu-
Amiuieta. — Pujol. Sf7 mnU «i^inmr. Ci, Bt^rgerl, p. 56»
A\a\. Cf. 'Alda.
Avox. — G. «ie Calaiiï^vi. F*uieL ^Xk I9ft R. Cf. A\x\.
Amora\is. — Marcahru. Emperttire per mi. G. de Ber-
guedan, in trichaire.
Amorat (L^. L\aiorat? — Zor7Î. S«7 morts fondes,
AuPHiox. — G. de Calanson, Fadei. 01.
Amsiza (Mère et fille). — R. de V.i>qiKMra!4. Trwtn main
guerrfê.
Anauga. Cf. Amaul.
\\CEi.ME (En). — ReforzaL D^un canJier,
Anto. — S. de Girone, Près d'un [ardi.
\\DA. — Cf. Auda.
Andviozitz. — Gavaiidan, Seignors,
\\r>RiErs DEL Pal-vis. — TernwnagnHK», Romania. VIIF,
V. 101. 192 (2 4^ilalioi>s).
AvDRiEi, Axdriel de Fransa, Andriei' de Paris. —
Alhertetet Gaucelm Faidil, len^>n. Aimerk^ de Belenoy,
oxoMASTiorr dks TRornAnorns 09
Ja ner crezulz, Aimeric do Pégulhau, Qui sofrir ; S'ieu
ian ben âmes, Artaud ap. J. d^ Nostredame, éd. Cha-
baneau-Angladie, p. 180. B. de Paris, Guordo, ieus
fas. B. de Pradas, Sitol mai. Blacatz -ci Pi.stoleta,
tcnson. E. «de Barjpls, Bon' aventura, F. de Romans,
A/a bêla domna, G. Faidit, Cora quem des. G. de Ber-
guedan, Lai on hom. G, Magrel, A^restan bem tenc,
G. de la Tor «et Sord-el, teiison, Us amies. Giraut et
Peiroiiet, ton son. .loixian <le Cofoilon, Ane mais. Pons
de Ciipdoil, Domna en pven. W. de> Vaqueiras, Non
puesc saber, Raimon Bistortz d'Arks, A^on irob qu'en
re. Raimon Jordan, Verl son H ram, Uc de la Baca-
laria, Per grazir, Uc de Pena, Cora quem desplagueii.
Descort anonyme, Si trobes (Archiv, 34, 430).
Andriel, Mon Andriel. — P. de Capedieuil, Aissi m'es ;
Ben es fols ; Liais amies, Id., Ja non et hom, Id., De
totz chaiiius,
Andrieu (Sanh). — A. de Pegulhan, Ara parra. Marca-
brun, D'aisso lau Deu, G, de la Tour, De San Martin.
P. de Corbian, 2o. R. de Castelnou, Er'a bcn dos ans.
Te de l'Eîycura, De mots ricos.
Andrieu (T.o pey = de Hongrie). — Complainte du roi Ro-
bert.
Andrivet — B. de «Paris.
Androinel. — Anonyme, dcà de razon.
Andlza. — Daude de Pradas, Ben aif Amors. Uc Brunet,
Plus lo dous temps.
AxnuzA (Bernart d'). — R. de Vaqueiras, Leu sonet.
(Guilhem d'A.), G. Riquier, Ane non aigui.
Anfelis. — G. de Cabreira, (^abra [oglar.
Ami* '-3 Ara^ -ti ?i. — B. .1- P. -i^^^. 7-: •,'- r^.ctt.
\*i.^ !.*( <;«^: :>-: A_f..:r- Mil.. — \. i- P.-«ulliaa.
A'/< 'f/Ufi tfiiif'*- : EUi'inun ■•>m .'■^in»-*/:». II. de Bom.
MUi »wr<'/d<">. <j. Adeioar. A^.-n ffi f-.srr. G. <Je Ca-
hr^ira. liar'lr>-ji. ÙttiLiiuMirif-r. p. ité. G. i^ iTalanson.
fie/ ^fmbl'in. I!. de Uirataj. 0ui<>im ^mt arr^nlet. Per-
di^'^i, t-';htr Aiu'j* . H. \tda). i avd-jgî/w-
Amos (d« Ca^iaie : AU>a^ .\^ — B. Caho. £n fuM de
rrrfan : Enqurr l'ib ^4i : Tant aula domum. F. de
Iauiià. a t t/on rrii . G. de Mur. G. Hin^tûer. tegon .
G. Ki<]uk'r. .4/ jitu.<. u-l-tr : *.'rfire m'-nt fatf : Grans
ifang en: /rems nom le: ^rih En Jorda: :^îru ja tro-
hcA. Paidel de MarviJk*. Ifc wirninen, \"\t de \fons
(Pas d'aulne iiidti-alioii daii-i i^liahatieaiit. Zorzi. .Si7
AsF'is (rieJ). (Ali^MMifie II d'.VraçosO. — G. de Bonieil.
t'tir ii'iit m l'A : id.. Ces de sobreioUr : Id., Solatz,
joi<i e elfudars ; G. Adémar. Laiga puja. [=G. Magnel,
l.'aii/a pueja'. P. \ idaJ^ Be m'agrada. M., Bon' aven-
Jura. Id.. /(eus en si<4 Id.. .Mou/ es b>tna lerra. Id,,
Oiui/il hom et^. P<»is Barba. Sinrnles. R, Vidtd. AbrUs
Usia.
e de l>^on T). ■ — Marrabni, Per faura
jiz lie ciian.
I 7 — Moine de .Uoiitaudon. Senher
.'ardenal. De sirrente*. Pisloleta, Se
OXOMASTIOUE DES TROUBADOURS' iOl
chantars. R. do Casldnou, Mon slrventes Ifafiuh Ga-
vaud^i, Lo vers.
Anfos. — Cercamon, Lo plaing comenz. G. de Cabrera,
Cabra Joglar,
Anfos (Comto). — Tenson de Gui et Falco. Moine de
Monta iidon, Pois Peire. (fje même ?)
Anfos (comte de Toulouse ?). — Manc^bm, Auiaiz de
chan. Cf. supra N'Anfos.
Anfos (Moissen). — R. Cornet, 4.
Angevi. — A dau Luc, En chantareL B. de Boim, Pois
als bores ; id., Ouan la novela flors. Comte de Poi-
tiers, Pois de chantnr, Joan Eslève, Francs reis. Ri-
chard d'Angleterre, Ja nuls om, Gavaudan, Senhors,
P. Cardenal, Las amairitz {parlar angevi). Cf. Ango-
VENC.
Angieus (Angers). — Aimeric de Belenoi, Ja ner cr&-
sut. Alegret, Aissi cum cel. Anonyme, Damna vos ma-
vetz, Bernart de Rovonae, Ja no vuelh, B. de Born,
D'iui sirvenles nom cal, Id., Mon chan fenisc. Id.,
Pois ièls baros. Dauphin d'Auvergne, Reis pois, P. Ro-
gier, Ja no creirai { — \, de Beilenoi). P. Vidal, /)c-
chanlar, Perdigon, Aissi cum cel. Cf. Folco d'An-
gieus.
AxGLATERRA (I\ei d'). — Anonymo, Ane no cugei. Cf.
encore Ai mon et Englaterra.
Angles (Anglxiis). — Anonyme, Ane no cugei. Cavalier
Lunel, Lautrier menire, Raimon de Cornet, El dugatz,
Id., Per tôt h mon. Guiraut de Calanson, Beîs senher
Dieus. P. de Ladîls, Mossen Ramon {rei angles). Ri-
chard d'Anirlctenx}, Ja nuls om. Cf. encore Exgî.es.
102 _. ; '-0NÔ1I ASTI OLE DES TR0UBAD0UH9
AxGLBSai-'ï''-- ^- ^ Girone, Près (fun jardi.
.•'['^•sébvEnc. — Moiiiioie d'Ajijou ? A. Pâniel, L'aura
'\\'-' amara ; cf. Appel, Prov. Chr.^, n" 2ô.
Anjau. — B. de Born, D'un sirvenles ; Ces de disnar.
Comte de Poitiers, Ft/rai un vers. (Coms d'A.), Gui-
laut d'Espagna, Pues e'a sui ab aenlior. Marcabru,
Assalz m'es bel. lî. dt: Tors, Ar es de» dieit. P. Cardc-
nal, Bel m'es. Uc de S. Cire. Un sirvenles.
An\a (Santa). — F. de Luiiel, liomans de monduua v'ida.
Anoilla (tasiel de) ou NorLLA. — G. de Berguedan,
Chanson ai.
Anonav- — Le de S. €irc, Vna dansela.
A^slils, — G. do Cabrera, Cabra ioglar.
.An-selot. — P. Capdenal, Tendus e Iraps {Lujtsehl ?).
.\nse»sina (La gent). — A. de Pc^ullian, Pos descubrir.
Cf. ASSESSIS.
.\ntechist. — G. Faidit, Ara nos sia guilz. Granel et Ber-
Iraii, le-iison. B. d'AJamanon, Pos anc.
ANTKLMii. — G. de Cabreiia, Cabra.
Antic (N'). — Cl. de Bornei'I, Ai com aven.
{. lie MarL'itil, Doua genser,
>ii., Sui e 1)1 sui.
— E. Cairel, Pois chai. Marcabrun, Par
Je de la Bacalaria, Per grazir. Uc de Pen-
lem desplagues. G. de Cabrera, Cabra.
ONOMASTIQUE DES TROCBADOURS 103
Antiphanor. — A. de Garca«îses, Papagai.
Amona (Bueve d). — P. Candenal, L'arcivesque de Xar-
bona, G. de Bergnedan, Sirvenies, Cf. encore Boves
D*A.
Antonh (N'). — A. de Miareuil, Tant m'abellis.
AoD (L'es<|iie!Ttîii?). — P. de Corbian, Tezaur, v. 19.
Aon (S.). — M. do Moiilaiidon, Fort mcmiela.
Aorlhac. — Bon-afos e Cavaire, Bonafos eu vos envit,
.\rcHER (Com-tor d'). — Comun^l, CorrUor (TApcher re-
buzat. Torcafol, Comunal en rima,
AroLoiNES DE Tir. — A. de Mansan, Oui vonitc. G. de
Cabrera, Cabra.
Apoloim. — B. de Paris.
Apostoli (L*). — L. CigaJa, Si mos chans fos,
Arabit. — E. Cairel, Qui saubes. Gavatxdan, Senhors.
G, Fîguéira, Del preveire maior, G. de Bonieil,A Vonor
Dieu, G. de CaIanso*i, Bels senher Dieus. Peirol,
Quant amors U. de Vaqueiras, No niagruda,
Arago. — Aiion., D^anhar ntestera. A. Daniel, Launi
amara. B. d'Auriac, Nostre reis. B. de Boni, Lo Coms;
Pois lo gens, M. de Mon^taudon, /lissé com cel quoni
mena. P. Raimon, Aon puesc sofrir. P. Vidal, De
chanlar, Id., Deus en sia. R. d'Eira», Coms procnsoi.
R. VidaJ, Casiiagilos. Uc de S. Cm,Nulla ren. Ccr-
camon, Lo plaing comenz. G. de Berguedan, Be volria.
S. de Girone, En may. A. de PéguUian, En aquel
temps. Cf. encore Erangos. Comte de Foix, Frances;
Mas qui a flor. G. do Calansom, Fadel, 83-84.
104 ONOMASTIQUE DBS TROUBM)0tIR6
Ar.vgo (Enfant d'). — r B. de Roveftac,' Bel mes, G. Ri-
quier, De far chanso. P. do Marseille, Lautr'ier.
Aragon (Rei d'). — (Lei& fiche® ùe Ch^haneali n'étaient
pas classées par noms de rois. Nous les avons clas-
sées d'après Mil-à. Chabaneau (Biogr.). Diez :et les édi-
lions de troubadotirs, quand eilles existent. Mais nous
n'avons pas besoin d'avertir qy^e ridenlification est loin
d'être sûre dans des cas assez nombreux. Nous met-
tons un point d'interrogation après le nom du trou-
badour, quand cette identification nous paraît trop dou-
teuse.) . '
[Alfonsk II d'AragOn, I de BàrceUoiie, 116^-11961. — A.
de Mareuil, Ab yratH onor; Là fvhnca captenensa. B.
do Bom, Oiian vei pels vcrgiers. G. de Berguedan
(Pierre II ?), Lai on nom ; Joglar, nol desconortz.
G. de S. Desdier, El temps quan vei. G. del Luc,
Ges si toi. G. d'U-ssel, Si ben parlet^. F. de Marseille,
Ben an mort ; Oimais non conosc (Pierre II ? Cf. éd.
Stronski, p. 183). P. Raimon, Atressi com, la çandelfi.
Non puesc sofrir, P. Rogier (A. de Belenoi), Ja non
creirai, P. Vid<aJ, Ajostar ; Per ces dei ; S'eu.fçs en
çQft, Pistotelia, Aitan sospir ; Anç nuû^ nuls hoi^i ; Ja
nuh anjLoai, ; Se chantars, P. de Capdx^eil, So <jfM'om
plus voU R. de Vaqueiras, Del rei.dMra^a/*. (Peut^^être
encone A. Daniel, L'aura amara, v. 37.)
, 1 \
[Pierre II» 1196-1218], — A. dé Pegulhan, Cor fui de
dur ^ordansa ; De finamor ; En auquel temps ; En
greu pantois ; Nuls liom non es ; Pos descubrir ; Pos
ma bêla mala ; S^ieu ben lofi, xXnomyme, Arondeta.
A. de Sairlût, Aissi mou. Albertet de Sisitorotn (Pierre II
ou JaiMiie I ?), Ah son /jai. S., de Marvejok, Ab greu
cossi^e, E. Fonsalâda (?)/ De bo loc movqn ;'En cor ai
que comens. G. de Puycibot (?), Ouar fui de dura (A. de
Pogulhan); S'ieuanc jorn^ G. de Borneil, Ab semblan;
ONOMASTIQUE DES TKOlB.^WOUftS f(fc
Era quan vei, G. de Cailaikson ,(?). En Aragon al joven
rei; Sitôt Vaura, P. de Bergerac, Brtègairacw R. -de Mi-
ra val, Aissi com es (jenser; Cet que jois tain; Er ab la
forsa, Uc d^.S.Ciro, Un sirventfi$. :
[Ja<:me I, le ConquériinlJ. — A. de Beleno^, Aissi col prc$;
Meravill me. A. de ^^esca» (Piearei Ilï ?), Donzela ; En
aquel nics. B, Calvo, Un nou sirvente$, B. de Ca^tel-
lane, Era pueis iverns, iJaspal, SeinJios auias. Engles,
A la cort fui, G. Anelier, Vera merce^.G, de MonU-
nhagol, Ges per malvestal; Leu chansoneta, G. de Mur,
D'un sirvenie$, G. Ili-quier, Guilhem de Mur. Nal de
Mon6, La mlors ea grans^ Pons Barba, Sirventes non
es, Serveri, de Giroite^ Del mon volgra. Sordel, Pla-
nher viteil : Puois non tenc ; Oui se nietabra. ,Uc de S.
Cire, VU go loslre semblan (variantes de T). (Une liclio
de Chabaneau ajoute : Lo bon reis d\Arago <^t renvoie
à Jaufre, sans autre indication : il s'agit sans doute
du roman- de JauiVe.) B. de Uouvcnac, D^un sirventes.
[Pierre lll]. — B, Cuirboinel, Ane dç joi, Vf. de Mars^le,
f/autrier. P. Salvalje. Paul Lanfran^c de Pistoja.
Aragon (Ueinc d'). ~^',A.,d<p Belenoi, Aissi. col près. B. ide
Boru, Poi^ lo g^ns (la, reiBi»& Sanclif).. P.. Vidal, S eu
fçs ei\ c^r^(SaJLlche).^ A. tle Sescas^ fi/i aqt^el sn^es,
ARAGONf:fi.-(Reis)* — Atton.., Vai Hugoneii B. Caivo, f/n
nou sirventes. B. d'Auria€, 'Nosire rtisv Gadeinet^ S'ieus
essai. G. Riquier, S'ieu ja trobat. l\. de Miraval,
Baiona p^er sirventes. R. de» Va«queiras, Jw hmn près.
R. de Cornet, Per lot lo mon. P. Vidal, Tant an ben
dig. G. de Calanson, Una dùu^sa res.
Aragones. — B. -de Born, A tornarm'er ; Guerr' e pan-
tais ; Molt m'es descendre ; Pois lo gens. Gavauda,
Senhors. G. Magret, Ma domnam ten pre^. P. VidaK
106 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Baron Jésus : Xeus ni gels. To-miors, De vhantar. Uc
de St Cire, Bem meravilL
Aramon Luc d'Esparro. Cf. Luc d'Esparro.
Arans. — B. de Bom, Ane nos poe far, (Aram est le
nom biblkfue de la Syrie ; cf. Stiinming, B. de Boni,
0* éd., p. 189.)
Arc (D'). — G. de la Tour, Pos VA^imeries,
Archimuaud (de PérigUeux, les deux frères). — B. de
Bom, Fulheia, N'Aquenbaultz. B. de Boni, Un sir-
ventes falz. (Archambautz, Stimmiiig, B. de Bom,
:5« éd.)
Archithicli. — p. d'Auverg'ne, Dieus v^ra vida.
Audit (\'). — B. ('alvo, S eu d ir ai. 'G. -P. Gazais, Ah la
pascor ; A tavinen mazan ; A trop grau fereza ; Ar
m'es bel ; Aras pos vei ; Bem plagroinVcâs Bernart ;
Enqueras ; Per re.
Argensa. — A. de Belenoi, Pos Dieus. G. de Bomeil,
Tôt suavet. G. Faidit, Sitôt nonca, B. de Palazol, S'ieu
anc per fola. Ponson, Valent domna. P. Vidal, Tant
an ben dig, IXicas Novas, Lo bels terminis. Sordel,
No puesc niudar, Sicail do Marvejols. Tomiers, De
citantnr, Uc de S. Gire, Un sirventes.
Argenticra (L'). — G. d'Apchier, Cominal vielh flac.
Argentqs. — B. de Bom, Cazutz sui.
Argileu. — B. de Paris.
Anoo.--G.de Calanson,Fad(^/, 70. (Argus, ibid., 73 D).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 107
Arias. — Perdigon. Contramor.
Ariel. — B. de Paris.
Aripodes. — B. de Paris.
Aristotils. — Tenson d<^s deux Guillaumes. Anon.
Palais de Savicza.
Aiuus. — G. do Cabrera, Cabra.
Arles. - - Anon. LWnlrier fui. B. d'Alamanon,, De Vc^r-
civtsguc ; Ja de ch'aiilar ; Pois chanson. Goniplaiiile
du roi Bobert. Daude de Pradas, Ab lo dous temps.
G. Fawlil, Si anc nuls honi. G. de Borneil, Ben deu en
bona corl. Olivier, Aitan leu com ha. P. Cardenal,
Be volyra. V. Vidal, Aiostar. B. de Tors, Ar es dreitz.
Templier, Ira e dolor.
Arman (Comte). — P. Vidal, Neus ni yels. (Comte Ala-
manni, homme d'état génois.)
Armanhac. — A. de SesKias, En aquei mes. (Armalhac
= Armanhac). P. Cardenal, Tendas e Iraps. B. de Cor-
net, Amors corals ; Lo mieus sabers. (B. d'A.). B.
Vidal, Abrils issia.
Armaya (?). — G. Faidit, Si anc nulhs hom (Texte de
Baynouard, III, 292. Blaya, ms. G. et O. Maya, texte
de V, Archiv, 30, 486).
Arnauda. — Lombanda.
AiiiNAuT. — Lomibarda.
4
Arnaut. — B. de Born, Bel m'es (jongleoir). R. de Va-
queiras. Tuit me pregon.Vc de S., Cire, En vostr'ais nie
farai vtzer. Anon., L'aufrier fui à C. P. de Marseille,
IMutrier. (N'A. cel d'AxAuoA (?)), G. de Berguedan,
Un sirventes voill.
108 OXOMASTIOCE DES THOUBAtyOURS
Ahnait (X'). — Tenson avec B. d-e la Dasta. Tenson
entre Fak, Arnaut et Guilhem.
Arnaut (d'Alos). — G. de Ber^ueidan, Un sirventes voill.
Arnaut (marques de Bellanda). — B. de Born, D'un sir-
vcnle'fi nom cal, (Arnaut de Beaulando ; fils de Garin
de Montglane.)
Ahnalt (de Castelxou). — U. Vidal, Abnis issia, v. 795.
Arnaut Daniel. — M. de Montaudon, Pois Peire. A. Da-
•niel, Chanson doil mot ; En est sonet ; L'aura amara ;
Lo fepm voler,
Arnaut Daunis. — R. de Cornet, Pey TrencaveL
Arnaut Guillem de Marsan. — U. Vidal, Abrih is$ia,
880.
Arnaut de Maroill. — M. de Montaudon, Pois Peire.
R. Vidal, Malm. Ged. II, 20. (A. de Mareuil est cité
quatre fois : v. 45, 607, 1019, 1224.)
Arnaut Plauues. — Uc de S. Cire, Messonget un sir-
ventes,
Arnaut Romueu. — Uc de Lescura.
Arnaut (Seigner). — Teiisoii entre Foie, Arnaut, Guilhem.
Arnaut del Vilar. — G. de Berguedan^ Eu non cuidava.
Aroms. — P. de Corbian, 18, 22.
Arpi (i\'), — P. de Busisinliaç, (Juan lo dous temps,
Arrens (Rens ?). — G. de Dunfort, Car soi petit.
ARè-ELOT. — G. de Cabreîra: Cabra pglar.
ONOMASTIQUE DES TROrDAOOtR.^ 109
Arse.n. — G. de Poitiers, Companho farai. P. CûFdenal,
Larcivesque. {Los fUhs N'Arsen),
Artal (d'Arago). — A. do Soscas, En aquel mes,
Artasenes. — g. de CaJâinsom, Fadei, 103 D.
Artalt. — G. de Bergueidan, Juglar not desconorls:
Artaxerce-s. — G. de ralanson, Fadet, 103.
Artes (Comte d). — P. de Marseille, L'autr'ier. Paul
Lanfrane de Pistoja.
Artesa (Terra). — B. de Born, Pois als baros.
Artimalec. — Marcabru^ Senher N'Alric. P. Cardenal,
Cel que fe,
Artoxa. — Dauphin d'Auvergne, Vergonha.
ARTts. — Anon., Ane ai temps. A .de iVCarsan,; Oui eonie:
A. de Pegulihan, Can que feses ; Totas lionors. B. de
Born, A iotz die ; Gent part. B. de Paris, Gitordo. G.
Faidit, Foriz chausa, G. de Ga-breira, Cabra pglar.
G. de Calanson, Bels senher Dieus, G. Riquier, Tensôn
avec le comte Henri et ie S. d'Alest, Mancabru. Al prim
comens, Mathieu de Quercy, Tan sui marritz. Montan
Sartre, Coms de Tolzan, P. Cardenal, Af notn del
senhor, P. Vidal, Ges pel temps ; Postornaiz. H. de
Pons, Senher Jùufre. R. de Cornet, Amors càrals, l\.
de Cornet père, Un sirvènles, R. de Vaquelras, Aram
réguler, Sordîel et Aimerîc, tenson. Peut-être G. de
Cabrera ; cf. Birch-Hirschfeld, p. 54.
Artus (Joglanet). — Dauphin d'Auvergne, JogUretz.
Artuzet. — B. de Born, Quan vei.
Ari MALEC. — G. de Cabrera, Cabra. " '
IIQ ONOMASTIQUE DES TROUBADOmS
Arver. — T«ejiisoin d'Arver et d'Enric.
AsAHEL. — G. de Calanson, Fadet, 119-120.
AscALONA. — G. Figiieira, Un nou sircentes,
A se A VIS. — P. d«o Corbian, 3*^. G. d-o Tnlanson, Fadcl,
112.
AspA. — p. Vidal, Drogoman aenher,
VspiNEL. — B. fie Paris.
AsisARArr.«{. — G. de Calainson, Fadei, 76.
A&sEssis. Cf. Ansesisina. — Bemart de BondeUhs, Tôt
aissim pren,
Assilian (Azille, départ, de l'Aude). — G. Riquier, Qui
a son,
AssuR. — Un Templier, Ira e dolor,
AsT (A«ti). — B. de CasleJiane, Guerra e irebal. F, de
Lunel, Al bon rci, P. ,Vklal, Pos uherl aL Cf. encore
Cartextrast^no.
AsTARAc. — A. de Seisca^, En aquel mes (Ma-scarosa d*).
Id., El temps de Nadalor. Bernard de Tôt lo Moai, Los
plnzers, G. Anclier, Clercs e Frances, Id., El nom de
Dieu. Id., Ara jai. G, Riquier, û'^ s (arac venia, Id.,
.4 Sant Pos, Id., Coms d'A^starac, Id., Lo mon$ par
enchanlatz. M., Tenson avec le comte Henri et le sei-
gneur d'Alest. H. Vidal, AbrLh, v. 878.
AsTAVAXA. — A. de Marsan, Oui conte,
AsTRLT (Mon). — Zorzi, S'ieu trobes,
Atalanta. — A. Daniel, En breu.
OXOMASTIOUE DES TROUBADOIRS 111
Ateon. — B. de Paris.
Ates (d'Apt?). — Pujoi, En dque^l sanet,
Atz. — ( = A7.zo ?). L. Cigala, Estier mon grnt. Cf. Cres-
ciffii, Manualetto, Ind-ex.
Albiox. — G. die Cabrera, Cabra,
ArcAOEî. (Senhor d'). — Marcabrn, Ln vers comcnm.
AuDA. — G. do Sâlignac, Aissi com cel. P. <\e Ca'ixlueiJ,
Per foi damor, R. d«e Va<[iieit*ûs, Triian.
AuDiART, — A. de Beienoi, Aissi com om près, Bernajvi
te«t Bla<^:tz, Ca preiz valen, Cabrit et Ricau, Cabrit el
meu vejaire, Ricas Novôs, Ries près ferms, P. Bi^^
mon ou P. Raimon, Pois lo bels temps. P. Vidal,
Ben aja, P. de Capdueil, Aissi des près. Id., Ja
non es hom, Id., S'ieu fis ni dis. R. de Mira-
\iajl, Aissi com es gensers. Id., Bel m* es qdieu
cani, Id., Ben ajal messagiers, Id., Cel que no vol.
Id., Chansoncta [arai.^ Id., Er ab la forsa, (Audiart
DE Malamort), B. de Boni, Dona pois de mi. Pour*
d'aiitresi alllusions possibles, of. Bergert, p. 64.
AuDiBERT. — G^vauda, Aras quan plou.
Ai'DiERNA. — A. Danieil, En est soneL
AuDitz. — R. de Vaqueiras, Truan.
Aldoartz. — A. de Pegulhan, Totas honors. P. de La-
dils, Mossen Ramon (Roi des Anglais). Paulet de Mar-
seille, L'cAutrier.
Al FELLs. — G. do Cabrera, Cabra.
Altg ( = Aueh). — P. Ciarden^nl, Tendas e iraps.
112 ONOMASTIQUE DES TnOUR\DOURS
AiGiEU (Le paladin). — G. do Bornetl, S'ara no poja, R.
de Miraval, Ben a'iol messagier. B. de Boni, Vo'lon-
iiem feira. G. de Berguérta-n , 'Mal 6 fe. Auzer^. (?). G.
Figueira, Ane tcùn bel cop, Auziers. Sordel, Sitôt m'as-
sali. G de Cabrera, Cabf'a
AuGiSTEs (Sans). — Cornet père, Un sirventes,
AiT.rsTi. — Anon., Palaif^ de Savicza.
Aixis. — Cercamon, Lo plnlnfj comenz.
m
ArRAMAi.A (Mai^iues CoJnat d'). — P. Raimon, Si cnm
celui. (N\ Maria n A.), Alberlet, Ah /o'/ comensi ; En
Peire dm pro, G. Ademar» Tant ai d'amor.
AuB^L (Bertran i>'). — Tenftan. d'A, de Pegulhan avec
G. Raimon. \ .
AtRRLH. — G, de CalanispB, Fadet, 175 D..
AiREîi.LA (?). — Blacatz, Ben fui niai,
Ai-RELii s. — G. de Calanson, Fadet- 17(S.
AuRENGA ( = Orange). — A. de Porcairagues, Ar em al
freg temps. B. de Born, Ouan vei lo temps. R.
d'Orange, Companho. kl., Si de trohat agues, R. de
Vaqueiras, Aram réguler. Uc de S. Cire, Qui vol terra.
Anon. ? Er guan semblât. (Nantoui n'A.), P. Vidal,
En una terra estranha. (Lo mieg prince [d Aurenga].>
Ricas Novas, VU slrvenîes.
AuRiFLAMA (K). — Anon.^ P. \feyer, Dern. Troub,,
AuRioLs (N'). — B. de Born, Ane nos poe [ar.
AuRrzoN. — G. de Cabrera, Cabra. ,
ONOMASTIOLE DES TROUBADOURS 113
Avs. — B. d'Alnmonon, Pueis chanson.
AusTOR (Senher N), — Anan., Afon pue&c mud^r,
AusTORC DEL Boi (Seiiih' En). — G. Riquicr, p. 255. (Cf.
J. Anglad«, G. Riquier, p. 177.)
AusTORiCA. — Zorzî, SU mons. Même nom ? (duc d'^s-
TRic), Anon., Ja no cug^i,
AuTAFORT. — B. de Bôrn, Ges de fors, Id., Ges eu nom
derc.
AiiTAVE«. — P. Vidal, Drogoman aenhtr,
AuTiER (N'Azalaiô d'). — Uc de S. Cire, Ane non vi, (Elle
e$t l'auleiir dlun Satut^ publié par V. Crescini, Zeits,
rcm^ PhU., XIV, 130^133. Ci. Bergert, p. 48^49. Elle
fui pn relatio«î3 avec Oiara d'Anduze*)
AuT Ram. — F. de Marseille, Vermillon.
AuTREJATz (Mes). — G. d'Espâgne, Pos ses par ; S'ieu
en Pascor,
AUZERS, AUZIERS. Cf. AUGERS, lERS.
ArzoxA.^ — G. de Bergued^n, Sirvenies,
AvANREs (reî's). — G. de S. Desdier, Los grieus désirs,
AvERz (de Coissan). — G. de la Tor, Pos N'Aimerics.
AvEx (var. Amon). — G. de Berguedan, Joglar nol desc.
AviA. — s. de Girone, Près d'un iardi.
Avignon. — . B. d'Alamanon, Ja de chaniar, Id., Pois
chanson, Coimplainte du roi Robert. G. Pigueira, D'un
sirventes. Gui de Cavaillon, Sei^^n^r'ms e cavals, Na
Gornaonda. P. Cardenal, J^ volgrà, Marcabrn, Aulalz
114 ONOMASTIQUE DES TROIBADOIRS
de chan. P. de Cas-lolnou, Hoimai nom. Tomiers, De
chaniar, (Comtesse d'), Si col flacs. Uc de S. Cire,
Nulla ren, Id., Un sirventes. Comte d'Avixno = de
Toulouse, P. Vidal, Ajofitar et laf^mr.
AzALAïs, Alazaïs, Alaïs. — (Servante) Carbonel et son
roein. (Dona A.), Gui d'Ussel, Ges de chaniar, (N')
G. de la Tor et Sordal. JJs amicx e un amia. (\') P. de
Capdiueil, De totz chaitius. Azalais (d'Aissilhan), G.
Riquier, Qiél a sen. (D'Autier), Uc de S. Cire, Ane
non vi temps, (De BoiasAzo), R. de Miraval, Entre dos
vol ers, (I^n même ?), kl., Cet que loi tuinh, Id., Er ab
la for sa, Id., Former s per. Id., Lonc temps ai agutz
(A. de BiRLATz ou de Bezier-s), cf. Bergert, p. 20-21,
ei BuRLATz. (A. do Castel e de Massa), Albertet, En
amor, (A. de Magon, sœur de Béalrix), G. de la Tor,
Pos N'Aimerics, (A. de Mercueîi), P. de Capë-ueil,
Gr, 7. (A. Porceletta, peut-être la femme de Barrai
(Chabaneau), Guionet, Pomairol dos baros, (A. de Sa-
luzze), p. Vidal, éd. Anglade, xxxiv, xxxvn. (Alaïs
de Vidallana), Uc de S. Cire, Si ma domnd, (La mê-
me ?), Nicolet de Turm, A^uc de S. Cire sabers, (A. de
ViLLAFRANCA ?), cf. Bergert, p. 80.
AzAUT (Mon). — P. de la Garda, D'un sirventes a far.
AzEMAR (Nj. — B. de Born, Un sirventes oui, Id., Ges
de far. Id., Senher en coms, P. CardenaJ, Un sirventes
fas,
AzEMAR (N') DE Peitieus. — R. de Vaqueiras. Leu sonei,
AzîLLERS (D'). — Rostang, Bels senher Dieus,
AzîMAN. — B. de Ventadour, Ges de chantar ; Pos mi
]>reiatz ; Lanquan vei, B. de Born, Dona pois de me,
F. de Marseille, Ai quan gen vens. Id., Amors merce,
Jd., Ben an mort, Id., Cantor mi torna. Id., En chan-
tar m'aven, Id,, Greu fera nuls, Id., Ja no cuig hom.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 115
Id., Mout i fetz gvan pecat. Id., Oimais noi conosc,
M., Per deu amor, Id., S'ui cor plagues, Id., Sitôt
me soi ; Tostemps. G. Faidit, S*om pogues partir, Per-
digon, Los mais â'^amor.
B
Babel. — Zorzi, Alressi com lo gamel.
Babilonia. — P. de Corbian, 17, 21, R. d-e Vaqueiras,
Conseil don, (Ms. Bibolonie),
Babo {€aslel). — R. de Vaqueiras, Senher marques,
Bafomet. — A. d'Orlhao, Ay Dieus. Calega Panza, Ar es
Sdzos, Daspol, Forts tristors. Gavauda, Senhors. Vu
Templier, Ira e dolor.
Baga. — S. de Girone, Près d'un iardi.
r
Bayart . — B. de Born, Un sirv entes cui (nom d'un che-
val).
Bayona, Baioxa. — P. Cardenal, L'arcives()ues de Nûr-
bona ; Falsedatz e desmezura. R. de Miraval, A Dieu
me comcJin ; Baiona, per un sirventes.
Bais. — Ricas Novas, Pois noslre tems. (Senhor de), P.
de Bergerac.
Baisseil. — G. de B-erguedan, Bernartz ditz de B^,
Baivier. — P. Cardeïkal, Ane no vi.
Baiveira. — Anon., Ja de razon,
Ralaguier. — Albertet, Ah son gai. P. Vidal, Drogoman
Senher. Bertraji Am-aut de Moncuc, Er quan li rozier.
Balairis (Na). — i^nrLc, Amie Arver,
116 OXMMJi^nol C DES TBOCKUjiOlUS
B%i AXf.inrfi (Maeslresj = Bémisier de Tours ? G. de
Balba (la lesj. — B. de Cacleiâaiie^ Skiol no m'es.
Bababo^. — R- d'Orange. Ainors cum cr.
B\R%iiii. — G. de ra'ân^^'a- Ffidei. !:c: R. 1:59.
Buiv--cLO- — Bertran eî \Ia'»m^. S^i'jner B^rlran.
B%RBARi. — B. de Bom. Brm pMz (nî«-.nriaie). R. de Va-
<)iieiras, Domna tant vos ai,
Barbaria. — R. de Tors, P^r Tarinen Paœor.
Barbastre. — R. Vidal. Ca^îagHo*.
Barbazax (Tibaut de). — P. de Ladîls, Mossrn Ramon.
Bareira (Guilbem). — Bonafé. S^îçn^ En Blacaiz,
Barjols. — Blacas. B^n fui mal conseUinIz.
Barixta. — G- Figueira, Un nou strr^n/ir^,
Bar?^%bo. — R. de Tors, Amies Gauselm.
Barral. — Aooo., Bem merarfU, Durand de Paemas,
En Ment. F. de Marseille, Chanlar mi (orna ; Si com
cel qu'es tan. P. de Marseille. Ges pels crois : Riizos
non r« ; Siiol non /a*. P. de Chastekioii. Haimais nom
cal. P. Vidai. Baros de mon dan : Mos cors s^alcgra ;
Tari mi reiran. R. de Vaqueiras, Garlambci. Ricas
\ova<. En la mar major. Sordel. S<*/ que m'afi.
B%RRAr- — Cercamon. Lo plaing comens.
B%B'^%lo\\. — A. de Seseas. En oquei mes. G. del Baus.
O. d^ Benïuedan.Eu non cuidara: Sirr e nies. Warcabru,
Al prim comens : Emperoire per mi, P. RaimoD, Po«
OXOMASTIOITE DES TROUBADOURS 117
lo prims verlans. P. dWlvergne, Bel m'es qui a son.
l\. Vidal, Abrils issia, 868. R. d'Orange, Car dous e fi.
R. de Vaqueiras, Tuit me pregon. (Chabaneau ajoute :
Ges sitôt, mais sans autre indication.)
Barsalones. — B. -d'Auriac, Nostre reis. B. de Barn,
Pois lo gens. G. de Bergueidan, Amie Marques, R. de
Miraval, Baiona per slrventes.
Barsueis. — A. dau Luc, En chantojeL
Barut (Lo dom de). — G. Figueira, Ja de far ; Un nou
sirvenles.
Bas. — S. de Girone, Près d'un jardi.
Bascles. — S. de Mauléon, Domna be sai.
BvsADEL (?). — Blacassel, Oimais.
Bascol de Cotanda. — R. VidaJ, Castiagilos,
B.\8iN. — G. de Calansoj), Fadet^ 196. Cf. Bazil.
Bastarda. — R. de Vaqueiras, Truan mata guerra,
Bauçan (ou N'Ugo). — Bauôsan, Baussan, respondetz mi.
Baudouis (Coms). — G. Faidil, Era (ara) nos sia guitz.
Bauduis. — • B. de Boni, Volontiers feira.
Baus (Lo). — B. d'Aiamanon, Un sirvenles ; Qui que
^*esm(ti. R. de Vaqueiras, Leu sonet. Cf. «encore Au-
DEIART.
Baus (Senh'er, don del) (= G. d'Orange). — G. de Ca-
vailk>n, Seigneiras e cavals. P. de Marseille, Ar quel
iom. R. de Vaqueiras, Garlambey,
Baus (Bertran del). — P. de Chastelnou, H oimais nom cal.
118 onomastique; des troubadours
Bals (Guilhem de\). — R. Vidal, Abrils issia, v. 783.
Tomiers, Si col flacs.
Baus (U-c del). — Aimeric, Peire dd Puei. R. d'Orange,
Ans que r<iura bruna. Sord<el, No puesc mudar.
Baus (Hugueta del). — Pujol, Dieus et Amors, Cf. Ber-
gert, p. 56, 57.
Bau'SENc. — Compl. du roi Robert.
Baut de Fora (?). — R. de Miraval, Chansoneta farai.
Baza, Bazan. — Marcabru, Ans quel tenninis ; Doas cui'
das.
Bazatz. — 13. de Borai, D'un Sirventes nom cal, P. de
Ladils, Verais Dieus.
BÀziL. — G. de Calianison, Fadet, 196 D. Cf. Basin.
Bearn. — Anon., Palais de Savieza. B. de Bom, Pois
Ventadorns ; Quan vei. 01. del Temple, Estai aurai.
(Midonz de Béarn = Garsenda de Béam), B. d'Ala-
manon, Moût m'es greu.
Beatrix. — Anon.j La gaia semblansa. A. de Belenoi,
Nuls om en re. A. do Pégidhan, Ades vol ; De tôt en
lot ; En amor trop ; Qui la ve en ditz. E. de Bar-
joite. Amors, bem platz ; Ben deu hom ; Morir po-
(jr'ieu. Blacasset, Bem plai (Gr. 233,) 1); Lonjamen m'a
trebalhat (Gr. 10, 33) ; Danse anonyme, La gaia sem-
blansa. G. Faidit, Cascus hom deu. G. Ademar, Tant
es d'amor. G. de la Tour, En vos ai mesa ; Pos N'Ai-
merics (B. d'Auramala). P. de Capdeiiil, Ben soi que ;
Si totz los gaugz. R. de \ aqueiras, .4 vos bona dona ;
Ja Tlo cugei vezer ; Savis et fols ; Truan. Ramberti,
Tôt m'era de chanteur. Tenson de Jaufre et d'Elyas.
Uc de Murel.
ONOMASTIQUE DES TROLDADOLRS 119
Beatrix (d'Est). — A. de P^Ihan, Ades vol ; Albert
chauzets ; (var. B. de Loben ?), Atressim pren ; '€el
que sHrais ; CharUar vuelh ; Loniamen m'a ; Manias
letz ; Per solatz (Tautmi ; Oui la ve. G. de la Tour,
Po8 N*Aimerlcs. Ramberti, Al cor rn estai ; Eu sai ;
Totz m'era. P. Raimon, Tostemps. Cf. encore Mon
Restaur et Bergert, p. 81-85.
Beatrix (de Lunel)."^ — F. de Lunel, Per amor.
Beatrix (de Magon). — G. de la Tour, Pus N\Aitneri/:s,
(Peut-être A. d«e Pegulhaii, De tôt en toi ; cf. Bergert,
p. 77, pour d'autres allusions possibles.)
Beatrix (de Monlfe^rrat). — R. de Vaqueiras, Aram re-
quier. Cf. encore supra à Beatrix, R. de Vaqueiras.
Beatrix (de Narbona). — Sail d'Eseola, De ben gran loi.
Cf. Anglade, Mél. Chabaneau, p. 744-745.
Beatrix de Savoye, comtesse de Provence. — Cf. Ber-
gert, p. 44, sq. Il résulte des recherches de Bergert que
Beatrix de Savoye serait la Beatrix nomm-éé dans les
trois chansons d'Elias de Barjols, citées plus haut, au
mot Beatrix. De même pour A. de Belenoi, Nais hom ;
Pons de Capdueil (cf. les deux exemples cités au mot
Beatrix) ; G. dTjSipagne, Sa gaia ; Uc de la Bacca-
laria, Digalz Bertran, et i>eut-être Uc de Murel.
Les allusions faites à Beatrix de Savoye, sans qu elle
soit uommée formellement, sont nombreuses : les voici,
également d'aj)rès Bei-geil : A. Catalan, Ane per null
temps. A. de Ueile-noi, Tant es damor. A. de Sisteron,
En anior trop ; B. d'Alamanon, Moût m'es greu. E. de
Barjols, Pus vei. F. de Romans, En chantan. Guigo de
(rabaïues, Vist ai. G. de Boniioil, Gcnt m'estqra. Ricas
Novas, Ben es razos ; Tu'it van. Uc de S. Cire, De vos
me sut.
Pour Béalrix II de Provence, mariée à Charles d'An-
jou, of. Berengliera.
120 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Beatrix (4e Tiem). — Gui tl'Ussel, N'Elias de vos (chan-
tée aussi par P. de Maensa^c ; cf. Chabaneau, Biogr.,
p. 265.)
Beatri?^ (de Vianes). — Albertet, En amor, (Cf. B. de
Savoie.) Cf. encore Gr. 70, 5, 22.
Bec d'Austor. — A. de Comingos, Bem plaL
Bechal (d'Esmongats ?). — Blacatz, Ben fui mal con-
seillatz.
Béguinage. — B. d'Alaiinamon, Nuls hom.
Beira. — B. de Born, Senher En Coms. (La Vêzère ? Cf.
Stiniming, B. de Born, 3* éd., p. 209. Tliooias lit Hi-
bairac.)
Beirii . — J. lludel, Quan lo rms, Marcabru, Emperaiie
per mi. B. de Boni, Greu m'es, P. Vidal, éd. Anglade,
XVI.
Bel-Sostenh' Amors. — G. Hue d'Albi.
Bel Aiman. — = Bel Diamax, ap. G. Faidit S'om pogues
(ms. V) ; 'Bergert, p. 117.
Belh Alixandre (d^tmo). — G. lo Ros, A la mia /e,
Amors,
Bell' Amia. — B. Calvo, S'ieu ai perdut. M. de Foissan,
Be volgra.
Bel Bericle. — R. de Barbezieux, Atressi com Volifans.
Bel Bezart. — A. de M^irsan, Oui conle.
Bel Carboncle. — A. de Mareuil, Sim deslrenhetz.
Bel Castella. — E. de Barjols, B^ls GazôÉinhs, A. de
Pégulhan, Si com Varhres.
•ONOMASTIOLV. DE^ tROtBADOURS 121
Bel Castiat. — P. Vidal, éd. Angkde, IV, VII, X, XIIÏ,
XV, XVIII, XXV, XXVI, XXVII.
Bel Cavalier. — H. de Vaqueiras, Aram requier ; Aras
pot om ; Eras quart vei ; Eisamen ai guerrejat ; Ja no
cugel vezer ; No m'agrada ; Savis e fols ; Truain.
Bel Cembeli. — B. tic Boni, Uona puois de mi ; Ges de
disnaf.
Bel Clerc. — A. de l'inlignac, Lo joi cometis.
Bel Coxort.— Danse, Mort m an ti semblan. flostaiig et
Bercnguier, Tôt en aissi.
Bel Cors curies. — P. de Capdeuil. Aissi m^cs pr^s.
Bel Cristalh. — Cavalier Lunel, Si com lo [orns ; Totz
hom que vol.
Bel Déport. — G. Riquieir, Aniors m'ccuci ; Ben deu
esser ; Creire m'an [ag ; Grans afans es ^ G. Biquier
a cela ; G. Riquier, si heus (lentscn avec P. Toral) ;
luerns nom te ; Per proar ; Pus aman ; Razon et
matidamen, etc. : ,
Bel Désir, Bel Desirier. — D. de Pradas, Ben deu
esser, Ui^oas Novas, ,L's covinens.
t m
Bel Diamant. — G. Faidit, S'om pogues, G. de Calan-
son, El mon non pot aver.
Bel Doi s Amîc. — R. de las Salas-, Sim fos grazitz.
^
Bel Esgart. — A. de Mare^il, La grans beutatz. Az. de
PorcairagVies, Ar cm dt freg temps,
Belh' Esmenda. — B. d'Alamanon, Moût m'es greu.
Bel Esper (Mon). — Perdigon, Trop ai estât.
122 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Bëiji Estar. — R. de Vaqueiras, Senher marques.
Bel Gazanh. — E. de Barjols, Gr. 132, 5 ; G. Faidit,
Gr,, 167, 59.
Bel Joi xXovel. — Daude de Pradas, El temps quel ros-
signols ; Pos menées.
Bel MiiiALH. — B. de Boni, Damna, puais de me.
Bel Nom. — Cas^lelloza, Ja de chaniar.
Belh Plazer. — A. de Beleaioi, Ara niaigrabs.
Bel Rai. — J. Eslève, Aissi cum cel.
Bel Ris. — L. Cigala, Joïos damor farai.
Bel Senher. — B. de Born, Ges de disnar ; Dana puois
de mi.
Bel Vezer. — B. de Venladour, Ab [ai mou ; Be m' an
perdut ; Ouan par la flors ; (Juan vei la flor ; Lo gent
temps de Paseor.
Belvezer de Belcaire. — B. de Venladour. Lo rossi-
gnols.
Belcaire. — B. de Rovenae, Ja no vuelh. B. de Venda-
dour, Be m'an perdut. B. de Born, A tornar m*er.
Dauphin d'Auvergne, Vergonha. Ç .de Berguedan, Un
trichaire. G. de Bomeil, Aram sim fos en grcâ ; Ben
deu en bona cori. Marcabru, Aujaiz de c/ian» Montafli
Conis de Tolsan. Ponson, Valent domna. R. de Mira-
val, Bel m'es quieu ehant ; Beriran si fosselz, R. do
Vacfueiras, Garlambei. Sofdel, Pueis nom fene. To-
miers, De chantar. R. de Casitelnou, Aras pus ai loc.
Bêla Capa. — Blaeatz, Lo bel dous temps.
i
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 123
Bela Guarda. — F. de Mans«eiUe, Pos entremes.
Belencer. — Anon., Zeils, /. rom. PbiL<, 4, 519.
Belenguiera, Beunc.ueira, Cf. Berj^ngueira.
Belestar. — 11. (le Vaqikîiras, Honratz marques. Cf.
j^upm Belii Estar.
Belîn (le moulon). — Isriart, Del sonel,
Beli. — P. Vidal, Ajuslar e lassor. (Ihelin, «entre Jaffa
ot Asi-aloii ; cf. Thomas, llomania, 1914, p. 59G.)
Beuoc. — A. de Pegulhaii, Per razo, P. Vidal, Pos
ubert (tar. Belloc).
Bei.laxua. Cf. Arnaut de B.
Bel.mon. Cf. Peire Helmont.
Belmont. — P. Caixlenal, D'Estève de BelmonL Cf. G.
P'abiie, Annales du Midi^ XXI, 15 sq.
Belpoi. — P. Vidal, S'en fos en corl.
Belvis. — S. de Girone, Entre Caldes ; Enlre Leridà,
* *
Ben Aie. — P. Vidal, Pos ubert di,
Benastruc. — G. P. do Cazails, Aras pos vei,
Bi-NAUGEs. — Savaric de Mauloon, Bcn fui grahda (la
ui'è^e est dXc de S. Cire ; le ms. donne Benaven); Gau-
célm très locs ; Savaric eus deman,
Benaven. — A. de Pegiulhain, Per razo. P. d'Alverçne,
Chantarai. Cf. Benauges.
Benc (Lo). -- R. de Vaqueiras, Honratz marques.
124 ONOMASTIQUE DES TBOUBAt)OUHS
Benezet (Sant). — P. Cardemal, VcAfaJr del comte.
Ben s'es€Hai (Mon). — A. de Mâreuil, A guiza de.
Berart. — R. de Vaqueiras, Honraiz marques.
Berart (de Montdidier). — B. de Born, Volontiers fefira.
Marcabru, Al départir. P. Vidal, Drocjoman. W. de Va-
queiras, Hnoratz marques. G. de Cabrera, Cabra,
Be^besil. — G. du Luc, Si per malvalz.
Berautz. — B. de Boni, Volontiers feira. (Cf. Berart
de Montdidier.)
Berenguier. — A. de Mareuil, Tant m^abelUs. B. de
Borti, Un sirventes farai (neat pas de B. de Boni,
d'après Stimming). G. de Bôrneil, S'anc iorn. J. Molle,
Aon es razon. P. d'Ortaffa, Aissi cum la naus. Rodrl-
gois, Ar chauetz. R. de Tors, De fergullos. Coms B.
P. ^e Chastelnou, Hoimai$ nom cal.
Berenguier de Besaudlnes. — B. de Born, Pois lo gf^ns,
B. DE Monclar. — G. de Berguedan, Bernartz ditz de
Baisseil.
B. DE Robian. — R. Vidal, Abrils issicé, v. 881.
B. DE Tarascon. — P. ïrabustal, Amix Raynaut.
*
B. DE Tors. — G. de S. Gregori, Noit e jorn.
TBerenguiera de Castille, mère de Ferdinand IH, alla-
t. '
sions dans Sordeî, Plagner vuoill ; B. de Castille,
femme d'Alfonse VII de Castille et Léon, Marcabrun,
Emperaire].
Berenguiera, Belenguiera. — Danse anon.. Non puesc
vins sofrir ; Pos ses par. G. de Borneil, S' eus quier
ONOMASTIQUE DES TROUDADOURS 125
conseil. G. d'Espugme^ Dona, sitôt nous es ; Gen rrCau-
ci ; Ges encara ; Na ses merce ; Non puesc ; Pos ses
par ; Qui en Pmcor. Autres allusions, Bergert, p. 58.
Berga. — G. de Berguedan, Trop ai estât.
BeRGONHA. Cf. BORGOGNA.
ReRGOXIIOX. Cf. BORGOGXON.
I
Berguedan'. — B. de Born, Ouan la novela flors. G. de
Berguedan, CavUlier ; Bem volria ; Un sirvètiles voilL
Berlai de Mosterol, — B. de Born, Moui m'es. (Giraud
Berlai, de Montretiil-Bellay, Maine-et-Loire.)
Berlanda. — R. de Vaq«eiras, Truan. (D'après le ms. M)
Berlenda. — L. Gigala, Eu non chant.
Bernarda. — Lombarda.
BpRNABDoSv — B.^ de Born, Lo coms (B. IV de Coimnin-
ges) ; Pois Veniadorns (Bernand IV d'Armagnae); B.
Vidal, Abrils issici, v. 883 (B. IV de ConrifiSiingies)* . .
Bernart. — A. DanieJ, Pois Rainwns, B. de Palazol, Ah
la /resca ; De la gensor. G. d« Poitiers,. En Alvergne.
G. d-o Berguiç-diin, Chanson al. h. Gate-luis (soix jon-
gleur). Marcoot, Mentxe niobri* M. de Montau4on,
Pots Peire. R. de Vaqueiras, Leu^ sonet F, cia Luft^I,
Al bon rey. G. de Cabrera, Cabra, Lombarda. Tenson
entre Bernait et Blacatz. TenBon entre Biernaii et
Elyas. Tenson entre Bernart et Gaucelm. Tensom entre
Bertran et l^emart.
Bernart (SanI). — Calega Pânta, Ar es sùzo^.
1 . . ■ • 1 ■ . ■
B. d'ARMANHAc. — B. Vidal Abrils issia, v. 879.
126 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
B. DE Baisseil. — G. do Berguedan, B. dUz de Bmsseil.
B. DE la Barta. — Tensoii avec Arnaut. Id. Tenson avec
G. P. de Cazals.
B. DE Cornu.. — Turc Malec, Tenson avec B. de Durfort.
B. DE Fosc. — le de S. Cire, Un sirventes,
B. DEL Gal. — R. d'Orange, .1ns que Vaura,
Bernart M.\rtl\. — B. Martin, Companho per.
B. d'Olargle. — G. Riquier, Tant m'es ploctns,
i
B. Otho. — B. de Bom, Lo coms m'a mnndxÂ. (Bernard
Atho, vicomle de \imes ? Slimming, B. de Born, 3* éd.,
p. 154.)
B. DE Saissac. — P. d'Alvergne, Chantarai.
B. DE Vextadour. — B. de Ventadour, Ara no vei luzir;
Chanlam non pot, P. d'Alvergne, Chaniaroi. Tendon
avec Peine ^'Alvergne. Teffuson avec Peirol. B. VidaJ,
En aquel iempa, cité une pnemiène fois (M«ahn, Ged.
II, 2\) et ujie deuxième {Ihid. p. 25) sous îa forme B.
Il sagit dans cette deuxiènne citation nmi relevée par
Grœber, Liedersammlungen, p. 638, de la pièce Lonc
temps. Effifîji li. de Venladour est eaioone ciié deux
autres fois dans la même nouvelle de B. Vidal, Mahn.
Ged. Il, p. 27 ei 28.
B. Vidal* — Serveri de Girone, Sitôt s'es braus.
Bernison. — G. de Cabrera, Cabra,
Berra. — B. Carbonel, Molas de tetz. Faure et Falcon-
nel. G. de Bergue>dan, Mal o fe ; Sirventes ; Talans
m'es près.
ONOMASTIQUE DES TROUnADOURS 127
Berreta. — G. Figuoira, Un nou sitventes.
Berta. — G. de la Tour, Pos N'Aimervcs, R. de Va-quei-
ras, Trtuin. CL Ber^ert, p. 73.
Bertalai, Bertolai. — G. de Borneil, Gen m'aten ; Quan
braneal brondéh, I^riart, Del sonet,
Bertaldo. — R. de Vaqueiras, Honratz marques.
BERTHotMiEu (<*omte). — [P. Vidal], Ma volontaiz.
Bertoimiei. — A. do Sesicas, A vor quieu am,
Bertran. — Aimeric, Peire del Pueif. Anon., Bem mera-
veil, A. Daniel, Lcmcan son passai. B. de Born, Ges de
far ; S'ien fos aissi, E. de Barjols, Bels Gazanhs. Gra-
net et SordeJ, Pos al comte. Granet et Bertran, tenson.
G. de Borneil, Lo douz chant ; Quan creis Id- fresca.
G. Ademar, Quand la brufia biza. G. de S. Didier, Aisst
cum es bella ; Bes m'es oimais ; Compaignon ; Domna
ieu vos sui ; El mon non a ; Estai aurai ; Per DieUy
Amors. G. Raimon, A^obs de Biguli. J. Rudel, A^o sap
chanlar, Ogier, Era quan Vivems, R. Vidal, En aquel
temps. R. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon. Sordel, Ber-
Iran. Tenson de Berlran et de Javare.
Bertra\ [Albaric]. — Tensoji de B. A'lbari<» et de Gûi-
bert.
B. d' Ai AMANON. — Bla-casseft, Oimais no er. Ricas Novas,
Pus partit an. SordeJ, Lai al comte. B. d'Alamanon»
Amies Guigo ; Bertrans, lo joy ; Doas domnas ; Vi.^t
ai, Bertran. Tenson de Bernart et de Bertran.
B. d'Alrel. — G. Figueira, Ane tan bel cop ; A'.4/me-
ricfi^ queus.
B. d'Avignon (= B. de Foi,co ?), — G. de CavaiJlon,
Doas coblas.
128 ONOMASTIQUE DES TROUPAOOURS
B. DEL Bals. — R. d'Orajïge, Ans qu& l'aura bruna.
B. DE PoRN. — B. de, B., Ges de far sirienles (il se
nomme lui-mèm<>). E. de BarjoJs, Deh Gazanhs. W,
Vidal, So fo,
Bertran (Carbonel). — B. rarbodiel, Aissi citm cel :
Cor digas me.
B. DE Cardaillac. — p. d'Alv-ergne, Chaniarai,
■ *
B. Daurel. — A. d€ Pegulhan, Bertran Daiirel. Cf. supra
B. d'Aurel.
B. de Folco. Cf. B. d'Avign<>n.
B. PIC Golrdqn. ^^. Tea6on..de Bertran et de Mathieu.
B, d'0^l\n. — ,G,. Riquieo:, Amors pu!$ a vos ; AuzU <à
duc ; Lnuire- jorn anava ; Qui a sen ; Tant m'es p\u-
zens. , , . .
> ' V
B. [de Preissaç ?j. — T^fispn de 3e>rtra« et de Gausbert.
B. DEL Po.iET. — B. del Poj.et, Bona doTjfina,
; .
B. [de s. Félix ?]. — Tensoji âe liertran et d'Uc d^ la
B^€hellerie. *
B. DE Sayssac. — H. de MiravaJ, .4 Dicu me comam. R.
Vidal, Abrils issia, y. 888,
B. DE LA ToR, — IJ, de Barjols, Beh Gazajihs , .\^. d« la
Tour, Mauret,
Bertranda. — G. Adeimar, Ouan la bruna biza,
Besaudun. — R. Vidal,/46n7s issia, v. 11.
Besauduîves. — B. de Born, Pois lo gens»
OXOMASTIQUE DES TROUBADOURS 129
Bethléem. — J. Rudel, Ouan lo rossinhols, P. d*Alver-
gne, Dieus vera vida, R. de Vaque iras, Aras pot hom.
Béton. — G. de Cabrera, Cabra.
Bezer8, Beoers. — G. de Borneil, Er auziretz ; Quan lo
freitz, G. d'Apchier, Cominal vieilh flac, G. Augier,
QuOiScus plor. G. Figueira, D'un sirventes, R. de Mira-
val, Cel que joi/n. Sicart do Marvejols. Turc Malec Uc
de S. Cire, Un girventes. (Comtessa de B.), G. de Ber
guedan, Reis, sanc nul temps. Cf. encore Azalais de
BuRLATz et Bergert, p. 20.
Bederres. — Ricas Novas, Pus partit an.
BiACHi. — Marcabru, Archiv, T. 50, p. 283. (Cf. supra
s. V, Alduardo.)
BiBLis. — A. de Mareuil, Dona genser ; Tant m'abellis.
Jaufpe, ap. Suchicr, Denkm, p. 306. G. de Cabrena,
(\ibra. G. do Caioinson, Fadcl^ 119. 350.
BiDAus. — A. de Marsan, Qui conte.
BiLEW. — S. de Girone, En nhay.
BiLHAiRE. — G. de Berguedan, Un trichaire.
BiNiA DE Canas. — Tenson entre Raimon et Lantelm,
Gr. 2a3, 2. Cf. Bergert, p. 59.
Bioi.H. — p. Vidal, En una terra.
Bi.ACAS. — Aimeric, Peire del Pueij. A. de Pegulhan,
Ane mans de joi. Anon., Gasquet^ val Ven. B. d'Ala-
manon, Moût m'es greu ; Oui que s'esmal ; Un si>-
ventes. Blacatz et Péiissier, tenson. Cadeiiet, De nulh
reri ; S'ieu trobava. E. de Barjols, Amors be m'avetz ;
Ben deu Hom ; Car comprei ; Puois vei. F. de Romans,
En chantan. G. Figueira, Ja non agrobs ; Pel joi del
9
130 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
bel. Isnart, Trop près. J. d'Albusson, Dona de chan-
tar. L. Cigak, Homs que domna. P. Guilhem, En Sor-
del que vos es. Peirol, Ben no val hom loves. Pislolel;!,
Segner Bl. Pujol, SU mais d'amor. R. Vidal, Abrils
issia, V. 782. Ricas Novas, Pus partit. Sordel, No puesc
mudar. Planher vuelh. Tenson entre Blacas et Bonafe.
Tensons de Jaufre et d'Evlais, de Bkoatz et de Racm-
haut, de Blacatz et de P. Vidal, de Bkcatz et de G. de
S. Gregori, de Blacatz et de Bemart.
Blacasset. — Alexandri, En Blacasset. Tenson avec Uc
de Ma-tapla.na.
Blacs. — R. de Vaqueiras, No m'agrada.
Blaia. — B. de Castellane, Sitôt no m'es fort. G. Fai>dit,
Bem platz e m'es gent ; De faire chanso. G. de Ber-
guedtein, Un sirventes ai. G. du Luc, Si per malvatz.
Cï .encorde ^rmaya.
[Blaxca. Mère de Saint-Louis]. — Sordel, Gr. 24.
Blancaflor. — Cour d'amour. Novela del papagai. A. de
Belenoi, S'a mi dons, A. de Mareuil, Dona genser ;
Tant m'abelis. P. Cardemal, Cel que fe. Conptesse de
Die, Estât ai. F. de Romans, Cantar voit. G. de Ca-
breira. Guil'hem, Evesque d'Albi, Valors e beutalz. G.
Fiaidiit, Tan me creis, Jiaufne, Suchier, Denk,, p. 306.
P. do Gapdeuil, Domnoi eu pren. Tenson de Pistoleta et
BLacais. Pujol, SU mais d'amor. R. de Vacjueiras, Leu
pot hom. S. de Girone, En maij. (Cf. encore Flamenca^,
np. Birch-IIirchsfekl, p. 32.)
Blandra (roms de). Cf. rnrtirlo suivant.
BuANDRATi: (Geoffroy de). — Foilquet de Romans fut en
rekilionô avee lui ; ils échangèrent des coblas, M. W-
III, ir)û. (Il s'agit du comte de Flandres).
k
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 131
Blaquerna. — R. de Vaqueiras, Senher marques,
Blascol Romeu. — G. do Berguodan, Joglar noi derc,
P. Vidal, De chantar.
Bias. — Aldric d-el Vilar, Tôt a esiru. Marcabru, D'un
estrun.
Br.i:s (Comte de). — G. Faidit, Ane nom parti,
Blieu. — B. de Caslellxine, Si tôt no m'es,
Blizon. -^ R. d'Orange, Ans que Vaura bruna.
BoAzo. — Uc de> S. Cire, Un sirventes,
BocALEo (palais). — R. d^ Vaqueirais, Senher marques.
BoEci. — P. de Corbian, 27.
BoFiL. — Tenson de G. Riquier et do Bofîi.
BoGiA (T.0 roi do). — R. do Tors, Per Vavinen paseor,
BoHOT (Booz). — P. de Corbian, 19.
RoissAzo (N'zXzalais do). — R. do Miraval, Entre dos
volers. Cf. Boazo.
BoLEN {\ji roina do). — A. do Pegulhan, Destreilz. co-
chalz.
Roi.oES. — G. do Calanson, Fadct^ 178 R.
Bologxa. — P. de la Caravana.
Roï.TERRA. — G. do Borgnoidan, Mal o fe ; Talans m'es
près,
RoxAFE. — Teinsoii de Blacatz et de Bonafc.
132 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
BoNAFos. — G. de Borneil, Razon e luec Marcabrun,
Gr. 31 ; éd. Déjeanne, X^ XXXI (nom d-e iemme). Ten-
fton de Bonafois et de Cavaire.
Bona-Nasques. — G. Ademar, Gr. 3.
Bon' Aventura. — G. Faidit, Pel joi del lempfij Rich. de
Tarascon, Ab tan de sen, J. de Cofolons, Ane mais
nis^L
Bon'Esmenda. — Izarn Bizol, Ailrtfi inn mi,
BoNET Costanti. — G. Riquicr, Al enr onrai senbor,
BoNiFACi.. — B. d'Alamanon, De la sal.
BoNiFAci Calvo. — L. Cigala, Estier mon grat, Zarzi,
Moût fort,
BoNiFASSi (VIII, pape). — Cornet père, Un sirventes.
BoNiFAz DE MoNFERRAT. — L. Cigala, Estier mon gral,
BoNREPAus. — p. Vidal, Pos ubert ai,
BoRBONos. — P. Vidal, Bon aventura ; Quant om es,
(Var. BoRBoiLLos).
BoRc. — Rostang, Bels senhers Dieus,
BoRDALEvS. — Cornet père, Un sirventes.
Bordel. — B. de Born, D'un sirventes nom cal.
Bordel (Roi de). — G. de Berguedan, Un sirventes ai,
G. de Borneil, Del s bels digz.
BoRDEr. (1.0 sipiihor de). — B. de Born, D'un sirventes ;
Ouan la npvella flors ; Moût m'es deissendre. G. de
Borneil, Lo douz chant.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 133
BoRGA (x\a). — Gavauda, Gr,, 7.
BoRGOGNA. — J. d'Aubusson, Vostra domna segon, B. de
Born, leu chant ; Senher En Coms. P. Cardinal, D'Es-
levé. Tomiers, Si col fldcs,
BoRGOGNON. — B4 de Born, Pois als baros, B. Fokon,
Ja no creirai. E. Cairel, Pos chai. N. d-e Turin, Nicolet,
gran, Piijol, Cel qui salvet. U. do Vaqueiras, Senher
marques, Ricas \ovas, Pus partit, Pierre III, Peire
Saivatjc. (bonite do Foix, Frances ; mas qui a flor.
Cf. encore Albaric.
BoRGoiNHos. — Piijol ou Bliicasset, SU mais d'amor,
Icxte cl*e A/, dans Api^cl, Prov. Chr.^, n"* 81.
BoRGUEs (Lo) (qui xlépouiJila G. d'Orange). — il. de Va-
queiras, Tuit me pregon.
BoRNEL. — P. d'Alvergne, Chantarai,
BoRSAGAS (Claude de). — R. Menudet, .46 gran dolor.
BoRsi (El). — G. IX, En Alvergne, (Texte de C de Un
vers farai ; mais est-ce un nom propre ?)
BoTENAx. — B. de Born, Greu mes deiscendre,
BoToxA (La). — G. de Lue, Ges si lot m'ai.
BovES d'Axtona. — Giraut ilel Luc, Ges si tôt m*ai. Cf.
supra Antona.
BovOiX. — G. de Cabnera, Cabra.
Bragaïrac. — Dalfi d'Alvergne, Pos sai etz vengut.
M. de Mou tau don, Pois Peire.
134 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Bragen (après qu'il a été question de Trislan et d'Iseull).
— Peirol, Dalfin, sabriatz me,
Braiman. — B. de Born, Mon chan fenisc, Ricas Novas,
Pos partit, G. de Cabrera, Cabra,
Bramanso. — A. dau Lue, En chantarel, F. de Lunel, Al
bon rey, H. de Vaqueiras, Senher Marques. Sav. de
Mauléon, Domna sai be»
Bramar (?). - G. do Cabrera, Cabra.
Branditz. — B. de Boni, Ara sai eu, \\. de Vaqueiras,
iVo niagradaK (Brindisi).
Bratz Salnt-Jortz. — R. de Vaqueiras, No rnagrada.
Breissa. — Tenson de G. Figueira et d'A. de Pegulhan.
Cf. encore Bressa.
Brelanda. — R. de Vaqueiras, Truan.
Bremar. — G. de Borneil, De solatz,
Brexcx (Var, Berens). — P. Raimom Era pueis Viverns.
P. Vidal, Son ben apoderatz. (Brens, dans le 3épart»e-
ment du Tarn.)
Bresaina (D-e). — G. de la Tor, Un sirventes ; Pos nAi-
merics. Le de S. Circ, Si madona Nalais. (Donella de
Bresaina, c'es-t-à-dire de la région de Boescia. Cf. sur
cette j>ersonine l'édition d'Uc de S. Cire, par S. de
Grave et Jeanroy, p. 154.)
Bresca. — H. de Rouveiiac. Una sirventesca,
Bressa. — P. de la Caravana ( = Bre&cia).
Bresilianda. — B. de Bom, D'un sirvenies nom cal ;
Gent part.
OXOMA-STIOtE DES TROUBADOURS 135
Breta (lenga). — P. Caixlinal, Las cunairitz.
Bretagna, Bretamia. — B. de Born. A iolz die ; leu
chant ; Pois als bar os ; Rassa tan creis ; Senher En
Coms, F. âe Romains, Luzens lares. G. Riquier,
Enric et le S. d'Alcst. Malieu de Ouercy, Tan sui mar-
ritz. P. Vidal, Ges pel temps. P. de Capdeuil, Liais
amies, P. de Corbiac, 33. Tomiers, De ehantar. Uc de
S Cire» Un Sirventes, B. A. d*Armagiiac, Lombarda.
Breto. — B. d'Alâniaiion, Ja de ehatitar, A. dau Luc,
En chantarel, B. do Boni, Genl part ; Ges eu nom
derc ; Mon chan fenisc ; Ouan la novella [lors ; A totz
die. B. de Uoveiiae, Ja no vuelh. G. Faidit, Quom que
mos ehans. Giivaudian, Senhors. G. Ademar, Ben
agrops, G. de Bergiiedan, Lai on hom. J. Eslève,
FriAnes reis, P. Cardinal, Ane no vi. Montagnagol, Per
/o mon fan. Pierre III. P. Vidal, Moût es bona terra ;
Pos tornatz, \\. de Vaqueiras, Senher marques. Ricas
Movas, Plus partit. Elias Fonsalada, De bon loc. G.
de Cabi-era, Cabra.
Bretus. — G. de CaJaiison, Fadet, 18 i D. Cf. Brutus.
Brian. — E. de Barjols, Bels Gazanhs.
Brion. — R. d'Orange, Gr. 24.
Driva. — P. d'Auv., Chanlarai.
Broil. — G. de Berguedan, Sirventes.
Bruna de Castel. — G. de la Tour, Pos nAimerics.
Bruna (]o fils Na), var. Marcauruna. — Marcabru, Dire
vos voill.
Bri NEL. — Tedison de Blaeatz et de Bonafe.
136 ONOMASTIQUE DES TROL DADOURS
Brunequelh (Vicomte de). — B. de Tôt lo Mon, Be ma^
gradal temps.
Brussa. — G. Figueira, N'Aimeric queus.
Bruto (le Brut d'Angleterre). — P. de Corbian, 38.
Brutis. — G. de Calamson, Fadet, 130 D, 18'i.
BuDEL. — G. Figueira, .4 ne ian bei cop.
BuF d'Antona. Cf. Amona.
Blrban. — II. de Va<iueiras, Conseil don.
Bi Rcx (Biirgos). — B. de Born, leu cliani. Paulet de
Marseille, Ah marrim^n.
>
BuRLATZ (La eomtesse de). — Pons de la Garde, Tan son
apessatz.
BuRLATz (Lo vescomte de). Alias Tortatz. — Cadenel,
De nulla ren.
>
BuRLAS. — G. d'Apehier, Cominal vielh flac.
BuvALEL. — Cf. BuDEL et Lambert.
VARIÉTÉS
SUR UN LIVRE RELATIF A SAINÏ-DENIS ET A SON
MONASTÈRE
Au tome XXXVIII de la Bibliothèque de VEcole des
Charles (p. 4i4 sis.) Léopold D-elislc a fait connaître,
daiprès un reiinaixjuable manuscrit à peintures exécuté h
Tabbaye de Saint-Denis en 1250 (B. N. n. a. fr. 1098) (1),
un ouvrag'C on prose française rolatii' à saint Denis et à
son monastère, dont Je commencoment et La fin sont
conçus ainsi :
Commeiicenient : Après la précieuÉie mort que neutre sires
Jliesu Criz, verais Dex et verai« hoem, vont souffrir en la veraie
croiz ix)r le salu du munde, et après sa résurrection et sa
glorieuse ascension es sainz cieux, ou il siet a la destre son «
père, da doctrine et 11 preeschemenz des apoetres s'espandi et
6*€6teiidi par totee terres et parvint a totes manières de genz.
Fin : Et. li servises et l'ennor qui ileques est fez a Teesauce-
nient des gloriex martyrs radunde et repère a la gloire et
a l'essaucement nostre seingnor Jhesu Crist, qui aveques les
hommes deingna nestre verais hom de la benaaite virge Marie,
et parmaint verais Dex aveques son gloriex Père et le Saint
E^sperit, qui par sa grâce et sa haute franchise nos doint en
eest siècle pardoner no® péchiez et doner sa graoe, et en l'au-
tre siècle nos voille parmener a gloire pardurable. Amen.
Outre le man'uscrit qu'il présentait au puMic, Delisle
eignalait trois autres copies du môme ouvrage. M. Paul
Mey-er, en son étude sur Les légendes hagiographiques en
français^ en a indiqué cinq autres et de plus a noté
qu'il fut inséré dans quatre légendiers (2). Dans Tun des
manuserits par lui découverts, le ms. 696 du fonds fran-
(1) Les peintuires de ce maaiuscrit ont été repixxiuites depuis,
«lans la Collection de fac-similés des manuscrits de la Bibliothèque
National>e, "publiés en format réduit (Bertbaud, Paris), sous le titre
Vie et histoire de saint Denis. 30 miniatures du ms. fr. 1098 de,
la BibL Nat. [avec un© iiotic© — peu soignée — de Henri Omont].
(2) Histoire littéraire de la France, t. XXXIII, p. 385-387.
138 VARIÉTÉS
çais de la BiWiothèquic Nationale, l'ouvrage est précédé
d'un prologue qu'on ne Irouive que là, les autres copies
débuitant toutes par la phrase citée ci-dessus qui est la
première du récit proprement dit. En dépit de cette sin-
gularité, bien faite pour éveiller la méfiance, M. Paul
Meyer admet sans discussion que le prologue est Tœuvre
de l'auteur de notre composition et n'exprime pas le
moiiudre doute sur son authenticité. Cette opinion, si elle
devait être suivie, entraînerait certaines conséciuenoes, le
prologue donnant des renseignements circonstanciés sur
le dessein de l'ouvrage et la manière dont il fut com-
posé. Aussi y a-t-il intérêt à montrer qu'e-lle est erronée.
L'ouvrage qui nous occupe est une compilation où Ton
a réuni, en les traduisant du latin, des extraits de la
Vie de sainl Denis duc à HiWuin et des Gestes de Dago-
berl, et des morceaux traduits de quelques écrits de moin-
dre intportance dont îi n'y a pas lieu d'indiquer ici le
détail. L'ensemble forme un récit de la vie et de la
passion de saint Denis et de ses compagnons, les saints
llll^?ltiquo ot Eleuthère, siuivi du récit de l'invention do
leurs reliques et de «la fondation de l'ab-baye de Saint-
Denis, et compâété enfin par l'exposé de quelques mira-
cles concernant l'abbaye et son glorieux patron. Voici
maintenant le prologue signalé par M. Paui Meyer et
qu'il publie dans son (mémoire :
Mi seigneur et mi oampaignon, vostre oommandement et voz
prières m'ont souventes foiz contraint, et encor contraignent
de jour en jour, a faire et a ordener nous aucun tretié ou
aucune bede ietoire qui vous soient plesant à oïr; mes, poui
la petiteoe de mon engin, je ne vous puis rien fere de moi,
ainz convient encore, h& je le puis fere, que je preingne en
bouche d' autrui et de plus sages de moi ce que je vous bau-
droi. Si m© vuel esforcier et entremetre de traire vous de latin
en françois, de plaseure volumes, chose qui plesant et bone
est a oïr a touz ceux qui sommes nez et estraiz du roiaume de
France. Si n'i a rien que pure vérité. Si pourrez en cete
huevre voier moût de beaus faie et de loables, et moût de ma-
vais. Si fait bon tout oïr : les bones huevres pour fere les et
VARIÉTÉS. 139
pour deanorer i par bon essample, les mauveses pour foïr les
et eschivei'. Et tout autresi oonme misfiires sainz Denises fu
chief et patrons de France, et par lui furent noz anciens pères
entroduiz, et nos après, en la foi crestienne, tout aussi vuell je,
a l'aide dou Père et du Fil et du Saint Esperit, de ses faiz
et de sa glorieuse pa^ion et de ses compaignons fere chief
de coronne et oonmencement de cete huevre. Et por ce que
aucuns ne cuideroient pas, par aventure, que aucun glorieus '
martir et confessor et aucunes glorieuses virges reposassent en
Teglise dou precious martir monseigneur saint Denis, se il ne
savoient Ja resou et la manière comment il i furent aporté, le
me oovient chouchier en ces-te huevre après les fez et la glo-
rieuise passion dou très beneiiré martir monseigneur saint
Denis et après l'invention de li et de ses compaignons, et après
aucuns miracles que Nostre Sire fist par lui ou lieu ou il est
ore en cors ensejpouturez honorablement. Si conmencerai einsi
eu non de la sainte Trinité, amen (1).
On est très surpris de voir ce prologue annoncer, outre
le récit de la passion et de l'invention de saint Denis et
de ses comipagnons suivi de l'exposé des miracles san-
dionysiens, des renseignements sur la translation, des
reliques d'autres saints vénérés à l'abbaye : l'ouvrage ne
contient rien de tel, i»l est tout entier consacré au culte
des saints Denis, Rustique et Eleuthère. Il suffit toutefois
de se reporter au m-s. 696, d'où est extrait le prologue,
pour trouver te mot de d'énigme. Après notre ouvrage,
terminé par la phrase indiquée au diéBut du présent arti-
cle, ofli lit, au recto du folio 16, la rubrique que voici :
De monseigneui-6 (sic) Hilaire de Poitiers, de saint Patrocle.
de saint Hilier, de saint Romain, de l'Innocent (2), de saint
Cucuphas, et de saint Ypolite, de saint Eugine evosque et
martir, de saint Pèlerin et de sainte Osmanne, et des .III.
des .XI. Mile Virges c'est assavoir Semibare, Seconde et Pa-
nefrede, et de Fermin, et de saint Denis le confesseur, et de
Tun des oompaignons monseigneur saint Morise. Et preme-
rement de monseigneur saint Hylaire de Poitiers.
(1) P. Meyer, ouvr. cîtéf p. 386.
(2) Il s'agit de l'un des « Inmocenz qui pour l'amor de Nostre
Seigneur furent martire bouz Herodes ».
140
VARIETES
Suivent cies notices sur chacun dec saints indiqués.
Rien qu'en parcourant l«eurs noms on reKîannaît que ce
sont là les saints dont l'abbaye de Saint-Denis possédait
des reliques. C*est ce catalogue raisonné des reliques
sandionysiennes que vise de prologue dans le passage qui
nous a sunpris.
» Ce catalogue i'aisait-il partie de l'ouvrage primitif ou
constitue-t-il une addition postérieure? La notice qu'il con-
sacre à « l'un des compaignons saint Moriseiu w va ré-
pondre à cette question. Elle est ainsi conçue :
«
De l'un des compaiynons (1) saint Morisem. — Li predons et
religion*» li rois Loys pour qui mérites Nostre Seigneur a fait
maint grant miracles a ssa sepoutiire qui toz jors ama et
garda la pes de sainte église aporta en son temps .1. des com-
puinoii« saint Morise qui fu li uns des chevaliers de la Légion
tybeienne qui souz l'eonpereur Deoclicien et Maximien souffri-
rent martire pour la foi Nostre Seigneur oveques leu[r] che-
vetains saint Morise, saint Blanchart, saint Vitor, saint Su-
pire. Et se il l'ont (sic) trait de bêle compaignie en très bêle
le i-emifitrent; quar il est en la, compaignie monseigneur saint
Denis le grant Ariopagiste et de ses compaignons saint Rus-
tique et saint Eleutere, saint Ypolite, saint Ystace, saint Fer-
min le martir, saint Cucuphas, sainte Osmanne, saint[es] Se-
mibare; Seconde et Panefrede et oveques pluseurs Innocenz
qui furent martirie souz Herode oveques cui il repose^ tuit en
une chasse, en roratoire saint Morise, et oveques saint Pèle-
rin, saint Hylaire, saint Patrocle, saint Cucuphas, saint Hy-
lier, saint Romain et saint Denise le confessor: en celé com-
paignie eit en celé guise fu aportez. Tuit cil cors saint gie-
sent entièrement en l'église de monseigneur saint Denis qui
sont par nombre .XIX. Moût i a sei[n]tuëre6 particuliers, si
comme est l'espaule saint Jehan Baptiste, le chief saint Père
le martir et autres (fol. 18, verso).
La transllation dont il s'agit eut lieu en 1262 (2). Les
ternies dans ieisquel» il est -parlé do saint Louis four-
(1) Entre g et n, le copiste a mis par mégarde le signe abrévia-
tif de con-,
(2) Le Nain de Tillemont, Vie, (h i^aint Loul^*, éd. Gauile (Soc. de
VHUt. c/c France), t. IV, p. 257.
VARIÉTÉS • 141
nissentdes dates plus précises. Il est ckir que l«e texte
est postérieur à la anort du roi (1270) et ^intérieur à
sa canonisation (1297) : il y a miracles sur la tombe, il
n'y a pas encore de « cors saint » ; Ton espère saUvS
doute que le « ju<s*e et pieux roi » sera élevé au rang
des bieniheureux, mais ce n'est ])as Là eneore un fait
accomipli. Il en résulte que le catalogue et le prologue
qui l'annonce sont postérieurs de vingt ans au moins au
nus. B. N. n. a. fr. 1098 do l'ouvrago qui nou-s occuiî-e,
ce manuscrit ayant été exécuté, comme nous l'avons dit
pilus haut, en 1250. On ne saurait donc faire aucun fond
sur les renseigneanents donnés dans le prologue. L'auteur
de Ja compilaition contenue dans le ms. 696 a pris le
« chief de coronne » de son livre « en bouche d'autrui »
dans un sens beaucoup plus littéral qu'il ne dit ; seuls
le prologue et le cataîogue sont son œuvre personnelle.
Je veux bien croire qu'il a tiré le catalogue de «plusieurs
volumes » latins, encore qu'il n'eût pas été difficile de
trouver toutes ces indications réunies dans plus d'un
recueil sandionysiên.
En terminant, je note que le ms. n. a. fr. 1098 n'est
qu'une copie d'un autre pIlus ancien et que son modèle
était orné de peintures. Il est aisé d'établir ces deux pro
positions.
D'abord, notre man-uscrit n'est qu'une copie, puisque,
au fol. 15 V**, est omis le récit d'un des plus célèbres
miracles de saint Denis, celui-là même qui a fixé la re
présentation du saint dans rimagerie Pdligieuse : le mar-
tyr portant sa tête dans ses mains. On lit, à Tendroit
indiqué, dans le manuscrit :
Et por ce que Nostre Sires volait apertoment demostrer a
toz les glorieuses mérites de sun martyr qui estoit a-postre
de France, por ce que sa glorieuse victoire apareiist meesme-
nient (1) illeques ou il avoit semeo la parole Damledieu, une
(1) Me^-smement et s^e.mAC qui se lit un peu plus loin sont écrits
dans le manascrib méésmement et semée. L#6 manuscrit est en effet
accentué. L'on sait que, passé les premières années du XIII® siècle.
142 VARIÉTÉS
très grant poours envaï toz ceixs qui illeques estoient, car une
clartez très granz et merveilleuse resplendi en la place. Avec-
ques ce furent oï grant plenté d'angles qui s'en aloient vers
le ciel et emportaient les amee des martyrs et chantoient mont
glorieuswnent Gloria tihi Domine.
Entre les mois place et Avecques, il convient d'inter-
caler Je passage suivant, que je donne d'après le ms. B.
N. fr. 19530, fol. 48, recto :
Et li cors monseigneur saint Denise se leva sus ses piez
et iprist son chief qui estoit deseure de son cors et le com-
mença a porter, si corne li angre le conduisoient o grant clarté,
de si cel liu de la montaigne ou il fu deoolez par l'espace
d'une bone Hue jusqu'à liu ou il fu enterrez. Et avoit avec-
ques li cors grant multidude (sic) d'angles qui chantoioent
doucement et loaient Noetre Seigneur.
Je dis en outre que le manu£crit qui a servi de modèle
pour l'exécution du ms. n. a. fr. 1098 était orné de pein-
lunes. En effet, dans ce dernier maanufiierit, l'image repré-
sentant la mort de Dago-bert (fol. 56 ; fac-similé, pi.
XXVIII) porte la légende suivante :
les accents ne paraissent plus se rencontrer que sous la plume des
copistes d'oufre-mer. H y a donc présomiption que le moine sandio-
nysien qui a exécuté notre manuscrit à Tabbaye était d'origine
angJo-normande. Suchier (Voyelles toniqtus, p. 6) le croit ori-
ginaire de « la région située sur la Sedne, en aval de son confluent
avec rOise ». Je crains qu'il ne se trompe. Je note à ce propos
que la date de 1248 que Suchieo* assigne au manuscrit est une
mauvaise correction de ce que Delisle a déduit des indications chro-
nologiques données au fol. 60 du manuscrit (art. cité, p. 461).
Voici ces indications: Ab aduentu Domini usque ad preêena
M.C'C.XLVIII. — Ab Adam usque rttodo, hoc est ab incarnation*'
Domiui anno M.CC.L, VI miNia CXXXI. Il est clair que du 26 dé-
cembre de l'an 1" de l'Incarnation — l'auteur de la note ignore
(et qui le devinerait?) que, par <Ia faute de Denis le Petit, le Christ
est né l'an 1" avant l'Incarnation — jusqu'à 1260 il y a 1248
années écoulées. Les mots ab incarnatione anno M.CCL mettent
d'ailleurs hors de doute le millésime de 1260.
VARIÉTÉS 143
Hac Efipinolii signatur uilla figura;
Rex Dagobertus ea soluit mortalia iura.
Assistunt prooeres ; Ludouicus, regius hères,
Quem desolatur more patris eos comitatur.
Fluctibus undifluis hic Secana significatur,
Ut patet, illius aqua multo pièce natatur.
A moins qu'il ne faille corriger les deux derniers vers
ainsi :
Fluctu déficiente hic Secana desideratur
Crede mihi, illius aqua nullo pisce natatur,
il faut admettre que la légende ne se rapporite pas au
tableau qu'elle prétend expliquer. On y voit bien Dago-
bert travaiiflé par le « mal de menaison » dont il va
succomber ; des seigneurs le considèrent avec tristesse ;
le pdus affligé d'entre eux, malgré son air de famille avec
les autres, est, à n'en pas douter, Clovis II. Mais la
scène se passe dans une chambre : rien n'y indique Epi-
nay, rien n'y figure la Seine ; des poissons nulles nou-
velles. Le .peintre a modifié la composition du tableau
qu'il avait sous les yeux ; il faut que le « miniateur »
chargé de mettre les explications ait été bien pressé ou
bien distrait pour reproduire rancienne légende. Ne lui
en ayons pas trop de son étourderie : elle confirme
l'opinion de Dediis'le qui ne voyait dans le texte de notre
livre qu'un aiocessoire destiné à servir de commentaire
aux peintures (1). Cette compilation sandionysienne est
essenliellement un livre à images. Tiendrons-nous là
reXfpHc^ation du fait, noté par M. Paul Meyer, qu'on la
rencontre rarement dans les légendiers, qui ont généra-
Ir-ment adopté une autre version de la vie de saint Denis?
Dernière question. Les légendes des peintures sont en
vers lalins, quoique le texte français, traduit du latin,
montre que le livre s'adresse à des personnes ignorant
ou connaissant très mal cette lan<ïue. 11 v a là une incon-
(1) Article cité, p. 454.
144 VARIÉTÉS.
séquence dont on aimerait à connaître le motif. Elle ne
semble pas être justifiée par l'usage : il ne m^ souvient
pas d'avoir rencontré de manuscrit illustré dont le texte
fût en français et les légendes, sous les peintures, en
latin. Je serais assez porté à .croire que notre livre,
j'entends dire l'original d'où sont dérivées les copies con-
servées, est une édition française d'un ouvrage, égale-
ment illustré, en Jatin. Il faudrait toutefois être beau
coup plus versé d^nns l'histoiro de la miniature au moyen
Age que je ne suis pour produire cette hypothèse avec
quelque assurance. Je ne la donne que pour ce qu'elle est :
une suggestion dont il appartiendra à de plus habiles que
moi de dire la valeur.
Jean A cher.
LA VILLR DK FORXIAUS ET L'ABBAYE DE SAINT-DENIS
AvâTit de rejoindre, dans la chanson d'Ansels de Car-
lage^ le héros du roman à Caslesoris, Charlemagne et
ses hommes s'arrêtent à une dernière étape :
9640 A quatre liues decha un pendant
Se sont logié sor une aige conanl ;
Endroit Je none se vont très bien lojant :
Par l'osit alerent les fomiaus atornant,
A lor pains cuire les vont bien estorant ;
Très 'puis chele eure i ot iil gent manant :
Fomiaus l'aspelent puis cheli jor passant.
M. Bédier a reconnu en ce Fomiaus Hornillos del Ca
mino, étape du pèlerinage de Saint-Jacques de Compo«-
tedle mentionnée par le Guide des pèlerins et distante
de 16 kilomètres de Castrojeriz qui est le Caslesoris du
roman (1). Il n'est pas sans intérêt de noter qu'Hornil-
los apiparlenait, dès Je milieu du XIP siècle, à l'abbaye
do Saint-Denis, ainsi qu'il résulte de Taele suivant, dont
(1) Légrndest épiqufs^ t. III, p. 150.
VARIÉTÉS. 145
le millésime calculé selon l'ère d'Espagne correspond à
l'an 1156 de l'ère chrétienne :
In nomine Domini amen. Sicut in omni oontractu oondicio-
nalis atque in'perialis t-estatur auctoritae, sic et ra-cio iustitie
exigit ut ea que a regibus siue imperatoribus fiunt scripto
firmentur, ne temporum diuturnitate ea que gesta sunt obliuio-
lii tradantur. Quapropter ego Adefonsus, Dei gratia totius
Hyspanie imperator, una cum uxore mea impératrice diomna
Rica, cum filiis meis Sancio et Fernando regibus, Deo et eccle-
aie sanoti Dionysii et nobis domno abbati Odoni edusdem eccle-
sie et omnibus suceesoribius uastri«, pro animabus parentum
moorum et peccatorum meorum remissione, facio cartam dona-
cionis et textum firmitatis de illa uilla que uocatur Foi-nelos,
et c«t de meo regalengo, in uia publica peregrinorum que ducit
axl Sanctum Jacobum, et distat a Burgis per quatuor leru-
gas... \\). Fa<îta in Palencia, 11I1<* nonas Jajiuarii, hec earta,
era MCLXXXXIIII, impcrante- ipso Adefonisoimperatore... (2).
Jeian Acher.
FLOOVANT
Nam et grammatico3, qucxi genujs
hominum praecipue, ut diximus, appe-
tebat, eius modi fere quaestionibus ex-
periebfttur : quae mat^r Hecubae,
quod AçliiUi nomen inter uirgines fuie-
set, quid Sirènes cantare sint solitae r
(Suétone, Vie de Tibère).
D*an.s la nouvelle édition de sa Grammatik des Altfran-
zosischen, M. Dietrich Behrens cite, pour illustrier la
correspondance phonétique germ. hl fr. //-, Texeon-
plie suivant : « francique Hluthawing — lat. vulg. Flo-
tawengu {îr, Floovant)» (3). On saiique Hluthawing est la
(I5 Hornillos est à 21 kilomètres de Burgos, voy. Légendes épi-
fjjics, t. III, p. 181.
(2) Tardif, Monvments historiques^ n^ 547 (d'a<près l'original).
(3) Grammatik des Altfranzôsischen, 10., revidierte Auflage, Lëip
zig, 1914, § 30. 5, p. 32.
10
146 VARIÉTÉS.
form<3 prétendûm'cnt gcrnianique (1), Flotawenrju la for-
me prétendument romane d'un prétendu pseudonyme que
M. Pio Rajna, en 1884, a fait prendre à Thierry I*', ou,
si il'oîn ne vou'lait pas de Thierry P', à Clolaire P', pour
aider soit ce Thierry P"^, soit ce Clotaiine I*"^, à se cacher
duraiiit un exil imposé à la faveur du silence des textes
par ledit M. Rajna à Fum de ces princes, à moins que ce
ne fût à l'autne (2). On sait pareillemeait que les recher
ches de M. Bédier sur Jes Légendes épiques n'ont point
ébranllié la foi diQç savants allemands dans le co-nte de
M. Rajnia. H. Suchier et M. Fœrster l'accaptent dans leurs
plus récentes publicatioins (3); ie précis de M. Voretzsch,
qu'oin égale en Allemagne aux ouvrages des Foersler et
des Suchier, ne manque pas non plus de le donner pour
véridique (4). Touite rAllemagne croit encore, en l'an de
grâce 1914, à Flotawengu et à Hluthawing ; on s'expli-
que donc d'exemiple, à /preanière vue surprenant, donné
par M. Behrenis.
Nous n'onlneprendrons pas de le discuter. Si la criti-
que allemande ressent jamais quelque confusion de Hlu-
ihawing-Flotawengu, elle s'appliquera à persuader MM.
Behrens, Suchier, Foerster et Voretzsch du caractère peu
sérieux dcis pseudonymes que les érudits modernes don-
nent, en guise de viatique, aux Mérovingiens qu'ils éprou-
(1) Le th et Va du thème, dont M. Behrens gratifie amssi, dans le
même § 30, le nom de Clovis, Hluthawig, représentent, l'un un coup
droit porté à la loi de Verner, l'autre une tentative d'aménagement
de la phonétique germanique par les romanistes allemands embar-
rassés d'expliquer la forme Cloevis. Quant au suffixe d'apparte-
nance 'ing, on sait qu'il se joint soit à la forme pleine du nom, en
l'espèce *Hlodhowig, soit à la forme courte, dite hypocoristique, en
l'espèce *Hlodho ; l'analogie avec Merouingi ne porte pas, *Hîo-
dho- étant un thème en -o-, alors que dans Mcrouechus on a affaire,
comme me le dit M. Robeirt Gauthiot, à un tout autre thèfne,
(2) Origini deïVepopea francese, p. 131-168.
(3) H. Suchier, Geschichte der frz. Literatur, 2« éd., p. 15 ;
Foerster u. Koschwitz, AUfranzi^^ischeê Uebnngsbuch, 4' éd.,
p. 247.
(4) Voretzsch, Einfiihrung in das Stiidiiim drr altfrz. Literatur,
2« éd., p. 205 s.
VARIÉTÉS. 147
v€nt te besoin de bannir des états de leurs pères. Pour
notre pa-rt, nous craindrions d'impatienter les lecteurs de
la Revue des langues romanes si nous nous attardions à
montrer l'étranigeté de pareilles aber rations, et nous nous
bornerons à présenter une eacplication du nom Floovant,
Ce nom, qui est celui d'un fils chimérique du roi Cloo-
vis dans un roman français de l'époque de Philippe -
AugiiSibe publié en 1859 par Guessard et Michela-nt (1),
a une vague couleur mérovingienne. Elle lui vient de
sa i^ssemblance avec le nom de Ciloovis. Si l'on fait abs-
traction de rinitiaJe, Floovant est à Cloovis ce que sont
Molsani à Moisis, Fouqucranl à Fouqueris, Persanl à
Persis, etc. ('2), L'aincioivne déclinaison des noms propr^^s
offrais, un procédé commode pour fabriquer des noms
fabuleux et les trouvères ne se sont pas fait faute d'y
re<x)urir. L'auteur -de notre roman n'a pas manqué de
profiter de cette ressource : id nomme les deux fils du
roi FJo»re, Tuai Maudoire (var. Maudaire), l'autre Maude-
ram (var. Maudaran, nominatif Mauderanz et Mauda-
ranz) (3). Les noms de femmes sont à ra\M}nant. Le roi
Flore a, outre ?es deux fils, une filJe : edle s'appelle
Floreie, La fillo du roi Galien porte le nom de Mauc/alie,
c'est-à-dire Mal-Galie, On voit par cet exemple que le
trouvère essaie (parfois de dissimuler son procédé : l'em-
jiiloi du très préjoralif préfixe « sarraeénique » Mal- ne
paraît pouvoir s'expliquer que par Là ; ce stigmate flé-
Irissant ne con^vient guère ù Maugalie, qui joue dans
Je roman le rôle d'Orable. Il n'y a donc pas lieu d'être
(1) Floovant i chanson de geste, p. p. Guessard et Michelant
(Anciens 'poètes de lu Frcmc<'). — Je justifierai ailleurs la date que
j* assigne au poème.
(2) Wesseiloffiki (Archiv fur slavische Philologie, t. VI, p. 573,
note), a le premier reconnu que la finale de Floovant se rattache
à l'ancienne déclinaison ; mais il tire le thème Floov- de Flauius
et voit là la preuve des origines romaines de notre chanson.
(3) C'est le hasard qui fait qu'on ne trouve pas, à côté de la
forme Mauderam, Maudaran, la forme avec f, Matiderant, Muu-
dccrant ; le nom de Flovant est écrit tantôt avec un f, tantôt sans
cette lettre.
148 VARIÉTÉS.
surpris qVfC flai>s Floovant Tinitiole de Cloovis soit allé-
rée : rauteur ne procède pas mécaniquement, il «oigne
ses noms.
Pourquoi FI- plutôt que B/- ou PI- ? Peut-être parce
que de ces trois combinaisoas également bonnes, — Gl-
ne se distingue pas assez -de C/-, et il n'existe pas, en
français, d'autres consonnes combinées avec / à Tiniliale,
— la combinaison choisie s'est présentée la première à
l'csiprit du trouvère sans qu'il eût d'autres motifs de la
préférer aux deux autres : il fallait prendre u« parti et
lo choix était indifférent. Mais il se peut aussi qu'il ait
adoipté Floovant à .cause du doublet Floovis^ tiré de Flo-
donewi sur k» modèle de dlodoueun : Chovis, A côlé
des formes ('lodoueuH, llludomcus et leujis variantes, les
livres répandus a-u XIP siiècJe connaissent la forme Fia-
doucus. L'on sait même rendre compte de ce doublet. La
Vie de sainte Clotilde^ comiposée au X* siècle, mais dont
on ne signale pas de manuscrits antérieurs au XII* siè-
cle, appelle Clovis, dans les sept premiers chapitres,
Flodoueus, et à partir de In Lucdouicus, la traiiâilion
étant assurée par la formule rex Lucdouicus qui et Flo-
doueuH qu'on lit au début du cliapitne VIH (1). I^ raison
<le ce changement est expliquée au chapitre VII. Ce
chaipitre raconte le baptême de Clovis : en levant le roi
sur les fonts et en l'oignani au nom du Seigneur, saint
Ilemi donna à Floovis le nom de Louis : regemque more
ccclesiastico perunxit uocauitque eum Lucdouicum^ quani
laudabilem uirum. Les glorieux noms de Clovis et Louis
sont les noans du très chrétien époux de sainte Clotilde ;
ù son passé oublié de ipaïen correspond le nom obscur
de Floovis. LVx[>licalion est bien déduite, et ce Flo-
doueus'Lucdouicus du X* siècle fait moins sourire que le
Hluthawing-Flotawengu des manuels allemaïKls du XX*
siède.
(1) On trouvera cette Vie dans les Scriptoref^ rerum nurouingi-
rariini {M(fnnm. (ierm. /ii>»t.), t. II, p. 341 ». L'édition est dœ à
M. Bruno Kn»oh.
VARIÉTÉF. 149
Glovis et Clotil-de furent ensevelis sur la* Monlagne-
Sainle-Genevièvc, en la basilique des Saints- A poires, con-
nue plus tard sous le vocable de saint© Geneviève, la
gloire de la sainte, dont l'église .possédait également le
tombeau, ayant effacé le souvenir des premiers patroms (1).
Celle circonstanoe préservait de Toubli le nom de Floo-
vis : à tous ceux cfui veaiaient vis4er le plus i)opulaire des
sanctuaires parisiens et qui s'arrêtaient auprès des tom-
bes de Clovis et de Olotilde, les génovcfains devaient
raconter ila eérémoqiie de Reims et le miraele de la Sainte-
.\mpoule tels que les exposait la vie de la reine des
Francs. Au vers 13 de son roman, l'auteur de Floovanl
cite, pour attester l'authenticilé d'u/n coq-à-l'âne histori-
que de son invention, un livre parisien, ou plus exacte-
ment sandionysien, sur lequel je fournirai ailleurs quel-
ques indications :
Ce fu en douce • France, ou moutier Saint-Denife,
Et qui ice voudrai a mençonge tenir,
Se voist lire Testoire en France, à Paris.
Il en résuite qu'il est adlé, lui, &a (i France », à Paris.
Il est permis de croire qu'il y a appris le nom de Floovls.
Mais il n'est pas nécessaire de le supposer : comme nous
l'avons dit, le choix de l'initiale FI peut avoir été fortuit.
Ce qui est cerlain et ce qu'il convient de retenir de cette
discussion, c'est que le nom de Floovanl oi'offre rien de
singulier et «'explique par des procédés de dérivation
familiers à l'onomastique fabuleuse des chansons de geste.
Jean Acher.
(1) Sur les sépultures de Clovis et de Clotilde, voy. Grégoire de
Tours, Hut. Franc. y 1. II, eh. 43 et 1. IV, ch. 1" ; sur le vocable
de réglise"; voy. Ch. Kohler, Etude critique sur le texte de la vie
latine de minte Geneviève (Bihl. de V Ecole des Hautes Etudes,
fasc. 48), p. XCI 88.
BIBLIOGRAPHIE
COMPTES RENDUS
I. Vianey. — L 'explication française: les grands classiquee des
XVI«, XVIII» et XIX' siècles, Paris, Hatier, 1914, 1 vol. in-16
!M. Vianey vient de nous donner le dernier volume de la série;
il n'est pas indigne de ceux qui l'ont précédé, et dont nous avons
rendu compte en leiu* temps,
Les auteurs qui y sont commentés sont de genres très divers, et
l'on dirait qu'on a voulu soutenir une gajeiire en rapprochant, à
quelques pages de distance, des vers de Ronsard et de d'AubIgnc
de moi*ceaux de Lesage, de Diderot, de Bernadin de Saint-Pierre,
de Michelet. Il faut à l'auteur une singulière souplesse d'esprit
pour passer avec tant d'aisance d'une époque à une autre, et pour
adapter son commentaire au génie d'écrivains qui se ressemWent si
peu. Que M. Vianey y ait réussi, nul n'en sera s^irpris parmi ceux
qui ont lu ses précédents volumes ou qui ont eu le privilège d'en-
tendre ses cours.
Pour bien apprécier ce mérite si rare, mais si nécessaire dans
un ouvrage de ce genre, on n'a qu'à lire le commentaire que
M. Vianey a donné de divers morceaux qui se suivent inmiédiate-
ment dans son volume, d'abord une page des mémoires d 'outre-
tombe. Lever de sohil à Scûzbourg, puis une des plus belles pièces
des Harmonies de Lamartine, L'infini dans les Cieux.
Il y oppoee le tableau si précis et si coloré de Chateaubriand à
cette poésie de Lamartine, qui, suivant son heureuse expression,
rappelle la peinture de Corot:
« Peintre des paysages natureUement simples, il l'est aussi des
paysages simplifiés. Simplifiés par la distance, par le givre, par
le brouillard de l'automne, par Ha grande chaleur de midi, surtout
par la nuit: car alors les couleurs « s'éteignent », les cimes
« s*eflacent », le regard « se noie dans les vapeurs », et tous les
objets se ressemiblent un peu : collines, moissons, tout fait penser
aux vagues de la mer et tout ondule.
« Ainsi simplifié ,par ila nuit, le paysage peixi toute couleur, et
Lamaitine est indiftepent à la couleur ; mais l'atmosphère devient
d'une quallité exquise, et Lamartine est un des rares peintres qui
aient su rendre toute la poésie de ratmosphère... »
Cela est aussi juste que ipénétrant, et on chercherait vainement.
[
COMPTES RENDUS. 151
dane Je livre de M. de PomairoLS ou dans oedui de M. Zyromski une
page où le génie propre de l'auteur des Harmonies ait été mieux
compris et mieux exprimé.
H faudrait pouvoir citer non seulem^it ces quelques lignes,
mais tout le comimentaire de Te Infini dans les Cieux », car rien
ne caraotérifie mieux la manière de M. Vianey et ne fait plus
d'honneur à son taknt. On troufvera, dans ce volume, bien d'autres
passages que l'on aura plaisir à llire et intérêt cà méditer; si j'ai
choisi celui-ci, c'est que rarement M. Vianey a été mieux inspiré,
c'eut aussi pai"ce que les gens du métier savent que parmi les poètes
français id n'y en a peut-êti"e pas un qui soit plus difficile à com-
menter que Lamartine. Antoine Bënoist.
e
Studier i modem sprakvetei^skap, utgivna af Nyfilologiska SàUs-
kapet i Stockholm, V. Uj)pealaf Almqvut é Wiksdls boktryckeri'
a. h. y 1914, XLiii-252 p., in-8'.
Ce volume s'ouvre ipar un nécrologe de Caiil Wahlund, dû à
M. P. -A. Geijer, et contient cinq (mémoires intéressant à des ti-
ti'cs divers les études ronnanes.
P. '3-22, M. R.-E. Zachrisson étudie quelques exeiapdes d'influence
française sur des noms de lieu angilais dans lesqueis il i a eu ohute
d'une occlusive demtole, ohute ou addition de r, contrairement aux
t'Ondances fonébiques de l'aingùais. Certains cas n'initéreeeenit que la
gi'afie, mais d'tMitres dénoncent l'adaptation en anglais d'une pro-
nondation. française tenue pour plus correcte et plus éLégante.
P. 89-104, M. P. -A. Geàjer relève de nonubreux exemples de que
recevant en vieux français des emplois rares ou jusqu'ici mal con-
nus; sujet, à la iplaoe de qui; tipe» qm?,,. son et que... en = dont,
que... lui = à qui, etc.. ; exposant de ra^port^ très divers expli-
qués par le contexte; deux exemples de mère qui/i niere et im de
famé que famé paraissant signifier « comme une bonne mère, com-
me uiie bonne femme, comme doit faine un© mère, comme doit faire
»ne femme », donc sens tout différent de prov. mod. ami qu*amt
« pour amis que l'on soit », it. oggi com* oggi « précisément au-
jourd'hui, bien aujourd'hui », et comparable à celui de formules
du siiédois familier comme Men det âr ju imte ails sakert, att den
e
pojken àr den ekyldige. — Pojke som pojke, stryk skall han fa
c Msus il n'est pas du tout sûr que ce garçon-là soit le coupable. —
Ça n'i fait rien {mci à mot Garçon commue garçon), il recevra une
fessée ». Enfin il i a quelques exemples de que employé comme
conjonction adversative au sens de c mais ». Le même auteur dis-
cute, p. 106-114, les vues de M. Cari Svedelius sur la meileure raé-
152 COMPTES RENDUS.
iode, logique ou psioologique, à emiptloyer en sintaxe. Il conclut
dans un sens plutôt ooneervateur, et on peut se demander en effet
61 les considéra^onis psicologiques indispeneablies pour expliquer les
constructions n'entreraient pas assez facilement dans les cadres com-
modes d'une sintaxe qui tiendrait compte en même temps de révo-
lution istorique, — tout ceiLa sans rigueur scolastique et en voyant
dans la sintaxe une ohoee assez simple en somme que certains gram-
mairiens ont fâcheusement embrouillée.
P. 117-130, !M. E. Staaff consacre à l'évolution des suffixes -abi-
lis et -ihUis un mémoire où il chei*che à pix>uver que fr. -ahley dial.
-ctubley -aide proviennerat d'une évolution fonétique populaire. Les
arguments contre une formation savante pure et simple sont très
forts, mais toutes les objections convie l'évolution populaire ne
sont pas définitivement écartées.
P. 185-227 : Hilding KjeUman, notice d'un ms. contenant une
version ang^lo-normande inédite du miracle de saint Téofile, teicte de
cette version avec le modèle latin, appendice contenant notice et
publicaition du miracle de lia femme enoeinite retirée de la m«r par
la Sainte Vierge (ms. Hoy. 20 B xiv) et notes linguistiques sur les
deux textes publiés.
Le nécTologe de Cari WaHund et le double mémoire de M. Geijer
sont rédigés en* suédois, le mémoire de M. Zachrisson en anglais et
ceux de MM. Staail et KjelUman en français.
Jules BONJAT.
Paul Laumonier. — Œuvres complètes de Pierre de Ronsard. Odes
et Bocage de 1550, précédés des Premières Poésies 1547-1560.
Edition critique avec introduction et commentaire. Paris^ Ha-
chette, 1914 (Collection de la Société des textes français modernes).
Tome I : XLII-271 p. Tome II : 234 p. Prix : 10 francs les deux
volumes.
Tous les seiziémistes appellent de leurs vœux une nouvelle édition
des œuvres complètes de Ronsard : car ni l'édition Blanchemain, ni
l'édition Marty-Laveaux ne peuvent plus servir de base à un
travail sérieux. De cette édition nouvelle, ardemment désirée,
M. P. Laumonier vient de publier les deux premiers volimies. Nous
espérons que les autres ne &9 feront pas trop attendre. L*édiieur
doit être encouragé dans sa t.lche par la certitude que lorsqu'il
l'aura achevée il aura accom/pii une des œuvres qui feront !e plus
d'honneur à l'érudition française.
Il est un point sur lequel tout le monde est d'aooord : une nou-
velle édition de Ronsard doit nous donner tontes les variantes suc-
COMPTES IlENDtS. 153
oea»ives du texte. Elles eoni très nombreuses: car le poète ii*a pas
cessé de remAnier ses vers. Mais l'étude en est extrêmement imipor-
tante, non seuJement pour T intelligence du génie de Ronsard,
mais pour celle de la langue, du goût, de réruditioo au XVI* siè-
cle : en effet, tantôt RonsaTd corrige son texte spontanément,
parce que son goût s'est modifié sous l'influence de lectures nou-
velles ou par la pratique de son art ; tantôt il le fait après avoir
reçu les avertissements directs ou indirects de ses amis, de ses
commentateurs, de l'opinion. La réunion de toutes ces variantes
représente un travail considéra-ble devant lequel reculèrent Blan-
chemain et ^larty-Lavcaux. M. Laimionier a bien compris qu'il
ne pouvait hésiter à l'entreprendre. Or, on doit le féliciter vive-
ment d'avoir réussi, non seulement à réunir toutes ks variantes,
mais à nous les présenter, au bas du texte, d'une façon parfaite-
ment claire: il reproduit le texte remanié sans aucune abréviation,
et souvent même il reproduit des hémistiches, des vers entiers, des
groupes de vers dont une partie seulement a varié ; on n'a donc
aucune peine à i^econstituer les textes successifs. Trop d'espace
cependant n*a pas été employé, grâce à quelques simiplificatioins .
ingénieuses. Aussi je me d^nande si M. Laumonier, en nous don-
nant le texte de toutes les éditions publiées par Ronsard lui-même
et en plus celui de l'édition de 1587, publiée a/près sa mort, mais
qu'il avait préparée, n'aurait pas pu nous donner encore oeiui
des aoitres éditions posthumes, dont la dernière est de 1630. Je
n'ai jamais examiné, je l'avoue, les variantes de ces éditions-ci ;
je n'en connais ni le nombre, ni l'importance. Aucune, évidemment,
n'est l'œuvre de Ronsard et n'a le droit de figurer sur le même
plan que les textes sortis de sa main et qui tous, à im moment
donné, l'on satisfait. Mais peut-être quedques-unes de ces variantes,
dues aux éditeurs du XVI I« siècle, nous renseigneraient-eliles sur
ce qui n'était plus comipria ou n'était plus estimé chez Ronsard
dans les quarante ans qui ont suivi sa mort; el'les aussi auraient
donc leur intérêt pour rhistoire du goût et de la langue.
11 est un autre point sur .lequel tout le monde est d'accord :
c'est qu'une nouvelle édition de Ronsard rendra d'éminents ser-
vices à l'histoire de la littérature si elle indique, pour chaque
texte, les sources où de poète a puisé son inspiration et les rémi-
lusoences qui ont excité sa verve. Cette indication précieuse,
M. Lanononier nous la donne, dans les deux volumes qu'il publie,
pour les Odes de 1550, avec une netteté et avec une richesse d'in-
formation qu'on ne saurait trop louer. Les sources antiques, les
Bouroes itailiennes, les sources néo-latines, les sources françaises sont
également sij^^alées, et comme il était matériellement impossible
154 COMPTES RENDUS.
de citer tn-extem'o les paEsages imités, M est fait de dairs renvoia
aux œuvres eUes-mêmes. Cette indicaticm des eouTces de Ronsard
suppose des lectures immcsises. E^le fait le plus grand honneur à
la patieooe du nouvel éditeur, à son émditicm, à son flair, à son
eeos littéraire; ajoutons: et à sa conscience, car lorsque une source
de Ronsard a été découverte pour la première fois par que)qu*un
des érudits qui Tont précédé dans Tétude du poète, jamais il
n*ouh!ie de rendre hoinmage à ce devancier. En faisant ainsi un
acte de probité, il fait une œuvre uti'e pour Thistoire littéraire ;
car il n*€6t pas indiflérent de savoir combien il a fallu d'efforts
successifs et de travaux de détail pour reconnaître la plupart des
innombrables sources du poète. £t, certainement, on découvrira
encore d'autres sources, même après que M. Laumonier y a passé.
Avec l'indication des sources, le commentaire de M. Laumonier
donne les courtes notes biographiques et historiques nécessaires
à l'intelligence du texte et à l'éclaircissement des allusions. Il est
aussi bref et aussi clair que pœstt^le. — J'exprime un rejjret. Dans
lêiins notes, Blanchemain et Marty-Laveaux reproduisent, sans
aucun contrôle, ks notes des anciens commentateurs. Un tel défaut
de critique est d'autant plus factieux qu'un asses grand nombre
des notes ainsi reproduites ont été laites sur un texte posthume.
Cependant, ces vieilles notes sont pour nous souvent instructives.
En effet, elles nous f<Hit savoir ce qui, du vivant de Ronsard, ou
peu après sa mort, paraissait dans soa œuvre obscur au point
d'exiger un commentaire : mots peu usités, allusions à dt« mythes
peu connus, etc. Quelques-unes ont plus de prix encore: j'entends
i^Us qui, pdUiées du vivant- de Ronsard et avec s<hi autorisation,
ont été ensuite étudiées par lui avec soin et l'ont déterminé à
corriger son texte dans une édition suivante. Le texte des Ode-^
de 1550 a-t-il été ainsi remanié par Ronsard en quelques endroits
sous l'influence des commentaires qui en furent faits de son vivant?
Je n'ai pas étudié la question. Mais pour ce qui est du texte
primitif du livre I des Amifurit, je crois avoir démontré (préface
à l'édition du livre I des Amours* par Vaganay) que Ronsard le
corrigea assez souvent à l'instigation des critiques ou même des
éloges qu'il trouvait dans le commentaire de Muret. Je souhaite
donc que, dans les volumes suivants, le nouvel éditeur de Ronsard,
sans reproduire in-ext^tu<o les notes des anciens commentateurs,
signale et résmne soit celles qui montrent en quoi le texte de
Ronsard étonna et embarrassa stis contemporains, soit surtout
oeHes qui ont pu avoir de l'influence sur le remaniement de ce
texte.
J'aborde on dernier point que, 'ogiquement, j'aurais dû examî-
COMPTES RENDUS. 155
œr le piemier, mais que j 'examine aiprèe des autres patToe qu'il
e5*t peut-être cedui emr Heqxicd ks ronsiardisants ont le plus de peine
à s'entendre : dans une nouveiie édition des œuvres complètes de
Ronsard, qued doit être le texte f €>nd«imental ?
M-arty-Laveanx a reproduit le texte de l'édition de 1584, Ja der-
nière édition coUdective de seis oeuvres que Ronsaixl ait publié lui-
môme. Il semble tout d'abord qu'on ne pouvait faire un choix
meilleur: le Ronsard de 1584 n'eut-il pas le Ronsard définitif, celui
que ié poète a lui-même, pour ainsi dire, légué à la postérité?
Contre le choix de ce texte on peut faire cependant de graves
objections.
D'abord, Ronsard n'en fut pas entièrement satisfait. Il le
remania. Il iM'épara une nouvelle édition, que la mort ne lui
permit pas de donner au pablic, mais que ses amis publici^ent en
1586-1587. Si l'on était sûr que les variantes de l'édition de 1587
sont toutes dues à Ronsaixl, le texte à choisir comme étant le texte
définitif serait celui de 1587. Mais on est sûr, au contraire, que les
amis de Roii«aiti ont, de deur propre autorité, remanié le texte
en divens endroits. Il s'en suit donc que nous n'avons auoim
texte qui représente vraiment le dernier état de la pensée de
Konsard : le texte de 1584 ne lui a pas sembdé à lui-même définitif ;
le texte de lo87 n'est pas tout entier de lui.
Et puis, le Ronsard de 1584, pour être un Ronsard corrigé, n'est
pas toujours un Ronsard amélioré. Blanchemain disait même : le
Ronsard de 1584 est un Ronsard gâté, le poète ayant, à cette
date, éduîcoré son œuvre pour obéir à des scrupules moraux et
religieux. Cette dernière assertion n'est point du tout exacte: ceux
qui ont comparé attentivement les éditions successives ont tous
reconnu que Ronsard, même en 1584, a conservé bien des vers
qui nous paraissent aujourd'hui assez scabi^ux, mais où le publio
du XVI' siècle, très peu prude, ne voyait probablement pas grand
mal. Quand Ronsard, en 1«584, corrige son texte, c'est, comme
il a fait jusqu'ici, pour des raisons littéraires et non reiligieuBeB
ou morales. Ce qui me semble incontestable, c'est que Ronsaird,
en 1684, est un puriste : il exei-ce sur son propre texte la critique
d'un Malherbe. Avec bonheur ? Parfois. Mais, d'autres fois, c'est
au détrimenit de l'orignalité du tour, de la poésie du terme, de
rhaimome véritabde du vers. Ainsi, pour me borner à des exiem-
pies empruntés aux Odes, il condamne, en 1584, dans l'ode fameuse
de irAubespin, la si jodie iniversion du texte primitif : c Et dans
ton tronc mi-mangé Arangé Us Avettes ont leur couche », texte
déjà gâté ainsi en 1578 : c En ton pied demy mangé Aldongé les
Avettes ont leur couche ». Autre exemple. De 1555 à 1578 on lit,
dans l'ode Conte Denise socicTe, cette strophe :
150 COMPTES RENIH-S.
Ao seul êouffltr de ton haleine
Les cliienB efizoiœy pM- la pleine
AginsesD^ leurs abcki&
Les fleures contremout recolilent.
Les loos, éfraiabiem^mt AuTftni,
Après toi for h 9 bai^.
Elle devicot, en 1584:
An seul ë^Mêfir de ton haleine
Le6 chiens efbroics, par la i^ine
Agnîseot lems abms.
Les fleuves oontremont FecuBent,
Les iompB suivent ta tract hitHent
Tau owibTt for les bais.
Pourquoi Boosard, en 1584, a-t-il condamné aw éouffhr .' sans
dooie parce qne cset infinitif pris sobstantiTement Itû a paru
contraire à F usage. Pourquoi a-t-il condamné éfroiMement/ sans
doute <x«Mne une négl^coce, paroe qu'il y avait plus haut effraies.
PourqucH a-t-il condamné Apr^s toi par Us bois * Sans doute parœ
que les deux hémistiches riment ensenkble: toi, bois. Mais quelle
oreille un peu délicate ne sent que sauffUr, tfroiabiement, après
toi par les bois offraient des sons admirablement expressife qui
manquent dans le texte nouveau?
Je ne veux pas tirer de deux exemples des ctxidusions trop
générales. Mais je suis sûr qu*on pourrait faciiemeot produire
d'autres exemples qui démontrerai^ït que Ronsard, en 1584, est
devenu trop timide, trop raisonnable, qu'il est avant Maibeihe
im réformateur, au goût d'ailleurs moins sûr que le vrai réfor-
mateur. Je saia bien que ce Malherbe commenoe à poimfee, chez
Ronsard, de très bonne heure; mais il ne s'épanouit que vers
la fin de sa canrière, alors que le poète a presque cessé de pro-
duire. Coooluons: le texte de 1584, qui ne peut être considéré
absolument comme le texte définitif, n'est pas non plus le texte
le plus j»voareux.
M. Laumonier adopte la méthode opposée à celle de Marty*
Laveaux: il prend comme fondamental le texte des éditions ori-
ginales; les autRS textes scMit dans l'appareil critique suivant
l'ordre chronologique.
Ce système a d'^ioontestiuUcs avantages que M. Laumonier
explique fort bien. 1® Comme Ronsard a plus eouv^it raccourci
qu'allongé son texte, l'af^areil critique, dans l'édition nouvelle,
COMPTES RENDUS. 157
n'a pas l'inconvénien-t d'être plus cshaTgé que le texte fonda-
mental. 2** La comparaison des varianteG devient très Aisée: en
haut de la page, le texte primitif, le point de départ; en bas, les
textes suocessifs jiisqu'au jpoint d'arrivée. Z^ L'étude historique
de l'œuvre, à queilque point de vue qu'on se plaoe, est facilitée.
Aux historiens de la langue et de la littérature, la méthode de
M. Laumonier rendTa des services singuliers.
Lui-même prévoit une des objections qu'on peut lui faire: c'est
qu'il présente Ronsard au pufodic autrement que le poète n''a voulu
être présenté, puisque dès 1560 celui-ci a essayé de classer ses
pièces d'après les genres littéraires. Une autre objection, c'est
que le texte fo!nda<mentail. Je texte qu'on lit en haut des pages,
est bien loin d'être toujours le texte le plus intéressant, celui
sa-ul auqiiel tiemie après tout le grand public, celui qu'eux-mêmes
les historiens de la littérature relisent le plus volontieTS. Avec le
système de M. Laumonier, ce texte intéressant est exposé à se
trouver dans l'aippareil critique ; sans doute, on n'aura pas de
peine à le dégager, mais encore faudra-t-il le dégager.
Ainsi, les Odes de 1550 contiennent déjà quelques-unes — très
peu, à vrai dire — des pièces de Ronsard qui sont vraiment
immortelles j mais l'ode De V Election de son sépulcre est peut-être
la seude de ces pièces-ci dont le texte primitif soit satisfaisant.
Voyez l'ode à la Fontaine Bellerie, imitée d'Horace. Le texte
primitif offre une prenuère strophe, non point peut-être mauvaise
en soi, mais qui a le tort d'exprimer déjà l'idée qu'il fallait
réserver pour ila fin: la fontaine deviendra célèbre parce que
Ronsard l'aura chantée. — A la strophe 4, le texte primitif offre
une maladroite imitation du Te nescit tondre d'Horace: c L'ar-
deur de la Canicule Toi, ne tes rives ne bruU ». Comme si l'été
le plus torride pouvait brûler vne source/ — La 5* strophe débute
par un latinisme malheureux : c Tu seras faite sans cesse des
fckntaûies la princesse ». Je reconnais, d'ailleurs, que la correction
est d'un bonheur très contestable: c lo, tu seras sans cesse.. »
Voi'là donc une ode dont le texte primitif ne peut guère être
considéré comme le meidleur.
La charmante ode à la Forest de Gastine a bien plus gagné
encore aux corrections. Ou plutôt edle ne devient charmante qu'à
partir de l'édition de 1555, laquelle conserve seulement deux stro-
phes du texte primitif, en supprime deux, et en refait quatre.
Pour d'autres recueils que les Odes de 1550, le texte primitif
risque, je crois, d'être moins rarement un texte défectueux. Mais
le lecteur des deux premieirs volumes de la nouveHe édition devra
se résigner à oheroheir assez souvent les belles choses dans l'appa-
reil critique.
158 COMPTES RENDUS.
Il semble, en confiéquence, qu'on soit amené à im troisième eysr
ièfme, celui de Blanchemain. : prendre comme te3bte iondamental
le texte donné par Ronsard à l'époque où le génie du poète attei-
gnit son apogée.
Oui, mais^qued est ce texte?
Blanchemain répondait: celui de 1560, celui de la première
édition collective que Honfiard ait donné de ses œuvres.
Je crois avoir assez étudié les (Mes pour pouvoir dire que, en
oe qui concerne cette «partie de l'œuvre de Ronsard, le meiUeur
texte, le plus poétique, eat en effet celxd de 1560: jusque là,
Ronsard, quand il: corrige ses Odes^ est plutôt heureux ; à partir
de là, il gâte plutôt qu'O n'améliore le texte. Pour les pi^emiers
livres *d'i4mour^, je crois que le texte de 1560 est aiissi le meilleur.
Mais la produ-ction de Ronsard après 1560 fut considérable
encore. Si l'on prend comme base d'une édition nouvelle l'édition
de 1560, il faudra donc donner, dans une très longue suite, tout
ce que le poète publia depuis 1560 jusqu'à sa ^nort. Dès lors, l'édi-
tion nouvelle fera un ensemble singulièrement disparate, — l'édition
Blanchomain en est la preuve.
Faut-il donc (prendre comme texte fondamental celui d'une des
éditions collectives postérieures à 1560, par exemple celui de l'édi-
tion de 1578? C'tst le texte que M. Vaganay a choisi comme base
de son édition des Amours (Paris, Champion) et de son édition
des Odes (Strasbourg, Bihliot, roman.)
Une édition fondée sur le texte de 1578 ne fera pas un tout
disparate comme une édition fondée sur le texte de 1560 : car, la
production de Ronsaid en 1578 est à -peu près terminée. Klie
donnera assez souvent un texte plus intéressant qu'une édition
fondée sua* le texte de 1584; car Ronsard, en 1578, est moins
éloigné qu'il ne le sera six ans plus tard de l'époque de sa pleine
maturité. Cependant, au texte de 1578 on peut faire, plus ou
moins, les mêmes objections qu'au texte de 1584: d'une part, il
ne donne pas le dernier Ronsard, le Ronsard que le poète lui-
même, à sa mort, voulut offrir à la postérité; d'autre part, il
donne un Ronsard déjà trop puriste, un Ronsard qui n'est plus
celui qui a fait la grande révoduticm littéraire à laquelle le nom
de Ronsard est attaché.
A quelle conclusion définitive sommes-nous donc acculés ? A
oeUe-ci, je crois : il est impossible de donner une nouvelle édition
de Ronsard dont le texte fondamental fasse l'affaire de tous les
genres de lecteurs.
Aux historiens de la langue et de la littérature, à ceux qui
veulent faii>e de l'œuvre de Ronsard une étude fondée sur la méthode
COMPTES RENDUS. 159
historique, à ceux pour qui sont faites, en somme, 1«6 éditions
critiques, l'édition d-e M. Laumonier donne satisfaction, d'autant
que le texte est aocomipagné d'un commentaire très riche.
Quant au grand public, quant à ceux qui li&ent une œuvre
poétique pour leur agrément, quant à ceux qui admirent les poètea,
non pour des raisons historiques, mois pour des raisons étemelles,
ceux-là, avouons-ile, ne liront jamais Bonsard que dans des mor*
ceaux choisis. Or, à ceux-là, ce qu'il convient d'offrir, dans des
morceaux choisis, c'est, pour chaque pièce, le texte reconnu le plus
beau, quelle qu'en soit la date. On donnera, en bas de la pièce,
la date du texte reproduit et cedle de la première apparition de
la pièce. On pourra donner aussi les variantes, dans les cas où
l'éditeur supposera qu'au texte choisi par lui comme le plus iuté-
rtesant certains lecteurs en préféreraient peut-être un autre.
Pas un des recueils de morceaux choisis actueddement en circu-
lation n'est satisfaisant. Pour plusieurs pièces, d'ailleurs, tous
donnent, — par la faute de Blanchemain, — un texte qui n'est
celui d'aucune des éditions publiées par Ronsard lui-même. Mais
un bon recueil de morceaux choisis de Ronsard ne pourra être
fait que lorsque l'édition critique de ses œuvres complètes sera
achevée. Souhaitons qu'elle le soit bientôt et qu'elle suscite, sur
l'œuvre de Ronsard, une ample moisson de travaux divers.
Joseph VlANEY.
PRIX ANATOLE BOUCHERIE
La Société des Langues Romanes a décerné, en 1914, le prix
Anatole Boucherie à M. Jules Ronjat, pour son Esmi de syntaxe
des qutrlers provençaux modernes. Le rapport sur le concoui'^ auquel
cet ouvrage a pris part a été rédigé par notre confrère M. Georges
MilUwxleb ; voici la partie de ce rapport qui concerne le travail
couronné :
« Ce livre, un in-S^ de 306 pages, vient combler fort heureu-
sement une lacune importante dans notre connaissance de la lin-
^listique romane. Jusqu'ici les rares auteurs qui avaient abordé les
questions de syntaxe historique et comparée du provençal s'étaient
cantonnés ipresque exclusivement dans l'étude des poésies des trou-
badours et des textes du moyen-âge. Aucun d'ailleurs n'a jamais
réussi à donner de cette matière une vue d'ensemble vraiment com-
plète. Les travaux de Chaibaneau, R. Pape, H. Suchier, Th. Kalep-
ky, R. Dittes, W.-P. Shepard, W. Nyman, 0. Schultz-Gora, etc.,
quelle que puisse être leur valeur (particuflière, demeurent insuffisants :
les uns datent d'une époque où l'état de nos connaissances était
160 COMPTES RENDUS.
encore inidunentaire ; les autres ee resireignent à des points plus
ou moins spéciaux; d'autrefi enfin ne sont que des résumes tout à
fait élémentaires. Quant à la syntaxe du provençal moderne, elle
a été encore plus délaissée. Les lecteurs de la Bevu^ des langues
romanes se rappeJJent Tessai publié dans cette revue, en 1911, par
M. Piat [tome LIV, pp. 230-314], sous le titre de Grammaire
générale populaire des diçiectes occitaniens. A l'étranger, M. E.
Herzog a lait paraître, en 1900, ses M<tt^ri(den zu einer neupro-
venzalischen Syntax, qui témoignent de lectures abondantes. Mais
ces auteurs et quelques autres encore qui ont touché plus ou moins
occasionineUement aux mêmes questions, ont manqué soit d'une
saine méthode linguistique, soit d'une complète possession et d'une
parfaite compréhension du sujet, soit de la volonté de le traiter
dans toute son ampleur. M. Ronjat a voulu tout embrasser. Rompu
aux recherches scientifiques dans le domaine des langues, proven-
çal isant émérdte, il a non seulement lu et dépouillé la plupart des
œuvres félibréennes, mais encore il a écrit lui-même et pratiqué
l'idiome de longue date. Son livre a pour objet l'ensemble des
parlers qui vivent au Sud de la Loire, entre les Alpes et l'Océan,
et qui entrent dans ce qu'on est convenu d'appeler le domaine
c provençal ». Des UmiteB géographiques de ce domaine, l'auteur
fait une description à la fois plus complète et plus précise que
celles qui nous ont été livrées jusqu'ici. Les principaux faits de
syntaxe qui apparaissent dans les différents dialectes de cette
région, depuis le milieu du XIV« siècle jusqu'à l'époque actuelle,
sont classés, catalogués, analyses, comparés avec les phénomènes
analogues des langues ou dialectes voisins, et autant que poesible
historiquement expliqués. Si sur certains points le lecteur pour-
rait désirer plus de détails, plus de précision ou plus de clarté,
il n'en reste pas moins vrai que ^I. Ronjat a tait beaucoup mieux
que tous ses devanciers. Son livre rendra de grands services. Il
fait faire aux études romanes un sensible progrès. »
Le Gérant: Paol HAMELIN.
MONTPELLIER. — IMPRIMERIE GÉNÉRALE DU MIDI
J
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
(Suite)
AVERTISSEMENT
Nous avons dû, pour ne pas retarder trop longtemps
la publication de ]a Revue, donner \e bon à lirer de notre
premier article de V Onomastique des Troubadours avant
d*avoi:r terminé la révision de leurs poésies (15 juin 1915).
Nous publions dès maintenant, sans attendre la fin de
l'impression du présent travail, le complément des lettres
A et B. En effet, Y Onomastique^ telle qu*elle se trouvait
dans les papiers de Chabaneûu, était \beaucou»p plus in-
complète que nous ne l'avions d'abord pensé. Dès que
noua avons. ontreç^rifi la. révision méthodique des: poésies
des troubadours; nous avons constaté d'assez graves lacu-
nes (1) ; mais après de nombreuses additions faites sur
les épreuves, nous avons dû nous résigner à renvoyer à
un autre numéro les nouveaux articles que cette révision
nous a fait connaître. Pour les lettres suivantes, ces addi-
tions seront incorporées dans le texte, sans que d'ailleurs
nous les indiquions par un procédé typographique.
Nous avons donc revu toutes les ^poésies lyriques des
troubadours et la plupart de leurs poésies didactiques.
De ce chef, le travail primitif de Chabaneau s'est trouvé
considérablement augmenté. D'une mJanière générale, nos
a^idilions sont de plus d'un tiers (2).
(1) Des poésies assez nombreuses paraissent ne pas ayoir été dé-
pouillées ; dans la même pièce il arrive souvent que certains noms
n'ont pas été relevés, sans qu'on puisse s'expliquer les causes de cet
oubli.
(2) Sur cent fiches prises au hasard (entre Cabidor et Carcassbs
exclu) il y a quarante-deux fiches nouvelles.
11
162 vVLtMA^IIolL i*i-> Ifr-.H KUK»i1t^^
M- Ma-»^» y Torrrols, V? caUltasi^^^ hi^n connu, bîblio-
Ihéraîve de Vlm^iUai dE^imih C titi wmi 4e Banelonf , a
t»îen v«T^u dêpoœyer pour »»:^a<. les^ poéâes encore îné-
dites de Serrerî cm mieux Ceneri de Girooe : nous lui
exf»riniAns d*>s rfmercîemepis p^or cette précieuse coMa-
tforatiôn <]ui, dans les ctnonslances présentes, nous a
viieoi'^ril ti'»ucl*ê-
\«»us av^ns. de n*»;re cv^, d^«Muii]ê les Prorerb^s d^
Guiîiiem de Centra, ainsi que les p»oêsics de Cerveri de
Girone coolenoes dans le Cmneontr 4rh Com^e^ dUrgell
((•ul4ié par M. Xict^ao Uakrès pour la Soc^iai Coia-
hma de Bibiiofih. Barcelone. Idi^V \oos awons enfin
ri4evc les n«Hns propres de la Faui^ de TorroeUa (ntème
voîtimei (11. J. Ancladc-
\\) IL A. JeuiOT m kiea viwhi, wi 4es pif wiin^ ■« signaler
^■clyMS »4-<i»Mf«w : om les Uonren scosMin^aff f de soa Bom
U liste soiTante.
ONoMAî>Ti42H:: DES THOtliiAUOl ÎIS 163
Lellres A-B.(Complémenl).
Abel. — P. Cardinal, Razos es,
Abram. — G. de Cervera, Prot., 679.
Adam. — - G. de Cervera, Prov., 327, 396, 398, 399, 452.
P. d'Auvergne, Ab fina loia, P. Cardenal, Vera ver-
gêna, R. Jordan de St-\nlonin, Non puesc mudar. Ser-
ve-ri, De Deu no's deu ; Perque nom daran ; Tolz hom.
.W., Mal dit, 86, 383, 390. Tenson de P. Tr.abustol et
de Raynaut de Très Sauzes.
Aenac. — P. Cardenai, Un sirvenies ai en cor,
Affrica. — G. de Cervera, Prov,, 1074.
Ager. — Serve ri, Testament,
Agout (Senher). — P. Vidal, Ges car esïiu,
Aguilo. — G. de Cervera, Prov,^ 147.
Aguilo (GuERAjL- de). — Scrveri, Testament,
Agust Cesar. — G. de Cervera, Prov. 184, 547.
AiA. — P. de Marseille, Belha domna.
AiMAR. — G, del BauSi Bem mera^eitl,
Aimeric [de Narbona]. — . G. Riquier, Ane mais ; Tant
m*es Vonratz.
164 ONoMASTiQUt: DES TttOliBAbOLllS
AîMERi DE Narbonne. — AUusion ? Cf. G. Riqui<*r, Aiian
grans com devers, v. 179 et sq.
AiMERic (de PégulJian ?j. — Anon., Ane al temps d'Arius,
AixAiîT. — P. de Marseille, Vauirier.
w
Alamanha. — L. Cigala, Siudj fil ,rom,, V, 46. P. de
Capdueil, Uadregz solatz,
Alamans. — P. Cardenal, Per fols ienc,
AiAMVw (Guiraul), — Serveri, Testament.
Alazais. — G. Riqiiier, tenson avee Peire Toral.
Ai.BAiRE (Don Sabi c, fil d'). — Anon., Dot me las dens.
(C'est une strophe de P. Vidal, Ctes pet temps fer e
brau,)
Albalat (Senyor de). — Seneri, Testament,
Ai.BARic (Bertrax). — Guibert.
Albert. — G. de Berguedan, Un sirventes ai. Simon
Doria, X Albert,
Albertet. — Tenson dWlberlel et de Raimbaul.
Ai.BiGEs, Albeges. — G. Ademar, Chantan dissera, G.
Uiquier, Oui a son, M. de Montaudon, Vautre jorn.
Al.Bl'^OX (JOAXET D*). Cf. J^A^ET d'A.
Ai.BrssoN. Cf. JoAX d'Ai.bi ssox, D'AiBrsisoN.
Ai.DRic, AiDRic. — Marcabrun, Sen4i En Alàric.
Alegret. — Mancabru, Bel m'-es.
0>:OMASTIQUE DES TROyjÇAPpURS 165
Alengrî. Cf. Rainart d'Ale.xgri.
AlexaNdres, Alexaxdri, Alexandris. — G. Augier, Sir-
ventes avols, Gr., 205, 6. G. d«e Cervera, Prov., 901,
003, 1031, 1050, 1080 1081. P. de la Mula «/a de razos,
S. de Gironé, Baile, i^ig^e ; Si cel que ditz, Tenson de
Mainard Ros et de Gui, Gr, 191, 1,
Ali'oxso [X]. — Serverî, Mni dil,
Algardi. — G. Riquier, Silol s'en grans,
Alixaxdra (rime : axdra). — P. Raimon, Lo dolz chan
(au lieu de la l'orme Alexaxdria).
Alixandres (nom de femmo). — Guiraudo lo Ros, Ara
mbmi.
Allidls. — Torroella, Foula, 2i3.
Almucs. — Tenson d'Almux et d'Iseut de Gapnion.
Alvernhe. — P. d'Auvergne, Dejosiah breus ; cf. en-
core Auvergne.
A\iALRiG (de Narl)onne). — G. Riquier, AUù perl poder;
lin re ; Apiors^ pus a vos ;» Nom sai d'ampr ; Ab lo
temps ; Beni meravelh ; Beni vvilgra ; Pieu de Iristor,
Amieu., Cf^ Avçn et Ugq u'Aven.
Avion. Cf. Cesto d'Amon.
Amorat. — Torroella, Faula, 598.
Ampurda (Comtat de). — Seneri, Testament.
Ampuries. Cf. Dalmau d'Amplries.
AxAMAS. -— G, de Cervera, Prov., 900.
166 OXOMASTIOUÉ DES TROUBAobuRfl
Andoart. — Serveri, Pus U tey laxon ta /cy. Cf. encore
Ardôartz.
AxDREu, Andreu de Fraxsa. — Anon., De tan tenc per
ncsci. Anon., Lai uns [ins preç, {Rev. l. rom., XX,
i3o).
AxDRivET. — Teifôon de Peironel et de Guiraul ; cité déjà
au mol AxDRiEU, lettre A, premier artide.
Androin (lo fols). — P. Milo, Dels loglars, ms. A, u° 561
(A. Jeanroy).
AxFos (rei). — Perdigon, Enlr'Arnor,
Anfos (de Caslille, Alfonse VIII). — P. Vidal, Moût es
bona ; Bonaveniura ; Quant no ni es ; Dieus en sia
grazitz.
AxFGS (rei). — L. Cigala, Studl fil. rom,, V, 46 (proba-
blement Allonge X)»
r
AxFos ( = Alfonse X). — G. Riquier, Ab pauc ; Si /o/ii
Deu ; Quar dreylz ; De itiidons ; Moût me tenc ; Hu-
mils fotfaitz ; Jhesus Cristz ; Ogan no cugey ; Karl-
lalz ; Voluntiers ; Rdcos m'aduy ; Los bes ; Chfistias ;
Quim disses ; Janutis non er ; Res nom vcd ; Per re
no puesc ; Pus Di^eus m*a dut ; Suscription de la De-
clax^atto, éd. Pfaff, p. 182, et deçlaratio passim ; Tan
petit vei ; Guiraut Riquier, seyon vostre esci^?n.
AxFos (rei). Lequel ?. — G. de S. Desdier, El temps.
Anfos (rey). — Serveri, Pus li rey laxon la ley (sans
doute Alfonse X).
Anfos [infant d'Ara go]. — Serveri, Mig vers faray.
ONOMJfôTÎOUE DES TROUBADOURS 167
Angevin. — Marcabrun, Assaiz m'es bel. P. R^imon, teii-
soii avec B. de Gouixlon.
Angle-s. — Seneri, Can <iug en corl,
Anglesola (Guillicm de). — Serveri, Testament.
Anjau. — «Maix^abrun^ Lo v^rs con\ens. Pons d'Orlaffa.
Si ai perdut. .
Anjers. — Tensoii de Uostang avec Dieu.
A.NJUL (€oms d'). — P. de Mar&eiWe, Lautrier.
Anna. — G. de C^jrvera. Prov», 1>55.
A.xRicH. ~ Serveri, Pus U rey.laxon la ley,
A.xTECRisT. — G. de Boriieil, Tais yen.
Anton. Cf. Gintartz d'Anton.
Apoloines de Tir. — Anon., A chantar nier.
Apostoli. — G. de Gavaillou, Seigner coms. P. Vidal,
A p^r pauc.
Araoo. — G. de Borneil, Ara quan vei ; Qui chatUuJr sol.
G. de Calaiison, Bels senher Dieus, G. Riquier, Pas
sabers. R. de Miraval, Cel cui jois. Seneri, Iram lu-
nya ; Enir'Artiyo e Navar. I«d., Testament ; Faula.
Arago (rei d'). — (î=r Alphonse II), G* de Borneil, Ab sem-
blan ; Bem plaivia. Pons Barba, Sir ventes (se rapporte
à Alfonse H et non à Jacme P% d'aiprès Milà, p. 432).
Serveri, Hom no pot far (Jacme I"). Serveri, Mal dity
Test, (il s'agit de Jacme P'). Olivier del Temple (Jacme
I"). S. de Girone, Del mon volgra ; il s'agit sant doute
plutôt de Pierre III que de Jacme V. Id., En mal punh;
168 ONOMASTIQUE DE& TROVBADOUR8
Cuenda chanso (allusion) ; A vos me suy (allusion) ;
Pus semblel G-enicr (allusion) - ; il y a des allusions
dans ia plupart des poésies de Serveri.
Arago (rei d') ( = Pierre III). — F. do Lunel, Al bon rei,
Milà, Trov. en Espafla, 2® éd., p. 215 ; allusion dans
G. Anelier, Ara faray nom, Haynouard, IV, 272. Il
s agirait aussi de Pierre III dans At de Mons, éd. Ber-
nhardt, III, IV ; cf. préf., p. IX (A. Jeanroy). Pour
Serveri de Girone, cf. supra.
Arago (nei d') lequel ? — Peixligon, EntrAmor,
Aragones. — Anon. {U. de Vaqueiras ?), Joi non cugei.
P. Bre-mon, Pus pariit an. P. Vidal, Tant an ben dig.
Aragones (rei). — Paul Lanifrano de Pistoja. H. de Va
queiras, Ja hom près. S. de Girone, Manl rie.
Arcuimalec. — P. Cardenal, Cel que fe.
Argon A. — G. dau Luc, G es sitôt.
Ardoartz. — Serveri, Hom no pot far. Cf. Andoartz.
Arech. — Torroella, Faula, 590.
Aristotil. — Anon., Gr., 461, Ï61>. G. de Cervera, Prov.^
1081. S. de Girone, Un v^rs farai.
Armenyach ( = Armagnac). — Serveri, Testcêmcnt.
Arivaldon. — Anon., Uauirier fui {Gr. 461, 147).
Arnaudo, Arnaudon. — G. de Berguédàn, Ara mens ;
Talans m'es près,
Arnait. — Teiison d'Arnaut et du comte de Provence,
Gr. 184, h
ONOMASTIQUE DBS TROUBADOURS 169
Arnaut (Seigner). — Tenson entre Arnaut et Giailleln.
Arnaut (joglar). — G. dau Luc, Ges sitôt.
t
Arnaut Escolier. — Turc Malcc.
Aron. — G. de Cervcra, Prov., 1081.
Arsos (don). — Serveri, Can auy en cort,
Artls. — Serveri, Can auy en cori.
Artus (Lo roy). — Torroella, Fauta, 184, 223,, 310, etc.
dix-neuf citations, cf. l'index de l'édition Llabrès.
Arraz (la canidcla de). — Strveri, Si cet que ditz.
AsT (?). — p. Vidal, Tart mi vdran. Le texte est douteux;
cf. mon édition.
AsTARAc (Coms d'). — G. Uiquier, Coms (TAslaraç.
AsTLRis (?). — G. de Berguedan, Un sirventes (ap. Milà,
p. 300. Keller lit Turx).
a
AuDETA (?). — Anon., QadiU escavdlcai, (Le ms. a et
andla ; est-ce laudeta, toseta?)
AuDiART. — 1\. de Miraval, Cet oui lois ; Dels quatre
mcstiers ; Enqucr non a gaire ; Pos {mas) ogan ; Tut
cil que van.
AuDiER.NA. — 11. de Miraval, Tais idi mon <:hant.
AuDRic. — P. d'Auvergne, l}eioslats, breuSé
AuciiER (Guillem). — G. Augier, Berlan, vos c'anar ;
Guithems, prims iest,
AuEivER. — Paves.
170 ONOMASTI^E DES TROUBADf^URS
AuRENGA. — R. d'Orange, Ar quan semblol ; Pos tels «fl-
bers.
Alstoret. — H. do Vaqueiras, Del rei dWragon.
AuTREjAT. — G. d'Espagne (?), Dona, si toi ; Gen rnausi.
Auvergne. — Hichard d'Aiig'leterre, Dalfin.
Aycard [del Fossat]. — Teiison de Aycard et de Girard.
(Suchier, Denkm., I, 297.)
AZILLERS. Cf. KiCHAVAL.
B
Babo. — Sordel, Lo reproviers, éd. I.ollis, VII, 32 (A.
Jeaiiroy).
Baboï (Malheu). — Serveri, Tealament.
f
Baûhs. — Torrodla, Faula, 582.
Bar (?). — A. Daniel, D'aulva guiza. H. de Vaqueiras,
Leu sotieL (Le premier exemple m'est signalé par
M. Jeanroy.)
Bar (Nicolas of:). LT. \itoL\s ue Bar.
Baubaria. — G. dau Luc, .Si per malvalz,
Barceloxa. — Se-rveri, TesiamenL
Barcelona (Bisbe de)* — Serveri, TedmnCnl.
Barcelona (Comte de). — Serveri, Mal dit,
Barsaloxa (Coms de). — I>a citation tirée de Ges silol
{Rev. L. Rom,, 1915, p. 117) est de G. dau Luc. .
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 171
Barceloxa (Sacrista de). — Serve ri, Testament,
Bas (Vezeomlesa de). — Serveri, De Pala a Torosela.
Basi. — G. de Cervera, Prov*, 1176.
Bastart. — P. Rogier, Per far e&bojudir. Cf. Castart,
Baus. — P. de Marseille^ Hazos non es,
Baus (Lo). — Perdigoii, Ucm dizon ; EntrAmor,
Baus. — P. Uaimon, Pos lo bels temps.
Baus (Bertran del). — 11. .d'Oraiigç^ Anz gue Caural
Baus (Iluguela del). — Cf. Pujol, SU mal damor.
Il' I
Baus (Rambalda del). — R. de las Salas, Nom pose
partir,
Baus (Uc del). — Pendigon, Ben a^ol mal,
Uearxe (Gaston de). — Serveri, Testament,
Beatrix (d*Esl). — Lamberliiio Buvaklli, Ges de chan-
lar.
13e Coxve. — G. de BoriM>il, Ciàdaillac.
Beguinas. — P. Oardenal, Ab volz danijel.
Bel Cavalier. — R. de Vaqueiras, Domna tant vos ai
Bel Esper. — Perdigon, Toi Van mi ten.
Bel Papagai. — G. de Borneil (ou G. Augier), (Juan vet^.
Bel ProexNsal. — G. d'Elapagne (?), Dona, sitôt ; Ges
ancara ; Na Ses Mercè,
172 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Bel Rai. — J. Estève, Cossi morria ; El dou^s tempe ;
Laulricr ; Ogan têb frcq ; Sim vai 6^.
*
Bels Semier. — G. de Bonieil, A be chaniar, v. 40 ;
Alcgrar ; Los aplcchs ; Leu chatisontla,
Belcaire. — P. d'Ah'ergne, Genres.
Bellpuig (Beltran de). — Sorveri, Testament,
Benjamin. — G. de Cervera, Prot*., 931 .
BtNVLNiiUT (nom de femme). — Aiiou., En aqutst soiu
Berart de Monfleyder. — Seneri, Mal dit.
Berenc. Cf. Brencs.
Berenguier. — Tenson de Peyre Trabusial et de Rayuaut
de Très Sauze«.
Berenuuier de Tors. — G. de S. Gregori, Nueit et jorn.
Cf. /?oni., VII, io^i. {A. J-eanroy).
Berga. — Serveri, Testament,
Bergck;no. Cf. Fai RE de Bergogno. m. Jeaiirov me si-
giiale : Pujol, Vel qui sali et (Studj fil. rom.y VIII, 452).
Berguedan. — G. de Berguedau, Be fo ter; De Betyueda.
Berlenda. — L. Cigala, Studi fiL rom.y V, 53.
Bermay. Cf. Bretmar.
Bernado. — Tenson de Tonias et de Bernado.
Bernadon. — G. del Baus, En GuL
t
ONOMASTIQUE DES TROUBÂDOUIl^ 173
Rernart, — Guigo, Ar parra,
Bernart. — R. de Durforl.
Bernart de la Barta/ — T-enson de G. P. do Cazals et
de B, de la Barta, Gr. 227, 7.
Berxart Razim. — Tenson de Magret et de G. R. d*Apt.
Bernart de Ventadour. — Tenson de B. de Ventadour et
de Ijemozi.
Bersexdeza (la gent). — Anon., Fincunens.
Berta (Fraire). — Tenson de Maistre et de Fraire Berta.
Bertau. — Marcabrun, Doits cuidas,
Bertelai (I^s bauzes). — Isnart d'Entravenas, Del sonet
(A. Jeanroy.). (Déjà cité; à Bertai^ai.)
Bertolai. — Anon., Gen me nais (Lai Markiol).
Bertran. — Guillem Augier, Beriran, vos c'anar. P.
Bremon, Pus pariil an, R. de Miraval, Berîrans, si fos-
setz, Tenson de G. Raimou et de MoJa. Tenson de
Javare et Bertran. *
Bertran. — G. de Borneil, Nos pot sofrir, éd. Kolsen,
n** 60.
Bertran de Sant Fei.itz. — Il y a deux lertsons d'Vc de
la Bachellerie avec Bertran ; dans la seconde Bertran
de S. Felitz est appelé seulement Bertran.
Betleem. — Anon., Finamens. P. de Capdueil, Ar nos
sia,
Biarxe- Cf. Bearn.
174 u\o3L%srioti: m::» TRMi nvboLits
Bff.rLi. Cf. Obs de Bir.Lu.
Bioi.n. — P. VkiaJ. Tart mi tfiFan,
Bi_%CATz. — Tenson de G. de S. Gregori et de BljK^tz.
Blaxcaflor. — Anon., Finamens, Torroelb, Faulmj 239.
BiJi?fQCETA DE Crexel. — Senerî, De Pala a Torosela.
BiXY ( = BJois). rr. Partoxopeis de Bley.
BiJOBE. — Torroelhi, Foula, 508.
BoFiL, BoFFiL. — G. Riquier, Auzil ai dit.
BoxASA (En). — Anon., En Bonasa,
Box Respieg. — R. d'Orange, Peire Hogier.
Box Vezi. — G. de Poitiers, .46 la doiissor. (Est-ce bien
un senhal ? Cf. Bertonî, Zeita. rom. PhiL, XXXV, 541,
n. 2.)
BoRDERc.i ATZ. — P. de la Tara vano. D'un sirventes.
Bordels. — G. de Borneil, Ouon h glaiz,
BoRXTiRA (Giraul de). — Trobaire de Villarnaut, Mal mon
grat.
BoRREL. — Tenson de Tomas et de Bernado.
BoRT (del rey dWragon). — Rostang Berenguiec, Pos
def^amar.
BossAGiiAS (forme donnée par le ms. et non Borsagas),
Braz Cort. — G. de Berguedan, Talons,
ONOMASTlOUi: UDS TROUllADOL'RS 175
BnFîRSAN. — T.. Cig^lâ, Lantelm.
RnEissANA. — ' G. de \n Tour, Un sirvenie^i Jamij
Rret. — P. de la Mula, Una leg veL
Rretanha. — J. Rudel, Ouan lo riufi. Torroella, Faula,
524.
Rretmar. — G. de Borneil, Tozlemps. (Autres formes,
Rermay, Gobmay.)
Rreto. — P. Vidal, Alosiar, Serveri de Girone, Cant ctug
en cort. Tenson de Jaufre et de Rainaut de Pons. Tor-
roella, Faula ; cf. au mot Arïis dtonj? Tindex de Fèdi-
tion Llabrès. M. Jeanroy me signale encore : G. Ade-
maVyBemagrops,
BiRî.ATZ (comtessa de). ~- Anon., En aquesi gai son,
C
Cabador (?). — G. d^Apchier, Vieil comunaL
Cabanas. Cf. GuiGo [de Cabanas]
A *
Cabaretz. — R. de Miraval, Oui bona clianso.
Cabestanh. — p. Vidal, Neus ni gel, (Le même nom se
retrouvé dan« Pons d'Ortafa (Or. 3179^ ' 1). Banbieri
donne Monpeslier au lieu de Cabestanh, Cf. Bergert,
op. laud,, p. 105-106.J
Cabra Roc. — G. do Cabrera, Ctibra.
Cabra Juglar. — G. de Cabrera, Cabra.
Cabreira, Cabrera. — R. de Rom, Quan la novella flors.
G. dau Luc, Ges si toi. Marcabrun, Hueymays dey.^ S.
de Girone, Près d'un jardi.
176 oNoMAsrioLt; bts thoibadolhs
Cabreira (\(idons de). — P. Vida), Qufuit om onralz.
Peut-être Marquesa, fille du ecnnte d'Urgel, Ermen-
gaud VII, qui épousa Pons Guiraut de Cabreira ; P.
Vidal, éd. AngJade, p. 180.
Cabreyra (\'ezcoinlesa de). — Seneri de Girone, Dt
Pùla a Torosela,
Cabrera (Glerai' de). — Serxerij Tesiameni.
Cabreira (Pons de). — G. de Berguedan, Bem tolria.
Cabrera (Ramox de). — Seneri, Testament,
Cabrens. — S. de Girone, Près dun jardi.
Cabrier. — G. Amiel, Un vers.
Cabreira (d'Urgel, nom d'homme). — Marcabrun, Uey-
mais,
CaBRIL. Cf. MOXCABRIL.
• é
Cabrit. — Tenson de Ca-bril et de Richard de Tarascon.
Cadeira (la). — Blacas^ M. W., 2, l'i?.
Cadexet. — Ten.^on de Guionet et de Cadenet.
Cadoîw* — B. B., Ouan vei h temps. G. de Borneil,
Ans que veigna.
Caersi. — B. de Born, Pois nls baros. Cadenet, De nul-
la rer^ {Domnas de Caersi). J. Rudel, No sap chafitar.
M. de Montaudon, L'autre /orn. IV de S. Cyr, Seigner
vescoms,
Caersixat (malastruc). — Turc Malec, En Raimon beus
tenc.
ONOMASTIQUE DES TROtBADOURS 177
Caïfas, Cayphas. — Guillem.. Godi, Sil gens cor. Anoix.,
Toi enaissi (Gr. 461, 2fio), P. Cardenal, Un esiribot,
Taïm, Caï, Caym. — A. Daniel, Chanson doil mot, G. de
Tervera, Proi\, 868. G. de Monlanhagol, Bel m'es, G.
Riunol, Magret^ pujat m'es, Mareabrù, Bel m'es ; Pax
in nomine, P. Cardinal,. Atressi com pèr fargar ; Tos-
tems nzir ; Un* sirventes ai en cor, P. de Corbiac, 17.
R. Cornet, Ouar vey lo mon, R. de Vaqueiras, Er vei
escur. Cf. Stœssel, Bilder und Vergleiche, p. 49. Ser-
veri de Girone, Ohra sobtil,
Caire, Cayre. — E. Cairel, Qui Sikibes, R. de Vaquei-
ras, Conseil don. Cf. encore P. Cardenal, Li clerc si
fan, V. 50, var, dans la Chrestomaihie d'Appel. Ricas
Noyas, Pos partit,
Cai« de Botz. — G. de Berguedan, Talans m'es près,
Cajarc. — B. de Born, Aon puosc muàar,
Calabra. — R. de Tors, Ar cr ben dreiz,
Calapran (nom d'homtne). — Ricas Novas, So don me.
Ct\ Calabren;
Calaqren. — R. \ovas, 5>o don me cudava,
Calabria (k) duc de), fils de Robert. — Conirpl. Rob.
Cai ANso. Cf. GriRAUT, GiRAi'T de Calanso.
Calât AGiRo. — R. de Vaqueiras, Senher marques,,, no,
Cal.\trava (Bonome de). — (Uguet) H. de Malaplana,
Cometreus voil, Reculaire.
Calcax. — G. de Cabreira, Cabra [oglar,
12
1?*^ OXoMASTÎQt !•: bliS TROUHADOVnS
C\i.nFS, — s. de Oirono, Entre Caldefi.
C\i.i:oN, — ^ Anon,, L'alirier fui a C.
(?\i.KS, — J, noi)el, S'ira (Vamor,
CvivriRA» — G, Augier, Beriran, vos c'anar.
CvMvitiRVS (?), — P. Ginienal, L'afar del comte Guio.
Ov\iBtR\i<. — H. ik^ Rom, Al dous nou. G. de Cabrera.
C\MULV. G. lie i\ikuts*Hu F*uiet^ 116.
C\^p.\\BS. — R. de Yaqueims. Vo tnagrada. R. de Bar-
be^ieu-V^ Tuil demamion.
Cwk^MiW (jon^leitr ?). — G. de Puieibot, Hutnjmmii ée
Cvsiv\.\ii\. — H. (lo Boni, feu chant. J. Estève. Francs
rei.<. [P. Vidal'» Tor (fuom /ro^t***.
C'vxxMi Lvs. Ricas^ Nnvaî^, En In mar major,
rvAAVKS. p. \ i«Uil. lU^nai f'ntiini. II. de ViK|u#ira?,
r\M>\. — B. .W Buni, D'un <inenlt^^
i^KSt-un i\ii<\i. B. Uattiiac. \n>iire rt:ys,
Lv\LV. ~- < Je Giioii^, Prcs ti un partit.
ON'OMASTIQLI:: DES TROLBADOt îiS 179
Canet (S^nyor (le). — ?<^rveri, Teslament,
Taximiac (En). — R. de Paris, Gordo iou fas.
rwiLiiAc (Marques de). — Serveri, Silol s*es braus, (Cf.
on<»ore Guiraut Riquier, Senli 'En Enric ; Guirakil Ui
quier^ a eein que nmalz ; De so don i/ru soi/ doptofi,
Voye7. natre (HiKle sur Giiiraiil Riquier, p. 175, 179,
181, n° "2. IjO porsonnago s'appdk Arar<|ues de Tanil-
La<» el non le marnu'is de PaniHae).
r^AMNEis. — A. de Bdenoi, Ja no er credut. P. Rogier,
Ja no creirai. P. Vidal, Ane no mori,
rANPExnrT (SenJier de). — Folquol de Lunel, Guiraut
doraab heuiai, (Cf. sur ce personnage : J. Anglade,
Le troubadour Guiraut Riquifr, p. lO'i.)
CwpiDrELH (Cels de). — [P. Vidal], Cor quom trobes.
Cans. — B. de Born, Ane nos poc far.
Caxsô (Xa). — Perdigon, Los mais d'amor. (H s'agit
d'une chanson personmfiée.)
Cantacabra. — G. de la Tour, Pos nAimeries,
Caortz. — B. de Bom, \on puosc mudar. Uc de S. Cire,
Un sirv entes.
Cap de Porc. Cf. Gri.
Cap Florit = Camp Florit (le paradis). — F. de Romans,
M. \V., 3, 96.
Capa. — Albertel, Solatz. (Plutôt Gaucekn Faidit ; cf.
Bergert, op, laud.^ p. 112.)
IdO OXOMASTfOl'E DE< TROl BADOl'HS
Capa (Bela). — Blacalz, Lo bris doux temps; Seign* En
Blacalz. (Le premier exemple seul a été donné sous
Bela Capa.)
Cap.uro. — G. Ademar. Ben for aiinais,
Capit.vms. — Paves, Ane de Rolart. (Cf. encore, à pro-
pos du capitaine généra! de Florence. G. Riquier, Tant
m'es Vonraiz.)
Capxiox. Cf. Iseut de Capxiox.
C\po DOFi E GREC. — P. Cardinal. Ce! que fe.
Capt.vn'. — G. de Cabrera. Cabra,
Car Axiic. Cf. A\iic.
Caracosa DE Cavtac.abra (Xa). — G. de la Tour, Pos
a'Aimerics. (Filie d'Albert Malaspina ; mariée entre
1212-1218 au marquis de Gavi. Bei^iert, op. laud.,
p. 87.)
Carais. — B. de Born. .4 ne nos poc far,
Carwiax. — P. Vidal, \eus ni gels ; var. Cabeslanh.
CvRAiL. — G. de Berguodan, Mal o fe,
Carbox (Mox). Cf. Carboxcles.
Carboxcles (Bels). — A. de Mareuil, Sim destreignelz.
(D'autres mss. ont Mox Carbox, Bergert, op. laud.,
p. 21).
r\\RCAssEs. — Anonyme, Vai Hugonef, B. A. de Moncuc,
Er quan li rosier. B. de Rovenac, Ja no vuelh. Côde-
net. De nulla ren (texte de P. Carcassi), Comte àfi
Foix, Mas qui a flor. M. de Montaudon, Ucaiire jorn;
i
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS l&l
Pois Peire, peire III, Père Salvaige. P. Vida), Mos
cors salegra ; Per pauc de chaniar ; Tant an ben.
. 11. de Miraval^ A Dieu me cornan. Sicart do Miirvejols.
Uc de S. Cire, Un sirvenies.
Cahcassona. — Sifre et Mir Bernait. R* de Alirayal,
^1 dieu me coman ; Bel nies i^u'ieu cant, P. Vidal, Ma
voluntalz.
Cardaillac. — Dalii d'Alvemhe, Pos sai etz vengul, G.
de Bornei], Cardailhac, per un sirvenies, P. d'Alv^r-
gne, Chaniarai,
CxHDESEii, — M. de Moutaudoii, Pois Peire.
Cardo (Cartz). — Sei-veri de Girone, Cuenda chanson.
Cf. encore Çardona et Çartz.
Cahdoil. — B. de Boni, .4 lotz die. Cf. Cahdueil.
Cardona. — B. de Rovenac, Bel m'es. G. de Berguedan,
B(^m volria ; Sirvenies. P. Vidal, Pos uberl ai. (Dans
P. Vidal, il s'agit jxîut-êlre de Carlona, en Italie).
11. Vidal, Abril issia. S.; de Girone, A vos me soi ;
Can aug en corl ; Entre Lerida ; En mal punch ; Près
d'un iardin. Cf. encore Cartz et Cardo.
Cardona (Berenguer de). — Serveri, Testament.
Cardona (R.). — Dans la Suscriplion du planh de Ser-
veri de Girone, loys ne solas {Estudis U nivcrsilaris
Catalans, vol. III (1909), p. 255). Cardones (Le), ibid.
Ravmon [de Cardona], S. de Girone, SI pe^ irialor, ibid.
p. 259. Cf. encore Cardona (Ramon de) dans Serveri,
Faulà.
Cardueil. — G. de Cabrera, CaSbra. Cf. Cardoil.
Carenza (i\a). — Alaisina Iselda, A Nd Carenza.
182 ONOMASTIOUE DES TROUBADOtHS
Carl (pro). — Cobla de Sonlel. en français, Sonfel.
P. 282. (Il s'agit de la pièce : Von sai que je die;
dans la suscriptiou on lit que Sordel la composa pio
K<irl ; publiée dans VArchiv, 50, p. 282.)
Carlades. — B. de Bom, Pois lo gens.
Carlas. — G .dWpciiier, Cominal vielh flac,
Carle, Carles (=Charies I** d'Anjou). - — Aicart del
Fos^^at, Enlrc dos rris. Anonyn>e. E s'icu atf4tes perduL
A. de Segrel. A'o sui quûn i>o. B. Zorzi, Si7 mons [on-
des, B. de Castellane, Sitol no nies, Compl. Rob. Ca-
lega Panza, Àr es sazos. F. de Lunel, Al bon rey. G.
d'Espagne. Ben volgra s^esser pogues ; S'ieu en pascor
no caniava. (Ainsi débute ce chant dans le Parnasse
occitanien^ où Chabaiieau a dû prendre la citai-ion.
Le texte de C est : Qui en Pascor non chanUè (Appel,
Prov. Ined.), L. Cigala, Slud'i fiL rom.^ V, 40. P. de
Chastelnou, Hoimais nom cal.
Carle (Comte). — Granc*, Comie Karle.
Cahle (Lo rc'is do). — l\. de Tors, Ar es dreil.
Charles (II de ProveiK-e). — Jacme Mote d'Arles, Aon
es razon.
Carles ( = CnARLEMAG\E). — Anou., Ja de razon, Anon.,
Palais de Savieza. G. de Cabrera, Cabra. G. de .C«r-
vera. Prov.^ 1076. B. Bom, leu chant ; \on puosc mu-
dar ; Moslre senher. B. de Castellane, Sitôt no nies (?).
G. Faidit, Fortz chausa. G. de Bomeil, Si per mon So-
bretotz. G. de Berguedan, Sirventes, P. de Corbiac, 33.
P. de Ladils, Mossen Ramon, R. Cornet, IrcUz e
fel. R. de Vaqueiras, A'o m'agrada.
Carle Martel. — P. Cardinal. Per fols Icnc ; Qui voira
sirventes. P. de Corbian, 33.
i
ONO-\USTlQUE DES TROUBADOURS 183'
Carle Martel Xfrèrede Uç>berl). — Compl. Rob»
CarJmES (lequel ?). -7 Serveri de Girone, Pus li rey laxofi
la ley. Id., Mal diU
Charles. — .Ten«pu de Mainapd Uos et de Gui.
Carlo. -— B.'de Bôrn, Pois Verdadorns, Cf. G. de Ca-
breira, CabfUi, '
• '■'
Carme. — S. de Girone, Pvcs d'un iardi.
Carme\zon. — G. de Bergue*dan, Bcm volria.
Carn et Ongla. — (Cheval du comte de Provence). Comte
de Provence, Cam -et Ongla.
CarS'alàmada ?. — Anon., Là^ gaia semblana. {Sic Cha-
baneaû ; la pièce est dé G. d'Espagne et il faut sans
doute lire Car N* Alamada ou Alamanda. Cf. Bergert»
op laud, p. 58).
Carpent?^as. — P. Cardinal, Be volijra. Uc de S. Cire,
Un sirvenles.
Carret. — B. de Bondeil, Toi aissim pren, F. de Romans,
Aticels no Irob ; Canlar voil ; Ouanl cuy chanlar. G.
de la Tour, Pos N'Aïnierics. Palais, Dem plai lo chan-,
kir, (N'Ot del Carret. Cf. A. Restori, Nozze Ballisielli'
Cielo, p. 5). . .
Carret (Co^mtefisa d^l), -- A. d^ Belenoi, Tant es d*amor»
Albertet. En amor. Cf. encore Contenson del Carret.
Carros. — Serveri, Tcsiamenl.
Cart. — M. de Montâudon, Seignar saguesselz.
Cart ( = Quarto, Ilalie). Cf. l'article suivant.
C.u>TiLvn»»&Tr>«, — R. de \'aqueifas. Setther Marques
(Lire Cart enIr'AsT e \o. i-flonr l'a dénonlré M. Cre&-
cim ihos $on mésnoire ; Am*bigo. Corienfrosteno,
Padoue, 18ST. Carl^tjuarto. No= \itimMe).
tïRTovt (?). if. au mol r.uiBatvi. l'e^anwpte Je P. \ itlal.
(.ABTitNEs. — \'ariaiile i^mr I'ubtwm:» (autre var. Cab-
€u\E») <iau^ la tei>!^.>ii d'Albert de MMasiMiia et de It.
de Vaqueiras. A^iieL l*r"r. Cftresi.. ii* DU.
Cahf(. — Seneri de Gin>i»e. .Uuiifi» ritx ; Dailr, julye
{La DuHuh Carlz) : .1 yrtu put hom : In c^rs fuFai.
Id,. Testament ; !yi lot s>s Itniu» ; TtAz hum.
Ca£alu7 (Slfia de). — G. de la Tour, l'os n'Aimcrics.
Casellas. — G. ik" la Tt>itr, l'Os «'.liHimt;'. (l'atelle,
province de Turin. Lï, Bergert. op. t-.JUd., p. HX>.).
C\SL4R (le). — Ai. de l*on.-aîran;ue!j, .Ir eni al frey
temps ~
Ca^i.ati. — Kaudo ik- Prada^, Ben ay'amors. Fâure el
Fakoiiel.
Cassa. — S. de Gîroiic. Près tTun janli.
Ca?>sias- — G. (le Calansoii. Fudet, 185 (nis. II).
CAST.\.\HitR. — AlU^-rl \lalas]>iiia. Aram liigalz.
Castart. — P. Hogier. Per /nr eshowHr (Ms, N ; éd.
Ai>i>el Bastart, fomie de lous les aulres mss.).
Castel. — .Mbertet, En amor. Cf. aussi Brixa, G, d« la
i'os n'Atmerii-s.
Iabo. — R. de Vïiqiteiras, Senher Mnnfues.,, „q
I, Lo reproviers. Cf. encore Rabo,
ONOMASTIQUE DES TROUBADÔCRS J85
Castelbon. — Comt€ de iFoix, Xîas qui a flor,
Castel de Brlna. — g. ik la Tor, Pos NWimerics.
Castella (rei de) ; CAstellax, Castelan (i*ei). — (Nous
«Tons ^s®ayé de ckiascr les citations s« réfélîaiit aux
mê«nes rois-de Caslilfe ; mais, comme pour ks rois
d'Aragon, nous ne sommes i>as sûr J'y avoir toujours
réussi ; nous «iettons un point d'intterrogalion pour
marquer nos doutes).
[Alfonse VIII de C^slille. 1158-12151. — A. de PeguMian,'
D^streitz eochatz (Id. Si cum Varbres. Le ms. c donne
re(ï)s Caslellan(s). Cf. Bergert, op. kiud,^ p. 113).
B. de Born, Mieg sirventes. F. de Marseille, Oimais
noi conosc. G. de lierguedan, Mais volgra chaniar ;
Reis sanc nul temps ; Un sirvenles ai. G. de Cai»an-
son, Li mey dezir (Aliplionse IX ?) ; Sels Senher Dieus.
Allusion à Alfonse VIIÏ : Aimeric de Belcnoî, Ane
pnois que.
[Ferdinand III, roi de Caslille ci de Léon (à partir de
l^aO) 1217-1230-1252]i — A. de Belenoi, Ane puois que
joi (Il s'agit plus.probablemnt d'Alfonse VIII ; cf. su-
pra). Daude de Pradas, Amor nicnvicta. G. du Lue,
Si p-er malvaiz (?).
[Alfonse X, 1252-1284]. — B. d'Alamanon, Lo seyle ; D'un
sirvenles, B. Carbon-eU Aissi com cel quenlrels.
B. Calvo, Enquer cab sai ; Moul a que ; Qui a talent ;
Tant aula domna ; Un*nou sirventes ; Una gran desniez.
E. de BarjoLS) Amors bem platz (cf. l'édition Slronski,
p. 98). F. de Lunel, Al bon rey. G. de S. Desdier, El
temps quan vei: G. Riquier, El nom del ver ; Fis e ne-
rays ; Voluntiers ; Razos m'aduy ; Los bes ; Christian ;
Quim disses ; Fortz guerra ; D'Astfirac ; Pus Dieus m'a
dat ; Sitôt s' es grans. (Pour les allusions possibles dans
Guiraut Riquier, cf. notre étude sur le troubadour, pre*
inière partie, eh. V, VI ; on trouvera p. 107-108 (notes)
une lisle des troubadours «oui onl été en relations avec
Alfonse X.) Montagnagol, Ar ab lo coinâe Pascor ;
Nulhs hom no deu ; Per to mon fan ; Qui vol es^er.
186' OXOMASTlQCE DE^ TROUBADQURS
P. Bremon, Pus pdriit an, [P. Vidal], Va volunlaiz-
\\. de Tors, Ar es bcn dreit ; Ar est dreii, Serveri, Su-
chier, Detilaiu Id., Un vers vmJH, Id., ll^ys Cas^lelas.
iola res nior et fina — Mas non la res per qui vos elz
chantans (Ms. Gil y Gil). So rdel, P/an/ier vueiL Ser-
véri, Mal dii ; TeslamenL \]c de l'E&cura, De mots
ricos. Gï: em:ove R. de Tors, Per Vav'men Pascor,
Castella (reniant de). — A/., lo Xegr-e, lif'uni im mais.
0
Castella ( = Caslille). — Anon., L'aulrier al ijuinl ; Ja
non cugei (?), ; Moui aurai estai» .\. de Belenoi, Pos
Dieus, A. Plagues,Be volyra mi d^ns, B. de Boni, Oua^i
vei. F. de Limel, Al bofâ rey ; Si coni la fuelha. G. de
Bergued^n, Lqi on, hom. G. de Cervera, Prov., 107(3.
G. Riquier, Al plus noble ,; Humils forfaitz ; Grmis
afatis; Pus Dieus m'a dal, Marcaibru, /!/ prim comcns ;
Emperaire per mi. Paulet de Marseille, Ab marrimen,
P. C-ardenal, Tan son valen, P. Vidal, Bem pac ; Deus
en sia ; Quani om es. S. de Girone, Entre Lerida ;
Voletz aver, Sordcl, Planlur vuelh.
Gas^elan, Castelans, Castellas. — Gavaiidan, Sènhors.
G. de Borneil, Dels bels digz. G. l\i<|uier, Ouar dreijiz;
Per re non puesc, Anon., Qui vol conqiierer {Gr. 461,
214). Monlagnagol, Nulll om no val. P. Bremon, Pus
partit an ; Ries près ferms. P. Cardinal,, Sr;i/icr n'E-
ble ; Tan son valen.
Castelaxa (?). — Anon., Uautrier fui a Cùleon.
Ca^telas (Bos). — G. de Bergtledan, in sirvenles ai.
Castelas {Un). — R. Vidal, Sô fo et temps.
Castellas (Bels). — ^ E. de Barjols, Bels Gaz:anhs. (A. de
Pégulhan, Si cum larbi^es. Cf. Bergère t, op. laud., p. 113).
Castellaxa. — p. Vidal, Caramiga. Ricas Novas, Ries
près ferms. Tenson d'En Aliberjalz et de Gaudi, Cf.
encore Castelaxa.
OXOMAStiQUE DES TROUBADOURS. 187
Castellaxe. Cf. GuiGo DE Galpert. •
Castelbon (vescomle), — G. de Berguedan, Bem volria.
Castellar (Pox6 del). — G. Je Berguodan, Ben ai auzit,
Castellauli. — Serveri, Testament,
Castellauli (Guilhem de). — Serveri, Testament.
Castellet (Ja&bert de). — Serveri, Testament.
Castellot. — B. de Boni, Ouan vei,
Castelxou. — B. de Lonianon, Amix Guiyo. G. de Ga-
va il Ion. S. de Girone, Près (Tun iardi.
Castelxou. Cf. Arxaut de Castelxou.
Castellxou (Dom de). — Serveri, Teslament.
Castelxou (GuiiHiein de). — R. Vidal, Abrils isfiiof.
Castelxou {\^ moiller d'Kii). — H. de Miraval, Aras
no ni en piiesc. Cf. Andraud, p. 188.
Castelvielh (Albert de). — R. Vidal, Abrils issia, 804.
Castl\tz (Mos). — P. Vidal, Bels amies ; Be m'agradai ;
\uls om nos ; Plus quel paubres ; Quant hum onralz ;
S'eu fos en cort ; Son ben apoderalz ; Tant ai ; Tan
mi platz.
C'ASTiLiio. — R. Vidal, Abrils issia. (11 s'agit de Poiis de
Caslilloii et de son fils Ugo ; v. 030, 023, 8*21).
C'astillu (Miquel de). — G. Rkjuier, .1. Miquel de Cas-
titlo. I.e même ? G. Rk|uier, Falco, dona avlnen. (Cf.
sur \fiqnoI de Caslillo notre étude snr Giriraiit Kiquior,
p. 77, n. 3 et p. 98, 99.)
188 ONÔMASTrOLE bES TROUBADOURS
Castras (Guilhem de). — Pujol, SU mal d'amor.
Castrasoritz. -^ B. de Boni, Pois lo gens,
Catala, Catalan. — A. de Bolenoi, Pos DieUs ■; Mor^e,
digalz. B. d'Auriac, Nosire reis, B. de Boni, A iornar
rrCer ; Lo coms nia mandai; Moll m\*r descefuire; Ouan
vei, B. de Rovenae, Bt-l m'es, Frédéric de Sicile. G. de
Borneil, Toi soaveL G. de Berguedan, Am mens. G. Ui-
quier, Pus astres. Tendon de Biquier et Jaufre. B. de
Miraval, Baiona per sirvenies, Peire et Guiiliem, En
aquel son, Peire liremoii, Bica^s Novas, Pos partit ;
Hics près ferms, P. Vidal, Baros Jésus'. B. Je Miraval,
Grans n\estiers, S. de Girone, Jogs /;« solaz {Estudis
Universitaris Catalans, vol. IIJ (1909), p. 2ob) ; Sitôt
s' es braus.
Catalan (nom propre). — Tenson de Vaquier et de Cata-
lan.
Catalana. — An., L'altrier fui a Caleon, A. de Sesoas,
En aquel mes, B. de Boni, Ges de disnar. Pons de la
Garda, Totz temps. B. d'Orange, Parliers, eu chan.
Bicas Novas, Bics près fermj»*
Cataloxha, Cataluenha. — B. de Born. Senher en coms.
G. Bi<|uier, Pus astres. Maieslre Maliens de Caersi, Tafnt
suif marritz. M. de Monlaudon, L autre [orn. P. Biv-
mon. Un vers voit, P. Vidal, Baros de mon dan. 11.
Vidal, En aquel temps. Bieas Novas, Un vers voil
comensar, S. de Girone, Joys ne solaz {Estudis Univer-
sitaris Catalans, vol. III (1909), p. 255). Cf. encore, id..
En Mai, Tomiers, De chantar. Cf. Appel, Prov. C/ir.^,
p. 108.
Cato. — Aimeric, Peire del Puei. B. de la Fon, Leu
chansoneta. B. Carbonel, Cor, digas mi. G. d'Aulpol,
Lautrier. G, de Cervera, Prov,, 512. G. de Borneil, Un
Sonet fatz, G. de C^ibrera, Cabra, G. de Calanson, Fa-
qXuMAsTigti: des tholuadolhs J89
(tel, 199 («is. D). Reue, ( = Dona Sancia Maria, ap. Su-
chier, Denkm., p. 235, y. 686.). Serveri d^ Girone, ap.
Suchier, Dfinhm,^, p. 269, y, 496. Serveri de Girone,
Iram lunya,
Catola. Cf. Uc Catola.
Caidaiga. — Peire Duran (ou plutôt Uc de Malaplana).
Cai LEc, Chaulëc. Cf. Chantart de Caulec.
Calmls. — G. de Câbreria, Cabra,
Cal.ssada. --^ M. de Monta udon, Pois Peire,
Cavaillon. Cf. Gui de Cavaillox.
Cavalho, Cavaillos. — p. Cardinal, Be volgra. Uc de
S. Cire, Un sirveniefi,
Cavaire. — Tenson de Cavaire et de Folco. Tenson de
Civaire ol de Bonafous.
Cavaijers (Bels). — {Senhal emiployé par R. de Vaquei-
ras pour désigner sa dame, Gr. 392, 2, 3, 4, 9, 13^ 18,
20, 24, 28, 32. Est-ce Béatrix de Montferrat, comme le
veut la biographie provençale ? Cf. Borgerl, op, laud,,
p. 70, 71, 72).
Cavaliers (Francs). — (Forme donnée par les mss. AIR
au lieu de Sels Cavaliers dans Je n** du Gr, 392, 3 ;
cf. supra).
i t ^ *
S
Cazals. Cf. Peire de Cazals.
Cebrefoil. — L. CigaJa, tenson avec I^nlelm (allusion
au Lai du ChèvrefeuH),
Cecilia, Ces.silia = Secilia. — Compl. Rob. R. de Tors,
Ar es ben dreiz.
190 o\o.\iÀsTioi i: bt!}^ tuoibAdoi «s
Ckcilta (Nii)i — Guionet, En Rmmhnni.
Céciuan (rei). — R. de Tors, Ar es ben dreil,
Cembelis. — B. de Born, Domna pas de mi ; Ge,^ dt
disnar.
Cenis (Mon). — F. de Romans, Tornniz es. G. Fi^iieira,
OurUn cuq chantf^r. R. de Vaqiieiras, Tnum.
Cexteylles (Bernart de). — Soneri, Tesiameni.
Centolhs (En). — R. de Born, Gefi eu nom desc.
Centonges. — B. de Born, leu chant. Cf. eneore San-
TONGE.
Centitrios. — P. dWuvoTgne, Di'eiis vera vida.
Cercamox. — (Il se nomme) Cercamon, Lo plaing co-
menz ; Quant Vaura doufisa ; Paois nostre temps.
Cercamox (?)^ — G. de Bergue^lan, Cavalier,
Cerdaia. — G. de Bergued-an, Consiros,
Cerdanha. Cf. Serdaxha.
Certax. — Cf. Gr. n° 112 et 457, 24.
Cerveri [de Girone]. Cf. Server i.
Cerveillo. — S. de Girone, Près d'un [ardi.
Cerveyra (Gliuiem de). — G. de Cervera, Prov.y 1656.
Cerveyra. Cf. Ramox de Cerveyra.
Cervia (Dom de). — Serveri, Testcameni.
ONuMASTlOLi: DKS TROl llADOt HS lÔl
Cervillon. — G. de Berguodan, Sirvcntes, Cf. il'article
Cerveillon.
César. — G. de S. Didier, Los grieus désirs, B. de Paris,
Gordo, MarcaEru, Senher yAldric, P. de Corbiac, 36.
Perdigon, Aissi cum cel ( = A. de Mareuil).
Cbsaria, Cezaria. — Teanplier, Ira e dolor,
Cest (En). — Tenson d'Isnart et de Peleslort.
CeîSto (dWmon). — P. Cardinal, Tosiemps azir.
Ceva. — P. Vidal, Pas ubert ai.
Chablais. — G. de Bomeil, Aiial chansonetai,
Chabress (En). — Rostang, Bels senher dieus,
CnAïu.. — Rich. d'Angleterre. Ja nuls om.
Châles. — B. de Born, Donn puais de mi,
Chai.etz. — Jordan Bonel.
Cham. — B. Zorzi, Atressi con la gamcL
Chambra (La bella de là). — B. de Lamànon, Moût rnfes
greu, (Appartient j^etit-être à la famille savoisienne
Cambra. Cf. Bergert, op, laud,, p. 100.)
Champagna. — R. de Vaqueiras, Aras pot om. Cf. Cam-
PANHA, CaMPAXES.
p
Chans Mesclatz (jongleur). — Perdigon, Entr*amor.
(Est-ce bien un jongleur, comme le croit Chabaneau,
n'esit-eo pas plutôt un chant mêlé ?).
Chantart de Caulec. — Dauphin d'Auvergne, Uevesque
iroban.
192 ONoMASTlQtt l>i:s ÏUOVBAUOLHS
CiiANZks. — B. de Rorn, Bcm ,platz car,
CiiARWTA. — B. de Born, Ane nos poc far,
Chardo. — Tenson del Chardo et d'En Ugo.
Chartres. — B. àe Born, Greu mVs deicendre,
Chassier. — G. d'Aipchier, Cominal vielh flac,
Chiechas (?). — Tenson du Dauphin d'Auverçne et de
Perdigon. Cf. A.ppel, Prov. Chrest. 3* éd., p. 135.
CniNON. — B. de Born, Non pucr^c mudar ; Pois Venia-
dorns, Bich. d'AngÛeteire, Daifin,
Chiva. — B. de Born (apocryphe), Un sirvenhes farai.
Chlodomer, Chlodomir. — G. de Câlanson, Fadet, 169
(ras. D).
Chosroes (?). — G. de Calanson, Fadei, 172.
*
CiBiLiA. — G. Biquier, El nom del ver ; Silol s'es grans.
GiSTEL. — G. Pigueira, D'un sirvenfes,
Ciu (TJçncantada). — A. Daniel, Ab plazer, {Sic Cha-
baneau ; la pièce est de Uc Brunet ; il y est fait aUu-
sion à Parthonopeus de Blois et à la eité enchantée.
Trois mss. attribuent cette pièce à Arnaut Daniel. Cha-
baneau «a peut-être pris l'indication à Mahn, Ged. 5.)
[Clara d'Andi ze]. — (Allusion à cette irohairilz dans le
Salut d'Azxilaïs d'Autier ; cf. su>pra à ce mot).
Clarasvals. — B. de Born, Pois Ventadoms,
Clarens. — B. de Born, Pois Venladorns,
Clar Esgar. — Guiihem Fabre, Pus dels malors,
ÔNOM ASTIQUE DES TROUBADOURS li*3
Clarmox. — B. de Paris, Gitordo, ieu fas, M. dé Mon-
tai iidon, Pois Peire,
CiARMON. Cf. Eble.
4 *
Clarmox (l'Evesque de) — Dauph. d'Auvergne, Vergo-
nha,
Cf.ARMox (Guill<e>tn de). — G. de Berguedon, Amies mar-
ques,
<
Clarmons. — Serveri de Girone, Cnn nug en cort,
Clar vis (Mon). — Anon., Clam dompnn, P. Meyer, Les
derniers troubadours de h Provence, p. 122.
Clavai. — P. Vidal, Pos uhert ai, (Peut-être Chivasso
en Italie ; cf, notre édition.)
Ci.AVAis. — G., Faidit, Si lot nonca,
Clemext (papa). — Compl. Rob.
Cleopatras. — A. de Mareuif, Tant m\jlbellis em p'iaîz,
Clercx (Bel). — A. de Tintinhac, Lo vers comens en
un bel mes.
CLERGAitT. — Ti^n^or) de NElias d'Ussel avec Gui d'Us
sel {Gr„ 136, 6).
Cliges. — Jaufre, Suehier, Denkm.
Cmvert (Mon). — G. d'Aipchier, Mais albergiers,
Ci-ODOGER (Clovis). — P. de Corbian, 33.
Ci.oNic (Le monge de). — E. Caire!, Pos chai,
ÇaANET (Joannet d'Aubuseon ?). -—'G. Figueim, Ane tan
bel cop.
13
194 ONoMAsrlQtli DliS JHOIJBAUOUHS
CoAREs. — A. ddu Luc, En chanlarël.
CoBEiTosA DE TOT BE (Na). — Rofifi, Rofin, dAgas.
CoBERLANDA. — B. de Bom, D'un sirventes nom cal.
CoBLOY. — B. d« Paris.
CoDoi.EV, CoDOLËT. — G. Riqui-er, A Miguel de CastHho.
CoFOLEN. — Guillaume IX, Companho forai.
ToFORTz. — G. de Borneil, Ab semblan.
CoGOT DE Savoia. — G. de Berguedan, Trop ai eslat.
CoîNDiA (\a) . (i>ersonnifiée), — Cour d'amour, 886.
CoiNE. — R. de Vaqueiras, Segner Coine.
CoissAN (Verza de). — G. de la Tour, Pos n'Aimerics,
Cf. encore Averz de C. »
Col de Crotz. — G. de Berguedan, Talans m^es près.
CoijAx ( = Couchant). — R. Rnseas, Lnncan la douz
temps.
CoLLu RE, CoGLii'RE. — B. de Veutadouf, Ai s*ieu po-
gjues (attribué aussi h Dau-de de Pra-das). Montan Sar
ti'e, Coms de Tolsan.
CoLMis. — B. de I^amanon, Pois chantar.
Colombier (Cel del). — B. de Bom, Rossa, mes.
CoLONHA. — A. de Sescas, Avesque ieu am. (Raynouard,
Lex. Rom. I, 502). G. Riquier, Sim fos sabers. Je«an
dWuhusson, En Nicolel, M. de Montaudon, Bem
enuela. Tomiers, Si col flacs.
ONOMASTIQLE MES TROl BADOI l^S 1Ô3
COIRAT. Cf. COXRAT.
COLRADI. Cf. COXRADÎ.
CoMBORN. — R. de Born, Pos Veniadorn,
CoMBRAiLLA. — G. de Borneil, Qui chnniar^ol
COMBRAILLAS. Cf. Gui DE CoMBRAILLAS.
CoMEYL (Pere). —Sorveri, Testament,
CoMo. — E. Cairel, Estât ai,
CoMPEMiA. — R. d<î Ram, Mon chan fenisc,
CoMPUT Flor. — G. Figifeir,n, Ane tan bel cop.
CoMPosTELLA. — G. Riquier, D'Astarac ; Al pus noble,
Paulet d«e Marseiilîlie, Ab marrimcn, P. Cardinal, Un
sirventes Irametrai. P. de Corbian, 25. P. Vidxil, Bem
pac, Serveri, Mai dit ; Testament,
CoMs, Comte. — Nous donnons les me-ntio'nvS nelevées
par Oha'hanieiiu, mais H est bien évident ffue sur oe
point eillles ne sont pas comiplètesu)
CoMs (lequel ?). ^ Ad. Joixlan, Sitôt m'ai. G. de] Baus,
En Gui a tort.
Comte. — Marcabru, Pax in nomine. (Il s'agit de Guil-
laume VIII de Poitiers ; cf. éd. Déjeanne, p. 235.)
Comte (probablemnt de Provence). — Cadenet, Be fui
conoissen. R. de Vaquéirais, Del rei d'Aragon. Sordel,
No puese mudar ; Puois nom icnc.
Co3is E Marques. — B. de Lamanon, Pois chanson.
(-C'est Charles d'Anjou, qui avait pris les titrcfs du
comte de Toulouse ; cf. éd. De Grave.)
196 ONOMASTIQUE DES THOLBÀDOL US
Comte (de Toulouse ?). — A. de Pegulhan,. Si loi meR.
Durand de Paernas, En talent ai, (Plutôt comle de la
Marche. Cf. Jeanroy, Ann, du Midi, XVI, 31i.)
Comte (en Verones). — Uc de S. Cire, Messongel, (Il
s'agit du comte de Rizzarde di San Bonifacio, beau-
frère dEzzelino ; cif. éd. S. de Grave, p. 157.)
Comte (Li dui). — Durand de P., En talent, Guigo, Vi»t
ai Bertran,
Comtessa (mtVme observai ion que pour Comte).
CoMTESSA. — F. de Romans, leu no mudaria. G. de S.
Didier, Puois fin* amors. Gui d'Ussel, Ja non cuidei.
P. Raimon. Enqueram vai, (Est-ce la comtesse de Tou-
louse ?). Ricas Novas. Tui van cnnson, (Il s'agit ici
de la comtesse de Provence.)
CoMTEssA SUER (de Chamipague ?). — Rieh. d'Anglet^me,
Ja nuls om .
CoMTESSA (?). — Uc de te Bacalaria, Digatz B. de S.
FeHx,
Comtessa. — Sordel, Atrestan dei,
Comtessa. — Sœur de GriLiEî.MA, citée dans la teneon
de \'aquier et Catalan.
Comtessa. — Pons de Ca pdoiJl, ,l(y non er. Peut-être
Béatrix de Savoie, -d'après C. Fabre, cité par Ber-
gert, op, laud., p. ^7.
CoMï'N'AL^ CoMixAE. — G. df A^pc^tiier, Ais^i con hom.
L'nutrier trobei. Mais albergiers. Mos Comunals,. Vieiïs
Comunals, Torcafol, ComunnL
CoMis. — G. Ri<|uier, Tant nies Vonratz, (Il s'agit du
conseil de Florence, il Comune,)
OXOMASTIOUE DES TROUBADOURS J97
CôNHAc. — B. de Boni, Greu mes deiscendre,
CoNHAT (Mox). — G. Faillit, Ara cove,
CoNOGUTz. — G. de\ Baux. (Gr. 209, /= Gr. 457, 6 ? A.
Jeauroy.)
CoNoHT. — B. 4e Veiitadour, Cono^ty et a sai eu ; Gen
estera ; Ja mos chaniars; Tuit cil: G. Faidit, Ane nom
parti, (Dans d autres cais, il e-st difficil-e de dire si le
mot coxoHT i-eprésente un scnhal. Cf. Bérgert, op.
iaud., p. 37-38).
CoNoRTz (Bels). — Anon., Gr. 461, 166. Roslang Beron-
guier. Tôt enaissi con es,
Conrad. — B. de Boni, At'a sai eu ; Folheta vos. (Cest
Conrad, dit le Marquis de Tyr, fils de Guillaume IV de
Montferrat. Cf. B. de Born, éd. Thomas, p. 82.)
CoNRATZ, CoLRAT. — Aicart del Fossat, Entre dos reis.
B. de Castelilane, Eru pucis iverns. (Peut-être Corra-
din. Cf. Appel, Prov. Ined., p. 348*) Calega Panza,
Ar es sazos, Isnart, Trop près, L. Galelus.
CoNRAT Malesimxe.. — ALberlet, Moul es (jreus, Anon.,
Ades vei peiurar.
CoNRAT (marc|ues). — Bkcassel, Si com celui. P. Vidal,
Estât ai gnm sazo. (Il faut lire onrat marques et non
conrat marques, comme l'avait noté Ghabaneau. H s'agit
du marquis de Montferrat, Boniface I,)
C'uNRAT (le senhor), père de Salvatja d'Auramala. — Al-
bertet. En amor. G, Adéraar, Tant es d'amor. (II s'agit,
dans ces deux derniers exemples, de Conrad I, mar-
ffuis de «Malespina. Cf. Bergert, p. 85.). Colrat d'Au-
ramala ; cf. encore Auramala.
198 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
CoxTExso. — Sord-el et Berlran, Doas donas amon. (Ci,
Bcrg-eil, op. laud., p. 88).
CoxRADi, Coi.RADi. — B. Zoizi, S'icu irobes. L. Galelus,
Cora quivu. Paulel de Marseille, .46 mafrrimen.
CoNsTAXs. — G. de Bo.rnieil, Qui chantar soi, Marc^ibru,
Al départir ; Dirai vos ; Per savi, R. Bislors d'A., Aissi
com ardiiz. R. d'Oraege, Car dous -c fi,
[€oNSTAN$A d'Aragon], — Femme de Pierre III d'Aragon.
Allusions dans G. Riquier, Gr, 248, G6 et dans S. de Gi-
rone, En may, can por- la calor, (Bergerl, op, laud.,
p. 6.)
CosTANSA, CosTANZA [d'Aragon]. — G. Faidit, Ane nom
parti, (Probablement Constance d'Aragon, fille d'Al-
fonse II, sœur de la comtesse Bléonore de Toulouse.
Cf. Bergert, op, laud,, p. 25.)
CoxsTANSA. — P. Vidal, Car'amiya, (Fille 4'Alfonse VII
dei Cas'liHe, mariée à Louis VII, roi de France.)
CoNSTAxsA. — R. d'Orange, Car dous e fi,
CoxsTAXZA [d'Est]. — R. Bislors d'A., Aissi col forlz ; Ais-
si com arditz ; Qui vol vezer, (Dans ces trois passa-
ges il s'agit de Constance, fille d'Azzo VII d'Esle. Il
est fait allusion à une autre Constance d'Esle, fîJle
d'Azzo VI, marc|uisi d'Esle, dans Ramberlino Buva-
lelli. S'a mon Restaur, Bergert, op, laud,, p. 94.)
CoxsTAXTï. — B. de Bondeils, Tôt aissim pren, P. Cardi-
nal, Los amairilz, P. de Corbixin, 33. B. de Paris. G. 'de
Cabrera, Cabra, Cf. encore Bonet Cox«taxti (ms. Cox-
TASTl).
CoxsTAXTiNoPLE. — R. de Vaqueiras, A^o m'agrada, B. de
Paris.
OXOMASTIOUE DES TROUBMXOrRS 199
CoxTENsoNs^ DEL Carret (Na). — G. de la Tour, Pos
N'Aimcrics, Cf Berg^rl, p. 88.
Cor (Box). — llaimon JoiKlan, Verl son li ratn.
CoR.vs. — B. de Boni, Ane nos .poc far, (LocaJilé incon-
nue, cf. éd. Thonia-s. An-dresen propose de lire Eboras
==YonK, d après Stimming, B. de Boni, 3* éd., p. 190.)
OoRBAUAxs. — F. CaixJinal, Per fols lene.
CoRBiAx. — P. de Corbian, 12.
CoRçAui. — Serveri, Teslanient,
CoRDoA. — Maix^abru, Emp. per mi. G. lli-quier, El nom
(tel ver ; Sitôt s' es grans,
CoRixrnis (Epislola als). — G. de Cervera, Prov., 601.
CoRNiL. — A. Daniel, Pois llaimons, R. de Durforl, Turc
Mdlec.
(JoRxiLiEt (Lo gaian). — P. de Corbian, 33 (?).
CoRXo (Mon senhor). — E. Cairel, Estât ai dos ans.
Conox. — B. Zorzi, Non lassarai.
CoRONA (jongleur). — B. de Venta-dour, La doussa volz
ai auzida ; Per descubrir.
CoRROssANA. — B. de Born, Ges de disnar. Daudé de
Pra-das, Bêla m'es. Marcabru, Bel m'es quan.
Cors Car (Na), dame de Joan Miralhas. — R. Gaucelm,
Jean Miralhas. (Cf. en-core G. d'Es»pagne, Ges ancfdra ;
Pos ses par.)
200 OXOMASriQLE DES TROUBADOUflS
Cors CoRiEâ (Bels). — P. de Ciijxleuil, Aissi m'es près.
CuRs CuviNEN (\a). — Danse, Er lunor aoi gai. [G. d'Es-
pagne, Gr. 244, 8.]
CoRT (Braz). — G. de Berguedan, Tahns,
CuRTEs (Mon). — B. de Venladoiir, \on es meravelha^
CoRTEsoN. — A. de Péguiihâii, Per vazo, B. de I^manon,
Amix Guiyo. Fauro et Faleonnet. Gui de Cavaillon,
Seigneiras e cavals.
CoRTz. — S. de Girone, Près d'un lardi,
CossELR FOL. — (Sumom que ! auteur se donne à lui-
même) bautde de P.naidas, Vo cuidei mai ; En un sonel
gai, (Chabaneau a encore no4é : Fols cosils, Al'bertel,
Un Sonet ; mais c'est la même pièce, Gr, 124, 10, que
les mss. A et 0 attribuent à Alberlet.
CossEZE.x, CoYDEN. — P. d'Auvcrgiie, Chanlarai.
CossiRiERs (surnom ?). — G. de Borneil, A pencts aai eu-
memur
CoTANDA. — 11. Vidal, Casliagilos, Cf. encore Bascol.
CoTELLET. — A. de Seg.ret, A^o sai quim.
Cozer' (?). — Marcabrun, .1/ départir,
COZDEN. Cf. COSSEZEN.
CozLV. — Gaucelm, Cozin.
Grau. — P. Vidal, Drogoman, Sordel, Quan quieu chan
tes.
ONOMASTIQUE ï}^?> TRQUBADOURS 201
Cremon.v. — B. D;, Cortz e guettas. F. de Lunef, Al ban
rey, G. de la Tor^ Uti sirvetdes fuitai, G. Figueira,
Uti tiou sirv.
Crémones. — Calega Panza, Ar es sazos. Tensoii île Ber-
Iran et d'un comte, p. 271. (.Sic Chabaneau. Il s'agit de
IWrchiv, T. 50, p. 277, leiison de B. d'Alamanoiii.)
C'RESPiN EN Valei. — B. de Boni, Pois als haros,
Crest. — Teiisoii d'Isnart et do Felestorl.
Oreveira. — P. Vidal, Quant oin ontaiz,
Crexel. Cf. Blanoceta de Crexel.
Crisostomls. — G. de Cei"vera, P/ot., 663.
Cristalhs Bels. — Cavalier Lunel, Si cotti lo iortis :
Tolz hom que vol.
Cristalh (mon) (la danie d'Eiiveyos). — G. lliquier, Aras
s' es for s y Etivcyos,
Cropai-ort (Xa). — MaiXMibru, Hueyniais dei esaer,
Croz. Ci*. Col de Croz.
Crotz DEL RIS. — Peirol, Cora quetn fezes.
Crlilles (Senyor de). — Serveri, Teslmiietd,
Crlisa. — B. de Boni. Molt m'es descendre,
Crlylas. — S. de Girone, I^es d'un [ardi,
Clendis. — A; de Mareuil, Tan m'abetlis.
CuMANiA. — J. d'Aubusson, Fosira dona segon.
202 ONOMASTIQUE DES TROÙBAnOURS
CoMÈiGE (Comenges ?). — Anon., Palah de saiieza,
CoMENGEs (conis). — A. (le Pégulhaii, En' i/reu pantctis,
A. de Seî5<:as, En aguel mes, B. de Toi lo Mon, Los
plazers. Kolquct ile Lunel, Guifaut pus em. Montagnk-
gol, On hom a tnais.
i <
Cl'menge (Bcrnados de). — II. Vidal, Barlsch, Ehenhm,
CuMENGE (comlessa de). — A. de Pegulhaii, Car fui de
dura. '
CuMs (?). — B. de Casteilan-e, Guerra e Irebalh
CuMÇA (Na). — P. Guilliem de L., Oui Ma Cuni^a
guerrela. \Jc de S. Cire, Peire GuWiem de Luzerna,
G. de la Tour et Sordel, Us amix el un* arnia.
(Sous la forme na coma dans le ms. E. Comia ap»parait
encore dans la lenson de Joanel d'Aubusson et de Sor-
del (ms. Càmipori). D'autres allusions à Cunizza appa-
raissent dans Joanet d'Aubusson, Gr. 205, 3 ; Reforzat,
' D'un Cavalier ioglof (ms. Câmpori). Cf. Bergeti, up.
laud,, p. 94).
Clrban (Seignor de). — Blacasçiet, Guerra mi plai.
Dago.\. — G. de Calanson, Fadet, 191 ; 199 ; 199 (ms. H).
D
Daire, Dari. — Anon., Ja de razon ; Qui vol conquerer;
Très causas son, E. Cairel, Pus chai la fudha, G. Vui-
dit, Fortz chausa, G. de Cabrera, Cabra, G. Riquior,
G. de Mur, chauseiz. Ogiers de S. Donat, Sirventes
avols (Gr, 205, 6), Peire de la Mula, Ja de razos {Dari
lo ros). P. Vidal, Ane no mori ; Ben viu a) gran,
Dalferan. — B. de Venla-dour, Amors e queus es.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 203
Dalfin, Dalfin d'Alvergne. — B. de «la Tour, Maurèl al
dalfi. Tensons du Dauphin d'Auvergne avec Uc et avec
Peirol. Dalfinet. E. de Barjols, Bels Gazanhs. Tensons
de G. Faidit et d'Uc de la Bachellerie, de G. Faidit
et Perdigon. G. Faidit, Toi so que pert, G. de Borneil,
Cardalhac, per un sir. ; Lcu chansonela ; Per solatz
réveillai', Guiraudet lo Ilos, Au'ioiz la derreira chanso.
P. Cardenal, Ouis vol tal fuys. P. Pelissier, .4/ daifin
man, Peirol, Ab gran loi ; Cor a quem feses ; Dalfin,
sabriaiz me ; Dels sveus torlz ; Pos de mon [oy ; Quant
amor, U. Vidal, Barlscli, Denhm., p. 1G6. Uambaut,
Alberlet dos pros cav, Ui-ch. d'Angleterre, Dalfin, ièus
voil. Ue de la Bacalaria, Faidit, Uc de S. Cire, N'Ugo,
voslre semblan. Un comte, En Giraldon, un /oc. Vesque
de Glannon, Per Crist.
Ualfi (de VieiVne). — Grand, Comte Carie, P. Cardenal,
Quis vol lai fais. Trobaiixî de Villaiinaul, Un sirvenies,
Dalma*' de TiEHT (Los Ineis seniiors d'En). — G. de Ber-
guedan, Uti sirvenUs ai.
Dalmal d'Ampuries. — Sei-veri, Testament,
Uaijviau (de Castellxou ?). — Serveri, Testament.
Damasc. — P. Vidal, Sim laissavd. l\. de Vaqueiras, No
magrada,
Da.miata. — B. de Boni, Fulhela, grès autres, Gormonda,
G. Figueira, D'un sirvenies, Ogier, Era quan Hverns,
Peirol, Pos flum Jordan. Tomiers, De chantar,
J>ANEs. — G. de Cabrera, Cabra,
Damas. — B. de Paris.
Dàmel. — P. 3'Auv, Dieus verdi vida, P. de Corbian, 21.
P. Vidal, Bem pac, Puja-l, Cet qui salvel.
20 I ONOMASTIQUE DE^ TROUBJVDOURS
Daracu^. — G. de Calanson,.Fadtr/, 170 (ois. R).
Dardainls. — G, de Calausoiij F.(^del, 11 D (Daruus H).
Dahdasier. — G. Hiquier, G. Raynier,^ pus non puesc.
G. niquièr et Torat, Guiraul Riquier, si bcus.
Darxais. — G. de Cobœra, Cabra.
Darnelh. — G. Figueir^, Un non sirv,
Daspol. — Tensoii do Daspol avec Dieu.
Datax. — Malfî^ Eiineugairt, Temps es qu*ieu,
hxTi Mos (surnom ?. — P. Cardenal, Tendas e iraps.
Daucadel. Cf. Alcadel.
Dalde (de Borsagas). — U. Menudct, ^16 gran dolor. (Cf.
BoRSAGAs, où il faut lire Dalde et' noïi Clalde.)
Dalde [de Carllî?]. Cf. Diode de C.
Dalde de Fradas. — Cité par G. de Dole, Jahrb,, XI,
165.
Dalrabel. — P. Vidal, Pus uberl ai. (Tarabel, Haute-
Garonne).
Dalrde. — Faure et Falconet.
Dalrel, Cf. Bertrax D. '
Dalrelj. — G. de Cabrera, Cabra. G. de Calaiisdn.
Fadel, 175 R.
Dalrela (?). Cf. E^treral Dalrela.
Dalrostre. — Guillaume IX, Farai chahsonela.
ONOMASTIQUE DES THOtBADOURS 205
David. — G. de Cervero, Prov., 632, 719, 920, 947, 1032.
G. de Bornoil, Ara quan vei reverdezitz. G. d-e Cabrera,
Cabra, G. do Berguedan, Mal 6 fe, G. Riqiiier, Ara
s'cfifors, Enveyos, P. Cardeniil, Veraj Vergena, P. de
Corbian, v. 22. Peirol, Quant amors. Serveri, Suchier,
Denhm. M., Mal dit. Uc Catola, Amie Marcahrus.
DncoRs (mon). — B. de Ventadour, Ja mos chantars,
(Peut-êlpe Béalrix do Vienne, fille du dauphin de
Vienne, Gido V (1146-1162). Bergert, op, laud., p. 23).
Dedalis. — G. Magret, Mnidonam ten près, B. de Paris.
G. de Calanson, Fadet, 35. R. de Cornet, D'orne mptii.
R. de Barb., Altressi com Vdii/ans (Autres mss. IcAr
RI s, Lo Magus.)
Del Boy. Cf. Austorc.
4
Deliecii (Mon). — (Danse anonyme (G. d'Espagne ?), Ben
volgra, s'esser po^es, (Suchier, Denhm, I, 229).
Demsenc (Lo port). — Gavaudan, Desempciratz.
Dexs de BoiAL. — Q. de Berguednan, Talans,
Déport (Bel»)- — (Voici le relevé des mentions qu'on en
trouve dans G. Riquier : Gr, 248, 1, 9, 10, 21, 23,
24, 29, 33, 49, 50, 51, 53, 56, 60, 64, 65, 71, 78, 80,
82, 85, 89; tensons 248, 39; 358, 1; épître Al noble mot,
é^l. Pfaff, p. 124).
Derortz (Don). ^— G. Faidit, Ar es lo mons,
Desrosch (Vrnai). — Ser\eri, Testament,
Désir (Bel), — Daude de Pradas, Be deu esscr ; El temps
quel ross^inhols s'esgau, (Cette dernière pièce, qui man-
que dans le Grundriss de Bartsch, a été publiée dans les
Gedichte de Mahn, n*^ 1049-1050. Bergert, op, laud.,
p. 115, n. 1.) Peire Bremon, Us covinens, (Cf. encore
206 «iNuMAsiKjiK oi:s TuutJiAuui ns
(les allusions dons Gr, 330, 2 et 330, 3.) Gaucelm Fai-
dit {Fiazon e mandamtn) emiploie le mol Beui Désir
en s'adiessonl sans doute à Rai«ion Jordan, vieomle d^
St-Antonin, qui, de son côté, paraît s'adresser à lui pn
rappelant Mon Désir.
DnsiR (Mon). — Cadenet, Ah leyal cor. Cf. encore l'arti-
ole précédent.
Desirada (i\a). — B. Martin, Bel me^ Van htz.
Désirât (Son). — A. Daniel, La ferm voler. (Est ce B. de
Born ? Cf. éd. Canello, p. ?.)
Desirier (Mon). — G. Faidit, Trop malamen,
Destinan (?). — B. de Ventadour, Quand la veriz,
^ y
Dezastric (Bel). — Uc. de S. Cire, Ane enemic.
Dezïrier (Bel). — B. Jordan, Vas vos soplei,
Dei franon. — G. de Calanson, Fadet, 79, B.
Deiikalion (?). — G. de Calanson, Fadet^ 79.
Devi. — G. de Cailanson, Fadei, 140 R (Dun D).
Dezlor (Simon), — Serveri, Teslameni,
DiA. — P. Cardinal, Be volgra, G. Figueira, Un nou sir-
ventes, (Xom d'une femme.)
Diable (Mon). — B. d'Orange, Si de trobar argues.
Diable. — II. de Mataplana, Baynouard, C/ï. V, 221.
{leii soi el Diables.)
DiAMAN (Bel). — G. Faidit, S'om pogues. G. de Calanso.
El mon non poï. (Bergert, op. laud., p. 117, indique
encore : Gr. 243, 13, mais ce dernier numéro n*exisie
pas dans le Grundriss,)
UNUMASTKJUE liDS TUuUlîAUuUUS 207
nrxMAN (Mon). — P. Raimon, Ar ai ben (ïamor,
Diana (Nû). — G. de C^^rvcra, Proi\, 538.
DiDox. -T- Jaufre, Suchier, Denkm, G, de Cahnmn,
Fadel, VA-VS,
DiEs ( = DiAs). — Ad. lo Nègre, De so/a/z. Voy. Roiz.
Diego (Don). — A. de Pegulhan, En aquel temps, P. Vi-
daJ, Car' amiga, R. Vidal, Abrils issia.
CONHA, CONJA. Cf. CUNIZZA.
DiEis. — M. de Montaudon, Aulra velz, lenson avec
Dieu. (Il ne nous a pas paru utile de relever les autres
exemples de ce nom.)
Dieu d'amor (surnom dWm. de Sescas). — A. de Sescas,
El temps de nadalor,
DiEis d'amor. — A. de Pegulhan, Us /o/.s noveh.
DiEz (Tvop). — Serveri, Testament.
Duo (Coms de). — B. de fiorn, Ges eu nom desc,
DiNNADANs. — Torroella, Faula, 595.
Diode [de Carlus]. — Tenson de Dau«de de Carlus et de
Gui de GJolôs.
DïOMEDEs (?). — G. de Calanson, Fadet, 104-105,
DiscoRDiA. — G. de Calanson, Fadet, 99.
HiTis. — G. de Calanson, FadH, 148 D.
DoATs. — B. de Born, Al dons non.
DoBRA (Lo reis de ) ( = Douvpes). — A. Daniel, Douh
brais.
208 ONOMASITOLE DUS TnOrBAlKH RS
DoDfNKi.î-. — Torro^lla, Faula, 600.
DoDOYR (?). — G. de Calnnsoii, Fadel, 160 U.
DoEc. — G. rie CaKinson, Fndct, 1.14 D. (Doer R).
OoFf. — P. Cardinal, Cel que fe,
DoLAX. — R. de Mirnvxil, I.nnc tempfi.
DoMA (Donwne, Dorloçfne). — A. IXaniel, L'aura.
DoMAxz (CiiiUal de), — A. flan Luc, En chaniarel.
DowAis. — Mancabrn, Pax in nomme,
DoMBRE ( = Seigneur). — F. fie Marseille, Senher Dieus,
DoMEiN Serena. — Mar<îoat, M entre mohri, (Autre for-
me, Sarena.)
DoMELis (?). — G. de Calanson, Faâel, 18'i R.
DoMENGiER (Bei.). — P. fie Capdoil, Tan m'a donai.
DoMERc. — R. d'Oronge, Car dou$, Gavaiidan, Lo mes.
DoMERc.A. — R. d'Orange, Car dous e fi,
[DoMiTiLLA et I>OMirvEi.LA]. — (Il sorail fait allusion i\ ce^
deux daines, la première, femme d'Ailberl I d'Anzisa,
la seconde, sa fille, dans R. de Vaqueiras, Truan, mala-
guerra. Bergerl, op, laud,, p. 73.)
DoNA DE Pretz. — A. de Sariat, Quan ni cargol,
DoNELEA (Na). — Nicolet fie T., A*t/c de S, Cire, sabera,
Ue de S. Cire, \a Maria de Mans ; Si ma dnna \\Alais,
DoNELLA ou \ Adoxella DE Bresaixa. — G. de la Tour,
Pos n'Aimérics, Cf. Id. Un sirventes.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 209
DoRDONHA. — B. de Born, Ane nos poc far ; Senher en
coms.
Dovox. — G. de Cabrera, Cabra.
Dragon. — G. de Caianson, Fadei, 80 D.
Dragon (?). — G. de Caianson, Fadet, 83-84.
Dragonkt. — R. de Vaqueiras, Gar'lambei, Leu sonei. (Il
s'agit de Dragonel de Monidragon, cilé souvent dans
ÏHistoire générale de Languedoc^ T. VI, VIII. Cf.
Appel, Prov, Ined., p. 348).
Dreït n*avetz (Mon). — P. Rogier, Ge« non puesc,
DnoGOMANS (En). — P. Vidal, Alosiar ; Drogomans se-
nher. Cf. eneone éd. Angilade, n** XLVIII.
Droguitz. — R. de Vaqueiras, No m'agrada. (Cf. Chaba-
neau, Rev, L rom., XXI, 240 et Tobler, Zeits, rom.
PfiiL, VI, 121. A. Jeanroy.)
Dromos. — P. Cardkial, Be volgra,
DuAix. — Serve**!, Testament.
Duc (Le fil del). — P. de Cols, Si col solelh.
DiiGAT (d'Aquitaine). — R. Cornet, El Dugatz.
DuNON. — Corr. Guion ? R. Vidal, Abrils issia, 784. (Il
est qualifié de senhor d'Alvernha.)
DuRAN. — Gui d'Ussel, Vautre jorn p^r.
DuRATz. — E. Cairel, So quem sol dar.
Dltrban. — Tenson entre Blacatz et Pélissier. Cf. Peire
DE Durban.
DvRENSA. — A. de Belenoi, Pos Dieus. Blaeatz, En Fol-
14
210 ONOMASTIQUIi DKS THOUBAbOURS
quel, be sapchaiz. B. de Lamanon, Pois chanson, F. de
Romans, En chanlar voit, I^nfranc Cigala, Lantelm
(Est-ce un nom propre ?). P. de Cha&lelnou, Hoimaia
nom cal, P. Vidal, Ab Vaien ; Moût es bona terra, R.
de Barbezieux, Lo nous mes, Trobaire de Villàrnaul,
Un sirventes,
DiRioRT. — Seneri, Testament,
DiRTz (Gauâseran et Raymon). — B. de Born, Qaan la
novdla flors, (Cf. encore Raïmox Dri t, R. de Miraval,
Forniers. A. Jeanroy.)
Dyonisi. — A non., Palais de SaviezcR,
E
Ebdomo ? — Cf. R. de Vaqueiras, Segner Marques.,, no,
in Appel, Prov, Chr, fl® 6d., aux variaiRtes.
Ebi.k (N'). — Frédéric de Sicite.
Eble (N'). — Tenson de Joan I^g et de Ehle.
Ebi.es (N'). — J. Estève, Oui Cavalier (Juge d'une tenson).
Ebles (N'). — Tenson d'Elias dTIssal et de Gaucdm Fai-
dil. Appel, Poésies inédites, p. 37. Cf. encore Ebles
[d'Ussel]. Tenson d'Ebles et de GuiUem Gasmar.
Ebi.es (de Ci.abmon). — P. Cardinal, Toslems atir, (Cf.
Api>eil, Pror. Chr,, à la fin des variantes de cette pièce.)
Eble (Seigner). — P. Cardinal, Senher nEble, (Sans
doute le même que le précédent.)
Eble (de SANcnA = SAGNA). — P. d'Auvergne, Chaniarai,
Cf. Teason d'Ebles do Signa et de Guillem Gasmar.
Ebles (d'Ussel). — Eble d'Ussel, N'Ebles pos endeptatz.
ONOMASTIQUE DES TRoUbADOURS ^11
Eble (de Ventadour). — G. Câbreira (Chabâneau ajoute
entre parenthèse : B. de Ventadour, Marcabrun.) Cf.
Eblo.
Eblo, Eblon. — B. Marti, Oudn terh'es. G. de fcabrera,
Cabra, B. de Ventadour, Lo temps val e ven,
Ebî.o (N'). — Ceixiamon, Lo plaing comenz. E. de Bar-
jols, Bels Gazanhs, (C'est Ebilon de Ventadour, cf.
Sl'ronâki, E. de Barfolfi, p; 150.) G. de Cabrera,' p. 89.
Marcabru, Viverns bai.
Eblon (de Ventadour ?). — G. de Borneil, Leu chan-
sonèta,
4
Eblon de Sagnas. — Garin le Brun, Nueil c iorn.
Ebraïa (leî). — G. daii Lue, Si per matvatz.
I - I
Ëbres. — A. Daniel, Ans gu^l cim, . .
EIbueu. — Tenson d'Aycart [del Fossat] et de Girard (Su-
chier, Denkm., I, 297).
Y
Ebrio (de Brio ?). — R. d'Orange, Compainho,
EcTOR. — B. de Castellane, Era piieis iverns, P. de Maf-
seîHe, Vouiriep
EcTOR (Le fraire d'). — R. Jordan, Ouan la neiis chai.
Ec.iPTE. — P. d*Auvergne, Dieus vtra vida. P. de Cor-
bian, 18.
*
EoiPTE (Rei d'). — G, de Cervera, Prov., 834.
Egun. — G. de Cabreira, p. 89. (Il s'agît de Bartsch,
Denkm. ; le texte porte ni de negim* E^un doit être
une conjecture de Chabaneau.)
312 ONOMASTIOIE DES XROUlUDOURS
ËiREK. — G. do Calanson, Fadei, 170.
EïssïDLELH. Cf. Gui d'Eissiduelh.
Elbexga. — R. de Vaqueiras, Senher marqua^.,, ar.
Elexa. — Anon., Si Irobes, A. Daniel, Can chai, A. de
Mareuil, Bel ni es quan ; Dona gemer ; Toli nCa-
bdis, A. de Marsan, Qui conte, B. de la Barla elG.-P.
de Cazals. Tenson entre Arnaut, Foie et Guillem. Guio-
nel, En Haijmbaut pros dona, G. de Borneil, Car non
ai loi, R. Jordan, Quan la neus chai, Ramberti de Bu-
valel, Pois vci quel iempf^, S. do Girone, En may^ Cf.
encore BreviaH d'amor, 27852. Torroella, Faula, 245.
Lena (Elèno). B. B., Cazutz sui, Lana (Elena). B. B.,
Ges de disnar,
Elexgri. — P. Cardenal, Li clerc, variante du vers 6 ;
cf. Appel, Prov, Chr,, n*" 76. Autre forme Elzemgri.
Eu (m&, Els), — P. do Corbian, 19.
EîJA, Elias. — Marcahru, Eslornel {Lo peiro Elia), Ogier
Xiolla (Xovolla), Per vos bella, P. de Corbian, 21.
Elyas {Venlremes), — Pujol, En aquest sonet.
Elias (X') (son jongleur). — Ramberti, Toi m'era de
chantar,
Elias, Elyas. — Tenson avec A. de Pegulhan. Tenson
de Bernart et d'Elyas. Ton-son de Jaufre et cJ'Elyas.
Tenson de Gui d'UsseJ et d'Elyas, Gr,, 194, 2 et 194,
17, 18,
Elias Cairel. — Tenson d'E. Cairel et d'Isabella.
Elias (Gausmars). — P. d'Auvergne, Chantarai
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 21Î
Elias (Hudel). — Dalfi d'Alv., Pas sài'etz vengul.
Elian (Mont) ( = Monlmelian, Savoie). —^ G. Faidit, Ane
nom parti,
Elidus. — Brev, (TÀnior, 27840.
Eliodorus. — G. de Cervera, Prov,, 651.
Elionor (famm«e de Raimon V, eomle de Toulouse, 1194-
1222). — A. de Beilenoi, Aissi col près ; Nuls hom ;
Per Crist, [A. Pilages] Ben es razos (C'est une pièce
de Peire Bremon.). [A. Catalan, Si la belam. Cf. infra,
Elias de Barjols.] A. do Pegulhan, Destreilz ; Qui so-
frir. Peut-être allusion dans De Berguedan (Bergert,
p. 20). Cadenet. S'ieu pogues; Ueymais (oimais) niau-
rclz. Elias de Barjols, Si la belam (Eléonone d*Aragon,
comlesse de Toulouse). G. de Puyeibot, S'eù anc lorn,
G. de Berguedan, Reis s'anc nul temps. (?) R. Vidal,
C<isliagUos, Allusion dans R. de Miraval, Bel m*es. Au-
tre allusion (?), Guilhem des Baux, Gr, 209, 2.
Elionor Id'Apchier]. — G. Riquier, Gr, 248, 36.
Elioxor [d'Aquitaine]. — (Allusions : Cercamon, Gr. 112,
1 oi Ah lo Pascor. Cf. encore B. de Born, Ouan vei. Au
sujet de Bernart de Venladour, cf. Bergert, p. 11, 12.)
Elis, Heus, Aelis (Na). — B. de Born, Cazutz sui ; Dona
puois de mi. B. de Venladour Bels Monruels (Est-ce
la même ? Ce n'est pas sûr). G. Faidit, Ara nos sin
guitz. M. de Montaudon, Autra vetz. Raimon Jordan, vi-
comte de Saint- Arîtonin, aurait composé en son hon-
neur sa chanson : S'eu fos ; Bergert, p. 15. Il s*agit,
dans les citations qui précèdent, d'Elis de Montfort ;
B«ergert, p 14.
Elis, Helis. — P. Rogier (ou B. de Ventadour), Bélh
Monruelh. Uc de la Bacalaria, ^. W., 3, 212.
214 aXOMASTIQUE DES TBOUBADOURS
Elis (comtesse de Flandres). : — G. de S. Desdier, Los
grieus désirs. Allusion probable dans Sordel, Bel C'a-
oalier. Cf. .Bergerl, p. 19.
Eliseu, IIelisel. — G. de Ceniera, Ptov., 657 P. de
Corbian, 21.
Eloïtz. — R. de Vaqueiras, Truan,
Eloitz. Cf. Aloitz et Bergert, s. v.
Elveyra. — Serve ri, Jcslcmieni.
> . . * * '
Elvira, — R. Vidal, Cariiayflos,
Elvira (de SoBiRATz). — A. de Belenoi, fa n'er crezul
A. de Pégulhan, Eisscitnen, A. de Sarlat, fis et leials.
Elzemgri. Cf. Elengri.
Emanuel. — p. d'Auvergne, Lauzatz sia,
Embiers (en). — Anon., Non pucsc mudar,
Emenidus. — R. de Vaqueiras, Arofn requier.
E.MILA (de Ravenna). — A. de Pégulhan, Albert cliau-
zetz.
Emilla. — A. de Pégulhan, Ses mon apleg.
Emperador, Empebaire. — A. de Pegnlhan, Ara parra :
Cel que s'irais ; Totz hom caisso ; Tolz hom que
(Il sagit de Frédérie II). Anon., Qui vol conquerer
{emp, qwe venquet Daire), Arnaut Peire d'Agaiïge, Quan
lo temps braus, A. d'Orlhac, Ay Dieus. B. de Born,
Cort e giuerras. E. Cairel, So quem sol dar, Emperairk
(ou ATRiTz ?) Folquei de M., Chanlar mi torna. (Slronski
OXOM ASTIQUÉ DES TROUBADOL'RS "215
é<irit : emperaire. Il s'agit d'Henri VI ; cf. éd. Strons-
ki, p. 178 et sq.). F. de Uomans, Auce'ls no Irob ; Ceux-
tar voil; Quart cug chantar; Tornalz es. Gavaudan, Palz
passicn. G. Figueira, D'un sirventes ; Ja de far ; Quan
cug chantar ; Un nou sirventes (Frédéric II). ïenson de
Joan Lag et de EWe. L. Cigaila, Si mos chans fos (Fré-
déric II). P. d'Auvergse, Bella mes (Frédérie I). P. de
la Caravana. P. Hogier, On hom a mais. P. Vidal, Per
pauc de chantar. (Pour d'autres exemples dans P. Vi-
dal, cf. l'édition Ai>glade, à l'Index des noms propresv)
Peirol, Pas flum Jordan. P. de Capdeuil, En honor
del. R. de Vaqueiras, Senher mdrques... no (Alexis III
de Constantinople). U. de Tors, Per Vavinen pascor
(11 s'agit du roi de Casitille, Alphonse X). Jean d'Au-
busson, En Nicolet. M a rcab ru, Empero ire per vostre
pretz (Alfonse VII, roi de Castille). Ogier Novella, Per
vos bella d. G. Faidit, Al »emblan. G. de Cabestanh,
En pessamen (Darius).
Emperaire (de Roma). — Sordel, Planher vuelh* R. de
Vaqueiras, Valen marques.
E.MPERAiRiïz. — Aiion., Hai dolchu dona. (Est-ce la même
que la suivante, femme de Guillaume VIII de Montped-
lier ?)
E\u»ERAiRrrz. — Anon., Hai dolcha dona. (Est-ce la même
Marseille, Tan mou de ; Us vokrs. Bergert indique
encore G. de Borneil, Gr. 242, 75, sans doute d'après
Stronski, F. de Marseille, p. li*, où se trouve la
même erreur ; c'est 242, 71 qu'il faut lire ; cf. d'ail
leurs Stronski, ibid,, 154.
E.MPt'RïAS (Coms d'). — A. de Sescas, En aquel mes.
Ena, Enan (Na). Cf. Ina.
EajAVANZA. — Rostang, Bels senher Dieus.
216 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Encantarelh. — A. de Pegullian, Li fol cil put,
EncenoAL. — S. de Girone, Près d'un iardi,
[Endia de Lisla]. Cf. Bergert, p. 33.
Eneas. — A. d-e Marsan, Qui conle. A. de Mareuil, Tant
m'ab^llis, G. de Calanson, Fadel, 110. Jaufre, ap. Su
chier, Denkm, P. de Corbian, 32.
Enegau (En Egau ?). — (Var, Si balau se mengau). Mar
cabru, Doas cuidas. (Il n'est pas sûr que ce soit un
nom propre.)
Enemia (Dolz'). — Sardel, Bel m'es ; Er enconirdl temps.
(Est-ce Guida de Rodez ? Cf. Bergert, p. 53.)
Enenda. — Uc de S. Cire, Servit aurai.
Enfan (Seniher N*). — Anon., Senher N'Enfan.
Enfrazion. — G. de Calanson, Fadet, 76 D.
EngIaterra. — Anon., Bona dompruA, A. de Sescas, En
aquel mes, B. de Bom, /eu chant, Dauph. d'Auvergne,
Vergonha, Gw Figueira, D'un sirventes. {Bei d'Eng^.
Il s'agit de Jean Sans Terre.) J. d'Aubusson, Nosira
dona segon. J. de Cofolens, A^on estarai, P. de Cor-
bian, 33. R. de Vaqueiras, Aram requier.
Engles. — Anon., Ja no cugei. B. de Bom, D'un sirven-
tes nom cal ; Gent part ; Guerra e pantais ; Mon chan
fenisc, Gavaudan, S^nhors. G. de Montagnagol, Bd
m'es, G. de S. Desdier, S'en toi me soi. G. de Calan-
son, Bels senher Dieus. P. d'Auvergne, Belh m'es. Pei-
ne del Vilar, Sendatz vermeils, P. Vidal, Pcr pauc de
chantar. P. Bremon, Ricas Novas, Pus partit, R. de
Tors, Ar' es dreit, Uc de S. Cire, Un ffirventes,
Engles. Cf. Merli.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 217
Engles. — Tenson d'Engles. Cf. P. Meyer, Dern. Troub.y
p. 31 sq. G. del Baus, Bem meravill. ïenson d*En
g4es et de R. de Vaqueiras. (Ces deux pièces n'en
forment qu'une. Cf. Seilbaoh, Sireilgedichty p. 119).
Engles. — R. de Vaqueiras, Aram requier ; Del m d'Ara-
gon ; Etu/les, un novel ; Kalenda mcàja ; No m'agrada ;
Traan ; Tuit me pregon, Engles,
ExGLBs (Bel Dous). — R. de VafCjueiras, No rnagrada,
Engles (rei). — A. dau Luc, En chantoÈ^el. B. Zorzi, Non
laissarai (Henri III). B. de Rovenac, Ja no vuelh ;
D'un sirvenles (Henri III ?). B. de Venladour, Ges
de chaniar (Henri II ?) ; Lanquan vei per, B. de Boni,
Ges de far s, (Henri II) ; Si tuch H dol (Planh sur la
mort du rei (ove Henri). B. de Castellane, Era pueis
iverns (Henri III). Durand de P. En iaieni (Henri III).
G. Faidit, Forlz chauza es (Richard) ; Mas la bêla. G*
Aiielier, El nom de Dieu, G. de S. Didier, El temps quan
vei cazer (Henri III). G. Riquier, Sieu la trobat. G. du
Luc, Si per malvaîz, F. de Mars., Chaniar mi lorna
(Richard). L. Cigala, Si mos chans fos (Henri III).
Paul Ijanfranc de Pistoja (quel roi ?). P. de Capdeuil,
En honor del. P. Vidal, Bon aventura (Richard) ; Ma
volunlatz (La pièce n'est pas de P. Vidal.) Sordel,
PlanJier vuclh (Henri III).
Engles. — P. CainJenal, Aquesta gens. Cf. encore Peire
Durban, Peironel et Peine del Vilar.
Englesa. — A. de Sescas, En aquel mes. P. Cardinal,
Aquesta gens ; Ab votz d'angel {lana engleza),
Englezas (Las eslorias). — P. de Corbian, 33.
Engolesme. — B. de Born, Pois Ventadorns ; Sieu fos
aissi.
2t8 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS.
Engolesme (Comte d*). — M. de Moataudon,' Aissi corn
cel com mena.
Engolesme (Comtessa d'). — Albert, Gaucelm Faidit.
Engolmes. — B. de Born, leu chant, Cadenet, ffeus
essai, Cepcamon, Lo platng comenz. Dauph. d*Auv.,
Reis pois, M. de Monta udon, Aissi com cel qu'a estai.
Uc de S. Cire, Un sirvenles. Ameus de la Brocjueira,
Quan reverde'ion, (Porta-joya d'Engolmes).
ExGOLMEs (Comtessa d'). — Cadenet, S'ieus essai. (Ma
lliilde, comtesse de la Mardie et d'Angoulême, marte
en 1208 ?). Cf. Ja tenson de Gaucelm Faidit et de Albert
de Sisteron, où il est question d'une comtesse d'An-
gouiême.
ExGOLMESA. — B. de Born, Pois als baros, P. Cardenal,
Aquesta gens,
Engolmezi (li trei comte £at). — B. de Boni, Ges eu
nom desc,
Emda. — G. Rairaon de Gironela, Gen nxapare'dl, Anon.
Gr.^ 461, 92 (Henida), R. de Vaqueiras, Calenda maya.
Enjan (Ses). — Elias de Barjols, Amors, que vos.
Enjensa (B. d'). — R. Vidal, Denhm,
Enocs. — G. Adémar, Ben fora oimcAs, Ogier Niella,
Per vos bella, P. de Corbian, 17.
Enric. — M^ircabru, p. 283. (Il n'y a aucun Enric dans
l'édition Déjeanne, sauf au n** XX bis, où plusieurs
nriss. donnent Anric, Ent^ic, pour Audric. Chabaneaii
a pris cet exemple à la pièce (non authenlique ?) Ae
ONOMASTIQUE DÉS TROUBAHOURS 219
Marcabrun, Be fora ab lui {Gr, 293 W), qui a été pu-
bliée dans VArchiv, t. 50, p. 28S.)
ErsRic (l'emp. n'). — A. cl«e Pegulhan, En aquel temps.
B. de Boni, Bem plalz car, E. Cairel, Pois chai. P. Vi-
dal, Ben via a grân (Henri IV, empereur).
Enric; — B. de Bonis D'un sirventes nom cal (Henri
le Jeune, roi d'Angleterre). U. Vidal, Abiils issia^ v. 277,
802. G. de Calanson, B(ils senher Dieus. Peire del
Vilar, Sendaiz vermeils.
Enric (lo reis) (= Henri II d'Angleterre). — B. de
Born, Pois als haros, R. Vidal, Abrils issia, v. 188,
272, 859.
Enric (lo reis) ( = H. III d'Angleterre), — A. de Se-
grel, A^o sai quim so, B. de tôt lo Mon, Los plazers
(Gf. pour ce dernier exemple infra : Coms Enrix), P,
Cardenail, Aquesia cfens,
ExNRics (marques). — Palais, Bem plai lo chanlar.
Enric (coms). — P. Vidal, Pos ubert ai ; Neus ni gels
(le comte Hçnri de Malte). Cf. sur ce personnage :
F. Torraca, Alli R. Accad, Arch. Leti. Bell. Arli (de
\aples) Nuova Série, IV, 1915, p. 239 sq.
Enric (coms). — R. de Vaqueiras, No m'agradw. (Est-
ce le même personnage que plus haut ?).
Enric (coms) ( = Henri II, comte de Rodez ?). —
B. do tôt lo Mon, Los plazers ; Mais fregz, (Cf. la
note de Aippe!, Prov, Ined,, p. 47.)
Enric (comte de Rodez). — Tenson de G. de Mur et de
G. Riquier, Gr., 22G, 1 (Il y est api^elé simplement
senh-cr). Autre tenson des mêmes, Gr. 226, 8. G. Ri-
quier, Guilhem de Mur^ chauzelz ; De so don yeu :
Senh' En Enric, us reijs ; Senfi En Austorc (allusion).
G. Riquier, Als subtils aprimalz ; No cugei mais.
220 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
ExRic (don). — Caltega Panza, Ar es sazos. (Est-oe le
même que le suivant ?). • .
Enric ( = Henri de Cas4ille). — F. de Lunel, Al bon rey,
PauJet de M., Ab marrimen^ U. de Tors, Per Cavinen
pascor. Zorzi, SU mons fondes.
ExRrcà (ilo sors). — B. de Born, Pois ois baros. (Il faut
lire Guérie^ cf. éd. Thomas : c'est un jKîrsonnago de
Raoul de Cambrai).
ExNRic (?). — L. Cigala, (\)iànric (Manric ?), no magrada.
Enric. — Tenson d'Enrie et de Arver.
Enric [de Savona]. — Pailais, Bem plai. (Cf. sur ce per-
sonnage A. Restori, Nozze Bailislelli-Cielo\ p. 5.).
Ensemiat (X'). — A. de Mareuiil, En mon cor ai.
Entensa (Berenguer d'). — Serveri, Testament.
Entensa (Bernât Glilhem d'). — Serveri, Testament.
Enieis. — Raimon, p. 263. (Sic Chabaneau. Il s'agit
de la pièce Se Veslanqer^ Gr. 293, 3, qui se trouve
publiée dans VArchiv, 50, 263.)
Enveios. — G. Adémar, Ben agr'ops. G. Riquier, tenson
avec Enveyos.
Envejat. — G. de Borneil, Al plus leu. (Attribué par
d autres mss. à G. d© Gabestanh ; cf. Beirgert, p. 117.)
Eqlechs. — Torroella, Faula, 595.
Eranberg. — G. de Cabrera, Cabra.
Erangos (?). — A. dau Lue, En chantarel. Ijc ms. porte
alonrcHerangos ; lire Aragos ?
ONOMAfiTlOtTE DES TnolïiADOrRS 221
Erdaguon (?). — G. de Calan^on, Fad^l, 191 D.
Erecs. — Anon., Donna per vos ; Si irohes, L. Cigala,
tenson iivec Lantdm. G. Roimon de Gironela, Gcn
m'apareil. R. de Vaqueiras, Calenda mciya, G. de
Cabrera, Cabra,
Kheubit (mon). — P. Raimon, Enqueram vai recalivan ;
Nom puosc sofrir,
Ermenda. Cf. Esmenda»
[Ermext.arde de Foix ?]. — Sordel, /.o/ an Poire,
[Ermexgarde de Narbonne]. — Cf. Tort-N'avetz et Bcr-
î?ert, 10 et suiv. Ernvengarde n est pas nommée, mais
elle est assez clairement désignée dans les poésies sui-
vantes ; Peire Rogier, Gr, 356, 4, 5, 6, 9. P. d'Al-
vergno, Gr, 323, 2. G. de Borneil, Gr. 242, 42. B. de
Yenta-doiir, Gr. 70, 2»?, peut-être encore Gr, 70, 25.
Azalaïs de Porcairagues. Cf. sur tout ceci Bergert,
p. 8-10 et AngJade, Mélang-es Chabaneauj p. 742, sq.
Peul-étre encore faul-il reconnaîtro Ermengarde dans
Ja velha rica dont parle P. Vidal ; cf. éd. Anglade,
Index. A moins qu'il ne s'agistf^e d*Eléonore d'\qui-
taine, comme dans B. de Born, Ouan m, v. 43.
Ermema. — P. Caivlenal, Cel que fc,
Ermexis. — Templier, Ira e dolor,
Ebmessen. — G. IX, En Alvernhe, Gui de Cabanes, Amie
Guig40,
[Ermessen d'Avignon"!. — Aurait élé cJiantée par B. de
Palazol ; Bergert, p. 39.
'Ermessen de Castelbon ?]. — Peut-être allusion dans
R. de Miraval, Gr. 406, 12. Bergert, p. 50.
222 ONOMASJlQUt: des 'inul'IiAUOlJRS
Ermita (N'). — P. de Maenzac ou Gui d'Ussel, Eslal
aurai.
Ermitan. — Tenson de Blacolz et de Bonofe (Gr, 97,
Erodes. — G. de Cen era, Prov., 184, 823.
Erois (Ector ?). — P. Cardinal, Tostems vol^jram.
Eros ( = Hér(xle). — Anon., Sui e no suy, A. de Mareuil,
Tan m*abelis. P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Errer. — G. de Calanson, Fadet, 170 D.
Ertz (IJ). — G. d'Espagne, SVeu en pascor. (Il s'agit soit
d© THers, petite rivière qui se jMte danâ la 'Garonne,
au dessous de Toulouse, rive droite, soit de THers,
autre rivière du môme nom, mais plus importante,
affligent de la rive droite de L'Ariège.)
*
EsAEL. — G. de CaJan-son^ Fadet^ 119 D. (Issael R ).
EsAr, Esahu. — G. rie C<*r\'era, Pror., 528. P. de Cor-
bian, 18.
EsAUDUN. — B. de Born, Pors al baros.
Escalona. — G. de Borneil, Ouan brancdi brondeh. Gi-
raut del Luc, Ge» si toi. P. de Corhian, 19.
EscAXEis. — G. de Calanson, Fade/, 112 *D.
EscaroîWa, Escariemia. — A, de Marsan, Qui conte, (Il
s'agit probablement de la femme de Bernart de l'Isle-
Jourdain (mort avant 1189). Escaruenha était n^ vers
1125. Peut-être est-ce la même qu'a chantée G. de Bor-
neil, qui ne la nomme d^aiHeurs qu'une fois. Mais le^?
noms Senhcr^ Beh Scnher, Segiir^, Flors de Us, Joi.^,
pourraient désigner EscARUEXtrA. Cf. Bergert, p. 40-41.)
R. Vidal, Abrils issia. G. de Borneiil, Lautrier.
O.NO\IASTlyi>l:: UlîS TUOl JJAliiH US 223
KscLARMoxDA. — Monlugnagol, Ges pcr malvesial ; I.eu
chansoncla ; Non an tan dig ; A'o sap per que.
EscLARMoxDA DE LA ToR. — P. cle I^dils, Amofs tostems,
EscoRAii.LA. — G. do Borneil, Qui chanlar soi,
Es€OTz. — P. d'Auvergne, Dejoslals breus, P. Cardinal,
Ane no vi. Peire del ViJar, S^ndalz vermeils,
EscRiPTiRA (L'). — Montiignagol, Per lo mon fan. P. Car-
denaJ, Tolz lo mons,
EscRiSTATiTZ (?). — P. Cardoiid, TofUemps volgram (il
s'agit probablement de Tristiin).
EscRivA (Bartomeu). — Serveri, Testament.
EscuDiER (IJ). — P. Vidal, Una chanson. (Il s'agit de
VEscudi-er qu'a la taula mori. C'est le môme person-
nage que Gauzeris ; cf. Zeitschrift f. rom. Ph\l. XXIV,
Ad.)
EsriDiER (mon). — A. de Ma lespine,. 4 n/m digatz. B. de
Ventadour, Pus mi preiatz senhôr.
EsDRAs. — P. de Corbian, 21.
EsENGRix. — Rieh. de Tarascon, Cabril al mou. Tenson
de Taurel et de F^nleonel.
Esr.AR (Bel). — \z. de Porcair., Ar em al freg temps. A,
de Marenil, La grans bcutatz. (Bergert indique eneore,
p. 110, Arnaut de Maneuil, 30, C, mois c'est 16, qu'il
faut lire, c'est-fi-dire la pièce citée ci-dessus.)
EsGAR (Clar). — G. Fabre, Pus dels maiors.
EsGART (Na dolz). — B. de Ventadour, Estai ai corn otn
esperdut.
224 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
ElsGART (Belh Dous). — P. Espanhol, Com selh. Entre
quem pas.
EsiMBART. — G. de Cabrera, Cabra,
EsiNGRi. Cf. Ei.EXGRi, et P. C^apd€nal, Ims amairitz, va-
riantes du V* 2, dans Appel, Prov, Chr^.
EsMAi (Xa). — P. (le Maensac, Estai aurai. (I.a pièce
semble de Gui d'Usuel, Gr. 19i, 7).
EsME.NA. — A. de Mareuil, Donna genser.
E.SMEXDA (Belh'). — B. d'Alamanon, Moût m'es greu.
(Mss. H, G : Ermenda; Mss. DIKR : Esmenda).
EsMENDA (Bona). — Izam Rizols, Ailas ! tan suij.
EsMiLLA DE PoNçoN. — G. de la Tour, Pos n'Ahnerics.
(Femme du mar-quis Pons de Ponzon (non loin de
Gênes), morte avant 1231 ; Bergert, p. 85).
EsMiixA DE Ravena. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Tenson d'Alberlet de Sisteron iivee A, de PéguJhan.
Gr. 10, 3; cf. encore A. de Pégulhan, Gr. 10,47, str. 6,
et Guidlem Augier Novella, Gr. 205, 5. (Elle é4ait La
deuxième femme du eomle Pierne Traversara, mort en
1225. Bergert, p. 79).
ESMONGA'IZ. Cf. BtCllAL d'E.
V
EsPAGNA. — Alibertel, Trop es de mi. Anonyme, Bona
dompna ; Anon., Gr., 461, 42. B. de Ventadour, Ben
cugci. B. de Venzac, Pos vey h temps. B. de Paris.
B. de Born, Icu chant. B. Calvo, Ai Dieus. Cercamon,
/.o plaing comenz. Comte de Provence, Carn et Ongla.
Daudé de Pradas, Belha m'es. Comte d'Empurias, A
Vonnat réi. F. de Manseille, Ja no volgra. Oimais
noi conosc. Gavaudan, Senhors. G. de Berguedan, Un
ONOMASTIOUH DES THOtnADOUHS 225
sirvenies ai. Un sirvenles voill. G. de Caibrora, Cabra,
G, de BorneiJ, No sai rei ni emp. Si cors non esta tan
dreig. Tôt suavet, G. «de Calanson, Belh senher Ditus,
G. Magret, Laiga pueia, Md donam ten près, G. Ri
quier, Enric et le s. d'Alest ; Sitôt s'es grans ; Senh En
Enric^ us reys ; Guiraut Riquier^ segon vostre escien,
Isnart, Del sonet, J. D*Aubu9Son, Vostra dona segon,
Afarcabru, Emp, per mi. Pax in nomine, Mayeslre Ma-
liens de Caersi, Tant suy marritz, M. de Mautaudon,
Uaulrier, Palais, Bem platz lo chantar, Paul Lanfranc
de Pistoja. Pamlet de M., Ab marrimen, P. de Corbian,
33. P. Vidal, Ges pel temps ; Fer pauc de chantar ; Plus
quel paubres (4 reis d'Espanha), Peirol, Pos flum
Jordan, Pujol, Cel qui salvet {Aur d'Espanha), II. de
Vaque iras, El so que pus m'agensa (Caval dEspanha) ;
Senher Marques ,,,no. 11. Novas, En la mar ma/or. R.
Vidal, Abril issia, R. de Vaqueiras, Aras pos om, R. de
Miraval, Tôt cant eu, Serveri, Mal dit, Testament. Uc
de S. Cire, Sdgner vescoms.
EsPAMiA (Reina d). — G. de Cervera, Prov,, 1030.
EisPANiioL. — B. de Born, Ouan vei..
EsPAMioLS. — Gavaudan, leu no sui par, L. Cigala, Si,
mos ctians [os, Paulet de Marseille, Ab marrimen,
11. de Tors, Ar es dreiiz, R. de Vaqueiras, Senher
marques ...no. Zorzi, SU mons fondes,
EsPARNON (GuiLHEM d'). — B. Fokon, Ja no creirai,
E<?PARO (Lie I)*). — B. de Born, Lo coms m'a mandat.
Esp.AS. — G. de BorneiJ, Be for oimais ; Tôt suavet,
EspATi.A (X'Ayna). — R. d'Orange, Escoltatz, (C'est pro-
bablement un nom commun.)
EsPAZA. — Isnart, Trop respont.
226 ONOMASTIQUE DES TROlltADOUHS
EsPEiL (Senyor d'). — Serveri, Testament,
EspER (Bon, Bel). — G. Faidit, Vonratz jauzens ; Moût
mermget ; So'laz. (Il s'agirait de Jordana d'Embrun ;
Bergert, p. 35). Cf. encore le même Senhaï, dans Per-
digon, Toi Van ; Trop ai ; cf. encore du même trouba-
dour : Los mats d'amor,
EspERAXSA (Bona). — F. de Marseille, Ja non aug hom.
ESPIA. Cf. GllI.HELME DE l'EsPIA.
EspiTAL. — Comlesse de Die, Amies, ab ^ran. pa«s«iK>l,
Seinhor aujatz. Peirol, Pos flum Jordan, R. de Cas-
telnau (P. Cardenal), Mos sirventes tramet, Rostanh
Bérenguier, Si con trobam. Sordel, Cet quem afi.
IvsQuiA DE Menerba. — (CVst ainisi que s'aippelait la mar-
quise de Minerve, chantée par R. de Miraval, Gr. 406,
38. Cf. aussi Gr, 242, 61, poésie attribuée par deux
manuscrits, à G. de Bonneil (C R), et par R^ à Guil-
lem Augier. Bergert, p. 34).
EsQLir.Enos. Cf. Iscalidos.
EsQriLETA (N'). — Guigo de Cabanas, N'Esquileta quar ;
Per en /?o<//er. Montagnagol, Ges per mnh estât,
EsQrivA-MEXDics. — P. Vidal, Pos ubert ai,
EssABATAT. — P. Cardenal, Un estribot, (Ce sont les Vnu-
dois ; cf. Appel, Proi\ Chr., Index des noms propres).
EssiDOiL. — G. de Borneil, Ges de sobrevoler, P. Vidal,
Plus quel paubre, R. Vidal, En aquel temps,
EssiDrELH (Gui d'). — R. de Va-queiras, Ja no cugei
vezer.
ONOMASTlOtE DES TROl lîADOinS 227
Est. — Anofi., Vallner fui a Cdleon, Anon., Nuls hom
non deu. G. d-e la Tour, Pos n'Mmerics, Raimberti, Al
cor m'estaij ; Eu sai la flor ; Ges de chantar ; Tôt m'era
de chantar.
Est (Na Beatrix d'). — A. de Pégulhan, Maniait vetz.
P. Raimon, Tostems aug dire. Cf. aussi Tarlicle Est.
Est (Na Constanza d'). — (Filk d'Azzo VI et d'Alice,
qu'il épousa en 1204). R. Bistors d'A,, Aissi col fortz.
Est <Johana d'). — Anon., Ualtrier fui a C, A. àe Pé-
gulhan, D'aisso don hom, B. de Ventadour, En aquesl
gai Sonet. G. de la Tour, Chanson,
•
Est (Manques d'). — A. de Pégulhan, Ane no cugey ; En
aquel temps ; ffieu anc chaniiei (Planh). Anon., Nuls
om no deu, Cavaire, Cavaire. Ferrari et R. Guilhem.
' • • •
F. de Romans, for vuelh, G. de S. Gregori, Dreg e
razos. G, de la Tour, De S, Martin,
Estampa (Lo bon rei d'). — A. Daniel, Doutz brais.
Estampa (Lo bon marques a Y), — A. de Pégulhan, Per
razos, G. de la Tour, De S, Martin,
EsTANH (P. d'). — G. Riquier, Enrie (de Rodez), et Jtlar-
ques, tenson. (Cf. notre étude sur Guiraut Riquier et
Annales du Midi, 1911, p. 339).
EsTANQUER (L'). — Ralmou, P. 263 { = Archiv, T. 50,
p. 263.)
EstEFANiA (N'). — G. de Berguedan, Eu nà cuideu^a,
(G. de B. fait encore allusion à Eslefania dans les pièces
suivantes : Gr. 210, 2, 7, 19. Elle était de la famille
Berga. Il n'est pas sûr que ce soit la même personne
qu'Estefania de Gerdagne, chantée par P. Vidal. Ber-r
gert, p. 20).
228
ONoMASTlytL: Di:s THOUBADOLUS
[EsTEFANiA DE Son = Usson]. — Chantée par P. Vidal,
Gr, 364, 16 et 24, la seconde fois sous le nom de Bels
Sembelis-
EsT-Qui-LA. — Leys d'Amors, I, 318.
EsTELA (L'). — A. Daniel, Doutz braits.
EsTELA (Cil d'). — R. de Vaqueiras, Tuit me pregon.
Ester. — P. de Corbian, 21.
EsTEVE. — J. Es.teve, Dui cavalier, (Il s'agit de Joan
Esteve hn-même.) Marcabru, Al départir,
EsTEVE (Mon). — G. IX., Pos vezcm,
EsTEA^E (N'). — Anonyme, Ab la gensor que sia.
Esteve (de Belmoxt). — P. Cardinal, D'Esteve de Bel-
mont ; El mon no a leo; Un sirvenies ai en cor; Un sir-
veniefi irameirai. Cf. supra Belmont.
Esteve (P.). — G. Riquier, Al car onrat scnhor, (Cf.
notre étude sur Guiraut Riquier).
EsTiERs (nom propre ?). — G. Figueira, Del preveire
major.
EsToL DE IjiXGRE. — B. de Bom, A ioiz die,
EsTOR DE Mares. — Torroella, Faula, 599.
EsTORNEL (N'). — R. de Vaqueiras, Senher Af^ymar.
EsTORT DE Vertfoill. — L. Cigala, tenson avec Lantelm
(faulas d'E. de V.),
EsTouT. — G. de Cabrera, Cabra.
EsTRANH (nom propre ?). — P. Vidal, N^us ni gels.
OXOMASTIQUE DES TROUBADOURS 229
EsTREBEsguiu, EsTREBEsciiAiRE. — B. Maili, Quart Verba.
EsTREBAL Daurela (D'Aurela ?). — P. Caixlenal, Un sir-
ventes trameiraL
EsTRELPS (Mos). — R. (le Va<iU€iras, Er vei escur,
EsTRic (Duc d') (?). — Anon., Ja non cugei,
EsTRiEu (N'). — P. d'Auv., Al decebrar,
EsTuis (Mos). — G. Faidil, Per Vesgar, R. de Miraval,
Be magradal bel temps,
EïiocLEs. — A. de Mareuil, Tant m'abelUs.
Etobia (Rei d'). — R. de Vaqueiras, Dd rei d'Aragon.
Etz (Flum d'). — G. d'Espagne, S'ieu en pascor non can-
lava. (Cf. supra Ertz).
[Eudoxia]. Cf. Emperairitz.
EuRiALus. — G. de Calanson, Fodei^ 181-183.
EvA. — Albertet, En amor, B. Carbonel, Dieus /e Adam,
Gavaudan, M. W., 3, 24. G. A-demar, Tant er damor,
G. de Cervera, Proi?., 397, 399, 439. L. Cigala, En
chanian. P. de Corbian, 14. Serveri, Mal dit.
EvANGELiSTES. — Scrveri, Oracio de toi dia,
EvELiN (Coms d*). — B. Carbonel, Aissi com am ; Per
espassar ; Si anc nul temps. (Il s'agit de Bertran III,
1282-1335 ?).
EvELLi (Com« d*). — (Bertrand des Baux ?). ? Compl.
Rob. Cf. lartiele suivant. Gf. encore Veli.
EviLLi (Cel d') {=d'Avélino). — Compl. Rob.
230 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Eyssi. — R. de Vaqueiras, Senher Marques... or.
EzECHiEL. — P. de Corbian, 21.
EzELGARDA (N*). — P. de Valeira, Ja hom ques vol.
EzENGRi: — Cabrit et Ricau, Cabril al meu i;e/ai>e.
EZZELIN, EZZELINO. Cf. AlCELIS.
F
Fachuratz (En). — B. d<e Ventadour, Be m'an perdut.
Faensa. — G. d«e Borneil, Toi suavel (var. Fransa), Uc
de S. Cyr, Hugonet vai,
Faidida (Na). — B. de Born. Dona puois de mi.
Faidit (allusion à son nom ?). — G. Faidit, Sitôt nonca.
Faidit. — P. Cardinal, Tostemps azir (Tomada, va-
riantes in Appel. Prov. Chr.^).
Falcembril. — G. de Calanson, Fadet, 197.
Falco. ^- Tenson de Gui et de Falco, Gr. 191, 2.
Falco. — G. Riquier, Falco, dona avinen.
Falcona (Na). — G. del Baux, Bem meravill (=392, SI
R. d€ Vaqueiras, Tenson avec Engles. Cf. Zingarelli,
Engles nelle rime di R. de Vaqueiras, Cividale del
Friuli, 1910, p. 7. Extrait de la Miscellanea en rhon-
neur de Crescini).
Falconet. — Faure et Falconet, En Falconet bem plalz.
Taurel, Falconet.
Falec. — G. de Calanso, Fadet, 133.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 231
Falquet (ms. Falket). — Falquet de Romans, Aissi
com,
Falquet de Romans. — F. de Romans, Nicolet.
Falsabrln. — G. de Calanson, farfd, 197. Cf. Falçem-
BRIL.
Fanjau. — B. «de Boni, Ces de disnar, P. Vidal, Mos cors
s'aleyra»
FAQEtE. — G. de Cabreira, Cabra,
Far. — G. Faidil, Del gran golfe. (Détroit de Messine,
Appel, Prou, Chr,^, Index des noms propres). E. Cai-
rel, So quem sol, P. Cardinal, Dotnna que va, Hugox-
NET DEL Far. Cf. Ugonet-
Farao. — Anon., Sui e no sui, Marcabru, Emperaire^ per
mi, P. dWuv., Dieus vera vida ; Lo Senher, P. de
Corbian, 18. Serveri de Girone, Hom no pot far. Tor-
roella, Faula, 70.
Fariseu. — G. de la Tour, De S, Martin.
Faure de Berguonho. — Faure et Falconet.
Felip (Lo rei). (= Philipi)e-Auguste). — A. de Belenoi,
Ja no er credui, P. Rogier, Ja no creiraJ, (Sic Chaba-
ncau. La pièce e^l d'A. de Belenoi, Gr. 9, 11. Cf.
Appel, Leben und Lieder des Troubadours Peire Ro-
gier, p. 81). B. de Boni, Al dous nou ; Ard sai eu ;
i^oriz e guerras ; Non puesc muda^ ; Notre Senher;
Pos als bar os ; Pois Veniadorns ; Ouan vei lo temps
(n'est pas de B. de Born) ; S'ieu fos aissi ; Volontiers
feira, P. d'Auvergne, Lo Senher, Vesque de Clermonl,
Peire de Maensac g es.
Felip (rei). ( = Philippe le Hardi). — Daspol, Forlz
Irislors, G. Riquier, A cel qui deu voler. R. Gaueelm,
Ab grans trebcAhs.
232 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Felip (rey de França). — Serveri, Mal dit (Pas d allusion
à un roi particulier).
Felip (nei de Fr.). — P. «d-e Ladils, Mossen Ramon, (Phi-
lippe VI de Valois ?).
Felip. — G. de Calanson, Fadei, 96.
Pelipa. (Na), — Ad. lo Nègre, Eram vai, Arn. Plages, Be
volgra midons (Peut-être, ici et plus haut, Amaut
Phelippa, femme d'Aimaj' II de Poitiers, comte de Valen-
tinois et de Die (1189-1250) ; Bergert p. 54). G. lli^
quier, Qui a sen, Trob. de Villarnaut, Mal mon grai
(Probablement, dans ce dernier cas, Philippe d'Anduze,
femme du vicomte de Narbonile Amalrie ou Aimeri IV ;
cf. G. Riquier, Qui a sen).
Felis, Feris. — G. de Calanson, Fadel, 149.
Felises. — P. Cardinal, Cel que fe,
Fenestra d'Aur. — R. de Cornet, Razos ni sens,
Fenics. — P. Vidal, Pos ubert ai. R. d'Orange, Apres
mon vers, R. de Barbe^ieux, Airessi com Vorifans.
Femcs (Bels). — R. Bistors d'A., Aissi col foriz,
Fexissa. — Jaufre, Suchier, Denhm.
Feris. Cf. Felis.
Ferragitz. — R. de Vaqueiras, D'amor nom lau,
Ferrairi. — Tenson entre Raimon Guillem et Maislre
Ferrari.
Ferrans (Reis). — A. Daniel, Doulz Irais. (Ferdinand II
de Léon et Galice ? Cf. Lavaud, .1. Daniel, p. 78-70).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 233
Ferrans (Hei). — G. de Borneil, Ges de sobre voler,
(Ferdinand III de Castille, le Saint ?). G. Adémar,
S'ieu conogucs. {Cf. Milà, Trov, en Espatïa, p. 153 el
seq.).
Ferran (fils du roi de Caslille). — G. de Calanson,
Bels Senher Dieus,
Ferran (Don) (en Caslella). — F. de Lunel, Al bon rey
Ferran lo cortes (Comte). — U. Vidal, Abr^lls issîa,
V. 769. (Ce serait un membre de la famille de Lara ;
cf. Cornicelius, ap. W. Bohs, Abrils issià),
Ferrando (Don). — Serveri, Teslament.
Ferras. — Gavaudan, Senhors. (Nom de peuple, à la
suite d'artXgones, caslella^, non traduit par Milà, Trov.,
p. 129).
Fkjueira. — G. Figueira, Un nou siiv. Tenson de G.
Figueira avec A. de PéguMian. Sordel, Si loi m*assail.
Cf. encore Nauzer.
FiLHOL (jongleur). — J. Rudel, Quan lo rius, Perdigon,
Enlr'Amor.
FiLiPON. — G. de Cabreira, Cabra,
FiLL. — Serveri, Mal diï, Oracio de lot dia,
FiLLS. — Torroella, Faula, 64.
Filopat. — R. de Vaqueiras, Valen marques.
FiNAR (lo). — R. de Vaqueinas, Honralz marques,
FiNiBus TERRAE. — B. de Bom, leu chant.
FioN. Cf. Seon.
234 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Flamenc. — E. Cairel, Pos chai, P. Cardinal, Las amai-
riiz (parlar flamenc),
Flandres. — A. Daiii-el, Er vei vermeils. B. de Born,
Mon chan fenisc. R. de Vaqueiras, Aras pot om. Sor-
del, Dui cavalier, Uc de S. Cire, Un sirvenies.
Flandres (Comtesse de). — G. de S. Didier, Los grieus
désirs.
Flandres (Comte de). CI. Blandrate.
Flandres (Comte de). — Calega PaiiAa, Ar es sazos, R.
de Vaqueiras, Senher marques (Baudouin IX).
Flavis. — G. de Calanson, Fadei, 100.
Flors. — Aicart del Fossat, Entre dos reis, J. Eslève,
El dous temps.
Flor de Lis. — B. de Born fils, Un sirventes voit. Ton-
son eittre Simon Doria et/ (Lanfran-c, Senh'En Lan-
friincj guar elz sobresabcns (Bertoni, n° V) et autre
tenson des mêmes, Bertoni, Trovatori minori di Geno-
va, 2^ éd., n** IJI.
Flor de Paradis ( = La Vierge) . — Bartsch, Denhm,,
p. 63.
Flors (de Pretz). — Simon et Lanlranc, Car es tan eu-
noissens.
Flor (Mi d-ons Vera). — P. de Ladils, Al mes de Junh:
Amor toslemps ; Dins en mon cor. Flor bona, flor
GENTIL, P. de Ladils, Per gran amistansa.
Flors (Vermeilla). — B. Zorzi, Sitôt m*estauc.
Florensa. — G. Uiquier, Tant m'es Vonratz. Paves. Ane
de Rolan. R. de Tors, Amies Gaucelm.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 235
Florentis. — P. Vidal, Quor quotn trobes, (La pièce
nest pa& de P. Vidal). R. de Tors, Amies Gàuselm.
Floris. — A. de Belenoi, S'a mi dons. Ano«., Papagai.
Anon., Si trobes. (Je n'ai pas retrouvé celte pièce).
A. de Mareuil, Tant m'abellis. Comtesse de Diè, Estai
ai. Anon., Cour d'amour. F. de Romans, Cantar voil ;
Ma bêla domna; Una chaii^o. G. Faidit, Ges nom loilh.
G. d'Anduze, Bem diiz. G. de Cabreira, Cabra. G.
Evesque d'Albi, V alors e beuialz. Isnart, Del sonel,
Jaufre, Suchier, Denkm. P. Cardinal, Cet que fe. Pis-
loleta et Blacas. P. de C^deuil, Damna, eu pren
(Epîtne en vers ; n'est pas de Pons de Capdeuil).
Pujol, SU mal d'amor. (Ou Blacasset ; cf. Soltau, Bla-
caiz, Berlin, 1898, p. 47 sq.). R. de Vaqueiras, Leu
pot hom. Arnaut, Seyner A, (tenson avec Foie et Guil-
lem). Torroella, Faula, 239. S. de Girone, En may ; En
breu sazo. Uc de la Bacalaria, Fer grazir. (Cf. sur Flo-
ris et Blancafor : V. Crescini, Il caniare di Fiorio e
Biancifiore, Bologna, 1889, p. 1-24. Scella di curios,
lelt. Disp. 233).
Florissen. — A. de Mareuil, Tant m'abeUis.
Floriven. — B. de Paris.
Foces (Ato de) . — Serveri, Testament.
FoiLL. — A. de Belenoi, Nuls om pon pot.
Fois, Foys. — Anon., Paldis de savieza. G. Riquier,
.Inc mais ; Tcènt m'es Fonratz. Montagnagol, Bel m'es
quan. P. Raimon, Era pueis Viverns. P. Vidal, Pos
uberi ai.
Fois (Coms de). — B. de Born, Lo coms m'a mandai
(Roger Bernard I). R. Vidal, Abril issia, v. 634 (Rai-
mon Roger). A. de Pégulhan, Gaucelm Faidit de dos
(Raimon Roger). P. Cardinal, Tendas e fraps {Raimon
ONOMASTIOCE DES TROUBADOURS 236
Roger ?). Uc de Murel, Ges si lot (peut-être Roger IV,
1241-1265. Cf. Appel, Prov. Ined., p. 349). G. Riquier,
Ane mais per aital (Roger Bernard III, 1265-1302).
Serveri de Girone, Hom no pot far (le même sans
doute). Serveri, Testament, Trob. de Villarnaut, Mal
mon grat (Le même ?). P. Vidal, Estai ai gran (allu-
sion à un Comte ros ; est-ce le comte de Foix ?). To-
miers. Si col flacs.
Fois (Ma donna de). — Sordel, Lai an Peire Guilhem,
(Proljablemenl Marguerite de Montoade, femme du
comte Roger Bernari III de Foix. Peut-être Ermen-
g^rde de Foix, mariée en 1232 à Roger-Bernard II,
comme le veut de LoUis, suivi par Bergert, op. 'laud.
p. 51).
Fois (Costaxsa de). — A. de Se&c<as, En aquel mes
(Fille de Roger-Bernard III, mariée en 1278 ou 1279
à Jacques, fils du roi d'Aragon).
Fol (?) (Senher En). — R. d'Orange, SU cors es près.
FoLCAUs. — B. de Biorn, Ouan lui no veilla {lors,
FoLCo. — Tenson de Bonafous et de Folco, Tensoii
de Folco et de Cavaire.
FoLCo ( = Folquet de Marseille»). — P. Vidal, Ajosiar.
Folco d'Angieus. — Comte de Poitiers, Pois de chantar.
F'oLoo DE ViLLARET. — Rost. Bercng., Si con irobam,
FoLcuEis. — G. de Cabreira, Cabra,
FoLHA. — G. de Borneil, NidHa res ; Quan creis,
FOLHETA. Cf. FULHETA.
ONOMASIIOLE DES THOtiJADOLRS 237
FoLouET. — Blacalz, En folquelz sapchaiz (= Gr, 97, 2
et 156, 4), B. de Born, Quart mi perpens (n'est pas
de B. de Born).
FoLQUET (ms. Folcet). — Folquet, Porcier.
FoLQiiET DE LuxXEL. — F. Je Lunel, Roman. Tenson de
G. Riqiiior et de Folquet, Guirautz domna ab beutai
granda ; autre tenson, Guiraui, pus em.
Foi.QiET DE Marsilla. — M. de Monta udon, Pois Peire.
(Cf, aussi P. d'Alvergne, Chaniarai, aux variantes de
la sir. 10. Appel, Prov. Chr.^, Cf. aussi supra Folco).
U. Vidal, So fo el temps. Tenson de F. de Marseille
et de Tostemps.
FoLQUETz (de Mars. ?). — R. de Vaqueiras, Non puesc
saber,
FoLQuiER. — G. de Cabreira, Cabra, G. dau Lue, Ges
si iot,
FoNCHAu. — P. Vidal, Son ben apoderatz (Abbaye de
Fontchaude, Hérault).
FoNS Ebrals (= Fontevrault). — R. de Born, Ouan vei,
FoNSALADA. — B. de Ventadour, Ges de chaniar. Uc de
TEscura, De mois ricos ( = Elias F.).
FoNTANAs (JoHAX de). — G. Gras, Mossen Ramons. Cf.
encore Giilhem de Font axas.
Fora. Cf. Baut de Fora.
FoRCALQiJiER (Senher de). — Faure et Fakonnet. P.
Vidal, Son ben apoderatz. R. de Vaqueiras, Gdlop e
irai ; Ges sitôt. (C'est la même pièce).
Fores. — Uc de S. Cire, Una danseia.
238 ONOMASTIOLE DES TRUUUADOLRS
FoRiA. — G. de CerVera, Prov.^ 558.
FoRMANDs. — G. de Cabreira, Cabra.
FoRMus. — G. de Cabreira, Cabra.
FoRNiERs. — Jon-gleur instruit par R. de Miraval : For-
mer per mos enselgnamens.
Fort (Ramon). — Serveri, Testament.
Fos. — B. Ca-rbonel, Amor per aiial.
Fraga. — Giraut dél Luc, Ges sitôt.
Fraga (Dom de). — Serveri, Testament. *
Fraire. — Anon., Fraire, Biv. fil. rom., I, 39. B. de
Born, Ouan mi perpens ; Ouan la novela. P. de Cap-
deuil, Miels com no pot.
Fraire (Senhal ? ). — P. Vidial, Ges pel temps. Quant om
onratz. Tant an ben,
Fraire (Mesî^atgier bel). — R. de Miraval, Enquer non
a g aire.
Frairt (personnifié). — M. de Montaudon, Mahens e
frairis.
Fraisse (Sier Peire de). — G. Riquier, Ara s'esfors. En-
m
veifos.
Franc. — Gavaudan, Senhors, P. d'Auv., Al decehrar.
P. Cardinal, Cel que je, P. de Corbian, 33 {Estorias de
Francx). R. Gaucelm, 46 grans irebalhs. Templier,
Ira e dolor.
Fraxcs (Bels seigner). — G. de Borneil, S'anc [orn agui.
Fraxsa. — Anon., En aquest son ; Ja non cugei. Anon.,
U.NUMASTIOLE DUS TllOLJJADOLHS 239
Fonça (sic) nuls hom (ArcMv., 34, 376). A. de
Pegulhan, Ab marrimen. Albortet, Mnnge digatz, A. de
Sescas, Dona per cul. B. d'Aliimanon, Berirans lo jois;
D'un sirventes ; Ja de chaniar ; Puohs chanson. B. de
Born, leu chant ; Mieg sirventes ; Mon chan fenisc ;
Pois aïs baros ; S'ieu fos aissi. B. de Paris. B. A.
d'Armagn^ï'C, Lombartz. B. Carbonel, En aiso iruep.
(Autre ms.: En aisso vel. Cobla LXVIII de rédition
Jeanroy, Annales du Midi, 1913, p. 177). B. OarboneJ,
Aussi cum sel, cdirob: Pér espassar. B. de Ventadour,
Tant ai mon cor. Cercamon, Car rey fenir. Compl. Rob.
Comlesso de Die, Fin {oi. Gavaiidan, Senhors. G. Fai-
dit, Ane nom parti. G. Augier, Bertran, vos c'anar.
G. de Cervera, Prov., 982. G. de Borneil, Plaing e sos-
pir. G. de Berguedan, Anric marques. G. Figueira,
D'un sirventes. G. P. de Cazals, Bem ptxùgr'oimais. G.
RLquier, A sel que deu ; Pus Dieus m'a dat ; Senh' En;
Enric, us rcys. Gormonida. Isnarl, Del sonet. J. d'Au-
busson, Vostra dona. 3. Estève. Aissi col malanans. L.
( 'igala, Sludi fil. rom., V, 46. Marcabru, Bel m'es; Emp.
per mi. Per Vaura freida. Pois Viverns. Moter. Paul
I^nfrûne de Pistoja. P. d'Auvergne, Belh m'es ; Deps-
tals breus. P. Cardinal, leu Irazi ; Quis vol tal ; Ten-
iias e traps, P. Vidal, Bem pac ; Car'amiga. Per pauc
de chantar. Quant om onratz. Una chanson. Peirol,
Pos flum Jordan. R. d'Eiras, Coms proensai. R. Bis-
tors d'A.,Oiii vol vezer. R. de Vaqueiras, Aram requier.
R. de Vaqueiras, Aras pot om. Ben sai e conosc ; En
Ademar, chauz^z. R. Jordan de Sant Antonin, No
puesc mudar. R. de Tors, Amies Gaucelm. G. Riquier,
Enric et le S. d'Alest. S. de Girone, Entre Lerida.
Tomiers, De chantar. Tomiers, Si col flacs. Torcafol,
Comunal en runa. Ue de S. Cire, Un sirveni&s ; Ten-
son d'Uc avec le vicomte de Tunenne, Rartsch, Gr.
457, 14 ( = 460, 1).
Fransa (reis de). — B. de Born, Al dous nou. Comte de
240 ONOMASTIQLK DKS TllUUHADOLHS
Poitiers, Pus de ehaiiiar. (Il n'y que Le mol refis,
mais il 5'agit sans doute du roi de France I^uis VI,
1108-1137). (Je ne sais quels rois sont désignés dans
les trois exemples suivants :) B. de Ventadour, Tuil
cil, G. de Berguedan, Consiros. G. ^de S. EHdier, El
temps quart vei. L. Gigala, Quan vei far. F. de Mar-
seille, ChojUars mi ioni (FMiilippe-AUiguste). P. Vidal,
Car amiga ; Tant ai longamenl (allusions au roi de Fr.
Ges pet temps, v. 55 et A per pauc, v. 17-19. Il s*agit
dans tous ces cas de Philippe-Auguste.) Peirol, Pas
de mon [oi. P. Gandinal, Qui voira sirventes {Aquesl rei
foi, J^uis VIII). B. de Lamanon, Pois chanson {La fils
del rei de Fransa, c'est à dire, Cdiarles P')- Daspol,
Fortz Irvstors (Saint-Louis). G. Riquier, SHeu [a tro-
bat (Phiiliippe III le Hardi). R. de Cornet, El dugalz ;
Per tôt lo mon,
Fransa (Rei de). — P. de I^adils. (P. de Ladils écrivait
entre 1325 ou 1330 et 1355 ; il s'agit peut-être de Phi-
lippe VI de Valois, 1328-1350).
Fransa (Reyna de).— A. de Pégul-han, Hom ditz, G. de
la Tour, BorHavenlura. G. Faidit, Coras quem. (Il
s'agit -de la reine de France aimée d'Andrieu) (Chab.).
G. Riquier. (Ep. /l , écrite en 1207. Il s'agit de (Mar-
guerite de Provence, femme de Saint Louis).
Fra\s*:s (I\ei). — B. de Born, Ara sai; Nostre senher; Vo-
lontiers feira {Philippe Auguste). A. de Pégulhan, To-
tas honors (Sainl-I^uis). B. de Rovenac, Ja no vue'lh
(Saint-Lou-is). G. Riquier, S'ieu /a trobai, J. E^ève,
Francx reis (Philippe le Bel). L. Cigala, Si mos chans
fos (Saint-Louis). (Cf. encore L. Cigala, fragm. inéd.,
Studl, fil. rom, V. p. 45). Paul Lanifranc de Pisioja.
Sondel, Planiher vuelh (Sa in tJ^ui s). G. Zorzi, On hom
(SaLn>l-Louis). Uc de S. Cire, Un sirventes (Saint-Louis).
Anon., Ane no cugei. (Ne se trouve pas parmi les cuio-
nijmn de Barlsch). [P. Vidal] Ma volontatz. P. de Cap-
deuil, En honor dél. Serveri, Testament.
ÔltoMASTÎQLE DES TROUBADOURS' 24l
FnwsEs (pârîar). ^— Anon., Can vd la flor, Torcatùl!
CominaK (Tjes Français pafl-ent coimme des porcs tutz),
G. i\4* S» Gm^ori^ Dreg e rnzos {En franccs),
Fr ANSES — Anion, Hugonet vai ses b. Anoi^., Ja no eugei;
E si eu agues; Ouan vèi la flor. A, dau Luc, En chanta^
reL A. de Pégulhan, Ab màrAmen. Ten=son entre Ativert
et lo Monge. A. de M^jreuil, A/ouf eron. B. A.. de Moncuc,
Er qwan H roskr, B. d'Auria-c, Nostre reis, p. de la
Barl4i, Foii/a ni //or. B., de Boni, Genl pari ; Giifi^ru c
paniais (-ces deux pièces ne sont p^s de B, de Boro) ;
Ajout mes ; Puois çils baros .; SHeit fos, B, de C-a^l-
lane, Si toi no m! es fort. B. de Lamanon, Pois cl^aln^on,
B. Fokon, Jà no creirai, Calega. Panaa, Ar es s4Xzos,
Cavalier Lunel, Lauirier mentre, Cercamon, Lo plainij
comenz. Comte d'Empurias, Al onrat î*ei, Comt«
dje Foix, M<ts qui a flor, Durâad de P., En talent. E.
Cairel, Pos ijhai. Gav«audan, Senhof^s^* <îui de Cavail-
lon, [kias çoblas ; Seign^eiras e cavais» G. de Calanson,
Bds senb^r Dieus. G. Anelier, Ar forag; sitôt ; El nom
de Dieu, G. Figiieira, D-un sirverdes, G. de Poitiers,
Farai p,n vers. L. Ciga-la, /?a//now Robin. {Ci, encore
L. Cigada» Siudl fiL roni., V, 52). Marcabru,. Corteza-
: mens ; Pax in nomine. Montâgnagol^ Bel rnes ; G^e» per
raa/uesW. Monta n Sarlre, Coms de Toison. Paulet do
Marseille, Uautrier, Peire et GuiUveiïii En a^iiel son.
P. Candinah Ab votz dangel ; Aqwe^sta gens; Be volgra;
Falsetaiz {Fronces bevedor) ; Per fols tenc ; Taria-
rassa m voutor. P. Vidal, Perpnuc de ehantar. R. de
Vaqueiras, Seaher marques ; Tuit me pregon. R. de
Aliraval, Bel m'es qu'ieu chant. RkasNovaà, Pu» par-
tit. Rich. d'Angl., Delfin (Fransoi^^), Un Templier, Jra
e dolor.
FiRAXSES (Seinhéi^. — A. de Mareuil, Ais^ï côm ctl qua-
ma.
16
242 ONOMASTIQUE DES TftOLBADOUBS^
Fr.vnses (lMox). ---A. de Mareuil, Franqueza ; Mont eron
dous ; Si com li peis, B. de Yentadour, Bel mVs guieu
chant ; Conort eras sai eu, G. de Borneil, Amors e cals
iois.
Fraxseza. — A. d'Orlhac, Ay Dieus. P. Cardenal, Ab
volz (Tangel {so'lai à la franceza),
Frédéric (Rarbe rousse). — B. de Born, Bem plalz car :
Coriz e guerras, B. de Venzac, Bêla mes la flors, G.
de Borneil, Dels bels âigz. G. Figueira, L'n nou sir-
ventes, (Allusion à Frédéric II et à son avi, Frédéric
Barlierousse). Peirol, Pos flum Jordan, P. Vidal, Pos
ubert ai, R. de Vaqueiras, Guerra ni plag,, R. Vidal,
Abrils issin, V. 858.
Frédéric ( = Frédéric II). — (Nous mettons ensemble les
pièces où il est nommé et oeMes où se trouvent des allu-
sions Je concernant ; le tout -d'après F. Wittenberg, Die
Hohenstaafen im Mnride der Troubadours, Munster,
1908). A. de Pégulhan, Ara parra ; Cel que s'irais ; En
aquel temps, A. d'Orlhac, Ay Dieus. B. de Ventadour,
En aquest gai sonet ( = P. Guilhem de Luzerna, Gr,
344,3). E. de Barjols, Ben deu hom (allusion). E. Cairel,
So quem sol. E. Cairel, Ve^iaire m'es. (Sic Ohabaneau ;
il s'agit de la piè.ce Qui saubes dar, Gr. 133, 11, qui,
dans H. commence par \'ejclire m'es ; cf. Archiv, 34,
396). (Autres allusions : Freitz ni neus ; So quem sol).
F. de Romans, Autels no irob ; Cantar vuoil ; En
chantan ; Far vuelh ; Ouan cug chantar ; IJna chanson
sirventes. G. de Puvcibot, Car nom ahellis : S'ieu anc
jorn. G. Figueira, Del prev&ire malor ; D'un sirventes ;
Ja de far un sirveules ; Toiz hom qui ; Un nou sir-
venies. Gormonda. L. Ciga'la, Esiier mon gral ; Si mon
chans fos. Monlagnagol, On mnis a hom ; No sap per
que. Ogier (Augier Xovella), Tostemps ; Per vos bêla,
(Il sagit encore de Frédéric II, qui portait le nom de
son grand père Roger II de Sicile. F. Wittenberg, op.
ONOMASTIQUE DES TROt'BADOLRS 243
laud., p. 84). p. Cardinal, leu volgra ; Li clerc si fan.
Pons de Ca'pdeuil, En honor del paire {Le roi d'Apu-
lie = Frédéric II) ; So quom plus vol (allusion). Of. sur
ces .deux passages : F. Wittenberg, op. laud., p. 53. R.
de Beiljoc, A penre nier. Sordel, Planher vuelh. (Cf.
aussi P. Bremon. Pus partit an et la discussion de F.
Witleniberg, op. laud., p. 75). Tenson entre Albert et
S. Doria. Tenson entre Joan d'Albusson et Nieolet de
Turin. Tenson entre Taurel et Faleonet. Tomiers, De .
chajitar. Ue de S". Cire, Un sirventes. (Ajoutons enfin
deux pièces anonymes : Nuls om no deu d'amie et
Senher IK'Enfans, dans lesqueles un Frédéric est nom-
mé, sans que nous puissions dire dequel il s'agit.)
Frédéric III (de Sicile). — Comte d'Empurias, A Vonrat
rêi. Cl. l'artiele suivant.
■ .. ■'<
Frédéric (lequel.?). — Comte d'Empurias. Serveri- de
Girone, Pus U rey laxon la ley.
Frédérics (duc d'Autriche). — B. Zorzi, SU mons fondes.
■ » -
Frissa. — Ricas Noyas, Pus parfit.
Friza. — B. de Ventadour, Tant ai mon cor. P. Vidal,
Bon aventura. Marcabru, Bel m'es quan lo rana. P. Car-
dinal, Lan amairitz {Lenga freza). Peirol, La gran al-
e gransa,
Frizon. — G. de Cabreira, Cabra.
Frizox (Guoxdaubo Ip). — G. de Cabreira,. Cabra. .
FiLHETA (jongleur). — B. de Born, Fulheta ges autr,es
vergiers ; Fulheta vos. Cf. Folheta,
Fl'xa. — S. de Girone, Près d'un iardi.
FuxA (Arnau de). — Serveri, Testament.
244 ONOMASTIQl E DES TROUBADOURS
(;
G. (Messîer). — Réponse du Bort d'Aragon à Rostang
Bépenguier ; il faudrait R., comme le fait observer
P. Meyer, Dern. Troub,, p. 89, n.
Ga (mots commençant par). Cf. aussi Gua.
Gabriel (angel). — L. CigaJa, En chantan d'aquesl.
Gaifier. — Marcabru, Doas cuiV/a»?. G. dWpchier, Uau-
trier irobeL
Galalbet. — Uc de Ijescura.
Galborg (Na). — Gui de CavaiHon, Maniai vil. (Il s'agit
de GallK)rgen ou Agalborgen ; cf. ce dernier mol).
Galceran (Guil'hem). — Serveri, Testamemi.
Galcot. — Torroella, Faula, 597.
Gaies, Galecs. — A.- Daniel, Dous braitz. P. Cardinal,
Ane non vi. P. çl^l Vilar, Scndntz vermeils.
Galpert. Cf. Gligo de Galpert.
Galur (Jutge de). — Anon., Per so non voiL
Galvaixs. Galvaxh. — Anon., Cour d^ amour, Anon. La
sen volçfrn, (Gr. 'i61, LVi). A. de Pégulhan. Ern par ben;
/o temps. (Le sirxentés est de B. de Bom le fils, Gr,
81,1. Cf. B. de Bom, éd. Stimming (1913), p. 47). G.
de Borneil, Gen m'estava (G. de Borneil parie du Cu-
(jnatz de GaliarJ}). G, de Cabrera, Cabra. P. Cardinal,
Tostems volgram, P. de T^adils, Mossen' Roman. P. Vi-
dal. \eus ni gels. R. de Vaqueiras, Ja no cugei vezer,
Anon., Ane no cugei. (Est-ce la même pièce que la pré-
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 345
cédenle, qui est anonyme .dans O ? Cependant, elle y
commence par : Ja non cuidei ; ci*. Archiv, 3i, 371).
Servcri, Li cavalcr. Torroella, Faula, 580. Le dd S.
Cire, Ane en^mic,
Gaijiac. — P. Vidal, Mos cors s'alegrai
Galiana. — Marcabru, El mes quan. (€if. à propos d'une
autre Galiana, aimée par Uc Brunenc et le comte-
Henri II et Rodez, Bergert, p. 31).
Galias. — G. de Calanson, Fadel, 136 R.
Galic. — Gavaudan, Scnhors, G. de Borneil, Sim aen-
Us, P. d'Auv., De'iosials breus.
GALiiiR. — P. Cardinal, Tendas c iraps.
Gallisia. — G. Riquier, Sitôt s'es grans,
Gamenox. Cf. Agamemnon.
Gax. — B. B., Mon ehan fenisc.
Ganelox, Gaixelo. — Lantelcnet d'Aguilllion. G. de Ca-
brera, Cabra, P. Cardenal, Atressi com per fargar ;
Ln siruentcs ai en cor. R. de Ciastelnou, Er a ben dos
ans,
Gaxyaxda. — Torroella, Faula, 588.
Gap. — R. Xovas, En la mar malor.
G.M'knsés. — B. d'AIamanon, Pois chanson. P. Cardinal,
A totas partz. R. de Vaqueiras, D'amor nom iau. Trob.
de Villarnaut, Un sirventes.
Garcex. — Borl del rei d'Arago, Un [uoc novel. ( = R.
Bérenger, ^46 dous désir).
Garcix. — Anon., Can vei la flor:
346 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Oahda, GtARDA. -7- A. de PégiPlhan, Per razo, •
Garpa (Bella). Cf. Bella Garda.
Garda-Cors. — B. de Lamaiion, Qui que scsmaL
Garda-Cors (Na). — Savaric, Gaucelm, très iocs, Uc de
S. Girc, Ane enemics.
Gardon. — P. Cardinal, Domna que ta. (Anonyme. Gr.
461, 96 ; se trouve dans T, parmi les poésies de P.
Cardenal).
Gari. — Guillaume IX, En Alvernhe.
Gari, Guari (Mon). — R. Jordan, Per solatz ; Quan la
neus chay ; S'ieu fos encolpatz ; Vcts vos soplei ; Vert
son ii ram.
Garin (d'Anjers). — Rostang, Bels senher Dieus. (La piè-
ce est parmi les Anonyma de Bartsch, Gr, 461, 43 ; elle
est publiée dans Suchier, Denkmaeler, p. 336. P. 556
Suchier se demande si le Garin, dont il est ici (iaestion,
ne serait pas Garin d'Apohier).
Gario (Na). -- Serveri, Foula,
Garlanda (Cils de). — B. B., D'un sirventes nom cdL (Cf.
Thomas, B. de Bom, p. 18).
Garona. — R. de Cornet, Iralz e fels,
Garonda (l'aiga de). — G. de Berguedan, Arondeta, (Gr.
461, 28). .
Garraignos (?). — Blaeas, Ben fui mal conseUlaiz,
Garriet. — Torroella, Faula, 599.
Garsenda. — R. de Vaquei ras, Trua/i.
i
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 247
Garsexda de Béarn. Cf. Béarn.
Garsenda de \ems (\im<3s). — Allusion dans F. de Mar-
seille, Gr, 155, 22, Tan mahelis,
Garsenda de Provence. — Allusions dans Elias de Bar-
jols, n« V, VI, VII, VIII de l'édition Stronski. Cf. pour
d'autres allusions probables dians Gui de Cav&iHon et
R. de Barbezieux (?), Bergert, p. 42-43.
Garsia Uamitz (lo bons reis). — B. B., Pos lo gens,
Garsion. (Jongleur) — 11 de Venfadour, Acosselhatz
mi (Gr. 70, 6, Aram conseillaiz).
Gasc. — M. de Montaudon, Gasc pcc laitz ioglars: ( = G.
de Puycibot. Gr. 173, 4).
Gasc (lo). — Peirol, Pos flum Jordaki.
f • • » *
Gasca. — A. de Seseas, En aquel mes.
Gasco. — B. de Boni, D'un sirv entes nom cal ; Guerr'é
. pantois ; Lo coms m'a mandat ; Mon chan fenisc ; Pois
Ventadorns (Lo ries vescoms dels Ga^cos), Cercamon,
Lo plaing comenz. Comte de Foix, Mas qui a flor.
Gavaudan, Senhors. G. de Berguedan, Ara mens. G.
de Cabrera, Cabra. (Il s'agit d'un jongleur). G. IX,
Pos de chaniar. G. de Borneil, Oui cktmtar sol ; Si
sotils sens. Monlagnagol, Nuills om no i;a/. M. de Mon-
taudon, L'autre /orn. Peire III, Père Salt>atge» R. de
Vaqueiras, Senher marques ...no. R. Cornet, El dugaiz.
Ricas Novas, Pus pdttit. Ridi. d'Angleterre, Ja nuls
om.
Gascona. — A. de Sescas, En aquel mes.
Gasconha, Gas€uenha. — A. de Pégulhan, Pos descubrir.
A. de Marsan, Ouï conte. Albertet, Monge cauzetz
(Tenson d'Albert et du Monge). A. de Sescas, En aquel
248 ONOMA^TigiUE DES WOVBAOOL R€
mes, B. B., Senher en coins. Bernate de Tôt lo Mon,
Lo plazers. B. Calvo, Moût a que. Marcabru, Al prim
comens.
Gaspar. — Peire del Vilar, Sendalz vermeils, R. de Va-
queiraSi Aras pot om,
,• ' ' '
Gasquet,— Fortunier,
GÀSQVET. — Anon., Gasquel. (Attribué à Blacatz, Gr.
97, 6).
!
Gastinjel (lo). — R. de Vsiqueinas, Garlan^ei, (=^Gr. 3^2,
14).
Gastixe^. — P. Cardinal, Aquesla geu^.
Gasto. — A. de Sescas, En aquel mes,
Gasto. — Maleus et Bertran, Senher Beriran,
Gasto. — P. Cardinal. Tendas e Iraps,
<ÎAâTos (Pros coms). — P. Duran de Limos, De far un
vers, ' ^ ) '
Gasto (de Béarn). — A. de Pégulhan, S'ieu ben tan ;
Pos' descubrir (Eloge de G. «de Béani). B. B., Ges eu
nom desconort ; Ouan vùi ; S*ieu fos mssi, Seryeri,
T^slaniefiiL (Proèablement aussi le Monêegn En Gasto,
. cite par Serveriidans 6\m era pau^s ; La razos ses iay).
Ga§to^(de Béarn.). — R. Vidal, Abri/s issia.
Gasto (de Foyssh). — Anon., Paldis de Savieza,
Gaucelm, Gauselm (jongleur). — R. de Tors, Amies cl
Gouseim*
Gauce;lim (lequel ?). — G. Faidit, Coras quem des.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 249
Gaucelm (lecjuel ?). — T«iis6ns de Gaucelm et àe B'er-
nart, de Gaucelm et de Coziu, de Gauéelm et de Pei-
rol, de G^ueelm et de Peine de Mont-Albert. R. de
Tors, Amies Gaucelms.
Gaucelm (\.a). — Folquet de Marseille, "Tos/emif si vos
sabez.
Gaucelm Faidit. — A. de Pcgulhan, Gauaeltn Faidii. G.
Faidit, Aratn digaiz. Teiisou d'Elias d'Ussel et de Gau-
celm Faidit (Gr: 136, 2), G. Fiaidit et Pej'digon. /P.
dWUergne, Chaniarai {ap. Apj^el, Prov. Chr, ', var. str.
XV). Pierdigon et le Dïaiip4iin, Perdiyon^ stH vassalatffii.
Te^nson de G. Faidit et d'Uc de la BaeheJlerie. M. de
Montaudon, Pois Peire. U. Vidal^ So^ fo el temp^,
t
Gaucii de cor (iVa).' — Zorzi, Siî rriôns fondes.'
Gaudairexca. — p. Durand, D'un sif'venles rues près.
{Sic Gliabaneau. Le sinentés est de Hue de Mataplaua.
Il est attribué à P. Duran par R, et c'est sous ce nom
qu'il se trouve dans Raynouard et Rochegude. Cf. An-
draud, R. de Miraval, p. 13i, n. Of. aussi Bergert, p.
108-109). ' '
Gaudi. — Tehson d'Eh Aliberjatz'et de Gaudi.' ' '
Gaudierna (>a). -^ Le de Mataplmia, D'un (Urvenies, (Cf.
la lemarque à larlicle Gaudairexca. Roehegude donne
Caudaiga d'après i\. GAUDrERi\A est la forftie dotmée piar
A, que C-hâ-bàneau aura relevée dans 'VArchiv, 34, I&5).
Gaug de Cor. Cf. Oauch.
Gaujos Palaytz. — Cavalier Luric! de Monlèeh, Mal v^i).
Gauxie. Cf. Jaume.
' " * t ' -
Gausbert. — Bertran, Gcùusberi (Gr. 75, Q) (Jau^berl G).
250 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Gausbert, — Tenson d-e Gaubert et de Peire Bremoji. (La
form-e donnée par !ie ms. est losberl),
Gausbert. — Gavaudan, Aras quart plou,
Gausbert de Pueycibot, — Ténson de Bertran et de
Gausibert (Gr, 75, 3).
Gauseran G. de Berguedan, En Gckiseran, (Ms. de
Saragosse, Rev, L, Rom, XIII, 64).
Gauseran. -^ Tenson de Gaucelm et de Cozin.
Gausseran Durtz. — B. B,, QucÈi la novMa flors,
Gauseuanda (de Kl mil). — Monla.îïnagol, A Lunél lutz,
(tï. pour d'autres allusions probables dans B. d'Ala-
manon, Bergert, p. 52).
Gauzens = Gauzeri&. — Tenson de Pistoleta et Blacalz,
Galzeris (l'escudier). Gf. I article précédent.
Gauzion (Ma dona). — A. de Marsan, Qui cotUe^
Gavardas. — B. B., Puis Ventadorns,
Gavaretz. — P. de Durban,* Pétrone/. (Môme nom que
Pe;ire de Gavaret ; cf. le sirventes de P. de Gavarel,
qui commenee par Peironet, en Scùvartes).
Gavauda. — Gavauda, Crezeni^, Guigo, Visi ai, Beriran,
(Ou B. d'Alanianon, éd. S. de Grave, XI). M. de Mon-
taudon, L'autre iom. P. Cardinal, Tcùn son valcn ;
Senher N'Eble (N'est pas de P. Cardenal). .
Gayeta. — B. Carbonel, Un sirventes de vil razo^ Pro-
bablement Gaëte, en Italie. G. Figueira, Un nou sir-
ventes
Gayranda. — B. de Paris.
OXOMASTIQUP DES TROUBADOURS 251
Gazanhs (Bels). Ci. Bei^hs Gazanhs. ,
^ ' ■ ' l ' ■ ■ ■ ■ ' ■ ■
Gazanhat (Mon). — P. Vidal, Quant om onraiz ; Son benr-
apoderatz ; S'ieu fo$ en cori.
Gazar {?). — J. d'Atibusson, Voslra dona.
Gazari^ox. ^^ Anonyme, ap. Mouaci, T^ti ant, prov.,
11° 60, p. 118, 1. 25 ; d'après cet anonyme, Perdigon au-
rait chanté une dame de ce nom ; Bergert, p. 39.
-i ■ . • .' . . .
Gedeon. — P. de Corbian, 19. P. de Corbian, Domna dels
angels,
Gelida (Se«lior de). — Olivier del Temple, Estai aurai.
(Beiltran de Gelida ; Gelida est une localité de Catalo
gne ; Cf. Milà, Trob. en Espaûa, p. 366, note).
Gelmars (la dona d'en). — 1\. Vidal. Abvils issia.
Gelus. — G. de Calanaon, Fadet, 131 U.
Gex Conquis. — A., de Mareurl, A grant honor ; Aissi
cum mos cors ; Ane vas amor ; Si cum li peis, (Peut-
être Azalaïs de Burlatz, Die^, Leben und Werke, 121 ;
Cf. Bergert, p. 21 ; d'après ce dernier il n'y a pas de
motif suffisant pour ou conhe celte identification).
Gènes (?). Cf. Agenes.
Genier. — Serveri, Pos sembiel Genier amors.
Gexiure (la reine). — Anon., Hai dolcha dona. (Epître ;
•iif. Barlse-h. Gr., p. 41 ; publiée dans YArchiv, 3i,
427).
Gexoa. — B. de Castillane, Guerra e trebalh. G. Figueira,
fjn nou érventes ; Ges sitôt (sans indication dans Cha-
bane«au ; c'est la pièce de Guiraut de Lue, Gr. 24*5, 1).
252 OXOMASTIOITE DES TROUBAtJOUnS
Genoes. — Alb. MarqvK??, ' .4ram di^cUz. (Teiison entr<;
Albert, marquis de Mahsipine,€l Uamèaul de Vacjuei-
ras). B. B., Guérr' e pantais. B. de Castellane, Guerra
e Ireb. F. de Lunel, Al bon rey, \^, Cigala, S7urf/ fil.
rom.y V, 52. PujoJ, Ad un no^U^. P. Vidal, Bon' aven-
tura ; A eus td ycls ; (Juanl om es. II. de Vaqueiras.
Bda, tant vos ai ; Moui fort, Zorzi, On hotn.
Genoes.. — A. de Mareuil, Frànquez ,c ; La fronça ; Moul
eron, (Dans les exemples d'Arnaut de Mareuil il s'agit
d'un senhal).
Gexoesa. — Albertel, Domna pros, B. Calvo, Ges no m'es.
R. de Vaqueiras, Bêla, ianl vqs ai. (CI*. Bergerl,
p. 104).
Gexon. — G. de Calanson, Fadet, 80 R.
Gensaxa (\a). — R. Vidal, Abr*ils isaia, (Il s'agit proba-
blement de Jussiana, épouee de Pons de Matap-lana,
mort en 1197. Cf. Milà, p. 280. Elle est chantée encore
par Guil'hem de Berguedan, Ben ai auzil ; cf. Bergerl,
p. 40).
Gext Apresa. — R. de Cornet, El mes d-abrlL
Gext Esquia. — R. de Miraval, S'cu en chanlar, (Il s'agit
sans doute d'Esquia de Minerve, chantée aussi par
Guilhem Augier (ou Giraut de Borneil), (Juan vei lo
dous temps. Cf. Bergert, p. 34 et Andraud, R. de Mira-
val, 93, n. 1).
Gext Esquiu. — R. de Miraval, Baiona. (ProbaWemcnl
le mari de Gent Es<iuia de Minerve ; cf. Bergerl,
p. 34).
Gentil wrs (\,a). -*- A. de Pegulhan, Atressim pren.
ONOMAîàTiOLK DLS TliULjUDuLUîs 253
[Gi-NTiLS DE RiLs]. — Dam€ aim^ par A, d<î Beknoi. Elfe
vivait en 1258 ; cf. Ohabaneau, Hisi. Gên. Long., X,
258, n. 1 et Bergert, p. 51,
Gerona. — Giraut del Lu-c, Ges sitôt, S^rv-eri, Testament,
Geroxes (conirée). — Serveri, Francs reys humils. Cf.
GlROXES. , . '
Gevax ( = Jaeïi). — G. Riquier, Sitôt s\es grans* •
GiREi.. — Marcoal, Mentre m'obri, ,
GiRELi. — Calega Panza, Ar es sazos.
GiBORG (Na). — J. Bonel, S'ira d'amor. Cf. encore Gui-
noKs et TiBORs de Montai sier.
GiRORG. Cf. GUIBORG.
^GiDAS DE Mondas], — Citée dans la biiograpbie de Qui
d'Ussel, par qui elle aurait élé aimée ; elle y est dési-
gnée comme nièce de G\jiHiem de Montpellier ; cf. Ber-
gorl, p. 30. . , .
GioEr.Ms. Cf. Glii.hems (dos).
Gii.ABERT. — Serveri, Testament,
Giï.BELiNA. — R. dfe Vaqueiras, THiatt. (C*ést une faute
de lecture nui se trouve dans Malin, Werhe, I, 368,
pour Guilhelma de Ventimilha ; Berger!, p. 74).
GiLos (Mon). — A. de Marsan, Oui conte,
GiMEL. — G. IX, Companho farai., ( = Gimel, Corrèzè.)
GixTARTî^/ Danton. — P. Raimon, Pos lo prims verfàns,^
* ■-
Girard. — Tenson d'Aycart (del Fossat) et de Girard
(Suchier, Denkm., I, 297).
254 OXOMASTIOLE DES TROl'BAl^LRS
GiRART. — P. Cardinal, Per fols tenc.
GiRART (k seror crEn). — A. de Marsan, Oui conte.
GiRART DE Roi ssiLLON. — G. id-e Cabrera, Cabra.
GiRALT. Cterclier à Giirait.
GiRBAi DO (fils <\e Girbaul). — ■ P. d'Auvergne, M. W'., I,
97. (Est-^ce un nom propre ? Chabaneau écrit à la suite:
« ro(|uin, fils de coffuin ? »).
GiRBERT. — P. Guilhem, Eu chantera.
GiRONDA. — Marcabru, Bel m'es can. Sowlel, Vo puesc
mudar.
GiRoxEs. — Serveri, Si tôt sV.s braus. R. de Miraval,
Baiona. Cf. Geroxes.
GiscARDA. — B. Arn. d'Armagnac, Lombard volgr*ieu.
Cf. GuiSCARDA.
GisLis. — G. de Calanson, Fadct, 182 R.
GisoRTZ, GioRTz. — B. B., Al dous nou ; leu chant ; \on
puosc mudar ; Pois aïs ; Volontiers feira. Dauphin
d'Auvergne, Reis pois, Zorzi, Aisi col fuocs.
GizART (Mox). — E. Cairel, Pos chai.
Gleyza (la). — Uc de S. Cire. Un sirventes. P. A^idal, A
per pauc,
Gi.oRiETA. — Az. 'de Porcairagues, Ar evn al freg temps
Uc Brunet, Cortezamen.
Glotos. Cf. Gui de G.
oxomastîôue des thoubadouhs 255
OoDEFRE (comte). — F. de Romans, \icolet gran. (Est-
ce Geoffroy de ChAlons, demande Chabano-au ?).
GoDEFRE DE Gamberes. — R. Vid<al, Denkm,
GoLFFER DE LAS ToRs. — B. B., Rassa tant creifi, G. Fai-
dit, Chant e déport. G. Magret, Trop miels m* es près,
Uc fie Penna, Cora quem desplagues, (Cf. sur la lé-
gende de Golfier de Lastours A. Thomas, Romania,
1905, p. 55-65).
GoiJAs. ex. Gauas.
GoLiAs. — G. de Calaiîson, Fadei, 136 D. P. de Corbian,
'JO. Rosit. Bereng,. Pos de s'amor,
GoMBERTz DEL Bals (los dos). — B. de Lamanon, Qui que
s'esmai.
GoRDA. — R. de Vaqueiras, Parliers,
GoRDO. — B. B., Pos Ventadorns. B. de Paris. Mâtteus
et Bertran (Allusion i» la vente de Gourdon). P. Cardi-
nal, Bel mes qu'ieu bastis {rauha de Guordo, Mahn
Ged,, m, p. 51 ; Cf. ci-dessous rauba Gordona). R.
d'Orartge, Parliers eu chan. Uc de S. Cire, Un sir-
ventes. Cf. encore b tenson de Peire Raimon et de Ber-
tran de Gourdon.
GoRDo (Guilhems de). — B. B., Vn sirvenles cui.
GoRDo (Xa). — A. de Sesc^ns, En nquel mes,
Gordona (rauba). — R. de Miraval, A Dieu me coman.
Cf. supra GoRDo.
Gormay. — G. de Borneil, Totztemps, Ms. C.
25G 0\OMASTlyLE DEj? HIUIWAUOLRS
GoBMox. — B. de P^nris. G. de Cabrera, Cabra,
GoRMONT. — P. Cardinal, Per fols tenc.
GossALBo RoziTz. — P. d'Auv., CUaniarai.
GosTiA (En). — P. Carde.nâl, Ijh ffirveniè!< faite,
GOURDON. Cf. GoRDO.
Gr. (Coms). — P. Cardinal, Tendaa e iraps,
GnACAor.. — B. R., Pas Venladorns.
Graicnolet. — R. i\e Miraval, Aras ho m en pue^^c,
Graxada. — G. Riquier, D'Asfarac ; S'ieu [a Irohat.
Gràxet. — Tensons de B. d'Alamanon et de Gr^nel, De
vos mi rancur ; Pos anc nous v(û,
Grawiox (los fraires de). — G. Faidit, S'om pogues,
' , Il
CiRAZAi. (Jjf) San). — Anon., Ane no eugei.
Grec (Enii>erîJif:o, .^iRi^erador). — , A. Daniel, Dous braiiz.
R. Zorzi, Mont fort, R. de Vaqueiras, Senher marquea
Grec, Grecs. — R. R., Pois /o gens, Calega Panza, Ar
es sazos, G. Figneira, D\in sirvenles, G. de S. Gregori,
Dreg e razos (Senhor eui son Grée), L. Cigala, lenson
avec I^nntelm. P. Cardin^al, Ane no li ; Cet qutr /c.
P. de Corhian, 33 (Estorin dels Grc^sj. P. Vidal, A/a
volonlatz.
CiREciA. — R. de Vaqueiras, Valen marques.
Grega. — E, Cairel, ..4ra- no vci.
ONOMASTtÇtïî 0l5g ïttOl/HADOURS 257
Grezeis. — R. de Vaffileî^as, No nCagtada.
Grezex. — R. d*Orange, Car douz e feinz. R. de Vaquei-
ras, Truan. *
Gribert. — G. de Cabrera, Cabra,
Grifos. — R. de Vaqueiras^ Conseil don ; Senher mar-
ques .,Mo, R. de Miraval, Chan^omia farqi (Vemp^ri
dels Grifos). P. Vidal.
GftiMA (Na). — Gavauda, Lo vers dei far.
Griaioartz. — J. Rudel, Lanquan la temps,
Grimoart Gausmar. — P. d'Auvergne, Chantarai. (Cf.
l'éd. Zenker).
Grina (?) — Am)n., Finnmens e iaùzens (Lai). (Bârtsch
considère le mot comme un adjectif signifiant triste ;
Zeitschrift rom. PhiL, I, 77).
Griuô. — P. Vidal, Ges car c^tius.
Groixg ï^\. ViRAGiT ? — Uc de S. Cire et Giraut (tenson
Gr., 241),
Gro\'H (Lo) ( = Logr6fio). — B. B., Quan vei h temps.
G. Amiel, Un r^rs. Paulet de M., Ab marrimen,
GiJAiETA. — G. de Cabrera, Cabra.
GuALAUBERT. — Uc de l'Escura, De mois ricos. Cf. en-
core GaLAI BERT.
GuALopiN. — G. de Cabrera, Cabra.
Gi^ARDiTZ ( = Kurdes). — E. Cairél, Oui saubes dar.
GiARi, Garî. — R, Jordan, Per quai forfait ; Per solcAz;
Quanta neûs ; S'iVu fos ; Vert Son H ram. G. de Ca-
brera, Cabra, G. IX, En Alvernhe.
17
258 OXOMASilOlE DES THOUBADOL US
Glari (?). — p. Duran, Mi dons (la garda guari ; mais
est-oe un nom propre ?).
GuARSi (nom propre) ou gart si ?. — G. P. de Cazals, A
Tavinen mazan,
GiASMAR. — G. de Cabrera, Cabra,
Gi ERAt (de QiERALT ?). — SeneH, Testament,
GiERAi- d'Irgei-l. — Seneri, Testament.
Gi ERIC. — B. de Bom, Pos ah haros. C'est un person-
nage de Raoul de Cambrai.
Gi ERRiEiRA (Ma). — G. de Borneil. Bes cote pois.
Guerrier (Mox). — Aymar de Rocaficha* Si amers /os.
Gn, Giis. — B. B., Bem plalz car, E. Cairel, Pos ^lai.
G, de Borneil, Oui chantir sol. J. Esiève, El dous
temps. P. Bremon, Un sirventes vucl far (Uc de S.
Cire. II s'agit de Gui de Cavaillon). P. de Corbian,
!?7' (Chabaneau ajoute d\Arezzo ?). P. Vidal, Drogontm
senher, Tenson de Gui et de Fako. P. Breraon, Un
veps voit, Tenson de Mainard et de Gui, Gr. 191,. t.
Uc de Penna, CoriA quem desplagues. Uc de S. Cire.
En rostre ais,
Gri Cap de Porc. — G. de Durfort, Ouar say petit. Cf.
Hist. gén, Lang. X, 356.
Gn DE Cavaim.on. — B. Folco d'Avignon, Ja no creirai.
G. de Cavaillon, Mantel vil. Faure et Falconnet. G. del
Baus, En Gui, Cf. supra, au mot Gn, l'exemple de le
de S. Cire.
*
Gi I DE CoMBRAiLLA (lo coms). — G. de Borneil, Qui chan-
tar sol.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOL'HS 259
Gui D*EssiDUELH. — R, de Va-quei/^as, Ja no cugei vezer.
Cf. encore Essidueil.
Gn DE Glotos. — Tenson de Daudé de Carlus et de
G. de GJotos. (Glotos = Eg'letons, Corpèze).
Gui Guerra. — Uc de S. Cire, Un sirventes,
■ » * >
Gui de GuiBEuriET. — Rieas Nôvas, Pus partit.
Gui de Montelh-Azemar (=4è Monlélimar ? Cnescini,
Manuaîetto, Iiklex). — R. de Vaqueiras, Senher Mar-
ques.., remembrar.
Gui de Nantoil. — A. de Pégulhan, Lonjomen nia. R.
de Vaqtieiras, A^on puesc mber.
Gui d Ussel. — Albertet, Un sonet, Daiidé de P., En un
sonel. Peine d'Ussel, En Gui dllssel. R. Vidal. So fo
el temps. Serveri, ap. Suchier, Denkm., v. 391. Ten-
sons avec Elle d'Ussel, Gr. 129, 1, 2, 3, 4. Tenson de
G. d'Ussel et de Maria de Ventadour. Tenson de G.
d'Usseil et de Rainaut, , ,
GuiBELiiET. Cf. Gui de Guibelhet.
G LIA. Cf. Guida.
GuiA ( = Aquilain). — B. de Born, I^u chan ; Mon çhan
fenisc. . .
Gluana. — B. A. de Moncuc, Er quan li rosier. B. B.,
Quan lo temps, G. de Berguedan, Un Trichaire. J. Ru-
del, Quan lo rius. ALirc^iibru. Per V aurai freida ,' Assaiz
m'es bel ; Pax in nomine. P. de Ladils, Mossen Ra-
mon. Uc de S. Cire, Un sirventes.
. r ' ■ ■ 1 • ■ - ,
I •
Guianes. — Peire del Vilar, Sendatz vermeils.
260 ONOMASTlQl le DES TROl HADOl Râ
GufA (iVa) ( = Gi IDA ?). < — Mont43gnâgoi, On hom a mais.
Tenson de B. Albanie et de Guibert. Cf. Guida.
GuiBERT. — Tensoji avec B. Albaric. Uc de S. Cire, len-
son ave<c le vicomte de Turenne {Var. Guibertet).
GiiBORs. — Jordaiv Bonel, S'ira d'amor. (Jbe ms. a a
Guibors, U Oiborg ; il s'agit de Tiborc de Monlausier,
chantée aussi par B. de Born ; Bergerl, p. 24).
Guida (de Rodes). — .B. de Laxuanon, Moût m'es greu, (La
même ? Montanhagol, Non an tan dig ; On mais a. Cf.
éd. Coulet, p. 118. Bergert vaudrait voir, après Goulet,
dans la dame chantée par Montamhagol, ime comtesse
de Comminges, Guida, épouse de Roger, qui vivait en-
tre 1210 1260. Cf. sur Guida de Rodez, Bergert, p. 52,
et. surtout C. Faibre, Un épisode de la Divine Comédie
qui se reli'e au Velay. (Extr. du Bull, hist. de Ja Soc.
scient, et agr^ de la Haute-Loire, Le Puy en Velay,
1911). Cf. encore Gi iza.
GuiET. — R. de Vaqueiras, Honratz marques.
GuïGo. — B. de Lamanon, Amix Guigo ; Visl aï, Bertran.
Guigo, Ar parra, Guigo, tenson avec Joris. Ogier,
Tostemps, P. Cardenâl, Tost'cmips azir. (Variantes de la
tornade. Appel, Prov, Chr.), P. Vidal, Drogoman, Ten-
son de Rodrigos et de R[aimon].
Guioo (ms. GiGo). — Trobaire de Villarnaut, Un sirven-
tes mou, (Guigue VII, de Vienne, 1237-1269 ; Appel,
Pror. Ined.^ p. 350).
Guioo (=Guï de Cabaxas). — Tenson d*Es<îuileta et de
Guigo. > .
Grir.o DE Galpert, c.-à-d. de Castellane. — Le Comte de
ProveR'Ce et Carn et Ongla.
Guigo del Torxel. — P. Càrdenal, Tostemps azir, (Var.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 261
de la torns^-ck, ap. Appel» Pf'ov., C/ir. ; reavoie à 0.
Schultz, Prov. Dichierinnen, 12, 13)*
GuiGUENET. — Tenson de Gui^enet et de Guillexu»
GuiLHA. — R. de Va-queiras, Truan, (Cf. encore tenson de
Prebost de Valensa et de Savaric, tornade ?).
GuiLHALMET. — Tenson de Guîlhalmet et du Prieur.
GuiLHALMi. — Cercamon, Car vei fenir (Guilhalmi appelle
Cercaman mxktre).
GuiLUALMi.^ — Le de S. (Jirc, Un sifventes,
OuiLHAL.HONA. — P. Vidal, Car amiga. Tenson de Taurel
et de Faleonet. Cf. eneore Guyllelmona.
GuiLHELMA. — A. de Mareuil, La corlezia, R. de Miraval,
Tais va mon chan. Tenson de Vaquier et de Catalan.
GuiLHELMA (femme de Gaucelm Faidit). — Tenson d'Elias
d'fJssel et de Gauoelm Faidit. (Gr. 136, 2).
GuiLHELMA (Dona de la Ilha, filha d'En Gasto)* — A. de
Sescas, En aquel mes,
GuiLHELMA [de Benauges]. — Savaric de Mauléon, Dom-
na ; Gaucelm, (Cf. sapra Bexauges et Beroert, p. 29).
GuiLHELMA DE RoDiER. — Anou., Quan Proenza. (Môme
personne que la suivante ; cf. Schultz-Gora, Prov,,
Dichierinnen, p. 15).
GuiLHELMA (de RosERs). — Teuson de L. Cigala et de
Rosers.
GuiLHELMA DE ToLON. — Guiouet, En RaimbcDut,
GuiLHELMA DE Venta-Milha. — R. de Vaqueîras, Truan,
GriLHELME. — R. R., Quan vei la temps.
262 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
GuiLHELME Bertran. — B. dc Bofii, Ce/ que chanta. (Ami
de B. d© Born ; cf. éd. Stimming*, p. 199).
GuiLHELMETA. — Blacatz, Peirols, pos vengutz (Probable-
ment la nièoe -de Bkcatz, épouse de Jaufre de Trels,
mort en 1234 ; Bergert, p. 51).
GuiLHELMi. — Uc de S. Cire, Un sirvenies, R. de Mira-
val, Toslemps e^eing.
GuiLHEM. — G. Augier, Guîlhems, prims iesi. P. Vidal,
De chanlar, Reforsat de Fore., En aquest so. Qualifié
de Irobador ; tenson entre Arnaut, Foie et Guillem.
Tenson entre Arnaut et Guillem. Tenson de Guillem et
d'Osle. Tenson de Guillem et de Guiguenet. Tenson de
Guillem et de Richard. Serveri, Teslameni,
GuiLHEM (lequel ?). — Blacasset, Amies Guillem. (La
pièce, qui ne se trouve que dans F, vient après une
série de pièces de GuiJhem de Montagnagol).
GuiLHEM (pèj^ de Guillem Paies). — G. de Berguedan.
» Cavali'cr.
GuiLHEM (dom). — F. de Marseille, En chanlan,
GuiLHEMs (dos). — Tenson entre ces Guilhems et Rai
naut.
GuiLHEM Ademar, Azemar. — G. Ademar, Ben for'oimais;
Chantan dissera ; Comensamen ; S'ieu conogues. M. de
Montaudon. Pois Peire, R. Vidal, So fo el temps.
GuiLHEM d'Anduza. Of. Anduza.
GuiLHEM (Arnau). — Serveri, Testament.
GuiLHEM Arnaut. — R. de Vaqueiras, Leu sonet.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 263
GuiLHEM AuGiEH (le troubadouF ?). — Témoîn avec Bar-
rai des Baux et Sordd, à un acte de 1257. (Pas d'aulre
indi-calion d^ns Chabaneau. G. Augier est cité dans B.
del Pojet, Le sirvenies,)
GuiLHEM. ( = Guillaume d'Orange). — B. de Boni, D'un
sirvenies, B. de Boni (?), Oivan vei ïo temps,
GuiLHEM D*AuRENGA. — B. do Bom, A ioiz die. Vc de
S. Cire, Oui vol terra.
GuiLHEM DEL Baus. — U. de Vaqueiras, El so (^ué pus
m'agensa,
GuiLLEM DE Castras. — Pujol, SU mais d'o/snor. (Cf. en-
core Castras et Zeits, rom. P/ii/., IX, p.llS).-
GuiLHEM DE Clarmox. — G. de Berguedan, Amie mar-
ques ; Ben ai auzil ; Juglar nol desconorlz. Cf. encore
Clarmon. î .
GuiLHEM l'Enoiqs. — Paves, Ane de Rolan,
GuiLHEM DE l'Espia. — P. Bremon lo Tort, En abril,
Guïlhem Fabre. — B. d'Auriac, En Guillem Fabre. B.
Carbone!, Jooji Fabre ieu ai. Ucde S. Cire, Mahn, Gerf.,
IV, 43. (Cf. sur Guilhem Fa-bre inotre étude sur Deux
iroubcàdours narbonnais. Les éditeurs d'Uc de S. Cire
ne croient pas que le G. F'abre, cité par ce. troubadour,
soit ile même que le troubadour narbojinais ; mais les
raisons alléguées nous paraissent insuffisantes).
Gi iLHEM DE Fontaxas. — G. Gras, Mossen Rqmon.
GufLHEM DEL Dui PRAIRE. — TôRson de G. Figueîra avec
A. de Pégulhan. (Il est qualifié de maître de Sordel ;
peut-être, dit E. Levy, est-ce Guilhe-m de la Tour).
264 ONOM^SJXQUE DÇS TROUBADOURS
GuiLHEM Gasmar. — T^iisoii de Guiljeni Gas-mar et d'Eble.
GuiLHEM Gauta Segnada. — A. de Pégulhan, Ane iofn
hdla.
GuiLHEM DE GoRDO. — B. B., Uti sirvenics oui. Cf. en-
core GoRDo.
GuiLHEM DE LoDi^VA. — J. Estève, Aisù cum selh ; Ara
podem ; Cossi morria ; El dous im%p$ ; Francs reis :
L'ûutr'ier el gai temps ; Ogan ab [erg ; Planhen plo-
ran ; Sim vai be,
G. Magret et G. IIaixol dWt. — Ils s'accusent récipro
quement d'avoir jeté le froc aux orties ; Mahn, Gcd., 8,
171, Chabaneau ajoute : « en parler à propos de Ca-
brit ».
GuiLHEM [Malaspina ?]. — AnoR., Qudini escavalcai (Le
ms. a Guillem ma sina),
GuiLHEM Malaspina. — A. de Pégulhan, Ara parra ; Mon-
icis vetz, A. de Sis-teron, En Peire (Estnce le même ?).
G. de Bonieil, Non «s savis ni gaire hen après (P. Vidal).
Cf. en-oore Malaspina.
GuiLHEM DE Moncada. — Moutagnagol, Ges per màlves-
tai.
GuiLHEM DE MoNTANHAGOL. — Cité dans la suscription du
planh de Pons Santolh de Toulouse. Blacasset, Amies
Guilhem,
GuiLHEM DE MoNTMAUREL. — B. de Bom, Mout m'es dei-
sendre,
GuiLHEM DE Montpellier. — G. de Calanson, A cela cui
am, R. de Va<iueiras, Leu sonet.
ONOMASTIQUE DBS TROtpABOURS 265
GlilheMs Moyses (mn Marques). — M. de Mantaudoir,
Pois Peire, .
GuiLHEM de Mlr ou cte Mlrs. -^ G. Riciuier, G.
de Mur, que cu'ia far ; G. de Mur, chaHuzetz ; Guiraui
Riquier, pus ques sabens ; De so don y eu ; ù, RiqUier,
segon vosire esclen ; SetM En Austorc. Teiison de' G.
de Mur et de G. Riquier, Gr, 226, 1. Tenson, Gr. 226, 5;
226, 7 ; 226, 8.
Glilhem Paies., — G., de Berguedan, Cavalier,
GuiLHEM DE PorriERs. — Cliabaiieau a relevé une allusion
au chai, dans G. Faidit, Mahn, Werke, II, 103 ( = Ber-
nât, Gaueeim\ non pucsc), et 'deux oitatioDs dans B.
Carbonel, Bartsch, Denhm,, 47, 19 ; Ghabaneau ren-
voie encore à Sle Agnès (Mystère de), v. 1113.
Glilhem Raimon. — Tensons de G. Raimon et de Pouzet,
de G. Raimon et d'Aimeric de Pégulhan.
GuiLHEM Raimoi* d'Auzona. Cf. AuzoxA.
GuiLHEM Ralnol [dWfi]. — ■ Tens^ou de Magret et de G.
R. dWpt. Cf. supra G. Magret.
GuiLHEM Rentin (?). — Teusou de Taurel et do Faleo-
net. ^
GuiLHEMS DE RiBAs. — M. de Mautaudon, Pos Peire. P.
d'Auvergne, Chaniarai,
GuiLHEM Lo Ric (a Cardona). — R. Vidal, Abrils issia.
GuiLHEM DE RoFiAN. — G. Riquier, Al noble mot onrai.
GuiLHEM (RoMEus ?). -— P. Vidal, De chanlar.
266 oxo3iASçiaix »es troubadours
GtiLHESi DE Sa\ Desoier. — M. de Moutaudon, Pois Pei-
re. H. VklaK So fo el Irmps, (Chabaoeau ajoute : Gues-
sard^ 75).. ïenson de G. de S. Desdier et de la Dona.
Tensou de G. de S. liesdier et de Marques Laoza.
Glilhem de s. Gregori], — Teuson de G. de S. Gregori
ei de Blacatz.
GuiuiEM DE SwAî^ow. — G. de Berguedau. Arnica Mar-
ques.
GuiuiEM DE Tarascox. — G. de Bergued^n. Mal o fe.
GuiLHEM Test.vpelada. — G, Figueira, Ane Ion bel cop.
Glilhem de Torroeluv. — Torroella, Foula. 175, 498,
S20.
Glilhem [de la Toir]. — G. de la Tour, Seigner Vlm-
bcrt, Teuson de G. de la Tour el de Sordel.
GiiLHEM d'Lrgel. — Seneri, Mal (ML
Glillelmoxa de Pal.\l. — Seneri, De Pala a Taroseia.
GuiLLER3kiES. — G. de Cabrera, Cabra,
GiLVi-VVUR (?). — G. FaîdîL Pel joi drl lemps.
Glio (comte). — P. Cardinal, Lufar del comle,
Glio (comt<*). — tikh. d'Angleterre. Dalfin.
Giio. Gtiox. Giios. — B. B.. In sinrenles falz. lt^u\ih.
d'Auvergne. Rf^is pois. G. de Cabrera, Cabra.
Guio Cap-de-Porc. Cf. Gt i Cap de Porc
Glio r»E Lwtmii. ( = \v\toii). — G. de Berguedan, Si>-
t entes.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 267
Guio DE Mayensa. — B. de Paris.
Glionet. — Guionel, En Ralmbaul pros dona, Teiisons de
Guion^t H de dadenet, d-e Guionet et de Raembaut.
Tenson de Mainard Ros et de Gui ; cf. Gui.
GuioNET, Gui. — Tenson de Pomairols et de Guionet.
Guionet (jongleur). — U. de Vaqueiras, Del rei d'Aragon,
GuioT. — R. de Vaqueiras, SenJit*r Marques.,, remem-
bviir. (Peut-être le même que Gui de Monlelh-Azemar,
dit M. Crescini, Manualeilo, Index ; ci*. Gui de M. A.).
GuiRALDox (ms. Giraldon). — Tenson de Guiraudo avec
un comte, Gr, 239..
GuiRALuT (traire). — R. de Cornel, .4/ bo reléguas,
GuiRAN (En). — Tenson de Vaquier et de Catalan.
Guiraudet lo îRos. — G. lo Ros. Au^atz la dcrreira clianso.
G. Riquier, Senh En fforittù, M. de Monta udon, Po» Pei-
ve, Terramagnmo, Romania, 8, 190, R. Vidal, Ged, 2,
29. B. Zorzi (?).
Guiraudez. — R. de Vaqueiras, Lea sotiet.
Guiraut, Giraut. — Daup^iin d'Auvergne, Pos sal elz
vengui, R. d'Orange, Als durs crus. Uc Brunet, Plus
lo dous temps. Tenson entre Guiraut et Uc de S. Cire.
Guiraut Amic. — G. de Montanhagol, A Lunel.
GriRAUT ou Guiraut de Borneil. — G. de Boriieil, Arani
plaiz (tenson avee Linhaurc); Bem plairia; Sius quier
conseil ; Sini sentis ; P. d'Auvergne, Chantarai.
268 ONOMAStIQUE DES TROtBADOURS
GuiRAUT DE BoRNEiL. — R. Vidal, So fo el temps. Deux
citations, la première sous le nom de Guiraut tout court.
GtiRAUï be BoRMEiBL\. — Trob. die Villaniaut, Mai mon
grat (=ïGiraKit -de Borneil).
GuiRAtï DE ,'Cabreira. -^ G. de Calaiison.
G. DE Calanso. — G. Uitquier, Als subtils aprimaiz.
Guiraut de Jorba. — G. de Berguedau, Chanson d.
«
Guiraut de LiMian (bourgeois de Bcziers). ■ — R. Gau
celm, Cascus planh lo sieu.
GuiRAUTz AL Mirail. — R. de Va<Tueiras, Leu sonet.
Guiraut de Papïon. — A. de Sarlat, Ouan si cargol ram.
Guiraut Riquier. — G. Riquier, .4b lo temps agradiu ;
L'autre jorn ; Oui a sen ; Uautr'ier ; Gaya pasiorela ;
Vautr'icr trobei ; D'Astara^ ; A Sani Pos ; Al pus
noble ; Al noble mot onrat ; A sël qui deu ; Al car
ùnrat senhor ; Pus Dieu m'a dai saber ; Sitôt s* es grans;
âU subtils aprimatz ; lenaon avec Senh' En Jorda ;
tenson avec Folquet (de Lunel) ; tenson avec Enveyos ;
Guilhem de Mur, que ouja far ; Senh' En Enric ; Gui-
raut Riquier, a sela ; G. de Mur, chauzetz ; G. Riquier
pus qu'es sabens ; Coms dAstarac, ab la gensor ; De
so don yeu ; Senh' En Enric, us reys ; G. Riquier,
segon vostre esci^n ; G, Riquier, didlz me ; Guiraut,
pus em ; Senh' En Austorc ; A Miquel de CasUlho ;
Falco, dona avinen ; G. Raynier, pus non puesc ;
Guiraut Riquier^ si bens es luenh ; AuzU <Â dir Bofil-
Gf. encore Tenson de G. de Mur et de G. Riquier, Or.
2?6, 1 ; Gr. 226, 7, .8.
Guiraut (RiouiEp, de Narbona ?). — Serv^ri, Faula, v.
258. (Les deux vers cités ne paraissent pas être de Gui-
ONOMASTIQUE DES THOUBADOUnS 269
raut Riquier. Le texte ne nomme que Guirmiis — Us
Irohaypcs azautz),
GuiRAUT [de Saligxac]. — Tenson de G. de Salignac et
de Peironel.
GiîisAN (port de). — B. B., Mon chan fenisc,
Guischarda. — B. de Born, Ai ! Lemozis, (Cf. encore
GiscARDA et, pour d'autres allusions probables dans B.
de Born, Bergerl, p. 17. Guiscarda de Beljoc était ma-
riée avec le vicomte Archambaud V. de Comborn ; elle
mourut en 1221. Peut-être A. Daniel la-t-il chantée
sous le nom de Midlis-de-Ben ; liergert, ibid.).
GuizA (Na). — P. Rogier, Oj\ hom a mais. Cf. Guida.
CiuONDALBO. Cf. FrIZON.
Gi ossALBo RoîTz. — P. d* Auvercjne, Chnnlarai,
(A suivre] J. Axglade
NOMS DE POISSIONS
Notes éty\iologiqies et LEXïccMîRAPHiQrEs
VU
a39. Gênes abri
Ciirus, Prodr,, ii, 703, cile pour Gêiws ahri=u(yma
Boyeri Risso, d'après Sassi et abrl = nlherinn hepselus
L. d'après Targioni.
Ce mol paraît êlre un dérivé d'Apnii.EM. On trouve le
fr. poisson d'avril = scomber scomber L. ; Moselle p(À^-
son de Mai (cf. Luxemb. ail. maifesch) = clup^a aiosa
Cuv.
3'i0. sarde aburrida
D'a-près Spano, l'ocab. Sardo-llaliano, éd. 1851, abur-
rid/i, e^^{, au village de Ghilarza (eircondario d*Oristano).
un nom du poisson dit, en italien, gailucio di mare. L'ar-
ticle aburrida renvoie à zUorla et à galuzzu, qui ne se
trouvent ni l'un ni lautre à leu«r place dans l'ordre alpha-
bétique ; d'autre part ; Ton trouve « zirolia f.Log. Sel.
merluzzo ».
Gattuccin di mare est un nom des poissons du genre
scyllium «Cuv. ; aussi ne voit-on pas ce que zirolia « mer-
luzzo » vient faire ici.
Quant à aburrida, le b unique ferait croire à un em-
prunt au catal. esp. aburrida, fém. du participe passé
d'aburrir.
NOMS DE POISSONS 27 1
341. Côlcs fie rOuosl abus^eau, ahifiseau
Noms du genre alhcrina L., d après Lemarié, Poissons
de la Char*e«iie, etc. (1867), cité par Rolland Fa, Pop,, m,
158.
Dans la Rev, d, Dial. Rom., i, 431, j'avais dit : « on
jieiil se demander, en face d'autres noms do lalhérine :
prêtre, prêlreau ou prélroi, si abusseau, abisseau ne
sont pas des dérivés d'abbas,
Conlre celte hypothèse vient se placer la forme aubus-
seau déjà dans les listes de Nemmich (1793-8) avec la
vague glos^ clupea,.., et que De la Blanchère, Nouv,
Dici, des Pêches, che défÎTiitive'ment comme « dénomina-
lion de l'athérine sur nos côtes de l'Ouest ».
Tomime les f)etiles dupées et les athérines surtout for-
ment ce -quon appelle la blarwchmlle dv mer, on est porté
à songer au lat. nlbus pour expliquer axdmssenu à côté
d'abusseau^ abisseau.
342. Majle ntcola.
Parus, Prodr,, u, 658, cite deux noms de Vorcynus
alalonffa Risso à Malte : alonga (d'après Gulia). accola
(d'après Rafinesque).
Les noms de poissons à Malle viennent très souvent
d'Ilalie. Alonga, par exem^itle, est évidemitient l'ital. ala-
longa.
On peut croire que accola est le sicil. acula « aigle »
qui aurait élé donné à ïorcgnus alalonga Risso pour ses
longues [lectorailee (ctf. les notes 266, 347), C'est pour ses .
larges pectorales que la myliobaiis aquila Dum. est
a»ppelée aigle un peu partout et particulièrement en Si-
cile (cf. la noie 94 sur l'esp. chucho),
343. Vienne accoursi
]je Glossaire Poitevin de J^alanne donne : « accoursis,
s. m. dard ou vandoise, poisson : 'A la Saint-Aubin, l'ac-
coursis est en chemin. V » (V= Vienne).
272 NCWHS DK POlSSONî*
Déjî*!, en 1848, Mauduyl, IchlhyoL de la Vienne, aurait
accoursi, courci = squalius leuciscus Heckel et Kner (Rol-
land, Fa. Pov», III, 142).
Un de mes étudîanls, 1\1. B. Libbi&h, en 1912 répéti-
teur d'anglais à Châteauroux, a pu me citer, pour l'In-
dre, la formo écourcis:t=squaUus leuciscus Heckel et
Ktter (écourcU ser«ait du féminin).
M; A. Ponroy, instituteur à Chantôme (Indre), m'a
envoyé une liste de noms de poisf^ons on Bas-Berry, dans
laquelle je lis : « écourcille (W/fc comme dans ff7/^), n. f.,
poisson plus gros que Tablette et moins plat (env. d'Is-
soudun) ».
A son tour, mon beau-frère, M. Raoul Vaillant de Gué-
lis, m'a afQrmé qu*à Herry (Cher) on appelait courcUlt
un « poisson blanc dans la Loire, qui a les entrailles
noi/res ». Je suppo-se que c'est le cfwndrostomn nafsus
Ag. qui est visé ; ce poisson, d'imiportation relativement
récente dans la Loire, a le péritoine noir et il emprunte
conslamment ses noms au squalius leuciscus HeckeLet
Kner (voir note 350) qui, lui, a le péritoine d'un blanc
argenté.
Pour le Nivernais, le Nouv. Dict. des Pêches de De In
Blanchère a corcillc, corsaye = squalius leuciscus Heckel
et Kner.
Je crois qu'il y a un intérêt à réunir ces différentes
imdica lions. Je n'ose pro^ioser une étymologie ferme et
je me eontente -de faire quelques observations. Il me
paraît que la forme première est aceoursi, s4>. m. ; Vac-
conrffi dea'enanl la courci, on comprend que le mot ait pu
passer au féminin et être assimilé aux mots féminins en
'iUe ; plus on va vers Terst, plus les formés féminines
et les formes aphéréliques paraissent dominer. Une com-
paraison faite des formes accoursi^ courci, écourcis avec
les participes acoursé, coursé, écoursé, qui é<|uivalent
au fr. d€Ourci el continuent par ci par là daos l'ouest de
la France, le v. h, qcourcié, escourcié, feraient croire
à une étymologie populaire. Xolre petit poisson s^ serait
NOMS DE POISSONS 273
d'abord appelé accoursé et on l'aurait appelé accourci
sous l'influeince de sa i>etitesse, AccouTser « achaliander »
ost employé dans tout l'ouest de la Franice; Jonain, Dict,
du PiiSiois saintongeois donne aocour^iers d'après RaMais,
liv. H, eh. 2, au sens des « pratiques,, ou comme l'on
dirait . aujourd'hui, les clients d'un moulin à eau ou à
vent, ceux qui lui donnent cours » ; enfin, Lalanne, dans
son Gloss, du pat, poitevirif cite : « accoursé, s. w. l'ha-
hilué d'un, moulin. V[iejme], arr. de Poitiers ». On sait
qu'on appelle en français le squalius leuciscus^ Heckel
et Kner du nom de meurder, meunier argenté ; ce terme
s'explique j>eut-être par )a comparaison du poisson blanc
à un meunier enfariné, mais vraisemblablement, encore,
par l'habitude qu'a le poisson de fréquenter les moulins
où, sans doute, il trouve en plus grande abondance qu'ail
leurs, ses moyens de subsistance,
344. Mosc-llc ac//o/?
Le- squtilms cephalus Hed<el et Kner (le chevéne) est
sans doute redevable du nom de vilain qu'il a <?n divers
endroits en France (cf. aussi cbevasson-vilain dan^? le
Jura, d'après Rolland, Fa Pop., m, 144), h la petite opi-
nion qu'on a de .sa chair grasse, molle, remplie» d'arêtes
et qui devient jaune à la cuisson.
Comme noms de ce poisson, on trouve divers 'dérivés
(le vilain : en Franche-Comté, vileneti, d'après Beauquier,
Faune et Flore^ i, 320 ; à Troyes, vilna, vilnachon,
d'après Blanchard, . Poissons des Eaux douces de la
France, éd. IffîO, p. 393.
On peut admettre qu'on ait compris ri/w/ïWion comme
vil nachon ; et que, par un déveJopjiement ultérieur, un
nachon soit de<venu un achon. Ce sont les pécheurs de
la Moselle qui, selon De la BlancJière, ^'ouv. Dicl. des
Pêches (I86S), idonne le nom d'ac/ion au squalius cepha-
lus Heckel et Kner. Il ajoute qu'on prononce aussi
anchon, ançon,
18
$74 NOMS m PôcssoKâ
345. es^x). nlUan
L'esp. aliian — scijUium ateUare Gûniher, d\nprès Ma
ohado, cité par Ciïrus, Prodr,, u, 508.
Le gienre scyllium Cuv, fonme avec le genre prisiiurus
Honap. la famille des scylliidae Gûnther. Trois poissons
(\e La Méditerranée aprparliennenl à cette famille : le sn//-
îium slcllare GOnliher, le scyllium canicula Cuv. et le
prisiiurus m^lanostomus Bonap. (ce dernier est le «q//-
lium Artedi Risso). Aussi n'est-il que nature! que les mê-
mes noms populaires aient servi à la nomencïlîllure de
ces trois poissons.
En particulier, le pristiurus mdanostomus Bohap. a
jieu de noms populaires qui soient tout à fuit spécifiques:
cf. prov. bardoulin = pristiurus rrielanoslomus Bona^p.
(note 133), avec vénit. bardolû}(o) = scyllium cdnicula
l'uv. ; cf. Marseille gat^ Malte galtardl ta halka esuet^
prisiiurus melanosiomus Bonap. avec les noms des chats
que portent les poissons du genre scyllium Cuv. ; cf
,< 'atane pcdumba passanlia^^ pris-liurus méiano^tomun
Bona/p. avec Csxinne palummeddu = scyllium stellare Gûn-
iher, et Alessine vaccaredda= prisiiurus melanosiomus
lioiiap. avec Calane palummeddu = scyllium slellar Gûn-
genre scylHum Cuw ; enfin, noter que le niç. Umibarda =
prisiiurus melanosiomus Bonap. (note 154) peut bien être
une altération, par étymologie populaire, d'un type anté-
rieur qu'on retrouverait dans les noms du genre scyllium
(■uv. : Gênes gaiiobardo, gattopardo, Naples gaiiopardo.
Messine jaiiu pardu, Girgenlii labardu, Bari diabardo,
Uabardo — scyUium sieltate Gûnther à c6t^ de Messine
jnluparday Bari diabarda, liabnrdn= scyllium canicula
( 'uv.
Pour tous ces noms, voir Carus, Prodr,^ ii, 508, 509.
Or, l'esip. aliian^ cité pour la Méditerranée, doit venir
des côtes de Murcie ou d'Andalousie, car Machado ne
donne pas de noms catalans. A la note 229 j'ai dit un
NOMS D£ POISSONS 27
ià
mol sur le port. lUâo^pristiurus melanoatomiis Bonap.
qui paraît êtro usité sur les côtes de la province d*Al-
garve .Vu les considérations qui précèdent, je vois dans
l'esp. alitan le môme mot que le. port, litâo qui aura
peut-être été affublé de l'article arabe.
346. Cagliari allecaju, lacchè
Ces noms sont cités par Carus, Prodr,, ii, 55*4, d'après
Targioni, comme indiquant le cijprinodon calarilanus
Cnv. D après Marcialis, Piccolo vocuh, Sardo-Ilaliano
(1013), ces mots ne viseraient que le mAle du même pois-
son ; on résen'orait à la femdlo codui de cnnchem^llu (cf.
eonca de' mallu dans Caruis).
Pour lacchè, c'est tout sinupljement l'ital. lacchè, altefeté
dès le commencement du XVP siècle dans La Fiera de
Michel-Ange et emprunté sans doute au fr. laquais. De
ce de.mie«r mot, le singulier est attesté dès 1174 dans l'ex-
pression valet lacquay (Olivier de- la Marche, Estât etc.,
éd. Buchon, p. xxviii) et le pluriel laquaix dès 1470 (voir
le Dict. Gén,), Laquais est emprunté au catal. lacayo.
I^es formes du sorde méridional, attestées par Spano
et Porru, sont lacaju, laccaju, alacaju ; elles se rattachent
visiblement au catail. lacaifo, alacaifo.
Le nom de a laquais » donné au mâle du cyprinodon
calaritamis Cuv. s'explique par ses belles couleurs ; iil est
d'un vert olive assez clair avec des bandes tranversales
argentées. On peut comparer le nom provençal de varlet
de vilo donnés aux labres (cf. note 210) et voir ce que j'ai
dit de rital. perpignano à la note 249.
• .1-
347. béa m. alot
Mistral a un article : « alot (lat. ellops, grand poisson
de mer), s. m. Espèce de thon, en'Béarn, v. toun ; Alot,
nom de famille méridional ».
276 KOiiS DE POISSONS
Alol n'a naturellement rien à voir avec r/ops dont Linné
s'est seni conune nom générique dans elops saurus, trans-
crit élope saure par divers naturalistes de la fin du XVI il*
siècle (voir Lacépède, HisL Va/, d. Poiss.^ v. 288).
Je sufi^pose qualot est un nom du germon (orcrfnua nia-
longa Risso) et je vois dans aiol un dérivé du lai. ala avec
un suffixe augmentatif ; cf. la noie 266 sur la sarde scam-
pirru, la noie 342 sur le maltais accola, la note î^99 sur
le portug. orelhaô.
3î8. Guemesey alputre
Mélivier, Dict. Franco-Xormand (1870) : « alputre s. p.
loche rousse. [>etil poisson de rivage affilé conune une
a^guiUe ».
11 me semble qu'il s'agit de la loia vulgcwis Cuv. Il
est fort possible qu'elle s'appeUe loche rousse à Gueme-
sey ou ailleurs ; on l'appelle bien loche et lochelle dans
le Jura (llolland. Fa. Pop., m, 109), loche de Loire et
loche de mer en Anjou et dons le Poitou, et pour la colo-
ration on pourra en lire une description détaillée dans
Fatio, Faune dkm vertébrés de la Suisse^ v, 475 e4 noter
que le dessus de la télé et du corps, les pectorales et la
jiarlie supérieure des dorsales peuvent être de nuance
rousse, que la caudale est parfois m^ne fougeâlre, et
que le bas de^ flancs et le ventre, la gorge, le maxillaire
inférieur et les lèvres, le barbillon enfin sont rosaires en
certains cas. 1^ codoralion d'ailleurs est très complexe et
diffère selon les indivi-dois et selon les emlroits ; aussi ne
(loil-on f>as être trop sunpris qu'on appeJLe le poisson loHe
btuhche aussi bien que /o[/c noire dans la. Suisse fran-
çaise, et schwartzirische dans la Suisse allemande. Ces
mots n'in?cHqiienl sanss Houle <fue <ies variétés locoles.
I.a loia vulgaris Cuv. a d ailleurs été souvent comparée
à Tanguille ; e4le porte le nom d'enghialou à Toulouse et
dans le Tarn (Holland, Fa. Pop., m, 109, XI, 212). Cette
comparaison est visible dans beaucoup de noms ge«nna-
NOMS DE POISSONS 277
niques du poisson. Or, il y en a un qui explique fort bien
Valpulre de Guernescy. C'est l'angl. eel pout (-< ags.
aélepùte), Ûmm, aelpuyi, holl. aalpuil (à côté de puit aal)
= lota vulgaris Cuv., mot composé dont le premier élé-
ment veut dire « anguille » ot le second « grenouille »
(cf. holl. aalrups et lall. aalraupe et voir lart. kvabbe du
Aorif. Dànisches Elym, W Ib. de Falk et Torp).
Dans ces conditions il paraît bien que Yr d'alputre est
a-dventice et que le mot e^t d'origine germanique. Vient-
il du néerlandais ou plutôt d'un di?ilecte de T Angleterre ?
Car autant qu'il est possible de juger, la Scandinavie
n'entre pas ici en ligne de compte. Ces relations particu-
lière^ qui existent depuis 3i longtemps entre l'Angleterre
et les îles de la Manehe feraient pencher pour la seconde
allernative, mais alors il faut admettre un emprunt rela-
livQ^ment ancien, car la phonétique empêche d'accepter
une dérivation par l'ongl. mod. eelpout^
Très proches parents de la Iota vulgaris Cuv., les pois-
sons des genres phycis Cuv. et motella Cuv. portent sou-
vent les mêimos noms., Aussi suis-je fondé à ajouter ial-
pulc% s. f., noms de ces poissons, dans le Val de Saire
(Manche), cité par Rolland, Fa. Pçp,, xi, 220, aux déri-
ves du mot geiunanique dont nous avons parlé. Ici pas d.'r
adventice ; d'autre part un t inilial qui peut être l'article
défini en anglais souvent réduit à ï dans les dialectes.
349. Molfetta amar^na
Aom cie la muranea heleiia L. (Carus, Procfr., ii, 546).
Etant do^nné la longueur du vésicule à fiçl de la marène,
on peut admettre l'influence d'anfiarus sur muraena, A
Fart, amertume du Nouv. Dict, des Pèches de De la Blan-
chère, on lit : « Quel que soit le poisson, il prend. ^ une
airnertume extrême si, en le vidant, on vient à crever le
vésicule à fiel. On prétend que pour enlever cette saveur
désagréable, il suffit de mettre dans l'apprêt, du poisson
278 NOMS DE POÎSSONP
quel qu^il soit, friture ou matelote, un morceau de fer,
bien décapé à surface vive ; ce moyen n'est pas à dédai-
gner et mérite d'être mis en pratique ».
350. fr. âme noire^ elc.
CooTMne le chondrostoma nasus Ag. ne paraît pas avoir
pénétré avant le milieu du XIX* siècle dans l'Yonne et
dans la Seine où d'ailleurs il pullule maîntenatil ainsi
que dans d'autres rivières de France, dans celle du bas-
sin du Rhône, par exemiple, où il est sans doute entré
depuis la construction du canal du Rhône au Rhin (1784-
1833), on peut s'attendre à ce que sa nomenclature popu-
laire ne soit pas fort originâl-e.
L'eepèce chondrostoma nasus Ag. varie beaucoup « tant
au point de vue du nombre des éoaillefi et des rayons des
nageoires que dans les formes et les dimensions de la
bouche et du museau ou dans les divers rapports de pro-
portions et de coloration, selon les individus, l'âge, le
sexe, les époques et les conditions d'existence » (Fatio,
Faune des Vertébrés de la Suisse, iv, 687) ; aussi ne» faut-
il pas, je crois, tenir trop grand comiple des prétendues
espèces de chondrostomes que divers ichthyologues onl
cru trouver en France et qui ne sont probablement que
des variétés du chondrostoma na^us Ag.
Ainsi, il serait intéressant qu'il y ait eu un chondros-
tome indigène dans le bassin de la Garonne (chondros-
toma Dremaéi Blanchard) ; mais les noms que Blanchard,
Poiss. d. Eaux Douces de la France, p. 418, cite pour le
Lot, le Lot-et-Garonne, la Haute-Garonne, (1) seyche,
setge, scie, siège, (2) mullet, paraissent empruntés aux
noms (1) de la vandoise (leuciscus vulgaris Cuv.—squa-
lius leuciscus Heckel et Kner) et probablement de la va-
riété dite vandoise bordelaise, dont la tête est plus lon-
jûfue et le museau moins obtus que pour la vandoise com-
mune ,ou bien alors aux noms (2) d'un muge (cf. dans
NOMS DE POISSONS S79
Mistral pounchudo = nom de la vandoise et d'une espèce
de muge), peut-être du mugit capiio Cuv. remarquable
par sa tête conique. Les quatre premiers noms dérivent
d*acceia (ou aceegia, cf. Rev. d. Dial. Rom,, ii, 181, 182,
et voir A. Thomas, Mélanges, pp. 2-3), le cinquième vient
de mulus (voir note 1G4).
Une autre série de noms de cliondroslomes est aussi
tirée de la nomenclature du squalius leuciscus Heckel et
Kner : Côte d'Or seuffre, seuffle (Blanchard, op. cit.,
p. 414), Moselle chiffe, Montbéliard seuffle, suffle, Jura
^iffe, soife, soufe (Rolland, Fa. Pop., m, 152, 153), Dôle
siffe, soffe (Fatio, Faune d. Vertébrés de la Suisse, iv,
740, 746), Lyon soafe, seufle, Avignon soffio (Blanchard,
op. cit., 'p. 421, qui les donne comme nom de sa variété
chondrostoma rhodanensis).
Restent encore quelques noms de chondrostomes en
France : wallon balowe (voir note 4) ; wall. hottiche,
Lux. wall. holiu (voir note 25) ; Charente aion (voir
note 356) ; Moselle aucon. Mais à côté de ces noms qu'on
nous donne conune usités dans des lieux particuliers de
la France et de la Belgique, il y en a quelques autres
qu'il faudrait éclaircir.
Pour le fr. nase, j'ai montré dans la Rev. d. Dial.
Rom., I, 430, 442, comment il se rattachait à travers le
nasus des naturalistes au nase des dialectes germaniques
de la Suisse. Mai« d'où viennent ces noms français d'écri-
vain (voir fin de la note 207), ventre noir et (quand il est
joune) poisson blanc que peut citer Lacépède, Hist. Nat.
des Poiss., v (1802-3), 586, à un moment où le poisson
n'habite pas encore en France ? Et quelle est la prove-
nance d'âme noire que donne le Nouv. Larousse Illus-
tré à l'art, chondrosiome ? Je soupçonne que ce sont des
traductions de mots des dialectes germaniques. Lacé-
pède lui-même cite schwartzbauch, nom en Poméranie
du chondrostoma nasus Ag. et qui s'explique par le
péritoine noir du poisson. Pour weissfisch il se dit selon
les localités do divers cyprinidés. Quant à âme noire, il
280 NOMS DE POISSONS
est bon de noter que seelen se dit en Thurgovie et sur les
bords du lac de ConsUnce de Valburnus lucidus Heckel
et Kner (Fatio, op. cit., iv, 41G) ot que seele est donné
CQfBme nom, on Suisse, du jeune sifualius leuciscus Hec-
kel et Kner par Lacépède, op. cil. v, 573.
351. Rome aquarola
Nom du carcharias glaucus Ag. cité d'après Doderlein
par CaruB, Prodr., ii, 512.
Ce terme est à peu près isolé dans la nomenclature po-
pulaire des requins.
On sait que ces poissons ont les branchies « adhérentes
par le bord externe, en sorte qu'elles laissent échapper
Teau par autant de trous percés à la peau qu'il y a d*in-
tervaUes ehtre elles ou du moins que ces trous aboutis-
sent à un conduit commun, qui transmet l'eau au dehors»
{Cuvier). Ce trait paraît trop général pour expliquer
aquarola, nom du seul carcharias glaucus Ag., comme
un dérivé d'a^uarius « verseur d'eau ».
On sait aussi que l'ital. acquaiuole veut dire « eaux de
cheval ». Acquaiuola se dit de la tumeur, produite par
l'humidité et caractéristique de la maladie. Les requins
tirent des noms de leur peau couverte de tubercules (cf.
notes 178, 199, 212, 230, 267). Serait-ce là l'explication
de notre aquarola ? Quand la maladie des eaux aux jam-
bes devient chronique, on voit s'élever sur les parties
dénudées de la jambe du cheval, de petits tubercules,
d'abord isolés, . puis réunis en grappes, entre lesquels la
peau ne présente plus que quelques pinceaux de poils
rares.
Lacépède, HisL Nai, des Poiss.,^ i, 215, dit que la peau
du carcharias glaucus A g, « est moins rude que celle de
presque tous les autres squales ». Cela n'eanpêche pas
que ce poisson se dit tihuron et iahuron en Catalogne cl
smeriglio à Naples.
NOMS DE POISSONS 28 1
352. Cagliari aragna carruhbara
Nom du Irachinus araneus Cuv. d'après le Vocab, Sar-
do'Italiano d'E. de Marcialis.
Le mot carrubbara doit se rattacher au Sarde carrubba,
nom de la caroube et du caroubier { = ceratonia sUiqua L.).
Peut-on supposer que le poisson ait été comparé au
fruit de cet arbre ? Ce fruit est une gousse, longue de
plus de 0 m. 20, et en italien, pour sa forme, on Tappelle
fjuainella. Or, justement, Carus, Prodr,^ ii, 650, cite
d'après DodeHein un sici L. : (bacinu v au m = irachinus ra-
dialus Cuv., ce qui montre qu'on a i)u comparer les pois-
sons du genre irachinus Cuv. à une gaîne. Les deux
espèces dont nous avons parlé et qui, pour certains natu-
ralistes, n'en forment qu'une seule, atteignent une lon-
gueur de 0 m. 30 à 0 m. 50.
Voir la noie 409 sur iroUa di marc.
353. Majorque arana fragata
\om du irachinus araneus Cuv. d'après Barcelô cité
par Carus, Prodr., ii, 650 .
Cette expression n'est pas isolée, car dans le Golfe de
Cagliari, d'après E. Marcialis, Vocab. Sardo-lial.\ on
lionne au Irachinus druco L. le nom de aragna frcgulina.
354. Majorque arnès
Nom du perisledion calaphraclurn Cuv. d'après Barcelô
cité par Carus, Prodr., ii, 647.
C'^t le même mot que l'esp. arnes « armure » ; à
Minorque et à Iviça ce poisson s'appelle armad, c'est-à-
dire « armé», à cause de son corps cuirassé de grandes
écailles hexagones, Arnes, comme on sait, ost un emprunt
au fr. harnais.
1
282 NOMS DE POiSSONî*
355. Valencia asc'/p
Mistral, à l'art, serp « serpent, couleuvre », cite une
forme asserp où l'a de rarticle féminin s est agglutiné à
aerp.
iJe niènio, dans Viilcncia, aserp :=i)phichlliys ^serpena
Gûnther (cf. Carus, Pfodr., ii, 544).
t ' ' ' r
356. Charente alon
Ce nom du chondrostoma nasus Ag, que cite Uolland.
Fa. Pop., iti, 152, d'après Trémeau dé llochebrune, Catal.
des anim. de la Charente (1841), semble assez isolé. On
pourrait facilement croire cfu'il est emprunté à la riomen
dalure d'un autre poisson (cf. note 350 âme noire).
Je me demande s'il faut voir, dans aton, nom, dafns la
Charente, du chondrosloma nasus Ag., poisson remar-
(juable pour son nez proéminent, le même mot qu'as/on,
nom à Dax de la clupea finla Cuv., d'après De la Blan-
chère, l\ouv. Dict. Gén. des Pêches (1868), p. 58 (cf. à
la pag-e H, le ba«quie aslouna= clupea fuita Cuv.). 1^\
clupea finla Cuv. a le museau terminé en pointe ; d'ail-
leurs, la nomenclature des dupées a servi de temps à
autre à indiquer des petits cyprinidés (cf. la note 129 et
voir Bull. rf. Dial. Rom., iv, 130, note 11).
Pour ïaston de Dax, c'est une forme francisée d'un
mot landais qui viendrait d'as/o « broche » (< lat. hasta).
357. fr. barbier
Ce mot a servi à indiquer des poissons fort différents :
(a) Le lepadogasler Gouard Lacép., parce que le disque
formé par les ventrales du poisson a été comparé à un
bassin de barbier ; cf. son autre nom de porle-écuelle
donné comme barbier par Gouan, Hisl. des Poiss. (1770),
d'après Hoiiand, Fa. Pop., xi, 201.
NOMS DE POISSONS 283
(b) ïacanlhurus chhuryus Lacép. Ici barbier veut dire
« chirurgien » «et chirurgien est cité par Cuvier, Règne
Animal, n (1829), 223, comme nom vulgaire des poisons
du gsGUPe acanihurus I.a«ép. Ijes acanthures ont de cha-
que côté de la queue une forte épine mobile, tranchante
comnie une lancette do chirurgien et qui fait de grandes
blessures à ceux qui prennent ces poissons imprudem-
ment (Cuvier).
(c) ïanihias sacer Blocli. Ici barbier remonte à Rondelet,
De Pisc, Marin, (1554), p. 189 (mal imprimé, 861) où il
est donné comme provençal (« a nostris barbier dicitur »).
Je croiti que c'est enicore barbier « chirurgien » dont il
s'agit ioi et je suppose que c'est la troisième d(>n?ale du
poisson, plus longue du double que les autres, qui aura
été comparée à une lancette. Les dictionnaires espagnols
citent barbera =^anthias sacer Bloch.
Divers noms de poissons se rattachent au type latin
d'où e«st sorti le fr. barbier. Citons :
(a) un ital. barbaio « barbeau » (Duez, Dici, il^-fr.,
éd. 1060) ;
(b) le ï^icil. r(/M;a/o/« = (jeune) clujH'a sprallus L. ;
(c) Molfetta varvariello = molella iricirrala Nillson ;
(d) portug. barbeiro « rôtling » (Michaelis) ;
(e) fr. dial. barbarin, barberin, qui se dit surtout des
barbeaux de mer (genre mullus L.) ; pour un fr. dial.
barbaroie, nom de poisson, voir la Rei\ de PhiloL Fr.,
IX, 298.
358. Gènes batiipoita, batlineila
On sait que D. Behrens a expliqué le fr. arrapecon,
raspecon, iapecon comme des emprunts faits au prov.
arrapo-coun, raspo-coun, tapo-coun = uranoscopus sca-
ber L. (Zeiisch. /. Fr, Spr, el Lit., xxxiv, 151 et voir
aussi les Beilràge z, Fr, Worlgeschichle el Grammatih du
même auteur, p. 220). I^ prov. arrapo-coun, raspo-coun,
tapo-cnun seraient, selon D. Behrens, des déformations,
par étymologie populaire, du mot uranoscopus.
284 NOMS DE Pf>i:S5C)\S
Je cite de nouveau le passage que D. Behrens a trouvé,
sous une l'orme un peu tronquée, dans Ducange et je le
cite d'après l'éd. de 1554 du De Piscibus Marinis de Uou-
delet, p. 300 :« Quemadniodum vero ab antiquis pul-
chro honestoque nomine donatus o&t hic piscis, iia a Mas-
siliensibus lurpi pudendoque, quod honestae matronae
prae pudore no«niinaro vix audeant. Vocatur enim ab his
lapecoii, quod possi inslar canformiUus esse videalur, el
rOrSpecon, quod caput ob asîperil^iteni ad .scal[>eiKl'a mu-
liebra pudcnda accomodari possit ».
D après Rondelet le mot tapocoun aurait servi de nom
au poisson parce que celui-ci ressennblait à un pessaire.
Les mots du bas-langage ont peu d'histoire, et tout ce
qu'il me paraît possible de tirer du texte de Rondelet,
c'est que dans le bas-langage de Marseille iapo-coun vou-
lait dire « pessairo ».
Quoi qu'il en soit, Willoughby, Hisioria Piseium (1686),
p. 81, cite un batte-poUa qu'il a recueilli à Gênes comme
nom de poissons du genre torpédo Duméril. Duez, DicL
UaL franc, (1660), a « batlipolta, turpille, ou torpille, une
espèce de raye api>elle ainsi à Rome ». De son côté, le
Florio de 1688 dit : « battipotta, is crampfish, also a belly
clapper ». Le New. EngL Dici, ne donne pas helly-clap-
per, qui veut dire littéralement « tapeur de ventre », mais
qui peut avoir eu un sens technique.
Pour revenir au génois battipotta, il faut le comparer
à l'ibal. dial. battinella, battinetta = torpédo Dum. (Rol-
land, Fa, Pop:, XI, 166). Je ne sais rien sur batiinellu
mais c'est à Gênes que se dirait battinetta, d'après Rol-
land. Fa, Pop., 111, 90, et Casaceia, Dizion\ Genov.-ItaL
2* éd., cite le mot avec deux significations : « (1) torpe-
dine, lorpiglia, Iremola... ; (2) accattona, chiamasi cosi
da noi per dispregio uiia donna che, nata di condizionc
signorevole ed agiata, caduta in poverlà è coslretla a
mendicare alT uscio dei signori, ma procuna d'andar ves-
lil?a, per quanto puô, secondo il suo primicro stato ».
Cette seconde signification ne me paraît pas devoir nous
NOMS DE POISSONS 285
aider beaucoup, car je soupçonne qu'elle dérive de la
première. On est donc réduit à se demander si ballinelia
n'est pas une iiltériilion euphémique de l'indécent batti-
polia.' La forme baUipeita ( — torpédo Dum.) citée d'après
Sas«i pour Gênes, par Carus, Pr., ii, 527, e$t favorable
à cette hypothèse .
Et pour en finir avec batiipotta qui, selon nos autorités,
sedisiiit à Gènes el à Home du genre lorpedo Dum., il me
paraît qu'il faut le rapprocher d'un autre nom de ce
poifiiSon, fotterigia, cité pour Rome par le Duez de 1660,
et qui doit sans doute se rattacher au radicail du lat.
fuiiuere,
359. Norm. berionneau, etc.
Uondelel, De Pisc, Marin. (1554), p. 310, cite bertoneau
comme un nom normand du tui^bot ( = rhombus maximus
Cuv.).
Ija forme bretonneau se lit dans un texte d'origine nor-
mande et de la même époque, le Journal du sire de Gom-
berville. Dans l'édition Uobillard de Beaurepaire, à la
page 165, on trouve, à la date du 11 mars 1554, la phrase
suivante : « Nous n'eusmes qu'un bretonneau et quattre
harencz soretz et me cousta xvii s ».
Le suffixe -eau fait croire que notre mot est relative-
ment ancien. Il présuppose un antérieur *breton, *berlon,
qu'il me paraît bien difficile de ne pas rapprocher de
divers noms dialectaux en Angleterre des poissons du
genre rhombus Cuv., et plus particulièrement dû rhoni-
btis marimus Cuv. Ces noms se pnésenteml sous la forme
brci (on trouve brit, brat ; cf. aussi bretcoch) et berl (écrit
nussi birt, burl). Ils indiquent généralement le rhombus
mnximuR Cuv. ; cependant, dans le plus ancien exemple
du New, Engl. Dict,, d'environ liGO : « lynge, brett and
fresche turbut... », comme turbut = rhombus maximus
Cuv., brett paraît indiquer un autre poisson, peut-être le
rhomhufi laevifi Gottsehe. En effet, le rhombus laevis
Gottsche s'appelle, en anglais, brill ; sur ce mot, le New
286 NOMS DE POISSONS
English Dict. nou-s dit : « the corn, brilli, contraction
of brithelli (pi. of brithel) « mackerel » agrées in phone-
li'C form but lias no connection in sensé and there is no
évidence of confusion as to thje two fish. The English is
also probably older Ihan the contracted form of the
Cornish word ». Il est évident que le rhombus laevis
Gottsche n'a pas emprunté un nom au scomber scom-
ber L. ; mais le même nom peut très bien avoir été donné
aux deux poissons i^rce que certaines particularités,
les mêmes chez les deux poissons, se présentaient à l'ob-
servateur. A la note 280, j'ai déjà noté que les langues
celtiques donnent les mêmes noms au maquereau et à la
truite parce que ces deux poissons sont tachetés ; le tur-
bot Test également ; quant à la barfeue, dont la couleur
diffère peu de ceUe du turbot, elle est ordinairement
mouchetée de marron et marquée d'une multitude de
petits points blancs brillants. Je ne vois donc rien qui
empêche que les noms du turbot et de la barbue, que
nous avons eiléis, iie se rattachent au radical celtique dont
j'ai parlé à la fin de la note 280 et dont le sens est « mou-
cheté » (1).
Il y a plus. Il me semble que c'est par ce même radi-
cal celtique qu'il faudra expliquer breto « vache laitière
tachetée, génisse, en Gascogne ; sorte de chien de mer
ligré, en Guyenne» que donne Mistral (2). l^e chien de mer
dont il s'agit est sans doute le muslelus laevis Risso, et
c'est encore probal^lement ce poisson que vise le v. fr.
brelle attesté dès le XI V siècle (Rolland, Fa, Pop., xi,
156). »
Il n'est pas impossible que le breton brell= perça fin-
liatilifi L. (attesté dans le Dici. franc, celtique de Gré-
Ci) Remarquer que hrill et hretel sont tous deux cités comme
noms bretons du maquereau, par De la Blanclière, Noue. Dict, de»
(2) Cf. D. ^t\\vtn%, Beitràge sur Fran:i. Wortg.undCrammatik,
pp. 341,342.
NO.MS DE POISSONS 987
goire de Uoslrenen en 1732, art. perche) appartienne à
notre série.
3G0. rhernieix boucau
Ch. Lecomt^, dans son Parler Doloifi (1910), p. 200,
cite, conîme usité à Cherrueix (IlIe-et-Vilaine), boucau,
sb. m^asc., nom du merlan.
Ce mot pourrait bien être d'origine germanique. Cf. le
flam. bolch, nom du merlan, et Tall. bolcheh « morue ».
361. fr. dial. brochet de cordonnier
L. Guilleimaut, Dici, pat, de la Bressfo Louhannaise
(1894-1902) a fait un article : « chavoine, chevanne (L.),
poisson blanc du genre des ables ; on Tappelle encore
meunier, et trivialement brochet de cordonnier ».
On sait que le chevène a une triste réputation parmi
les gastronomes (voir note 3U) ; il paraît donc qu'il faut
comprendre par brochet de cordonnier un « brochet de
qualité inférieure, bon pour les cordonniers ».
Cela me suggère deux rapprochements.
La tanche est encore un poisson auquel on accordait
déjà, au temps d'Ausone, une médiocre estime :
Ouis non cl virides vulgi solatio lincas
Xoriit... ?
Ce sentiment s'est maintenu jusqu'à nos jours : il s'ex-
j>lique sanis doute par la préférence marquée dç la tan-
che pour les eaux stagnantes et vaseuses, ce qui con»
tribue à lui donner un goût désagréable. Or, la tanche
a porté et porte encore, dans une partie considérable
de l'Europe, des noms qui veulent dire « cordonnier ».
Lacépède, Hisl. Nat, des Poiss.. v, 534, dans une liste
des noms de la tanche, cite schuhmacher en Livonie, sho-
mâcher en Suède, sutore en Suède, suder en Danemark.
Sur le dan. suder = iinca vulgarw^ Cuv., Falk et Torp,
A'oru-. Dân, Eiijm, Wib.^ s'e-xpriment ainsi : « suder
(schleihe, tinca vulgaris), schw. sulare, ist dasselbe wort
wie alt-dân suder « schuhmacher », anord. sufari = ags.
288 KOiâS DE POISSONS
sùiere, ahd. sûlûri (nhd. schusier aus mhd. .sc/iaoc/i-srt-
tnêre) < lat. sutor « flickschusîcr »... vgl. ait. schw. und
R.ch\v. dial. .shomakare ^ d. dial. achusierfischy âll- holl.
fichoenmaher von demselben fisch... » Je trouve dans Den
Schat der duytscher taie de MoUema (1630) le flam.
N schnermmher, ecn visch d glosé f^ar tarx{h)e. Falk e\
Torp terminent Farticle cité plus haut par ces mots :
«Der name stamml wahrsch^Lnlioh von 4voln«er sclîwanw^n
abfârbenden farbe ». Il me paraît bien plus probable que
le nom du cordonnier est donné à la tanche comme terme
de mépris. Pour le nom du cordonnier donné à d'autres
j>oi5«ons pour d'auti^e^^ raisons, voir la note 02 sur le
vénit. cftlegher(o).
Le second rapprochement que je ferai, c^est celui du
nom du tailleur donné à de petits cyprinidés qui sont
assez généralement méprisés comme nourriture de l'hom-
me. Blamîhard, Poiss. d, eaux douces de la France,
éd. 1880, p. 347, dit du rhodeus amarus Ag. : « En Alsace
et notamment à Strasbourg, on appelle ce petit poisson
partout fort peu estimé schneiderkàrpfchen, petite carpe
de tailleur, encore un terme de mépris fort probable-
ment ». D'après Fatio, Faune des vertébrés de la Suisse.
IV, 303, ce même poisson porterait, en Alsace et dans
quelques parties de l'Allemagne, le nom de schneider-
Uàrpfli. Valburnus lucidus Heckel et Kner se dit Schnei-
der dans la Suisse allemande (Thurgovie, Zurich, Wal-
lenstadt) selon Fatio, Faune, etc., iv, 393, et Schneider-
fischl dans FAutriche allemande selon Lacépède, Hisl
Nat, des Poiss., v, 589. Fatio, Faune etc., iv, 359, cite
encore schneiderfisch = scardinius enjihrophthalmus Bo-
nap. sur le lac de Const^nnce, et lacépède, Hist, Mat., etc.,
v, 580, schneiderfisch = chondrosloma nasus Ag. aux
environs de Danzig. Fatio, Faune, etc., tv, 606, note, nous
dit que Ikrlmaini donne au squalius Agassizii Ilcckel
(le bbgeon) W noms de mannfresser et de schneiderfisch
pour qudqucs localités sur le lac de Constance et ajoute:
« Je n'ai jamais entendu ces noms ; Rapp n'en dit pas un
NOMS DE POISSONS '289
mot ». Enfin, il est curieux de noler qu'en AivgJèterre
aussi, dans la vallée dte la Tamise (comlôs de Bucks et de
Hcrks), d'après Day, Brilish Fishes, ii, 197, on donne le
nom de iaylor « v. fr. taiUêor) à la blicha bjôrkna 9îe-
holJ { = abramis blicca Cuv,), c'est-à-dire à la bordelîère.
Cf. encore Prusse schneiderharpfen, bauerkarpfen =
clupea harengus L. ; Rolknd (Fa Pop,, xi, 236), qui les
cile, y voit des « termes pl.aisants ».
3G2. Messine buddiearu
Xom, h Meftsine, du dcnlex Tnactophthalmufi C\\\. (C\n-
rus, Prodr,, ii, 02'j).
Traîna donne buddicu = viddicu ; donc buddiearu
est Tcquivalent de viddicnru « pancione, trippone ».
Viddicaru dérive de viddicu = \it\\, bellico, umbellicn,
Buddicu vienl-il de rinfluence de budda sur vlddicu ?
303. fr. carangue
Le Dici, Gén,, assez sobre de noms de poissons, a
inséré un fr. carangue « poisson des Antilles, de la
famille des scombéroïdes » avec un premier exemple de
1094 qui vient du dictionnaire de Thomas Corneille; il
déclare carangue d'origine inconnue.
C'est, en effet, comme nom d'un poisson des Antilles
que carangue est cité par T. Corneille et dans divers dic-
tionnaires du XVIII* siècle, le Dictionnaire de Trévoux,
par exemple. 1-a Chesnaie des Bois, dans son Diction-
naire des Animojux (1759), a un article carangue où, citant
les Voyages dAmériquc (1722) du Père Labat, il donne
quelques détails sur les caractères physiques de ces ani-
maux et sur la façon de les prendre; on aurait, toujours
aux Antilles, distingué parmi les carangues les caran-
ijues franches d'une espèce plus petite appelées caran-
gues lunaires ou poissons blancs.
C'est sur Je modèle de ce mot carangue des Antilles
que Xobiling a créé le nom latinisé caranx, pour indi-
• 19
290 NOMS DE POISSONS
quer un genre dont le saurel ou maquereau bâtard (caranx
trachurus Lacép., irachurus Linnaei Mialm.) était Tespèce
la plus connue en Europe. De son côté, Bloch a forgé
sur carangiùo le nom spécifique carangus {sàomber cd-
rangus B\.) pour indiquer ce que Cuvier appelle b
caraogue des Antilles, Cuvier a gardé caranx conîmc
nom générique et carangus comme nom spécifique' ; dans
son genres caranx \\ a gardé d'abord l^' maquiereau bâtard
pour l'en séparer plus tard et le mettre dans son noii-
voau genre trachurus. Dans son Règne Animal^ ii (1829),
p. 208, après avoir parlé du maquereau bâtard, Cuvier
ajoute : « Nos marins nomment carangues des ptoissons
de ce genre, à corps élevé, à profil tranchant, courb*^
en arc convexe et deiscendant rapidement. Les ospèoes en
sont nombreuses dans les deux océans ». Là-dessus, il
noie eu, particulier /a mrangue des Antilles (=^caranx
carangus Cuv.) et la carangue bâtarde.
On pourrait croire que ce mot carangue usité aux An-
tilles vient des langues indigènes de TAmérique. Il n'en
est rien. C'est à l'origine un nom du trachurus Linnaei
Malm. ou niaquereau bâtard, et je crois que la forme
carangue vient du nord de la France et que les marins et
les colons français s'en sont servis pour indiquer des
poissons du genre caranx Lûtken et proches parents du
irachurus Lirmaei Malm., ™iis qui n'étaient pas con-
nus sur les côtes françaises. Le iracharus Linnaei Malm.
s\npi>elle, à Boulogne-sur-Mer, d'après Mabille et l)e-
fteille, caringue, et cette forme me paraît très favorable
î\ l'hypothèse d'une origine germanique de carangue.
Carangue est d'ailleurs un emprunt ancien ; Godefroy a
un artide carramkes, « sorte de poisson norrimé dans
une pièce manuscrile dm xiii* sièicJe que cite Le Grand
d'Aussy, Vie privée des Français, éd. 1815, ii, 81 ».
Dans ce texte, les carramkes sont nommés, comitie cela
est naturel, immédiatement après les maqueriax.
Si l'on songe aux noms de la mésange : norm. mé-
sangue, pic. mésingue (et mésingle), qui représentent un
NOMS DE I^OISSONS 29 1
type misinga, allesté en bas-lalin du X* siècle (Rolland,
Fa* Pop., II, 303)^ on peut admettre que le type pri-
miif de notre mot était *karinga,
L'esp. carànque, « poisson plat des Antilles », qu'on
trouve dans divers dictionnaires, doit être emprunté au
fr. carangue,
364. port, carocho
, L'adj. port, carocho, caroucho, « noir, foncé », expli-
que d'une part carocha « scarabée », de l'autre carocho
« diable »2 carocha « sorcière ».
Le port, carocho = scymnus lichia Cuv., (Rolland, Fa.
Pop., XI, 158) s explique par le développement séman-
tique « noir » > « diable » > « diable de mer ».
On a donné le nom du diable à des animaux (oiseaux,
poissons, etc.) de couleur noire ou foncée. Le acymnus
lichia Cuv. se dit neigra sur la côte de Gènes (Carus,
Prodr., II, 501) ; à Catane, d'après Angelo Tuttolomondo,
Fauna ittiologica dcl compartim. marittimo di Catania
(1901), on appelle ce poisson pisci cani niuru di funnu
ou encore diavulu di funnu (voir la note 375).
365. fr. carreau, brochet-carreau
On trouve le fr, carreau, comme nom de divers pois-
sons. En V. fr. carreau se dit du jeune pleuronectes pla-
tessa L.; d'où le fr. carrelet de môme signification et
un carrelet bâtard = pleuronecies flesus L., cite par Duha-
mel comme français. Carrelet se dit aussi en divers en-
droits du rhombus laevis Gollsche. Si l'on néglige la
queue et qu'on tienne compte du singulier arrangement
do leurs dorsales et venlrales, la plie c-t le flet ont à peu
près la forme d'un carré ,
Cuvier, Règne Animal ,ii (1829), 271, cite carreau^
carassius vulgaris Cuv. ; comme ce poisson est d'impor-
tation relativement récente en France, le mot carreau, dû
*i92 NOMS DE POISSONS
à la forme presque quadrangulaire du poisson, a dû être
provoqué par les noms d'origine germanique qu'il poric
en France : carache à ï.unéviH-e, carouche à \felz, etc.
(voir Revue de DialecL Rom,^ i, 434).
Déjà, dans le Ménagier, carreau se dit du jeune esox
Inciufi L. ; on y lit (voir Godefroy à Tari, lancereau) :
« des brochets Ton dit lancerely brochet, quarrel, lue cl
hiceau ». Lillré donne brochet carreau « jeune brochet ».
n après divers autours, brochet carreau est un nom « du
gros brocheion qui a plus de dix-huit pouces entre œil
et bat ». Lorsque carreau se dit du jeune brochet, je suis
arrivé à croire qu'il s*agit du carreau^ gros trait à quatre
pans que lançaient les arbalètes de grande dimiension.
Pour un rapprochement qui favorise ce point de vue, voir
la mUe 410 sur rir/oi;v
Ëufin, pour carreau =^lrachurus Linnaei Mahn. à Cher-
rueix (lUe-et-Vilaine), voir Lecomte, Le Parler Dolois.
366. Brest castric
De la Blanchère, Aour. Dici, des Pêches (1868), p. 160:
« oisIriV. — On af^^lo ainsi, à Brest et probableinent
>ur une jxiriie des cotes de la Bretagne, les petites espè-
ces de vieilles qui se tiennent près des rochers : le créni-
îabn^ pusillus, le ctonolabre ruj^eslris, etc., etc. ».
H s agit certainement du breton kasir^ kastrigen « nerf
oe boMif »• que Henn\ Les. rtym, du breton moderne
yX^k^) à Fart, ka^lrejenn rapproche du lat. castrare de
**^«lmiiK qui aurait eu. selon hii, dans le latin de la
r„^uU\ k^ <tMis ik*- « fXMiis » (voir Walde, Lai. Etym.
W l(*.. :^ (hI. (UMi>). art. cu<lrQre. où rautenr attribue à
i^iy|>othHique ♦c^tsiruiiK le sens de « couteau »).
iw^l-^iV iv^rt être ct^mi>an\ i>our le sens, à des noms,
.:.ui> U Mtslilerrantv. d un i^^tit labre, le eorU jfdis Gûn-
\,er : e^o. ^^:::-^ iiV/ rira, or*>v. <nii«r*o de rey^ Gènes
**,,\/,^ v^'î- ■^;<^'îx*::a -i; re eile ^xar Lacépède, Hisi. Xal.
s IV:nn,. m:. 4i^^». n.xHe nembro éi re. Sardaigue
NOMS DE POISSONS ^^93
pisci de re, Naples çazzillo, •cazzitiello de re, pinio de n,
sicil pizza di re, pizzi di re, pizzi di re impiriali (Cams,
Prodr.; u, 606).
307. Tarante cemice
Xom du zeus faber L. d'après Costa cité par Carus,
Prodr., II, 663.
S'explique par le corps ovalaire, fortement comprimé
du poisson, peut-être aussi par la forme toute particu-
lière de ses nageoires et notamment des dorsales dont
les filaments auront été comparés aux antennes 4e la pu-
naise, enfin par les piqûres tjiie fait la forte épine four-
chue de Tépaule de la variété méditerranéenne {zeus pun-
fjio Val.).
368. Aube, Yonne chagrin
tluujr'm est un nom, dans l'Aube, d)c Xacerina cernua
Siebold d'apfès Uay, Calai, de la faune de VAube (1843),
cité j>ar Rolland, Fa. Pop., in, 180. Il est encore cité
avec la même signification « pour divers endroits de
TAûbe et de rYonhe » r>air Blandiard, Poiss. d. eaux
douces de la France, éd. 1880, p. 152.
Blanchard explique ce nom par la rudesse des écailles
du poisson. Celle ex^i-calion me paraît improbable, cha-
(jrui au sens de « peau rugueuse », emprunté au turc
^ayhri ne i>a.ra issa.nl ])as ctaiis les textes avant WiS {Dicl.
Grén.). Il s'agit bien plutôt de l'adj. chagrin d'origine
inconnue mais attesté dès le XV* siècle. J'en étais déjà
persuadé lorsque dans la Rev. d. Dial. Rom,, i, 437,
j'iwais cité le chagrin de l'Aube à l'appui de l'explication
du fr. gfemille, gremillel = acerina cernua Siebold par le
radical germanique gram- « triste, chagrin» (cf. Meyer-
f>ûbke, Rom. EUjm, Wih., art. 3834, où il faut corriger
yramille, gramillei en gremille, gremillet).
294 NOMS DE POISSONS
Ce qu'il y a peut-être de plus frappant chez Yacerina
cernua Siebold, c© sont « de profondes fossettes ou cavi-
tés creusées, sous la peau, sous le ma,xillaire inférieur,
sur le pourtour du préopercule, sur les sous-orbitaires
autour de l'œil, sur le museau, au-dessus des narines,
enfin, entre les yeux, en avant, et sur le front, en arrière.
Les fossettes voisines, sur une même face, communiquent
plus ou moins largement entre elles et servent, ainsi, de
continuation à la ligne mucoso-nerveuse au-dessus et au-
dessous de l'œil ». Fatio, Faune des Vertébrés de la
Suisse, IV, 43). « Malgré k peau qui \eé recouvre, les
cavités céphaliques des gremilles n'en sont pas moins
très apparentes. Ces fossettes, dans lesquelles viennent
s'épanouir de nombreuses terminaisons nerveuses et s'ou-
vrir divers canaux mucifères, semblent devoir jouer, chez
ces percinés, et à un plus haut degré peut-être que chez
beaucoup d'autres poissons, le rôle de sens délicat, et
multiplier ainsi les perceptions sensitives de l'animal. »
(Fatio, op. cit., iv, 40).
De proches parents du geni^ acerina Caiv., les pois-
sons du genre rypticus Nob. ont reçu le nom de savon-
niers à cause de leur peau douce enduite d'une viscosité
écumeuse. Que Vacerina cernua Siebold ait reçu des
noms populaires pour l'abondante mucosité de sa tète :
c'est ce qu'indique son nom de rolzwolf en Autriche, cilê
par Lôcépède, Hist. Nat, des Poiss, iv, 357, qui renvoie
à Marsigli,, Danub., 4, p. 67, tabl. 23, fig. 2. Est-il impos-
sible d'admettre que la mucosité autour des yeux de
Vacerina cernua Siebold lui avait valu le nom de « pois-
son triste » ? Lacépède, op. et loc. cU., donne pour Ham-
bourg stuer, stuerbass, comme nom de ce poisson, et je
pense qu'il ï&ni voir ici le môme mot que le flam. stuer
a morne ».
369. Paris chapsot^ Val d'Hyères capsoi
Blanchard, Poiss. d. eaux douces de la France, éd.
1880, p. 162, nous dit du coiius gobio L. : « Le volume
NOMS DE POISSONS 295
de. «a tête étant ici le caractère le plus frappant du pois-
son, les dénominations vulgaires rappellent pour laplii-
.|>arl ce caractère . Le nom de chabot ou de cabot remet
en mémoire notre vieux mot français ca6oc/ie, inais l^s
altérations manquent rarement de modifier les noms, au
point même de masquer leur origine ; c'est sans doute
ainsi, par corruption, que le mot chabot est devenu c/iap-
sot peur les pêcheurs des environs de Paris, et chafnsot
pour ceux de la Norm'andie... »
Delboulle, dans son Gloss. de la vallée (PHyère^(l8flQ),
a un article : « caborgne, n. m. — Petit poisson à grosse
t<^t€>/qui se met ordinairement sous les cailloux dans les
petites rivières... On l'appelle aussi eas(eio(,çci|>sol>.v.\))
M s'agit certainement du cottus gobio L.
Pour expliquer ces mots, chapso^ câpsof, on songe
d'abord aux dérivés de *capïceûs, d'oùle prov,:iCa6c3 =
squalius cephalus Dybowski, le y. îr. chavessot du A/éna-
gier (voir Godefroy), qui me paraît être le co/IUs gobio
L., le cai;eso^ (? norm.) de Cotgrave, nom du têtard de
grenouille. Mais il paraît impossible de tirer chapSiot de
chavessot ni capsot de caveçot ; car, en supposant k
chute- de Ve initertcoiison'n:antique et l'influence de la sourde
s sur la sonore v, on aurait eu *chafsot, *ca[^ot eUnon
chdpsot, capsot. D'autre part, nous n'avons pas d'indi-
cations sur d'anciennes formes ^chabeçoi, ^cabeçot qui
expliqueraient chapsot, capsot.
Si l'on se tourne vers les dérivés de *copôcëûs^ d'au-
tres difficultés surgissent. Dans le domaine provençal,
cabot (pour l'ancien cabotz) indique le têtard dç gre-
nouille ou des poissons à grosse tête, le squalius cepha-
lus Dybowski, le coilus gobio L., le mugil cephalus h.
Chabosseau dans la Charente, chabot, chabosseau, cha-
boisseau, chabuisseau dans la Vienne, chaboisseau d<ans
l'Indre et dans le Bas-Maine sont des noms du squalius
cephalus Dybowski. D'autHe part, Verrier et Onillon citent
chaboisseau comme nom, en Anjou, du cottus gobio L, ;
et sur les côtes de l'ouest chaboisseau de mer se dit des
296 Noms de poissons
cottes de mer (HoUond, Fa. Pop,, m, 174). Enfin, le fr.
chabot, ne se dit pas, que je sache, du squalius cephalus
Dyb., comme le dit le Dici. Gên., mais seulement du
cottus gobio L. Colgrave, en 1611, cil« chabot «1. lêlard
de grenouille, 2. cottus gobio L. ». Comme mot fran^jais,
chabot^ d*origin0 dialectale, ne parait pas remonter ^w-
delà du XVI' siècle.
Cela dit, si Ton ouvre le Dict, Gén, à Fart, caboche, on
y apprend que ce dérivé du lat. caput est une forme pi-
carde, notée comme telle par Rob. Efitienne. Aucune ex
plication du b ; cependant l'on sait que le lat. capillum
aboutit au picard cavieu, le lat. capïcëum (> prov. cabcn,
cabety v. fr. chevez, fr. chevet) au picard cavet ; *co/>ocf'(ï
devrait donc donner un picard *cavoclte. D'autre parf,
les formes avec 6 sont très anciennes ^ans le nord de la
France ; le Dict. Gén., <à l'art, caboche cite cahoce d'après
un texte normand du XIP siècle ; le mot cabot se trouve
dans les œuvres de Gautier de Coincy, né à iVmiens, on
1177. Aujourd'hui, en Normandie, cabot se dit du têtard
de grenouille, du cottus gobio L., du geni*e gobius Cuv.
et du genre blennius Art., et de bien d'autres choses
encore. Que faut-il penser de ces formes avec b ?
Enfin, il paraît impossible de tirer nos formes chapsol,
capsot du diminutif chaboceau, caboceau . (ce dernier
attesté par Du Guez, voir Godefroy, comme nom du col-
tus gobio L.).
370. chouche
De là Blanchère, A^'oui;. Dict. des Pêches (1868), cite
ch&uche comme nom de la raie pastenague aux Marli-
gues.
J'ai dit, à la noie 94, que l'esp. chucho, Valencia juljo,
Marseille chucho, Gênes ciuccio=myliobatis aquila Cuv.
était primitivement un nom de hibou, de chouette qui se
rattachait à un radical ayant le sens de « sucer » (Int.
^•suctiare).
NOMS DE POISSONS 297
A l'art. 2452 de son Rom, Etym- Wib., M. Meyer-
Lûbke postuJe une onomatopée cot\ eue, qui doit aider
à expliquer diverses formes romanes, mais qui, à mon
avis, ne fait que tourner la difficulté. Quoi qu'il en soit,
on ne comprend pas ce que vient faire, au beau milieu
de l'arli-cle, l'expiM^ssion mylobatus aquila^ plaoée entre
parenthèses et ou mylobalus doit être corrigé en mylio-
balis. La brièveté à laquelle doit s'astreindre l'éminent
auteur du Rom. Elym, Wib. a quelquefois de sérieux
inconvénients.
Pour en venir à chouche des Marligues, il est, je crois,
proprement un nom de la myliobalis aquila Dum. plutôt
que du trygon pasiinaca Cuv. Il a pu servir à ce der-
nier poisson, car on le confond souvent avec l'autre, et
on en voit des traces dans leur nomenclature populaire.
Chouche est une forme francisée de choucho, cité à côté
de chucho par Mistral au sens de « jus de la treille »,
ot qui, comme nom de la myliobalis aquila Dum., a eu
le sens de « chouette ».
371. Aube coquillon, rouchi écalol
Ilécarl, Dicl. rouchi-franç.. S*' éd., 1834 a : « écalol,
l>arbeau, poisson d'eau douce ; cyprinus barbus. Je crois
i|ue le nom d'écalol lui vient de ce qu'il est couvert
d'écaillés fort grosses pour sa taille ».
Blanchard, Poissons des eaux douces de la France,
éd. 1880, p. 303, après avoir dit que presque tous les
noms du barbeau dérivent du latin barbus, ajoute : « En
quelques endroits du déparlement de l'Aube, eependant,
les pêcheurs le nomment coquillon d'après une idée qui
nous échappe ».
Il me paraît assez probable qu écalot et coquillon doi-
vent trouver leur explication dans les écailles si carac-
téristiques du barbeau. Voici ce qu'en dit Blanchard,
dans l'ouvrage cité, à la T>age 304 : « Des écailles assez
|î>ctites couvrent tout le corps du barbeau à rexcéption
298 NOMS DE POISSONS
de la région pectorale. Leur dimension clanl minime,
leur nombre est considérable. On en compte de 60 à 70
sur une seule file, de Touïe à l'origine de la queue, et il
y en a une trentaine de files dans la hauteur du corps.
Ces écailles ont une forme assez caractéristique. Exa-
minées sur le poisson, elles pat-aissent amincies vers le
bout, leur bord libre affectant un contour à peu près en
ogive ; mais pour distinguer tout ce qu'elles ont de re-
marquable, il est nécessaire d'en détacher quelques-unes.
On voit alors une forme oblongue bien différente de celle
qui est ordinaire pour les écailles des cyprinîdes. .\
l'aide d'un faible grossissement leurs stries deviennent
parfaitement distinctes ; ces stries sont remarquable-
ment écourtées vers l'extrémité de l'écaillC' et les sillons
longitudinaux sont nombreux... Les écailles de la ligne
iatérailc ne dilîèiienl des autres que par la présente du
conduit de la mucosité. Celui-ci est très court, mais une
sorte de canal sans paroi supérieure s'étend jusqu'au
bout de l'échelle ». A la page 305 on trouve une figure
d'une écaille de la ligne latérale.
Le passage que j'ai cité montre clairement ce qu'il y a
de caractéristique dans les écailles du barbeau et fait
comprendre pourquoi des pêcheurs ont pu donner à ce
poisson des noms tirés de cette particularité. Au point
de vue de la forme, écalol et coquillon sont des diminu-
tifs d'cca/e et de coquille. Au point de vue sémantique,
• . • '
ccalc et coquille se rapproche sur certams points : ainsi
le fr. écale veut dire « coquille de noix » et même plus
rarement « coquille de l'œuf » (cf. Léo Spitzer, dans
Wôrier und Sachen, iv, 165 sq. et surtout 168, 160).
372. Fr. dial. corneau, cornuau
Le Dicl, Gén. a inséré le terme de marine créneau,
corneau « tuyau de plomb, de bois, servant au passage
des ordures provenant des bouteilles ou de la poulaine »
à l'art, créneau, dérivé de cran. Et il a eu raison. Seule-
J
NOMS DE POISSONS 299
ment il affirme que la forme corneau paraît être une
erreur. Je ne le crois pas.
En effet, les dictionnaires de la marine — p. ex. celui
de De Bonnefoux et Paris, 2* éd. — disent que créneau
est peu usité. C'est corneau qui paraît être la forme ordi-
naire. Elle provient du v. fr. herneau — dérivé métathé-
tique de créneau — tout comme carneau « conduit qui
porte du foyer d'un four à la cheminée, Tair :haud, la
fumée et les autres produits de la combustion ».
Déjà les auteurs du Glo8s. des pai. de VAnjoj, MM.
V'-errier «et Onillon, ont rapproché Tiurgov. corneau «lieux
d'aisance » du terme de marine que noas avons cité.
Corneau, nom de la clupea finia Cuv. vient encore pour
prouver que corneau n'est pas une erieur.
En effet, comexiu^ clupea finla Cuv. a été noté pour le
Main-e-el-Loire de»puis 1828 et i30ur la Loire-Inférieure
depuis 1843 (Rolland, Fa. Pop., in, 122). A l'art, cor-
neau du glossaire de Verrier et Onillon, on lit : « sorlc
d'alose de forme plus allongée et de qualité très infé-
rieure, qui remonte la Loire par bandes très nombreuses
dans le courant de mai. Les riverains la pèchent la nuit,
au carrelet à revers. On l'appelle aussi couvarl ou cou-
verts, Ijc conieau a un«e légère- éohancrure au milieu de
la mûchoire supérieure. Il n'a pas de dents, ce qui le
distingue de la finte ». J'imagine qu'il s'agit bien de
la clupea finla Cuv. qui varie beaucoup selon l'époque de
rannée où on la prend. Mais ce qui me paraît sûr, c'est
que l'échancrure de la mâchoire supérieure, qui est ca-
ractéristique des aloses et le« distinguent des autres clu-
péos, doit expliquer corneau qui veut dire « petit cran,
petite échancrure ».
Le Dict. Gén. de Uaymond, 1832, a un mot « cornuau,
s. m., sorte de poisson qui ressemble beaucoup à l'alose».
Le Nouv. Lar. IlL dit « cornuau, variété d'alose que l'on
prend en mer, et non plus à l'embouchure des fleuves
comme la Seine, la Loire et l'Escaut ». Est-ce que cor-
nuau est une coquille pour corneau ou faut-il y voir un
ancien *cornuel, *crenuel dérivé d'un adj. crenu « cré-
300 NOMS DE POISSONS
nclé, échancré », qui, à ma connaissance, n'est pas
attesté ?
373. Biarritz crabe
Lacépède, Hist, Nal, des Poiss», m (1800-1), 180, cite
crabe de Biarritz comme noin de la scorpaena scrofa L
Dans VEncyclopêdie Méthodique, Dict. de toutes les
espèces de pêches (1795-6) on lit : « crabe, poisson de la
famille des Zeus, qui n'a aucun rapport avec les crusta-
cés connus sous ce nom ; nous ferons seulement remar-
quer que, quand on parle de ces poissons, on dit la
crabe au lieu qu'on dit le crabe lorsqu'il s'agit des crus-
tacées. Les pêcheurs de Biarritz vont avec des haims
cliercher ces poissons jusqu'à six lieues au large, tirant
au nord-ouest, où ils en prennent avec d'autiies pohs-
son€... ».
Il s'agit du béarn. crabe, proprement « chèvre », du
kit. CAPRA. Les dérivés de capra servent à la nomencla-
ture populaire des faucheux (phalangium opilio L.), voir
Mistral à cabro et cf. Rolland, Fa. Pop., xii, 140, 141.
D'autre pari, l'csp. rafio (<,ararâcus)= scorpakiMia scrofa
L. (Carus, Prodr., ii, 640).
374. esp. desconocido
\oni de la tuia macrorhynchus Uaf. (Carus, Prodr. ^ u.
523). L'esp. desconocido veut dire : « 1. qui manque de
reconnaissance, ingrat ; 2. déguisé, difficile à reconnaî-
tre ». C'est le second sens qui doit expliquer desconocido
= raia macrorhynchus Haf. Le poisson dont il s'agit est
coitti^aré à un moine, à une nonne en capuchon : cf.
Valencia caputxo, Catal. caputxa. Cette augustine. Gènes
razza capûssinha, Sicil. pigara scappucina. Messine pi-
car a monaco, noms de la r nia macrorhynchus Raf., cités
par Carus.
NOMS DE POISSONS 30 1
375. lai diabolus
Un grand nombre de poissons de mer portent les noms
de diable, diable de mer, etc.
Ce nom leur vient, soit de jeur couleur noire, noirâ-
Ire ou foncée (cf. e«sip. diablo de mar, prov, diable de
mar=fuliea dira L.), soit de leur laideur ou du moins
de leur caractère anormal au point de vue des pêcheurs,
soit enfin de ce qu'ils sont considérés comme dangereux
(piqûres de leurs épines, etc.) .
On a :
(1) scyrnnus lichia Cuv. (couleur foncée, poisson dan-
gereux) : port, carocho (voir note 364), Catane
diavulu di iunnu.
(2) spinax niger Cloquel (noir, forte épine en avant
de la dorsale) : Catane diavulicchiu di mari (Carus,
Prodr., II. 584).
(A) cenirina Salciani ULsso (laideur, fortes épines
dorsalcis), Naples pesco diavolo (Carus, Prodr,,
M, 502).
(4) sphyrna zygaena Ilaf. (corps grisâtre, dessus de
la tête noirâtre, forme de la tête très anormale,
poisson très dangereux) : peut-être Toscane ribello
(Carus, Prodr., ii, 513).
(5) squaiina laevis Cuv. (forme caractéristique, anor-
mak») : fr. diable de mer (Rolland, Fa, Pop., xi,
150), angl. (Coirnwall) sea-devil (Day, Brii, Fishes,
II, 327), holl. see-duiveL Cf. note 287.
(G) raia mobular Lacép. : Antilles diable de mer
(Lacépède,^ Hisi. Nal. des Poiss., i, 151). D'après
Bouillet, Dici .des Se. des Lettres et des Arts,
art. diable, le fr. diable de mer se dit des raies
en général.
(7) hemiramphus brasiliensis Cuv. : fr. diable (Nouv.
Larousse ///., art. hémitriptère),
(8) stomias boa Risso (ipoisson noir, Cuvier, Règne
302 NOMS DE POISSONS
' Animal^ n, 283), Cxilane pissl diavolu (Carus,
Prodr., II, 560).
(9) genre scopelus Cuv. : Messine pisci diavolu (Ca-
rus, Prodr,, ii, 562).
(10) alepisaurus ferox Lowe : sicil. pisci diavolu (Ca-
rus, Prodr., ii, 568).
(11) gonosloma denudaium Raf. : Messine pisci dia-
volu (Carus, Prodr,, ii, 570).
(12) chaulioduR Sloani Bloch (vert foncé, Cuvier, Bè-
gne Anim., ii, 28i) : Messine, Calano pisci dia-
volu (Carus, Prpc/r., II, 570).
(13) genre scorpaena Art. (tôle hérissée, épineuse el
tuberculeuse) : fr. diable de mer (Bouillet, op. cii^
art. scorpène) ; esp. peje diablo = scorpaena por-
cus L, (plus foncée quic to scorpaona scrofa L.) ;
cf. aussi dans la nomenclature des ichlhyologues
la scoroaena diabolus Nob.
(14) genre cotius Cuv. (espèces marines) : fr. diable
de mer (Nouv. Lar. ///., art. chaboisseau).
(15) trachinus draco L.
(16) gobius jozo L. (poisison noirâtre, « fuscencens
aul brunneus » d'après Carus) : esip. (Andalou-
sie) pez del diablo, Valencia peix de diable (Carus,
Prodr., II, 679).
(17) cyclopierus lumpus L. : Baveux diable (Rol-
land, Fa. Pop., III, 104).
(18) lepadoagsier Gouani I^cép. : Messine pisci dia-
volu (€arus, Prodr., ii, 689).
(19) blennius occllaris L, (coulour sombre) : Cette
diable (Carus, Prodr., u, 093).
(20) lophius piscaiorius L. : Sicile di^wolu di mari.
Venise diavolo di marc, Trieste diavolo de mar,
Croatie morski djavol (Carus, Prodr., u, 711) ;
fr. diable de mer (Du. Pinel, Pline, éd. 1581, ii,
538) ; angl. sea-devil.
NOMS DE POISSONS 303
376. it. donzellina etc.
Lorsqu'un seul ot méime mol sert à désigner divers
poissons, il importe de saisir, pour chaque cas qui se
présente, Ixi filiation des sen,s.
Les diminutifs du lat. domina, par exemple, indiquent
des poissons fort différents. On a vu, par la note 55, que
le fr. demoiselle =^zygaena maliens Val, (on trouve dans
ce sens demoiselle monstrueuse) doit s'entendre de la hie
du paveur. En d'autres cas, assez nombreux, c'est en
tant que noms de la belette que les diminutifs de domina
semblent avoir servi à la nomenclature populaire des
poissons. Sans doute ces noms se sont dits surtout de
poissons de jolies couleurs, mais dans bien des cas ce
sont des poissons de forme allongée qui, pour cette par-
ticularité, auraient pu être comparés à la belette.
Le cas le plus sûr, c'est celui de la moiella tricirrata
x\ills., qui port-e le nom. italien de donnola di mare.
L'ital. donzellina, glosé gadus musiela par Nenmich,
doit être un nom de la moiella tricirrata Nills., car la
moiella musiela Nills. ne semble pas, s'il faut s'en fier
à Carus, se trouver dans la Méditerranée. Tous les pois-
sons du genre moiella Cuv. portent des noms de belet-
tes -se ratta-clî-anl soit au lat. musiela, soit au lat. bellus ;
on. peut aussi noter Messine furetia = moietla tricirrafd
\ills. et Port-Vendres furet =^ moiella fusca Bonap.
Il en est de même pour les poissons du genre ophidium
Guv. (Cuvier a donné à ces poissons le nom générique
de donzelles), proches parents de ceux du genre moiella
Cuv. A Cette dounzela, demoueïzèla = ophidium barba-
ium L. ; il faut comparer de nom au prov. caligneiris,
Gênes seignoa d'une part, de l'autre avec le maltais bal-
lotira ta ramel (où balloiira = ({ belette ») et à Valencia
fnra, tous noms de ce poisson (Carus, Prodr., ii, 580).
Pour d'autres poissons de forme allongée, on peut
encore citer (Carus, Prodr., u, 543, 545, 697, 702) :
30 i NOMS DE POISSONS
(1) Celte dcmoueïzèla = mi/rus vulgaris Kp.
(2) e&p. doncella^ophichlhys imberbis Gûnther el
ophichihys cœcus Gûnther.
(3) Cette demoueïzèla = blennius paio Bisso (cf. blen-
nius mustelaris h. ; blcimie beleile dans T^cépède,
Hisi, Nal. des Poiss., ii, 484).
(4) Celte demoucîzèla, esp. (côlo sud) doncella^ce-
pola rubescens L. ; cf. prov. caligneiris de m. s.
A Venise donzela esl le nom de noissons de la famille
des labridac Gûnlh., el spécifiquement du Inbrus lurdua
Cuv., du labrufi menda L., du labrus bimaculatus I..,
du crenilabrus pavo Cuv., du crcnilabrus mediierranem
Cuv., du crenilabrus cinereus V. Crs., de la jidis pavo
Cuv., de la coris julis Gûnther (Carus, Prodr., ii, 59G-
006). On trouva aussi Teap. doncell — cicnolabrus iris
Cuv., le S4ird. donzellina = julis pavo Cuv., Tesp. don-
cclla, calai. donsMa^ prov. dounzela = coris julis Gûn-
ther. Je suppose que pour les labres, ce sont les belles
couleurs de ces poissons qui leur ont valu les noms cités;
on peut les rapprocher de coquette bleue ^coquette rose,
noms du mâle et de la femelle du labrus bimaculatus L.
sur les côtes de Bretasrne.
A Venise donzela se dil encore du serranus cabrilla
Cuv.
Comparer les notes 115 el 17*1.
377. galic. eiroa
Lart. (m du /îorn. FJnm, W tb. de ^I. Afeyor-T.ûhko
est ainsi conçu :
* AREoi.A « M>ecrnal ». Woho.r ? > Porl.g. cirù fom.,
galiz. eiroa II. T.., m, 144 (*areneola KJBFRph, iv, 1,
344 ist formell bedenklich und begrifflich nicht begrûn-
det).
Si l'on admet l'explication par un type areola du port,
eiro, galic. eiroa, noms d'anguilles, on pourrait y voir le
même mot olareola d«e l'art. G32 de- M. Meyer-Lûbke,
NOMS t>£ POISSONS 305
c'esl-à-dire un diminutif tiré du lat. area qui a eu le sens
de « champ » ou de « marais )>.
D'après les indications de Rolland, Fa, Pop., xi, 199,
le port. eiroz:=anguilla lalirosiris Rîsso. J'ai parlé, à ma
note 201, do Thabitude qu*ont les anguilles de quitter
Teau à la recherche de leur nourriture et d'errer à tra-
vers les champs humides et les marais. C'est sans doute
ce qui oxplique Tital. campagnola— anguilla vulgaris
Turton et peut-être ^nasi Tesp. anguilla pasiurenca, nom
du même poisson. Il me paraît clair que Tital. campa-
gnola a dû avoir d^abord \me valeur d'adjectif et qu'il
signifie « anguille des champs ». Si c'est donc un type
areola qui explique le galic. eiroa, il faudrait y voir un
féminin de l'adj. *areolu8 formé sur area d'après le mo-
dèle peut-être de ^campaneolus ; eiroa voudrait dire
« anguille des champs » ou « anguille des marais » (cf.
à côté de rital. ajuola « aire », l'ital. ajuolo « aire, filet
pour, prendre les oiseaux et que l'on tend sur une aire
comme deux ailes » sens d'ailleurs attesté pour ajuola).
Pour le suffixe, on peut encore noter Rome fiumarola =
arfiguilla latirontris Risso (Carus, Prodr., ii, MO).
378. galic. port, eêcalo, port, excalho
Ije Novo Diccionario da Lingua Portugueza e Allemâ
d'H. Michaelis, T éd., 1905, donne : « escalo m. v. es-
calho » puis « escalho m. (icht.) ochsenauge » ( = boga,
hordalo, robalinho) ». A l'en croire, boga, bordalo, es-
calo, €Bçalho et robcdinho seraient des noms du box boops
Uonap.
Or, Comide, dans son Ensoijo de una historia de la
conta de Galicia (1788), cité par Rolland, Fa. Pap*, m,
144, donne le galic. escalo comme nom du squalius^ ce-
phahm Dybowski (le cbevène). De son côté, Nemnich,
dans ses lidties, donne le port, escalho ^cgprinus cepha-
lus, c'est-à-dire le sgualius cephàlus Dyb.
Si Ton peut admettre ces dernières indications com-
20
306 NOMS t)£ POISSONS
me exactes, on ser^t tenté de songer à une origine ger-
manique de ces mots. Les écailles relativement grandes
du chevène lui ont procuré divers noms : ail. schupp-
fisch (Fatio, Faune des Vertébrés de la Suisse^ iv, 557
note), anglo dial. skelly (dans le Cumberland, Rolland,
Fa. Pop*, m, 144), danois skalle (sur lequel voir le
\oru\ Dânisches Etym, Wtb. de Fiilk et Torp) ; cf. rem-
ploi de squameus dans la Mosella d'Ausone (x, 85-87) :
Squameus herbosas capito interlueet arenas.
Viscère praetenero fartim congestus aristis,
Nec duraturus post bina trihoria mensis.
379. Iviça escaiïa-veyas
Diaprés Barcelô, Carus, Prodr., ii, 615, donne esca-
nya'Veyas=^apogon imberbis Gunther. Le mot veut dire
« étrangle-vieilles » et peait se. comparer à Ga^d'Csi^an-
^/o-cal=genre gasiero$ieus L., Côtes de TO. de la France
élran(fle'Chat=gtaslerosleus spiiiacliia L., (Rollaiid, Fa.
Pop,, III, 172, 173), prov. eslranglo-beUo maire^ira-
churus Linnaei Malm. (Mistral), noms de poissons riche-
ment doués d'arêtes et d'épines.
D'autre part, je remarque que Saura, Diccion. Manual
de las languas catalana-àastellana (1859), donne esca-
nya-vellas aA'ec un renivoi à xdnguet. Or, xanguet est le
nom catalan du jeune engraulis encrasicholus Cuv.
380. Molfetta eiere
Aux noies 207 escrila et 298 doito j'ai signalé quelques
noms de poissons qui s'expliquent par le fait que les
pêcheurs ont cru ou voulu voir, dans les raies et les
taches du corps de ces poissons, des lettres ou de l'écri-
ture.
Je crois avoir trouvé un autre nom . de ce genre. A
Mplfetta etere se dit du deniex vulguris Cuv. Or, ce pois-
son, je Fai dit, porte à Lecce les noms de ddlio, dotiore.
NOxMS DE POISSONS 307
Je suppose qu'il s'appelait d'abord Heilere c'est-à-dire
« lettres » à Molfetta et que la forme que cite Carus,
Prodr., II, 624 d'après Costa a subi une aphérèse. Ou
bien la graphie eiere indique-t*elle le singulier du mot ;
cf. Molfetta lettre « Jette-ra » dans le Lçssico Dialettale
Molfettesse-Ilaliano de Rosaria Scardigno: (1903).
Ce nom de e/ere, Hettere, donné à un pqisson du genre
dentex Cuv., s'expliquerait par une étymologie popu-
laire. Dans la note 314 que j'ai consacré à Tarante
letrino= dentex macrophthalmus Cuv., j'ai dit que. ce dé-
rivé i'erijthrinus (spOiîuo; ) devait être ajouté à l'art.
2912 du Rom. Etym, Wtb. de M. Meyer-Lûbke. Je me
demande maintenant si Yetere de Molfetta ne remonte
pas en définitive à eryihrus ( i/>v06Ô;) qui aurait fini par
subir l'influence de littera.
381. prov. fueio de sause
m Fncio de sause, s. f., petit poisson.de mev qui a
l'apparence d'une feuille de saule et que l'on pêche en
grande quantité, v. menudaio, nounat », dit le Trésor
dou Felibrige. Puisqu'il s'agit de petits poissons du
genre aiherina Cuv., il faut croire qu'on les a compa-
rés aux feuilles argentées et lancéolées du saule blanc.
Cette comparaison a été faite ailleurs, mais pour d'au-
tres poissons argentés, ceux de l'espèce alburnus luci-
dus Heckel et Kner : cf. l'ail, (en Saxe) weidenblatty
nom de l'ablette d'après Lacépède, Hist, Nat, des Poiss.,
v, 589, et l'anglais local willow-blade qui se dit du même
poisson d'après Day, Brit. Fishes, ii, 199. Cela fait son-
ger à l'ail. lauhù= alburnus lucidus Heckel et Kner (cf.
Autriche spilzlauben, windlauben, Suisse ail. (Zurich)
t(mf)elen= alburnus lucidus Heckel ei Kner, Bavière
laube = alburnus bipunctatus Bonap., ail. dial. windlau-
ben= jeune abramis brama L.) et je me demande s'il se
rattache au radical de laub a feuilles ».
âÔ6 NOMS DE POISSONS
Dans une grande partie de la France, le mot feuille
se âh des jeunes carpes, et c'est encore la feuille de saule
qui est visée, à s'en fier aux données de l'art, carpe du
Gloss. du Centre de là France de Jaubert. Peûitle se
dit généralement de la carpe en son premier état ; Jau-
bert distingue la feuille de la feuille bâtarde, un peu plus
grosse ; dans la Bresse on appelle carnaucier ou grosse
feuille la carpe de 8 à 11 centimètres (Rolland, Fa. Pop.,
III, 149) ; enfin, dans la Frûnche-Comté, d'après Beau-
quier. Faune et Flore, i, 316, feuille se dirait du carpillon
de deux ans.
D'après le Gloss. Angevin de Verrier et Onillon (1910)
toile de laurier (où talle = (( feuille ») se dit au longeron
(Maine-et-Loire) de la jeune carpe quand elle a de 10
à 12 centimètres de long.
382. esp. gattaron
Nom de la muliobaiis aquila Duanéril d'après Graells
cité par Carus, Prodr., ii, 519.
Pour ses larges pectorales, ce poisson a reçu les noms
de divers oiseaux ra«paces (voir notes 94, 342).
Les dictionnaires donuent un esp. gailaron « esipèce
d outarde ».
On sait que l'outarde est plus propre à la course qu'au
vol, mais, lorsqu'elle déploie ses ailes, leur largeur est dé
six à sejpt pieds anglais. C'est ce Irait qui aura servi de
terme de comparaison.
Il me parait que gailaron doit se rattacher au lat. gci-
lus ; on a comparé l'oulande a.u dimlon (coq d'Inde) et la
petite outarde ou canepetière {otis ietrax L.) h la poule
et au faisan (voir Rolland, Fa. Pop., ii, 344, 345).
383. Bas-Berry gheduion, greluton
Jean Tissier, Dict. berrichon (1884), a : greluton, véron.
J'ai mangé une omelette aux grelutons ».
M. A. Ponroy, instituteur à Chantôme (Indre), m'a com-
NOMS DE POISSONS 309
muniqué la note suivante : « ghérluton (pron. ghé-^rlu-ton)
11. m. petit poisson qu'on prend dans les carafes et appelé
en fr. vairon («environs d'Issoudun) ».
Je pen^ que grelulon doit être tiré de *(jreluei, forme
diminulive du v. fr. grelu (cf. dans Mistral le prov. grelu,
rouerg. grelui) « fr^, mince ».
384. fr. dial. haubar
Parmi les Mots Obscurs et Rares de Delboulle, se
trouve le mot haubar, nom de poisson, slvoc le texte sui-
vant à Fappui : k les rougeis ou barf>ehauts, les hau-
bars qui sont brigne ou lubine » {Us et Coui. de la mer,
115, éd. 1671). Ce texte a paru dans la Romania, xxxiii,
364, et M. A. Thomas y a ajouté une note sur le mot
haubcir : « jjeut-être altération de Tanc. esp. lobarro
aujourd'hui lobina, nom du poisson appelé loubine dans
le Midi de la France ». Mais dès la page 557 du même
volume de la Homania, M. Thomas se ravisait : nhaubar»,
disait-il cette fois, « doit être pour haut bar, un des noms
vulgaires du maigre (sciaena aquila), d'après le Nouv.
Lar. lll.^ art. sciène ».
Une chose paraît sûre, c'est que dans l'éd. de 1671
des Us et Coutum^es de la mer, haubar est un nom du
dicenlrurchus labrax Jordaens, qui se dit brigne dans la
Gironde et cpii porte une foule de noms dérivés du lat.
LUPUS, p. ex. celui de lubine 9ans la Loire-Inférieure et
celui de loubine dans la Gironde, la Vendée (aux Sables-
d'Olonne), la Loire-Inférieure et jusqu'en Picardie. Que
haubar ait servi de nom à la sciaena aquila Risso, la
chose n'est pas impossible, car si l'on néglige les détails
caractéristiques et notamment les nageoires, ce dernier
poisson a la couleur argentée et la forme générale du
bar (dicenirurchus labrax Jord.) ; il en a aussi un peu les
mœurs ; il est vorace comme lui et, comme lui, fait la
chasse au sardines ; tous les deux, ces poissons sont
estimés comme nourriture.
310 KOMS DE POISSONS
Quant à décomposer haubar en haut bar, je m'y refuse.
En effet, dans la Moselle, haute brème = abramis brama
Cuv. (Rolland, Fa. Pop., m, 144) sexipliique par le corps
élevé -de la brème sans doute" pa.r coiitrasle avec la petite
brème = blicca biôrkna Siebdld. Mais rien dans les for-
mes du dicerdrarchus labrox Joiid. et de ta sciaenca oSquila
Risso ne permet d'admettre haut bar ; cela est d'autant
plus inadmissisble que haubar est un nom du bar lui-
même.
Une explication qui me paraît bien plus acceptable se
lit à l'art, bar du Nouv. Dict. Gén. des PècHes (1868) de
H. de la BJanchère : « Quelques personnes prétendent
que le bdr n'est pas le même poisson que le haut bar,
parée que celui-ei a des écailles violettes. Nous pensons
que ces différentes colorations tiennent simplement aux
fonds ou aux eaux qui servent d'habitation à ces animaux
de même que l'on voit des carpes plus dorées, plus blan-
ches ou plus brunes suivant le lieu où elles vivent. I^
nom de haut bar dérive, d'ailleurs, des langues du nord:
hav <( n^er », bar a perche » : c'est la penche de mer ».
Un- composé die hav et de b<xrs me paraît fournir une
excellente explication du fr. dial. haubar, employé sur les
côtes de Normandie et de Picardie (1). Le dan. hdo-aat^
conger vulgaris Cuv. doit être une création ancienne, à
en juger d'aiprès l'angl. dial. heawe eel^conger vulgaris
Cuv. cité pour l'Ecosse (comté de Fife)i par le Didlect
Dictlorwry de Wriglht. On peut noter /lai; kat=3anarrhi-
chas lupus L. ou encore (dans le nord de la Norvège) =
chimaera monstrosa L. C'est même peut-être le mot que
nous cherchons qu'un danois harbar^ch donné sous une
forme sûrement fautive par De la Blanchère comme nom
du dicentrarchus labrox Jordacns.
(1) Encycl. Méthod., DicL de toutes les esp. de pèches, art. />ar :
c L'on assure que ^ur les côtes de Picardie et de Caux on e^ prend
(des bars) qu'on nomme hauts-bars, qui ont deux ou trois pieds de
longueur sur huit à dix pouces de circonférence • .
KOMS DE POISSONS 311
385. norm. Tiec
Comme nom dn^ meriuccius vulgaris Flem., hec est
cité dans une lisl-e de noms de poissons sur le« côtes de
Xormamlie que je me suis procurée par l'entremi&e de
M. Barbeau, de Caen.
C'est sûrement Yangl, hake — me^^luccius vulgaris Flem.
<iui reanonte à l'ags. ha'iced, iMcod, atleMé comme nom
de Yesojc lucius L. ; -ci'. Fall. hechi qui se dit de ces deux
poissons.
386. fr. dial. heurlin, hurlin
G, Korting a inséré, dans son Etym, Wib, d. Franz.
Sprache (1908) : « hcurtin, m. dtsoh* houerling (abart des
Flussbarsches) »,
D autre part, Blancliard. Poiss, d. . eaux douces de la
France, éd. 1880, p. 140, cite hurlia comme nom de la
perche des Vosges, c'ests^i^lire d'une .variété de la perça
fluviqtilis L. qu'on trouve dans les la<;s de Longemer et
4e Gérartdmer. Ce hurlin vient d'un germ, dial. hûrling.
Hûrlig se dit, sur les bords des lacs de Zûrioh et de
Constance, de la perça, fluviaiilis L. dans son premier
état d'après Sdiinz, Fauna Helveiica (1837) cité par Rol-
land, Fa. Pop, y III,, 183. Fatio, Faune des Vertébrés de
la Suisse, iv (1882), 14, donne, pour les mêmes lacs, les
formes hûrling, euerlich. Il s'agit du méoie mot que Tall.
heuerling (de heuer « de cette année », et il faut c?om;pren-
dre huAin comrne « perche de la première année, per-
che de cette année ». Le mot a dû être appliqué à la
perche à une époque ancienne» car en Angleterre, dans
le Westmoreland, on a hurling « petite perche », d'après
Day, British Fishes (1880), I, 4. On Ta d'ailleurs a,ppli-
((ué à d'autres poisson's : ainsi, Lacépède, Hist. Nat, des
Poiss., v (1802-3), 263, cilo heverling, comme nom, dans
sa première année, du coregonus Whrtmanni Blodi en
Allemagne.
34? NOMS DE/ POISSONS
387. sicil. iialu
On trouve dans Garus, Pradr,, ii, 609, 663, les deux
iiKlkations suivantes :
(a) CaJiabre Uala {ex, jatula '!)=^paracenlroprisiis he.
patus Klunz ;
(b) Messine iiàlu^zeus faher L.
La réduction jalula > Uala n'emportera gttère U con"
viclion et on remanquera qu'iialu porte racoetit sur Va.
Je rattacherais volontiers ces mots au sicil. iiu (cWu,
idilu) « doigt » ; itdli « anneau » est le lat. digitalis.
On sait que le zeus [aber L. a une tache ronde et noire sur
chaque flanc ; de là une légende très répandue (cf. Rol-
land» Fa Pop., iiî, 161) que « Saint Pierre pochant ce
poisson et l'ayant pris avec la main lui laissa l'empreinte
de ses deux doigts ». De là encore le nom de poisson de
S(Ant Pierre que ce poisson garde un peu partout.
On pourrait admettre quo ce poisson s'est appelé (piV
cis) dicfiiaUs à cause de ses taches rondes et noires com-
parées sans doute à des anneaux ; là-dessus peut-être
serait venue se greffer la légende de Saint Pierre.
Le calabri ii(da, qui se dit du paracentropristis hepalu^
Klunz, poisson qui a une tache noire sur les premiers
rayons mous de la dorsale, tne paraît confirmer les rela-
tions quo j'ai indiquées entre iialu et le lat. digitalis cl
appuyer aussi l'hypothèse de l'antériorité de piscis digi-
talis plutôt que de piscis sancti Pétri comme nom du zeus
faber L.
388. galic. lardon, etc.
Les dérivés du latin lacertus ont servi, d'après les don-
nées de Carus, Prodr., ii, 656, 669» à indiquer, selon les
endroits, le scomber scomber L. (ou maquereau ordi-
naire) : Gènes laxerto, IJvoume lacerto, le scomber co-
li(às L. (maquereau à gros œil) : Gaota iacerto, Naples
NOMS DE PCHSSONS 313
lacierto, ou le trachurus LinncAei Xlalm. (le maquereau
bâtard) : Molfelta lacierlu.
J'ai déjà dit que sauras^ nom de léswird, a fourni au
trachurus Linnaiei Malm. divers noms indiqués à la note
120.
A la note 124 j'ai dit que je croyais que Tilal. taran-
iello z= jeune orcynus Ihynnus Lûtken était un nom de
lézard, et j'ai rapproché le gr. xopSûSu « jeune thon »
dé xo/bSw/oc « sorte de lézard d'eau ».
L'esp. chicharro s'applique également au jeune orcy-
nus Ihynnus Lûtken et au trachurus Linnaei Malm.
Tous ces rapprochements i^ermellent d'en faire un
autre, celui du galic. jardon = orcynus Ihynnus Lûtken,
galic. iarck^^scomber scomber L., esp. sarda, calai.
8ard = scomber colias L., port, sarda, nom de maque-
reau, d'une part, et de l'autrer du iàt. tnédiév. sarda^
port, sardao, sdrdagno^ noms de lézards,
?89. Valencia làtigo
\om de Vophichthys serpens Gûnther (Carus, Prodr.,
II, 544).
C'est le même mot que l'esp. làtigo « corde (attachée au
plancher pour soutenir une romaine), fouet (de charre-
tier, ele.) », et c'est au seii-s de « conde » qu'il a été doni>é
à un poisson de forane allongée (cf, la note 355).
ïvc mot làtigo pwiraît devoir se raltaeilier au germ. lalla
« latte » de l'art. 4933 du Rom, EL Wib, de M. Meyer
Lûbke. On peut comparer le pasisage d'O. de Saint-Gelais
les lattis et las menus cordages cité par le Dicl» Gén, à
l'art, lattis. L'angl. lattice, déçivé du fr. ItHtis, veut dire
« treillis, treillage, barreau de bois qui s^ croisent ».
Je suppose qu'on a comparé le travail de tresser une
corde, un fouet à celui de croiser des lattes pour faire
du treillis.
314 NOMS DE POISSONS
390. lévénagaie etc.
De la Blanclîèrc, Nouv. DicL Gévâ. des Pêdies (1868X
p. 430, a : « lévénegcUle, C'est le nom bas-brelon du lieu».
Raymond, Dict, Gén. (1832) : « lévénagate, s. m., espèce
de poisson du genre des gades ».
Dès 17^-6, VEnciicl. Mélhod,, Dicl. de toutes les espè-
ces de pêches, à ràrt. lieu, dit que Je lieu est appelé (dévé-
négate par les Bas-Bretons ». Celte mention paraît remon-
ter aux Pêches (1769) de Duhamel, ouvrage que je n'ai
pas à ma disposition.
Lévénégatte etc. paraît être une corruption du breton
levneged, pluriel de levnek^gadus virens L,
391. Côte-d'Or lignotte, lugnolte
Blanchard, Poissons des eaux douces de la France^
éd. 1880, p. 372, donnent lignotte et lugnolte comme
noms, dans la Côte-d'Or, dé Yalburnus bipunctaius Hec-
kel et Kner. Il voit dans lignotte un dérivé en -otte de
ligne (<lat. linea) ; la ligne en question, ce serait la dou-
ble raie qui court sur les flancs du poisson le long du
conduit de la mucosité.
Cette explication ne me paraît pas la bonne ; il est
même possible que les dérivés de linea n'aient eu aucune
influence sur ces noms de Yalburnus bipunctatus H. et
Kn. Lignotte me paraît être un nom de la linotte {=frin-
gilla cannabina L.) ; et la forme lugnolte paraît confir-
mer ce point de \n>e. En effet, parmi les noms de la frin-
gilla cannabina L. que donne Rolland, Fa.* Pop. ^ ii, 194.
je note le prov. lignoto («f. limousin lunot, lunoto dans
Mistral) ; Marne Vignette ; Centre et Est de la» France
linette, luneile ; Vienne lineau, luneau ; enfin et surtout
Châlillon-sur- Seine (Côtend'Or) lugnot, lugjiotte, leu-
gnotte. Mistral donne pour le Languedoc luncisso, lunels-
sat et Verrier et Onillon, pour Maine-et-I/oire, lunoly
lunote.
LA CHATELAINE DE VERGY EN ITALIE 315
On sait que le mot linotte se rattache au radical du lat.
linum « lin », la fringUla cannaVina L. faisant sa nour-
riture des graines de lin ; les nombreuses formes avec u
que nous avons citées font croire à Tinfluenee du lat.
luna ; et comme il n'y a pas de formes avec u dans les
uomis du lin ou des linées, cette inifluenice de luna devrait
sexpliquer par quelque chose de particulier ù Toiseau.
Serait-ce quau printemps il vient à la linotte des cou-
leurs rouges au front ? Je ne vois rien de sûr.
Les noms de la linotte ont été donnés à divers petits
poissons ; cf. Cette llnota=trlgla obscura L. (Rolland, Fa.
Pop,, m, 178) ; Bourgogne linotte = cottus gobio L. {op.
cil,, III, 175) ; Franche-Comté linotte « loche » (Beau-
quier, Faune et Flore, etc., i, 323). Quetl est ici le terme
de comparaison ?
392. calai, llambreyco
M. II. Schuchardt, dans la note étymologique sur les
ilérivés du Jat. labeo, Mhrax, lupus, dans la nomencilature
ichthyologique romane, qu'il a publiée dans la Zeiisch,
f. Roman. PhiloL, xxxi, 041 scj. (cf. mes notes 11, 135>
J83, 313), avait cité le cat. llambrega-icremlabrus mêla-
Jiocereus lU&so comme se ratlachani au lat. labeo.
Il me paraît très probable que llambrega se rattache au
riidical du verbe catalan llambregar pour lequel M. Tall-
gren, dans les Neuphilologische Mitlcilungcn (1912),
p. 22, a pu citer le sens d'(( étinceler, flamboyer » d'après
un passage de V Atlantide de Jacinto Verdaguer :
Mes ontre'ls plechs del rèssech daurat, quel jorn retira,
Desencantades perles, llambrega algun estel.
C-ependant je doute qu'il faille, avec M. Tallgren, son-
ger à un type *flammulicare ; je rapprocherais le catal.
llanibregar du gascon et languedocien lambreia « éclai-
rer, scintiller », cilé à l'article lampeja de Mistral. Quant
à llàbrega = crenildbrus melanocercus Risso, le sens
316 NOMS DE POISSONS
premier du mot serait « éclair, étincelle »; le prov. belugo
a servi à la nomenclature populaire clés Irigles : et rien
n'empêche que le nom d'« étincelle » ait été donné à un
de ces petits poissons aux couleurs éclatantes et variées
que sont les crcnilabres de la Méditerranée.
Le b du calai, llambregar, du gasc. et langued. Ictni-
brela, offre une difficulté, lorsqu'on compare ces mois
aux nombreuses formes avec p (voir l'art. 4870 lampas
«
du Roman. Eiym, Wtb. de M. Meyer-Lûbke). On remar-
quera que parmi les dérivés du type *lampiica (et -us)
que j'ai étudié à ma note. 310, et que j'ai cru pouvoir
rattacher au radical lamp- « briller », il y en a qui ont
b comme le sicil, lambuco^centrolophus pompilus Cuv.,
le lainbacu (à côté de lampugu) = coryphaena hippurus
L., à Agosla en Sicile, Cagiliari %anihiuja\^siromal€US fût-
ldla<, etc. Il est possible que ce type *lampiica ait servi
pour indiquer le genre p-eiromyzon Art. (les lamproies)
à côté de lampreda ; mais ici encore, après Catane aJlam-
pma = pelromyzon marinus L., il y a lieu de noter, d'une
part. Tarante lambuca = p'elromyzorâ marinus L., et de
l'autre, parmi les noms des lamproies, le lalmbre de l'Ar-
dèchc (cf. Toulouse lambrec « éclair »), le làmpréyht
(s.b. f.) des Basses-Pyrénées, le llampreya de la Catalo-
gne (1).
393 Meuse maquereau
Dans le Glossaire des Patois de Icû Meuse (1887) d'il.
Labourasse, il y a un article : « macâ, sb., chabot, petit
poisson du genre cotte, visqueux et à grosse tête. E^q.
bavaw, cafaw\ maquereau ».
Maquereau serait donc un nom du coltus gobio L.,
dans la Meuse. Dans la forme macâ de Labourasse, à en
(I) Je renvoie aux jçlanures catalanes de M. Tallgren {Neufi^hilolo-
gtsche Mitteilungen, xVr, 91) où il renonce à Pexplication du calul.
llambregar, Uambrètjar, par ♦ Plammulicjlbb.
NOMS DE PCMSSONS 31 7
juger d'après le système de graphie de cet auteur, le
suffixe serait -ard.
On sait que le têlard de grenouille a été comparé ù
une tête de masse, de maillet, de marteau (Vaud lêle de
maillet, Genève tête à mailloche, prov. cap martel, etc.)
et h la masse elle-même (Basses-Ali^es masseto, Puy-de-
Dôme mdssola, dérivés du lai. mattea, Meyer-Liibke, art.
5425). Aussi n*v a-l-il aucune hardiesse à voir dans divers
noms du têlard : maclette de la Marne, maclotte de Va-
le ne iennes et Xamur, mahette de la Beûgique wailJonne
(Rolland, Fa. Pop., ni, 122) des dérivés du mot maque
« masse » (cf. Meyer-Lûbke, art. 5196 ^maccare), ]je
cottus gobio L. qui porte constamment les mêmes noms
que le têtard se dit maquelotte dans le rouchi et le wal-
lon (Rolland, Fa. Pop., m, 174 et cf. Liège maclotte
« maque, massue », cité par Sigard, Gloss. montois, à
l'art, maclotte).
Ce sera donc le sens de « maque, masse, massue, mar-
teau » qu'il faudra voir dans le m/icâ et le maquereau de
la Meuse. Grandgagriage, Dict. Etym. de la Langue wal-
lonne, H, 48 donne maca « marteau, massue », et ajoute
que la désinence -a, ajoutée au radical verbal, forme des
substantifs exprimant des objets accomplissant ou ser-
vant à accomplir laction signifiée par le verbe. De môme
maquereau, à en juger d'après les mots français bande-
reau, bondereau, tombereau, etc., peut se rattacher soit
à maque, soit à maqucr.
Il est clair que ces remarques ne s'appliquent qu'ù
des noms du cottus gobio L. Pour ce qui concerne le fr.
maquereau = scomber scomber L, on peut se contenter
de dire : (1) que pour la France, il est originaire du
Nord, peut-être plus particulièrement du Nord-Est du
pays ; (2) que, des formes citées comme noms du scom-
ber scomber L., par Rolland, Fa Pop., ni, 165, le pic.
macrieu (x), le norm. macriau, sont des variantes dialec-
tales du fr. maquereau qui a dû venir lui-même, à Tori-
gine, de la côte nord ; que le norm. macret (Bassin ma-
318 NOMS mi POISSONS
cré) paraît représenter lane. fr. maquerd ; que maquel^
cité par Saubinet pour Reims seul se distingue du type
ordinaire ; (3) qu'étant donné la forme du scomber
ficomber L., il paraît impossiible d'expliquer le fr. ma-
quereau^ scomber scomber L. de la môme façon que
Meuse maquereau = coltus gobio L., que le mot est peiU-
être le même, mais que le procédé sémantique a dû être
différent ; (4) que macrioi donné par Labourasse comme
nom dans la Meuse de la « guiche, petit morceau de bois
aminci aux doux bouts qui sort à un jeu d'enfants », est
intéressant parce que le scomber scomber L. avec son
corps rond, fusiforme, son museau pointu et sa queue
très mince d'attache, ressemble de près à ce jouet qui
porte en France des noms si divers (cf. Behrens, Bei-
iràge, pp. 123-126).
394. esp. marra'io
9
Tkms Téd. de 1688 du dictionnaire italien-anglais de
Florio, jo trouve un mot marasso glosé par « the shariv-
fish, whereof soane hâve been seen with nine nows of
leelih ». Ce maras^so est évidemment une forme italianisée
du maraxus de Hondelel, De Pi^ibus Marims (155i),
p. 490, où on lit : « Tiburone multo major et truculentior
est belua maraxus, sed celerilate multo inferior. Corio
integitur ut tiburo, eique in multis similis est. Novem ali-
quando dentium ordinibus ora maraxorum armata vidisse
vse affirmât autor historiae Indice. Hi eadem arle qua
tiburones caipiuntur, sed rariuis, neque eorum came ves-
cuntur nautae, verum in mare rejiciunt, nisi in sum-
ma onnium ciborum penuria. Hujusmodi beluas ali-
quanio in Hiispanico etiam mari reperiri aiunt, qui in co
mari versantur ».
Les indications que donne Rondelet font croire que son
maraxus a été fait sur iwi esp. marcLxo équivalant aw mo-
derne marraio. C'est à l'espagnol que doit être égale-
ment pris un portug. marraxo « tubarao grande... no mar
NOMS DE POISSONS 319
de Moçaiïiibique » qu'on trouve d^ns les listes de Nem-
nich.
L'esp. marra'io est donné, par divers dictionnaires,
conrime nom du carcharim lamla Risso. D'après Cisternas,
cité par Carus, Pr., ii, 505, marrajo est à côté de iiburoii*
un nom de la lamna cornublca Fleming. Ce môme pois-
son s.e dit marraix sur les côtes des provinces de Valen-
oia et de Catalogne. Une forme divergente, c'est Tes-p.
miiranio = lamna coniubica Fleming d'après Machado ;
elle doit venir des côtes d'Andalousie ou de Mupcie.
Mistral a : « maraco, s. m., squale, genre de poissons de
mer, sur le littoral de Tllérault, v. eat », qui doit être
rapproché de marracou s. m., nom, dans l'Hérault, d'un
poisson du genre scylHum Cuv., peut-être le scytlium ca-
tultifi Cuv. ou grande roussette, ou encore de martdchoUy
nom en franc, dial .d'une roussette, d'après les Pêches
de Duhamel (Rolland, Fa. Pop., xi, 157). Mistral a en-
core : « marracho, s. f., sorte de chien de mer en
Guyenne, v. can », qu'il faut identifier avec maratche^
nom à Arcachon, de la femelle des poissons du gemr
scylUum Cuv. (Rolland, Fa. Pop., m, 85). Peut-être est-
ce encore notre mot que nuxrache.=lophius piscalorum
L. sur les côtes de l'ouest (Rolland, Fa. Pop., m, 155;.
Plus au nord encore, dans les Côtes-du-Nord, marrachf
=imâle du carcharias glaucus Ag., à en croire RoUjjtc
Fa. Pop., XI, 152 ; cependant les données du voii
de la Faune de Rolland doivent être soigneuscmeo:
trôlées et surtout dans un cas comme celui qui se
ici, c'est-nàndire lorsqu'il n'y a pas de renvoi à
antérieure. Je me contente ici de citer,
de comparaison, le breton (vannelais.) monak.
rias glaucus Ag., donné par le dictionnaire cEi
Quelle est l'origine étymologique- des noÊBf^ #-
que j'ai cités ? Etant doiunés leur extetKm s^
que, il me semible qu'on peut songer au
« miaulement de chat », qui, comme d'j
diquant le nom du cri de l'animail, a p«
mal lui-même
320 NOMS 1>K POISSOKS
395. Cette, Porl-Vendres maia-souldat
Carus, Prodr,, ii, 618, 619, donne : Iviça matasoldad,
Celte mala-souldat = maena vulgaris Cuv., Valencia mnla-
sioldados, Cette mata-souldat = macna zébra Gûnther, Porl-
Vendres moia'-souldc^i = sminris vulgofis Cuv.
On sait que le fr. morpion^pedieiilus pubis L. est un
composé du verbe mordre et de pion au sens de « soldat
d'imfanterie ».
Mistral ne donne pas mata-sou Idat, et les dictionnaires
dont je disipose ne me fournissent pas d'indications utile-».
Si je suppose -ciue matdhsouldnt est un nom du pedi-
culus pubis L., c'est que je remarque qu'à Malte xur-
rafa se dit du pediculus pubis L. et en même temps (fesi
mendoles (genra maeim Cuv.) .
Serait-ce pour leur corps comprimé que les poissons
des genres maena Cuv. et smaris Cuv. ont reçu le« nom»
du pedicuius pubis L. ? Peut-être. Mais il est bon de se
souvenir que c'est sur les côtes françaises et espagnoles
de la «Méditerranée que les mêmes poissons portent des
noms qui se rattachent à des verbes ayant le sens de
« sucer » (voir note 223 [usch),
A ajouter encore Yesp, carcomH = maena zébra Gûn-
ther, car carcomel se rattache à careoma, nom du pou de
bois = ij:^odcs ricinus ÏJitreille.
396. prov. mauco
A l'art. 5^36 du son Roman, Elijm. Wtbuch, M. Meyer-
Luhke donne canmie dérivés du goth. *mauho « ventre »
(of. hall, miooeke), le prov. mauca et le oatal. moca,
Alistral cite lo prov. mod. mauco, mmicho, môiJc/io=i
phoxinus laevis A g. et le rattache avec raison au v. prov.
mouca ik bedaine, gros ventre ».
I>oltin, dans son Glossaire étos Pariers du Bus^Maine
(1899) cite pour Château-Gontier bedon (boodô)= phoxi-
nus laevis Ag., qui doit être le même mot que le fr.
bedon « gros ventre ».
NOMS DE POISSONS . 321
397. Calant mazzo
Nom du cyprinodon calariiamis Cuv. d'après Angelo
Tuttolomondo, Fauna iitioiogica\ del comp, maritlimo di
Catania (1901).
De ce poisson, Carus, Prodr,, ii, 554, dit : « Allitudo
paullo minor quam 1/3, longitude capitis paullo plus
quam 1/4 longitudinis totius ; caput cras-sum, vostro ob-
tuso ».
Il s'agit donc du sieil. mazzu, ital. motzo « bâton à
grosse tête, masse, marteau » (cf. Meyer-Lûbke, art.
5425 ; Rev. d. PhiL Franc., xxi, 242).
398. sarde mer. olioneddu
Les dictionnaires de Spano (éd. 1851) et de Porru (éd.
1866) donnent également « olioneddu m. muggine, lab-
brone, pesée ».
Dans le Piccolo Vocabolario Sardo-Ildliano e Reper-
lorio licUiano-Sardo (Fauna dé golfo di Cagliari), qu'E.
Marcialis vient de publier à Cagliari, on trouve :
Hone, lioncddu — muggine chelone, chelone, celeia,
pesice.
olione, olioneddu — muggine chelone, chelone, celeta,
pesce.
Il s'agit donc du mugil chelo Cuv. Olioni, olioneddu
sont antérieurs à lioni, iioneddu et s'expliquent par le dos
et la tête verdâtre du poisson.
399. Dort. orelhâo
« Art Seelîsch », dit Michaelis, Neues Wib .d. poriug.
und deulschen Sprachc, T éd., 1906).
Le port, orelhao veut dire « grosse oreille ».
S'agit-il d'un poisson du genre orcijnus Cuv. et plus
parti<:ulièrement de l'espèce orcynus alalonga Risso ou
germon ?
21
32'2 NOMS PE POISSONS
•
Cf. les notes 266, 342.
400. sicil. pastura-vacche, gruncu afferra-vacche
Ce so-nt dos noms do Vophichthys serpens Gûnther
d'après Carus, Prodr., ii, 544.
Ce poisson prend ses noms du serpent (cf. note 355),
de k couleuvre, de la vipère, du congre, de Tanguilk,
par analogie de forme.
Pastura-voiccke est un nom de serpent qui prouve qu'on
connaît, en Sicile, la légende que"" les serpents tett&nl
les vaohes (voir Rolland, Fa, Pop., m, 27 et xi, 67).
401. Suisse rom. petU saumon •
Rolland, Fa, Pop,, m, 140, cite petit saumon =phoxi'
nus laevis Ag. d'après Jurine, Hist. des poiss. du lac
Léman (1825).
J. Jud, Bull, d, Gloss, d. PcA. de la Suisse rom., xi,
(Extrait, p. 14) dit que ce terme « ne doit pas être très
populaire, puisque le mot saumon est d'origine toute ré-
cente dans la Suisse française.
Il est possible qu'il ne soit pas fort ancien, mais il
doit être populaire et il a dû être provoqué par une ana-
logie de forme. A ce propos, je trouve dans Houghton,
Brit, fresh-water fishes, 2* éd., 1895, p. 62, un passage
intéressant, où, parlant du phoxinus laevis Ag., l'au-
teur cite un M. Manley : « Lay one when in full season »
M. Manley enthusiastically excJaims, « on the palm- of
your hand. Mark his shape — a miniature salmon in sym-
metrical configuration. Mark his beautiful colouring —
every shade of olive, white, pale brown, silver, pink and
rosy harmoniously blended anid producing that beautiful
mottled aippearance whioh reminds one of the maekerel
and of the ^aimo foniUialis, the lovely American brook-
trout, which I hope beifore long will be naturalized in
many of our waters ».
Toute la dernière partie de ce passage — noter l'angl.
mottled =variegatus et la comparaison du vairon au ma-
NOMS DE POISSONS 323
quereau — a sa valeur pour ce que nous avons dit des
noms du phoxinus laevis yVg. et du scomber scomber L.
aux notes 182, 280.
402. sicil. pisci irunzu
Nom, à Catane, de la centrin<i Salviani Risso d'après
Angelo Tuttolomondo, Fauna iiiiolo^ica del comparti-
mento mariitimo di Catania (1901).
Ce mot trunzu -devrait s'ajouter aux dérivés de *trun-
ceus cité à l'art. 9778 du Ltatf. Ram. Wtb. de Kôrting
(3« éd. 1907).
Le nom de pisci trunzu convient fort bien aux human-
tins : en effet, leur courte queue leur donne une taille
plus ramassée que celle des autres requins.
403. fr. plestie
Kôrting, dans son Etym, Wlbch. d. Franz. Spr. (1908)
cite « plestie, f. Blick (e), eine Fischart ; worl dunkler
Hejrk. »
Plestie, nom de la bordelière est dans Littré (1873 :
« nom d'un poisson du genre cyprin ») et dans Raymond
(1832) ; Daubenton, Hauy, Bonnaterre se servent, dès
1788, de l'expression cyprin plastic pour désigner le
même poisson (Lacépède, Hist. Kat. des Poiss. v, 605).
Day, British Fishes, ii, 197, m'apprend que Vabrqmis
hlicca Cuv, est dite cyprinus plestya par Leske, Ichtyol.
Lips., p. 69.
0
404. encore bordel, raie turbotée (cf. note 259)
A propos de cette expression que j'ai di«9cutée à la note
259, je trouve un rapprochement fort intéressant à l'art.
raie du Dict. franc. -celtique (1732) de Grégoire de Ros-
trenen :
grosse raie, de l'ange, ou gros guillou. Travancq, rae
324 NOMS DE POISSONS
bras, rae ccâet (buriesquement iurbodenn lostecq, turbo-
(îenn Roscoou, iurbodenn Poidan).
Turbodenn losiecq veut dire « turbot à queue ».
405. Tournai roque, Liège roxhe
Godefroy a un article roce « gardon » où Ton trou-
vera réunis huR textes dans lesquels on trouve diverses
graphies : roce, roche, roque, rocque^ roxhe.
Or, si, à ma note 325 sur le fr. rosse, j'ai eu raison de
dire que le fr. rosse = huciscus ruiUus Cuv. était pour
un V. fr. roce correspondant à la forme du nord roche
(ef. ai^l. roach)= leuciscus rutilas Cuv., il semble bien
prc4>able que roque n'indique pas le même poisson.
Le premier texte de Tart. roce de Godefroy vient de
la chronique de Mousket :
Desous, en l'aige, a mainte roque
Et pesçon autre, et si a port
U les gens font maint grant aport
TMousk., Chron., 30456, Reiff.].
Le second vient de la même chronique, mais dtée,
celle fois, non daprès l'édition de Reiffenberg, mais
d'après un manuscrit de Paris :
Mais il n'y a poisson ne roce.
[Mousk., Cliron,, Richel. 4963, p. 285].
Il n'y a pas grand'chose à tirer de ces deux textes et
cela d'autant plus que je n'ai accès ni au manuscrit, ni
à Tédition ; mais la forme roque du premier texte mérite
d'être relevée, étant donné la date de la chronique de Mous-
kès et le fait que Moulés éfait lui-même de Tournai.
Le texte sept de l'article de Godefroy donne la série sui-
vante :
Cabellaux, esclefins, plays, rocques
NOMS DE POISSONS 325
[21 mars 1464, Reg. aux publications, 1457-1465,
Aroh. Tournai.]
Comm'© roche { = he?uciscus rutUus Cuv.) est, dès le XIII*
siècle, cité juste-ment pour Tournai, roque est évidem-
ment un autre poisson ; il est mentionné ici avec des
poissons de mer, la morue, Tégrefin et la plie. Rien
n'empêche qu'il ne s'agisse da la raie et que roque ne
soit emprunté au néerlandais (moy. néerl. roche, ruche ;
d'où d'une part Tall. rochen, de l'autre, selon Falk et
Torp, Norw.-Dàn, Etym. Wtb,, le norv. rokke, suéd.
rocka).
Ce n'est pas non plus un nom du huciscus rutilus Cuv.
que le liégeois roxhe donné dans le texte 8 de l'art, roce^
de Godeifroy :
stockefisse, scolken, roxhes et autres
[1555 ap. «Louvrex, Edits et reglem. de la cité de Liège,
III, 208.]
Le mot se retrouve dans un texte de 1551, à l'art, scol-
kin de Godefroy :
Item quant touehe et concerne la sèche poisserie, com-
mte stockfesse, scolkin, roxhis.
[1551 Edit., ap Louvrex. Ed. et reglem. pour le pays de
Liège, m, 208, rd. 1750.]
Roxhe paraît indiquer un poisson de mer, et c'est pro-
bablement la raie qui est visée ; comme stockfesse indi-
que la morue séchée et scolkin la sole séchée, on pourrait
peut-être admettre que roxhe se disait, à Liège, de la raie
séchée.
406. Guernesey roselet
Métivier, Dict. Franco-Normand (1870), donne : rose-
M, s. m. et l'explique par « éperlan ». J'imagine qu'il
s'agit, non de Yosmcrus eperlanus Lacép., mais de pois-
326 NOMS DE POISSONS
sons du genre aiherina L. qu'on appelle souvent, en
France, éperlans, faux éperlOns, éperlans bâtards et
ainsi de suite.
En parlant de Vatherina hepsetus L., Lacépède, Ifist.
Nat. des Pois^s,, V (1803), 374, dit : « Notre habile et
zélé correspondiant, le citoyen Noël de Rouen, m'a écrit
que l'on péchait quelquefois, sur les côtes voisines de
Caen, des atherines joëls ; on les y nomme roserets ou
rosets.
Dans une liste de noms normands des atherines que
m'a procuré M. Barbeau, professeur à l'Université de
Caen, je lis : rozerct^ rozette. Rosett'0= genre athérina
Cuv. est dans le Dict. des Pêches de De la Blandière
(1868), ,p. 679. Enfin, roseret, roseré se diraient en ce
sens dans « différents dialectes du nord et de l'ouest de la
France », d'après Rolland Fa. Pop.^ m, 158.
407. Lat. squdlus etc.
Squalus (Pline, H N, IX, 24, 40 ; Ovide, Halieut),
nom de poisson, est généralement traduit par Texpres-
sion vague : Chien de mer, Ennius a l'adj. squaius =
squaildus ; Walde, Latein, Etym, W<6., 2* éd., 1910,
sépare pour l'étymologie cet adjectif du nom de poisson.
Cependant, le seras de « hérissé, âpre, rugueux », qu'a
squalidus conviendrait très bien pour squdlus, nom de
poisson, qui a dû s'appliquer aux requins, aux anges
et aux raies dont on sait qu'on emploie la peau rugueuse
à polir les corps durs.
Le fr. savant squale a indiqué d'abord les requins et les
n'en a pas trouvé d'exemjple avant le Dict, franç.-atl, de
anges (sous-ordre selachoidei Gùnther). Le Dict. Gén.
Mozin (1812). Squale est dans le premier volume (pp. 165
sq.) de VHist, Nai. des Poiss. de Lacépède, publié en
1798. A la page 170 du volume on lit : « Nous avons
préféré, pour le genre dont nous allons traiter, le nom
squale, admis par un très grand nombre de naturalistes
NOMS DE POISSONS 327
modernes, à celui de chien de mer, qui est composé et
qui présente une idée fausse. En effet, les squales sont
bien des habitants de la mer, mais ils sont certainement,
dians l'ordre des êtres^ bien éloigné® du genre des chiens».
SqucUe, mot français, vient du squaius de Linné.
On trouve, dans les dictionnaires italiens du XVIP
siècle, un ital. sgualo dont je ne comprends pas la
valeur et que je note pour mémoire. Le Florio de 1688
identifie ce squalo avec la raie ; le Duez de 1660 a Tart.
« squdloy squaljna, muge, miuget ou musnier et testard,
poisson » ; le Veneroni de 1729 a la graphie squallo
à côté de squalo. On voit comibien ces indications sont
confuses.
Carus, Prodr., ii, 506 note, d'après Cistemas, un esp.
escuttlo=zodontaspis ferox Ag., qui est donné comme
nom vulgaire. Il me paraît savant et n'aura pas plus de
portée que l'esp. et port, esqualo qui, dans les listes de
Nemnich (1793-8) est glosé squaius.
Tout au plus, parmi les noms de poissons, on peut
citer, comme dérivés populaires se rattachant à squaius,
un ital. squaglia que le Flono de 1688 cite de la façon
suivante : « squaia, squdina, squainola, squarina, squa-
tîna, squaia, squaglia, a €ish like a little scate, called
with us ladies or imaidis, some say it is of the nature of
torpedine » ; et mieux encore le vénit. squalena = squa'
tina laevis Cuv. que donne, d'après Ninni et Canestrini,
le Prodromus de Carus (ii, 515). Rolland, Fa. Pop., xi,
159, cite un ital. dial. squïA = squatina laevis Cuv. dont
il faudrait connaître la source.
408. lat. SQUATUs
Le latin a eu squaius (Pline, H N, lib. xxxii, cap. ult.=a
rhina, ange de mer, squaiina laevis Cuv. ; cf. Isidore
Or*ig., XII, 6, 37) et squâtina (Pline, H. N., lib. ix, 12, 14,
etc.) comme noms de la squâtina 'laevis Cuv.
Duez, en 1660, donne l'it. squcffo « ange de mer » et
328
Florio, en 1688, à Tart. squaia cRe aussi squaia comme
nom d'une espèce de raie (1 ange de mer est souvent con>
sidérée conune une raie).
Déjà, en 1809, dans ses Observations sur les poissons
recueillis aux il^s Baléares^ Delaroche avait cité escoA =
squalina laetis Cuv. à I\iça. D'après les données de
Canis, Prodr.j ii, 515, -cscat se dîl, à Valencia et en Cata-
logne, du jeune de ce poisson ; pour les îles Baléares
on y dirait escal comû^ escat fueu, escal rexigal= squa-
lina laeris Cuv.
Le fr. a eu un savant Staline (ex. de 1597 dans Rol-
land, Fa. Pop., XI, 159), squaline (17fô, Valmont de Bo-
mare, Dicl. (THisl. \al.)
409. ital. IrolbÉ di mare
L'expression Iruile de mer a ser\'i à Bonnalerre dans
les planches de Y Encyclopédie Méthodique^ à indiquer le
satmo Gaedenii Bloch, poisson de l'Atlantiqce boréal el
de la Baltique. Cuvier, dans le Règne Animal^ ii (1829),
se sert de truite de mer=salmo Schiefermulleri Bloch.
C est dans ce sens que truite de mer a passé dans les
dictionnaires. Conaroe il s'agit de poissons peu connus
sur les côtes de France et que d'ailleurs ces poissons
sont des truites au sens générique, l'expression fran-
çaise /rai7e de mer n'a qu'un intérêt bien secondaire.
Il en est tout autrement pour l'expression équivalente
en Italie. Dans le Dizion. Genov.-Ital. (2* éd.) de Casac-
cia, on lit un article : « àgna s. f. aragna. T. ittiol. Tra-
chinus draco. Pesoe di mare molto stimato, deito anche
trola di mare e più comunemente ragana o raganella
velenosa n. Ici, l'emploi doit être d'origine populaire ;
le terme de comparaison ne me parait pas avoir été la
chair savoureuse des deux poissons, il faut plutôt croire
à une analogie de forme. J'ai dit à la note 352 sur Ca-
g lia ri aragna carrubbara qu'on a vu une ressemblance
entre les poissons du genre Irachinus Cuv. et une gaine :
NOMS DE POISSONS 329
de même pour les truites qui portent, à Genève, les
noms de fourreau (Bridel : [ourro, s. m. truite maigre,
prise en automne, après le frais) et de gatne. (Littré).
En Sicile, d'après Carus, Prodr., ii, 561, citant Rafî-
nesque, irutta di mare saurus griseus Lowe. Dans la
nomenclature de Linné, ce dernier poisson faisait partie
du genre salmo.
410. noniî. virton
Nom du jeune esox luàius, L. est évidemment pour
virelon, diminutif de viret qui se rattache au verbe virer.
Moisy cite viret pour la Normandie et Dottin virefon
pour le Bas-Maine comme noms du volant au jeu de la
raquette (cf. dtu vireton dans Rabelais, i, 22). « Au
XV siècle vireton désignait », nous dit M. Sainéan, dans
la nouvelle édition de Rabelais, « un trait d'arbalète
empenné en hélice avec des lamelles qui 1© faisaient
tourner en l'air sur lui-même ». Je crois que c'est ce nom
archaïque d'une flèclîe qui doit expliquer le norm. virton
= jeune esox hicius L. ; Je brocheton se dit, en e:el,
selon les endroits, aiguillon, poignard, lançon^ lanceron
et, en v. fr., on trouve aussi lancereau (cf. la note 365
sur carreau).
Université de Leeds (A suivre.)
Avril 1915 Paul Barbier fils.
BIBLIOGRAPHIE
COMPTES RENDUS
G. Michaut. — La Fontaine. Paris, Hachette, 1913-1914. Deux vol.
in-lô de VIII-289, 312 p. Prix: 3 fr. 50 le volume.
C'est le meilleur ouvrage d'ensemble que nous ayons maintenant
SUT La Fontaine.
La vie et l'œuvre du faibuliste y sont étudiées dans leur suite
chronologique. Ses écrits sont étroitement rattachés à son histoire.
L'auteur examine au .passage tous les probilèmes qui se posent,
et sur phisdeurs, pourtant discutés cent fois, il réussit, rien qu'«n
posant bien, la question, à apporteir des conclusions en partie neuves.
Ainsi, on lira avec le iplus grand intérêt la dissertation solide, élé*
gante et fine (t. II, p. 24-30), où il se demande, à son tour, qui
sont ces quatre amis dont il est question dans le prologue de
Psyché: Polyphile, Acaste, Ariste, Géîaste. Alors que presque fout
le monde s'aooorde à reconnaître dans Polyphile La Fontaine lui-
même, dans Acaste Racine, dans Ariste Boileau (quelques-uns
disent: Modière), dans Gélaste OhapeUe (quelques-uns disent:
Molière, M. Michaut avance, — et, à mon avis, il prouve, — que
ce sont là, non pas des portraits de personnages vivants, mais des
types personnifiant des goûts littéraires et des manières d'écrire.
Sans doute, La Fontaine a pris dans Boileau, dans ChapelCe, dans
Racine, des traits qui s'adaptaient à la fonction préconçue d' Ariste,
de Gélaste, d' Acaste; mais il a pris d'autres traits dans son ima-
gination, d'autres chez d'autres individus, et, par exemfde, chez
lui-même: dans Acaste iH y a un peu de La Fontaine, et, d'autre
part, Polyphile n'est pas que La Fontaine.
M. Miohaut pose avec la même netteté et résout avec la même
justesse (t. II, p. 59-64) la vieille question de savoir pourquoi
Boileau n'a pas parlé de la fable ni de La Fontaine dans son
Art poétique. Il étabilit que Boileau n'a pas nommé La Fontaine
par principe, comme étant un maître vivant ; — qu'il ij'a pas nommé
la fable par principe également, comme étant un de ces genres
qui n'ont ni une forme fixe, ni des règles 6|>éciales, ni un ton
difficile à conserver, auxqueJs donc suffisent les préceptes généraux
du chant I*'.
Autre problème bien élucidé. La Fontaine prétend que dans son
second recueil de fables il a usé < plus sobrement » des c traita
familiers » qu'il avait c semés avec assez d'abondance » dans le
COMPTES RENDUS. 331
premier ; il explique cette nouveauté pax la différence des sujets et
des dourceS': les traits familiers convenaient mieux aux inventions
d'Esope qu'à celles de Bidpaï. Oui, mais qu'est-ce que le poète
entend, au juste, par ces c. traits familiers »? et où faut-il exac-
tement les chercher? M. Miehaut montre (t. II, p. 139-148) que
par ces traits familiers La Fontaine a vouilu entendre une simpli-
cité réalité dans la façon de traiter le sujet; que ces traits se
trouvent, non pas seulement dans des fables ^sopiques, mais aussi
dans des faibles orientales du deuxième recueil, alors que des faibles
ésopiques du même recueil sont traitées sans familiarité; mais
qu'en général y dsma le second lecueiil, les fables orientales sont
moios familières que les fables ésopiques ; que, dès lors, le mot de
Lfa Fontaine peut avoir seulement ce sens : la plupart des iaibleB
orientales du second recueil sont d'un caractère moins réaliste et
moins gai que la plupart des fables ésopiques du premier et du
second recmeâils.
Dans l'étude des poèmes autres que le® fables, M. Michaut a
mul<tiplié les citations. Son ouvrage est ainsi une anthologie de
ce qu'il y a de meilleur chea le fabuliste en dehors des faibles.
Mais, comme de juste, ce sonit les fables qui sont étudiées avec
le plus de soin. Pairmi ces pages suibstantiellles, je signale en parti-
cniier: oelileB (très précises) qui indiquent les sources deB diverses
fables ; celles (j^rès complètes) qui montrent 'la variété des pro-
cédés de la narration chez le fabuliste; celles (tirés sensées) qui
expliquent en quoi La Fontaine est im moraiiste; celles (souvent
neuves) qui exposent l'intérêt que La Fontaine, dans les fables de
son second recueil, prend aux graves problèmes de morale et de
gooivemement.
Çà et là des vues qui peuvent être contestées.
Voici, pour ma part, comment j'interprète la fable Les Pois-
sons et le Berger qui jov£. de la flûte. Je rappelle quel est le
sujet. Annette pêche et Tircis fait un beau discoure aux poissons
pour les engager à se laisser prendre: < ne craignez pas d'eofcrer
aux filets de la beHe; elle n'est crueUe qu'à nous ». Mais nul
poisson n'écoute. Alors Tircis tend un filet et fait une pêche abon-
dante. — Est-oe que ce Tincis croit qu'il .persuadera aux poissons de
se prendre aux hameçons d 'Annette? Est-ce qu'il parle en vue de
les c<Hivaincre? A mon avis, nullement. Tircis a l'air de parler aux
poissons, mais c'est à la seule Annette que son discours s'adresse.
Son seul dessein est de persuader à la beUe qu'il est amoureux, qu'il
est galant, qu'il est fort spirituel et tourne comme pas un le
madrigal; puis, quand il l'en a bien comvaincne, il saisit le filet
332 COMPTES RENDUS.
et prend les ipoifiisonfi : il prouve aJoirs à la beUe que Tircis a la
main alerte comme il a la Isungue bien pendue. Ce Tircis est bien
adroit. Dans ceitte fable, La Fontaine fait ce qu'il fait partout:
une peinture de caractère: il peint l'homme qui eait se faille
valoir auprès aee femmes par sa parole et par son activité.
Joseph VlANEY.
Félix Arnaudin. — Chants .populaires de la Grande-Lande et des
régions voisines, musique, texte patois et traduction française,
t. I. Paris, Champion f Bordeaux j Féret et fils, Labouheyre,
Paul Lambert, 1^12 (v. p. 623), lxxxvi-623 p.
Il n'est jamais trop tard pour parler d'un bon livre. Que
ceUa m'excuse d'avoir attendu si longtemps, par suite de cir-
constances diverses, pour dire à nos lecteurs quel intérêt pré-
sente le 'recueil de M. Amaudim, plein d^ mélodies savoureoses
et bien notées (1) et contenant — chose rare en matière de
chansons populaires — plusieurs poèmes complets et vraiment bien
venus (ex. p. 207, 328, 420, 422, 435, 449).
Ce premier volume comprend des chants du premier âge (divi-
sés en berceuses et amusettes) et des chansons de danse (rondes
enfantines, chansons sur le nombre neuf, chansons énumératives,
chansons facétieuses et burlesques, cTiansons satiriques), avec pré-
face, liste des témoins, indications sur la prononciation et appen-
dice de notes. ^*
M. Millardet lui a consacré deux comptes rendus substantiels
(Rom. 1913, p. 587-9 et Ann. du Midi 1913, p. 349-353) ; je
souscris pleinement aux conclusions de mon savant otmfrère, et
je n'ai que peu de chose à i ajouter. ,
Puisque M. Arnaudin (v. p. LXVII) accueille volontiers les
suggestions tendant à perfectionner sa grafie et que naturellement
en expliquant sa grafie il donne des indications sur la fonétique
grand- landaise, j'espère que dans les vol. suivanits il rectifiera,
conformément aux -indications de M. Miilardet (Rom. 1913, p. 688),
ce qu'il dit p. LXVIII de la vaâeur âe eu. D'autre part, du
moment qu'il n'emploie pas 'l'ortographe félibréenne — et cela
peut se comprendre pour des parlera oii l'on tient à bien distin-
guer 'les timbres e et œ (Am. eu) — , pourquoi ne pas simplifier,
alléger, éclaircdir la grafie en la rapprochant des transcriptions
fonétiques les plus usuedles ? Je pense que p. ex.œ remplacerait
(1) V. surtout p. 15, 67, 62, 64, 66, 68, 70, 73, 74, 77, 80, 82,
83, 86, 102, 107, 186, 202, 204, 217, 226, 273, 280, 328, 333, 365,
368, 422, 429, 469. ^ P. XL n, 1 il est question « d'aire dont 4a
tonailité est incertaine ou qui même finissent nettement sur une
autre note que la tonique, d'autres aussi «qui sont dépounnis de
note sensible.. » Les musidenB i reconnaîtront aisément rla pereis'
tance de modes grégoriens (tons du plain-chant).
COMPTES RENDUS. 333
avantageusement eu, w Vou barré qu'emploie M. Arnaudin, k le
qu et le c dur, un c on k aooentué (ou le groupe th, employé par
les tfélibres béarnais) le groupe tch qui, d'après la description
donnée p. LXXXV, correspond mal à ch employé pour noter la
chuintante sourde du tipe français.
Il serait d'autre part uUle de localiser (comme il est fait p. 442
pour houeuc à côté de A«c<^/ocu)les formes qui s'écartent du
tipe hauheyrin dominant dans oe recueil: il 1 a quelque chose
de déconcertant . p. ex. dans le voisinage de con et de couan
^quando, de -éyre et d«e 'euyre^-ûria, €it les variantes dialectales
devraient être situées: il suffirait, à cet effet, d'indiquer la loca-
lité d'origine pour diaque texte dont le parler présente des diver-
gences.
Ainsi les recueils de M. Arnaudin seraient non seulement les
délices des m-usioografes et des iolkloristes, mais d'excellents ins-
truments pour les études dialectales ; je signale en passant les
métatèses crabe <c:^capra, hurla t brûler » (mais hente^c^ventre)
etc... qu'H serait intéressant de pouvoir expliquer, en tout repos
d'esprit au sujst de leur localisation, par les principes que
M. Grammont a exposés à l'occasion du luchonnais dans Mém,
Soc. îing. XIII, p. 73 et suiv.
Le vocabulaire de la Grande-Lande contient de bons vieux mots
bien conservés comme ab « avec », basta (v. p. 493), le verbe Ire
au fut. 1. €yrey, 6. eyran, layra<:^latrâre^ maye^major, salhi
€ sortir ». ^^
^ Jules BONJAT.
Johann Ulrich Hubschmied. — Zut bildung des imperfekts im
f rankoprovenzalischen : die v- losen formen, mit untersuchungen
ûber die bedeutung der satzphonetik fur die entwicklung der
verbalformen. Halle a. S., Max Niemeyer, 1914, x-160 p. in-8o,
avec 3 tableaux sinoptiques ors texte (58' Beiheft zur Zeitschrift
fur romctnische philologie).
Ce livre est dédié à M. OiUiéron, mais il procède plutôt de la
doctrine que représente M. Gauchat, et ce n'est pas moi qui m'eoi
plaindrai. <Sa portée dépasse infiniment les bornes du domaine
franco-provençed, comme M. MeiUet le fait ressortir dans Bull.
Soc. Iing. xix, 33-6: c On a, suivant M. Hubschmied, beaucoup
abusé des explications analogiques pour rendre compte des traite-
menais différents qu'offre um même fonème dans les formes gram-
maticales... Des fonèmes qu'on tient pour identiques se présen-
tent en réalité sous des formes très différentes suivant les situa-
tions dans Jes diverses frases... Des traitements très divers peu-
vent apparattne suivant la position, et une istoire fonétique qui
opère avec les mots comme s'ils étaient tons dans la même situa-
tion, tous prononcés avec la même valeur, va contre l'observation
334 COMPTES RENDUS.
de6 faite. » Le franco-provençal se prête précisément fort bien
à iMoistKr cette téorle générale, à faire apparaître en plein relief
l'importaoce de la fonétique sintactique. C'est — et c'a toojonra
été — un fouillis de parlera locaux accueillant toute sorte de
fénomènes que rejetterait une flangue c impériale » adoptée par
des gens d'origines très diverses; son état actuel, développement
purement populaire, est facile à constater, grâce à V Atlas linguis-
tique de la France et surtout aux matériaux qui préparent le
Glossaire des patois de la Suisse romande; Isl. plupart de ses aa-
cienfi monuments écrite ne présentent pas la fixation d'une langue
littéraire ou de langues littéraires, mais la fixation de parlera
locaux « comme de simples outids i, employés à des actes admi-
nistratifs comme p. ex. le vieil irlandais a surtout été employé
à des gloses (cf. Meillet, loc. laud, 92-3).
A ce que je viens de dire il convient d'apporter quelques cor-
rectiis. D'abord en ce qui concerne l'état actuel: rinter{»rétation
des formes (recueillies dans V Atlas est parfois ïn&n chanceuse, ainsi
quand on trouve des traductions de tournures aussi éloignées de
la mentalité patodse que c nous crûmes qu'il i fut resté » (p. 3),
est-ce même du français commun quelque ipeu courant? Puis pour
l'état ancien.
P. 26 n. 2 M. H. critique l'explication des formes d'imparfait
ou de prétérit du vieux grenoblois que j'ai donnée dans JR L S
1912, p. 185-6. U a pleinement raison en ce sens que mon expli-
cation, parfaitement plausible pour les textes ^|^^ parlefrs dont
je m'occupais alors, ne suffit point pour Jes faRs révélés par les
textes et les parlers dont il présente maintenant un très conscien-
cieux essai de sintèse. Reste à savoir si les travaux de fonétique
et de morfologie istorique qu'il utilise ont tous été poursnivis
avec le eouci d'exactitude que j'ai apporté à élaborer mon Intro-
duction aux Comptes consulaires de Grenoble, Je n'aime point à
médire de devanciers fort méritants, mais je dois confesser qu'un
examen — non encore achevé — de textes lionnais, bressans, etc.
m'a convaincu qu'on n'a pas tou jouas déterminé avec toute la
précision désirable la valeux des grafies et le sens des formes
employées.
En résumé, le franco-provençal est téoriquement un terrain d'élec-
tion pour les études de fonétique sintactique dont M. H. a mille
fois raison de relever l'extrême importance ; pratiquement on se
eurte à certaines difficultés provenant de ce qu'il i a des matériaux
de valeur diverse et des vues de certitude variable. En massant
les faits, M. H. a évité la plupart des inconvénients qui résultent
de cet état de choses, et l'ensemble de ses condusioins est certaine-
ment juste. Son livre rend dès à présent un grand service aux
études iranco-provençaJes et à la linguistique générale.. U n'i a
qu'à metttre au point certains détails. Je ne puis le faire ici: oe
serait trop long; je ne puis le faire en ce moment: les vérifies-
COMPTES RENDUS. 335
tionâ que j'ai entreprises ne sont (pua achevées et, d'autre part,
assaMo da maggior cura, dl faut que je meitte enfin à joux ma
grammaire ifiUxrique et comparative des parlera provençaux moder-
nes, -pour la rédaction de laquelle les vues de M. H. me sont
d*un constant secours, comme ceUes que M. Cornu avait expo-
sées dans un article des Mil, Chabaneau auquel on n'a pas, à mon
sens, accordé toute l'attention qu'il méritait.
Je terminerai par quediques observations de détail.
L'exposé de l'évolution de via (p. 110-3) serait à reprendre en
tenant compte du traitement de mea et en éliminant des mots
qui, fonétiquement et sémantiquement, ne peuvent continuer via,
ainsi stéfanois veya « chose, affaire » oxiton, plur. 'é(ë)-^*vicàta
(cf. catal. vegada c fois », etc )
8aint-Bonn^4e- Château et Saint-Sauveur-en-Rue ne sont pas en
domaine franco-provençal, et leur témoignage ne devrait figurer
ici qu'à titre de comparaison comme p. ex. le gascon invoqué
en note p. 61, — cela dit non pour faire grief 4 M. H^, mais
pour expliquer à nouveau la nécessité où je suis d'achever la
grammaire istorique dont j'ai parlé plus aut. On i verra une déli-
mitation plus précise et plus fortement motivée que ceMe que j'ai
esquissée dans mon Essai de sintaxe des parlers prov. mod,, p. 1-15.
Mais dès avant la parution de cet Essai, M. H. aurait pu savoir
d'après quels critères je traçais une limite entre le franoo-pro-
vençal et Hé provençal dans La Montagne, 1906, p. 329,. et, s'il
veut bien relÎH^attentivement Les passages qu'il incrimine; il
verra que les oRx reprocbes qu'il m'adresse p. 10, n. 3, sont
aussi mal fondés qu'ils sont parfaitement courtois: j'ai dit que
mon critère essentiel était Vintercompréension dicAectàU; je me sxûs
borné, intentionnellement dans un article de vulgarisation, à indi-
quer grosso modo une limite approximative d'où il ne résulte
nullement que j'attribue au 'franco-provençal le point 827 de VAt.
ling., Vion près Towmon, ce qui aurait été effectivement une
"bévue énorme de la part du c juif errant du Félibrige », comme
Mistral se pikuaait à m'appeler en souvenir de mes nombreuses
randonnées pédestres et vélocipédiques de touriste et de dialec-
tologue.
Fautes non relevées aux Errata : p. 1 et 5, le livre de M.. Vey
sur lie ddaJecte de •Saint-Etienne est une tèse de Lion, et non de
Paris; p. 91, 1. 4 et 5 aux notes, Habèore-Luil&ier, lire sans doute
Hai>ère-I«ulli2i (village du Cbabdais à peu iprès équidistant de Bon-
neviUe et de Tonoa).
336 COMPTES RENDUS.
Hermann Grôhler. — Uber ui6|)riifng ^und bedeuiung der franzô-
sischen ortoiKunen, I, teil, liguriscbe, iiberische, phôniziadie, |^e*
chische, gallische, lateindsche nameii. Heideîberg, Cari Wintett
1913, xxiii-377 p. in-8° (Sammlung romanischer elementar-und
handbiicher, herausgegeben von Wilhelm Meyer-Lilhke, V, 2).
M. Meillet a déjà noté (Bvll. Soc, Hng., xix, 74-5) que l'auteur
n'est ni celtieant ni beaucoup istorien; c'est c simplement un ro-
maniste qui essaie de cJasser ilinguistiquement des faits connus i.
Cette appréciation n 'est-elle pas encope trop favorable? On va voir
dans queille mesure M. Garôhlieir est rMnaniste, et Ton pourra s'éton-
ner que son travail ait trouvé place dans une collection qui com-
prend des ouvrages fondamentaux oomone VEinfiihrung et le Ro-
manis c?ie8 eti^moJogiscJiea wôrterbuch de M. Meyer-Ijtrbke, de bowi
livres comme la grammaire française du même auteur, le manuel
de vieil espagnol de M. Zauner, le Petit dictionnaire provençal-
français de M. Levy, etc... Et cela d'autant plus que, comme
M. Meyer-Lûbke l'a si bien montré à maintes reprises, les nomfl
de lieu sont des témoins de toute première importance pour l'évo-
lution fonétique des langues romane», et spécialement gaiUo-romanefi.
M. G. dit, p. x, qu'il n'entre pas dans le détail étimologique,
paroe que les étimologies qu'il indique ont été discutées dans les
ouvrages auxquels il se rétère, et qu'iâ! écrit non seulement pour
les romajûstes exercés, mais d'une part pour les étudiants et d'au-
tre part pour les istoriens et iles géografes qui ne sont pas epéda-
lemWt romanistes. Bon, mais alors il ne dev^l citer que des
étimologies sinon toutes sûres, du moins admissiHes, et, quand il
donne des explications, les faire nettes, pertinentes et correctes.
Soit p. ex. p. 91 Vercor8<^Verlamocurî :tX faudrait poser -aTjiJ*
pour l'accent et pour -s (cf. p. 76 Périgueux), puis expliquer
l'étonnante absence de diftongaison de To tonique et la non moins
étonnante sincope du groupe de deux sillabes -tamo- commençant
par une consonne appuyée. Comment expliquer le contraste d'ac-
centuation entre Cadours, golfe du Lion et leurs prétendus ancêtres
Càtûnis, "xôlnoi twv Afyvwv (p. 169, 21)? Comment Eoubes (c'est-à-
dire p«rov. Êubo, Lèubo) peut-il remonter à Olbia (p. 69) ? P. 311,
le rapprochement entre Alise, Alaise et la rivière Lison paraît arbi-
traire. Qu'est-ce qu'un « a eufonique » dans Gaharegium^Gavray à
côté de Gabris^Gilvres, etc... p. 209) ? On Ht p. 24 que Guyenne,
prov. Guiana, provient d'une coupure {il)la Quitania pour {il)l{à)
Aquitania; bon, mais si Qu- s'était « selbstàndig weiter gebildet »,
on n'aurait pas Gu-, qui s'explique justement par le traitement
intervocaJique de -qu- dans Aquitania, P. 164, MarosaUumr^MatBal
serait un composé celt. mâro- « grand n-\-*sall- t sel » ; si je con-
nais des Salzburg, je me représente difficilement un Grosssalz.
Mais pour faire un tri judicieux entre les étimologies admissibles
et les autres, comme pour donner des explications nettes, pertinentes
COjii>ÎES RENDUS. 337
et correctes, il faudrait savoir que l'évolution fonétique est sooimise
— surtout en matière de noms de llieu — à des conditioos rigou*
reuses, et connaître au mokua Tessentiel de ces conditions pour les
époquee et les pays considéré^. Or M. G. a p. ex. sur l'assimila-
iion, la difisimilation et la différeniciation des idées extrêmem<ant
vagues: p. 320 le cas d'une consonne intervocalique dissimilée par
une inteirvoc. suivante dans Bononia'^ Boulogne est présenté sur la
même ligne que celui d'une explosive appuyée dissimilée par une
implosive dans *Dornincum (idl faut sans doute -côs)'^Dourlen8;
p. 309, 310 on trouve pêle-mêle Âlahonte'^Alamont-e qui semble pré-
senter une assimilation de 6 à n en m et borb-lborm- qui semble
preeenter une différenciation de continuité de rm à rb. Dire que
Grastiano^iitanus « volkstùmlich bald in Gratiopolitanus vesrkùrzt
wuirde » (p. 341) n'est pas une explication : Graiio- ne donnerait pas
Ghaisi-; il s'agit de dissimilation (v. R L R 1912j p. 361) ; je re-
marque en passant que Graisivaudan non seulement c lange zeit...
gebràuchlich war », mais est encore aujourd'ui d'usage très cou-
rant. Des vues nettes sur la dissimilation auraient fait saisir sans
difficulté quels rapports peuvent exister entre CaJmiliacum, -dia-
cum, -riacus (auquel, et non à -racus, remonte prov. Chaumeira^
ChoméraCj avec -ei- et non -e-), Chomelixy etc... (p. 200). P. 81 il
aurait fallu indiquer au moins brièvement la dissimilation n — )i
^/ — n, l'étimologie populaire et la substitution d'article qui ont
mené de Cenomannôs à Le Mans par Cel Mans, *Anipeîiacus'^Am'
pliacuê n'est pas^ne une contraction (p. 232), mais une sdncope;
de même pour /4imfcca<^4wras*ca (p. 166), à moins qu'il ne s'agisse
d'une formation au moyen du suffixe d'origine ligure -asc-. Idées
vagues ausi en matière de morfologie : que signifie au juste une
formule comme « ein grundwort rato-, vom nom. raton oder ratas
herruhrend » (p. 109) ?
On ne saurait exiger de M. G. l'érudition d'un indo-européanisant
professionnel, mais on peut s'étonner de lire p. 13 que 1 -«ur. q
devient en gaulois comme en grec p, ex. lat. equus gr. inrioi gaul.
epos {le premier manuel venu aurait appris que equus cTTTro; ^J>os
exigent non une labiovélaiire i. -eux., mais un k palatal suivi de
tv; cette faute est répétée p. 40), gaul. petor lat. quattuor (que
devient, en présence de rétranûtç^ ^ formule précédente sur p en
gr. comme en gaul. ? méprise d'autant plus singulière que, p. 40,
7rêfA9rc^)ov est cité à côté cbeTrivrc)* On excuseira plus difficilement
encore la méconnaissance des conditions de l'accentuation ceUttique
et de l'accentuation latine qui se traduit dans les formiules de la
p. 327: < Mimate (Wc, je remarque à cette occasion que l'emploi
des signes de quantité ne semble, chez M. G., obéir à auciuie règle
fixe) Mont Mimât y aus der regelrechten betonung Mimate ent-
standen....- Mende.,.. aus Mimate, mit znxrûckziehung dct» akzentes »,
— méconnaissance d'autant plus inexplicable qu'on trouve p. 139 un
exposé correct des deux acoantuations Cânâate et Conddte; d'autre
22
338 COMPTES RENDUS.
purt on ftura peine & croire que ait pu doxmer i dam le nom de
la montagne et e dans de nom de la ville voiAne, et que deux sistènufi
différenU d'accentuation se soient maintenus indépendants dans des
lieux aussi rapprochés l'un de Tau/tre. On s'étonnera également de
la forniuJe gauche et obecure par laquelle M. G. cherche à expliquer
hunatc et Launates-^ Lunas (p. 173) : il est bieot dair que les
Romains, n'ayant plus de diftongoe oti, >pouvaient rendre un ou
gaul. tantôt par la diftongue au, tantôt par ia voyelle t7, soit par
ce qui dans fleur collection de fonèmes ressemblait le plus à
gaul. ou.
Il est question p: 49 de t dem im prov«izalischen ûblichen ûber-
gange d*^6 = z » pour tirear Rosans de *Bodanum. Bosans est à la
latitude où les continuateurs de sûdâre et de medulla se présen-
tent tuaiA 8 ou z<^d (mais M. G. ne semble pas soupçonner Vem-
p!oi qu'on peut faire de VAtL ling. de la France pour localiser des
changements fonétiques), ce qui fortifie les doutes de M. Roman
sur l'authenticité d'une forme Bodanone (p. 60 ces doutes s'ex-
pliqueraient « vielleicht nur weil ihm der ûbergang d'^z unbe-
kannt i«t », qnis tulerit Gracchos de seditione querenies /). Mais
p. 53 Caderouêèe est tiré de Cadarosca, dont on attendrait avec ô
V. prov. *Cazaro8caf mod. *Ca8aroêco, fr. *Ca8a- ou *Ca8ero8quef
avec (j V. prov. *Cazaro8ca, mod. *Ca8arou8co, fir. *Ca»a- ou *Cmt-
rousquey ou '08que si la francisation avait été faite à date un
peu ancienne et d'après l'écriture ; le nom local est Cadarous8o, et
dans le parler local d intervocal, remonte kjmi t lat. ou entré
dans le moule latin, ou à Jat. ô ou u, -sso à mt. -««a ou -cia : le
Cadaro8ca des chartes doit êtore une latinisation du nom piov. avec
une faute de copiste (ou d'éditeur?) -«c- pour -««-.
Nous retrouvons c intervokalisches d oft..... zu stimmhaftem
A » p. 63, où cette indication vague et !les (renseignements insuffi-
sants et mal classés qui l'accompagnent n'éclaireront pas beaucoup
le lecteur sur le rapport de Béziers à Baeterrae.
P. 73, comment JavoU avec 6 peut-il sortir de OoMttbus avec
r/? La rédaction trop concise « heisst civ. Gahalum in djr Not.
QaM., aber schon Gab(dibu8 auf einem meilensteine ans dem
jahre 265 » étonnera plus d'un lecteur non initié aux arcanes de
l'emploi dn locatif à la place du nominatif. P. 223, d'une rapide
consutation de VAtl, ling. de la France il serait apparu qa^Bapdy-
Saint-MùTcelf près dn Puy en Velay, ne peut* continuer *8paiiaeum
dans un pays où tous l€s â lat. sont conservés dans cette position,
et un coup d*œil jeté sur une carte à grande échelle eût immédia-
tenant reneontiré un PoHgnac tout à côté de cet E8pàly; je pense
qvL*Eapaly est pa-roxiton dans le parler locaJ, mais je n*ai pas trouvé
d'indication à se sujet dans le Dict. topogr. de la Aute-Loire, et
le nom manque au Tt€8. d. Bel.
Crau<^*Caravum (p. 55) présenterait une sinoope en complet
désaccord avec la fonétîque locale (même observation pour Trei-
COMPTES RENDUS. 339
çrnac<:;^*TariniacMm, p. 284), la baae restituée est adbitTaiire, et
Cftau cet iéta, ProwUlae {ho/b) <:^PetroUaco dans une diarte méaro-
vingieiine (p. 279), — évolutîoii tdHemeot insolite qu'on se demaiide
si Videiitiôcatioji est sûre. F. 255 M. G« ne aemlide pas ne douter
de la dif acuité qu'il i a à tirer Griffnan etc... du genUlioe Chraniua,
P. 285 il til^e Sévigné, Sivignac etc... die Sabiniacu, eama ae deman-
der ai oe^ eet 'notmial daiw des pagra où on dit «ovon, actvoir ou
suboUf sabé^ mala non «e-..
SattUieu (Ardèche) eet tiré de SatUliacuê {ç* 261), eane pcendre
garde que le -t- actuel exige un ancden -tt- ou -««-. P., 350 Vègre
^^Vigera (mais ^*r ne donne pas gr en domaine fr., puisque frî-
gr(c)re;^/nre) ; p. 215 MontrrUdy^^Madiacum (comment de lat. di
entre voy. peut-il sortir fr. rf?) ; p. 190 ATzay^^ArsUiwm avec
changement de suffixe (d'où vient la sonore z ? elle paraît normale
dans Arztnc<^Arisencu8 de la p. 314, dont Afzay se rapprocherait
tout naturellement). P. 68 il est dit que Monaco s'appelle en fr.
Mou-, Monegue, Mourgues, Morgues: ce sont des emprunts au
proT. qui dit p. ex. mourgue, quand le fr. dit moine <:^monicu
(attesté à côté de monachu) ; Maine^-mannicu cité p. 81 aurait pu
éclairer M. G. Mais il ne s'embarrasse pas de diveirgences dialec-
tales et p. ex. p. 114 de ce que Ricms (Cher) continuerait Riomum
il conclut qu'il pourrait en être de même pour Rians (Var). P. 201
Tramesaigues (Ariège etc... ) <;;^(in)ter ambâs aquâs est invoqué ponr
justifier Cambatenst^Camarks (Aveyron) ; la Gramm. des l. rom.
de M. Meyer-Lûbike eûT pu apprendre à M. G. que mb s'est réduit
à m en Gascogne, ^ais non en Bouergue. Tartas, Maillas (p. 225),
Collas (p. 239) peuvent sortir à la rigueur de loc. -âcî, mais guère
de nom. -dcus. Valabrègue serait un composé celt. dont le premier
terme n'est pas clair et dont le second serait brîga c montagne i
(p. 133-4) ; mais le g prov. continue un c, et non un ^y -prov.
Va^abrego fait penser pour le traitement de la seconde partie du
mot à Fabrego^fabricOy pour la première au mot valabre, vabre
« ravin » et à Valabre près Gardanne (Bouches-du-Bh6ne), dont
an demeiwant je ne connais pas l'étimologie. Les forme livrées
par les chartes, notamment Volo- et Valobrica, sont à peu près
sûrement des fautes de scribe pour Val a-, et il faut évidemment
rapprocher Valabrègue de Valabrix (canton d'Uzès), qui est dans
les charte» Vtdabricio.
M. G. n'est pas au dair sur les résultats de lat. ti, Uî, sti, c»,
CCI, «et, si, ssi, on entre voy., comme on peut le voir par ses
explications erronées ou csitantes sur Nautius p. 272, Gratins etc...
255, Thénezazt 2QB.Gemucius 253 y VirîrAus etc... 229, Meciacus etc...
269, Saccius etc... 285, Buccins etc... 237, Asius 243, Graissessac 255
(avec une faute -sac pour -ssac et une étimologie par c volkswitz »
graisse sac de pure fantaisie), Tossius etc. 296-7. Et que nous
importe qu'on écrive aujourd'hui Toussieu et qu'on ait écrit au moyen
âge Toçieu? Il s'agit de savoir quels sons expriment les grafies, et c'est
340 COBIPTES RENDUS.
elles qui pennettoDt de retioover p. ex. Toeciaco dans Thoissty^ To.
ciacu dans Toussieu comme dans Toncy ; quand on Ht. p. 268 tifMLtUit.
roca 9 et Villemoirieu (^sère) eetropié en Ville-Morieu^ on peut Be
demander ai ce «ont dea ooquillea ou si M. G. %nore qu'en
dauiinoifl du N. Mauriaeu ou Moriaeu donne A/otr- et non Mor-,
que fr. roche et prov. roca exigent *rocca, P. 273 M. G. éûte
entre Nerim et Narus à la base de plufiieura noms de lieu ei
semble admettre que Nérac (Lot^t-Garonne) peut remonter à
*Naracu à cause de Le Nayrac (Aveyron), qui 8*écrit aussi Neyrac;
je ne sache pas que lat. a — devienne sans autre forme de
procès e — en gasc.de Nérac ; les n. de 1. rouergats peuvent
être écrits de touite sorte de façons dans les documents officiels
français, mais les parlera rouerg. ne confondent pas les résultats
d'anciens ai et d'anciens ei dans cette position (cf. ce que je dis
plus loin de l'énigmatique Cessai), P. 307 M. G. a peine à
croire que Axât continue Adesate et se déclare tenté de poser
^Agesate; au lieu de s'ipnotdser sur un x purement g^^afique, il
aurait dû consulter 1'^^/. ling. de la Fr,, carte des noms patois
des localités : il i aurait vu qu'on prononce AUat, Il i a de nos
jours des félibricuiles amateurs d'étimologie qui écrivent lux au
lieu de luta t lumière », parce qu'ils s'imaginent que ce root
vi«nt du nom. IsX.lux; ^ en est même qui s'ipnotisent au point
de croire prononcer lux quand ils prononcent luis,
M. G. dit p. 186 que les dérivés en -art us ajoutés à des noms de
personne se rencontrent à côté de dérivés en -éÊ^vs dans le S. de
la France, mais non dans le N. Cependant, p. 342, il tire Mortain
d-9 Mauritânus; p. 224 il déclare que Tornânvm est c hôchst
wahrscheinlich » l'ancêtre de Tournan (Seine-et-Marne), — ce qui
est étrange dans un pays où manu^ sônu etc.. ne donnent pas, que
je sache, mon, san etc. ; ip 235 Orléans <^Aureliânî8 , sans explica-
tion non <plus pour -ans^^ûnîs comme sans essai de conciliation
avec l'exclaision du N. à la p. 186; p. 263-4 M ar chiennes ^Mar-
ciûnûs, avec un essai de conciliation peut-être malheureux,
car si M. était la propriété d'un Marciâniu, et non d'un
Marciu^, on attendrait plutôt Marciânicâs ou toute autre
forme avec suffixation de Marciânus; de même p. 298 pour Valen-
tiennes ; pourquoi ne pas dire simplement que -ântts est très
rare dans le N. ? P. 291, Sott'.nia ne rend pas compte de Soulainu
(Aube, Maine-et-Loire) ; pourquoi ne pas poser *Solânicâs, du gen-
iïi'\c% Sol un iu s, dans un pays où - mannicu donne Maine?
M. G. connaît le Trésor dôu Felibrige et le cite parfois, ainsi
p. 200, On a vu par plusieœs des observations précédentes
qu'il aurait dû le consulter et ^e citer pins souvent, an lien de se
borner en gênent à donner des formes francisées qni renseignent
ma! sur révolution fonétiqoe. Voici des rectifications ei oomplé-
menta que le Très, aurait aisément fournis : p. 321, VEdcbota tUva
COMPTES RENDUS. 341
de Frédégaire n'a pas (pris le genre masc. et s'appelle dana Je
pays la Doubla, fr. la Double; p. 347, il n'i a pas à chercher de
relation entre le nom de Vaiaon et celui de VOuvèze : Vaisoun
<^\a8iône, Ùuvezo <^Ovit%a; p. 287, Montsalvy n'a rien à voir
avec -àcuSj le nom local est paroxiton ; p. 70, MistraH dit que
Turbia est accentué sur l't dans la Vie de saint Onorat et donne
les' formes actuelles Tiîrbio ei Turbio (entendre -a. Mistral note
abtasivement par -o Ses finales fém. de cette région), ces formée
avec u excluent ime base tropaea avec o, qui supposerait d'autre
part une métatèse peu explicable.
On lit p. 287 que Silviua peut devenir Salviuê, « vgl. sauvage
^silvaticus und siidfrz. seauve, sauve^silva, » Je ne veux pas
reprocher à M. G. d'ignorer ce que devient dans certains parlera
méridionaux la diftongue v. prov. eu, car ce détail n'est pas traité
dans les manuels, mais il aurait dû prendre garde: V que seauve,
sauve est une francisation qui ne renseigne pas sur la délicate
évolution susdite; 2fi que si par assimilation de la prétonique à
la tonique silvâUcus a pu devenir salvâticus.ce n'est pas une
raison pour que Vi tonique de SUvius ait passé à a. Une remar-
que à cette occasion : il est au moins douteux que le continuateur
de silva dans le Midi t aUs gemeinwort bis auf die gegenwart lebt »
(p. XIV) : Mistral donne êéuvo comme vieux, et je ne le trouve
dans VAtl, ling, de la Fr, ni à la carte Forêt ni à la table.
M. G. ne semble {>as connaître VEssai sur la langue vulgaire du
Daufiné septentrional au moy^n âge de Devaux, et c'est bien dom-
mage. S'il avait pratiqué ce bréviaire des franco-provençalisants, il
aurait pu enrictiir son Hvre des curieux noms de lieu tirés de mil-
liaires romains Septème, Oytier et DUmoz dont Devaux traite
p. 215, 234, 257, 285, 315 et 431 (cf. Septème entre Marseille et
Aix, Qiutrt et Quint en domahie rétoroman). Il n'aurait pas dit
p. 180 que Uriage remonte à un Uriaticum variante (???) de
*Viriaticum rappelant le nom du vaillant guerrier lusitanien Viria-
tus, et l'aurait sagement rattaché au gentildce Aurius (p. 191) par
un *Auriâticu (Oriatico attesté, Devaux, p. 261) dont sort tout
natupeliement Auriatge (Dev. 261, 278, 336), forme ancienne de
VUriajo où Guignes Aileman faisait son testament en l'an 1275
(Dev. 42-3), cf. Maurïtiw^Muriê (Dev. 261-2). Il aurait vu que
^Cassanâticu a donné Chassanaio (au cartulaire de Domène, avec t
valant j), d'où Chassonajo par diesimilation vocalique, d'où Sasso-
nageo, fr. Sassenage, par diesimilation consonantiqne (Dev. 279,
453-4; ci. R L R 1912, p. 180, 356), et il n'aurait pas (p. 285-6)
invoqué Sassenage pour expiliquer que Cessai (Lot) peut remonter
à Cassiâcu. Cessai est peut-être une ooqaille pour un Ceissac,
Cessac ou Ceyssac (je n*ai réussi à trouver aucun des trois dans
le département indiqué) ; en tout cas il s'agit d'un pays où capra
devient cabro, et non chabro ou sebro, où -âcu donne -ac ou at<^
-ac et où uo ancien -ai- prétonique [Çassiû'cu serait en v. pr
342 COMPTES RENDUS.
CaisHK comifOie *lmssiârei'^baiêêar) peut être écrit commue on vou-
dra, mais se distnigue nettement dans la prononciation locale (-(M-)
de -et- et de -e-.
Il faut du flair, quelques cosmaiaiaaices f<mdamentaleB en Un-
gHÎstique romane et une certaine abitude de manier les documents
médiévaux pour exercer une discrimination judicieuse entre les for-
mes latines ancêtres des tormes romanes et les HicklatinieieTungen
du moyen âge d'après les formes romanes. M. G. indique bien
la dilficulté p. xi, mais au cours de son livre il a beaucoup de
peine à la surmonter, et d'une maTiière générale, comme on a pu
Je voir par quelques-uns des exemples précédemment cités, il n'ez-
ceUe point à interpréter les chartes. P. 175 il mentionne avec une
louable prudence Tipotèse Sommières, y, prov. Someire<:^Sumerium
<^8ub Merium (Merium=le ViUevieiUe voisin de Sommières) : « ich
vermag dièse ableitung nicht nachzuprûfen, stehe ihr aber ziem-
lich miestrauisch gegenûber. » Nachprûfung des plus faciles : le
Très, d. Fel. et ^e Dict. top. du Gard mentionnent Sumtdrium;
c'est évidemment la base autentique: 8umidrium>>8ofMirt comme
repettriaf^repaira, qtiadrw^cairey vitru et vid{e)re'^veirej un
Sumerium lat. aurait donné *Sam(i)e{i)r comme ministertum^
m€8t{i}e{i)r. P. 225, Tornone n'est-il pas une latinisation médiévale,
et la base n'est-éjle pas, comme pour les autres Tournon de la
p. 118, Tor- ou Turnomagus? P. 236-7 Befsenay (Rône) est rattaché
au nom de pars. Basaus, parce que Bassenus n'est pas rare et qu*<m
ne trouve ipas ^Bessenus attesté; je disais tout au corutraio^ : Bâ-
tie devient pas Be-^ donc Bessenàcus a quelques chance d'être une
base aujth^itique, 6a;uif à voir pouinquoi il n^'i a pas sdncc^. P. 254-5,
de nombreux G^ermt^ny pourraient remonter indifféremment à Germi-
ou à GermaniacuSi parce qu'on a des gentilioes en -t- et en -a-/
Gtrmigny (Marne) est Germaniacus au VI* s. (mais les noms eont
parfois altérés dans les chartes, cela se voit même aujourd'ni
dans des documents of ficieils) ; Germigny (Cher) est Germa- à
l'époque mérovingienne, tandis que Germigny (Loiret) est Germi-,
au X' s. il est vrai, ce qui n'est plus probant (mais ce n'est pas
la date d'une charte qui est probante, c'est la forme autentique
actuelle du nom, et toute forme ancienne, de date quelconque, qui
n'en rend pas compte est par là-mêime suspecte). Trop souvent
M. G. présente pêle-mêle des explications aco^taibles et d'autres
qui sont inadmissiibles, — déballaiges où Ton ne fait pas grâce
d'une seule fidie au lecteur (J. Vendryes, Rev. Celt. XXXV, 102),
rapprochements dont le caractère oiseux est parfois avoué par
l'auteur lui-même, ainsi quand il interprète gauJ. rato- dans
' A cvivTQoaTov «te.... par irl. râth « forteresse » ou l&t.prâfuw
et i joint « wur der vollstandigkeit halber » irl. rath c grâce » et
lat, grâtia.
On ne saurait exiger que M. G. ait vu lui-même toutes les
localités dont il parle. Mais le premier conversationileçdkon venu
aurait |>u lui aftprandre p. ex. qm Ja Dornsb^s est un plAtean, et
non un c tief gelegenes gelande » (p. 156), qu'Avenches est Hue
petite ville bien plutôt qu'un viKage (p. 166) et que (La confi-
guration de la Brie n'est guère dTaocord avec rétimologie qui
rattache son nom à un mot signifiant < montagne » (p. 131-2-).
L'istoire est-elle mieux traitée que la géografie ? P. 59, que
M^rseillette (Aude) soit une colonie marseillaifie, cela n'a rien
d'étoonant ; qu'il en fioit de même pour Mctraeille-lès-Aubigny (Cher)
et Marseille-le-Petit (Oiae), voilà qui mériteirait preuve ; observation
analogue pour pluAieurs RoussiUon (Vauduee, Isère, Saône-et-Loire)
— je connais encore un Roasillon en Bugei, M. G, a oublié de
r annexer — expliqués p. 67 par les possessions étendues des
comtes du RousaiUon catalan duns le S. de la France (les gens de
Saône-et-Loire s'étonneront d'êtie ainsi méridionai'isés).
Quelques obeearvations de détail : on dit les îles de Lérins, et
non Lérines (p. 26) ou îhs Lérins (p. 324) ; le Queyras n'est pas un
ôrtchen (p. 51), mais un. gaUf un 'pagus (cette faute est dans la
Gramm. des l. rom. de M. Meyer-Lûbke, mais Quand sur une per-
sonne on prétend se régler....) ^ le village situé vere aie milieu de
le vallée s'appelle Château-Queyras ; on dit la Saintonge, et non le S.
(p. 76), Chctrente-Inférieure avec é, et non c (p. 15) ; Couserans, et
non 'é-, ni ConseranSy ni -é- (p. 74), Mehun, et non Mé- (p. 100),
Vic-FezensaCf Fezensac, -aguet, et non Vic-de-Fézensac, Fézensac^
-aguet, et le nom de pagus est encore usité aujourd'ui (p. 247) ;
on dit Pont-en-Royans etc..., mais quand on parle du pagus on dit
aujourd'ui le Royanais, . et non le ' Royans (p. 281) ; p. 161, à
Cooley nom de Tivière et de village, ajouter Coolus <^probableiAent
-ûciu, et tâdier de savoir ce que peut noter la grafie -oo-y p. 286,
Saillaiis (Drôme) est dans le pailler local Soliens (o — <;ff — ), et
retniqtte est SoHensou, fém. -ouno, le nom remonté par conséquent
k entes ou à -entiu; celt. isan «fer» (p., 154), corr. Isarnon; p. 140
riton, pûssim au contraire ritus ; il faut poser y'ilû-, comme fait HoJ-
der, et M. G. kd-nuême iiote justement p. 140 la correspondanjoe foné-
tique et morfologique avec lat. portus, gén. -ûs ; -ritum adapté
à une déoSanaison lat. n'autorise pas à poser un gaul. t'tton; p. 341,
rien ne rend vraisemblable l'origine ligure de Cularo, que M. Brug-
mann (Indogerm. Forsch. XXII, 187), après M. Vendryes (Mém.
Soc. ling. XIII, 387), interprète par c gurkenfeld », d'après irl.
ctilarânn. gurkchen », cf. Avallon «pometum » cité par M. G. p. 146.
Voici, pour terminer, un schnitzer (ou deux ?) de belle venue, —
j'en passe, et des meiUeurs. Pour Poncin sur l'Ain les chartes
Livrent les lormcs PonciniSy parrochia Poneinenns, Pontsins. En-
traîné par le Pont-d'Ain voisin, M. G. n'ésite pas une seconde à
voir dans Poncinis une corruption grafique de Pons Innis (p. 354
et demrèi>e <hi tê3^te, que cette étimologie à la Ménage c!ôt digne-
ment), sans prendre garde qu'on dit p. ex. Pontoise, et non *Pon-
soise, sains se demandeir si franco-prov. -in ne pourrait pas remonter
344 COMPTÉS tiEfrt)uâ.
à lat. -iân-, si à l'époque rom>aiTie et au moyen âge <m avait cou-
tume de construire deux ponts aussi Taipprochée sur une même ri-
viere, sans chercher s'il n'i au^rait pas d'autres Poncin eems aucun
rapport avec l'Aitn, — toutrss ccnisidérations qui l'eussent amené à
placer Poncin <[ Pontiûnu ou -i?i«<^ -iâtiôs p. 277 à côté de Poncé
<^ Poiiciâcu pour* Pontiâcu, et cela pouvait et devait se faire même
avant la publication de l'exeelleint Dict. top, de VAin par M. Phi/
lipon, qui mentionne des textes du VI' s. donnant Pontianensium
parrochia, Pontianensis p. Bouvard et Pécuchet, quand ils méditaient
d'écrire une istoire du duc d'Angouiême (chap. IV du Uvie de
Flaubert), avaient remarqué l'influence miatérieuse des ponts sur
les destinées de ileur éros. Ceitt^ influence serait-elle funeste aux
travaux de M. G. ? Déjà p. 278, frappé de la ressemblance étroite
entre le Pontivi d'une charte de 1160 et le Pontivy actuel, et ne
pouvant pas trouver un nom de pers.*Pon^:vM8, id déclarait l'étimo-
logie obscure et se décidait cependant à comparer Pontivus ^
Ponthieu. Mais le Pontivi de 1160 est-il locatif lat. de Pontivui,
ou ne pourrait- il être une grafie du nom roman oxiton ? La Grande
Enciclopédie et le grand Larousse — je n'ai rien tarouvé dans le
Dict. top. du Morbihan, ni dans Gcdîia christiana, ni dans VIstoirt
de Bretagne de Daru —^ s'accordent à di«pe que la ville de Pontivy
s'est formée autour d'un monastère fondé au VII* s. par saint
/vy, moine de Grande-Bretagne : si ce renseignement est exact
— et rien ne paraît le rendre suspect — , Pontivy serait un com-
posé du tipe bien connu Pont-Audemer.
En résumé, le livre de M. G. ne peut ni contribuer à former un
étudiant ni renseigner utilliement un istorien, un géografe, un filo-
logue. Ce n'est qu'un répertoire assez commode, en attendant mieux,
pour un linguiste érudit en état de contrôler tous les renseignements
donnés. C'est un livre à refaire par un savant muni d'un solide
sens critique et de connaissances étendues en istoine, en géografie,
en linguistique indo-européenne et spécialement celtique, en filologie
classique et médiévale et en dialectologie gallo-romane.
JuSes BoNJAT.
Le Gérant : P. Hamelin.
MONTPELUER. — IMPRIMERIE GÉNÉRALE DU MJUâ.
ONOMASTIQUE DKS TROUBADOURS
(Suite)
}
H
Halais de Vin.vLLANA ; €1*. Bergert p. 81, 92, 98, et supra s.
V. xAlazais.
Hector. — B. de Paris.
Heralii de Polinac. — F. de Mars-eille, Pos entremes
(autre ms. Herald).
Hero (Hérode). — P. de Corbian, 24, P. d'Auvergne,
Dieus vera vida : Cf. entcore Eros.
Hero (Héro). — R. Jordan, Quan la neus,
Hesione (?). — G. die Cakinson, Fadet, 79 (allusiom ?).
HoLOFERNEs (?). — G. de CaJaffiiSO'n, Fadet, 174-175 (ms.
lorfenes, lofenes),
HuELiN. — G. de Calanson, Fadet, 167.
HuGONET DEL Far. — R. de Vaqueira®, Senher Marques.
Cf. encore Far.
HUGUETA, HUGETA DEL BaUS. Cf. BaUS (UgUETA DEL).
1
IcARUS. Cf. R. d-e Ba.pbezieux, s. v. Dedali s. G. de Ca
lanson, Fadet, 86.
Ignaure. Cf. Isnaure et Licnaure.
346 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Ilha (La). — G. Uiquier, D^isto^rac ; A Scui Pos (L'Isie
en Jourdain, GrerB). A. de Sescas, En aquel mes.
Ilha (Guilhelma de la). Cf. Guilhelma.
Ili (Lo riu d'). — J. Rudel, .Vo sap chantar (ms. C).
Ima (?). Cf. Aima et Bergerl. p. 28.
Imbert. — G. de la Tour, Senfu^r Mmberl
Imil (Nom de fomme) — G. Augier Xovella. Ses aiegratge.
Cf. Bergert, p. 77.
I\A. — Cf. Bergert, p. 27. Il s'agit de la dame citée dans
les numéros s-uivant* du Gr, : 29, 15 ; 397, 1 ; 147, 1,
India. — P. de Corbian, 24.
India de l*Isla. — Cf. Bergerl, p. 33.
Inglaterra. — Jordan Boned, Non estarai,
Innocens (Pape). — A. de Pegulhan, Ara patra. Contre
Innocent IV, cf. B. d'Alamanon, D'un sirvenies,
Iolex, Yolen (Lem})e«rairitz). — E. Cairel. Vejaire m'es,
Iosbert. Cf. Gausbert.
Iphis (?). — G. de Caku-son, Fadet, 148 (Ditis D, Teris R).
Ipocras. — Anon., Palais de Sav'ieza. G. de Calanson,
Fadet, 137. P. Raimon, Enqueram vai. Anon., Dona
Santa Maria, ap. Suchier, Denkm., I. 235.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 3i7
Ipolite. — G. d'Aiiduze, Bem diiz (Sens ditz).
Irène de Constantinople. — Allusion daiis R. de Vaquei-
ras, Ilonraiz marques,
luLV.N. — B. de Boni, M<m chnn feimc. Poiro del Vilar,
Sendaiz vermeils,
Irlanda. — B. do Born, Ifun sirvenies nom cal. Daude
de Pradas, Paois' Amors. G. Uc d'Albi, Quan lo braus
fregz. P-erdigon, Aissi com cel. Zorzi, Atressi com lo
gamel,
Irlaxda (Rei d'). — P. Cardenal, A tôt forai.
Irlaxdes. — G. de Cabestanh, Al plus leu (le ms. a donne
seul Islandes, les autres Irlandes). U s'agit d'^un fau-
con. Cf. rédition Langforss, Ann. du Midi, 1914, p. 199.
IsAAc, IsAc. — P. de Corbian, 17. P. d'Auvergne, Cui
bons vers,
Isabel, Isabella. — E. Cairel, Estai ai dos ans ; Moût mi
platz. Teni&on d'Elias Cairel et d'Is.abella. R. d'Orange,
Parliers. «Cf. encore : Anon,, Amors m'a fag*, publié par
F. Novati, Romania, XXVII, 144. Bergert, p. 5.
IsART. — P. d'Auverçne, Bel m*es dous chans.
IscALiBos. — ToroeUa, Faula.
Isembart. — B. de Born, Pos als baros ; Fulhela, vos.
P. Cardenal, Per fols tenc.
IsiNGRiN. — Isnart d'Entravenas. Del sonef. P. de Bussin-
hac, Quan lo dous temps. P. Cardenal, Quan son al
refreihr ; Quais aventura.
l
348 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Iseut, Yzeut. — Aiion., Dona pos vos ai. A. de Carcasses,
PapagaL A. de Mareuil, Tant mabelis ; Dona genser.
B. de Boni, Dona, puois de mi. B. de Veiitadour, Tant
ai mon cot^ (Iseut la bloiida). F. de Marseille, Meravilh
me, G. de Cabrera, Cabrœ. P. Cardenal, Ce/ que fe
(Iseut la bloncia). Peirod, Daifin, Siibrialz mi. P. de Cap-
deuil, Astrucs es cel ; Domna, eu pr*en. R. d'Orange.
No chant per ausel. U. de Vaqueiras, Engles. Zorzi,
Atressi com io gamel, Horoaii de Jaulre, ap. Suchier,
Denkm. Allusions dans A. de Pegulhan, Ades vol ; P.
de Capdeuil, Oui per nesci ; PisLoleta, Ar agu^s eu.
Cif. encore Isolt.
Iseut de Capnion. — Tensoji d'Almuc et d'Iseut de Cap-
nion.
IsLA Bochart (= L'IsJe Bouchard, dép. d'Indre et Loil^e).
— B. de Born, Pois Ventadorns.
IsLANDA. — G. de Calanson, Fadet, 147 D.
IsLAPa)ES. Œ. Irlande^.
IsMAEL. — G. de Calanson, Fadet, 48.
IsNART. — E. de Barjols, Puois vei. Tenson d'Isnart et de
Pelestort.
IsNAURE, IsGNAURE, Ignaure. — G. Faidil, Mon cor e mi ;
Pél loi del temps ; Sitôt m'ai tarzat. Cf. Linhaure.
IsoLT. — Anon., Cour d'amour. F. de Romans, Aucels
non trob. P. de Corbian. Cf. Iseut.
Israël. — Marcabrui, Quan Vaura doussa, P. d'Auverga*©,
Dieus vera vida. P. de Corbian, 18. P. Vidal, Bem pac.
Itier. — P. de Caipdeuil, Be sai que.
j
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 349
Iphis. a. de Mareuil, Tan mabelis.
Itis <?). — G. de Cakiison, Fadet, 148 {Diiis R).
Ivan. — A. de Marsan, Qui conie, A. de Pegulhan, Ara
par ben. B. de Paris. G. de Borneil, Gen m'estava,
M. Jeanroy me signale un Ivan mentionné dans N' Elias
Cairel^ de Vamor^ comme abbé ou prieur de couvent,
d'après Schultz, Dichterinnen, p. 22, et Bertoni, Trova-
tori d'Italia, p. 472.
IzARX. — Tenson de Uufian et d'Izarn.
Jacme (Rei) { = Jaeme !•' d'Aragon, 1213-1276). — B. d'Ala-
ma«non, D'un ëirventes, B. de Rovenac, Ja no vu^elh. B.
de Bom, Un sirvenkfs fai. Durand de Paernas, En
tdlent cà. F. de Lunel, Quan beutatz. Maiestre Malieus
de Q^iency, Tant suy marritz. Montanhagol, Bel m'es.
Olivier del Temple, Estai aurai. Peire Base, Ab greu
cossire, S. de Girone, En breu soUzo; Sieu fos tan ries;
Si per iristor (Estudis UniversUa^is Catalans, III (1909),
p. 258).
Jacme (d'Arago, rei dels Ciciliajis). — Amanieu de Sesoas,
Dona per cui.
JxcME (Enfant). — P. de Marseille, Aras qu'es (C'est le fils
du roi Jacme !•')•
Jacme (Mai-stre; jongleur), — R. de Tors, A toiz maritz.
Jacme Grill. — Tenson de Simon et de Lanfranc, Tan
es tctn eonoissens. Simon Doria. SrnJiEn Jacme Grill,
Jacob. — P. d'Auvergne, Cul boiif^ vers. P. de Corbian,
17. P. Vidal, Bem nac.
350 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Jacobi, Jacopi. — Aaion., Quant escavakiai, G. Figueira,
Ane tan bel eop, P. Cardenal, Ab votz (Tangel,
Jacobixa (de Ventamildi^). — R. de Vaqueiras, Honraiz
marques. (Fille du comte de Vintimille Guido Guerra
(1157-1162); Bergert, p. 67).
Jaen. Cf. Geyan.
Jaian ( = Goliath). — G. de Homeuil, Ara quan veL
Jau (Moage de). — P. d'Ortaffa, Si ai perdut.
Jali'Re. — Auoii., Amots manda, G. de Bo-meil, Un sonel
falz. Tcii«on de G. de S. Grégori et -de Blacatz. Tenson
de Jaufre et d'EIyas.
Jai FRE. — P. de Laililî?, Mosscn Ilumon.
Jaufre (Senh'En). — G. Riquier, Senh'En Jdufre.
Jaufre (Coms = Geoffroy, comte de Bretagne). — B. de
Born, D'un sirventes nom cal ; Pois lo gens ; Quan la
novda flors ; Senher En coms, G. Faidit, Meut m'enu-
get ; Fortz chauza, G. de Calanson, Bels Senlier Dieus.
Palazol, S'ieu sabia. P. VidaJ, Plus quel paubres, Peire
del Vilar, Sendatz vermeils. H. Vidal, Abrils issia.
Jaufre (de Pons). — Tenson de Jaufre et de Rainant de
Pons.
Jaufre Rudel. — Marcabru, Cortesamen. Tenson d^e Gi-
raut de Salignac et de Pedronet. Tenson de Rofin et
d'Izam.
Jaufrezet. — TeRiSon d'Elias de Barjols et de Jaufrezel
(Jaufrezei = Refarzat de Tretz).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 351
Jaumes (pei). Cf. Jacme.
Jauris. Cf. JORIS.
Jausbert. — G. de Cabrera, Cabra.
Jauzida (Na). — R. de Castelnou, Aras pus ai luec ; De
servir a bon senhor,
Javare. — Tenj&on de Bertran et de Javaire», Gr. 75, 4,
Jazon. — G. de Calaneon, Fadet, 80 R.
Jeremias. — P. de Corbian, 21
Jérusalem. — A. Daniel, Doua braiiz (lo rei qui ten J). F.
die Marseille, Vers Dieus. G. Figueira, Un nou sirventes.
G. de S. Desdier, El temps quan vei. L. Cigala. Si mo^•
chans fos. P. d'Auvergne, Dieus vera vida. P. de Cor-
bian, 19. R. de Vaqnciras, No nxaijrada. Rioas \ovas.
Plis partit an, Roslang Berenguier, Pos desamar.
Jezabel. — P. de Corbian, 19.
JoACiiiM. — P. de Corbian, 21.
JoAN. — J. Estève, Dui cavalier (Juge d'uaie tenson). Ten-
son de Maislre et de fraire Berta. R. de Miraval, Ane
trobar, R. de Vaqueira«, Del rei d'Arago.
JoAN (Jongleur). — G. de S. Desdieir, Dona en vos,
JoAN Fabre. — B. Carbonel, Juan Faire (frère de Guilliiçm
Fabre).
JoAN (Fraire). — G. d'Afutpoul, Vautrier (Appel, Prov,
Ined,, p. 122).
352 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
JoAN Imbert. — Peire et Guilhem, En aquel son.
JoAN Lag. — Tenson de Joan Lag et d'Eble.
JoAN MiRALnvs. — R. Gaucelm, Joan Xfiralhas,
Joan (Prestre). — G. Faidit, Ane nom parti. J. Estève,
Dui cavalier. Serveri, Volgragesson.
Joan de Rofian. — G. Riquier, Al noble mot onrai.
Joan Ses Terra. Joan (rei). — B. de Born, Cortz e guerras;
leu chant; Ouan vei lo temps, M. de Monilaudon, Seigner.
P. d'Auvergne, Lo Senher. Peirol, Pos flum Jordan
(Même pièce, allusion à Joan : Nom clamarian SarrOzis
Joan, iMahn, Werke, II, 9). R. de Vaqueiras. Leu
pot hom.
Joan de Vallari. — Bertran, Sordel, lo joi. Granel et
Sordel, Pos dl comte. (Ghahaneau 'Se demande si le Joan
cité dans J. Esteve, Dui cavalier, ne setrait pas le même
personnage).
JoANA, JoHANA. — Uc de S. Circ, Ses désir (va.r. de la
str. VI, éd. Jeamroy De Grave).
JoANA d'est. — (Femme du Marquis d'Esté, Azzo VII,
morte en 1233). G. de la Tooir, Canson ab gais motz.
P. G. de -Luserna, En aquest gai. Bergert (p. 95) relève
d'autres citations ou allusions : A. de Pegulhan. D'aisso
don hom; Cet que s' irais (d'après un envoi qui ne se
trouve que da.ns le ms. 0). Dans une autre pièce d*Ai-
meric, Per razo natural, une allusion paraît aussi se
rapporter à Joana d'Est et la Joana oitée dans Anon.,
L^autrier fui a Caleon, est la même persomne. Cf. svar
tout ceci Bergert, p. 95-97.
Joanet (d'Albi'rson.) — Ricas Novas, En la mar major.
Tenson de J. d'Albusson e\ de Xirolet. Cf. aussi Coannet.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 353
JoANNi. — Ricas Novas, Un vers voil comensar,
JoANNiTz. — Anon., Cour d'Amour.
Job. — P. die Corbiae, 21. P. d'Auvergoe, Cui bons vers;
Dieus vera vida, R. Bepeniguier, Si com trobam.
JoGLAR. — A. Dianiel, Ar resplan, G. Aiielier, Clercs e
Frances,
JoGLAR (Senhal), — Se trouve, d'après Bergert, p. 120,
dans ks pièces suivantes de R. d'Orange : Gr., 389,
1, 5, 11, 12, 16, 18, 19, 20, 27, 30. 33. 39.
JoGLAR (Senhdl), — B. Zorzi, S*ieu trobes; SU mons
fondes,
JoGLARET. — Anon., Joglarei. R. Vidal. En aquel temps.
JoGLARET. — Tenson de Folcon et de Cavaire.
Joios. — Joios de Toulouse, L'autrier el dous temps.
Joio,s (Jongileiur ?). — G. de Bomeil, Ar miziretz; Ben dca;
Ges de sobrevolfT ; Jois e chans. M*amigam mena.
«
Jois (Fis). — B. de Veaitadour, Estât ai com hom. Per-
digon, Ben aiol mal; Entramor. Peirol, Car m'era de ioi.
Jois (Mois). — B. de Ventadôur, Bels Monruels. G. de Bor-
neil, A'ital cansoneta (Peut-être Eeca-ruenha ; cf. Bergert,
p. 41). P. Bremon, Mél oill an.
Jois Novels. — A. de Pegulhan, Us jois novels. Daude
de Pradais, En un soriet; Pos Aniors.
JoLivETz. — Tenson de G. Riquier et de Jaufre.
354 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
JoNAs. — P. d*Auv«eTg*n)e, Lo Senher.
JoNCADA (Allusion au coup). — R. die Tors, De Vergulhos,
JoNQUERA. — B. d'Alamainon, De Carcivesque.
JORBA. Cf. GUIRAUT DE JORBA.
JoRDA (En). — G. Riquier, tenson avec Senh^En Jorda.
Id., Comfi d'Asiarac. (Il s'agit du Seigneur de Tlsle-
Jourdain.)
Jordan (Seigner). — B. A. d'Armagnac, Lombartz.
Jordan. — R. de Vaqueiras, Aras poi hom, S. de Girone,
Totz hom,
Jordan (Flum). — Anon., Finàmens, G. de Calanson,
Bels senher Dieus. Peirol, Pos flum Jordan, R. d'Orange,
Amors cum er,
JoRDANA (=Jo'Pdan, Jourdain). — Marcabru, Bel m*es
quart.
JoRDANA d'Ebrun. — Serait le nom de la dame chaii'tée.
sous le nom de Bon Esper, dans Gaucelm Faidit, Gr,.
167, 53, 40, 55, d'après Be-rgert. p. 35.
JoRDON (Mon). — G. de Bergu^eclan, Arondeta.
JoRis. — Tenson de Guigo et de Joris.
Jos\PH.\,s. — Marcabru, Fax in nomine, P. d'Au\^r*-rn'.
Lauzatz sia.
JosEP, JozEP. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida,
JosT E. — P. de Corbian, 18.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 355
JovEs (Reis). — B. de Bonn, Cortz e guerras; Mon chan
fenisc, G. Faidit, Fortz chauza (Henri au Court Manitel).
Tomiers, De chantar (Lequel ?).
Jozi. — Ten&on d'Esquilha et de Jozi.
Judas. — B. Marti, A Segnors; Quant la pluela, Cer-
camon, Puois notre temps, Eble d'Ussel, Gui, eus
port, Guilhem Godi, 5^/7 gens cors. G, de Ca^ansen,
Fadet, 180 R. Joan Esteve, Franx rds, L. Cigala, Ges
eu non sai. P. Cardenal. Tartarassa; Un sir ventes ai,
P. de Corbian, 19. Peire Milon, Si com II metge, R. de
Vaquedras, Senher Coine,
Judas Mazabieu. — P. de Corbian, 22.
Ji DEu, JuDiEU, JuziEU. — A. fie Releiloi, Ja no er credut.
A. de Pegulhan, Ara parra. B. d'Alamanon, Qui que
sesmai; De la sal (danis ce demier exemple il s'agit
d'une conjecture de lediteur S. de Grave, p. 51). B. de
Boim, Quan vei, G. Magret, Atrestan. G, de la Tour,
De S, Martin, Gène} s. G. de Berguedan. Trop ai estnt.
M, de Momrta'udon, Aissi com cel qu'a plag,. P. Cardenal,
Mon sirventes tramet. P. Vidal, Ane /;«o mori ; Do chan-
tar, R. de Vaqueiras, Ara pot hom, Tenson d'Aycart
[del Fo&sat] et de Girard (Suchier, Denkm,, I, 297).
Zorzi, On hom,
JuDEVA, JuzEVA. — J. Rudel, Quan lo rius. P. Vidal,
Car'oimiga.
Judith. — P. de Corbian, 29.
JuLius. — G. de Calan-son, Fadet, 177,
JussiAXA (?). — Bergert, p. 40, h propos de Gensana. Cf.
JUZIANA.
356 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
JuTJE. — J. Esteve, Dui cavali^,
JuzET. — G. de Calan&on, Fadei, 174 (Jlzei D).
(= Judith?).
JuziANA. — G. de Berguedan, Ben ai auzit. Cf. supra Ji s-
siANA. Cesi la femme de Pons de- Mataplajna; Milà,
p. 280.
Juzisi ( = Le Jugement dernier). — Cercamon, Ab lo pas-
cor. F. de Marseille, Senher Dieus, F. de Romans,
Quan lo dous temps (allusion).
L
Labadol (?). — P. d' Auvergne, Bel rnes.
Labinia de Gavais. — G'est ainsi que s'appelle dans T
BiNiA DE G AN AS. Gf. ce mot.
Laça. — R. de Vaqueiras, Ar vei escur,
LacaSiSanha. — B. de Bom, Bem plaiz car.
Laflor (Labor ?). — Anon., Patois de Savieza.
Lafrancos de Mar. — Tenson d'Albôrtde Malaspina et de
R. de Va-queira-s. Cf. sur 1 afraneos de Mar P. Rajna,
Romania, XVII, 179, n. 2.
Lairatz. — R. d'Orange, Als durs crus.
Lamays. — G. de Borneil, Dels bels digz.
Lambert. — G. Figueira, Ane ton bel cap.
Lambert. — A. de Pégulhan, Bertram Ddkirel.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 357
l^AMBERTi DE BuvALEL. — P. llaimoii, De fin! amor.
Lambrot. — G. de Calanson, Fadei, 152 R H (Nembrot D).
F.AMEiRAS. — p. VidaJ, Bon' aventura. Il faoïft lire Lave-
RiANs, d'après F. Torraca, Pietro Vidal in lialia, p.
229. Auj. Lavriano, rive droite du Pô, à 30 kil. de Turin.
Lamorat. Cf. Amorat.
Lana. — B. de Boirn, Ges de disnar (Au lieu de Lena, à
cause de la rime ; Bergert, p. 22).
Landa. — B. de Born, D'un sirventes nom cal. G. de Ca-
lanson, Fadet, R. Cf. Islanda.
Landric. — Anon., Cour d Amour, P. de Marseille, Belha
domna, P. R. de Toloza, Ar ai ben d'Amer. P. de Cap-
deuil, Humils e francs.
Landron. Cf. Londre 2.
Lanfranc. — S. Doria, Car es tan. Cf. infra.
Lanfranc (Cigala). — Tenson de L. Cigala et de Lanlelm,
L. Cigala et de Guilhelma de Rosers.
Lanfrancos de Mar. Cf. Lafrancos de Mar.
Lanselot. — P. de Ladils, Mossen Ramon, Uc de Pena,
Si anc me fe. Cf. enco.re Anselot, F^ansolet.
Lansolet. — G. de Calanson, Fadel, 146 R. {Laniolet D).
Lantelm. — Tensons de L. Cigala et de Lantelm, de Lan-
te-lm et de Raimon.
Lanza, Lansa (Marques). — P. Vidal, tenson avec Manfred
358 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Laiiza ; Pos uberi ai. Cf. ««loope Manfrei et Marques
Lanza. Uc de S. Cire, Tant es de paubre,
Laon. — B. de Paris (Ms laoir, d'après M. A. Jeanroy).
Laraus. — B. de Born, Quan vei (Habitants de Lara).
Lari. — G. de Calanson, Fadet, 121.
Laroca. — P. Vidai, Pos uberi ai.
Latin. — Calega Pansa, Ar es sazos, Frédéric de Sicile.
G. Figueira, D'un sirv&ntes, L. Cigala, ten-son avec Lan-
lelin. R. de Vaqueiras, No magrada, Teoison d'Ay<art
diel Fossat et de Girard, SoiisJiier, Denkm,, I, 297.
Laucata. — R. d'Orange, Als durs crus. Cf. Leucata.
Laudun. — B. de Bonn, Pois Ventadorns.
[Laura de San Jordan]. — Belle-sœur de Barrai de Mar-
seille, courtis-ée par Foiquet de Marseille ; Bergert, p.
54.
Laurac. — P. Vidal, Mos cors s'aiegra. (Laurac, dép. de
l'Aude, arr. de Cas^elnaudary).
Lausanna. — G. de Berguedan, Consiros,
Lautrec. — G. Riquier, Qui a sen ; Senh'En Jorda.
Lavaur. — P. Vidal, Pos uberi ai.
Lavinia. — A. de Maneuil, Tan m'abelis,
Lazer. — Anon., Fuif e no suy. P. d'Auvergne, Dleufi
liera vida. Peiro Vidal, Una chanson, Pons de Capdouil,
En honor del paire. Cf. Lebros. A. de Mareuil, Tan
m'abélis.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 359
J^ANDER, Leandier, ( = Léaiwirie), — H. Jordan, Quan la
neus chai,
Lebret (N'Amanieu). — H. Gornet, Aras quan vei.
Lebros ( = I^zape). — Jl. Cornet et P. de Ladils. Fraijrc
Raimon.
Leida (=iLéda). — A. de Mareuil, Domna genser.
1^1 AL, Leyal (Lo). — R. de Mira val, A penas sai ; Be rria-
gradal bel temps ; Enquer non a gïlire,
Lemotges. — B. de Born, Senher En Coms. Paire et Guil-
Ihem, En aquel son, Uc de S. Ciric, Un slrvenies,
Lemozi. — A. dau Luc, En chaniarel. Albertet, Monge,
digalz, B. de Boni, AL Lemozis ; Bem platz car ; Cel qui
camla ; Ges de disnar ; Ges eu nom desconori ; leu
chant; Quctn la novda flors. B. Carbonel, D'omes atrobi,
B. de Veiitadour,Tiii< cil, Cencamon, Lo plaing comenz.
F. de Marseille, Ja no volgra, G. Faidit, Del gran golfe;
D'un'amor ; Era nos sia guitz, Guillaume, oomte de Poi-
tiers, En Aivernhe ; Pus de chantar, J. d'Aubusson,
Vosira dona segcn, M. de Monta udon, L'autre lorn, P.
d'Auvergne, Chantarai, R. Vidal, En aquel temps, Ue
de S. Cire, N'Vgo vostre semblan,
Lemozi. — Tenson de B. de \'eniadour ot de Lemozi.
Lena. — B. de Born, Chazutz.
Lexdin. Ci*. Lentin.
Lexgadoc. — P. de Ladils, Mossen Ramon,
Lentin ( = Lentini, Sicile). — R. de Vaqueiras, Senher
Marques,
L.
360 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Léo, Léon. — Anon., Gr, 461, 169. G. <1« Cabestaiih, AI
plus leu (al leon=a Léon 2). G. de Berguedan, Lai on
hom. G. Magret, Lalgck pueia. G. lliquier, Per re nom
puesc ; Pus Dieus m'a dut ; Sitôt s'es grans ;Senh En
Jorda. P. Vidal, Deus en sia. Rejculaine, Cometreus voil
(als bos ornes de Léon), R. de Vaqueirais, Aras pot hom,
Uguet (?) ; Cf. Milà. p. 323, n.
Léon (Rai de). — B. Calvo, Un nou surventes (Alfoose X).
E. de Barjols, Amor, hem platz, E. Caire], Abrils ni
may, F. de Luîne'l, Al bon rey {Alfonse X). P. Vidal,
Baros Jésus; Neus ni gels, R. Vidal, Casiiagilos,
l^oN (Royaume die). — Marcabru, Aujatz de chan.
Léon (Senhor de). — Ricas Novas, En la mar rn/iior.
Leones. — J. Estève, Francs reis,
Leonor, LioNOR. Cf. Elionor.
[Léonore de Castille]. — R. Vidal, Castiagilos,
Lerga. — G. de Bei^giuedan, Trop ai estai,
Lerida. — A. de Sescas, A vos qu'ieu am. A. de Mareuil,
Razos es, B. de Born, A totz die. G. de Berguedan.
Reis s'anc nul temps; Sirventes. G. de Gabestanh, Aissi
com cel, Miaiestre Matieus de Quercy, Tan suy marriiz.
Ma»rca'bruin, Estornel, Olivier del Temple, Estât aurai.
S. de» Gipone, Entre Lerida. Cf. eneore Leyda, Lerida.
Leucata. — R. d'Orange, Als durs crus, B. de Born,
Fulheta ge^. Cf. Laucata.
Leus. ^ g. de Calanson, Fadet, 188 D. Cf. encore ibid.,
131 D. {Gelus R).
ONOMASTIQLK DÉS TftOUfeADOURô 361
Leyda. — x\. de M&ine«uil, Dona genser,
Lezinha. — B. cLe Bom, Non puesc mudar; Pois Venta-
dot'ns, (LusigJiian, Vienne).
I-Ezoïc (Uei). — Serveri de Girone, Pus li rey laxon la
ley.
LicoMEDEs. — G. de Calaneon, Fadet, 108 (Nicomedes D).
I.iGXAURE. — G. Faidit, Per Vesgar ; Si anc nuls hom ;
Una dolors esforsiva, Teanson de G. Faddit et de Per-
digon.
LiGNALRE, LiNHAuRE, Ignaure. — G. dô Bomeil, Aram
plaiz; Er auzireiz; Ges do sobrevoler; S'anc iorn agui,
Terïson de G. de Bomeil et de Linhaure.
Ijmos. — B. de Roveiiaïc, Ja no vuelh, (Limouix, Aude).
Linaira. — A. de M^nrsan, Qui conte,
LiNHAN (GuiRAi T de). — R. GaïUcelm, Cascus pUmh. (Li-
gaari', arr. de Bé7Jers., Hérault).
LioxAS. — G. de Ciibrera, Cabra,
LiONOR. Cf. Elionor.
LiRiDA. — S. de Girone, Cant aug en cort. Cf. Lerida.
Ltron. — Uc de S. Ciric, Physica.
LîssEi.. — R. de Vaqueiras, Senher Marques,
LiVERNA. — B. A. d'Armagnac, Lombartz,
LivERxos. — G. Riquier, SenKEn Jorda, (Liveman, Lot).
2
362 ONOMASTIQUE DÈS TUOtfBADOURS
LiziART. — G. <te Cailian-son, Fadet, 155. Cf. Luziart.
Loba (La). — P. Vidal, De chanlar; Estai ai gran sazo;
Mos cors s'alegra; Tari mi veiran.
LoBAT (En). — P. Cardenal, Dmti sirventes far, R. de
Vaquieiras, El so que plus. Cf. Co^nd<^e.liuJS, So fo et
iemps^ p. 99. R. Vidal, Abrils issia. Tenson d'All)erl
et du Monge.
LoBATA. — R. d'OraiTige, Als durs crus,
I^BEo. — M. de Montaudoji, Pos Peire,
LoBiEiRA. — G. de Bornieil, Uauirier,
I^DARo. — P. Vidal, Aiostar, CL A. Thomas, Bommia^
1914, p. 595.
LODEVA. Cf. GuiLHEM DE LoDEVA.
LoDoïc, Lozoïc, Loïc. — B. de Bom., Quam vei lo temps-
P. de Corbian, 33. R. de Vaqueiraô, Guerra ni pkgi
No rnagrada,
LoDoïc (Rei). — (iLoojiis VII). G. de Bomeil, Sim sentis fi-
zels. (Marica'bru, A 'la fontana, P. d'Auvergne, De/o.^
tals breus. P. Vidal, Pos uberi ai; Bem viu a gran dolor
(dans cette dernière ptièce il est question du filh de
LodoÎA, c'est-à-dire de Philippe Auguste). (= Louis
VIII). G. Fi'gueira, D'un sirventes, Gormoeda. Tomi^rs.
De chantar, ( = Louis IX). A. de Segiiet, Afo sai quim so.
DaspoJ, Fortz tristors, G. Riquier, A cet que deu vdUr;
Al car onrat Senhor {ailu«i<m). R. Cornet père. Un sir-
ventes, R. Gaoucelm, Ab grans trebalhs. Zorzi, Non
IcAssarai,
LoER. — G. de Cabrera, Cabra.
ONOMASTIOUE DES TtlOUBADOURS 363
LoERENC (Lorrain). — B. de Bom, Mon chan fenisc, G.
de Cabrera, Cabra,
LoMAGNA. — B. A. dWrrïiagna-c, Lombatiz. Cf. enicore
Oth de Lomagna.
LoMBARDA. — B. A. d'Armagaac et Na Lombarda. Cf
Bergert, .p. 51. R. de MiravaJ, Berlrahs, si fossetz.
LoMBARDiA. — Afton., L'autHer fui a Caleon; Fonça (sic)
nuls hom {Archiv, 34, 376). A. de Pegulhan, Ara par
ben. AJbertet, Atrestal; Solalz. Albert Manques, Aram
digatz, A. Catalan, Lanqu<An venc, B. A. d'ArimagTna'C,
Lombartz, B. de Born, Jeu chcluxi, Calega Pan«a, Ar es
sazos, F. de Luncd, Al bon rey, F. de Romans, Uîm
chanso sirventes. G. Faidit, Cascus hom; Chant e dé-
part, G. Figueira, Ane tan bel cop; Ja de fat, G. de
Borneil, Gen mestava, G. Riquier, Sitôt s*es grans;
SeràiEn Enric. Isjiart d*Entravenas, Del sonet, Joan
dWubusson, En Nicoki, L. Gatelus. Cora^ qu'ieu, M.
de iMontaudon, S'eigner, s'cguesseiz, Ogier Novella,
Per vos doussd. P de La Oavaranâ. P. CardenaJ, Be
volgrw. P. de Corbian, 32. P. Vid^l, Baros de mon dan;
Bon' aventura; Car'amiga; Tant ai, Pistoleta, Seigner
Blacatz. R. Vidal, Abrlls issia, Ricas Novas, Lo bels
terminis, Tampiier, Ira et dolor, Tomi^r», S-i col fines,
R. de iMiraval, Berlrans, si fossetz, Uc de S. Cin., Si
ma dona N^Alais,
I^MBART. — B. A. d'Armagnâe. B. de Born, Corlz e
guerras, Elias Cairel, Pos chai, F. de Lunel, Al bon
rey, F. de Romans, Unn chanso sirventes; Tornatz es
en pauc, G. Faidit, Sitôt nonca. G, Figuedra, Ja de
far; Quan cug chantar; Un nou sirventes. Palais, Molt
m^enola; Molt se fera, P. d'Auvergne, Chantarai, P. fie
la Cavaraoa, D'un sirventes, P. Candenal, Per fols lenc,
P. Vidal, Bon aventura; Tant an ben, R. de Mira val.
Amors ne fai; Bertrdns, si fossetz, R. de Tors, Ar es
[
364 ONOMASTIQUE DES THOUBADOURS
dreitz, R. do Vaqueiras, Seigner Marques,., no; îrim.
Ricas Novas, En la mar major; Pu$ parlii. Cf. encore
LONGOBART.
LoMBERs. — G. Adeanar, Qmta la bruna biza. R. de
Miraval, Er ab la forsa; Forniers, per mos, R. Cornet,
Ab tôt mo sen; D'orne soptil (il osA qu-e&tion du Senhor
de LoMBERS).
Lombric. — (SinveniteiSi coMne lui). E&perdut, Qui non di-
ria, Gf. P. Vidal, Pos ubert ai,
LoNDRE, Londres. — B. ée Born, Ane nos pOi\ far: l ^
sirventes faiz, G. de S. Grogori, Dreg e razos,
Londre (Na Salvagia de). — Cf. Laiiibelmi «et Raimon. Cf.
a-uss-i infra Salvagia; le ms. ^a l'appeil-e Salvaria an
Landron; Bergert. -p. 59.
Longis. — G. d'Ieirais., A Dieu en cuy. P. Guilh^<m, Ai
vergena en cuy, Pons d>e Capdiiieil, Ara nos sia.
Longobart. — P. Cardinal, Per fols tenc,
I^RFENES. Cf. HOLOPHERNES.
Lous (Lupuis). — B. die Born, Un sirventes faiz, (Plutôt
Bos, Bosioinde Tunentriie ; icf. éd. Stimming, 1913, p. 196).
Luc. — L. Cigaila, Ai maire,
Luc D*EsPARRo. — B. do Born, Lo coms m'a mandat. Cf.
Aramon Luc d'Esparro.
LucA, Lucas. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida) (La vont:
de Lucas, Luca, Ci. sur le Vou de Luques W. Foerster,
Mél, Chabaneau),
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 365
LuNA (Liuia OU Luui, Ivunigkne). — G. de la Tour, Pou
N'Mmerics,
LuNAPA.MPA. — A. Dauiol, Doulz braiiz.
LuNEL. — B. d'Aiarïiauou, Amies Guiyo; Moût m'es greu
(Dona de Lunel). F. -de Luii-ol, Non pot avcr; Pe- amor
(Cf. Beatrix DE J.uxel) ; Roman. J. d'Aubusson, Vostra
dona. M. de Monta utdoiu, Aissi com eel quom mena.
Moulagnxigol, .4 Lunél lutz. Pujol ou Pujolos, SU main
datnior. (Lunel, ch. 1. d'arr., Hérault). G. Galsseranda
DE Lunel, Beatrix de Lunel.
LuouEs. — Anou., XuU hom no deu.
LuRESANA ( = LuiiigbiLa). — L. Cigala, Eu non chant.
Li ZAN (?). — G. de Berguedaii, Bem volriu {Cridar luzan;
est-ce bien un nom propre ?).
LuzERNA, LusERNA. — A. Daniel, Ans quel (dm ; En est
sonet. A. de Pégulban, Li fol eil put. Poire Guilbean de
Luzenxa, Bes met en graji ; Qui Na Cunii;a. Uc de S.
Cire, Peire Guilhem de Luzerna.
LrziA (Mi<iiied de). — P. Videil, Bem pac. Cf. nolire intro-
duction à réditioji de R. de Barbezieux.
LuziART. — G. de Calanson, Fadet, 155 {Lussiart R).
Mabila. — Tenson de Jaufre et d*Elyas.
Mabilla (Na). — G. de la Tour, Pas N'Aim^rics. Cf.
Be-rgert, p. 89. Cadenet, A^o sai c(Û conseil (de ma fil-
ha la comiessa = Mabilla ?),
366 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Macabilu. — G. de Calanson, Fadet, 127 D. (Macabuou
H).
Madalena. — s. de Girone, En may. Cf. Magdialena.
Madiax. — P. de Corbiaii, 19.
Maexsac. Cf. Ugo de Maensac.
AIaerxa. — G. Rainol, Magrel pu'iai m'es.
Magalona. — G. diau Luc, Ges sitôt. F. de Lunel, -Ro-
man (âilluision à l'évêque de Ma^eloiiine).
Magdalexa. — Anon., Flor de Paradis. Gormo-nda.
Magox. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics.
Magret. — Tensoii de Magret et de Guilhem Rainol
d^Apt.
Magus. — (= Simon le Magicien ?). Cf. R. de Barbe-
zieux, s. V. Dedalus.
Maheu (Na). Cf. Amatieus. Cf. Maier.
Maheu de Galars. — R. Vidal, Abrils issia.
Maheut dl Montagnac-Turenne. Cf. Ber^rt, p. 17, 24,
39.
Maier (Na). — B. de Bom, Ges de disnar. Bergert, p. 23,
serait disposé à voir dans cette forme une corruption
die Maeut.
Maiestres (Reis dels). — (= Les ménestrels ?) M. de
Montaïudon, Gasc, pecs laitz.
Mailoli. — B. de Born, Mailoli.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 367
Maimona. — G. dau Luc, Ges sitôt,
Mainard (Maenard) Ros. — ( = i\'Esperdtit de Pons?). ïen-
son die Mainard et de Gui, Gr. 191, 1.
Maines. — B. de Bom, Mon chan fenisc,
Maimers (Bels). — Perdigon, Trop ai estai (Var. Rai-
nier).
Maires de Dieu. — 11. Gaueelm, Ab grans Irebalhs,
(Nous navons pas relevé le® autres exemples; Cf.
Maria, Santa Maria).
Mairona. — Dauphin -d'Auvergne, V'ffrgogna.
Mais d'Amic. — R. de Miraval, Amars me fai; Ben aiol
corles; Era m'agr*obs,
Maistre. — Cercamon, Ouan vei fenir.
Maistre. — Tenson de Maistre et de frère Berta.
Malafos. — Senhal dans Gavauda, Gr,^ 174, 4, 7, 8.
MaLAMORT. Cf. AUDIART.
Malcoratz (Mos). — Anon, Amix^s privaiz,
Males (?). — A. dau Luc, En chantareU Le mot rime
avec un mot en — os ; lire Malos^ Maleos ?
Malbspina. — A. de Pegiilhan, Li fol eil put; Per razo,
Albertet, Ab loi comens, F. de Romans, Una chojiso
sirventes, P. Raimon, Ara pos ivems. R. de Vaqueiras,
Honratz mcêrques.
Malespina (GuiLHEAf). — A. do Pegulha-n, Atress^im pren;
308 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
En arnor trob; Era par ben; Loniamen m'a; Per
solalz. A. ûe Sisteron-, .46 /oi cornensi. Cf. supra Guil-
HEM DE Malaspina et irarlkl-c Malespjna. Cf. encore
Maur, p. Vidal, éd. Aiiglade, xxxiv, 51 et xxxv, 1, où
il est i)eut-être fait allusion à Malcspina. Ctf. enfin Mar-
ques.
Malgrat de Totz. — iP. de la Cavamiifii.
Malhorca, Malhorga. — CompJ. Rob. Olivier del Temple,
Eslat aurai, Serveri de Girone, Axi com cet; Nuylls
hom savis (rei de M.); Un vers vuyll (rey Jacmes).
Malleon (?). — G. de Cabeôtaaih, Al plus leu (Gr., 242,
7); ks mss, donnent Aldeon, mais R Malleon. Cf. su-
pra Aldeon et Kolsem, Mél, Chahaneau, p. 424. B. de
Bom, Estât aurai. G. de Puycibot, Mer ces es,
Malmiros, Malmeiros. — B. de Born, Bem platz.
Mal ,Senhor (Mon). — B. die Bonn, Rassa, tan creis (Est-
ce bien un- senhat ?).
Malta. Cf. iMauta.
Mal Tortel (Ein). — Faure et Fâilcooe-t. Gf. P. VicUd, Pos
uhert ai.
Malit. — G. Rainol, Auzir cugei (Mon cosin Malui).
Mandacairel. — Comte de Poitiers, Compaigno non pose,
Manexs (personnifié). — M. de Montaudon, Manens e
frairis,
Manfre. Cf. Matfre.
Manha. — P. d'Auvergne, Lo Senher.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 369
Manric (?). — L. GigaJa, {M)anric no magrada,
Mansel, Mansei. — B. de Bain, Pois cds baros; Quan la
novela. G. de Borneil, Ben niera bel,
Mans (il^). — Anon, Donna, vos mavetz,
Manta. — B. de Born-, Ane nos poc far,
Mantel. — Senhal de la dame chantée par H. de Mira-
val, Gr,, 406, 4, 19, 24, 27, 31, 34, 46 et dans Ben sai
que per aventura. Cf. Amdraiid, R. de Miraval, p. 110.
Mantoan. — P. dei la 'Cavairana.
Mantoana. — P. de la Covananâ. Ue «de S. Cire, Una
danseta.
Manuel. — P. d'Auvergne, Laiizai sia Manuel, (Il faut
lire pflutôt Emmanuel).
Manuel (Empereur). — B. de Boni, Pois lo gens, J.
d'A'ubusson, Vosira dona segon, P. Vidal, Bem pac;
Pos uberi ai,
Mar Major. — R. de Barbezieux, Lo nous mes, R. Novâs,
En la mar major,
Mararoti. — G^vauda, Senhors,
Maracdes. — G. Faiidi't, Al semblan del rex (nom d'hom-
me); Ara nos sia guiiz.
Marc. — B. de Paris. L. Cigala, Oi maire.
Marca, Marcha. — A. dau Luc, En chantarel. A. de
Peguilhn/n, Quan que fezes, Montîi.nhagol, Bel m* es quon,
Uc dé S. Cire, Si ma dona N'Alais,
370 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Marcabru. — 11 se nomine danis Les pièces suivantes, éd.
Déjeaiine : 2, 4, 6, 9, 12 bis, 14, 17, 18, 19, 20, 20 bis,
22, 23, 25, 31, 32, 33, 35, 36, 39, 40, 41. G. de Ca-
brera. Cabra, Guinaïuit de l'Olivier, So nos reirai,
Marcoal, Mentre m'obri. P. d'Auvergne, Bel m'es
quart, \\. Jondaai, No puesc mudar, R. Raacas, Lan-
quan lo douz temps. Allusions au vers du Lavador: G.
Magret, No valon re, G. de Borneil, En un chantar
(Miilm, Ged, III, 98). Allusion à un vers de lui: B. Car-
bo-nel, Bartsch, Denkm,, (56) 22.
Marcabruna. — Marcabru, Dirai vos,
Marchari. — G. de Cabrera, Cabra,
Marco. — Anon., Seigner Maj*t*o, ou Très causas son
(même pièce).
Marcoat. — Marcoat, Vna re.
Marcos. — Anon., Cour d^ Amour,
Marcolf. — R. d'Orange, Apres mon vers,
Marcox. — G. de Cabrera, Cabra, (= Marculfe, d'après
V. Creseini, qui renvoie à Biricb-Hirschfe«kl, 37-38).
Marcueil. — G. de Cabrera, Cabra.
Marcus Crassus. — P. de Corbian, 32.
Marescal {Lequel ?). — R. dé Vaqueiras, Conseil don.
Marescot. — G. "(Je Calanson, Fadel, 151.
Mareut. — G. de Cabrera, Cabra,
Margarida. -— a. de Belenoi, Nom laissa, A. de Ses-
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 371
cas, En aguel mes, B. M-arli, Ouati tevba (Ici nom d<5
de lieu ? l'as Margarida),
AIargarida (d''Albus6o). — (Fename du vicomlie Raiiiaud
VI d'Albusso, qui régna de 1201 à 1245). Gui d'Useel,
Aram digatz; Si bem parielz. Allusiodiis dans Po«s
de Capideuil, G. de Puycibot (Una grans amors). Cf.
Bergert, p. 42. Clian-té© aussi (mais non citée) par Gau-
celm Faid'it; Bergert, ibid.
Marcarit. — R. Vidal. Abrils isaicA,
[Marguerite de Provence, femme de Saint-Louis]. — G.
Riquier, A sel que deu voler.
[Marguerite de Castille]. — Fille de Constance de Cas-
tille, elle fut mariée à Henri II, roi d'Angleterre (mort
en 1183), poiis à Bêla, roi de Hongrie. Allusion dans
P. Vidal, CafAmiga {la filha Nai Constcuiza),
[Marguerite de Montferrat]. — Allusion daffis Elias Cai-
rel. Pas chai.
[Marguerite de Savoie]. — Femme de Thomas I de Sa-
voie, morte en 1257. Chantée par Elias de Rarjols.
Bon' aventura. Pour d'autres allusionfe posisibles (A. de
SistCTon), -cï. Bergert, p. 44.
Maria. — (Nous groupons, les exemples où ce nom n'est
accompagné d'aucune autre indication; mais il est évi-
dent que plusieurs de ces exemples se rapportent aux
noms cités dans Jes articles suivants). Bieiris de Ro-
man. Carbonel et Rocin (Servante). G. de Puycibot,
Amors s'a vos; S'ieu vos voit M. de Montaudon, Ades
on hom; Aissi com sel qu'a estât; Ara pot ma donna;
S'ieu vos voil. B. Palazol, Ab lai fresca. Pons de Cap-
deuil, En tanta guisam mena; Ja non es hom. R. de
Merguas. Savairic de Mauléoii, Gaucelm ires jocs.
372 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
.Maria. — Femme de B. d'Alamanon. Blacaseet, Oimais
non er,
.Maria d'.^uramala. €f. Maria de .Mons.
Maria (ComAessa). — A. de Pegulhan, Pos ma bêla ma-
la. (Peut-être Miaria d^Vragon, femme de Pierre II
<rAragoni; cf. Bergert, p. 33-34. Pour d autres alliiS'ioiis
probables, cf. ibid.)
Maria de Moxs. — Uc de S. Cire, Na Maria de Mons.
Cf. Berge ri, p. î>8; sans dou-te la même i)crsoiiiie que
Maria d'AoïrannaiIa; cf. supra Aura.mala.
Maria la Sahda. — (Marie de Saixlaigiie, mariée eu l'2{)2
à Boiiifaco de SaJuzzo; Bergeii, p. G7, T2). H. de Va-
queiras, Truan.
Maria de Ventadour. — Cf. Bergert, p. 15, 10 ele. Gau-
celm Faidit, Gr., 107, 4, 15, 17, 20, 26,27, 32, 33,34, :i8,
37, 52, Elias dTssel, X'Elias de vos voiL Gui d'Ussel,
Ades on plus; Ane no cugey; L'autre lorn. G. de Ca-
la nsoa, Una doussa res. Sa varie, Savaric eus deman,
Uc de S. Cire, Il go vosire semblan. C'est probaWement
à la même dame <iue sont adressées les chansons du
Moine de Monlaudon citées à l'article Maria, ainsi que
celle de B. d'e» Palazol; Bergert, ibid. PeuiUêtne aussi
Maria de Ventadour est-elle ahantée sous le nom de
Maria par G. de Puycibot; cf. s-upra Maria et Bergert,
p. 31, qui renvoie à Schultz-Gora, Prov, Dichierinnen ,
p. 9, 22. Cf. emfin iii'fra Ventadour.
Maria (Veines). — B. Trobel, Aissi com cel. B. de Veii
zae, Lo pair'el filh, F. de Lunel. Domna bona. F. de
Marseille, Senher Dieus. P. Cardenal, Vera vergena,
P. de 'Corbiian, 17. Perrligon, Verges, Of. encore San-
ta Maria.
ONOMASTIQUE DES TROLBADOLRS 373
Maribonda. — p. Ca-ndenal, Cel que Je,
Marinier. — B. de Born, Ane nos punc; Bem platz cor;
Rassa tan creis,
Markiol. — Anom., Gen me nais.
Maroc, Marroc. — Gavâuda, Senhors, G. Ademar, Ben
for*oimais. 0. Niella, Per vos bêla domna. P. d'Au-
vergne, Bel nies quan. R. VkUiJ, Abri h issia
Marol. — B. de Born, Ane nos poc far.
Maroqiena. — Gavaud.a, Senhors,
Maroquin (Rei). — G. du Luc, Si per malvalz.
Marques (Lequel ?). — A. de Sisteron, Domna a vos, E.
cte Barjols, Bonaveniura, Marcatxru, Fax in nomine.
P. Vidâl^ Pos ubert ai. Uc de S. Cire, Messongel, un
sirventes.
Marques (Xom de personne). — G. Riquier, De so don
ieu; SenfiEn Enric, Guiraut Riquier, a sela que amatz.
Cf. notre élude sur Guiraut Rkjuier.
Marques. — G. de Berguedan, Amies marques.
[Marques Lan/a]. — Tenson de G. de S. Desdier et de
Marcjues I^nza. Cf. supra Lwza et Merkel, Manfredi I
e Manfredi II La)ncia, Turin, 1880.
Marques (Albert Maletspina). — R. de Va-queiiras, Senher
Marques.
Marques (de Malaplana ?). — G. de Berguedan, Ben ai
auzit; Tdlans m'es près.
374 ÔNoMASTIQtE DES TROUBADOLHS
Marques (de AI ont ferrât). — F. de Romans, Una chanso
(Guilkume IV de Montferrat). G. Faidit, Ara nos sia
guilz, G. Adétmair, U\Aga pue/a {?). J. d'Aiibusison et
Nicolet de Turin. L. CigaJa, Esiier mon grat (Banifa-oe
II de Man.tferrait). Peirol, Quant amors (Conrad de Mont-
ferrait, d'après Crescini, Makiualetlo, Indiex). P. Vidal,
Bon' aventura, R. de Vaqueiras, Senhor Marques; Truan
(Banifaoe I de Moniifeirrat).
Marques (de Provenee). — Mancabru, Pax in nomine (R.
Berenger IV de Bailcelone).
Marques (Comte de Toulouse). — (Raimon VI ?) Atnon.,
Ugonet, vai ses bistensa,
Marquesa, Marqueza. — A. de Seseas, En aquel mes.
G. de Berguedan, Re^ls^ s'anc nul temps (Il s'agit d'A-
zalals die Béziens, Bergert, p. 25). G. Riquier, Senh*
En Jorda.
Marquesa (= Béatrix de Viennois, fille du marquis Guil-
hem IV de Montferrîat). — Peirol, Ben cuia4)a^ M'en-
tencio, Bergerl, p. 91.
Marquesa (de Polign-ae). — G. de S. Desdier, Be chan-
tera, Bergert, p. 18.
Marquesan. — (Habitant de la Mairche de Trévise). P.
de la Cavarana.
Marqueseta. — G. de la Tour, Treva, (Le texte n'est pas
sûr; voir les différentes leçons et coj>J€«ctui>es dans Ber-
gert, p. 84-85).
Marsat A. — G. deJ Baus, En Gui a tort.
Marsax (Am. G. de). — R. Vidal, Abrils issia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 3/5
Marsans. — B. de Boinn, Pois Ventadorns,
Mars-elha, Marcelha. — B. de Uovenac, Una sirventes-
ca. B. d'Alamanoai, Ja de chantar, B. de Boiui, Un sirven-
tes forai. Un sirventes. B. Carbonel, Ais^i com cel que
trabuca (vescoms de Marseille ?); ibid, (All'usion à un
chanoine de Marseille); Un sirventes. Compl. Rob. G.
•del Baus, En Gui a tort. G. dau Luc, Ges sitôt. P. Car-
clenal, Be volgra. P. Vidal, S'en fos en cort. Peiirol,
Pos flum Jordan. R. de Vaqueiras, Gar^lambei. R. de
Tors, Per Vavinevâ Pascor. Roforzat, D'un cavalier,
Sordel, Lo reproviers; Planher vueil; Puois nom tenc.
Marselhes. — B. d'Alajnanjoni, Pois chanson. Compl.
Rob. P. Cardeoial, Ab voiz d'angel (allusion au fin
cuir Marseillais).
Marselion. — G. de Cabrera, Cabra.
Marstlis. — B. de Paris. P. Cardenal, Per fols tenc.
Martça. — S. de Gironie, Près d'un Inrdi.
Martel (Marteil, Loi). — B. de Born, Ouan la novda;
molt nies deiscendre. Tomsom de Guilhem eit de Ri-
chard.
Martin. — R. d'Orange, Car dous e fi. Rostang, Bels
Senher Dieus,
Martin Algat. — Uc de S. Cire, Segncr Vescoms,
Mascaroza (d^Astarae). — A. die Sosea^s., En aquel mes.
Pour Mascarose d'Armagnac, Cf. Bergert, p. 30.
Masmut. — B. d'Alaman<Mi, Sieu agues virât. G. Ade-
mar,A^o pot esser. G. de Bonneil, Bes cove pois. P.
d'Auvergne, Bel m'es quan. R. de Miiraval, Bel m^es
quieu chant. R. Vidal, Abrils issia.
J/6 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Massa. — A. -de Sisleron, En Amor. E. Cairel, Era non
vei {Marques de Massa), G. Ademiair, Tant es ctamor
(dona de Massa). P. de la Cavarana (Cliabane-au noie :
Malgrat de Totz (Cf. isupra) = Guillaume, .iruarquis de
MajSfiia).
Massot. — A. de MarsaT», Qui conte.
Matafelo. — B. de Born, Pois Venladorns,
Mataplana. — G. die Beirguedam, Amies marques; Chan-
fioneta. R. Vida.!, Abrils issia,
AIataplana (Pons de). — G. do Berguedan, Consiros (Cf.
aussi Tarlicle précédent).
Maïaplana (Uc, Ugo, Uget de). — R. VidaJ, Abrils issia;
En (Èquel temps. R. de Miraval, Grans mestiers.
Matfre, Marfre, Manfre (Rei). — A. de Pegulhaa, To-
tas honors (Planh). G. Figueira, Ja de far un sir ven-
tes, L. Galehis. P. Vidal, Cor quom trobes; Ma voion-
tatz, P. de CasteiTiou, Hoimais nom ccA (Cf. Poile).
P. <le Marseille, L'autr*ier. R. de Tors, Ar es ben dreil
Matfre. — P. de I^diks, Mossen Ramon.
Matfre. Cf. Maroies Lanza.
Matfre (Enmengaul). — Mahn, Ged., I, p. 245 (= Bre-
viari d'Amor),
[Mathilbe, oomiteis.se d'Angoidème]. — C^de.net, Seusi es-
sai. Ijq même ? G. Faidit, tenson avee A. de Siste»ron,
Gr., 167,25; cf. Bergert, p. 42.
[Malthide, femme de Henri le Lion, duc de Saxe]. —
Brf
ONOMASTIQUE l>iàS TKOLBADOLRS 377
(Jlwiilée -par B. de Born, sous le nom de Su'issa^ dans
Cazuiz suy ; Ges de disnar ; cf. aussi supra Majer et
Bergert, p. 22.
MvTiEi , MvTEL. — L. Cigala, Oi tnaite, Ten»on de Ber-
Iran (de Gourdon) et de Alalhieu (Gr., 75, 6).
Matieus (de Caersi). — Maieslfe Matieus de Caersi, Tan
suy marritz,
Maudom (?). — Pujol, Sel qui scilvei (Ms. Senamaudom).
Maur. — B. d'Alarniano-n, Qui que s'esmai, P. Vidal, Pos
ubert ai. (Il s'agit peut-être du marquis de Malaspina ;
•cf. éd. Anglade, p. 182. Ce serait plutôt Manfredi Lan-
cia, d'aiprès Torraca, Pietro Vidal in Itàlia, in Atti /?.
Accad, Arch, Lett. Bell. Arti, Nuova Série, vol. IV,
1915, p. 246 sq.). R. de Vaqueiras, Aras pot hom.
Mauran. — G. de Cabrera, Cabra.
Maurelhas. — R. Vidal, Abrils issia.
.Mauren. — B. de Venladour, Bel m'es quieu chant.
Maurestain. — A. dau Luc, En chantarel.
Mauret. — B. de la Tour, Mauret. B. de Castellane, Eras
puois ivems. Cf. Mauri.
Malretainha. — F. de Marseillle, Ja no volgra.
Mauri. — B. de Castellane, Sitôt no m'es. B. de Born,
Rassa, tan creis, P. d'Auvergne, Sobrel vieil trobar
(Mauri et Miro).
Maurina. — Evesque de Clermont, Per Crisl. Bergert, p.
48.
3
378 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Mauta. — P. Vidal, Neus ni gels.
Mauzac. — P. Cardeaal, Uafar del comte (lo barrey de
M.). Dauph. d'Auvergne, Vergonha,
Mayensa. Cf. Guio.
Méandres. — A. Daniel, Ar vei vermeills,
Mediona. — G. clau Luc, Ges sitôt.
Meisso. — B. d'Alamanon. Amies Guigo (Cf. éd. de Gra-
ve, p. 81. Il s'agirait de Mison, près de Sisteron. Cf.
encore Mison).
Melan. — G. Figueira, Ja de far un sirventes. Cf. eftoore
P. Vidal, Tort mi veiran ; le texte est dooileux.
Melchior. — R. de Vaqueiras, M ras pot hom. Peire del
Vilar, Sendatz vermeils.
Meleagre. — A. Daniel, En breu.
Melgones (Melgoires). — Ber. de Peizrenger {Sols melgo
nés). Cf. Melguer.
Melguer. — G. de Berguetçlan, Chansoneta. Uc de S.
Cinc, Un sirventes (Mauguio, Hérault) .
Mblhs - M*EN - Venha. — P. Vidiad, Pos ubert. (Nom
de lieu imagmaire : Mieux-m^en-vienne).
MiELicADESER (Lo). — Templier, Ira e dolor (=E1 Melik
ed Daher; cf. C. Fabre, Austorc d'Orlhac, p. 15).
Memde (Evesque de). — R. de Castelnou, Mon sirventes
Tramet.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 379
Menandres. — G. de S. Desdier, Los grieus désirs.
Menelau. t- g. de Calanson, fadef, 163.
Menerba ^arquesa de). — G. de Barneil (Guilhem Au-
gier ?), Quan vei lo dous temps, R. de Miraval, S'ieu
en cantan, dette miarquiise de Minerve s'apcpelait Es-
quia ; Cf. Andraud, /?. de Miraval, p. 219, Bergerl, p.
20 ; Minerve, airr. de Saiint-Pons^, Hérault. Cf. Gent Es-
QuiA, Gent Esquiu
Menerbes ( = Le Minervois). — R. de Miraval, SHeu en
cantan.
Meolho, Mezulhon, MiiixoN. — B. d'.Uamanoii, Amies
Guigo. Durand Sartre de Carpentras. R. de Vaqueiras,
Garlambei (lo dons de Meolho). Faune et Falconet {R,
de Meolho). R. Novas, Vil sirveutes ( = Mevouilhan,
Var).
Mercadier. — R. Vidal, Abrils issia.
Merces (Fina). — Perdigon, Ben aiol mal.
Mercbs (Mala). — G. Adémair, No pot «sser.
Merce (Ses). Cf. Ses Merce.
Mercoill. — Peirol, Ben dei ihantar.
Mercuor (Senhor de). — F. de Lunel, Tan fin'amors.
Merun. — Anon., Lo sen volgra (Gr., 461, 154). B. c^
Born, Greu m'es deiscendre. B. de Paris (Merlin CEn-
gles), Gormonda.
MiiRLON. — G, de Cabrera, Cabra,
380 ONOMASTIQUE DES TROUBADOLRS
MEasATGiER (Surnom ?). — B. de Ventadour, AcosseUiaiz
mi ; Bel mes qu*ieu ehant. {Ce mot se trouve dans de
nombreux envois ; mais il est difficile d*y voir un nom
ou un surnom).
Messenc. — Gavauilii, Dezamparal: (Pueg de Mezenc =
Mezenc, dans les Cévennes).
Messina. — Cârbonel et Rocin. G. de Cabestanh, Moul
m'alegra, R. de Vaqueiras, Senher Marques,
Messo ( = Methone, Grèce.). — R. de Vaqueiras, Senher.
Marques (Appel, Prov, Chr, », n** 101, v. 30, voff.)
Messonjet. — U'C de S. Cire, Messoniei.
MicoLAU. — R. de Vaqueiras, Garlambei,
MiDRAç. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida,
MiEG Prince. — Durand Sartre de Carpentras.
MiELHs. — B. de Born, Cel que cam/cii. Cf. eneore Mielhs
DE Ben.
MiELHs d*Amic (var, d'AMicA). — R. de Miraval, Sadreg
fos chaniars,
MiELHs DE Ben. — Gui.^c»arda de Beljoc (Beaoïjeu^ Rhô-
ne ?) ; cf. supra ce mot et Bergert, p. 17. A. de Pegu-
.Ihan, Eissémen com Vazimans (ne paraît pas être un
Senhal). A. Daniel, Ane ieu ; Sim fos amors, B. de
Bam, Cel qui camla ; Dona pois de mi. F. de Marseille,
Ab pauc ieu. G. Faidit, Tôt so ques péri.
Mielhs de Domna. — Senhal propre à R. de Barbezieux,
Airessi com Tolifans ; Atressi com Persavaus ; Bem
t
i
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 381
cuidava ; Be volria ; Lo nous mes ; Pauc sap d'amor ;
Pos qu'en midons,
MiELus DE MiELiis. — F. de Marseille, Moût i feiz, R. Bis-
tors d'Arles, Archiv, XXXIII, 427.
Milan. — Albert de Malespina, teaiison avec R. de Vaquei-
ras, Aram digatz. F. de Lunel, Al bon rei. G. de Bor-
neil, Toi suavet, Iisnarl d'Entravenas, Del sonet, L. Ci-
gala, Estier mon grat, Peire de la Cavarana. P. Carde-
nal, Ac non vi (texte de T ; /la leçon est fort douteuse).
Tenson de Taurel et de Falconet. P. Vidal, Boncaoen-
tura (Cf. encore Tari mi veiran, v. 12, où la leçon est
fort douteoise). P. Guilhem de Luzerna, En aquel gai
sonet,
MiLANES. — L.Cigala, Estier mon grat. R. de Vaque-iras,
Aram digatz (v. 8, var. Appel, Prov. C/ir.'). Sordel,
Plagner vuelh, Uc de S. Cire, Tant es de paubr'; Un sir-
ventes vueil far,
MiLHAu, Melhau ( = Millau, Aveyrou). — B. de Born,
Pois lo g'cns ; Un sirventes forai. Sopdcl, Playner vueil.
Cf. Amilhau.
MlLUETA. Cf. AmILHETA.
MiLiDA. — G. de Cabrera, Cabra.
MiLMANDA (Tor). — Uc de S. Cipc, Qui vol terra. Cf. Mm-
MANDA.
t
MiLON. — G. de Cabrera, Cabra.
MiQUEL. — A non.. Quan vei la flor. Gormonda {Uangel
Miquet). G. Ratnol, Quant aug rjhanlar, R. Gaucelm,
Qui vfil aver (jongleur et ami de R. Gauoelm).
382 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
MiQUEL DE Castiliio. Cf. Castilho.
MlQUEL DE LUZIA. Cl'. LuZIA.
MiQUEL MoREZi. — Uc de s. Cire, Un sirventes (Michel
MoirosiiK)).
MiR Bernart. — Tenson de Mir Bernart -et de Sifre.
MiRABEL. — A. dau Luc, En chantarel. A. de Pegulhan,
Per razo. B. de Bom, Greu m'er desamdre; Pois Ven-
tadorns; Quan la no vêla flors.
MiRALH. — E. Cairel, Lo rossinhols canta,
MiRALH (Bel). — B. de Boirn, Dona, pois de mi. R. Cor-
net père, Un sirventes.
MiRAL DE Pretz. — B. A. d'ArmagRxic, LombuHz.
MiRAMON. — A. de Mareuil, La corlezia.
MiRANDA. — G. Ademar, Quan la bruna bîsft.
MiRANDOL (Semhor de). — B. de Bom-, Moli m'es descendre.
MiRAVAL. — E. de Barjols, Bels gazànhs. Hue de Mata-
pla-na, D'un sirventes (dirigé condre R. de Miraval). M.
de Montaudon, Pos Peire, R. de Miraval, Aissi com es;
Amors me fai; A penas sai; Ar dh la forsa; Ara nta-
gr'obs; Bel m'es qu'ieu cant; Ben alal m'ossaigier; Ben
sai (Mahn, Gerf., u® 1100); Be nCagrada; Cet cui fois;
Chans cant non es; D'amor es toiz; Enquer non a gaire;
Long temps; Pos (mas) ogan; S^adregz fus chcantars;
S'ieu en chantar; Toi cansoneia; Tais va mos chans; Un
Sonet.
Mtrmanda (Tor). — B. de Bom, D*un sirventefi nom cal.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 383
Us de s. Cire, Qui vol terra (Celte tour fut conqui'se par
Guillaumie d'Orange).
MiRo. — P. d'Auvergne, Sobrél vieil irobar.
MiSAc. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
MisoN (Dona de). — Sordel, Toslems serai.
MiuLLON. Cf. Meolho.
MoiRON. — G. de Borneil, Amors e cals [ois.
Moïse. Cf. Moyses.
MoLA. — Temson de G. Raimon et de Mola.
MoLiERXA. — B. de Boni. Molt m'er descendre.
MoLiNATz. — P. Vidal, Quant om es.
»
MoNAL. — R. de Buvalel (?), Moût chantera,
MoNBEL. — P. Vidal, Tant an ben dit (Peut-être Monte-
beUo, en Italie. Cf. notre édition de P. Vidal).
MoNBLANc. — S. de Girone, Cant aug en cort,
MoNBRiso. — M. de Montaudon, Aissi com ceA qu'a estât.
MoNCABRiL (ou MoN Cabril ?). — G. de Berguedan, Sir-
ventes.
MoNCADA (GuiLHEM de). — R. Vidal, an. Suchier, Denkm.
Cf. encore Guilhem de Moncada.
384 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
MoNCADA (Ot de). — G. de ïkîrguedan, Chanson ai.
MoNCAL (en Montferral). — A. de Pegulhan, Pos mù)bela
mala.
MoNÇAT. — Teïison cn-lre Ue de S. Cire et Giraul.
MoNCLAR (Berenguier de). — G. de Bergucdiin, Bernari:
ditz de BaisseiL
MoNCLi. — A. Doniel, En est sonei (Var. Monclar),
MOND.^. Cf. GiDAS DE MoNDAg.
MoNDRAGo. — Pujol, SU mals d^amor. R. d'Orange, Coin-
panho,
MoNDRAGON (PoNs de). — R. de Vaqueiras, Garlambci. Cf.
Appel, Prov. Ined,, p. 352 ; Hist, Gén. Lang,, VIIL
117.
MoNELHS. — R. Vidal, Abrils issia,
MoNET. — G. de Poitiers, Farai un vers, v. 67, ms. C
Nom d'un jongleur ; cf. éd. Jeanroy.
MoNFERRAN. — B. de Born, Quan la novela flor, G.
Faidit, Ane nom pnrii (Plutôt Monferrat ; cf. infra).
P. Cardenal, El mon non a. R. Vidal, Abrils issia. Sa-
varic, Savaric, eus deman (Dona de M.). Uc de S. Cire,
Deis ueils e del cor (Comiessa de M. ; Bergerl, p. 28).
Monferrat. — G. Faidit, De faire chanso; Tôt me cuidiei;
Tug cil que amon, G. Riquier, S'ieu /a trobat, J. d'Au-
bu-sson, En Nicolei, L. Cigala, Estier mon grai. Ogier,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 385
Tosiemps. P. Vidal, Bon' aventura, Peirol, Pos flum
Jordan. R. de Vaqueiras, Aras pol hom ; Galop e trot ;
Ges sitôt ma dona ; Non puesc saber. Tenson d^ Tau-
rel et de Falconet.
MoNFERRAT (Beaitrix de). — R. de Vaquedras, Araip.
requier. Cf. encore R. de Vaqueiras, à Tarlicle Beatrix.
MoNFERHAT (Coduleese de). — G. Faidil, S'ont pogues,
Monferrat (Doiia de). — Tenson de Preboôt de Valensa
el de Savario. P. Vidal, Estât ai gran* (Sœur du
Marquis ?).
Monferrat (Marque® de). — Anon., Gr. 461. 42 (?). A.
iaire m'es. Cf. iinifra.
Monferrat (Marques de) . — Anon., Gr, 461, 42 (?). A.
:I-e Pegulhan, Ara parra ; Pos ma bêla mcda>. Alber-
lel. Ab son gai, A. de Mareuiil, Sim destrenhetz. Ca-
denel, De nulla ren, E, Cairel, Abril ni may ; Moût mi
plaiz ; So qu'om sol dar, F. de Romans, Una chdnso
sirvenles (Gui'lhem IV de Mojitferrat). G. Faidit, Ane
nom parti (Cf. Monferran) ; De faire* chanso ; S'om
pogues partir (Senhor de M.), G. de Bom'eil,A^o sai rei
{Senhor a cui es M,), G. Riquier, S*ieu /a trobai, P.
Vidal, Baros Jésus ; Per meils sofrir ; Pos uberi ai,
R. de Vaqueiras, A^o m'ayrada.
MoNFERRioL. — G. d-e Salignac, Per solatz e per df^port.
Monfort. — B. de Rom, Pois Ventadorns ; Un sirven-
tes farai. G, d'Apehier (Torcafol), Membrariaus,
Monfort {Elis d-o). — M. d«c Mon-taudon, Autra vetz. Cf.
Elis.
386 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
MoNFORT (Cojïiis d-e). — Anon., E sHeu agues pendut, B.
de Born, A iornar mer. (La pièce ne peut .pas être de
B. de Born le père, peut-être pas même du fils. Elle s
été écrite entre 1216 et 1218. Cf. Stimming, B. de
Born, 1913, p. 47-48).P. Cardenal, Per fols tenc.
MoNGALHART. — P. Vidal, Pos ubert ai.
MoNGE. — R. de Castelnou, Mos sirventes (Monge blcmc).
Id., ibid. (Monge nier).
MoNGE [de Montaudon]. — M. de Montaudon, Autra veiz;
Uauirier.
MoNGiBEL. — P. Vidal, Pos uberl ai. E. Cairel, Pos chai.
MoNjAi. — P. Vidal, Pos uberl,
MoNjoi. — Comité de Foix, Mas qui a flor. Pieiipo III,
Peire Salvatge.
MONIMEN. Cf. MONUMEN.
MoNLAUR. — Cominal, Comte d^Apchier Elsperdut, Lo
. dezirier. G. d'Apchier, Vieil Cominal. P. Vidal, Pos
ubert ai.
MoNLAUR. — Cominal, Comte d'Apchier. Esperdut, Lo
Hist. Gén. Lang., X, 375.
MoNLEos. — E. de Barjols, Bels Gazanhs (Peir cui es
Monleos)
MoNMAUREL. — B. de Bom, Molt m'es descendre ; Quan
la novela flors. Cf. encore Guilhem de Monmai rei..
MoNMELiAN. — G. de Cabrera, Cabra.
MoNMELïo. — Pierre III, Peire Salvatge.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 387
MoNPAS. — A. de Marsan, Qui conte. Tenson entre Arnaut,
Fol€ et Guilhem.
MoNPESLiER. — A. de Sarlat, Aissi mou, A. de Mafieuil,
Ane vas amor (Cil cm es M.). B. de Rovenac, Ja no
vuelh, B. die Born, Rassa, m'es si ; Un sirventes farai,
B. Carbonel, Aissi m*a dai. B. de Parozol, S'ieu anc,
F. de Marseille, En chantan m' aven. Comte de Poitiers,
Ben vuelh que. G. Faidit, Ab cossirier, G. de Calanson,
A leis cui am. G. Riquier, Guilhem de Mur, que cuja.
J. Aguila, S'eu anc per fol. Marcabru, Al départir.
Peire et Guilhem, En aquel son. P. de Bergerac. P. de
Castelnou, Oimais nom cal. P. Vidal, Drogoman. Per-
digon, Ben ajol mal. Sordel, Quan qu'ieu chantes (Uaur
de Monspeslier), Cf. enoope Cabestanh.
MoNPESLiER (Guilhem de). — G. de CaJanson, A leis cui
am. P. de Bergerac. R. ie Vaqueiras, Leu sonet. R.
Vidal, Abrils issia.
Monreal. — (Montréal, arr. de Carcassonine, Aude). P.
Vidal, M os cors s'alegra ; Tort mi veiran,
MoNROziER. — G. Riquier, p. 232. P. Vidal, Tant an ben
dit. R. d'Orange, Lonc temps ai estât (Comtessa de
Monrozier = Comtesse de Rodez ; Montrosier était un
chûteau, situé dans le département actuel de rAveyron,
et qui appartenait aux Comtes de Rodez).
MoNRUEL (Bel). — B. de Venta dour, Bels Monruels. G.
de Borneil, Honratz es hom.
MoNs (Maria de). Cf. Maria de Mons.
MoNS Antics. — P. Vidal, Pos ubert ai.
Mons Cents. Cf. Cents.
388 ONOMASTIQUE DÈS TROUBADOURS
MoN« JuDics. — P. Victed, Pos ubert ai (Mo-ntjuich, Bar-
celone).
AloNSAUREL. — (Montsoreau, Maine et Loire). B. de Born,
D'un sirvenies nom chcJ.,
*
MoNSo. — s. de Girone, Iram luréya,
MoNTAGNAGOL, MoNTAGNAGOUT. Cf. GuiLHEM DE MoN-
TAGNAGOL ,' cf. encore teneon de Sordel et de Monta-
gnagol.
MoNTAGUT. — B. de Born, Lo coms m'a mandai. R. de
Mira val, Bel m'es qu'ieu chant.
MoNTAiGON. — Guirautt d'Eispanha, La gala sembiansoK
(Pilace de Touloiiise», auj. place Saint-Georges. Il en
est eiïcorie question dlans la Ch. de la Croisade ; ef.
l'éd. P. Meye»r, II, <p. 474).
MoxTALBAiNY. — A. dau Lu»:;, En chantarefl.
MoNTALBAN. — G. de Calanson, Fadd, 114.
MoNTALBEo (?). — B. de Born, Lo coms m* a mandat. (M.
A. Thomas veut lire Montarbezo, qui serait Monta u-
beron, près de Montpellier. Cf. Stinmiing, B. de Borrij
3« éd., p. 154).
MoNTALBERT (Peire de). — Tonson de Peine de Mant
Albert et de Gaucekn.
MONTALDO. Cf. MONTAUDO.
MoNTAMAT. — P. Vidail, Pos uberi ai.
MoNTAN. — Raiimon Bistortz de l\o68ilho. Tenison de
Sordel et de Montan.
Montanier. — G de Berguedan, Trop ai estât.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 389
MoNTARBEZO. Cf. MoNTALBEO.
MbNTARGi. — Temisoni de G, de S. DeiSidier eit de la Dona.
MoNTAUDO, MoNTALDo. — M. d« Montaudon, Fort m'en-
nejn ; Lauirier ; Pois Peire.
AloNTAUT. — K. de Vaqueiras, Senher Marques.
Mo.xTEiAN (Castel de). — Anon., Quant oscavalcai,
MoNTELH, MoNTEiL. — R. de Miravaî, Den ajol cortes.
R. d'Orange, Parliers. R. de Vaqueiras, Aram requier.
Montesquieu. — P. Vidal, Bem pac (Montesquieu-Voi-
vestrfe, HaïubenGaiPonine ?). R. de Miraval, A Dieu me
coman,
MoNTiGNAc. — B. de Born, Eu chant quel reis (Rev. 1.
rom., LV, p. 93).
MoNTi Tabor. — A. de Pegulhan, Ara purra,
MoNTo. — Potns de la Garda, Mandat m'es,
MoNTOs. — R. de Vaqueiras, A^o m*agrada.
MoNTOUEU. — P, Vidal, B^m pac. (Montolieu, dép. de
rAude).
MoNUMEN, MoNiMEN. — (Le Saint Sépukre). F. de Ro-
mans, Aucels no trob ; Quan lo dous temps. P. Vidal,
Ane rM mori ; Sim laissava.
MoR. — P. Vidal, A per pauc. G. de Bomeil, Be deu en
bona.
MoRERS. — Rostang, Bels senher Dieus.
MoRNATZ (Castel de). — P. Vidal, Son ben apoderatz.
R. de Vaqueipas, Leu sonet. (Momas, Vaueluse).
390 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
MoRUEL. — L. CigaJa, Studj fil. rotn., V, 52.
MosTEROL. — B. de Bom, Molt m'es descendre. Cf.
Berlai de Mosterol.
Mot-Mi-Platz (?). — P. d'Auvergme, Lairs clars.
MoYZEs. — Anon., Tôt aissi soi. B. de Paris. Calego
Paiiza, Ar es sazos, P. de Corbian, 18, 22 ; Domna
dels angels, P. d'Auverçne, Dieus vera vida. P. Car-
denal, Lo jorn qu'eu fui naiz.
Muca (?). — Toni&oii de G. Haimoii) et de Mola.
MuLA (Vila de). — R. Vidal, Abrils issia.
MuROL. — B. d-e Bom, Ane nos puoc (Moreuil, dép. de
la Somme ; Stimming, B. de Born, 3^ éd., p. 189).
Murs (=M'ur-<le-Barrez (Aveyron) ou Mur en Provence ?).
Cf. GuiLHEM DE Murs.
MuRSiA. — G. Riquier, Guilhem de Mur, que cuja far,
{Murcie, Espagne).
Mussô. — R. de Vaqueiras, Senher Marques (Modhoni,
Grèce).
N
Nabucodonosor. — B. de Paris.
Nadaul. — G. de Barguedan, Mal o fe.
Naimona (?). — G. dau Luc, Ges sitôt. Bergert, p. 20,
n« 4.
Nalnes (?). — B. Marti, Quan VerVes (lire N'Armesen ?
Chab.).
ONOMASTIQUE DES TROUllADOURS 391
Nanric. Cf. Enric.
Nantolh, Nantoil, Nantuelh, L\ntuelh. — p. Vidal,
En una terra. R. Vidal, So fo el temps, R. de Vaqueiras,
ï.eu sonet. Cf. encore Gi i de Nantolh et Guion de
Lantoil.
Xapol, Xapois. — Compl. Rob. Tenson ies deux Guilhems.
Xarbona. — Az. de Porcairagues, Ar em al freg temps.
B. d'Auriac, En Guilhem Fabre. B. de Ventadour,
La doussa votz (Midons de Narbona). Comte de Poitiers,
Pus vez&m. Dauphin d'Auvergne, Vergonha (Lo legaiz
de N,). G. Ademar, Ben m'agr'obs ; Pois /a vei florir ;
Ouan la bruna biza, G. de Berguedan, Eu no cuidava.
G. de Borneil, La flors el vergan (Midons de N.), G.
Riquier, Amors pus a vos ; Aissi com selh ; A mon* dan;
Bem meraveil ; Bem volgra ; Ane mais ; Pies de tris-
tor ; Tant m'es Fonratz ; Al pus noble ; Qui cù sen ; Pus
Dieu m'a dat saber ; Als subtils aprimatz ; Guiraut
Riquier, a sela ; Ane non aigui ; En re no melhura ;
Tan vei, G. dau Lu<î, Ges sitôt. P. d' Auvergne, Ab fina
joia (Allusion à Ermengarde). P. Cardenal, Falsedatz;
Uarcivùsque de Narbona. . P. Vidal, Caramiga (Linh
de N.) ; Pos ubert ai. R. de Miraval, A Dieu me eomcui
Sail de Scola, De ben gran joi.
Narboxes. — G. Riquier, Ab lo temps ; Aissi péri ; Pies
de tristor ; Quis tolgues. J. Esteve, Aissi col mala-
nans. M. de Montaudon, Pos Peire. P. Rogier, Tant
ai mon cor. P. Vidal, QuaSni om es. Poaiis d'Ortafas, Aissi
com la naus.
Narbul ( = Narbona). — Trob. de ViHamauit, Mal mon
qrai.
Narcissus. — B. de Ventadour, Quan vei la laudeta.
Peirol, Moût m'entramis.
392 ONOMASTIQUE DES TROUBADOl RS
Nathan — G. de Calanson, Fadet 91 U (Naitan D),
Nat de Mons. — R. Cornet, Al noble cavalier. Il y a
aussi plusieurs citations dans les Leys (TAmors.
Nai çAï.EM. — G. dau Luc, Ges sitôt.
Nauzers Figera ( = Guilhem Figueira). — A. de Pegul-
han. Bertran DaureL
Navar. — B. Calvo, Moût a que ; Un nou sirventes. Ga-
vauda, Senhors, G. de Borneil, Obs magra ; Si sotils
sens,
Navar (Rei). — B. de Born, Pois lo gens ; Quan vei ;
S'ieu fos aissi. Engles, A la jor fui Tautrier (Thibaut
IV de Champagne ; cf. P. Meyer, Dern, Troub., p. 35).
G. de Bergueniain, Trop ai estât. G. de Borneil, S'ara no
poja. Marcabrun, Emperaire, per mi. Sordel, Planher
vueiè (Thibaut I, Comte de Champagne). Zorzi, Non
laissarai.
Navarra. — P. Bremooi, Pus partit an. S. de Girone,
Entr'Arago et Navarra.
Navarra (Rei de). — B. Calvo, Un rMU sirventes (Thibaut
II).
Nazaret. — R. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Nebot (?). — M. de Montaudon, Gasc pecs lait?..
Negro (Prat). — F. de Lunel, Roman.
Neiron (Prat). — G de Cabrera, Cabra.
Nems, Nemze ( = Nime)s). — F. de Marseille, Tan m'abelis.
Poms de la Garda, Farai chanso. Uc de S. Cire, Un
sirventes vueil.
O.VOMASTiQLE DllS TttOLBÀbOLHA 393
Nexbrot. — G. de Calanson, Fadcl, 152 D.
Neptunabls. — B. de Paris.
Neralh, Nerralh. — G. d'Apchier, Mos Cominals,
Xermessex (?). — R. die Mirav-al, Tal va mon loi. Cf.
iXai.xes.
-\i:ro. — Anon., Suif e no .suï/. G^avauda, Lo vers dey far,
P. de Corbian, 3?. Cf. Xegrox, Xeirox.
Xersisec. — G. de Cabrera, Cabra,
Xessa. — Pujol, SU mal d'amor.
Netron (Raimon de). — P. Rremon, Un vers voil,
NiCANOR. — R. de Mergu^s, La doussamors. (Cité comme
exemiiJe de richesse).
XicART ( = Château de Xowark, en Angleterre). — M. de
Monta udon,Sef'gfn^r. Cf. Duc de la Saille, Troubadours
CarMaliens, II, 336.
Ni COL AU. — R. de V-nqiieiras, El so que plus,
Nicolas de Bar. — R. de Vaqueiras, Aras pot hom, R.
Jordam, Amor de vos,
NicoLET. — A. de Pegiilhan, Li fol eil put,
XicoLET (de Tirin). — F. de Romia.n's, Nicolet, Tenson
do J. dWubiisson et de Xicolet.
Nicolas de Mar . — Albert iMalaispina, Aram digaiz. Cf.
Lafraxcos de Mar.
Nil. — A. Daniel, .4ns que 'cim ; Lanquan son passât, R.
de Born, Mon chan fenfiisc, G. de Cabestaoïb, Ar vei
4
39 i oNoMASTlori:: ufcls rUoinADoiliâ
quen vengui. G. de Bornoil, Yom platz chans. G. daii
Luc, Si ver malvatz (las gens douira \il).
NïNA ViTAR. — Anon., P. •272. (aie Chahnneau ; =Archii\
50, 272),
XiOL. — Comte de Poitiers, Companho faroi.
Niort. — B. de Bo.m, Ces eu nom desc. (Senhnr de A'.).
Marçabni, Pay.
NiRMis. — G. de Calanson, Fadet, 113 D. Cf. Torms.
NissA. — Anon., Ja no cugei (Marques de W.). Compl.
Rob.
Nisus. — G. de Calanson, Fadet, 182 D.
No, Non ( = Annone, Italie). — R. de W aqueirns, Senher
Marques, Peut-être faut-il voir ce .mot dans une .poésie
de Palais, Bem piai ; Cf. Restori, Nozze Baitislelli-
Cielo, 'p. 11. Cf. encore Cartextrateno.
No "CoNTEN (Segner). — G. de Borneil, M'amia,
NoE. — P. -de Corbian, 17.
Nooi.ES (?). — P. de la Cavarana.
NOILLA. Cf. \\OILLA.
Nom Verai. — Zorzi, L'auirier ; SU mons fondes.
Noxo Saxchïtz. — A. de Belenoi, Atlas per que,
NoxTRox. — B. de Barn, Ouan laS noveîa /Zors. Cf.
Netron (?).
Norman. — A. dau Luc, En chaniareL B. A. d'Anmagnac,
ONOM.VSTtQUÈ! DÈS TtlOUBÀDOUtlS 39o
Lombarlz. B. de Rovenac, Ja no vuelh, B. de Venta-
doutr, Lanquan vei {duc Norman) ; Pel dois chant {Reina
dels Normans), B. de Born., leu vhdnt; Mon cham fenisc;
Quan la novela flor, Calega Panza, Ar es sazos, Cer-
camon, Le plaing comens. Comte de Poitiers, Farai un
vers. G. d-e S. Desdier, S'en tôt me soi, J. Esteve,
Franges reis, P. de la Mula, Una leg vei, Rich. d'An-
gleterre, Ja nuls hom,
iXoRMANDA. — B. de Veiiitadour, Lanquan vei, B. die Rorn,
D^un sirvenies nom cal.
NoRMVXDiA. — B. de Rovenac, Ja no vuelh. B. de Venta-
dour, Ges de chantar, B. de Born, Cazutz sui ; leu choux;
Sentier En Coms, G. Faidit, Era nos sia guiiz. L. Ga-
teilus. P. Cardienal, Aquesia gens ; Tais cuiai be. Peire
del Vilar, Sendatz vermeils, PeiPcligOîn, Aissi com cel.
R. Cornet, El dugaiz, Uc de S. Cïrc^Un sirventes vueil,
\oROECS. — Peirc del Vilar, Sondai z vermeils.
NoRTEMSF.xs ( = NoHhn'mpton, Angleterre). — B. de Born,
Ane nos poc far.
NouMERCAT. — B. de Born, leu chant.
Nouvic. — G. d'Apchier, Vioil Cominal.
NovELATA. — • Blacasset, Guerra mi plai,
NozASEcn. — Trobaire de Villarmaut, Un sirvenies, (Peut-
être Girard de Saiciac, Sénéchal de Charles d'Anjou ?
Api>el, Prov. Incd. p. 351).
NrcîiEiRA . — Cale-ga Panza, Ar es sazos.
Nrxo, Noxo. — A. de Relenoi, Aram desirogn Amors,
(Var. Naimo) ; Ailas per que ; \uls hom en re.
396 oSoMASTiôrt: des rhoi iui>orns
O
Obetii. — P. de Corbian, 19.
Oblaciïrira (Raimon). — Bonnfo, Scioner Blacntz,
Obs de RiGur.i (\'). — G. Raimon, VObs de Biguli.
Oc ET No. — B. de Rorn, Al dons nou ; Ane nos poc far:
Cnriz e guerras ; Fiilheta, voh ; Non puo^c mudar ;
S'ahrih e folhas.
OcciDENS. — Alegrel, Ara paroisson. P. Cardenah Dels
quatre caps, Blic.
OcTAviAN. — G. de Galanson, Fadet, 89.
Odastres. Cf. Adastres.
OdïART. Cf. Al DIART.
Odoartz (N'). — R. de Tors, Ar es dreit.
Oc.iER (I^ Drfinois). — B. de Rorn, A iotz die.
Ogoxet. — F. de Romans, Caniar voU,
OiLLs DE Rec. — G. de Rerguedan, Talan^, Cf. ConT
(Rras), De.xs de Roial.
Olairos. — ^f. d-o Montaiidon, L'aulrier fui (In reifi
eui es OJairos),
Olargues. — (Olargues, iîrr. Saint-Pons, Hérimlt). G.
Riqiiier, Ane non aigui. J. Esteve, Ogan ab freg. Cf.
encore Bernard d'Olargues.
OXOMA8TIOLE DES TROUBADOURS 397
Olimpi* -— G. de Cahiison, Fadet, 122 D. {Elempi R).
Olitis. — G. de Cabrera, Cabra.
Oliveira (N'). — Trobaire de Villaniaul, Mal mon* grai.
Oliver. — Durand de Paernas, En talent,
Olivier. — A. Malaspina, Aram digatz. B. de Barn,
A tolz die, G. d'Apchier, Uautrier trobei, G. de Ber-
gii»edaii, Sirventes (Son joiigleur?). G. de Borneil, S'anc
jorn agui. G. de Cabrera, Cabra, Paves, Arec de Rolan,
Peire et Guilliem, En aquel son, P. Cardenal, Tendas
e traps. P. Vidal, Drogoman, \\, de Toi-s, De Vergulhos,
S. de Girone, Balle, jutge,
Olivier de Lausana. — G. de Berguedan, Consiros.
Olivier (de Saiissac). — R. de Minavad, .4 Dieu me co-
man ; Ane irobar ; Ben ajol messalgier,
O.viER. — A. de Mareuil, Razos es, Serveri, ap. Suehier,
Denhm,
OxGRiA, OxGARiA. — B. d'Alamanon, Ja de chanlar,
Compl. Rob. (rei d'O.). E. Cairel, Vejaire nies, G. Fai-
dit, Ane nom parti, Gaiiicelm, Cozin ah vos. G, Raimon,
Canl eu venc, J. d'Aubusson, Voslra dona segon, P.
Vidal, Be viu a gran dolor,
Opeti. — R. de Vaciueiras, Dona tant vos ai, (Peut-être
Obizzo II Malaspiiia ; Crescini, Manualelto, Index).
Opian. — G. Riquier, Pus aman. Cf. encore Bertran
d'Opian.
Opida. — (Oppède, Vaucluse). P. Vidal, Son ben apo-
deraiz.
398 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Orbacha. — Teason de Bl-acalz et de Bonafe (Gr., 97, 10).
Oreles. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida.
Orestains (Var. Aristratz). — U. de Miraval,Ben ajol
messaljiers.
Orgo. — (Orgon, Bouchcs-du-I\hône). P. Vidal, A/ou< es
bona iorra.
Orieli s. — G. de Calanson, Fadct, 181 D.
Oriex. — B. de Veiizac, Lo paire el filh (Estela d'Orien).
Montagnagol, Per lo mon fan. P. Cardenal, Dds calre
caps. [\. llascas, Laiiquan lo dons temps. Etc.
Oristain. — B. de Boni, A toiz die. Cf. Orestain.
Orléans. — P. de" Oo-rbian-, 21. cf. Orlei.
Orlei (Segncr d'). — B. de Boni, Poia als baros.
Orlhac. Cf. Aorlhac.
Ormier de Chans (Hei). — G. de S. Grego-ri, Nueit e iorn.
Orsaut, Osis'Aut. — (Ossau, Ba.siseis-P} renées). Maircabni
.1^ prim comens. P. Cairdeaial, Tendas -c traps. P. Vidal,
Drofjoman.
Orsox. — G. de Cabrera, Cabra.
OscoLEs. — S. de Girone, Près d'urc jardi.
OsTALRics. — G. de Berguedan, Chanson ai. P. Vidal, Pos
uberi ai.
OsTAsvALiis. — B. Je Boni, Ouan la novela [lors.
OsTE. — Tenson de Guilhem et d'Oste.
OXOM ASTIQUE DES TROUBADOURS 399
Oth. — A. del Segjiet, \o soi qu'un so {Mo senher N'Olh),
A. die Peguilliafn, De Berguedan (Lo cors d'En Oth).
Oth DEL Carret. — F. de Roirnans, Aucels no Irob ; Far
vueil ; Tornalz es en pauc. G. Figueirai, Quan cug
chaniar. Cf. encore Carret.
Otic DE LoMAGXA. — A. <le Segnei, A^o sal quim so (Amaut
Olhon II, mort avant 1274 ; Appel, Prov, Ined,),
Oth de Moncada. — G. de Berguedan, Chanson ai,
Otox. — Uadimoni, P. 263 (Sic Clmbaneau ; il s'agit de la
pièce d<3 Uaimon publiée dans YArchiv, T. 50, p. 263).
OuTRAMAR. — G. Figueira, Ja de far un sirventes.
OviDis. — A. de Marcuiiil, Moût eron, Az. de Porcairagues,
Ar cm al freg temps, B. C^rbonel, Aissi m'a dai, G.
Faidit, .Ira cove (?) (Peut-être, d'après les variantes,
cf. Appel, Prov, Chr.^, var. du vers 50). P. de Corbian,
31. Calolia, .Imtcs Marcabrus. R. -de Barbez.ie<ux, Tuit
deniandon. Reue {Sic Chabameiau ; of. Suiohier, Denkm),
Paes. — Uc de S. Cire, Un sirventes (H s'agit du Pays
Charirain),
Pagan, Payan. — G. Faidit, Fortz chauza, G. de S. Des-
dier, El temps, P. d'Auvei^ïie, Bel m'es quan. P. Gar-
denal, Segner N'Eble. R. de Vaqueiras, Conseil don.
Pagaxa (i\a). — A. de Marsan, Qui conte.
Paire de Bordai.es. — Am. de la Bro<jucira, Quan rêver-
iejon.
400 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Pailensa (?). — P. Cardenal, Toslemps volgra.
Pala (Palafnigedl). — S. de Giroiie, De Pala a Torosela.
Palais. — F. de Marseille, Ja nos cug.
Palais (Gaujos). — Cavalior Luiiel, Mul vey trop.
Palamidës. — B. de Paris.
Palancoz. — Tciison de Berlran et d'un Comle.
Palars. Cf. Amatieus.
Palau (?) (La de). — Teiisoii de G. Raiiuoii et de Pouzel.
Cf. encore Guyllelmona de Palau.
pALAviSis (Marques). — Anon., Suis lioni no dea d'amie.
Palazi. — B. de Boni, Ges eu nom desc. G. de Bergue-
dan, Joylar not desc {Lo bon rei palazi).
Pale. — R. de Va<jueiras, Senher Marques,
Palexc. — B. d'Ala'manon, Seigner Coms.
Palensa. — R. de Barbezieux, Lo nous nr^ (Var. Pla-
senza).
Palerma. — B. de Boni, MoH m'es descendre (Reis de
Palerma). Gavauda, Aras quan plou. Cf. eiitcore Pa-
LERME. R. do VaqueJras, Senher Marques.,, no.
Palerme. — P. Vidal, Bonavenlufa {Regisme de Palermé).
Cf. Palerma.
Pales (?). — R. Gauf elm, A penas vauc en loc. Esl-oe
bien im nom propre ?
Palineira. — R. de Vaqiieiras, Tman, (Var. Palmiera).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 401
Pallas. — G. d<3 Cii'laiiison, Fadel, 109 D.
Pals. — S. de Giroiie, Près (Tuti iardi,
Pamfili. — G. de Calariison, Fadel^ 157.
Paaipalona. — Peire et Guilhem, En dquci son. Cf. Luna-
parnpa.
PwpEHDUT. — Maroabru, D'un eslrun.
Papa. — [H. tk Barbezieux], En chantan, B. d'Alamanoii,
Un &irventes (Innocent IV ou plutôt Alexandre IV î Cf.
Appel, Prov. Ined., p. 352). P. Base, Ab greu cossirr.
Papagai (Bel). — G. de Boraeil, Ouan veg la dons temps.
G. Augieir, Cascus plor e ptahh* (Il s'agit probable-
ment d'Azalaïs de Boissazon ; Cf. Bergert, p. 35). G. de
Calanson, Ara s'es ma razos.
Papiol. — B. de Born, Ane nos poc far ; Ara sai en ;
Domna, puois de m'C ; Bem phdz car ; Corlz e guerras;
Ges no mi desconorl ; Non puosc mudar ; Pois als ba-
ros; Rassa tan creis ; S'abrils e folhas ; Volontiers feira.
PaPIOX. Cf. GUIRAUT DE PaPION.
Par (Li dolzc). — U. de Vaqueira-s, Senhcr Marques,
Paraco (En). — R. de Mirava.1, Ane trobar.
Paradis. — Gavauda, Patz passien {Paradis blanc). P.
Vidal, Baros Jésus ; Mos cors s'alegra. Etc.
Paradis (Bel). — R. de Barbezieux, Tuit demandon.
Parasol. — S. de Girone, Silot sVs brans.
402 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
l\\RE\Tisi. — B. rie Born, A lotz dix Ms. Paroci, Cf. Ber
toiii, Rev. l. rom., 1911, p. 365.
Paris. — Aiion., .lac no cugci. Aliegiret, Alssi com ceL A.
do Sescas, A vos que ieu am. A. Daniel, Ans quel cim.
A. de Ala-reuil, Tan mahelis, B. d'Alamanon, Pois chan-
son. B. de Born, Bem plaiz car. B. Carbonel, Un sir-
vt'ntes de vil razo. B. de- Paris. Compd. Rob. G. Fai-
dil, Era nos sia guitz. G. Figueira, D*un sirventes far.
G. Amiel, Un vers. G. ùe Borneiil, Ben wCera bel ; Car-
non ai ioi. Guionet, En Raimbaut, pros dona. P. Carde-
nal. Ane non vi ; Qui vol tcU fais. R. Vidal, So fo et
temps. Ricas Novais, Pus partit an. S. de Girone, En
mai ; Segon que ditz. Tenson de P. Raimon et <ie Ber-
tran de Gourdon.
Paris. — (Eiii Rouergue). M. de Moditaoïdoii, Fort m'e-
nueja ; Uaulner.
Paris (de Troiei). — Aiion., Si trobes. A. de Marsan,
Qui conte. A. Daniel, Quan chai {Cil de Troia). G. de
Cabrera, Cabra. G. die Cailanson, Fadety 101. Ramber-
li de Buvalel, Po^is vei quel temps.
Paris (?). — Ad. Jordan, Paris viscom.
Parma. — G. Figueira, Un nou sirventes.
Parnasus (Puey de). — Anon., Cour d'Amour.
Partenopes (de Blei). — A. Daniel (Uc Brunet). Ah pla-
zer.
•
Pastoret. — R. de Miraval, Ara m'dgr'obs ; Aissi com
es genser ; Ben aval liortes ; Ben sai ; Cel que no vo'l ;
D'amor es totz ; Tuit cil que van.
Patarîn. — Comte de Foix, Frances.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 403
Paterno. — (En Sicile). H. de Vaqueiras, Senher Mur-
i/ues.,. no,
Patras. — P. de Corbian, 25.
Patriarchuian (?). — TensoTi d'Elias Cairel et d'Isafbdla.
Paulet (de Marseille ?). — G. lliquier, SenfiEn Jorda.
Cï, no<tTe étude «sur Guiraul Ricpieir.
Paus. — ( = Prdiu). B. de Born, Quari veL
Paves. — P. Vidal, Bon* aventura,
%
Pavia. — Albert Marques, Aram dlgaiz, B. Carboiiel, Un
sirventes de vil razo. Calega Panr^, Ar es sazos, F. de
IjUJiel, Al bon rei, Is4iart d'E'n.lraveinaî?. Deè sonet, L.
Cigala, Estier mon grat.
Pazerna. — R. de Vaqueiras, Senher Marques.
Pegulhax. — Uc de I^escuira, De motz ricos.
Peiracorva. — (Pietracorva, vaillée de la Trebbia, Italie).
R. de Vaqueiras, Truan,
Peirafuoc. — (Pierreteu, Var). Tenson de Peironet et de
G. de Salignac.
Peiragorc, Peiregorc. — B. de Born, Pois Ventadorns ;
Un sirventes oui, M. de Montaudon, Vautre jorn.
Peiragorzi. — B. de Born, Ges eu nom desc.
Peiramola (?). — G. de Berguedan, Bem volria,
Peiramont. — U/t;) de S. Cire, MnJm, Ged., IV, 43.
404 ONOMASTIOLE DES TROUBADOT-RS
pEiRE. — A. cku Lui^, En charUurel, A. de Sisteron, En
Peire, B. de Born, Quart vei (Jonglieur). Comte d'Em-
purias. Pakis, Moli se feira. R. d-e Beljoc, En Père
m'es lo conort (c'est une erreur ; le texte publié par
Appel, Prov. Ined,, donne : A penre m'es lo conorl del
Salvatge), Reforzat, D'un cavalier. Tenson de Pcirc
(dWuvergne ?) ave^ B. de Venladour, Gr., 333, 4.
Peire (Coms). — B. de Boni, Lo coms m'a mandai
(Pietrre de f^ra, neveiu d'Ermengarde de Narboiwie ;
Cf. éd. Thomas).
Peire (L'Eiiifant Don). — Anan., Ja non cugei. P. de
MarseilJe, L'auiner (Il s'agit, dans ce dernier cas, de
ririfant d'Aragoiii, (ils de Jaomje !*')•
Peire (Infant d'Aragon). — G. Riquier, De far chanson.
Le même, devenu roi, G. Riquier, Pus sabers,
Pierre (II d'Aragon). — A. de Pégulhan, En aquel ten^p^-
B. de Born, Un sirvenies forai (?). (P. Vidal) Ben a'ia
eu. P. Vidal, Pos ubert ai. R. de Miraval, Bel mes
quieu chanl. R. Vidal, Abrils issia. Cî. eneore. Arago
(Rei d'), Arvgones (Rei). Allusion : Uc de S. Cire, l/"
sirvenies vueil.
Peire (III d'Aragon). — F. de LuneJ, Al bon rey. G. R'-
qnier, Pus sabers. S. de Girone, A greu pot hom ; Si
pcr irisior (Esludis Universitaris Catalans, vol. H'
(1909), p. 258) ; Qui bon frug. ; Tans afans ; Peccal:
mariais ; Qui vezia son dan ; Volgra midons ; S'agues
ian be ; Pois chan era\ ; Us vers farai ; Axi com cel .'
En lors chanlars ; Ta mal foi.
Peire (d'Auvergn»e). — B. Marti, D'enlier vers. M. de
Montaudon, Pos Peire. P. d'Alvergne, Chanlarni pus ;
Chantarai daqueHz ; Gent m'es.
ONOMASTlQLÉ DES TROUBADOURS lÔS
Peire Arnauï. — Uc de S. Cire, Bem meraveil,
Peire Bremon. — Faiure et Falconniet. P. d'Auvergnie,
Chanlarai, Pistoleta, La maicr iemensa (Peire Belmon).
11. Vidal, So fo el temps. Sordel, No puffsc mudar,
Tenson de Gausbert el de Peire Bremon.
Peire Cardenal. — B. Carbonel, D'ornes atrob. Uc de
Maensae.
Peire de Cazals. — Tenson de P. do Cazals et de B. de
la Barle.
Peire de Corbîan. — P. de Corbian, 12.
Peire de Dirbax. — P. de Gava.rol, Pcironci, en Sn-
vartes.
Peire Ermenoaut. — Frère d^-^ Malfre Ermencairt, Mat-
fre Ermengaait, Mahn, Gerl., I, p. 215 {Brcviari (TA-
mor).
PeîRE d'EsTANH. Cf. ESTANH.
Peire Esteve. Cf. Esteve.
Pftre 6e Fraîsse. Cf. Fraîsse.
Peiregros (En). — Proteelour de G. de Dnrfort. G. de
DurfoH, Ouar sa\y petit.
P. G. (= Peirne Guilhem). — Marchand drapier, à Mair-
5^(>i'lle. B. Cnrbonel, Cor diqns me ; S'ieii nne nul temps;
Un s^ir ventes.
Peire Guiliiem (de Luzerna ?). — ScrdeJ. Lai an Peire
Guilhem.
^00 ONO.XIASTIQLE DlflS lUOLBADOtMâ
Peire Glilhem de Llzerna. — Uc de S. Cire, Gr., 457,
28,
Peire L\c\ssa\ha. — B. de Born, Dcm plalz car,
Pey de Ladils. — P. cle Ladils, Verais Dieus,
Peire Laroqua. — M. de Moinlauclo,n, Pos Peire,
Peire de Maensac. — Ve&cjue de Clarman, Peire deMaen-
sac,
Peire de AIoxzo. — P. d'Alvergne, Chantarai,
Peire [de la Mula]. — PaJiak, Molt se fera. Cl, Schultz,
Zciis. rom, Phil., VII, 195 et A. Restori, Nozze Baiiis-
telli — Cielo, p. 5).
Peire del Pi ex. — Aimeric, Peire del Puei,
P. R. — Rofin et Iziairn (P. R. qu'onra son bon Unhagé).
Peire Raimox. — Te^ms-on de P. Raimon avee B. de Gor-
do. Ue de S. Pire, Pey Ramonz ditz,
Peire Rogier. — A. de Peg^uilhan, Lanquan chanton. P.
d'Alvergne, Chantarai, P. Rogier, Al pareisser^; Tan
no pieu. R. de Mira val, A Dieu te coman {Peire Rogier
de Mirapeis). R. d'Orange, P. Roger a trassaillir.
Peire Rois. — B. do Born, Ouan vei. Cf. Milù, p. 99.
Peire Saiaatge. — Pierre III.
Peire Torat. Cf. Torat.
Peire Trabi stal. — Tenison de P. Trabuf^lnl et do
Raynaut de Très Sau/es.
ONOMASTlgUL: DES TUOLUADOLUS 407
l^EiRE Vidal. — M. de Montaudon, Pos Peire, P. d'Al-
vergne, Chantarai (Var. à la sir. XVI ; App-eil, Prov,
Chr,^), P. Vidiil, Baros de mon dan ; tenson avec Bki-
catz. le de Lesciira, De motz ricos. Cf. eincone Pier
(En), Pelizer.
Peiro. — Quiarùer de Toidouee. B. de Boriii, Lo com/^,
P. Vidal, Ajostar.
Peiro. — Quartier de Constantinople. R. de Vaqueiras,
Senher Marques no,
Peirol.. — A. de Sisteron, Bonchaniar, M. de Montaudon,
Pos P&ire G. del Baus,. Bem meraveil, P. d'Alvergne,
chantarai (Var. à la str. XIII). Peirol, Ben dei chantar;
Cora qu'Amors ; M'enlencio ai iola ; Quant Amers,
R de Vaqueirxis, Titit me pregon. Teuison de Blacalz
et de Peirol. Tenson avec Dalfin, avec Gaucelm, avec
Senher, avec B.' de Ventadour.
Petrox. — G. de Berguedan. Un sirv entes ai.
Peîrona (N<i). — Giraut del Luc, Ges sitôt,
Peiroxela. — Tenson de Cabrit et de Richard de
Tarascon.
Peiroxet. — J. Rudel, Vo sap^ chantar, var. au v. 37, éd.
Joanroy, p. 33.
Peiroxet. — Tenison de Peironet et de Guîraut. Tenson
de G. de Salignac et de Peironol. G. Ademar, Chantan
dissera (Jongleur). Peire de Durban, Peironet, P. de
Gavaret, Peironet,
Peitau. — A. de Sisteron, Monqe digatz, B. de Born,
D'un sirvenies nom cal ; Ges de d'isnar ; îeu chant ;
Quarc vei lo temps ; M oit m'es descendre ; Rassa tan
408 ONOMASTIOL L' DL*S THOLBADOI US
creis ; Senher En Coms ; S'ieu fos aissi. C€r<îanion,
Ah lo Pascor ; Lo plcUng comenz. Comte de Poilier?,
Pas de chonlar. Marcabru, Assaiz rnes bel ; Emperaire
per mi ; Lo vers comens ; Pax in nomine ; Pois liverrui.
M. «fie Mantawck)*n, Aissi com cet qu'a eslaJt, P. Vidal.
Ges pel temps. R. de Vaqueiras. Ar vei escur, Ricas
Novas, En la mar major. Uc de S. Cire, Un sirvenies.
Peitavi. — Albert et Monge, tenson. B. de Born, Quan
la novela flors ; Un sirvenies, Cercamon, Lo plaing
comenz (Lo Peilavis = Le comte de Poitiers). G.
Faidit, Era nos sia guilz. J. Rudel, Quan lo rius, Mar-
cabru, Al prim comens. Richard d'Angleterre, Jm nuh
hom. Ricas IVovaf?, Pus partit.
Peitavixa (gent). — G. de Berguedan, Un trichaire.
Peiteus, Peitiels. — A. dau Luc, Efâ chantareL B. A.
d'Armagnac, Lomharlz. B. de Born. Pois Veniadoms.
J. Rudel, Quan lo rius. P. Vidal, De chantar. R. le
Castednou, Er a ben dos ans. Cf. encore Azemar de P.
Pr.iTiELS (Co«is fîe). — Cercam-on, Car vei fenir. Marcabru,
Aujaiz de chan; Pax in nomine. P. VidaJ, Ane no mon;
Nuls hom nos pot (Richard d'Angleterre).
Peitiei s (Senher de). — G. Faidit, Jauzem ab gran; Non
m'agrobs chantz.
PEI.AOORS ( = Peiragorcs?). — A. dau Luc, En ilianlarel
Pei^aroit. — Uc de Le.5cura, De motz riios.
Pelais. — G. de Calr.nson, Fddel, 106.
Pet.eas. — G. de Calan^cn, Fadet, 74, 109 R. cf. encore'
71 D.
ONOMASTIQLE DBS TllOLHADOURS 409
Pelegrï. — A. Daniel, Ans quel cim.
Pelestort. — Tietnson dl^jiart et de Pel-estcrt.
Pei.i.i s. — B. de VeîntM'floiir, Ab [ol mou {ï.n la'nsa de P.)
Pelizeu. — Blaeaitz, 1010.8.0.11 aveo Pellizor («'esi-à-dire pro-
babl-einent Peire Vidal).
Pena '(Viescom!l€iSisa). — Sur ses relations avec R. Jordan,
€f. Bergert, p. 36.
Prnacorna. — Albert Marques, Aram digatz.
Pexedes. — S. de Girone, Entre Caldes,
Pexï (?). — A. dau Lue, En chcùaiareL
Pepi. — G. de Gaknson, Fadet, 166. P. de Corbian, 33
Peralta. — S. de Girone, Près d'un jardi,
Perdicx — B. de Paris.
•
Perdigon. — Dauphin d'Auvergne, Perdigon, Tensan de
G. Faidit et de Perdigon. R. de Vaqueiras, En Ademar,
R. VidaJ, En aquel temps, S. de Girone, Suchier,
Denkm., 37-39 { = Si voleiz dir), Tenso-n de R. de Va-
queiras, Aimar de Peilieus et Perdigon. Uc de Lescura.
Peria. — R. die Vaqueiras, Del rei d'Aragon consir,
Perizon. — G. die Cabrera, Cabra,
Perma. — Maifoabrun, Ans quel terminis,
Pero. — Aimeric, Peire del Puey,
410 ONOMASïigUl:: UEià TUUUBADOURS
Perpinhan. — Pistoleta, Ane mais niXls hom. U. d Orange,
Als durs crus.
Persa (Rei de). — E. Cairel, Abrils ni mais. P. Vidal,
Ane no mon.
Persan. — B. de Born, Ane nos poc far. CaJega Panza,
Ar es sazos. E. Cairel, Qui sauhes. G. Faidit, Forlz
chakiza, P. Cardienal, Tan vei io segle. R. die \'aqueiras.
Conseil don.
Persangua (?). Cf. Sangua.
Persaval. — A. de Pegulhan, Li fol eil put, B. Zarzi, En
inl désir. Isnart d'En Ira veoias, Del sonel. R. de Vaquei-
ras, Aram requier, R. de Barbezieux, Atressi com Per-
savaus. Cf. eiicare Flamenea, ap. Birch-Hipschfed, p. 48.
Pehsens (\a). — S. de Girone, Cuenda chanso.
Perseran, — Rich. d*Angleteri>e, Ja nuls hom (Cil de
Perseran).
Perses. — 'lemplier, Ira e dolor.
Petier. — M. de Moniaudon, Be m'enue^a.
Pey d'Alvergne. — B. Marti, D'entier vers far. P. d'Al-
vergne, Gent es.
Philip. Cf. Filip, Felip.
Philipa. Cf. Felipa.
[Philippe Auguste ?]. — Cf. P. Vidal, éd. Anglad^, n*
XUI, V. 41.
Phyllis (?). — G. de Calanson, Fadei, 149. (Mss. /e/i>^
feris).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS iil
PicARDiA. — B. A. d'AoMnagwiac, Lombarlz.
PiCART. — J. Ëstève, Francs reis. P. CardiBiDâl, Per fols
ienc.
PicoLET. — G. de Chanson, Fadet, 171 D. (Dido quel Ici
11).
PiER (En). — R. de VaqueLras, Aram digaiz ( = P6ipe
Vidal ? Cf. Sohultz Gona, Epist, di R. de Vaqueiras,
p. 157 ; d'après Cries|:ini, Manualetto),
PiLAT. — Ajion., Tout enaissi, G. Augier, Ccûscus plor,
P. CardenaJ, Un eslribot. Cf. eiMJore Pons Pilat.
PiNAiROL. — A. d<e Pegulhan, Li fol £il put {Lo marques
part Pinairol),
Pings. — B. d'Alamanon, Moût rnes greu, B. de Born,
Quart Im novela flors, EsquJlha, Jozi diaiz, R. Vidal,
Ahrih issia.
PiRAMUs. — Anon., Papagai. A. âe Mareuil, Tan m'àbe-
lis. E. de BarjoLs, En atretal (Priamus). G. de Cabrera,
Cai)ra. G. de Salignac, Tôt en aital esperansa (Piramo).
P. CaiPden<al, Cel que fe, Rvfm et Izarai<, Vos que amatz.
R. de Vaqueiras, Aram requier.
PiRRus. — G. de Cakn.son, Fadet, 107 D.
PiSA. — B» de Ventadour, Tant ai mx)n cor, Marcabru,
Bel m* es quan la rana, P. d* Auvergne, Chantarai pus.
P. Vidail, Bon*aveniura. R. d'Orange, Una chansoneta,
R. de Vaqueiras, Senher Marques... ar. Uc de S. Cire,
Bem mcraveil.
Pisw. — Anon., Nuls hom no deu d'amie. B. de Bom,
Guerra e pantais.
412 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
PissoN. — B. Fo-kon, Jo» no creiraL
PiSTOLËTA. — ïeniison de Pistoleta ei de Blacatz.
Plan (R. del). — Uiifiii et Iz^arn, Vos que amaiz.
Planel (Raimon de). — B. de Bom, Mailolis îoglars,
Plariers. — P. Cardenal, Cel que fe.
Plasenza. — Albert Mailaspinâ, Aram digaiz, A. de Pegul-
Ihaffi, Per razo aatural. Ricas iNovias, Lo bels terminiSy
Scrdel, Aylas ! e quem fan (Dona de Plasenza, ou mé^
taphore ? Chab.).
Plassa. — (Piazza, SkiLe). R. de Vaqueiras, Senher Mar-
ques.,, no.
Platon. — A. de Maireuil, Razos es. Matfre Brmengaul,
Temps es quieu. S. de Girone, Suchier, Denkm.
Plazer (Bel). Cf. Bel Plazer ; la pièce citée est plu*6t de
R. de Miraval; de ms. C seui a Bels Plazer s.
Plozac. — (PiosôasjM), prov. de Tuirin). G. de la Tour,
Pos N'Aimerics. Cf. Bergerl, p. 105, où est citée Aine-
siNA de Plozasc (Alberlet, En amor trop, sir. IV (ms.
0).
Plus Adreit. — G. de Bonneil, Era' quan vei.
Plus Avinen. — G. Faidit, Ara cove; Bem platz; D'un
dous bel plazer; Jauzens; Oimais tanh; Toi me cuidei
Sur la question de savoir si ce Senhal désigna une seule
et môm/e persoiimei, of. Bergiert, p. 122.
Plus Car. — B. Zorzi, Mal afa cel.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 413
Plus Leial. — F. de Ma«rseillie, Sitol me sui. P. de Cap-
deuil, Si com celui,
POIG, POG. Cf. PUEG.
POILLA. Cf. POLHA.
Point. — B. de Bondeills, Tôt aissim pren.
Poisson (Gaifier). — G. d'Apcliier, Vctutrier trobei.
PoLHA, PoiLLA. — A. Daniel, Er vei vermëls, B. de Bom,
Bem plcAz car; Non puesc mudar. Daude dé Ptradais, El
temps (Testiu. G. de Berguedam, Chanson ai, G. Riquiear,
Senh, En Jordan. Jacme Mote, Non es razon. L. Gate^
lus. P. die la Cavairaffia. P. Vidal, Bon'aventura, P. de
Capdeudl, En honor, R. de Tors, Ar es ben dreiiz, Ricas
Nova®, Pus partit an, TJic. de S. Cire, Un sirventes voil.
PoLHES, Poilles. — Aicart de! Foss/at, Entre dos reis,
L. Cigala, Sludj fil rom., V, p. 45 ; ihid., p. 48. L.
Gatelus. P. Cardenal, Per fols tenc. P. de Castelnoii,
Hoimctis nom cal (Rei Poile = Manfred).
PoLTGNAC. — Cf. Heraliî DE PoLiNAc. A. Catalan, An' per
nul temps,
PoLiTi s. — G. de Ca.lanson, Fadet, 187 D.
PoLONHAc. — P. Cardenail, El mon non a.
PoLPiTz. — Giraiit del Lue, Ges per malvatz,
PoMAiROLs (Peire die). — Te«eon de Pomaîrol et de Gtiio-
nel (Gir., 238, S = 366, 24 = 373. 1).
PoMPEON. — G. de Calanson, Fadet, 82 R (Pompeigon D).
PoMPiEu. — P. de Corbian, 32.
414 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Pons. — B. de Bom, Pois Ventadoms, (Pons, Oharente-
Inféri-eure). Garin (TApchieir, Pos Cominal.
Pons de Capduelh. — E. de Barjok, Béls Gazanha. Ca-
brit et Ricau, Cabril, al meu velare,
Pons del Castellar. — G. de Berguedan, Ben ai auzU,
POiNS de Castilho. — R. Vidal, Abrils issia,
Pons de Mondrago. — R. de Vaqueiras, Garlambei Cf.
Mondrago.
Pons de Monlaur. — R. de Vaqueiras, Gatlambei, Cf.
MoNLAUR. Ternson dé N'Esperd-ul et de P<m» de Mon-
laur.
Pons Pilât. — P. d'Auvergne, Lauzatz sia,
Pons de Serveira. — R. Vida/l, Abrils issia.
Pons de Teza. — Ponis de la Gardia, D'un sirt entes a far.
Pons Tortz. — G. d\Apchie'r, Mos Cominals.
Po\« Ugz. — G. de Berguedan, Bem volria.
Pons (Saxt). — (Saint-Pon^ p-rès de Marseille). Pujolos,
SU mdls (Tamor.
Pons de Tomefras (San). — (Saint-Pomis de Tomières, Hé-
ratiilt). G. Riquier, A Sant Pos,
PoNSA (Na). — E. CaireU So quem sol àfT (Na Ponsa pari
Duratz), F. de Mar^pHe. Jn non cutf kûm. Bcrgert,
p. 25.
Ponset d'Aguilar. Cf. Aguilar.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 415
PoNSo (Las douas de), — II. de Vaqueiras, Truan,
(Ponzone, prov. d'Allexandrie, près d^Acqui.)
PoNsox. — 11. Vidal, Abrils issioi.
Pont d'Estura. — G. Faidit, Moût a poignat {Semhor del
P, (TEst. = Marquis d-e Moatferrat?)
Pont Naut (Lo mostier de). — R. <le Cornet, Bels s^enher
Dieus.
Porc Armât (d^ Cremona). — G. de la Tout, Un sirven-
tes farai.
PORCELETA. Cf. AzALAIS.
PoRCiER. — Tenson de Folquet et de Porcier.
PoRFiLi. — A. de Maneoiil, Razos es. S. de Girone, ap.
Suchier, Denkm.
Porta Joya d'Engolmes. Cf. Engolmes.
PoRTOGAL, Portegal. — Gavauda, Senhorfi, Joan Est-eve,
Aissi col malanans. Maroaibru, Al prim comens ; Em-
percAre per mi ; Bel m*es quan la rana, Tomiens, Si
col fines.
Ports (dies Pyréniéeis). — G. Hue d*Albî, Quan lo braus.
PoRts. — Tenson des deux Guilhems.
Posquieras. — Daspol, Fortz tristors.
PossoN d' Anguïlar. Cf. Aguilar.
Pozèstatz. — G. Fîguieira, Qwm eug chaniar.
Pouzet. — Ten-^n de G. Raiîmon et de Pouziet.
416 ONU.VIASTIQUE DE« ÏROLiBADOURS
Praïz (Kaimon de). — G. de Berguedau, Amies Marques.
Preacor. Cf. Peiracorva.
Prebost (de Valensa). — Teiiôan de Prebost de Valcnsa
et de Savark;.
Prebost (Lo). — G. de S. Gi«gori, Ben grans avolesa,
(Oncle die N'Aimar).
Pri:calis. — 11. de Vaqueiras, Valens Marques,
Pheiracorva. \ariaiile de Peiracorva.
Prencipat. — H. de Tors, Af es ben dreit,
Priamus. — B. de Pa<ris. Cf. Piramus.
Pris (Na) (?). — P. Ca-rdeaal, Cel que fe {Apris ou Na
Pris ?).
Privât (Amor). — U. de Tors, Per Favinen Pascor,
Proensa. — Ajion.', Gasquei, vai (en, Ainon.., Ouan Pro-
cnsa. Aimerk, Peire del Puey, A. de Beilenoi, Pos
Dicus nos a. A'iberfiet, Monge digaiz, B. de Vent&dour,
Be m'an perdut; En aquesi gai sonei, B. d'Alamaiion,
De la sal de Proensxi ; Pois chanson ; Qui que s'esmai,
B. de Born, Pois lo gens, Tenson entre Blacatz et Ber-
nart. Blaeasseit, Be vcAgra que venques, G. Faidit, D'un'
amor; Vonràiz jauzens; Pél joi del temps, Gavauda, Se,n-
hors, G. de Bomeil, Amors -e sim liam; L'autrier;
S'anc iorn agui; Toi suavei, G. d'Espagne, Pus ab sen-
hor. G. dau Ltiic, Ges sitôt, G. Riquier, Sitôt s'es grans,
G. Figuiera, Ane mais de [oi; Pel (oi del bel. J. Mote
d'Arles. J. d'Aubusson, Dona de chantar; Vostra dona
segon; lenison avec Sordel. Tendon de Jaufre et d*EJias
de Rarjoils. L. Oiçrala, Eu no chant g'C^; Lantelm; Si mos
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS ^17
chans fos; tensan avec R. Robin. Marcabru, Auiaiz dé
chuin. Al. de Montaudon, Segner. Montagnagmol, A Lunel
Iniz, Ogier Novella, Per vos bella dona. P. de Marseille,
.16 marrimen; Aras qu'es; Uautrier; Razos non es. P.
d'Auvergine, Ab fina ioia. P. Bremon, Ben es razos; Lo
tels terminis. P. Ca-rdemaJ, Domna que va; Faheiaiz. P.
de Castelnou, Hoimais nom cal. P. G. de Luzeraa, En
aquest gai sonei; Qui Na Cuniça. P. VidaJ, Ab Faien;
Bon aventura; Drogoman; Ges pel temps; Moût es bona
terra; Moût m'es bon e bel; S' eu fos en cori;
Si saubesson mei oilh; Tant ai; Tan mi platz; Tant an
ben dit. Peirol, Pos flum Jordan, Pistoile»ta, Segner Bloh
catz. Ponton, Ben dei viure. P. de la Gardia, De chan-
tdr. Pujol, SU mal d'amor, R. d'Ora.nge, Un vers forai,
R. d'Eiras, Coms proensals. R. de Tors, Amie Gaucelm;
Ar es ben dreit. R. de Barbezieux, En chanianz, R. Vi-
dal, Abrils issia. R. de Vaqueiras, D'amor nom lau ;
Del rei d'Aragon ; El so que plus ; Non puesc saber,
R. de Miraval, Berfrans, si fossetz. S. de Girone, Apres
lo vers comença (Doctors de Proensa). Siicart de Mar-
vejok. Tomiers, Si col flacs,
Proensa (Comte de). — A. de Pegullian, Ab marrimen,
BIaéa«set, De guerra fui, B. d'Atomanon, Ja de chan-
tar ; Una chanso dimeia, B. die Ca-sleJlane, Guerra e ire-
balh ; Sitôt no m'esfors. Grane«t et Sordél, Pos al
comte. B. de Roiivenac, Una sirventesca, B. de Born,
Un sirventes farai, G. d'Espagne, Pus era, P. de Mar-
fmHe, Aras qu'es 'lo gais. P. d'Alveirgne, Ab fina loia
(Aïs comtes m Proensa). Pujol, SU mal d'amor. R. de
Tors, Ar es dreitz (Charles I). Sordel, Lai al comte,
Trob. de Villarnaïut, Un sirventes (Charles I).
Proensa (Com*©s«a de). — Garsende, mariée ©n 1193 à
Alphonse II de Provemce ; prend le voile en 1225. Cf.
supra Garsenda et Bergert p. 42.
Proensa (Comtessa de). — Béaitrix de Savoie, mariée e.n
4lS ONOMASTIQUE Dfi» TROUBADOURS
1219-1220, à Raifno» Bénenger V\ comie de Barcelone
et de Provence, morte en 1267. Cf. Borgert, p. 44-46.
\ou5 donnons ici, d'après Bergert, la liste des poésies
où elle est nonumée, en même temps que œlies qui con-
liennent de simples aJlusions. A. de Belenoi, Nulhs hom
en re (Gr.^ 392, 26): Tant es (tamor, A. de Sisteroii,
En amor trop, Arnaut Catalan, Ane per nulh tempti. R.
d'Alamanon, Moût m'es greu ; Vist ai, Cadenet (ou
Elias «de Barjols), Be fui conoissens, E. de Barjols,
Amors bem plaiz ; Be deu hom ; Morir pogr'eu ; Pos
vei, F. de Romans, En chantan voil, G. de Borneil, Gen
m'estava, G. d'Espagne, Sa gaia sembiansa. Peire Bre-
mon, Ben es razos ; Tuit van cansos. Pons de Capd«euil,
Ja non er hom ; Si totz los gdugz. Tenson de Uc de la
Bacalaria et de B. de Saint FèJix. IJc de S. Cire, Très
enemics (Est-ce Garseinde ou Béatrix de Savoie ? C^.
éd. Je«i:nroy-De Grave, p. 151). Cf. encore Biatrix.
Proensa (Com«tat de). — C-ompl. Rob.
Phoknsa (Senhoriu de). — E. de Barjols, Amors be
m'avetz»
Proensal. — A. de Pegulhaw, Ab marrimen. A. Catalan.
Amor ricx ; Lanquan vinc, B. d'Alamanon, Qui que
s'esmai; Un sirventes; De la sal. B. Carbonel, Per es-
paa^ar, B. de CasteUane, Guerr'e frebalh ; Sitôt no m'es
fort, Granel, Comte Karle, G. de Borneil, Sim senfts.
G. Riquie-r, S'iefu ta trobai, .1. Estève, Aissi col mala-
nanis. M. de Montaiidon, L'outre jorn, P. de Marseille.
Uautrier ; Razos non es. Ricas Novas, Pus partit an.
P. de Ca^rtebiou., Oimais nom cAl. P. Vidal, Mos corx
s'alegra, R. de Miraval, Bertran, si fosseiz, R. de V.-^-
rfue-iras, B^eia tan vos ai ; Senher Marques, Sordel. Non
puesc mudar,
Pr(>î:\sal (Bel). — G. d'Espa^me, Dona, sitôt nous es :
Ges encarcù ; Pus ab setiher ; Pas era sui ,* Na ses
merce ; Non puesc.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS M 9
PnoENSALS (Coiïis) . — L. Cigala, Si mos chans fos (Char-
les I). Luquet Gatelus, Cora qu'ieu fos. Montagnagnol,
Segner Sordel, mandamen. R. d*Eiras, Coms proen-
sais. Sordel, Cel que m'afi ; Planher vuelh (Raimon
Bénenger IV).
Proensals (SenJier). — G. Riquier, S*ieu la trobat,
Profeta (Jongleur). — P. d^Aûvergne, Lo senher.
PuEi, Puoi, PuEG, PoG, etc. — Dauphin d'Auvergne, Reis
pois. Gavauda, Senhors. G. de Cabestanh, Aissi cum
rf.ilh, G. Riquier, Als subtils aprimatz (La cour du Puy
en Velay, comme daiiis R. de Btarbezieux). P. Caipdetnial,
El mon non a. P. Vidad, Tort nû veiran (Sans doute
Pemi^autier, Puegnautier (Aude); of. ce moit). R. Vidal,
Cf. encore la biographie du niioine de Montaudon e<t
notre édition de R. de Barbezieux. Cf. aussi Peire del
PUEI.
Puegcerda. — G. de Berguedan, Talens m*es près.
PiEGGiBOT. — Cité par Terrajnagnino, Romania, VIII.
19:> ; quailne vers.
PiEG Clah. — R. de Vaqueiras, Senher Marques... ar.
PuEG DE DoNA. — A. Daiiiel, Lancan son passât.
PuEG GuiLHEM. — B. de Bom, Puois Veniadorns. Cava-
lier Luinel de Montech, L'autrier mentre.
PLEf; Lmrent (Sicart de). — G. Riquier, A cel que deu
voler (Puylaunens, dans le Tara ; Cf. J. Anglade, Gui-
raut Riquier, p. 57, elle).
4:20 ONO&lASTlOÙË DES TROUBADOURS
PiEGMEisso (?). — B. d'Alannanon, Amies Guigo, M. S.
de Grave lit Meisso ( = peojit-être Mifion, près de Sis-
te-roii). Rayïiouard a iliu PuYMEiiS«so, mais S. de Grave ne
sait pas d'où Kaynouaixi tire cette leçon.
Pi EG Olen. — P. Espa-nhol, Com cel que fort (L'eau de oe
puy ne bouillait pas).
Pleg Richart (?). — Tensoû d'Isnart et de Pelestort.
PiEG Saxta iVIaria. — G. de Beirguedan, Talans m'es
pî'cs. Lsiiart, Del soiiet (Allusion à k cour du Puy on
Vclay).
PuEGVERD. — G. do BerguedaiU, Bem vafrhi. P. d 'Auvcr
gne, ChantarxLi (Puiveirt, dép. de l'Aude).
PujoL. — Pujol, Ad un nostre,
Pljolos. — Pujolos, SU mal damor.
PUPETZ (?). Cf. POPITZ.
0
Qi .\l-Oue-Siatz (Na). — R. de .Tops, De Vorgc'dlos.
Qlalatagiro. Cf. Calatagiro.
OuARTONA. — R. cbe Vaquoiras, Non puesc saber,
OlER. Cf. SOLATZ de QuER.
OrERALT. — s. dte Girone, Près dun jardi. Cf. encore
Gl'ERAU DE QUERALT.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 421
u
H. (=UakïK»). — Gavanda, Patz passien. R. de Va-
queiras, Garlambey,
Rachel. — P. Vidai, Berti pae.
Haemral. — G. Faidit, Aram digaiz,
IUgon. — G. de. Cala«son., Fadet^ 83 R.
Rai (Bel). — J. E&teve, Aissi com sel; Cossi moria (Rai
employé seul) ; El dou$ temps ; Laulrier; Ogan ;
Sim vai.
Raï. — G. de iGabrera, Cabra.
Raimdauda DEL Baus* — B. d'Âlamanon. Moût m*es greu;
tenson avec Sordel. R. de las Salas, Non puesc partir,
1\aimbauda (de Biolh). — (Feimne de GuiJhem Rostang,
seigneur de Biolh, auj. Beuil, Alpes-^Maritimes). P.
Vidai, De mon chantar; En una terra; Tort mi veiran;
peut-être Ges pel temps; Berge rt, p. 35.
Raîmbaut. — G. àei Baus, Bem meraveil (Ms. H Raubaut)
Raimbaut, Rambaut, Raembaut. — G. de Cabrera, Cabra,
P. d* Auvergne, Chantarai d'aquestz, Tetnsan d'Albertet
et de Rambaut. Teofison de Blacatz et de Raembaut.
Tenson de Guioaiet et de Raembaut.
Ralmd.vut (d'Orange). — P. d'Auvergne, Chantarai (Cf.
l'arliele précédent). P. Rogier, Senh*En Raymbaut.
R. d'Orange, Be s*eschai ; Escotatz.
Raixibaut de Vaqueiras. — Tensons de R. de Vaqueiras
avec Aimar de Peiteus et Perdigon, avec Goine, avec
Engles, avec Albert de Malespina, avec G. del Baus,
avec ta Génoise. U. Vidal, En aquel temps,
Uaimon*. — A«w>n., peigner Savari s. Aimeric, Peire del
Pucij, A. Dnniel, Puois Raimons, G. de Cabe&lauh, Ar
vei ; Lo dous cossire, G. dte Bomeil, Al plus leu, Rai-
mon, Se VEslanqer, U. de Buvalel, Moût chaniem.
Sorcîel, Non puesc mudar. Tenson de Lantelm et àe
J lai mon. Tensoii de Hodrigoe et de llaâmon. Tenson
de Tu.rc:Malec et de Uaimon. Zor/.i, Tolz hom quenien.
Raimon (Comte). — A. Daniel, Dous braiz e crilz {Lo [il
al comte), B. de Born, Cortz e guerras (Probablement
Raimon V de Touilouse); Quart la novela flors (Rai-
mon V). Gonmonda (Raimon VI). G. Figueira, D'un
siruentes ; Un nou sirventes (Raimon VI). G. Olivier
d'Arles, Escrich iruep, G. de S. Desdier, Aissi com es
bêla {La fUha al pro comte). P. Cardenal, Be volgrn
(Raimon VII) ; Falsedatz (Id.). R. de Miraval, Er ah la
forsd (Raimon VI). R. Vidal,46ri7s issia (Raimon V).
Uc de S. Cire, Un sirventes, (Raimon VII).
Raimon Agout. — Cadenet, De nulla ren,
Raimon d*Avinho (= Raimon V de Toulouse). — B. de
Born, Ges eu nom desc. Cf. B. de Born, éd, Stimming,
s. V. Raimon et k pièce Lo coms m'a mandai,
Raimon Berenguier. — (Père d'Alfoonse II d'Aragon). G.
de Bergaiedan, Reis sanc nul temps, Ogier, Tosiemps.
Raimon de Bocados. — G. de Be»rguedan, Un sirventes
voit,
Raimon de Cerveira. — S. de Girone, Can aug en cort,
Raimon Ditrtz. — B. de Borm, Quan la novela flors,
D'apKPès Slimmiin$r, B. de Born, 8* éd., p. 178, il fawdwit
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 423
peut-étdne liine (TUriz^ qui serait Uri^ dans TarroiMiiâAe*
ment de Bay oiuie, ou Urig y Vilar ^ dans le diocèse
d'Urgel.
Raimon Drut (ou DuRT ?). — R. de Miraval, FormVr.s,
pcr mos. Le même que le précédent ?
JUniOiN DE DuRFORT. — A. Daniel, Pois Raimons, Turc
Maiec, En Raimon, beus tenc,
Uaimon Gaucelm. — R. Gaucelm, Apenas ; tenson avec
Joan Miralhas. Ramon son frère, ibid. Cf. Bels Senher
Dieus.
Raimon Gaucelm (de Pinos). — R. Vidal, Abrils issia.
Raimon Gauseran (de Pinos). — B. de Born, Quan la
novela flors, G. de Berguedan, Bem volrid (Appelé
dains la mêone pièce Raimon Rauseran).
Raimon Guilhem. -— B. de Rouvemac, Bel m'es (Il ne s'agit
pas du tronhadouir).
Raimon Guilhem. — Teneon avec A. de P^uLhan; tenson
de Raimon Guilhem et de Mai«tre Ferrari.
Raimon Izarn. — G. Riquier, SenKEn Jorda.
Raimon Jordan. — R. Jordan, Raimon Jorda,
Raimon Joan. — G. Riquier, Al car onrat Senhor.
Raimon de Miraval. — P. Duran, D'un sirventes m'es
près (Sirvemtes dirigé contre lui). R. de Miraval, Ber-
trans, si fossetz; Tostemps essenh. R. Vidal, En aquel
temps, Uc de Mataplana, Ab plazer,
Raimon de Netron. — Ricas Novas, Un vers voîl comensar.
Mi ONOMASTIQUE DES TROLHADOLRS
Raimon de Planel. — B. de Boni, Mailolis ioglars. (Un
Haimom àe PiLanel, <lianâ le diocèee d'Ageoi, est cité en
1243, Hist, (jén. Lang,, VIII, 1119 ; cf. ancoice Raimon
DEL Plan et Gallia\ (hrisliana, 11, 954 E ; d'après Stim-
ming, B. de Born, 3* éd., p. 209).
lUiMON DEL Plan. — Tenfion de Uiifian et dlzam.
Raimon (de Pratz). — G. de Berguedan, Amies mnrqut*.^,
Raimon JIainoart. — R. de Vaquieiras, El so que pus,
Raimon Rauseran. — G. de Berguedaai, Be volria. Cf.
Raimon Rauôeran.
Raimon Robin. — L. Cigaila, Raimon Bobin,
Raimon [de las Salas], — R. de las Salas, lenson avec
une domna.
Raimon de S. Marti. — Rkias \ova.s, Un vers voit
comensar.
Raimon de Timor. — G. de Berguedan, Reis s'anc nul
temps,
Raimon Vidal de Bezaudun. — II. Vidal, So fo et temps.
Raimonda de Rocafoil. — Gui de Cabanas, Vist ai,
Beriran.
Raimondet. — P. Ca'Pdenial, Tostemps (Variantes de la
tornade. Appel, Proi;. Chr, •).
Raimonet. — Ri<?.as Nova.s, Vil sirvenfes,
Raimfl. — (= Raimon, déformé à ca<iuse de la rime).
Trobaire d<* Villamaut. Mal mon grat.
ONOiM ASTIQUE DES TROUBADOURS 425
Raina. — Ce d© S. Girc, Ane enemic (Texte doi ms. E ;
cf. l'édition Jeanroy-De Grave).
lUiNART. — A. de Pégulhan, De Berguedan, Tenson de
Cabril ot Ricau. G. Riqiiior, SenKEn Austore (Cf. J.
Anglade, Le iroubcêdour G. Riquier, p. 177-178 n.).
Palais, Bem plaiz lo chaniar, P. de Capdeuil, Domna
eu pren, R. de Vaqueiras, Garlambei, Richaixl d'An-
gleterre, Daifin, Richard de Tarascon, Cabril al meu,
Tenson de Taurel et de Falconnel. S. de Girone, Pa«
semblet genier.
Rainart (= Renart). — P. -de Bu^sin.hac, Ouan lo dous
temps. P. Gardenai, Per fols tene.
Rainart Lo Ros. — Isnart d'Emtravenas, Del sonet.
Rainaut. — Gavauda, Lo mes et temps, Tenson de Gui
tfUssel et de Rainaut. Ten-son des deux Guilhems et
dte Raînaiet.
Rainaut [de Pons]. — Tenson de Jaufre et de Rainaut
de Pons.
Rainaut des Très Sauzes. — Temson de P. Trabustal el
de R. des Ties Sauzes.
Rainer. — G. de Cabrera, Cabra,
Rainier. — B. de Rouvena:, Una sirventesea (Jongleur).
B. de Bom, Rassa, G. Rainols, Auzir cugei (Don Rai-
nier la filial = r affiliai ? lo filial ?). G. de Cabrera.
Cabra (Cf. Rainer). G. de Calanôon, Fadet, 194 D. G.
Riquier, G. Raynier^ pus non puesc,
Rainier. — P. Vidal, Drogoman ; Pos tornatz ; Tart mi
veiran (Bel Rainier); Quant hom onralz (Mos Rainiers):
Sieu fos en corl (B. de Marselha), Cf. encore Perdi^on,
426 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Trop ni estais où les mss. donnant Bels Rainiers et Bels
Mainiers^ Mainer,
Raixier de Val Cortes. — A. (le Pegulhan, A ley de fol.
Uaixo. — Kaiiire o-l Fiilconiiet.
Uainoal. — G. de Cabrera, Cabra.
lu M (A ut). Cf. A UT Uam.
Rambertin dk Bivalei.. — 1 . Ilaimon, De finamor.
Rançon. — B. de Born, Non puesc mudar.
Randas. — (Randazzo. Sicile). II. de Vaquoiras, Senher
M arque s... no.
Raxdos. — E. de Barjols, Bels Gazdnhs. Garin d'Apchier.
Gr., 105, 5. (Cf. rédilion d'E. de Bairjols par Strwiski,
Introd., p. XI). M. do Monta udon, Uautrier fui.
Rantalis. — Enric, Amie Arver.
Raoul de Cambrai. — B. de Bonn, A totz die ; Pois ds
haros (AUu®ion : R. de Cambrai est cité, avec son oocle
Guérie, dans la razo 4e la pièce Al doutz nou). F. de
Romans, Ma bêla domna. Iis.na»rt d'Entravenas, Del sonei
Cf. encore G. de Cabrera, Cabra et Ch. de 'la Croisade,
V. 514.
Rassa. — B. die Born, A totz die ; leu chant ; Quan la
novela fîors ; Rassa, mes si son ; Rassa, tan creis,
Rauseran. Cf. Raimon Rauseran.
Ravenna. — B. de Born, Cazutz sui. G. de la Tour, Pos
N'Aimerics. Cf. encore Emilia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 427
11e (Eli). — p. Card-e-iial, Tostemps vir.
Rebecca. — P. de Corbian, 18.
JIeculaire. — Huguet (Uc de Malaplana).
llEFORZAT. — Guilliem, SenfiEn Blacatz, Gui de Cavail-
Ion, Doa}s coblas farai, Guionet, Pomairols, dos baros,
[llEFORZAT DE TrETz]. Cf. JaUFREZET.
Uegina, Heina. — A. de Belenai, Per Crisi s'ieu. B. de
Born, Moli mes descendre {Regina d'amor); Pois h
gens lerminis (La reine Sancha d'Aragon). G. del Baus,
En Gui, a tort (Peul-èlre Eléo«or, femme de Raimon V,
comité de Touloui^e). G. de Beirguedatn, Un sirvenies ai
(Saneha ? Cf. Barbsch, Jahrbuch, VI, 428 ; Bergert, p.
22). P. Vidal, Sien fos en cort (San-cha). Pujol, En
aquest sonet. Pour reina désignant Eléonoie, eomlesise
■de Toulouise, cf. supra au mot Elionor les exenuples
d*A. de Pégulhan, de Cadenet eit de G. del Baus.
Rei. — (Nous n'avons relevé que les exemples qui nous
on-t paru avoir quelque intérêt). A. de Pégulhan, Ara
parra {Li rei), B. de Bom, Guerr'e pantais (Los dos
reis = Richard d'Angleterre et Philippe- Auguste ?). G.
Faidi't, Fortz chausa (Rei iove, Henri, fils d'Heri IT
d'Angleterre. Cf. B. de Bom, Si tuit li dol, etc). G. de
Cabestanh, Lo dous consire (Los qucAre reis maiors).
P. d'Auvergne, Bêla mes (Philippe- Auguste et Richard).
Pujol, En aquest sonel (La seror del rei). Cf. encore
A. de Belenoi, Ane puosc que giois (Ferdinainid III do
Ca&tille), etc.
Rems. — G. de Calanson, Fadet 176 (Rens R).
Rkms ( Archovôque de). — P. de Corbian.
\
428 QNOMASTrOLlî DES TaOUBADOLRS
Remus. — G. de Calaiisan, Fcêdei, 33. 125 {Romus R). P.
de Corbkn 32 (?).
Ren (?). — L. Cigak, tenson avec R. Robin.
Rencalt. — Fiiure el Fakomi'cL
Renégat. — G. de Berguedam, Mal o fe,
Respieg (Bon). — R. d'Orange. Ar mer tal ; Peire Ro-
giers; Un vers farai. .Vllusion: R. d'Oraoïge, Pos tro-
bars; Beii^rl, p. 126.
Restaur (Belh). — Sordiel, Planher vuelh; Si it>l malaus.
Restaur (Mon). — Ramberti de Buvafel, Ar quan flo-
risson; D'un salut me vo'il; Ges de chantar; Toiz m'era;
S'a mon Restaur (Il s'agit de Beait.rix -d'Est©; Bergert,
p. 94).
Revelatz. — (Le diable ? Chahaîieau). G. de Bornieil,
Ses cove,
Revelh. — A. de Pegai»l<hain, Li fol cil put (Lo marques
que len Saluzza e R.),
*
RiBAIRAC. Cf. BeIRA.
RiBAs. — P. d'Auvergne, Chantarai, Cf. Guilhem de
RiBAS.
Ric AiMAN. — G. Ademar, Quan la bruna bi$a,
Ric DE Joi. — G. Faidit, De faire chanso; Solaiz e chcSn-
tar (attribué aiussi à Albertet de Siâteron).
RicAs NovAs. — En Reiforzat. D'un cavalier. Gui de
Cavaillon, Ben avetz duzit.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 429
RiCAUTz [de Ta'rascon]. — Tenson de Cabrit et de Ricaut
de Taraiscon.
RiCHART. — B. de Bonn, Ar ven la coindeia sazos; Bel
m'es quart vei; D'un sirventes n-om cal; Mieg sirventes;
S'ieu fos dissi; Un sirventes de cui; Volontiers feira,
G. Anelier, El nom de Dieu, G. de S. Desdier, El
temps quan vei (Rkhard, frère du roi d'ATiglebarre,
Henri III). Peii^ del Vilar, Semdatz vermeils, R. Vi-
dal, Abrils issia. Cf. les articles suivants.
Richard (Comte). — A. Daniel, Doutz braitz. B. de Botm,
Ges de far ; Greu m'es descendre ; Nostre Senher (cél
qui es coms e ducx e sera reis); Quan vei. G. de Bor-
neil, A Vonor Dieu, R. de Tocns, Ar es ben dreitz.
Teoison de Guilhem et de Richaird.
Richard (Rei). — B. de Born, Ane nos puoc; Ara sai eu;
Quan vei lo temps. B. d'Alamanon, Un simentes, F. de
Marseille, i4î qurjùn g*ent vens. G. Faidit,Fo riz chauza,
G. de Bômeil, Era quan vei; Si per mon Sobretotz
(ailoiisioTi). G. de Calanson, Bels Senher Dieus. L. Cigala,
Si mos chans fos. P. Vidal, Ben viu a gran dolor;
Bon' aventura; De chdntar; Per pauc de chantar, Peirol,
Pas flum Jordan. Rï^hard d'Aiiglefterre, Dalfin. S. de
Girone, Suchiejr, Denkm,
RicHART. Cf. eriicore Rigaut.
RicHAVAL (d'Azillers). — Rotstaing, Bels Senher Dieus.
Suchier, Denkm. ^ p. 336.
RiGAUT. — G. de Borneil, Qui chaintar sol (Var. Richard).
Rigaut. — R. de Tors, De l'ergulhos.
Rigaut d'Enveios. — G. de Bomeil; cf. eupFœr Rigaut.
RiOM. — R. Vidal, Abrils issia.
430 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
UipOLLEs. — G. de Bergu-edain, Consiros,
HlOUETA. Cf. RiXENDA.
RiQUEUT. — G. de CaJbpeira, Cabra (C'est le type de la
Courtisane dans le plus aneien fabliau français ; cf.
Bédier, Les Fabliaux, 1~ éd., p. 265-269; d après Cres-
cmï, MatiuahcltOy Index).
Uis (Bel). — L. Cigala, Joios (ïamor : Un avinen ris.
HiSA. Cf. RiZA.
RiTXARTz. — S. de Girone, Juglar, prec vos.
[Rius = RiEux, arr. de Muret, Haaule Garonne]. Cf. Gen-
tils DE Rius.
Rlxenda. — R. die Vaqueira-s, Truan (leçon de R).
RizA, RisA. — Anon., Gr,, /.61, 42 (Roggio ?). P. Vidal,
Bon' aventura (Reggio).
RizART. — L. Cigaila, Studi fil, rom,, V, 45, 11.
[RizzARDo Di S. BoNiFAcio]. Cf. CoMTE (on Vepones).
RoAiN. — A. dau Lue, En chaniarel,
RoATs ( = Edesse). — Anoh., Ja de razon. Albertet, Trop
es de mi. B. d*Alama.non, Qui que s'esmai, B. de Bom,
Al dous nou ; Ane nos pot far ; Cazutz suy. Cercamon,
Piiois nostre temps. G. Ademar, Pos vei que reverdejot;
Pos ja vei florir (Chuflas de Roais). G. de Berguedam,
Ouan vei lo temps. G. de Bomeil, En un chantar; Sip^r
mon Sobretot. Jo-rdan Bonel, A^on estarai. IsTiart,I>ri
sonèt (Tiflas de Roais; et. supra le second* exemple de
G. Adennar). P. d'Auve^rgne, Al d^cebrar del paifs. P.
a^ëXtASTIQUE DES TROUBADOURS 431
Cârdenxil, Cet que fe (Trufas de Roais). P. de la
Muia, Ja de razos. R. d'Orange, Entre gel e vent. R. de
Vaqueiras, Conseil don. Teiison* de Guilhem et de
Ricliard.
RoAM. — A. Dainàed, Doutz brais (Segnor de R.). B. de
Boni, Al dous nou; Ane nos poc far; Non puesc mudar,
R. de VaqueiraiS, Ar vei escur.
Robert. — G. de Bei^edao, Un sirvenies ai en cor, G. de
Cabrera, Cabra. M. de Moiitaudon, Amies Robcriz.
Robert (Kei). — €oimpl. Rob.
Robert Giiscart. — K. Ciaii^l, Pos chai.
RoBERzo.N. — Anon., Ouant escavaleai,
Robi. — Gui d'Ussel, L'autre lorn.
RoBiAN (Roubia, Aude ?). Gf. Berenguier de Robian.
RoBiox. — G. diel Bams, En Gui a torl. Gui de Gavaillon,
Seigneiras e cavals,
RoBOAM. — P. de Corbian, 21.
Rocaberti. — R. \'idail. Abrils issia. S. de Girone, Près
d^un lardi.
RocABERTr (Vez;eofm*eS'sa de). — S. dte Girone, De Pala a
Torosela.
RocAcoART. — (Rocliecliouarl, Ilaute^- Vienne). B. de Bom,
Dona puois de mi.
RocAFoiL, RocAFLELH. — Daude de Pradas, Ah lo dous
temps ; Ben ai Amors. Puijol, Cel qui salvet. Cf. encore
Raimonda de Rocafoil.
433 0N03tfJlSTIQLE DES TROUBADOURS
RocAFORT. — A. d£« Luc, En chanlarel. B. de Born, S'ieu
fos aissi.
RocHAMAURA. — G. de Berguedan, Bem volria.
IU>CHELA (La), — A. dau l^uc. En chdhiareL R. de Va-
<|ueira», Senher Marques.,, no (Rocceia, Sicile).
Rodes (Rodez, AveyroQ). — B. de Venzac, Pos vei lo
temps. Daude de Pradas, Ben deu esser. G. de Bor-
nefii, Cardaillac, per un sircenles. Montanhagol, Bel
m'es quan. R. d'OrMig*». .4mor« com er : Assatz sai
(TAmor. Uc de S. Cire. Un sirvtnies.
Rodes (Bisbe de). — B. de Venzac. Pos vei lo temps.
Rodez (Courtes de). — Henri I (1214-1222). Hugues IV
(1-222 ou 1-227-1275). l^nri II (1275-1302). Cf. encore
ExRic, Uc et J. Anglade. Le troubadour Guiraui Ri-
quier. p. 169 et suiv.
Hugues IV. — B. de Veozac, cf. Uc. F. de Lanel,
Domna bona : Xon pot arer : Per amor ; Ou€m beutaiz;
9i com In fuelha : T<m fin OMnors ; Romans. B. d'Ah-
manon. Un sirrenies^ Tenson de B. dWlamauon awf
Sordd, Bertrans, lo joy (il s'agil de la comtesse de
Rodez). G. de Mur. D'un sirvenies. G. Uc d'Albi, Quan
lo brous fregz. G. d'E^^gne, Sî la btia quem pUû (Hu-
gues rV ?). P. Cardenal. Sùrenies qu'es nmg.
Hexdi il — B. de Toi lo Mon, Lo plazers. B. Car-
hooel. Ahn com cel ques met. G. de Mur, D^un sirven-
tes : Guirmtl Riquirr^ segon. G. Riquier, Lo mons par
^ichanfatz ; \o cugey : W^nson avec Enric H Manques :
f^enh'En Aii<itore : Ah .<ii/»/i7< nnrim^tz : Senh^En
Enrie, Peiw* <W VîL-ir. Sendaiz rermeils, S. de Gtroiie.
Sîtol «'r< brau^.
Ranr? (ComU» d^). — Ij^qoe] ? G. de Salignac. Aissî com
vL R. lie C^ï^u^hK.iK Uo« «irr^n/c« trmnel. Cf. efiroi^
RoT^z (>^nher (\^),
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 433
HoDEz (Comte&sa de). — B. d'Alamanon, Sordel^ lo ioy.
B. de Paris. Gra<n€it, Pos cd comte. R. d'Oraiiigie, Amors
com er. Sordel, Airestdn deu. Cf. eoMîore Guida.
IloDEz (Comtessa de). — Fille du oomte de Comminges.
A. de Sescas, En nguel mes,
lloDEz (Senher de). — Uc Brtnneit, Pus io dous temps
(Henri I ou Hugueis IV ?).
KODIER. Cf. Gl ILKELMA DE RoDIER.
Rodocesta. — A. de MaTeuil, Dona genser,
i\oDRiGOS. — AiM>n., Amies privaiz. Tenson de Rodrigos
el de R[aiinani].
«
RoEC (?). — Tenson de L. CigaLa et de LanteJm.
RoEXACH (Jongleur). — S. de Girone, Can aug en cort,
RoERGAs. — Ricas Nova^, Pus partit.
RoËRGUE. — M. de Monta udoin, Vautre lom,
l\oFiAN, Cf. GuiLHEM «4 J. DE RoFiAN. (Roflan est peut
ètïxî Ro^iffîac di'Atide).
Rorm. — Rofln<, Rofin, digatz,
Roger, Rogier, Rotgier. — Gui de Cabanas, N*Esqui-
heia,
Roger d'Aragueza. — A. de Sescas, En aquel mes,
Roger d'Armanhac. — R. de Connel, Paucs dômes vei ;
Pistola.
434 ONOMASTIQUE DES TROUBAobURS
floGER Bernât. — M. Ermengaut, Brtviari^ v. 7133, 9470
(l>ro4«eoteutr du poète).
I\oGER (Fraire). — G. de Berguedan, Un trichair(f.
HoGER (de iMontalbeo). — (Kogeir II, vicomte de Béliers).
B. de Born, Lo coms m'a mandat.
UoGiER (Peire). — A. de Pegulhan, .Larïquan chanlon.
RoGiER (de Trainiae). — B. de Born, /Von puesc mudar,
RoiLis. — Majicoat, Mentre m'obri.
Roiz DiEs. — Ad. lo Nègre, De solaiz. (Peuil-êlre Rodrigo
Diaz de los damerois, qm comimiaindait un corps à la
bataille de la-s Nava-s, en> 1212 ; Appel, Proi). Ined.\ p.
353).
RoLAN, RoTLAN. — Anoii., Bona domna ; Lo sen voigra,
Albert Marques, Aram digatz. Albert et le Monge,
Mongc chauzelz. Bamairt et Guigo, Ar parra. B. de
Horn, A fotz die ; Mon ehan fenise. B. Carbonel, En
ctisso truep ; Vil sirventes. G. d'Apchier, L*autrier tro-
bei. Gavaiida, A la plus longa. G. de Berguedan, Amies
Manques ; Consiros, G. de Ca^bi^era, Cabra, G. de Sa-
lignae, Aissi eom cel. Paves, Ane de Rolan, P. de Cor-
bian, 33. P. de I^dils, Mossen Ramon. P. Vidal, Dro-
goman. Peirol, Pos flum Jordan. P. Cardenal, Et mon
non a ; Per fois tene ; Tendas e traps. R. de Miraval,
Ben aial messagiers, R. de Vr.-queiras, D'amor nom
lau ; Honraiz marques ; No m'agrada. S. de Girono.
BaUff, iutge ; ïram lumia. Vesq.ue de Clarmon, L'nms
que vol. Zorzi. Atressi com lo gamel.
RoLANDis. — E. Caireil, Pos chai.
RoMA. — A. Daniel, En est sonet; Uaur'amara. B. 4e
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 435
Paris. Comte de Foix, Fronces. Gormonda. G. Figuei-
ra, Dun sirvenies, G. de Cabrera, Cabra, G. de Calain-
son, Fadet, 126, 165. P. de Mairseille, Ab tnarrimen,
Peire Bosc, Ab greu cossire {Uaposioli de Roma), P.
Cardenal, Un esiribot, P. de Corbian, 24. P. Vidal,
A per pauc ; Son ben apoderatz, Marcabru, Lo vers
comens, [Audrk] Maroabru, Tôt a esiru, 01. d-el Tem-
ple, Estât aurai, Ricas Novas, Pos partit. Toncafol,
Comunal en rima. Soî*deâ, No ptiesc mudar.
Roman. — A. de Sescas, Dona per cul. F. de Lu-mei, Al
bon rei. G. Figuoira, D'un sirventes.
RoMANA (Cort). — Aîion., Enciissi com la tramontana.
RoMANHA. — Anon., E s'ieu aghes perdut. B. de Born,
Bem plalz car. G. de la Tour, Pos N'Aimerics. G. Au-
gier, Ses alegratge. G. Magret, Ma domnam ten près.
R. de Vaquieirasi, Truan ; Valen Marques.
RoMAxiA. — F. de Romans, Una char^o sirv. Cf. encore
RoMANHA, lie "seicond exemple de R. die Vaqueiras.
RoMEus (Jugei). — Temjson des deiux Gullhems.
RoMiEu. — B. de Ventadouir, Ja mos chantars ; Tuit cil.
Tenson de Carbone! et de son Rocin.
RoMiEu (Aîinaut). — U€ de Lestcura,
RoMiEu (Garcia, Miquel). — R. Vidal, Abrils issia.
RoMULUs. — G. die (Jalanson, Fadet^ 124. P. de Corbian,
32.
RoNAz Barreira. — Maircoat, Una re.
RoNSASVALs. — A. diau Luc, En chantareL G. de Cabrera,
436 ONOMASTIQUE DES TROUBA2X)UnS
Cabra, Tenson de P. Guilhem de Luzeraa et d'Uc de
Saint Cire, Qui Na cuniça {Roncisvalla, co«rr. de A.
Jeaaroy).
UosA (Ma). — R. de Cornet, Aras quan vei ; Per tôt lo
mon ; Pistola (Rosa de may) ;. Razos ni sens {Rosa
d'Abril).
RoSERS. Cf. GuiLHELMA DE ROSERS.
Rosiers (Le Rhône ?). — A. Danie), Sols sui que. Cf.
ROZER, ROZIER.
RossiA. Cf. RussiA.
RossiLHON. — B. de Born, Pois lo gens terminis. R. de
Mira val, Chansoneta, Cf. Girart.
RosTANG. — Tenson entre Rostan-g et Dieu (Suchier,
Denkm,, I, 337).
RosTANH. — Faure et Falconet.
RosTAxn (Mesier). — Lo Bort del rei d*Arago, Mesier
Rosianh. (Le ms. porte Mesier G.; mais il faut cor-
riger R.).
Rotgier. Cf. Roger, Rogier.
ROVIGNAS. Cf. ROVILHAS.
RoviLHAS. — G. de Borneil, Dels bels digz,
RozER (=Le Rhône). — P. Vidal, Ab falen; Tan ai Ion-
gamen. Cf. Rosier, Rozier.
ROZERS. Cf. GlILHELMA DE ROZERS.
RoziERS. — B. de Born, Quan la novela flors. P. Vidal,
Tant ai longamen.
ONOMASTIQUE DES TROLBADOURS 437
HuDEL. — G. de Cabrera, Cabra,
lliFiAN. — Tensoin de Hu-fiaii et d'Izarn. Cf. Hofin.
llussLv. — J. d'Aubusson, Nosira dona segon. Ricas
.\ovas, Pus partit
IliTH. — P. d-e Corbian, 19.
Sabata. — G. de Berguedaii, Consiros.
Sablc (fil d'Albaire). Cf. Albaire, Albar, Sauc.
Sagna. Cf. Eble de Sagna.
Saigna. — G. de Cabestainh, Al plus leu (Auzels de
Saigna), (Ce n'est pas un nom proipre; le mis. Sg. porte
despOinha, les mss.. IK Sardeingna, cf. Téd. Langforss.)
S AIL d'Agaitz. — P. de Cavarana. Cf. Crescini, Manua-
lello, Index.
[Sail de Claustra]. — Allusion dans Peirol, Be dei chan-
tar, Femime de BéraucI III, sieur de Merecer. Cf. Ber
gert, p. 18.
Sail d'Escola. — M. de Montaulon, Pas Peire.
Sain (Li). — B. de I^oirn, A totz die.
Saine. — G. de Cabrera, Cabra.
Saints. — En ReforMt, D'un cavalier. Cf. Sain.
Sais. — B. de Born, Al dous nou; Greu m'es descendre,
Saisa, Saissa. — G. d'Espagne, La gaia semblansa, G.
Riquier, SenKEn Jorda (Est-ce la même ?).
438 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Saissa. — B. de Borai, Cazuiz suy (La Saxonne, c'esl-à-dire
Maithikie, fiJle du roi Henri II d'Angleterre, mariée à
Henri le Lion, duc de Saxe).
Saissac. — {Saissac, arr. de Gancassonine, Aude). G. de
Berguedii'ii, Reis sanc nul temps. P. d'Vuivejrgne, Choji-
tarai. P. Vidal, Mos cors salcgra. Cf. encore Bernart
DE S. et Bertran de S.
Saisso ( = Soissons). — R. de Vaqueiras, Senher Mar-
ques,.,, no.
Saladier, Salavier. — B. de Born, Rassa, mes si son
{ = Salisbury, Angleterre).
Saladi. — B. de Bom, Ara sai eu. *G. Faidit, Era nos sia
guiiz, Gavauda, Senhors. Peirol, Quant Amors. Tenson
d'Elias d'Ussel et de G. Faddit, Gr., 136, 3,
Salados. — A. de Pegulhan, En aquel iemp^.
Salamandra. — A. de Mareuil, Tara m'abelis.
Salamona. Salamo. Cf. Salomo. — G. dau Luc, Gos sitôt.
Salapinel. — B. de Paris.
Salasi. — Daude de Pradas, Ben deu esser (Il y a troi-s
Sales, dans ile Roueirgue — Cf. Constans, Livre de
VEpervier, L'une était-elle une résidence des co-mtes
de Rodez? Cf. Gaujal, Ess, hist, IV, 381. Chab.). R.
Cornet, A S. M. d'Albeges
Salec Malec. — Guiraut del Luc, Ges sitôt.
Salern. — A. de Pegulhan, En aquel temps. Joan d'Aii-
bussoji, En Nicolet, Ricas Novas, En la mar major,
Salerna. — Uc de S. Cinc, Peire Guilhem de L, (Metge
dû S.).
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 439
Salignac. Cf. GuiRAUT DE Salignac.
Sal]viistre, — Anon., Bona domna,
Salo. — B. d'Alamainan, Amies Guigo.
Salomo. — Anoji., Cour (T amour. Palais de Savieza,
Aiioni., Bona Domna; Lo sen volgra {Gr., 461, 154);
Mas duna ren. A. de Pegulhan, Lan^uan ehanton;
Maintas vetz sui enquirUz. A. de Mareuil, Razos es,
B. Gfirbodiel. S'ieu anc nulh temps, B. d-e Paris. F. de
Rpmaffiis, Na bêla dona. Gava'uda,Deza/n-/)ur<zfz. Guil-
liem et Guilhem. Guilhems, prims iest, G. Olivier
d'Arles, Escrich o iruep. G. de Cabrera, Cabra. G. de
Ca/lanison, Faéet, 93 R. G. Riquicr, Ara s'esfors En-
veios. Marcabru, Vautrier; Pax in nomine; Soudadier
pér cul. Maitfre Ermengaut, Temps es qu'ieu. P. Car-
denal, Tos temps volgram. P. de Corbian, 13,20. P.
Vidal, Ajostar. PistoJeta, Ara agues eu. Pons de Cap-
dueil, Domna, eu pren. R. d'Orange, Apres movâ 'vers.
RoiStang Berenguier, Si com trobam. S. de Girone, Su-
chier, Denhm.; Can era paucs; Totz nobles Seyner.
Uc de la Bachellerie (Uc Brunet), Coindas razos. Ugo
Catoila, Amies Marcabrus. Zorzi, S'iea trobes. Cf. encore
Mahn, Gé-J^. I. p. 183
Salonic. — E. Cairel, Pos chai. F. de Romaais, Una
chanso sirventes. P. Vidal, Pos ubert ai {Marques cui es
Salonics, le marquis de Mon! ferrât). R. de Vaqueiras,
No m'agrada.
Salsas. — G. de Berguedan, Bernariz ditz de B. Pons de
la Gardia, Farai chanso.
Salussa, Saluza. — A. de Pegulhan, Li fol eil put (Lo
Marques que ten.). G. Ademar, Tant es d'amor.
Salutz (Bels). — Zorzi, Mal aja cel.
Salvatja, Salvatga. — G. de la Tour, Pos N'Aimerics
140 ONOMASTIOLE DES TROLBADOLRS
(Cf. aussi du même la jx)ésie inédite du ms. Campori,
En vos ai mesa, Sludj fil, rom,, VIII, 454). L. Cigal-a,
Manric no niagrada. Nicolel de Turin, N*Uc de S.
('ire sabers. Uc de S. Cire, En aissi com son plus car;
Si ma donù\ X'Ainis. Il s'^gll, clans tous c-cs oxemp^les,
de la môme persamie que dains rartiele suivant.
Salvatja dWuramala. — Alberlel, En amor. Dans la
même j^èce il est question de la sœur de Salvatja,
Béatrix; Bergert, p. 85, 86. G. Ademar, Tant es d'amor,
Salvatja de Londre. — Lantelm, Raimon una dona,
Salvatje. — L*expressioai Conori del Salvaije se ren~
contre pllusieurs fois chez les troubadours (et aussi chez
tes anciens poètes italienis) par exemple dans Sordel,
Pos nom tenc. Cf. les exemples dans l'édition die Sordel
par de Lollis, p. 259.
Salve ( = Sauve, Gard?). — Daoïde de Bradas (?), Per la
doits temps.
Samson, Samson. — Anon., Bona domna; Lo sen volgra,
B. de Born, Lo coms m'a mandat; Pois lo get^A (Il
s'agit de Samcho). Gavauda, Un vers vueil far. G. de
Berguedan, Un sirventes ai a basUr, G. Riquier, Ara
sesfors, Enveios. P. de Coirbian, 19. Peyre Trabustal,
Amies Raynaul, P. Vidail, Aiostar, Serveri, Suehier,
Denkm, Catola, Amies Mareabruns, Zorzi, S'ieu trobes.
Samuel. — P. de Corbian, 19.
Sancha. — (Sanche d'Aragon, femme de Raimon VII ?).
Uc de S. Cire, Nulla ren.
[Sancha, femme d'Alfon-se II d'Aragon]. — Allusion*-^ :
P. Vidal, S'en fos en cort, B. de Bopn, Pos lo geui^
terminis. G. de Berguedan, Un sirventes ai en cor.
ONOMASTIQUE DÈS TRÔUBADOUl^S Mt
[Sancha de Provence]. — Femme de Sancho d'Aragon,
qui gouverna la Provence pour son frère Alfonse II
juisfiu'en 1185. Allusion dans Rambaut d*Eirâs ? Cf.
Bergert, p. 65. n. 2.
[Sancha de Sicile]. — Femme de Robert d'Anjou, Compl,
liob.
Sancha (?). — P. d«e Cois, Si col solelh^^,
Sanchas. — A, Daniel, An si quel cHm.
Saxcihtz. Cf. NoNO.
Sancho. — R. de Vaqueiras, Del rei dt Aragon, P. Vidal,
Bem pac. Cf. encore Santz et les deux exemj>les de R.
de Bonn à Samso.
Sanciners. — Rostang, Bels senher Dieus.
Sanctor. -^ Tcnson d'Elias d'Ussel et de G. Faidil.
Sandra de Soraigna. — G. de la Tour, Pos A'/l/mcnV.s.
Sangar. — P. de Corbian, 19.
Sangla. — P. de Cols, Si col so/c/fts. Cf. Sancha et Per-
SANGl'A.
Sangi IN. — G. Rainol, Auzir cugei. G. de Cabrera, Cobra.
Sangiiniers. — G. de S. Gregori, Dregz e razofi.
Sans. — R. d'Angleterre, Ja nuls hom.
Sansonha. — B. de Born, Non puesc mud/ir, G. de Ca
lanson, Bels Senher Dieus.
Sanssa. — R. de M ira va.î,Grans mesiiers.
i\i ONOMASTIQUE DÉS TUOtjBÀDOUftS
Sant. — Chercher au nom de choque saint, stwr.out pour les
premières lettres, les noms que Ton ne trouverait pas
dans la liste suivajite.
S. Agusti. — G. de Cervera, Proi\, 670, 855
S. AiMox. — B. de Born, Quan la novela flors.
S. Andrieu. — P. Cardenal, Mon sirvenies iramei.
S. Antoni (Vescoms de). — M. de Montaudon, Pos Peire.
S. AsTiER. — B. de Bom, Pois Veniadorns.
S. Bernart. — G. de Cervera, Prov,, 282, 739, 831, 035,
1089.
S. Bertolmieu. — G. Biquier^ Al car onrat senhor.
S. Cere. — Uc de S. Cire et Giraut, ternson. Cf. S. Sere.
S. Chastes. — P. de Cardenal, IJafar del comie {Mongefi
de S. C).
S. Cler (?). — Calega Panza, Ar es sazos,
S. Dalmatz. — M. de Monta udo«, Be menueja.
S. Daims. — 'Compl. Bob. G. Faidit, Erns nos sia guUz,
P. Cardenal, Qui vol lai fais, B. de Vaqueiras, Del rei
d^ Aragon.
S. Domexges. — B. Cornet, père, Un sirvenies,
S. DoNATZ. — Amon. (G. Olivier d'Arles), Vers es que bo-
na, B. Carbone!, Trueb que (Banfseh, Denkm. 8. Ed. A.
Jeanroy, cobla X).
ÔS^OMAStlÔLÈ DES TRÔUBADOtJhS 44!l
S. EsPERïTz. — G. de Borneil, Ben es dreiiz, S. de Girone,
Mal dit : Oracio de tôt dia^ e(b.
S. EsTîER. — B. de Bonn, Pois Veniadorns,
S. Faraltz. — R. de Tons, A toiz maritz.
S. Felitz. — P. Vîdal, Son bon apoderalz (Saial- Félix,
nom de lieu). S. de Giron.o, Oracio de loi dia. Cf.
Bertran de s. F.
S. Flor (Ville). — A. de Pegulhan, Per razo naluraL
S. Fr ANSES. — Cornet père,f/n sirvenles,
S. FuLCRAN. — R. Gaueelm, Cascus plor.
S. Gabriel. — P. Vidal, Bem pac.
S. Gexis. — S. de Girone, Si cel que dilz,
S. Geroxim. — G. de Cervera, Proj;., 325, 372, 550, 558.
S. Gn.i. — P. Cardenal, L'afnr del comte. Riras Xovas,
Pus par m,
S. GiROAis. — Tensoin de Tomas et Je Bernado.
S. Gregori. — Comte de Poitiers, Farai chansoneta. G.
de S. Gregori, Dregz e razos.
S. Gliuiem. — A. Daniel, Doutz hraitz,
S. Jacme. — Cercamon, Lo pkting comens, G. de Ber-
guedan. Eu non cuidava. G. Riquier, Al plus noble,
Lanframe et Simon, Car es tan conoissens. Maiestre
Malien de Oueroy, Tant xuy marrilz. P. Cardenal,
I
(it o.SoiLVsnoLi: m::» trolo-ukilIuï
Uafar dél comte. P. de Corbian, 25. P. Viilal, Bem
pac.
S. Jaufrei. — P. Cardeoa!, L'nfi^ del comte.
S. JofLW. — A non., Ar roi tôt quant e<§ {Riv. fit. rom., I.
10) ; Tôt lo mon vei {Gr., 401, J^JT). A. de Pegulhan.
Per razo. B. de Bom, Greu m'-es deiscendre (=Sam4-
Jean d'Aiigély) ; \fon chan fenisc. Cercamon, Assatz
es. Gavauda, Crezens. Geneys. G. Fisueira, Ja de far
un sirrentcs. G. Riquier, Karitatz. Isnart, Del sonet
(Lerba San Joan). M. de MoiUaudon, L'autre jorn. P.
Cardenal, Un estribol ; Un sirv entes novet. P. de Cor-
bian, 23 {San Joan BaptUta). H. Cornet, Per tôt in mon
(San Joan de Jérusalem). R. Gaueelm, Cascus planh.
R. Jordan, Ben es camjcUz. R. de Vaqueiras, Ar pren
comjal. S. de Girone, Jram lunya.
S. JoRGi. — A. de Belenoi, Cossiros. P. de Ladîls, Ve-
rnis Dieus.
S. JoRTz, — R. de Vaqueiras, A'o m'agrada (Cf. Bratz
S. JoRTz) ; Truan.
S. Jn.iA.N, JoLiAX. — Comte de Poiliers, Ben vueil que.
G. de Bomeil. Toi swucei. Marcabru, Senher X'Aldric.
M. de Montaudon, Lauire [orn. P. Vidal, Bonnven-
iura ; Tari mi veiran. R. d'Orange, Pos trohars.
S. I^LXART. — B. de Born, Un sirvenles cui. Comte de
Poiliers, En Alvernhe.
S. Lairex. — Anon., Bona genz. G. d'Apchier, Cominal
vielh fine ; Mos Combinais. M, de Montaudon, Quant
tuil aquisl.
S. LoBERc. — Ameus de la Broquelra, Quant reverdejon.
1
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 445
S. Lois. — Compl. Uot). (S. Lois de Marseiilfe).
*
S. Macari. — U. Cornet, .4. 5. Mofcel dAlb, (Uorde de
S. Maeari).
S. Marc. — Anoii., Vers es que bonu. B. Carboiid, Bar-
tsch, Denkm, 8; éd. Jea'iuroy, cobk X; cf. suipna S.
DoNATz; ici aussi il y a utd jeni de moîts. Comite d)e Pro-
vence, Carn el Ongla, G. Anolier, El nom de Dieu (jeu
■de mois). P. de Corbian», "^5. S. de Girone, Tolz hom fai
mal.
S. Marcel. — M, de Monlaudon, Fort m'enoja (ou bien
S. Marsal?) h. Cornet, A. S. Marcel d'Albeges,
S. Marsal. — B. de Born, Ges no mi desconort. Comte de
de Poitiers, Farai un vers, G. de Borneil, Aram plalz
(lenson avec Linhaure). M. de Monta u<lon. Fort m'enola
(? cf. supra S. Marcel). U. d'Orange, Mahn, Werke, I,
85.
S. Marti. — Anon, Finamens; L'autrver, G. <te la Tour,
De S. Marti me clam. \L de Montaudon, Fort m'enoia;
So auzes dire. P. Cardeaal, Ab votz dangel. R. Gau-
celm, A penas. R. de Miraval, Ben ajal cartes {Las
fons S. Marti), R. de Va<|ueirais, Bêla tant vos ai.
S. Marti (Raimon de). Cf. Raimon de S. M.
S. Marti de Tors. — G. de Bergueilan, Consiros.
S. Massenz (— Saimrt Maixent). — M. de Montaudon,
Senher, s'aguesseiz.
S. MvriEu. — A. de Pegudhan, Ara parra.
S. MiQUEL. — M. de Montaudon, Be nienuela per S, Sal-
vaire; Fort m^cno'ia; L'autre /orn. R. Gaucelm, Cascus
planh.
446 ONOMASTIQUE DES TROLBADOLRS
S. NicoLAL. — A. de Pegulhan, Lanquan chardon, Cerca-
nion, Ab lo Pascor.
S. Peire. — Anon., A Deu coman. B. Carl>oi>el, Per espas-
sar. B. de Caslellanie!, Ara puois iverns, Cailega Panza,
Ar es sazos, Gaviaoïd^i, Palz passien. P. de Ck>pbia'n, 24.
G. Figueira. D'un sirvenles far. M. de Manjlawion,
Ouan iuii aquisi. P. d'Auvergne, Dieus cera vida. P.
Carde»iial, A/on sirventes iramel; Un esiriboi; Un sir-
ventes novcl, P. de Capdueil, En honor,
S. Poxs. — Pujol, Dieus et Anwrs; Si mais damur (Ab
baye, près de M-airseiile).
S. Poxs de ToMEiRAs. -^ G. Rk|uier, A Snnl Pus (Saiiil-
Poiis, chef-liem d'arrondisfiemenil, HéiauH).
S. Privât. — Marcabni, EHorncl,
S. Raphaël. — P. Vidal, Bem pac.
S. Remezi. — P. de Corbimi, 33.
S. Salvaire. — Cencamon, Ab lo Pascor, M. de Mon4au-
don, Be rnenueja; Fort m'enueja,
S. Segir. — Marcoail, Una re.
S. Sere. — G. die Borjieil, Car non ai loi, (I^ plupart
des rnss. donneont Sere, mais M. Kolsen écrit Terre^ qui
d ailleurs n'est donné par aiicuii ans. Auilre exemple de
S. Sere, G. de Bomeil, Be for' oimais. Cf. encore
S. Cere).
S. Se VER. — B. de Bom, S'ieu fos aissi,
S. ToMAs. — P. d'Auvergne, Lauzafz sia, P, de Cor-
bian, 24.
ONOMASTIOLE DES TROUBADOURS 447
S. ToMAs (Coms de). — B. de Boni, Geîil part. Ce serait,
d'après M. Thomas, un comte anglais, Ramulfe, comte
de Chester.
S. Ylaire. — Maroabruin, Al son desviat.
Santa Catarina. — Torroella, Fcuilu, 8, 1068.
S. Cecilia. — G. de Cervera, Prov., 392.
S. Clara. — Compl. Rob. .
S. Cristiana. — G. de Berguedan, Un irichaire,
S. Fre. -^ P. CardcinaJ, Lafar del comte,
S. Maria. — Anon., Finamens. Calega Panza, Ar es
sazos. Comîpl. Rob. F. de MairseUJe, Vers Dieus. Fraire
\Ienre. G. Faidit, Cascus hom deu, Geneyis. G. de Cs-
l>es.tain.h, Lo dous cossire (Miss. OER). G. de Boipneil,
Reis glorios. G. Ri«quier, Al pus noble, L. Cigala, En
chanian; Gloriosa Santa Maria; Oi Maire. P. d'Au-
vergne, Bêla m'es (S. Maria dOrien). P. Cardenal,
Un sirv&ntes novel. R. Gauceilim, Cascus plor. Sail de
Scôla, De ben gran ioi. S. de Gi.ro<ne, Reis Castelas;
Se voleiz dir. Un templier.
S. QuiTERA. — R. de Vaqueirais, Aras quan vei.
S. Seglixa. — (Nom de lieiu). S. é& Girone, Entre Caldes.
Santonge. — B. de Bom, leu chan. G. de Bomeil, Razon
e luec. Ue de S. Cire, Un sirventes.
Santongier. — E. de Barjols, Amors que vos. G. Faidit,
Sitôt m'ai tardai; Tant ai sufert.
Saxtz .(Dom). — P. Rogier, A^o sai don chant.
448 OXOMASTIQUP DES TROUBADOURS
SaoiXa. — G. dan Linc, Ges sitoi*
Sara. — Gavâucla, Eu no sui pars. Zorzi, Ati'essi com lo
(jameL
Sardenha (<î€ril quelquefois Serdamia). — (Sardaigne).
B. d'Alajnanoo, Pos anc nous valc, Tensoa de Granel
et Bertram. G. de Berguedan, Un sirventes côi. G. Ma-
gret, Ma donam ten près. h. CigaJa, Homs qwe dona;
Si mos chans fos. P. de l«a Gavaraiia. P. Vidal, Pos
uberl ai (Marques de S.). 11. de Vaqueiras, Honréz
marques; Truan,
Sardo (Forme génoise). — R. de V-cqueiras, Domna, ianl
vos ai'
Sarlux (Arlux ?). ^- Marcabrun, Al dcpartir. Cadux,
près de Moulpel'lier ? Ci. éd. Dejeaniie.
Sarra. Gf. Sara.
Sarragosa. — B. die Boni, Rtmsa, lan creis. G. de Ber-
g'Uedan, Amies Marques.
Sarrazi, Sarrazin. — A. de Beleaioi, Ja non er twedut.
B. d'Alamanon, D'un sirventes, B. de Born, Fulkela,
vos; Un sirventes forai. B. de Rovenac, Ja no vuelh.
Calega Panza, Ar es sdizos. Cercaînon, Lo plaing
comenz. Daspol, Forlz trislors; Senhor aulatz. F. de
Mxurseille. «/a no volgra, G. Faidit, Fortz chcûuza; Era
nos siai guitz. Gavauida, Senhors. Goirmonda. G. Acte-
mar, Non pot esser; Pos vei que reverdeiol. G. Fi-
prueira, D'un sirventes. G. de Berguedan, Un trich(ùre.
G. Magret, Auzir cugei. G. dJe Bormeil, Cor non ai ioi;
En un chojitar; Tais gen. G. Riquier, Bem degra; Guil-
hem de Mur, que cufa far; Karitaiz; Christias vei peril-
har; So:\KEn Enric. Guiraudet lo Ros, Amors me des-
trenli. .1. Rudel, Lanquan li jorn. L. Cigaia, Si mes
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 449
chans fos. Maircabruai, Emperaire per mi M. d-e Mon-
laudon, Aissi com cel qua pla(f: Uauirier, P. d'Auver-
g^ne, Al decebrar ; Lo Sctihcr. P. Gardenail, Si tort non
ai; Senher N'Eble; Tan son vcUen, P. Vidal, Ane no
mori, Peirol, Pos flum Jordan, Po-ns de Gapdifteil, So
quom plus. R. d'Orange, Amors com er. R. de Mira val,
Chans^ cant non es. l\. de lois Salûis, Nom pose partir.
R. Vidial, Abrils is^la. T'Oimsoii d'Aicart [del Fossat] et
cle Girart (Suchier, Denhm., I, 297).
Sarrazixa. — J. Rudel, Ouan lo rius. Teiison de Beniado
et de Tomas.
Sarzan. — G. de la Tour, Pos N'Aimer les. Cf. Aiglina.
Satax. — G. do Ca«la9iiSon, Fadel^ 92. i\. de VaqUeinas,
Ar vei escur,
Sauc. — P. Vidail, Ges pel temps (Saûc, filis d'Albar).
Saûl. — G. de BergUtedau, MtM o fe. P. de Corbiaii, 20.
Rostang Bereiigiiicr, Pois de la mar.
Saura. — Guiigo, Visl ai Bertran.
Saurel. — G. de Cabrera, Cabra,
Sal Ri.xA. — B. Carboinol, Ronci.
Saut. — (Pays de Sauilt, Aude). P. \'idaJ, De ehantat*
Sava. — (La Save, afflueu-t de gauehe de la Garonne). G.
d'Espagne, Sieu en Paseor no eantavijSi
Savaric. — Anon., Seigner Savaries. B. de Bom, Ouan
vei lo temps, G. de Puyeibo4, Per amor del bel ; LUin
grans amors corals. Rieais Nov^ns, En la\ mar major.
450 ONOMASTIQUE DES ïllOUnADOLRS
Teiison do S a varie ot die Preljosit <le Valeitsa. Uc de S.
Cire, Ane cnemics ; Nulhs hom no sap ; Servit aurai,
Savartes. — P. die Gavaret, Peironei, en Savartes. P.
Vidal, Quant hom es. R. Vidal, Abrils issia,
SaVASONA. Cf. GuiLHEM DE SavASOXA.
Saves. — P. Rogiier, Ges non puesc,
Savi. — (Peut-êtiie -cetliui don*. Fr. MicJiel a cilé un vers.
Chaib.). S. de Gironie, Suchier, Denkm,, I, 540.
Savis (La). — Gadeînteit, A l'orne melz,
Savoia. — A. Daniel, Can chai. B. de Born, Ara sai eu ;
Fulheta vos, G. de Berguediains Trop ai estât {Cagot de
Savoia), G. de Borneil, Gen m'esiava, P. Bremon, Ben
es razos ; Pos partit an, Uc dei S. Ciirc, Un sirvenies
(Il s'agit d'Amédée, comte de Savoie).
Savoia (Albertet de). — Uc d-e l'Eseura.
Savoia (Coms de). — E. de Barjolls, Puois vei (Thomas
I die Savoie). P. Raimon, Ab son gai plan (Thomas I).
Pistoleta, Mdinta gen (Thomas I).
Sa\ oiA (Co*mfteis.sa de). — Alberlet, Ah son gai (Mairgiheirile,
femme de Thomas I de Savoie ? Bergertt, p. 44). E. de
Barjols, Bon'aveniura (Béaitrix de Savoie). Cf. pour
d'autres aHusions Béatrix de Savoie.
Savoia (Miidons db). — R. de Vaqueiraô, Truan (Margue-
rite, femme die Thomas I).
Savoxa. Cf. Enric de Savona.
Sebeli. — R. de Vaqueiras, Truan,
ONOMASTIQUE DES TROtBADOtRS 451
Seciatz. — G. del Baus, En Gui a iort.
Segon (Mon). — G. de Boriieil, Car non* ai joi,
Segui. — A. de Mareuil, Tan m'abeCis. Gomties'se de Die,
.4 chantdr m'er,
Seglr. — B. de Born, Pois Ventadorns. G. de Borneil,
Nalha rcs a chantar (Crida scgur) ; Tôt suavet.
Seglr. — P. Vidal, Ges del joi: Pus ubert ai (Est-ce un
nom propre ?).
Seldixa de Mar. — Génoise, sœur de Nicolas de Mar
(Cf. ce mol) el de Lanfranco Je Mar, qui furent comsuls
de Gênes enlre 1187-1189. R. de Vaqueiras, Uonralz
Marques..,, ar; Aram digalz, liaimbaui (AUusian). Cf.
P. Rajiia, Homaniiiy XVII, 178; Schuto^ona', Episi.
di R. di Vaxfueiras, p. 78.
Selo. Cf. Salo.
Sembeli (Bee). — P. Vidal, De chantar; Ges pel temps.
Cf. encore Estêeama de So.
«
Semiramis. — A. de Mareuil, Dona genser.
Semitalr. — (Minolaure). G. de Calanson, Fadet, 88.
.Seneca. — Gavauda, Lo vers deg far, G. Olivier, Seneca
dis; Seneca que fo. ,
Senescal (Lequel?). — Calera Panza, Ar es sazos.
Seneses. — V^iu de S. Cire, Una dansela.
Senhas (Eblox de). — G. le Brum, Nueg e [orn. Cf. Eble
de Sagna.
452 OXOMASllQtL DES TROLBADOLR^
SitNffoR (I/einj>ereur T). — P. d'Auict^ne, Lo Senher que
[ormei,
>fi:MiOR (Mo\). — U, de Vaqueiras, Senher VAimar,
?*»;%*•% iiiK. — G. de Benrucdaii, L'/i Inchaire.
*S»;m>, — G. de Ciilaii^on, Fadel, 9^S. ( = Sichon?).
StfNAciiKRiii. — B. de Paris.
.Sei'lix're. — F. de Marseille, Oimai», Geneys. P. Vidal,
A per pauc,
Skhwa. — G. de Bcrguedan,rn Irichaire.
Serdagxa ( = Cerdagiie). — Maiestre Maliens de Querev.
P. Vidal, De chanlar; Ges pel temps. R. de Mira val,
Baiona, per sirvenles,
Si:hk\a. Cf. DoMEix Serena.
Serena lo Vielh. — G. lo Ros, A lei de bon servidor,
SfinoR (Una). — Ramberti de Bwvalel. S*a Mon Restaur
(\h'*nlr\\ (fEsl; Cf. Bcrgert, p. 82, 83). Il est fait allu-
sion à la Seror de Gui de Cavaillon, dans ^ chanson
Doas coblas el il semble que Falconet y fasse aussi
ailliîision'; cf. Bcrgert, p. 109; renvoie à SchuWz-Gara,
ZeilH. rom. PhlL, IX, 124. MaifT© Ermengaul adrcsôs
nncî lettre à sa Cara seror. Aimeric de Belenoi, dans sa
chanson En amor trop ( = Alberiet de Sisteroji, Tant
i'H damor) parle tle Selvaggia [d'Auiramate] et de sa
Hcror, Cette sonur s api>elait Béatritz d'Aumala ; Ber-
g(Mt, p. 86.
Si;in»f:\H (Lo). - - Zor/,i, Alressi com.
Sehha. Murcoal, Una ren.
0\OMASTIOLIi DES TROLUADOLI^S 453
Serventes (Bel). — Daude de Pradas, Trop be rn estera,
Serveri [de Girone]. — S. de Gircxne, Entre Caldes; En-
tre Lerida; Se voletz dir; Totz hom (jeu de mois sur
SER el vERi.) Autres exem-ples: A la pluya al ven; Aprefi
lo vers commenta; Com es ta mal; Entr'Arago e Na-
varraK De Pala a Torosela; Francs reis humils; Gentil
domna; Pus no vey leijs; Prometre ses dan; Si per nuill
temps; Tant ay el cor. Mal dit; Oracio de tôt dia; Faula,
Ses Enj.vn (Mon). — E. de Barjols, Amors, que vos.
Ses Merce (Xa). — A. de Mareuil, Cui que fin Amors.
Ses Xom. — R. d'Orange, Escotatz.
Sesvria. — P. de Co.rbian, 19. Gf. Cesaria.
Sestairo. — R. de Tors, A totz maritz,
Sevvsto. — R. de Vaqueirafi, Valen Marques,
«
SiBiîJ.A. — G. de Calarvson, Fadet, 115. .
SiBiiDA (Na). — G. de Bei^ueJan, Reis s'anc nul temps,
SicAR. — R. de Vaqiioiras, Mo m'agrada,
SîfART. — G. de Cabrera. Cabra.
SiCART DEL PiECîi Lairext. — G. RiquicT, A cet que* deu
voler.
SioRAc. — P. d\\uver£çne, Dieus vera vida,
Sifre. — Tenson de Mir Bernarl el de Sifre.
454 OXOMASTIOLI-: des TllOLliADOtnî^
SiG\\. — Tenson d-e Giraut et Peiro.net. Cf. notre édition
de Jean de Nostredame. R. d'Orange, En* aiial rimela
{(fAix iro ansigna).
SîLLiN.MNZ (?). — A. dan Luc* En chaniard.
SiMEON. — P. do Corbian, 19, Rostang Berenguier, Si
com. irobam.
Si MM AN (?). — G. de Rerguedan, Cavalier.
Simon. — R. de Miraval, Bertran, si fossetz.
Simon [Doria]. — Simom Doria, Car es lan; N'Alberi;
Segri En Ja^:me Grill.
Simon de Montfort. — B. de Born, A iornar rner (La
piècje n'est pas de B. de Born). Cf. enicore Monfort.
SiNAGOGA. — G. de Bergu-eda-n, Trop ai estât.
SiRAx. — A. dau Luc, En chantarel.
Sire (En). — A. de Pegulhan (sajis autre indiealion dans
Chabaneau). Perdigon, Verges {Lo dous sire).
Sirven. — Peirol, Pos flum Jordarp,
Su RAC, SivRAi. — B. de Born, Pos Ventadors, (Civrai,
Vienne).
So. — P. Vidal, De chantar ( = Usso,n, Ariège). Cf. aussi
les \ovas de Vhereige.
SonEiRAs. — G. Faidit, Jauzens ah grau.
SoBiRA, — G. Faidit, D'un dous hei plazer.
MM'
ONOMASTlOtK t>ËS TnOLBADOtnS \ob
SoBiRATz (Comtessa de). — A. de Belenoi, Fins e leials :
Jtû non er credut, A. die Peguillian., Eissamen com
Vazimans. (Elvira d-e Sobiratz, femme du dernier comte
d'Urgel, Ermengaud VllI, 1183-1208).
SoBRECARA (iNa). — Danse anon., Pos ses par,
SoBREcoRs (Mon). — A. Daniel, Pos brailz e crilz,
SoBREGAUG (Mon). — M. de Foissan, Be volria quar.
SoBRELUEXH. — G. R. de GiraneJa, La clara lutz ; Gen
niapareilh.
SoBREPRETz (Na). — S. dc Girone, Cavayers e sirvens ;
Cuenda chanso ; Manhs r*icx ; Sitôt s'es braus.
SoBRETOTz. — G. de Bomeil, A ben chaniar ; Alegrar
me volgra ; Ben m'era bel ; Chant en broil ; De chan-
iar mi fora ; Era quan vei ; Leu chansoneta ; Lo doux
chaniz ; Los apleitz ; Nulha res a chantar ; Obs m'agra;
Quan creis la fresca fudha ; Qui chantar sol ; Razon
e luec ; Ses vdler de Pascor ; Si per mo.
SoBRETOTz. — P. Rogier, 9i com celui. (P. Rogier veut
qu'om Appelle ainsi île marquis Comrad).
SoLAs (T-o). — G. d'Apchier, Cominal vielh flac,
Soi.ATz DE OuER. — G. de BoipneiJ, Bem plairia,
SoLELHA. — Anon., Domna, messaig'eu sui (Gr,, 461, 60).
SoMEiRAs. — G. de Rerguetckn, Chansoneta.
SoRAir.NA. — G. de la Tour, Pos NWimerics.
SoRc. — G. Rainol, Auzir cugei.
\ob ONOMASTIQUE DES TllOUnADOUnS
SoRDEL. — AïKMi., Ane al temps ; De lot quant nia ; Bem
merav(*il. A. de Pegiulhan, Quan qu'eu feses ; Li fol cil
put, B. d'Akimon, Bertrans, lo py ; Doas damnas ;
Pos anc nous imlc ; Nuls hom non dcu ; Moût m'es
greu. Blacasseit., De guerra fui ; Per cinq (tenson aveo
Sordel). B. de Caisitellaine, Ara pueis iverns, Granet,
. Pos ai comte. G. Figueira, N'Aimeric queus, J. d'An-
bu-Sisan, Vostra dona segon, L. Cigala, Studi fil, rom.j
V, Al ; ibid,^ p. 51. P. de CaiStelnou, Oimais nom cal.
P. Gudlhem de Toloza. Pujol, SU mais danîor. En Re-
forzait, D'un cavalier, Ricas No vas, En la mar maior ;
Lo bels terminis ; Pus partit an ; Sim ten amors ; Tan
fort m'agrat, Terkson du Comité de Proveiice avec Sbr-
del, Gr,, 437, 37 (Archiv, 50, 381). Tenson de G. de la
Tour eit de Sordeil, Totz hom me van, Uc de S. Cire,
Messi'cr Albric,
SoRE d*Amors. — Anon., Cour d'Amour,
SoRiA. — N'Eble et son Seigneur (leimson).
SoîmADiER. — Marcahrun, Soudadier per cui es {ovens.
Soudan, Souda. — Daude de Pradas, Beia m'es, Peirol,
Pos flum Jordan, R. de Va-rrueiras, Arasi pot hom.
Stafarda. — B. de Cartel lame, Guerra e trebalh,
Sun A DE Casauot. Cf. Casalot.
Sur. — A. de Pegulhan, N' Elias conseil vos deman, A.
Daniel, Dous braitz, B. de Born, Ara sai eu ; Puois lo
gens terminis, B. d'Alamanon, Qui que s'esmai, Durand
de Paernas, En talent, F. de Lunel, Roman, G, de S.
De&dier, El temps quan vei. Poire d*yVlvergne, Lo fuelhf^.
Peirol, Pos flum Jordan, R. de Vaqueiras, Ar vei Cficur,
SuRAUis, — G. de Calanson, Fadet, 181 R.
ONOMASTIQUE DES TROLBADOURS 457
Slria. — Anon., Fou la (isic) nuls hom {Archiv^ 34, 376).
A. de Pegulhian, Ara parra, B. d'Alamaaioni, Ja de chan-
tar, B. "de Rovienaç, Ja no vuelh. Calera Paiiza, Ar es
sazos, F. de Lun»el, Al bon rey, G. Faidit, Conçus hom;
Era nos sia guilz ; Fortz chauza ; Mas 'la bêla, G. de
Boriieil, A ïonor Dieu. L. Cigaila, Si mos chans fos. L.
Gatelus. P. d'Alvergime, Lo Senher. P. Bremon, Me'i
oill (un gran. P. Bnemon lo Tort, En Abril quan (attri-
bué aujsôi à B. die Venta do-ur). P. Gardemoal, Be volgra,
P. VidaJ, Sim laissava. R. de Vaqueiras, No m'agrada.
Un Templier, Ira e dolor. Tomiers, Si col flacs,
Surian, Suriana. — Ricas Novas, Ries près ferms. Autre
exemple douteux danns R. de Vaqueiras, Truan, Cf.
Bergeirt, p. 104.
SusEST ( = Sussex, Angileterre). — B. de Bonn, Ane nos
poc far.
Suzanna. — P. d'Auvergne, Dieus vera vida, P. cte Cor-
biao, 21.
Tabaria (Tibériade). — P. Vidal, Sim laissava.
Tabor (Monti). — A. de Pegulhan, Ara parra.
Talairan. — B. de Born, Ges de far sirv. (Elie V Ta-
lairaiD:, comte de Périgord) ; Un sirventes eui.
Talbs. — P. de Gorbian, 31.
Talhaborc. — (Taillebourg, ChaiPeinteHlnférieure.) B. d*
Bomi, Pois Ventadorns.
Talhafer. — (Guillaume V Tailtefer, comte d'Angou.î(^
me ; Stimming, B. de Born, 3* éd., p. 159). B. de Born,
Pois Ventadorns ; Quan la novela flors.
488 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Tamiza (?). — L. Cdgala, lenson avec R. Robin.
Tan. — L. Cigala, Estiers mon grat.
Tanisse {?). — R. de Tors, Per Vavinen pascor (Lo rei
Enrk de T, corr. e rie ? Chab.).
Tantalis . — (Nom de femme). Tandon enire Enrk el Ar-
ver,
TantaluiS. — Raiinon et La-nlelm. .R. de Vaqueirns, Aram
requier,
Tar. Cf. Val de Tar.
Tarantais. — B. de Bom, Al dous nou, (Tarentaise ; la
plupart des mss. dorment Talaniaise ; cf. Stimming, B.
de Bom, 3* éd., p. 182).
Tarasco. — B. de Born, Lo coms ma mandat. G. Adeonar,
Ben a^r'ops, Olivier, Aiian leu com, Tenson de P. Tra-
busital et de Raynauit des Très Sauzes. P. Vidjal, Si
saubesson mei dilL Cf. encore Ricautz de Tarascon et
GuiLHEM de TaRAjSCO.
Tarascon (Guilhem de) — G. de Berguedan, Mal o fe,
Joaoi de PeniMus.
Tarascona. — G. dan Luc, Ges sitôt,
Tart Si Près. — G. de BormeiH, Quan brancal brondels.
Tartaion. — Coiwbe dtei Foix, Frwices,
Tartari. — Mootanhagol, Per lo mon. P. Cardenal, Sen-
tier N'Eble ; Tan son valen.
Tartarona. — Taoïred, Falconet de Guilhelmona.
OÇJOMASTlQLt: tHiS TROLJB.VDOURS 459
Tartases. — g. de Caladispn, Facfe/, 103,R. ,
Tartaz (Vicomte die), ^-r Cacbmel, De nulla ren.
Tartres. — Un Templi-er^ Ira e do/or.
Tartz. — S. de Girone, En breu sazo.
Tarzana — B. A. de Mon.ou<c, Er quan li rosier,
Tast e Milan. — P. Vidal, Tart mi veiran (Le- texte est
... \ i
dau.tieux ; cf. notre édition).
■* I . .
' ' - " • , • ■ 's'
Tatalan. — Anon., Quan vei 'la flor.
Taunais. — (Tonnay, Glmpenle-Mérieure). Bj/^^de. BiQirn,
Pois Ventadorns. ^ . . .
. \
Taurel. — G. Figueira, Un nou sirvenies.. Tejison de
Tau<rieJ et de Failconet.
Tebas — B. de Paris. G. die Gabmna, Cabrau^P... deiCor-
bian, 32.
. . . ' • ,
•• • ■.•-.•■ • •■ • <
Tebes. — S. de Giirone, Si cel que diiz,
Tedals Alrigs. — R. de Tors, Amies Gaucelm.
Tederic. — R. Cori;i(et, D'orne subiil.
;rï1
• ? .» «
Tefania. — Pujolos, su mais damor (Texte de M :
Appel, Prov. Chr,^). ..
• Temple. — Daspol, Scinhor aujatz. Peirol^^s flum Jor-
dan, R. de Castelnou (P. ; Cardenal), Moiï siri>€nie<i
tramet. Rostang Berenguier, Pos ■ desamar (Cavalier
del T.). Sordel, Cel que niafi.
400 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Temple Salamo. — Marcabru, Pax in nomine.
Templier. — Tenson de Blaicâ'tz et de Boixafe (Gr., 97, 10).
Tempra. — B. de Born, Fulheta, ges autres; S'abrUs e
folhas; Rassa m'es (Stiinmm.g lit yAtempres),
Terensis. — B. Carbonel, Cor digas me,
Teriaca. — A. de Pegulhan, Si ciim V arbres.
Teris. — G. de Calajrison, Fadel, 148 R.
Termen. — (Termini, Sicile). R. de Vaqueiras, Senher
Marques.
Terra Major. — B. de Bom, Cortz e guerras (Autre ex-
empk cité par SUmming, B. de Bom, 3* éd., Aimeric
d€ Be»lenoi, Gr., 9, 20, et non 10, 20, comme l'écrit
StimAiing).
Terragona, Tarragona. — G. dau Luc, Ges sitôt. G. de
Berguedan, Un sirventes voit (Uarcivesque de T.).
Terre (?). — J. d'Aubusson, Vostra dona.
Terric. — G. de Cabrera, Cabra.
Tertones. — L. Cigaia, Studj fil, rom., V, 53.
Tervagan. — A. d'Orlhac, Ay Dieus ! B. de Bom, Ane
nos puoc.
Teza. Cf. Pons de Teza.
Tesaur (Mon). — G. Faidit, Cascus hom; De faire chanso
(De cui es Monferratz); Moût a pdignat; Sitôt nonca
{Mon bel T.). R. de Barbezieux (?), Pois qu'en midons,
TiBAUT. — Anon., Senher Savarics. B. de Bom, Quare
Vii lo temps. R. de Vaqueiras, Guerras ni plag.
ONOMASTIQUE DES tllOUBADOURS 461
TiBAUT DE Barbayra. — P. de Ladite, Vercds Dieus,
TiBERS. — A non., Papagai.
TiBERS. — P. de Cardenal, Cel que fe {Piramus c T,).
TiBEs. — G. de Cabrera, Cabra,
TiBORC. — Uc de la Bacalaria, Digas, B, de S. F. A. de
Sescas, En aqueVmes (Parente de GuUhelma, dona de
la Ilha),
[TiBORc DE Mon r alisier]. — Mariée à Wulgrin III, <50inte
d'Angoulème, puis au seigneur de Montausier). Allusion
dans B. de Bom, S'abrils e fuolhas; et dans Jordan
Bonel, S'ira damor. Cf. Bergert, p. 24.
'i'iBORc DE Proensa. — G. d'Es^>agne, La gala semhlasa.
TiDEus. — B. de Paris. G. de Cabrera, Cabra. Tenson
entre Arnaul, Foie et Guilhem.
ÏIERN (BeATRIX Dt). Cf. BeATRIX DE T.
TiERTz. Cf. Dalmatz de Tiertz.
TiEs, Tyes. — A. de Pegulhan, Cel que sirais, G. Faidit,
Al semblan dei rei lies. G. de Borneil, Dei$ bels digz,
P. Vidal, Bonaventura, Sordel, Planher vuelh. Zorzi,
SU mons fondes,
TiGRis. — A. Daniel, Er vei vermeils.
Timor. Cf. Raimox de Timor.
TiNTiMiAC. — A. de Tinlinhac, Lo [oi comens: Moût dezir.
Tir. — Anon., Lo sen volgra, A. de Mareuil, Tan m'a-
helis, B. de Paris. Gaucclm, Cosin ab vos. G. de Ca-
4éè ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
lansbn, Fadei, 170 R (Derrer D). R. de Vaqueiras,
Aram réguler (Samit de Tir).
TiRiACA. — Dooiné par deux mss., A et B, à la place de
Bels Castelans ou Reis Castellans, dans Aimeric do
Peguihan, Gr,, 10, 50, Cf. Bergert, p, 113.
Tisban. — A. d«e Mareuil, Tan rnabelis.
Tisbes. — A. de Mareuil, Dona genser, E. de Harjols (ou
plutôt G. de Sailigniiic), En alretaL R. de Vaqueiras,
Aram requier, Rufîn et Izarn, Vos que.amaiz.
•'.i
TiTAORAVA. . — (Titgravo, Auglel-crre). H. de Boni, Ane
nos puoc.
Titbaut: ; — fB. de Boni]; Quan* vei lo temps, (Alusion à
la chanson des Aliscans ; Titbaui est un roi sarrasin).
::••■":•.. ... • ■ .. , > ::
ToARCES. — (Pays de X^ouars, Deypc-Sèvres). Uc de S.
Cire, Un sirvenies.
Toartz. — B. de Boni, Pois Verdadorns (Thouars).
ToBiA. — R. (le Vaquieras. Del rei d Aragon consir (fici
de T),
■■'.'. .. ^ ■
ToESCo.' *--• R. dé; Vaqueiras, Bêla domna tant vos ai.
Toleta. — B. de Born, Pois Ventadorns; Puois lo gtns,
B. de Paris. G. do Mur^ D'un sirvenies far. G, Riquier,
Sitôt s' es grans. Marcabru, Emperaire per mi. P. Car-
denal, Las amairilz.
ToLo. — (Toutan, Var). P. Vidal, Ajostar, Cf. encore
GuiLHEI.MA DE ToLO.
î . • . , • • .
ToLOMEifs. -^' \non.,'Ben es Vfesds (Gr., 461, 48). Peirol,
Moli m'entremis.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 463
ToLONJA. — lie de S. Cire, Un sirvontes,
ToLosA, ToLozA. — A. de Pegulhon, De Berguedan. B.
de Bom, Lo coms rna maridat; Rossa tan creis; S'ieu
fos. Blacassel, De guerra fui, Gormonida. G. de Ber-
guoiam, Arondeta, G. Figueira, D'un sirvenles; Nom
laissava. G. de Monlanhagol, Bel nies ; Del tôt vey.
Joios de Tolosa, L'auirier. Mareabru, Al départir, M.
de Montaiidon, Fort menoig, P. d'Auvergne, Chaniarai
daquestz, P. Cardenal, Cel jom: Tais cuja bc\ P. Rai-
mon, Ar ai ben d'amor, P. Vidal, Drogoman ; cf. auissi
De chanlar; Neus ni gels, R. Com-el (Als bos troba-
dors de Toloza). Sicart de Marvéjols, Sordel, Planher
vueil; Pueis Irobat ai; Lo reproviers. Tenson entre
Arnaut et Guilhem, Or., 201. 5. Tomiers, Si col flacs,
La suseriptiooi de la poésie de la comteisse de Die, A
chanlar m'er, est dans M : Una donna de Tolosa,
Tolosa (Comte de). — A. de Pegiilhan, Amor a vos, B.
de Rovenae, Ja no vuelh. R. de Rorn, .1 tornar nier
(N'est pas de R. d^ Bom); Guerra e vantais. Gavauda,
A la plus longa nuech. G. Ademar. A^on pot esser (Lo
mdhor comte de la crestianiat; est-ce bien l-e comte
de Toulouse ?). G. de Herguedan, Reis sanc nul temps.
Montagna.uoI, Dd tôt vei remaner,G.de Cavailhon, Sen-
hcr roms*. M. de Montaudon, Be m'enueja. P. d'Auver-
gnc, (Imntarai (Raimon V). P. Cardenal, Be volgra.
P. W. de Tolo/.a, Ar ai ben d'amor, R. Vidal, AbrUs
issia. Sordel, Lo reprovier ; Planher vueil (Raimon
\TI). Zorzi, Von» laissarai (Alfonse de Poitiers). Sus-
cription de la ton son entre Folquet et Poroier, dans
le ms. P.
Tolosa (Comtesse de). — G. de Salignac, Per solatz e
pcr déport (Valcm^ reina), P. Vidal, Estât ai gran sazo,
R. de Mira val, Tais vai more chan. Dans la plupart
de ces exemple6 il est fait allusion à une Comtessa ou
a une Reino, de même que dans l'exemple suivant : A.
de Pegulhan, Defilreilz cochatz. Pour la comtesse de
Toulouse, voir surtout Elionor.
464 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
ToLOZAN (Comte). — G. Figueira, Del preveire major.
ToLVERA. — Dauphin d'Auvergme, Reis pois.
ToLZA ( = Toulousain, contrée du Toulousain). — A. de Be-
lenoi, Pos Dieus, A. de Marsan, Qui conte. B. A. de
Mon€uc, Er quart li rosier, Berenguier de Palazol,
S*ieu anc per fola. B. de Bom, Pois lo gens. Gavauda,
Senhors. J. Rudel, No sap chanlar. Marcabru, Aujaiz
de chan, M. de Montaudon, Vautre jorn, Montanhagol,
A Lunel lutz, P. Bremon, Pus partit an, P. Vida),Afa
volontalz; Tart mi veiran. Pons de la Gardia, Forai
chanso, R. Vidal, Abrils issia, Sordel, Puois nom tenc.
Uc de S. Cire, Nulla ren; Uff sirvenies,
ToLZAN (Coms). — B. de Born, Un sirventes farai, B. Ar-
naut de Moncue (Peire Cardenal), Ancmais tant gen,
B. d'Alamanon, Ur^ sirventes. J. Rudel, No sap chantar.
J. Aguila, S'eu anc per foL Monlagnagol, A Lunel;
Bel m'es quan: Ges per mxilvestat, Montan, Coms de
Tolsan.
ToMAs. — Tenson de Tomas et de Bernado. P. de Cor-
bian, 21 (l/apôtre Thomas).
ToMAs DE Neumata. — Bouafc, SenKEn Blaca^.
Tomas (de Savoie). — L. Cigala, En Tomas.
ToMAziNA. — R. de \'anueiras, Truan,
TOMEIRAS. Cf. SaNT Pos DE ToMEIRAS.
Toxis. — Suscription de Tépitre de G. Riquier, Al car
onrat Senhor.
TopiNER (?). — d. de Rornoil, Bem plairia.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 465
ToR. — Ricas Novas (Durand Sartre de Carpenlras), Vil
Sirventes {Lo viel senhor del Tor).
ToR David. — (Défense de Jérusalem). Peirol, Quant
amors,
Tor Miranda ou Mirmanda. — B. de Boiui, D'un sirventes
(Tour de défense, à Orange; allusion à la légende de
Guillaume d'Orange).
ToRAN. — Rich. d*Angletere, /a nuls hom près.
ToRAT (Peire). — G. Riquier, tenson avec P. Toral.
ToRCHo, ToiCHO. — B. d'Alamanoin, Amies Guigo, (Cf.
Téiition S. de Grave, jp. 81).
ToRENA. — (Tunenine, Lot). B. de Bom, Cazutz sui (Il est
question des trois sœurs, filles du vicomte de Turenne;
ce sont : M.aeut, Elise ou Adélaïde de Moii'tfort ei Maria
de Veantadour ; S. Bergert, p. 14 sq. et Sli-mming, B.
de Born, 3" éd., p. 13) ; Cel que camia ; Pois Venta-
dorns.
ToRENA (Veseoms de). — E^uilha.
ToRNAis. — P. de Ladils, Mossen Ramon,
ToRNEL. — P. CardenaJ, Tostemps azir (Variantes de la
tornia«da, Appel, Prov, Chr.^ (Toumel, Lozère). Cf.
GuiGO DEL ToRNEL, ot Ann, du Midiy 1916.
ToRNEs (Habitaiits de Tours ?). — B. de Bom, Volontiers
feira.
ToRNES. — Cadeffiet (ou M. de MonlauJon), Era pot ma
domna (Coin»fcrée de Tureame).
^66 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
ToRNus. — G. de Calanson, Fadet, 113 R (Nirmus D).
ToRo. — P. Vidal, Ajostar, (ViiUe 4e Palestime ; cf. Tho-
mas, Romania, 1914, p. 595).
ToRoiNNA. — (La Touraime). Uc de S. Cire, Un sirventes.
ToRONET. — Blacas, Mahn, Werke, II, 1321
ToRosELA. — (ToroeMa de Montgri, Catalogne'). S. de
Girone, De Pala a Torosela.
ToRREN. — S. die Giroinie, Près d'un iardi.
Tors. — Anon., Domna, vos m'aveiz, Alegret, Aissi com
cel. B. die Rovenâe, J(Ju no vwdh. B. de Bom, Al dous
nou ; Mon chan fenisc ; Quan vei lo temps. G. de Bor-
neiJ, Ben niera bel. P. Carde-mal, Bel m'es, P. Vidail,
Bem pac ; De chaniar.
Tort N'Avetz. — G. de Borneil, Per far esbciudir. P.
Rogier, Ges nom par ; Non sai don chant ; Per far
esbaudir ((aT. su'pra G. de Bomoil); Tant ai mon cor^
Il s'agit d'Ermengarde de Narborune ; cf. J. Angla-de,
Les troubadours à Narbonne (Mélanges Chabaneau.
]>. 739) et Bergert, p. 7, 8.
ToRTATZ. Cf. BuRLATZ.
ToRTONA. — R. de Vaqueiras, D'amor nom tau (Dona de
Tortona). Alliisioms daims Ges sitôt et Savis e fols, du
même R. de Va-queiras. Cf. Bergert, p. 104, et ci-dessous
TORTONES.
J'oRTONBs. — Albert Marques, Aram digaiz, (Pays de
Tortona. Honte Italie. Var. Cartones, Cardones,
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 467
ToRTosA. — G. de B^irguedan, Joglar not desc, Olivier
del Temple, E^iat aurai,
ToRTz (Pons). — G. d'Apchi<er, Cominal vieil flac.
ToscA, Toscan. — G. Riquier, Tant m'es ronratz.
ToscANA. — Anom., Vauirier fui a Caleon, A. de Pegu-
Ihan, Ara par ben, Calega Panza, Ar es sazos, L.
Gatelus. P. Vi^dal, Ma vdloniatz. R. de Vaque-iras,
Trudn. R. de Tors, Amie Gaucelm. Uc de S. Cire, Si
ma domna N'Alais,
TosTEMPS. — F. de Marseille, Amors m'era ; A ! quan
gen ! Sitôt me soi ; Tostemps ; Per Deu amor ; Ja nos
cug hom ; Los mais damor (L'envoi n'est pas authen-
tique ; cf. l'édition Slronski) ; Moût i feiz gran pecat ;
Cantar mil torna ; Greu fera,
Tot-Mi-Plai. — Peirol, Bem cuiava. (Il s'agit de Béa1a*ix
de Viennois, fille du marquis de Monlferrat Guilhem
IV ; Bergert, p. 91). Pons de la Garda, Tan son apen-
satz ; Totztemps,
Trainac. — (Treignac, Corrèze). B. ck Born, Non puesc
mudar,
Tramontana. — R. de Barbezieux, Pois qu'en midons,
Trans. — Isnaçt, Trop responi.
Trebetllia. — P. Oardenal, Tan son valen,
Tremoleta. — M. de Monta udon, Pos Peire (Trem^yîetal
Catalas),
Trems. — Poins de la Gairda, Farai chanso,
Trencaleos. — E. de Barjolis, Bels Gazanhs,
4:68 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Tretz (Domiia de). — BLacatz, Peirol, pos venguiz (11
s'agit de Guilhelmeta, nièce de Blacatz, mariée à Go-
defroy de Trelz ert, Toulon ; Bergert, p. 50).
Trevagans. Cf. Tervagans.
Trevisa. — Ricas Novas, En la mar maior, lire de S. Cire,
Una ddnseta,
m
Trevisana. — Anon., Uautrier fui a Caleon.
Triex (En). — P. Cardeoial, D'un sirventes far,
Trinatz. — Olivier del Temple.
Tripol. — P. Vidal, Son ben apoderatz, Pei»rol, Pos
flum Jordan,
Tristan. — Anon., Bona domna, vosire pretz; Cour d*A-
mour; Dona, pos vos ai; Lo sen volgra; Papagai; Si
trohes, A. de Mareuil, Tan m'abelis, A. de Marsan,
Qui conte. A. de Pegulhaoi, Ades vol de Vaondcmsa;
Era par ben, B. de Venladour, Tant ai mon cor (Tris-
tan Vamador). B. de Bom, Dorca pois de mi; Molt m* es
descendre (Dans le premier exemple il s*agit de Tris-
tan, époux d'Iseut, dia-ns le second Tristan est un senhdl
qui désigne siaffis doute Tiborc de Montausier; cf. les
éditions Thomas et Stinwning). B. die Paris. Datido de
Pradas, Sitôt m'ai près, F. de Marseille, Meravîlh me.
F. de Romans, Aucels non Irob. G. de Berg^iedan, Un
sirventes ai (Senhal). G. de Cabrera, Cabra. Jaufro, Su-
chier, Denhm, Ogie-r Novella, Per vos bêla dousa (Del
broc don bec Tr,) P. Cardenal, Cel que fe; Tostemps
volgram. PeiroJ, Dalfin, sabriatz me, Pons die Gapdeuil.
Astrucs es cel; Domncs eu pren; Qui per neci cuidar,
Rambaut d»© Vaqueiras., Engles, R. d'Gran^, Non chant
per ausél, Raimon Bistortz d'Arles, Aissi col fortz (Jeu
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 469
de mots sur Tant Trist et Tristan). R. de Miraval,
Be nxagra del bel temps; Trop an chauzit. R. Vidal,
So fo el temps. S. de Girone, Sitôt no suy (Tristayn^;
Aragones eu; En breu sazo. T«e«ôon en-tne Amiault, Foie
et Guilhem. Ujc de k Baicalairia, Per grazir, Zorzi,
.l/re.Nsi com io gamels,
J'histan (Mon). — B. de Vetn/tadour, Amors e queus es;
Lo rossignols; Quan voi la laudeta, Bergert, p. 126;
Zingajneiili, Studj Medievali, 1,337.
Troia. — B. de Born, Fulheta vos. G. de Calainson, Fa-
det, 75. G. de Cabrera, Cabra. P. de Corbian, 32. R.
de Vaqueiras, Truan.
Trut-Li t-Lurut. — Marcabru, L'iverns vai.
Tubor (?). — J. d^Aubusson, Vostra dona.
Tudela. — P. de Cardenal, El mon non a.
TuG. — P. de Corbian, 32 (= Tilaxs, Chabaineau).
Tutais. — G. d'Apchier, Uauirier trobei (Vair. Ruget,
Chabaneau).
TuLH. — A/non., Palais de Savieza.
Turc. — Anon., Forgea (sic)nuZs hom {Archiv, 34, 376).
A. de Belenoi, Cossiros. A. d'OrIhac, Ay Dieus. A. de
Pegulhan, Ara parra. B. d'Alamanon, Pois chanson.
CaJega Panza, Ar es sazos. Dauphin d'Auvergne, Reis
pcfi^: Vergonha (Turcs de Mairona), Durand de Paer-
nas. En talent. Elias CaireJ, Oui saubes dar. Tenson
d'Elias d'Ussel et de Gaucelm Faidit (Gr., 136, 2 = 167,
13). F. de Lunel, Roman. F. de Romans, Quan cug chan-
tar; Tomatz es. G. Faidit, Fortz chauza. G. de Berguedan,
(Jn sirventes di, G. Figueira, Del preveire ma'ior. G. de
470 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Borneil, Ben es dreg. L. Cigala, Si mos chans fos,
Montagixagol, Ges per malvestat. M. de Montaudon,
Vaulrier, Olivier d«e la Mar. Olivier de] Temiple. P.
Cardenal, De sirventes; Tan vei io segle. P. Vidal,
Bem pac. P-oircl, Quant amor^, G. de Capdieuil, En ho-
nor del paire, R. Gaueelm, Ab trebaUis. Un Templier,
Ira ci dolor. R. de Vaqueiras, Aras pot hom ; Conseil
don; No m'cdjgrada, R. d'Orainge, Entre gel e vent.
Turc Malec. — A. Daniel, Pois Raimons. R. de Durfort,
Turc. Malec, a vos mi teing^
TuRCA. — Dame chanitée par Maistre Ferrari; Bergert,
p. 99,
TuRCA. — Rostang Berenguier, Pos de sa mar (gens
turca),
TuRNus. — G. de Calarnson, Fadet, 113.
TuRQUA (?). — P. Cardenal, Ab votz d'angeL
Turques. — Anon, Ane no cugei,
TuRQUiA. — B. d'Alamanon, Ja de chantar, P. Cardenal,
Be volgra; Cet que fe; Tais cula be.
Tyes. Cf. TiES.
U
Ubert (Comte). — F. de Ro-mans, Nicoîei,
Uc. — G. d' Apchier, Aissi con hom. Marcabru, Al dépar-
tir, Perdigon, Mais non cug (Probablement Uc del
Baus). Tenson d'Uc de S. Cire et du vicomte de Turen-
ne (Il ne s'agit pas d'Ue de S. Cire lui-imème).
ONOMASTIQUE DES TROl BADOl RS iîl
Uc DE LA Bachallaria, Ugo. — G. Fâidit, N'Uc de la
Bwihatlaria,
Uc DEL Baus. — Perdigan, Ben cdol mal. Cf. emcore Uc
et Bats.
Uc Brun. — J. Hudel, Quan lo rius (Prob^bleimenit Hu-
gii-es VII le Brun, de Lusignan, comte de la Marche;
cf. éd. Jeamiroy, lodex dios noms propres).
Uc Brunenc. — R. Vidai], So fo d temps, Daude de Pra-
das,Be deu esser (Planh).
Uc Catola. — Marcabrun, tenson avec Uc Catola.
Uc Garnier. — R. de Miraval, Ane trobar.
Uc DE Mataplana. — R. Vidal, So fo et temps ; appelé
aussi N'Ugo, ihid. cf. Uguet.
Uc (Comte ie Rodez). — (Cf. supra Rodes). B. de Ven-
zac, Pos vei l'o temps; Iverns vai,
Uc DE S. CiRC. — Temson d'U: de S. Cire avec Nicoleide
T'uriin, avee Albérie, nvec le vicoiriite de Turenne (deux
tensons, éd. Jeanroy, xxxv-xxxvi), avec le comte de Ro-
dez (xxxvii-xxxviii), avec Giraut, avec Certan.
Uc Lo Sort. — L. CigaJa, Raimon Robin.
Ueli. — G. de Calainison, Fadei, 167, (Olein D. Lire Velil).
Ufanier (?). — Sordel, Quan quHeu chantes.
Uga. — Tonson de Jaufiie et d'Elias de BarjoJe.
IJgo. — B. de Venitadouir, Pel douz chant. B. de Bom,
Gent part (Hugues IX de Lusignan, Hugues le Brun).
472 ONOMASTIQUE DES TROLBADOIRS
U. de Miraval, Ane trobar. Teason del Chardo et d'En
Ugo. Teniso-n du Dauphin d'Auvergne et d*Uc (Ugo) ;
of. eneoj^ Uc de Mataplana.
Ugo n Amien. Cf. Ugo d'Aven.
Ugo d'Aven. — G. de Berguedan, Joglar not desc. (au-
tres vairiantes Anieu ou Aneu; cf. Milà, p. 300, n.).
Ugo de la Bacalaria. — Tenson d'Uc de la Bachellerie
avec Bertran de S. Félix. Cf. Uc de la B.
Ugo Brun. Cf. Brun.
Ugo de Castilho (fils de Ponis de Castilho). — R. Vidal,
Abrils issia.
Ugo (de Maensac). — Uc de Maen/sae.
Ugoli (Sier). — Uc de S. Cire, Un sirventes. Gf. Gresoini,
Manualettoj Index et Zimgarelii, Iniornx) a due trova-
tori in Italia, p. 4-5. D'après Cnescini, ce serait un mem-
hre de la famille des Fantolim de Cerfugnano.
Ugon. — G. de Cabrera, Cabrcu
Ugonet. — Aaion., Ugonet, val ses bisiensa. L. Cigala,
Studi fil, rom., V, 53.
Ugonet del Far. — R. de Vaqueiras, Senher Marques,
Cf. Far.
Uguet (de Mataplana ?). — R. de Miravai, Grans mestiers
m'es. Uguet (= Hue de Mataplana).
Ugueta. — Blaca-sset, Mos volers es. Pujol, Deus es
amors; Si mais damor (= Huguett© des Batix et sa
ONOMASTIQUE DES TROUBAdOUHS 473
sœur? Cf. Berge rt p. 55, 56, qui, à propos de l'exemple
de Biaciisiseft ajomle qu'ume aJilusioji à Ugueta se trouve
d-aiis le sirventes du mêm© Iroubadour De guerra fui. Il
ne sembJe pas que les exemples de Pujol ou Pujolos se
raippor*bent à Hugnetfce do Baux.
Luxes. — G. de Calimson, Fadet, 194, R.
Ui.piAM. — Ma.Lfi"e Ermangaïut, Temps es quieu,
Uox. — G. do Cal.a<risan, Fadet, 194 R.
UiiGEL. — B. de Boni, Molt mes descendre; Quant la no-
vêla. Stimminig, (3® éd.), p. 177. G. de» Bergu«edlaii,
Un sirventes micu voit. G. de Borneil, Ai com m.' aven,
Alarcabrun, Hueimais dei. R. d'Orange, Amies Rossi-
gnol, S. de Girone, Com pusch de xanlar; Près dun
lardi. Cf. onoore Guerau d'Urgel, Guilhem d'Urgell.
Urgel (Com'.e d'). — B. de Born, Un sirventes farai, M.
de Moniaudon, Manens e frniris, S. de Girorne, Cang aug
en corl,
Urgel (Bisbe d'). — G. de Bèrguedan, Mal o Je (Quel
évêque ?).
Urgel (Comtesisa d'). — G. de Borneil, Ai com m' aven,
R. VidiaJ, Abrils issia.
Urgoleza (Terra). — Anon., Finamens,
Urgs. — S. de Girone, Près d'un lardi.
UssEL, Cf. Gui, Ebles d'Ussel.
l^ssoiRE. — Dauphin d'Auvergne, Rcis pois. Richard
d* Angleterre, Dalfin.
UssoN. — B. Folcon, Ja no creirai dEn Gui. Dauphin
9
474 ONOMASTIQUE DÉS TROUBADOURS
d'Auvergne, Reis pois, G. dei Baus, En Gui a tort. Cf.
encore So. (I^sson, Arièg^).
UzERCHA. — M. de Montaudon,Pos Peire (Uzerche, Cor-
rèze).
UzERXA. — A. Dianial, Ans quel dm (Lo palatz d'Uzema).
U/EST. — (Uzès, Gard). R. Gaucelm, A penas vauc; Beh
Senher Dieus (Seigneur d'Uzès). G. de S. Gregori,
Dreg e razos,
UzETGE. — G. de Berguedan, Chanson di. Uc de S. Cire,
Un sirventes.
UzEus (?). — R. de Vaquieinas, Engles un novcL
V
Valdona. — G. Jau Lu<*, Ges sitôt.
Val Cortes. Cf. Raynier de Val Cortes.
Valei. — (Valois; il s'agit de Cres.py en Valois, Oise),
R. de Rom, Pois als baros.
Valens. — R. de Vaqueiras, A'on puesc saber.
Valensa. — A. de Mareuil, Tant m'abdis, A. de Pegulhan,
Per razo natural. Comtesse de Die. G, dau Luc,Sî pcr
Malvatz. P. Cardenal, Be volgra; Domna que va ves;
Falsetatz, Pistoleta,L(ï majer temensa, Trobaire do Vil-
larnaut, Un sirventes {Veietz de Valensa (D'après
Appel, Prov. Ined.,' ce serait Philippe (1242-1267),
ONOMASTIÔLJE I>ËS TRÔUbADOUÎlS A75
Gallia Christ, XVI, 314. D'après Crescini, Manûaletto,
il s'agirait de Tévêque Guillauime I de Savoie, frère du
Comte de Savoie, Amédée). Tejison de Lanfranc et de
Lanlelm (exempd-e douteux). Uc d'à S. Cire, Un sir-
venies.
Valentines. — R. d'OraïUge, Companho.
Valenzola. — Uc de S. Cire, Bem meravii,
Valflor. — G. de Cabrera, Cabra, P. Vidal, Tant an ben
dig,
Vaua. — B. de Born, leu chan. (Valée, partie de l'Anjou,
près des Pojits-de-Cé).
Vallari (Joan.) — B. d'Alamanon, Bertrans, io îoi.
Valvert. — Daspol, Fortz tristors,
Vaoueira (de L\utrec). - G. Riquier, Qui a, sen,
Vaquier (En). — Temson de Vaquier et de Catalan.
*
Vassin. — G. de Calamsan, Fadei, 196 R.
Vaudes. — F. de Lunel, Roman, Iz.arn, Novas, P. Carde-
na*!, Ab votz d'an^d.
VegesiSi. — A non., Palais de Sawieza,
Veilla Carcais (Na). — Montai, Vosir'alens,
Vêlai. — G. de Born«eil, Razon e luec ; S'anc^ jorn (Var.
Rciai, Déliai), P. Cardenal, AIressi com per fargar :
Tan son vaien ; Senhcr N'Eble. P. Vidal, Po^ ubert ai,
le de S. Cire, Una dansela.
4/0 ONOMASTIQUE DÉS TUOLDADOLHS
Vi5u. — B, Carbonel, Aissi com cel gualrob' (BcrLran III
de Baux, 1282-1335 ; cf. P. Akyer, Dern, Troub,, p.
58),
Vi:\Aissi. — P. VidaJ, Drogoman. Tomiers, Si col J lac s.
Vkxasqua. — Uc de S. Cire, Un s^irvcnies,
Vf.ncut. — U. de Vaqueiras, A vos bona dona,
VicxDAMON (?). — G. de Bergt^edan, Joglar nol desc.
Vknecian. — B. Calvo, Ges no m'es gricu. P. de Corbinn,
25. Zorzi, Moul fort ; On hom.
V i:\EncA. — Gavauda, Lo mes cl temps,
Vensa. — P. Vidal, Ab Valen, (Ven-'ie, Alpes Marihmes).
Ventadorn. — B. de Born, Pois Ventadorns. Cadenet,
Ara pot ma dona. G. Faidit, Ab semblan del rei lies,
G. Faidiit, Moût a poignat. Cf. eniçore Bernart de V.
Ventadorn (Marîa de). — (Morle on 1219). G. de Cakin-
son, Una doussa rcs. B. de Born, Pois Ventadorns. Cf.
encore Maria de V.
Vextadorn (Ve«<^co(m.teiSis^ de). — G. Faidit, Gen forn con-
tra,
Ventadorn (Vicomte de) (?). — B. de Venladour, Bcni
cugei,
Ventamila, Ventamilha. — B. de Castellane, Guerra c
trebalh, R. de Va.queiras, Trufùn ; Senher Marques., nr.
Cf. Guilhelma de Ventamilîta.
Venus. — G. de Calanson, Fadet^ 105.
ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS 477
Verdon. — P. Gardieiial, Dùtnma que vai.
t
Verdun. — G. de Cabnerû, Cabra.
X'ERLAis (de Mosterol). — B. de Boni, Moût m'es desi^en-
'dre. (Lire Berlais ; cf. s^ur Benl^i de Montreuill, Stim-
ming, B. de Born, 3* éd., p. 178).
Vermeil (Lo cavalier). — R. de Vaqueims, Aram requief^,
.»■
Vermeilla (Ns), — Teiison del Chardo et d'En Ugô.
Vermillon. — F. de Marseille, Vermillon.
Vernoil. — B. de Born, A loti die.
Verona. — A. de Pegulhan, Per razo. Cailega Panza, Ar
es sazos. F. die Hoïïiaiîis, Far vuelh (Coms de Vêrona,
le comte de S. Bonifaee ; Chab.). Uc de S. Oirc, Canson
qu'es leu (Diatribe contre le comte de Vérone).
Verones. — P. die la Cavaran<a. Uc de S. CiH:;, Messongei;
Un sirventes ; Una danseta.
K
Verones (Comte). — A. de Pe«gtiihaTi, Ane no eugei ; ffieu
anc chantiei,
%.
Vfrsilha. — R. de Vaqueira^, Truan (Versilia, Lunigia-
na). Il s'agit des femmes, donas, de Versilia.
Vertfolh. — P. Vidal, Pos uberl ai. Cf. encore Estort
DE Vertpoill. Cf. sur Verfoill Appel, Poésies pfôv.
inéd., p. 120.
Verz de CoisavN (Na). — G. de la Tour, Pos N'Aimeries.
Bergeai;, p. 90.
■
Verzelai. — U. d'Ora.nî?e, Pos trobars.
478 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
Vescoms (Lequel ?). — Ademar Jordan, Sitôt mai. G. de
Berg'u.edia'n, Joglar not desc, G. l\. de Giron-ela, La clam
lutz, P. d'Auvergne, Bel m'es dous, Tonson de Guilliem
et de 'Guiguenet. B. Carboinel,- Aissi cx)m cel qaairol)
(Vicomte dte Matrsei'lle).
VeoPazia. — P. de Cor<bian, 32.
Ves-prezon. — G. de Cai>re.ra, Cabra,
Vezi (Bon). — Comîte do Poitiers, Ab la dolchor.
Vezia. — G. de Gal>rera, Cabra.
Vezians. ^- B. de Boni, Pois Ventadorns (Vezian II, vi-
com'te de Lomagne, 1173-1222).
Viana. — B. de Veoubadour, Ja mos chanlars. G. de Ber
guedan, Un trichaire. J. Rudel, Quan lo rius. P. Carde
iiaJ, Be volgra. R. de Tors, Ar es dreit.
ViANES. — Anon., Quan vei lu flor. Albertet, Monge digaiz.
B. de Venitadour, Ane no gardei. F. ée Romans, Una
chanso ^Irventes. G. de Bomeil, Aital chansoneia. J.
d'Aubusson, Vostra dona segon. M. de Mo«ta«udo.n, Aissi
com cel qu'à estât ; L'autre prn. Ogier, Tostemps serai.
P. Cardenal, Quis vol tcd fdis ; Senher N'Eble ; Tan son
valen. P. Vidlal, Neus ni gels. Peirol, Ab gran loi ;
M'entencio ai tota. Rieas Novas, Pus partit. Uc de S.
Cire, Una danseta.
ViANEs (Gomtessa de). — B. d'Alaiinanon, Moul m'es greu.
Cf. BiATRiTz DE V. et Bergert, p. 91.
Vie. — (Vich, Catalogne). G. de Berguedan, Amies mar-
ques (Li canonge e li borges de Vie) ; Chanso ai. P.
Vidail, Ben viu a grnn; Pos ubert ai.
Vida (Ma). — Uc de S. Cire, Una danseta.
OXOMASTIQLE DES TROUBADOURS 479
Vidal (Peire). — Zorzi, Moût fai sobriera folia. Cf. encore
Peire Vidal, et Brev. (TAmor, 28167 et 28340.
Vidal. — R. d'Orange, Car, dous e» feinz. P. Cardenal,
De sirventes suelh (Raynouard ctl, à sa suite, Mah-n,
Werke, II, 224, imprimeoiit le itiot avec u.ne majus-oule,
mais il s'agit d'u<n nom commum). Cf. Bernart Vidal.
ViDALLAXA (Alais de). — Uc de S. Cire, Si ma dona
N'Aiais,
ViEiLs (de LA MontauxNa). — A. de Pegulhaii, Par descu-
brir.
V'iENA. — R. de Tors, Ar es dre'U.
ViENA (Rei de). — Gui de Cavaillon, Malin, Werhe, III,
71.
ViERNA. — P. VidaJ, /i/os/ar ; Bels amies ; Drogoman ;
Ges car estius ; La t'(%uzeVel rossinhol ; Moût m'es bon
e bel ; Nuls hom nos pot ; Plus quel paubres ; Quant
om onrdtz ; Seu fos en cort ; Sim laissava ; Tant ai
loniamen ; Tant mi platz. Cf. Rev. des l. rom., XIX,
149 ; iiemvoie à Ronuania, 1873, p. 96.
ViERNENCA. — Cf. la biographie de Guilhem de Balaun
ot Bergerl, p. 39.
ViGLAR, Vilar. Cf. Arnaut del Vilar.
ViGuiER (Lo). — G. Riquier, .4 Miquél de Castilho.
ViLA. — R. de Vaqueiras, El so que plus m'agensa,
ViLAFRANCA. — !.. Ci gala, Tan franc cors. Cf. Berge.rt, p.
80, 81.
480 ONOMASTIQUE DES TROUBADOURS
ViLAMUR. — B. de Boni, Pois lo gens (Ville-moiir .s-ur Tairii,
Ha u tie-Ga'ro»nin»e) .
ViLASSA. — F. de Luiiiel, Pcr amor (Vilassa neira, per-
soiiino de 'l'eutouirag-e du coonte de Rodez ; oe n'est pas
uni nom propre aoi sens strict du mot).
VlLLARET. Cf. FoLCO DE VlLLARET.
ViRAGUT (?). Cf. GrONH DEL ViRAGUT.
ViRGiLi. — A. de Mareuil, Razos es. G. de Calanson,
Fadet, 158 D. Tenisoii des deux GuiJlaumes. Siinders
lieue ( = SaieJiior Denkm.). Serveri, Suchie-r, Denkm.
VisENTiNEs. — Ue de S. Cire, Una dansela.
Vivant. — R. de Tors, De Vergulhos,
VivAREs. — G. d'Apcliier, Cominal vieil flac. M. de Mon-
taudon, L'cfcutre iorn. P. Cardenal, Be volgra,
ViviAN-s. — B. de Bom, S'abrils e fdlhas (Vivien, neveu
de GuiEaoïme d'Orange). Cf. encore Vivant et Vezians
de LomagTie.
ViviANA. — G. de Cabrera, Cabra,
W
WiMiELMiN. — R. de MiravaJ, Tostcmps. Cf. Guilhem,
GuiLHELMA, etc.
Ybres. — s. de Girone, Segon que dilz.
T
ONOMASTIQUE DES TROLBADOUnS 481
YcELT. Cf. IsELT.
Vlha. Cf. Ilha.
■
Vol. EN. Cf. loi.EX.
[Yrdoina de Rodez]. — Fille de BorLran de Caniïlac ;
chanlée peut-être par Bertran de Paris, Guordo ; Ber-
gerl, p. 53.
YsELDA (Alaisina). Cf. Alaisina y.
YsENGRi. Cf. Alengri, Isengri.
s
Ytis. — G. de» Cabrera, Cabra, Cf. Itis.
Yzarn. — Tenson de G. Riquier et de Scnh'En Jorda.
YzoLT. — S. do Girone, Silol no sui.
Zaroes. — G: de Calxinson, Fadei, 172 D.
Zemberga. — G. de Berguiedan, Trop ai estai.
.1. A NT. r. A DE.
BIBLIOGRAPHIE
COMPTES RENDUS
F. Bninot. — Uisioine de ùa langue française des origincfi à 1900.
Tome III. La fonnation de la iao^oe claaBiqoe (1600-1660), Paris^
Colin, 1909-1911 [XXXIV-738 p. in-B*].
La leotore de ce tit>iaièinci lotob (pour les deux (nremiers cf. RLR,
Liv, p. 92), n'est pas sans caoser au premier abord quelques sur-
prises. On s'aUend à i survre l'évolution de ki langue française de
1600 à 1660, exposée à largcto tnûts, di^loyée oonune un panorama
devant les ieoz, avec ses dirverses faees étcoitemenfc eoctmSnéeB
Vwoxi à l'autre, avec chaque détail en son lieu et à aon plan. Au lieu
de -cela «nous trouvons un chafiitre ou une portion de chapitre sur les
oiwervations et ks règles de Malheii)e, sur Oodin, . sur le travail
de l'Acardémie, sur lets remanques de Vai^^gelaa, aur ceux qui es-
saient de réagir contre les temkmoes nouvelles, sur la préciosité,
sur le burC-asque. C'est qu'il s'agit de la formation de la langue
classique, de la *angoe écrite, de celle qu'emptoieront les grands
aufteurs de la deuxième moitié du siècile, beaucoup plus que de l'é-
vcflutioii de la langue pamlée et Téelflemeiit vivante ; c'est que pour
d-dvenir la langue classique, la langue du XYI* siècle a moins subi
une transformation proprcmsmt ddie qu'une épura«tion et uino régle-
mentation. Or ce 8(M)t ks grammaiirôns qui ont épuré et réglemen-
té ; no(n qu'ils aient provoqué le mouvement, mais ils l'ont suivi :
vis ont rarement aig^ d'autorité, et ae sont essentiellemeat bornés
à enregistrer le nouv€fl usage, *Ie bon usage, celui de la Cour. Ils
ont collaboré avec el>'e en ^xant cet usage dans leuiB observations
et leurs notes. Peu téoricicfliB en général, ids n*onit guère imprimé
leur marque particulière que sur certains pointa de détail qui leur
semblaient 'insuffisaiminerat précis et où ils ont cm bcm d'introduire
de ces distinctions subtiles, de ces c bizarreries », qui, au dire de
BouhouTB, c font la beauté des langues ». C<e oont les ouvrages de
ces grammairiens, ce sont leurs luttes avec leurs contradicteurs, qui
nous font coamaitre les divcoves fasee du mouvement, ses progrès
et ses vicissitudies. Voilà (pourquoi M. Bmnot ne noua a pas pré-
senté un panorama, mais dcto petifta taJbDeaux amocessifs.
Après lea grammairiens, les leodoografes, et ici' noos épinyuvooa
umq nouvelle surprise : le livre dpvxième s'ouvre par un chapitre
sur ^ lexicologie, et lea lexiques à cette époque. Ce n'eet- pas un
COMPTES RENDUS. 483
ohaipitre de l'istok'e de tla iaague, maûs un ohapitre de biibliogra-
fie -critique, q-ui aboutit à cette oanclufiion: c Ce n'est |K)iivt là
qu'id f«ujt aller chencher les témoignages sur Je travail d'épuration
et d'emrichiissement que l'époque fait subir au lexique {Tançais ».
De même, nous trouvons aux p. 262 à 271, sous forme d 'appendice,
il est vrai, un r€{)ertoire des d'ietionnaires publiés de 1600 à 1660,
et plus loioi uone bibliografia des igrammakes (p.. 274-275). Tout
cela aurait pu figurer aifileurs, car ce n'eet pas l'istoire de la lan-
gue, maâ/s l'indication des matériaux pouvant servir à l'édifier.
C'est que M. !Ôrunot n'ignore pas, il le déda-re lui-même, que son
ouvraige n'est pas définitif ; c'est un premier essai d'ensemble, ex-
trêmement méritoiire d'aiUeuTS, et dont l'exécution demandait un
véritable courage, vu l'état des études au moment où il a été entre-
pris. M. Biruinot connaît admirablement les grammairiens et ks
lexicografes de cette époque, et illl fauit l'en louer sans inésetrve,
car Dieu sait combien leur lecture est faetddieuse et peu récréative.
Il espère, et nous esipérons avoc lui, que son œuvQ*e suscitera quan-
tité de monografies sur des points iparticuliiers, et il a voidn que
son livre servît de base et de point de départ à ses auccesseurs, et
qu'ils i tTouvassent à peu près tous les renseignements initiaux
qui pourraient leur être utiks.
Les Tésnltafas non plus ne sont pas réunis en une masse coérente.
C'est dans un morcellement de petits chapitres isolés et décousus
qu'il faut aUcir les diercher, les mots vieux, les mots bas, les
mot? dialectaux, les mots de métier, les iiéoAogismes, leis fifgures, et
de même ipour Ha morlologie où chaque espèce de mots est examinée
l'unei après d^' autre, e£ de même encore pour la sintaxe où de
nouveau toutes les catégories de mots sent reprises successivement.
C'est que nassembler les résultats était chose bien difficile, et,
ffl faut le dire, pi:>ématTxrée. Les détailB et les points particulieirs
resteront en tant que faits*, des concilnsions générales risquaient
d'être immédiatement caduquics. Au reste ce mopceMement n'empê-
che pas le lecteur de» tipér les conclusions lui-même, s'il veut s'en
donner la peine, et de lecueillir des impressions générales, de voir
comment le ilexique s'épure et sur qu'elles parties porte l'éli-
mination ou le rajeunisF'ement, — de voir que les désinences flexion -
nelles sont devenues peu à peu simplelment ortografiqueB et de
comprendre que c'est pouor cette Taisom que les articles, les pro-
noms deviiemnent de plus en .pltus néoesaairer), la langue marquant ses
flexions ipaa* des préfixes et non plus par des désinences, — que du
même coup 3es éléments des tempe compofçés des vesribes deviennent
de moins en moins sénfl.nabl'es, et forment des unités à plusieurs
mots grammaticaux n'adlmettant plus que des infixes accessoires
et inaccentués, — comment et T)ouirqwoi les locutions lourdes ou
contoQinées sont éfltminées, la frase afljégéei, édaincie, ordonnée,
équililbrée, et ceci n'ctet plus à proppement panier de la sintaxe.
484 COMPTES RENDUS.
mais déjà bien plutôt à\i etilë ; maiB où est la limite entre ke
deux, AUPtonit quand il s'agit de la langue écrite ?
En samme ce tome III est un bon livrei qui vient s'ajouter aux
deux <premier6, et fait désiirer que l'auteua: nous mène rapidement
au terme qu'il s'est proposé bien qu'oni ne se diseim-ule paB que 1«
tnavadl devient de pilus en plus éomeodit à mesu-re qu'on se rap-
proche des périodes modernes, c'est-à-dîjre à nwteUtre que les docu-
ments sont pliift nombreux et plus divers.
l«a rédaction de la Bévue, des langues romanes n*a pas reçu le
tome IV\
Maurice Gbahmoiit.
F. Boillot. — Le patois de dia commune de La Grand' Conube
(Doubs), Parisy Champion, 1910 [in-8° de L-394 p.], prix 15 fîuncs.
La Girand' Combe est une commune du département du Ikmbs,
airrondiseement de Pontarlier. Elle est située dans une région des
p!*U6 intéressantes au point de vue linguistique ; il suffit pour eo
danner une idée d'indiq>ue(r brièvement sa position par quelques
pointe de repère connus ; elle ee trouve à peu près à égale distance
entre Damprichard an nard et ks Fourgs au sud; elle n'est qu'à
quelques kilomètres du Sauget à l'ouest et de la Suisse à l'Est.
M. Boillot connaît le patois de la Grand' Combe depuis son en-
fance, ce qui est une condition presque indispemsable pour le bien
comprendre et en saisir sûiement les moindres nuanoes. Il l'a re-
oueilili avec un très grand soin eit nous le iiyre avee toute la préci-
sion désirable. Il s'est efforcé de nous en donner le vocabulaire
aussi complet que possible et d'i ajouter tous les renseignements
qui lui ont paru pouvoir être utiles : c'est un abrégé de moa^fologie
et de sintaxe; c'est les noms dcti lieux-dits de la commune, lai
liste des noms de famille à deux dates différentes, celle des sobri-
quets; c'est, après le vocabulaire géoÂnil par ordre alfabétique.
Je même vocabuiiaire odassé par ordres d'idées et la liste des mois
contenus dans l'Atlas GiUiéron-Edmont ; c'est enfin deux cu4es
et un nombre» considmbOe de figures, dessins ou fotograCîes,
émaUlant le vocabulaire et feprésentant des objets spéciaux, parti*
culiero ou peu connus. L'idée d'iUustr^ un vocabulaire n'est cer-
tes pas nouvel, mais elle est exœfflente et trop peu souvent mise
en pratique; certaines gravures de ce livre ont même un intérêt
général, particulièrement peut-être celles qui nous font ccnuMÛt^re
les tipes locaux des maisons «t la coupe d'une maison avec le dé-
tail de toute sa distribution intérieure.
Voilà donc un bon travail, qui complète utilement nos connais-
sances sur les peri!ers si curieux du département du Donbs. Pour
qu'il fût plus largement et plus aisément utiliaabâe il serait bon
que quelqu'un se chargeât de publier la fonéti<|ue de ce patois,
COMPTES tllîlNDLS. 485
qujind ce ne serait qu'um taiblea*u 4étaiilLié de l«t coirre>sipojidaiioe das
soms de la Gfrand' Combe à œux du latin vuiJgaLre. M. Boillot efit-
il en élsiit d'accomplir ce trava4il oomipJémeintaire ? Nous ne le
penisaos paâ ; ou du moins il ne l'ébait pas a^i mom^Hit où il a pu-
blié rouv>pa^ qui nouis ocx:V4|pe .
Nous avons en eit'et, après les éloges mérités, à lui adresser
divecoes cxitiques. La looi'gue in^troducticm qui ouvre son livre ne
manquo dajnis r6nf2emble ni d'intérêt ni d'éCégance, mais il a cru
bon d i parler de choses qu'il igooire totalement et au sujet des-
quelles il a émds des opinions décoinc6(Fta<ntes. Ainsi nous lisons, p.
IV : « La phonétiquie expérimentale plus développée, plus vioto*
rieuse xamèneira facilemeint le savant à la recherche de l'idiome
primaire, de rindo-Ëuoxipéein ». L'Lndo-Ëuropéen n'est cm rien un
idiome primaire, personne me Je recherobe aoujouirdni, car oe se-
rait poivrsuivre une utopie, et la fonétique) expérimentale ne sau-
rait être appliquée aux Langues mortes. Pluts loio: « Ce sont elles
seules [tes anétodes de la fonétiqite eocpérimenftaile], qui pourront;
consaoregr les prétentions de la pbuoiogie au titre de scienoa exaote ».
Qu'est<ce que M. BoiMot entend donic par la filologie et paar une
science exaote ? Quediie sdngULiére idée il dctit se taire de da li^n-
guiisitique et de la fonétique exjpérimenta'e !
L'auiteur nous dit, p. XI : « Pour un patois révolution est ter-
riblcnnefut raipide ». Cela dépend' ; iJ i a oeisi patovs qui durant/ pl^u-
sieuirs siècles. n*ont pas éprouvé de modifications iieUieimi^i<t a^ré-
ciables. Mais pourquoi déclarer alors à ia p. XXVI qu' « en général
le patois eot dans un état d'évoloition modn<s avancé que le fran-
çais »? En tout cas oe n'est pas exact pour le ipatois de La Grrand'
Lombe,
Il se défend, p. XXXV, de vouloir eXipliqneir ùes mots et de
chercher à en fournir J'étimologîe. Pourtant c'est là qu'il a com-
mis Ces faoïtes les plus, graveis et les plus déoisives. D'abord il
coupe les mots suivant der» p>rooécllés étorangeti et qu'aucun principe
ne semble régir. Pourquoi ne pas écrire en 3 mots: mokfii « ma-
ladie contagieuse, litt. mad qud court », (p. 204), soit mo h fU 1
En 5 mots au lieu de 2 i là fernot « eD!e est faonneuee », (p. 137),
soit / â fernot ? En 2 mots : firtu « fil retors » (p. 139), soit /*
rtu ? On pourrait ciiter des exemples analogues, en très grand nombre ;
la chose devient grave quand ^me fausse coupure ou l'absenioe de cou-
pure jend à ipeu prèe im^xisaible l'intelligence ou l'identification des
mots. Ainsi <p. 136 on lit : fa è saiu « outid pour fabriquer le clavin ;
on com|>rendra « fer à soloir » ce qui ne si-gnifie rien, alors qu'il faut
comprendre « ier essoloir » et par conséquent écrire fa èsolu. Qui
comprendra que pèle t environ», p. 230, est tout simplement « par
là » ? Que pemô « chancre » est le mot pe « daid » -f. le mot mô
c mal » ? L'embarras du lecteur sera d'autant pHufi grand dans bien
des car. que certaines définitione «ont décevantes. Ainsi, p. 273, nazi
486 COMWES RENDtkf.
/ ku de rvttzi e&t défini « boire un dernier coup ; pJuâ exactement boi-
re encore im coup »*; tout le monde oooniprendrait si l'on nous a-vait
dit que c'est « uin coup cte revas-y, un coup de i^evenez-y 9, P. isi^
onétr « se dit^ en terme de jeu^ de cel<ni ' qui doit Tattara{>er ks
autres », et on nous pa^nle pour l'expliquer des expressionâ « s'y
coUjer, coller » ; U serait ipiurs simple cit plus utile de nous dire
tout simplement que c'est « en être ». P. 250 pûari « et d'un autre
côté » ; il falLait diire que c'est 2>^ « et puis » + aH « en arrière,
par contre, d'un autre o&té »., PUwèki (même page) donne dieu à
lO lignes d'explications qui en font une énigme insoluble; c'est pu
wèki « et puis voici », avec le sens de « et pni» v<Hlà ».
Dans tout dictionnaire, mais ipaorticulièrement dans \m> glossaire
dialectal, ks traductions et les définitiofns doivent tendre à éclai-
rer les mots et à les faire reconnaître. P. 237 o pyi tteirme du jeu
de quilles, se dit quand on a touché la première quiCle en son mi-
lieu » ; pourquoi ne ipas nous dire que c'etst toucher « en pledn » ?
P. 240 pomèl « équerre qui maintient la porter sur le gond » ; ponr-
quoi ne pas «traduire simplemcta-t par « pausnelAie », qui dâspensait
de commentaiire ? Un butèUnœ (p. 83) ii'est pas « un homme qui
remet toujours les affaires pressantes au lendemain ou pCxutôt an
soir », .mais un omme qai traîne toujoun», qui s'attarde patiiout,
si bien qtie lorsqu'on est avec kd on rentre toujouirs à la nfuit; les
paysans sont trop ^oïstes pour le plaindre de se mettre lui-même en
retard, mais ils lui en veulent d'être m^s en retaid par lui.
Il ia même des cas où <une traneicsription du mot en français,
une francisation du mot patois en aui^t été le meilleur commen-
taire. Ainsi p. 140 : flot « xouet » ; nous auD*ions ajouté : seinait en
français *filette. Chacun aurait immédiatement saisi le rapport de
cq mot avec fié et filer, tandis qu'il i^este une énigme en face de
rouet. On eût certes mieux éclairé par là le kicteur qu'en mettant
à la p. 2 flot en lace de « rouet » dans la liste des mots qui sont
féminins en patois et mascuTins en. français ; on eût pu en eftet
ajouteir rmès f. en face de « 'balai- » m., et cent autres; quel in-
térêt, même de simple curicsité, peut-il i avoitr à constater qu'isi
même objet est désigné par deux mots de genre différent en fran-
çais et en patois, quand ces deux mots sont absolument étrangers
l'un à l'autre ?
Mais, dira-t-on, toraduire flot par tr, *filette, c'est donner une
explication étimologique et M. Boiâf-bt se l'est interdit. Sans doute
il s'est défendu de vouloir le faire, mais il n'a pas tenu sa promecee
au cours de l'ouvrage. D'abord il cite Ootgrave toutes les fois
qu'il en peut trouver l'occasion. C5ela nous prouve qu'il a étudié
cet auteur, mais est-ce une raison suffisante ? La pl<upart du
temps, le ra.pprochement avec Cotgrave ne nous apprend rien, et,
ce qui est plus grave, il n'est pas toujours exact. Ainsi pour ftt/.«^
a un certain laps de temps » (p. 83) il cite « Cot. boutée » ; que
COMl^TES HENOUS. 487
« pousser » soit devenu fr. dial. « bousser » sous Tinflu^nce de
c bouteir », c'eet poe&ible ; mais ce ne sont .pas moinâ deux mots
fort di&timots. P. 91 cçbwèui « évaluer uœ ilongueur en la mesu-
rant au pafi » est un dérivé du mot qui veut dire c jambe » et n'a
rien à vodir avec «Cot. chajnpayer, to walk over a fiedd' » qui est
un dérivé de c champ ».
Il cite souvent des mois latine, et c'est inconie&tablemciit don-
ner l'étimologie ; mais le pluâ souvent c'est à propos de vocables
dont l'origine est teÙjement évidiente et tellement connue que ce
n'était vraiment pas la pedne, dans un livre où l'on n'a pas eu
pour but dl'étimoloigiser tous ie& mots; tel kuta « coûter » de lat.
costare (p. 185). Ce qui est plus iinquiétant c'est que ces mots la-
tins sont d'ordinaire mal cités, ou faux ou im|)osfiibles. Ainsi pour
basi « 'bcûsser » (p. 69), il donne hiisêiare; c'est juste, quoique peu
utii!e, mais la forme n'étan.t pas attestée il faut un astérisque. Un
mot comme d'ctrbvs, p. 103, aurait besoin d'une justification. P.
107 deroccare devrait être *de8roccare, P. 114 adbucare devinait être
*adbuccare, Adbucconetn, p. 115, ne peut pas donner èhuco > il
faut *ad-bucca -f- one. P. 144 fceniculum ne peut pas donner funès.
Qu'est-ce que c'ctst que confaronus^ p. 178 ? Où a-t-il trouvé tachia
« poche », p. 289 ? Kutr, p. 185, remonte à cultrurriy non à cultra-
twm ; kro, p. 188, ne sort pas de oorvctctum ; ègiiri « souhaiter »,
p. 120 n'a rien de commun avec aegrotare ; Uyi « lier » (p. 191)
sort de Hgatre et non de lictare ; miirjé (p. 211) remon<te à *muri'
catiun et non à murgtrium ; pyèdèyi (p. 236) = *placitidiare et
non jdacitum dore.
AUieudB c'est un mot qui est rattaché à un autre avec lequel
il n'a rien de commun, comme Jorsque* l'auteur déclare, p. 134, qne
èvii a^artient au venbe « être » ; c'est le participe passé du verbe
c avoir » ; il représente *habutu et le fait qu'il joue un rôle impor-
tant dians da conjugaison da verbe « être » n'indique rien pour son
origine; c'est comme si l'on disaiit que « j'étais », qui seH d'im-
parfait au verbe c être » a ordginaia^ement quelque parenté avec
«. je suis ». C'est par une erreur analogue qu'il place sous ovni
t s'^ffk venir », p. 224, t m ovu et i m onovu qui eont les corres-
pondanfcs exacts de c je m'en vais, je m'en en vais ». P. 219
okrottt c enterrer » n'a aucun rapport avec kro « creux ». P. 242
pucnè « quantité de lait suffisante pour remjpldir le pac » i c'est
7)11(5 <î^*il fattt lire, = fr. « poch«i », et non paspf^c = fr. «porte» ;
en outre ces mots doivent être tous deux féminins. De même
puco * 'ouche » (même page) n'est pas un « diminutif de pué y^
mais du même puc.^- 215, o « suffixe sert à former les diminutifs
et correspond aussi à la terminaison ment en français » ; il sert k
formcir des diminutifs, c'est exact, et il correspond alors au suffixe
fr. -et ; mais à la terminaison -ment c'est mo qui correspond à la
Grand 'Combe et non -o.
488 COMPTES RENDUS.
Ek^Ti il 1 a deux ou trois mots à la suite desquels M. Boillot â
ce rit: c origine incoBnue », sans que rien marque une différence
entre ces mots et t<xn ceux sur f oiigine desqneb il n*a pas tenié
de nous renseigner. On est amené à concluie de tout cé!a qu'il avait
eu d*abord l'inteatioa de donner Torigine et Tétimologie de tous
les vooftblos, puis qu'il a chai^ son pîan tout en laissant subsis-
ter des traces nombreuses de son premier eesaL II pairaît d'ailleurs
se faire une idée assez piètre de ce qu'il tant entendre par don-
ner l'origine d'un mot ; car nous lisons à la page 156 que grfy
c cheville du pied » n'est pad d'origine inconnue puisque c'est
sans doute le même mot que grèy c quille » ; kf rapproclhement est
p3ut-ètce juste, mais Torigine rrpte mcomiue tant qu'on n'a pas
montré d'où vient grèy c quil'te ».
Tel.'es sont quelques-unes des observations qui nous ont amené
à dire que la fonétique de ce patois devait être décrite par un au-
t:^ que H. BoiHot^la sienne, s'il n'a pas précisé ses coraiaiBsances
depuis 1910. risquerait d'être simplement effarante.
Maurice Grahmont.
ce. Uhlenbeck. — Contribution à une phonétique comparative des
dialectes basques. Traduit, avec révision de l'auteur, par G. La-
COMBS, Paris, Champion, 1910, 100 p. in -8*.
La fonétique basque n'a guère été Tobjet jusqu'à présent, «d
laksant de côté les tnvaux de pure fantaisie, que d'études par-
tielles qui sont éparees danft des revues diverses. M. Uhlenbeck en
a rassemb'é les résultats et les a compïétcs dans deux articks publiés
par la B* rut imtenèatiotiaif d^^ é/iM^^ boi^ye.*, i, III et lAT. M. La-
combe a eu Teureuso idée de réunir et de tiaduiite ^ français ces
deux articles.
On «ns possède eacore qu^une connaissance embrionnaire de la
fonitique basque, ma^ ei^e présente une grande variété de féno-
mèn.fi intéressants, et mérite d'être approfondie. Ainsi nous i
voyoïK r« intervocalique devenir k en bsEqne- français et aéro en
basque^cpagnol, ce qui eût tout naturel puisque le gascon possède
encore des A, et que le castillan n'en a plus (banq. fr. akate coa-
nard •, guip. atfy de lat. anate). Au surplus, le basqna fr. possède
diverses coosonnns aspirées: mA, rA, /A, /»A. /A, JbA, qui là où eUes
no scat pas aspirées, particulièrement en Espagne, ont pris des
aspects divers ; de là des conoyondances variées, «somme lalk, bine .
t6^iu', guip. ipiùi, lab. i/ùu, bsa-nav. imimi c mettre > (cette dernière
forme par assimilation). Basq. m est devenu m en sotietin : banq. êm
c feu >, soûl. .<u; et cet « est devenu i devant- voyelle: bnaq. zm
c voua >, 8ou\ zû, basq zu^k. souL zifh; tout cela naturellement
sans influence gauloise. Les diftongoen a, oh, et, tu, «M, ne rédui-
s^^nt respectivement k a ou i, a <m u. e ou i, r ou m. r» ou •'. Noos
COMPTES RENDUS. 489
trouvons d'irn* mamère ajialogue dans les monof tangues des ooares-
pomdaniceB a, e, i, o, mais il n'est pas poesible actuellement de les
loialiâer Avec 'précifiion dans le tenups ni dans Tespace. Il reste un
gros tiravail à faire : il convient d'étudier chaque dialecte basque
iso'.émcmt et d'en décrire l'état fonétique d'une manièire complète,
en indiquant avec exactitude la date et la position géografique de
chaque tipe de formes. Ce n'est qu'après, que l'on pourra songer
à une sintèse définitive. La brochure que nous avons sous les ieux
est propre à servir de point de départ à ces travaux, et nous espé-
rons qu'elle les suscitera.
Mauirioe Gbammont.
J. Saroïhandy. — Vestiges de ' phonétique ibérienne en territoire
roma;n (Extrait de Revue interruBtionàle des études basques , 7* an»
nécî, n" 4, 1913), 24 p. in-8° et une carte.
Les langues romaineB développées actuedllement en domaine ibérien
présentent-elles des caractères fonétiques qui puissent être attribués
à une smrvivanioe de la manière de parler ibériemie ? Tel est le pro-
blème intéressant que pose M. Saroihaindy ; mais il ne le résout pas.
Il s'appuie pour justifier la question généraJe sur des opinions qui
ne sauraient faire autorité, comme celle de M. Thomas, qui ne se
fonde que sur une «rreur de fonétique, ainsi qu'on l'a montré ici
même (t. L, ^. 292). Quant aux faits où il croit pouvoir reconnaî-
tre la persistance d'une fonétique antérieure, ils sont au nombre de
deux; c'est la sonorisation d'une occlusive sourde après liquide ou
nasale, et Je mainitien entre voyeCQes d'occlusives sourdes que les
langues romanes avoisinanteis ont sonorisées. Il montre, à la suite
d'une enquête, que ces deux faits se (présentent sur un territoire
assez étendu, qui selon lui a dû l'être davan<ta^e autrefois, et à peu
près continu en ancien domaine ibérien ; il trouve des cas analo-
gues en basque et il coniolui que ces deux traits fonétiques sont la
marque d'une influeaice ibérienne.
Maleureusement c'est ici un des cas les .plus frap-pants où la
géografie linguostique, tellel que oeitains la traitent aujourdui,
est totalement en défaut. La sonorisation après liquide ou nasale
apparaît dans d<)s parlera qui n'ont jamais rien remplacé d' ibérien.
Quant aux oéclusives sourdes entre voyelles, ce n'est pas la consta-
tation de leuir existence actuelle sur un domaine plus ou moins
vaste qui peut établir qu'elles sont restées sourdes depuis l'époque
latine jusqu'à maintenant. Pour trancher la question, il faudrait
examiner tout l'ensemble de la fonétique de quelques-uns des par-
lera en cause, en sui-vire le déveiloppement depuis les origines jus-
qu'à nos joura et voir si à aucun moment ces sourdes n'ont été so-
nores ; car il n'est -pas exceptionnel que l'évolution refasse ce qu'elle
avait délait. Il serait ipeut-être bon aussi d'envisager en même
10
4Ô0 COMt>TES RENDUS.
temps des cas comme celui de la jota mtervocaJique qui €6t sourde,
mais provient d'un fonème sonore; comme celui de la zêta espagnole,
qui est souixle aujouidui ; comme celui de 1*8 iiïtervocaliqiie espa-
gnol qui est sourd comme il Tétut en latin, mais a été sonore en
ancien espagnol ; comme la prononciation enfin de mots tels que
diable^ qui est aujouordui diaple dans TAulde, dei Tarn, VAveyTon,
une bonne partie de l'Héanault, de rAriàge, de la Haufte-Gagnonne,
du Gers, du Tam-et-Gaironne, du Lot-et-Geronne, du Lot, du Cantal,
de la liozèire.
Maurice Gbammont.
G. Juret. — Dominance et résistaince dans la phonétique latine,,
Heidelberg, Winier, 1913 [XII-264 p. m-8*].
Il est difficile de troazver aujourdui un sujet die linguistique in-
do-eurapéenne aibsolument neuf ; mais il ne manque pas de questions
qui desmaiodent à être révisées ou approfondies. M. Juret s'attaque à
la fonétique latine, qui est particulieremenit obscure et complexe, et
il i choisit deux pointe que d'on peut comcpter parmi les plus impor-
tants.
Dans Ja première paortie il se propose d'établir quel est le degré
de résistance des consonnes selon la place qu'elles occupent dans le
mot. La deuxième a pour objet de rechercher quelle est la force
respective des voyeUes égalemenit selon leur position. Ces deux ques-
tions, quoi qu'il puisse sembler d'après des termes dans lesquels
nous les énonçons, sont absolument distinctes et indépendantes.
La piremière a déjà été esquissée) à un poisnt de vue particulier,
non seulement pour Je latin, mais pour l'ensemble des langues
indo-européennes; c'est une question de fonétique générale. Elle
n'a JBimais été étudiée à iondi pour le laitin en particulier. M. Jutet
arrive essentiellement à cette conclusion qu'une consonne finale de
sillabe devant consonne, et une consonne finale de mot sont dans
ia même position et ont même résistance, et d'autre part qu'une
consonne initiale de siUabe après consonne et une consonne initiale
de mot, ont) de leur côlé, même fonce et même v«leur. C'est vrai
dans la plupart des cas, mais non d'une manière absolue ; il i a des
traitements de l'initiaCe^ il i a des traitements de la finale qui n'ont
pas leur équivalent à Tintérieuar. M. Juret apèa» en fonétique à
coups de raisonnements et de logique, et il a raison ; l'auteur de ces
lignes serait particulièrement malvenu à l'en blâmer. Si les langues
ne constituaient pas des enseniibles x>dirfaitement logiques, où tout
se tient, s'eifbhaîne et se comi{tande, elles ne seraient pas suscep-
tibles d'études scientifiques. Mais la logique de M. Juret est trop
rigide ; il i a dans les langues plus de souplesse et plus de variété.
Lorsqu'on raisonne sur une question, il ne faut négliger aucun fac*
teuT possible. Dans le cas particulier il était aisé de concevoir a
COMPTES RENDUS. 491
'priori qu'il i a souvent, tantôt entre les mots, tantôt entre les grou-
pes de mots un lien moins éttroit qu'entre les si'ilabes d'un même
mot.
Ija seconde partie a pour objet principal co que l'on désigne com-
munément sous le nom de sincopt* latine. Après l'ébauche de M.
Barbelenet et le girand travail de M. Vendryès, cette question est
loiai d^être neuve ; mais M. Juret da reprend point par point et la
rajeunit. Il> résulte de son étud^ qu'il n'i aAxrait pas de^ sincopes pro-
prement dites en latin, mais que les cas en cause sériaient dus essen-
tiellement à des absorptions et à des métatèses ; c'est fort différent,
et d'une manière générale l'auteur est visiblement dans le vrai.
Id faut ajouter, et c'est un des points principaux qui ont attiré
l'attention de l'auteur, que ces absorptions et ces métatèses ne se
produisent pas indifféremment dans toutes les sillabes; elles ren-
contrent plus ou moins de résistance scdon la qualité de la voyelle et
la position qu'elle occupe dans le mot. Mais mous ne pouvons pas
entrer ici dans le détail ; l'ouvrage de M. Juret, mailgré les réser-
ves que nous avons faites, est un livre excellent et qu'il faut lire;
nous en recommandons particulièrement la lecture aux romanistes, à
qui l'istoire de la langue ilatiné est trop souvent étrangère, alors
qu'elle ipouarait leuiT être si utile. Le livre de M. Juret est bourré
de faits ; pre»3que toute la fonétique latine i défile et i gagne. Bien
des choses se précisent et s'ordonnent. Les étimologies nouvelles
sont nombreuses ; en soi c'est un fait dénué d'intérêt, car en gram-
maire compajrée il n'i a que les étimoCogies sûres qui comptent et
qui vaîtleait; mais plusieurs somit définitives et décisives. Cet ou-
vrage est, à notre canmaisisance, le premier qu'ait publié son au-
teur; il promet.
Mauffice Grammont.
A Meillet. — Grammaire du Vieux-Perse, Paris, Guilmoto, 1915
[XX-232 p. Tjn-8' carré], 18 francs.
Ce volume est lîe second ds la Collection linguistique inaugurée
par la Girammaire du Viel-Irlandais de M. Vendyès (RLR, LV, p.
579). Conformément au progmamme de la collection la grammaire
de/ M. Vendiyès est purememt descriptive; celle de M. Meil'let Test
aussi dans i.a mesure du poorsible, mais en même temps elle est
au fond comparative, parce que la nature des choses 1* imposait :
le vieux-peinse n'a pu être déchiffré et eaapliqué que par la métode
comparative.
Les progrès réalisés depuis quelques aninées dans la connaissanoe
des ipariefTS iraniens ont permis de localiser exacteanaai lé vieux-
perse parmi les autres dialectes et d'en marquer des traits caraoté-
ristiques. D'autre part, il ne paraît guèire possible de tirer des don-
nées aotueUemont connues quelque chose de plus que Les résultats
492 COMPTES RENDUS.
acquis à présetnt. Le momeoit était donc bien chodi&i pour les ras
fiambler. On sait que nombre de ces résulitats sont dus à Fauteur
lui-même, et de nouveaux fruits de ses recherches personnelles ap-
iparaissent encore dans cette grammaire, iparticiilièai^ement en ce qui
concerne la disitinctioii entre ce qui est purement vietox-perse et ce
qui est dû à des emprunits.
Cet ouvira^ge n'a rien de^ commun avec le romandsme, cela va sans
dire; mais sa leetuire est intérer^sante et ipTofitable pour quiconque
s'occufpe de langues, à cause des conditions particulières dans les-
quelles se troufve le paorler q<ud i est décrit. La langue qui nous est
fournie par 'les insioriptions laohéménides n'a rien de littéraire ni
de tiraditionnel ; c'est une langue parlée, qui semble écrite pour la
premièire fois au temips de Darius ; elle a tous les caractères d'une
ancienne langue indo-européeoine, mais on i voit apparaître déjà les
commemcements d'un état moderne de la langue ; eCle nous est livrée
au moment précis oii le vieux perse va devenir du moyen-iraniem.
Il est singulièrement réconfortant de voir un ouvrage de cette
nature paraître en pleine guerre, et de constater que l'activité in-
teHectueHe et les recherches scientifiques désintéresséss, qui seules
font la gloire durable d'un pays quand le calme a succédé aux bou-
leversemeints, n'ont pas été étouffées par le besoin immédiat de re-
pousser des agressions infâmes.
M. G.
A. MeîUet. — Introduction à l'étude comparative des langues indo-
européennes, 4' édition, Paris, Hachette, 1915, [XXVI-502 p. in-8']
10 francs.
C'est avec une joie réelle que nous signalons la 4* édition de ce
béant divre. Le bon accueil q^u'il a renoontré dès le début et le
succès qu'il continue à obtenir prouvent non seulement qu'il est
apprécié à sa valeur, mais surtout que les études dont il est la
meilleure introduction se répandent tous les jours davantage.
Le texte a été soigneusement revu et tenu au courant pour cha-
que nouvelle édition, mais celle-ci ne diffèire de la précédente que
par des corrections de déta^il. Nous nous bornerons donc à ren-
voyer Ce lecteur aux conuptes rendus des trois premières éditions
que nous avons publiés ici même (t. XLYI, p. 600, t. LIV, p. IW,
t. LVII, p. 505).
M. G.
«
D. Barbelenet. — De l'aspect verbal en latin ancien et pairticuliè-
Tememt dans Térenoe, Paris, Clicmqnon, 1013 [VI-478 p. m-^V
Cette longue et conscienciciuse étude a pour objet de préciîer en
latin une notion quie est assez bien ooom'ue depuis un certain tctnps
déjà en slave, en baltique, en gotique, mais que la pilnpart d€B I*ti-
COMPTES RENDUS. 493
nifitee n'ont pas encore sou|>çonnée. Iil> s'a^t eec^itiellement de la. va-
leur < ipearfeotive » <xu « kiiiperfective » das fotrmes veoHbales. M. Bar-
belenet montre que Ton ne ipeut appliquer teCes quelles au latin les
formule» qui ooncemefnit < l'aspect » em balLtique, en gotique et
surtout en &lave. Chaque langue comiporte des définitions pairti-
culières. En latim, les nuances d'afjpect, très nettes dans certains
cas, très caractéristiques dajns l'opposition des verbes simples avec
les composés à préverbe de sens vague, sonit souveint fort diffi-
ciles et délicates à détermineo* et sont devenues de plus en plus
fuyantes jusqu'à disparaître au cours du temps, reniiplacées par des
différenjoes tempopelles. C'est dire qu'il n'en a sans doute rien passé
directement dans les langues romanes, mais il n'est pas moins vrai
que ce travail, dont la connaissance est désarmais indis'pensable aux
latinistes, peut étire utilement étudié par les Tomaniistes, car la va-
leur exacte des formes verbales n'est jusqu'à présent connue dans
la plupart des langues romanes que d'une manière très imprécise.
M. G.
H. Klinghardt u. M. de Fourmestraux. — Eranzôsdsche Intonations-
ûbumgen fur Lehrer und Studienendei, Côthen, Shtdze 1911.
Quelques bonnes Temarques sur les différences entre l'intonation
française et l'intonation allemande. Le mouvement musical de la
frase énonciative ordinaire est décrit d'une manière assez correcte. i
Mais la question délicate de < l'intonation enfatique » n'est nulle- .''/^
ment résolue et des exemples donnés à ce sujet ne sauraient guère
qu'induire en erreur ; ce qui concerne les frases inteirrogatives
est tout à fait insuffisant; l'analise de certains morceaux dénote
une prononciation dialectale, et particulièrement méridionale; les
textes en vers ont été lus sans compétence. M. G.
A. Ernout. — Historische Formenlehre des Lateinischen, Heidel-
berg, Winter, 1913 [XII-204 p. in-12"*J.
Ce petit livre est le pendant de celui de M. Niedermann, dont
nous avons rendu compte ici même (t. LIV, p. 326), et fait partie
de la .même collection. Conçu dans le même esprit et suivant les
mêmes principes, il mérite des éloges ipareiils. Comme M. Nieder-
mann pour la fonétique, M. Emout pour ila morfologie met à pro-
fit tous les résultats de la grammaire comparée sans jamais compa-
rcir autre chose que Je latin avec M-même, sans faire appel à aucune
autre langue indo-européenne, pas même aux parlers osoo-ombriens.
La tâche était difficile ; M. Emout l'a accomplie avec talent.
Ce petit livre est a.ppelé à rendre de grands services; il feira
pénétrer des idées saines et correctes dans les milieux où la gram-
maire comparée n'a pas encore droit de cité. On ne saurait trop
souaiter qu'une édition française de ce livre qui n'est qu'une tra-
duction et que l'auteur a écrit en français, ne tarde pas à paraître.
M. G.
,/
i
494 COMPTES RENDUS.
M. G. Bartoli — Romini» « Pthi^via ^Extnùt det M&angeê S,
Benier)j Torino, Bocca, 1912, [18 p. iit4*].
M. Bartoli étudie les vooabks du grec médiéval et du grec mo-
derDe qui soat d'origioe latkie oa d'origme Tomane, et cherche dans
leur accentuation un critère pour les distinguer. Son travail con-
tient ça et la cks rcvnAirqae& sur la métode qui oot une portée gé-
nécak.
M. G.
V. Magnkm. — Le lutur grec. Tome I : lies formes [XII-448 p. in
8*]. Tome II: Eknplois et origines [X-338 p. in-8*.] Paru, Cham-
jnan, 1912.
Dam le pronier vo!ume de ce gros et coosciencieiiz trarail M.
M agnicB nous donne un dépouiUeaMnt métodique des laraiee du futur
qui figiurent dans la plupart des auteon antérieurs à la période
alexandrine. Dans le second, il précise sur certains points nos con-
naissanoes; sur d'autres il arrive à des cooclusioos sensiblement
neuves. Dans FeiiaemKe il fournit à la grMsmaire comparée les
moyeos de décrire coaiptètcment et définitivement Tistoire do futor
grec.
Combien de questions dans le domaine des langues romanes de-
manderaient une pareille révision !
M. G.
G. SalTioni. — Osservaaiodi varie «oi dialeiti meridkoali di terra-
ferma, série V-VII (Eetratto dai Rendioenti dri R. Ist Lon^ di
Bc. e dett., vol XLVI, 1913), Pavia, 48 p. iB>8*.
Ces nooveliks séries appellent les mêmes observations générales
que les précédentes; cf. RLR, LV, p. 390. Parmi les articles les
plus intéressants au point de vue linguistique nous signalerons le
n* 146, où rauteor a réuni divecs eixemples de dissimilation d*uxie
géminée par une autre géminée, le n* 193 avec cks cas nombreux
de métatèse coosonantique.
La brochure se termine par un index des mots c<mtenus dans les
sept séries et «n ootare dans les Appmnti meritiionali qui ont paru
au tome VI des Studi romanzi.
M. G.
Le Gérant: Paul HAMEUN.
Mont|KClier. — Imprimerie Générale du Midi.
TABLE DES MATIERES
ToMB Lvrir
AETICLES DIVERS
ÂCHEB (J.). — Sur xm (livt« Mlatif à St-Denis et à aao mc
— La viJt« de Fomnaus et l'abbaye de St-Da
— Floovant
Barbibb file (P.). — Noms de poissons
GsABwntAu (C.) «b Anolade (J.). — Onomastique des ti
badours 81, ]
CASTBra (P.). — Bemairqaee au sujet et à propos de l'édît
d'oue veraion du Bevves d'AigT^mont
BIBLIOGRAPHIE
1' Comptée rendus:
Aknabdin (F.). — CbaJita popolairee de Ja Grande-Liuide
d«e régions voisines (Roniat)
Geoblhbb (H.). — Ueber ursprung und bedeutung der h
eôsischen ortanamen, I, (Bonjat)
HvBSCHMiKD (J.-U.). — Znr bildung diee imperfckts tm fran
provenzaliacben (Ronjat)
JcRBi (C). — D<MniTibDce et résistance dans la phonétii
latine (Grammont)
Laohonibr (P.). — Œuvres compJètes de Pierre de Roaa:
(VlAMï)
Michadt. (G.)- —La Frailaine (Vianeï)
496 TABLE DES MATIÈRES
RoNJAT (J.). — Eseai de syntaoce des parlers provençaux mo-
dernes (Millabdbt) 159
Saroïhandy (J.). Vestiges de phonélique ibériemie en territoire
TomaA (Grammont) 489
Uhlenbeck (C. C'.). — Phonétique €om|>aflrative des dialectes
basques Grammont) 488
ViANEY (J.). — L'explication française: les grands classiques
des XVI', XVIII' et XIX' siècles (Benoist) 150
2** Ouvrages annoncés sommairecnent :
Barbelenet, 492 — Bartoli, 494 — Ernout, 493 — Magnien, 494
— Meillet, 491, 492 — Klinohardt, 493 — Salvioni, 494 — Stu-
DIER I MODERN SpRAKVBTENSKAP, 151.
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